AFP Business

Wall Street ouvre en baisse, reste particulièrement fébrile

La Bourse de New York a ouvert en baisse vendredi, à la fin d’une semaine plus que mouvementée, demeurant fébrile face à l’offensive commerciale lancée par Donald Trump.Dans les premiers échanges, le Dow Jones perdait 0,27%, l’indice Nasdaq lâchait 0,15% et l’indice élargi S&P 500, 0,17%.

Guerre commerciale: nouvelle escalade entre Pékin et Washington, l’UE dans l’expectative

La Chine a annoncé vendredi porter ses surtaxes douanières sur les produits américains à 125%, une nouvelle escalade dans la guerre commerciale qui l’oppose aux États-Unis, l’Union européenne tentant de son côté de trouver une voie diplomatique.”L’imposition par les États-Unis de droits de douane anormalement élevés à la Chine constitue une violation grave des règles du commerce international”, a affirmé la Commission des droits de douane du Conseil des affaires d’État, qui déplore une pratique “unilatérale d’intimidation et de coercition”, selon un communiqué publié vendredi par le ministère chinois des Finances.”Comme à ce niveau de tarifs douaniers, les produits américains exportés vers la Chine n’ont plus aucune possibilité d’être acceptés sur le marché” chinois, si Washington continue d’augmenter ses droits de douane, “la Chine l’ignorera”, est-il ajouté.L’incertitude générée par la politique de Donald Trump continue de faire plonger le dollar, qui a atteint vendredi un plus bas face à l’euro en plus de trois ans.Les marchés boursiers européens, qui avaient été les seuls à résister jeudi, sont repartis dans le rouge après les annonces de Pékin, sans retrouver les chutes du début de la semaine. A l’inverse, les principaux indices de Wall Street semblaient partis pour ouvrir dans le vert, d’après les échanges électroniques d’avant l’ouverture.- “Résister ensemble” -Mercredi, Donald Trump a annoncé le gel pour 90 jours des plus grosses surtaxes punitives qu’il venait d’imposer à 60 partenaires commerciaux, le temps de boucler des négociations avec Washington.Néanmoins, les États-Unis maintiennent depuis début avril un taux plancher de 10% et des surtaxes douanières de 25% sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, notamment contre l’UE.La Chine, elle, a été finalement frappée par une surtaxe monumentale à 145%.Lors d’une rencontre vendredi avec le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, le président chinois Xi Jinping a appelé l’Union européenne à “résister ensemble” face à la guerre commerciale de Donald Trump.”La Chine et l’UE doivent assumer leurs responsabilités internationales, protéger conjointement la mondialisation économique et l’environnement commercial international et résister ensemble à toute coercition unilatérale”, a lancé Xi Jinping à Pékin.A l’issue de cette rencontre, Pedro Sanchez a indiqué devant la presse que “l’Espagne et l’Europe [avaient] un déficit commercial important avec la Chine qu'[ils devaient] s’efforcer de rectifier”. Mais “nous ne devons pas laisser les tensions commerciales entraver le potentiel de croissance des relations (…) entre la Chine et l’UE”, a-t-il ajouter.- “Très intelligent” -Le président français Emmanuel Macron a prévenu vendredi sur X que le rabaissement des droits de douane américains à 10% était “une pause fragile”. “Avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l’Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires”, a-t-il estimé.Dans l’immédiat, l’UE a suspendu sa riposte, ce que Donald Trump a jugé “très intelligent”. Le commissaire européen en charge du commerce, Maros Sefcovic, se rendra lundi à Washington pour échanger sur le sujet, a annoncé vendredi un porte-parole de l’exécutif européen.Si les discussions avec les États-Unis échouent, la Commission européenne pourrait taxer les géants américains de la tech, a menacé sa présidente Ursula von der Leyen.”Il existe un large éventail de contre-mesures”, a-t-elle indiqué dans le Financial Times, citant “une taxe sur les revenus publicitaires des services numériques” et le recours à l'”instrument anticoercition”, surnommé “bazooka” et pensé comme un outil de dissuasion.De son côté, la Banque centrale européenne “surveille la situation et est toujours prête à intervenir” en utilisant les instruments dont elle dispose, a déclaré vendredi à Varsovie sa présidente Christine Lagarde, sans donner plus de détails.D’autres pays asiatiques — dépendants de leurs exportations vers les États-Unis — font profil bas. A l’instar du Vietnam et du Cambodge, producteurs de textiles et membres de l’Association des nations d’Asie du sud-est (Asean), qui a dit qu’elle ne prendrait pas de mesures de rétorsion.Donald Trump s’est montré serein jeudi en jugeant que “la transition aurait un coût et poserait des problèmes” mais qu’en fin de compte, “ça serait une bonne chose”. Le président américain a encore menacé jeudi soir le Mexique de nouveaux droits de douane.Son ministre des Finances Scott Bessent a affirmé de son côté ne “rien” voir d'”inhabituel” sur les marchés, alors que des élus démocrates ont estimé que le président républicain les avait peut-être illégalement manipulés en encourageant l’achat d’actions juste avant sa volte-face mercredi.burs-nr-lem/LyS

La BCE prête à agir si une guerre commerciale menace la stabilité financière, dit Lagarde

La Banque centrale européenne est “prête à intervenir” en cas de risque pour la stabilité financière en zone euro, a déclaré vendredi sa présidente, après une semaine de tempête sur les marchés financiers provoquée par la guerre commerciale déclenchée par Donal Trump.L’institution monétaire “surveille la situation et est toujours prête à intervenir” en utilisant “les instruments dont elle dispose”, a déclaré Christine Lagarde à Varsovie en marge d’une réunion informelle des ministres des Finances de la zone euro, sans donner plus de détails.Ses propos interviennent à moins d’une semaine de la prochaine réunion de la BCE pour décider du cap monétaire, tandis que la plupart des marchés boursiers baissaient vendredi, avec un dollar qui ne cesse de s’enfoncer face à l’euro.En cause, l’annonce de Pékin d’une nouvelle hausse de ses droits de douane sur les produits venant des Etats-Unis, illustrant l’escalade entre les deux puissances.Des tensions commerciales supplémentaires pourraient entraîner de fortes turbulences sur les marchés où se négocient les actions, obligations et autres devises, avec le risque de déstabiliser le système financier de la zone euro.”Jusqu’à présent, nous ne voyons aucun signe de tension de liquidité sur les marchés”, a tempéré Claudia Buch, présidente du superviseur bancaire au sein de la BCE, dans une interview donnée vendredi à Bloomberg.La BCE redoute, de son côté, qu’une guerre commerciale freine les exportations et la croissance, l’obligeant à ajuster sa politique monétaire pour soutenir l’économie.Des marchés volatils peuvent aussi nuire à l’efficacité des décisions de politique monétaire, par exemple si le taux bas ne se répercuterait pas correctement sur les prêts aux entreprises ou aux ménages.Durant ses vingt premières années d’existence, la BCE a déjà dû déployer un arsenal de mesures pour calmer plusieurs crises.Entre 2010 et 2012, plusieurs pays de la zone euro (Grèce, Portugal, Espagne, Italie) faisaient face à des taux d’intérêt très élevés sur leurs dettes, menaçant la stabilité de la zone euro.En 2012, Mario Draghi, président de la BCE, prononçait son célèbre “Whatever it takes” (Quoi qu’il en coûte) pour sauver l’euro, via des rachats potentiellement illimités de dette, finalement jamais utilisés.Lors de l’éclatement de la pandémie du Covid-19, l’institut a lancé un programme d’urgence (PEPP pour Pandemic Emergency Purchase Programme) consistant en 1.850 milliards d’euros de  rachats de dette, pour soutenir États et entreprises.Et face à la hausse rapide des taux d’intérêt et des tensions sur les dettes dans le contexte d’inflation record liée à la guerre en Ukraine, la BCE a créé un nouvel outil pour intervenir si des écarts de taux d’intérêt entre pays deviennent trop importants.

Sur le livre d’occasion, l’exécutif veut des droits d’auteur

L’exécutif souhaite une solution juridique qui permettra aux éditeurs et aux auteurs d’être rémunérés lors de l’achat d’un livre d’occasion, a annoncé le ministère de la Culture vendredi.Cette évolution du droit a été donnée aux éditeurs comme la solution envisagée aux problèmes économiques posés par le livre d’occasion, à l’occasion de la venue du président Emmanuel Macron au Festival du livre de Paris.Le ministère a indiqué que Rachida Dati saisissait le Conseil d’État afin de mettre en place un “droit de suite au droit d’auteur”, s’appliquant lors des différentes reventes d’un même volume.Alors qu’aujourd’hui le marché de l’occasion échappe entièrement aux auteurs et éditeurs, entraînant pour eux un manque à gagner dans le commerce de leurs livres, cela permettrait d’imposer aux vendeurs de ces livres d’occasion de les rémunérer.”Le produit de ce droit d’auteur sur le livre d’occasion serait reversé à un organisme de gestion collective au bénéfice du soutien à la création”, a indiqué le ministère dans un communiqué.La date de la mise en Å“uvre de la mesure reste cependant à déterminer.”Cela nous satisfait”, a déclaré à l’AFP le président du Syndicat national de l’édition, Vincent Montagne.”La France, de la même manière qu’elle avait été pionnière avec la loi sur le prix unique du livre, peut montrer la voie”, a espéré M. Montagne.Lors de sa venue au Festival du livre 2024, le chef de l’Etat avait évoqué la possibilité d’une “contribution” des revendeurs de livres d’occasion pour la filière du livre, sans en donner la forme précise.Le problème est devenu d’autant plus pressant que les grandes plateformes en ligne (Recyclivre, Rakuten, Momox, Vinted, etc.) proposent des livres de plus en plus récents, à des prix inférieurs à ceux pratiqués en librairie.

Guerre commerciale: Pékin porte à 125% ses surtaxes sur les produits américains

La Chine a annoncé vendredi porter ses surtaxes douanières sur les produits américains à 125%, une nouvelle escalade dans la guerre commerciale qui l’oppose aux Etats-Unis et qui continue de faire tanguer les marchés mondiaux.”L’imposition par les États-Unis de droits de douane anormalement élevés à la Chine constitue une violation grave des règles du commerce international”, a affirmé la Commission des droits de douane du Conseil des affaires d’État, qui déplore une pratique “unilatérale d’intimidation et de coercition”, selon un communiqué publié vendredi par le ministère chinois des Finances.”Comme à ce niveau de tarifs, les produits américains exportés vers la Chine n’ont plus aucune possibilité d’être acceptés sur le marché” chinois, si Washington continue d’augmenter ses droits de douane, “la Chine l’ignorera”, a-t-elle poursuivi.L’incertitude générée par la politique de Donald Trump continue de faire plonger le dollar, qui a touché vendredi un plus bas face à l’euro en plus de trois ans.Les marchés boursiers européens, qui avaient été les seuls à résister jeudi, sont repartis dans le rouge après les annonces de Pékin. A Paris, le CAC 40 reculait de 1,1%, la Bourse de Francfort reculait de 1,6%, celle de Londres de 0,4% et celle de Milan de 1,5% aux alentours de 09H00 GMT.Dans le sillage de New York la veille, l’indice vedette Nikkei de la Bourse de Tokyo a, lui, terminé la semaine en repli de 2,95%.- “Résister ensemble” -Mercredi, Donald Trump a annoncé le gel pour 90 jours des surtaxes punitives qu’il venait d’imposer à 60 partenaires commerciaux, le temps de boucler des négociations avec Washington.Néanmoins, les Etats-Unis maintiennent depuis début avril des taux planchers de 10% et des surtaxes douanières de 25% sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, notamment contre l’UE.La Chine, elle, a été finalement frappée par une surtaxe monumentale à 145%.Lors d’une rencontre vendredi avec le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, le président chinois Xi Jinping a appelé l’Union européenne à “résister ensemble” face à la guerre commerciale de Donald Trump.”La Chine et l’UE doivent assumer leurs responsabilités internationales, protéger conjointement la mondialisation économique et l’environnement commercial international et résister ensemble à toute coercition unilatérale”, a lancé Xi Jinping à Pékin.A l’issue de cette rencontre, le Premier ministre espagnol a indiqué devant la presse que “l’Espagne et l’Europe ont un déficit commercial important avec la Chine que nous devons nous efforcer de rectifier”. Mais “nous ne devons pas laisser les tensions commerciales entraver le potentiel de croissance des relations (…) entre la Chine et l’UE”.- “Très intelligent” -Le président français Emmanuel Macron a prévenu vendredi sur X que le rabaissement des droits de douane américains à 10% était “une pause fragile” et qu'”avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l’Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires”.Dans l’immédiat, l’UE a suspendu sa riposte, ce que Donald Trump a jugé “très intelligent”. Mais si les discussions avec les Etats-Unis échouent, la Commission européenne pourrait taxer les géants américains de la tech, a menacé sa présidente Ursula von der Leyen.”Il existe un large éventail de contre-mesures”, a-t-elle indiqué dans le Financial Times, citant “une taxe sur les revenus publicitaires des services numériques” et le recours à l'”instrument anticoercition”, surnommé “bazooka” et pensé comme un outil de dissuasion. D’autres pays asiatiques – dépendants de leurs exportations vers les Etats-Unis – font profil bas. A l’instar du Vietnam et du Cambodge, producteurs de textiles et membres de l’Association des nations d’Asie du sud-est (Asean), qui a dit qu’elle ne prendrait pas de mesures de rétorsion.Donald Trump s’est montré serein jeudi en jugeant que “la transition aura un coût et posera des problèmes” mais qu’en fin de compte, “ça sera une bonne chose”. Le président américain a encore menacé jeudi soir le Mexique de nouveaux droits de douane.Son ministre des Finances Scott Bessent a affirmé de son côté ne “rien” voir d'”inhabituel aujourd’hui” sur les marchés, alors que des élus démocrates ont estimé que le président républicain les avait peut-être illégalement manipulés en encourageant l’achat d’actions juste avant sa volte-face mercredi.burs-nr-lem/soe/rhl

L’AGOA, un accord commercial Afrique/Etats-Unis en sursis

Menacé par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, l’accord commercial African Growth and Opportunity Act (AGOA), favorise depuis 2000 les exportations africaines vers les Etats-Unis, maintenant à flot des secteurs entiers des économies africaines.Le président américain n’a pas encore décidé de l’avenir de l’AGOA, mais son offensive douanière tous azimuts sème la confusion. Dans tous les cas, le renouvellement de l’Agoa, qui arrive à expiration en septembre, paraît illusoire.- Traitement préférentiel -L’AGOA est une pièce maîtresse des relations commerciales entre les États-Unis et les pays africains.Ce traitement commercial préférentiel a été lancé en 2000 sous la présidence du démocrate Bill Clinton. Il permet aux pays africains d’exporter de nombreux produits vers les États-Unis sans droits de douane, s’ils respectent une série de conditions (pluralisme politique, respect des droits humains, lutte contre la corruption…).A ce jour, une trentaine de pays sur la cinquantaine du continent africain bénéficient de l’accord, qui couvre un large éventail de produits allant de l’habillement à l’igname en passant par les voitures.En 2023, 9,26 milliards de dollars de marchandises ont été exportées dans le cadre de l’accord, dont 4,25 milliards de produits pétroliers ou du secteur de l’énergie, selon la Commission américaine du commerce international (USITC).- En sursis -Depuis les annonces de droits de douane plancher pour l’intégralité du monde, l’Agoa et de facto en état de mort clinique.Si le ministre du Commerce de Madagascar, premier producteur mondial de vanille, exemptée de taxe aux Etats-Unis grâce à l’Agoa, estime que “pour l’heure” l’accord “continue de s’appliquer”, selon des propos rapportés dans la presse locale, son homologue sud-africain a assuré du contraire à l’AFP, via un porte-parole.”La situation est confuse, il n’y a aucune clarté”, résume Alex Vines, directeur du programme Afrique du groupe de réflexion Chatham House. Le dernier renouvellement de l’AGOA date de 2015 et, avant l’élection de Donald Trump, un projet de loi transpartisan américain déposé en avril 2024 proposait de le renouveler jusqu’en 2041.- Plusieurs menaces -Si Donald Trump souhaite s’attaquer à l’AGOA, plusieurs leviers s’offrent à lui.Il a la possibilité de ne pas renouveler l’accord en septembre, mais il peut également exclure de l’accord des pays, comme l’Afrique du Sud, qu’il a dans le collimateur. “Le président Trump pourrait citer la clause de l’accord stipulant que les activités des bénéficiaires doivent être conformes aux intérêts de la sécurité et de la politique étrangère des États-Unis”, observe Richard Morrow, analyste au sein du think tank sud-africain Brenthurst Foundation.Il peut également exclure certains secteurs industriels de l’accord, comme l’automobile, qu’il a souvent cité “comme voyant témoin de l’économie américaine”, ajoute Richard Morrow.- L’automobile sud-africaine, première bénéficiaire -L’Afrique du Sud est le plus grand exportateur non pétrolier de l’AGOA vers les États-Unis, à hauteur de 3,6 milliards de dollars en 2023.Dans le cadre de l’AGOA Washington exemptait par exemple de droits de douanes les voitures en provenance d’Afrique du Sud. Derrière les métaux précieux, c’est le deuxième secteur d’exportation du pays à destination de Washington pour un total de 1,88 milliard de dollars, d’après le fisc sud-africain.Le non-renouvellement de l’AGOA aurait un effet dévastateur sur la filière. Selon Billy Tom, président de l’organisation patronale du secteur (Naamsa), 86.000 emplois sont directement liés à l’accord chez les constructeurs, 125.000 en incluant leurs sous-traitants.”Je ne pense pas que l’Afrique du Sud ait une chance d’obtenir un renouvellement de l’AGOA”, estimait le président de la Chambre de commerce sud-africaine aux Etats-Unis, Neil Diamond, échaudé par la rhétorique anti-Pretoria du président américain et du milliardaire Elon Musk, d’origine sud-africaine et membre du premier cercle du président.Les Etats-Unis reprochent notamment à Pretoria sa récente loi sur l’expropriation, considérée par Washington comme discriminatoire à l’égard de la minorité blanche, et sa politique étrangère (plainte pour génocide contre Israël, proximité avec la Russie et la Chine).- Textile, pétrole et produits agricoles -Au classement des exportateurs non pétroliers de l’AGOA suivent, loin derrière l’Afrique du Sud, le Kenya (509 millions de dollars), Madagascar (339 millions) et le Lesotho (167 millions), trois pays qui vendent essentiellement du textile aux Etats-Unis dans le cadre de l’accord selon l’USITC.Le Nigeria est, quant à lui, le principal exportateur pétrolier et d’énergie de l’AGOA (3,7 milliards de dollars en 2023).Les autres pays, comme le Ghana, exportent en majorité des produits agricoles dans le cadre de cet accord.

Guerre commerciale: la Bourse de Paris respire après une semaine de secousses

La Bourse de Paris évolue en petite hausse vendredi, reprenant son souffle au terme d’une semaine de montagnes russes, en raison de la guerre commerciale provoquée par Donald Trump.Vers 07H50 GMT, le CAC 40 prenait 0,36% à 7.151,79 points, en hausse de 24,66 points. La veille, l’indice vedette parisien avait grimpé de 3,83%.Les investisseurs du Vieux continent tentent d’aller de l’avant après une semaine de secousses, au gré des annonces douanières et revirements du président des Etats-Unis Donald Trump.Toutefois, ils “restent préoccupés par les incertitudes liées à la guerre commerciale” et “l’impact potentiel sur la croissance économique, l’inflation et l’emploi”, explique Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.”Actuellement, on peut avoir l’impression que les États-Unis ne savent plus ce qu’ils font”, explique Andreas Lipkow, analyste indépendant.Après plusieurs séances de débâcle, la Bourse profite depuis jeudi de l’annonce, la veille, par le président américain d’une suspension pendant 90 jours d’une partie des surtaxes à l’importation contre des dizaines de pays.Mais Washington a maintenu des taux planchers de 10% et des surtaxes douanières de 25% sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, notamment contre l’Union européenne.Surtout, la Chine, deuxième économie mondiale, fait figure d’exception, avec des taxes additionnelles appliquées à ses produits atteignant désormais 145%, selon un décret de la Maison Blanche publié jeudi, ce qui a fait dévisser Wall Street.Vendredi, en réponse à Donald Trump, la gouvernement chinois a annoncé porter à 125% ses surtaxes sur les produits américains.”Il ne s’agit pas d’une désescalade, mais d’une escalade ciblée”, explique Stephen Innes, de SPI Asset Management. “Après le revirement du président américain, un choc économique extrême a été évité” mais cela ne va pas “changer radicalement les risques pour l’économie américaine et mondiale”, selon les analystes de LBPAM.Bruxelles pourrait d’ailleurs taxer les géants américains de la tech si des négociations ne parviennent pas à mettre fin à la guerre commerciale, a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dans une interview au Financial Times.En France, quatre mois après l’avoir rétrogradée d’un cran, l’agence de notation Moody’s doit dire vendredi si elle maintient la bonne note du pays, confronté au défi de respecter sa trajectoire budgétaire.La note de la dette publique française avait été abaissée de “Aa2” à “Aa3” (l’équivalent d’un 17/20) en décembre, au vu de la “fragmentation politique”, peu propice selon Moody’s au rétablissement rapide des finances publiques. Dans ce contexte, côté obligataire, l’emprunt à dix ans de référence atteignait 3,40%, contre 3,35% la veille en clôture.Stellantis a livré moins de véhicule en 2025Le constructeur automobile Stellantis (Fiat, Peugeot, Chrysler) perdait 2,51% à 7,78 euros vers 09H50 (heure de Paris), en dernière place du CAC 40.Le groupe a annoncé vendredi une baisse de 9% de ses volumes de véhicules livrés au premier trimestre 2025 sur un an, attribuée principalement à une baisse de la production en Amérique du Nord.

Indonésie: l’iPhone 16 enfin en vente après des mois d’interdiction

Les acheteurs impatients se pressaient vendredi dans les boutiques d’Indonésie pour pouvoir s’offrir un iPhone 16 désormais en vente après des mois d’interdiction dans l’archipel, ont constaté des journalistes de l’AFP.En octobre, le gouvernement indonésien avait interdit la commercialisation de ce modèle, le plus récent des iPhone, au motif qu’Apple n’avait pas respecté la réglementation exigeant que 40% des téléphones soient fabriqués à partir de composants fabriqués localement. Après être parvenu à un accord avec Jakarta, le géant américain avait annoncé fin mars une reprise des ventes pour le 11 avril.”Je suis très heureux d’avoir appris la nouvelle car nous pouvons maintenant acheter l’iPhone directement en Indonésie”, a témoigné Albert Wongso, 34 ans, consultant informatique, venu acheter dans une boutique de Jakarta le modèle iPhone 16 Pro pour remplacer son iPhone 11.”Parce que si nous l’achetons dans un autre pays, il est assez difficile, par exemple, de faire valoir la garantie”, a-t-il ajouté.En novembre, Jakarta avait rejeté une proposition d’investissement de 100 millions de dollars de la part d’Apple, estimant qu’elle ne présentait pas l'”équité” requise par le gouvernement. Apple a ensuite accepté d’investir 150 millions de dollars dans la construction de deux usines, l’une à Bandung, dans la province de Java Ouest, pour la production d’accessoires, et l’autre à Batam pour les AirTags. En février, le ministre de l’Industrie, Agus Gumiwang Kartasasmita, a indiqué qu’Apple s’était également engagé à construire un centre de recherche et de développement sur les semi-conducteurs en Indonésie, le qualifiant de “premier du genre en Asie”.La commercialisation de l’iPhone 16 sur le marché indonésien marque une victoire pour Apple sur un marché immense de 280 millions d’habitants.”L’Indonésie représente l’un des plus grands marchés pour Apple dans la région asiatique, après la Chine”, a commenté Nailul Huda, directeur de l’économie numérique au sein du Centre of Economic and Law Studies (CELIOS) de Jakarta.Le gouvernement indonésien envisage d’assouplir ses règles en matière d’exigences de contenu local pour le secteur des technologies de l’information et de la communication dans le cadre de ses futures négociations avec les États-Unis concernant les tarifs douaniers.Jakarta s’est vu imposer des droits de douane sur ses exportations à hauteur de 32% avant que le président américain Donald Trump n’annonce mercredi une pause de 90 jours dans l’application de ces nouvelles taxes.L’Indonésie a également interdit la vente des téléphones Google Pixel au même motif qu’ils ne respectaient pas l’exigence de 40% de composants produits localement.

Guerre commerciale: Xi appelle l’UE à “résister ensemble”, les marchés toujours fébriles

Le président chinois Xi Jinping a appelé vendredi l’Union européenne à “résister ensemble” face à la guerre commerciale de Donald Trump qui maintient les marchés boursiers dans un état de grande fébrilité.”La Chine et l’UE doivent assumer leurs responsabilités internationales, protéger conjointement la mondialisation économique et l’environnement commercial international, et résister ensemble à toute coercition unilatérale”, a lancé M. Xi à Pékin lors d’une rencontre avec le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.Après son revirement spectaculaire mercredi, l’imprévisible président des Etats-Unis a une nouvelle fois défendu jeudi à Washington son offensive sur les droits de douane censée rapatrier de la production industrielle aux Etats-Unis, en assurant qu’elle était une “bonne chose”.Le président français Emmanuel Macron a prévenu vendredi dans un message posté sur X que le rabaissement des droits de douane américains à 10% était “une pause fragile” et qu'”avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l’Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires”.Mais, face à l’incertitude que provoque la politique de Donald Trump et à la poussée de fièvre sino-américaine, les marchés financiers continuaient de tanguer.Dans le sillage de Wall Street, l’indice de Tokyo plongeait de 3,37% vers 06H00 GMT et l’indice de Séoul perdait 0,64%. Wall Street avait terminé en net recul jeudi, le Dow Jones perdant 2,50% et l’indice Nasdaq 4,31%.Après avoir ouvert en baisse, les places chinoises ont toutefois basculé dans le vert, à l’image de Shanghai dont l’indice reprenait 0,75%.En Europe, les marchés boursiers devraient ouvrir en petite hausse vendredi, sur un marché reprenant son souffle au terme d’une semaine de montagnes russes.Les contrats d’avant-séance à Paris sur le CAC 40 prenaient 1,06%, une quarantaine de minutes avant le début de la séance. La veille, l’indice vedette parisien avait fini à +3,83%.Les autres indices européens devraient aussi grimper, à l’image de Francfort (+1,04%), Londres (+1,01%) et Milan (+1,04%).Les Bourses avaient rebondi après le gel de 90 jours, annoncé mercredi par Donald Trump, des surtaxes punitives qu’il venait d’imposer à 60 partenaires commerciaux, le temps de boucler des négociations avec Washington.Mais les Etats-Unis maintiennent depuis début avril des taux planchers de 10% et des surtaxes douanières de 25% sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, notamment contre l’UE.- “Très intelligent” -Le cas de la Chine, finalement frappée par une surtaxe monumentale à 145%, effraie aussi les investisseurs.L’UE, de son côté, a suspendu sa riposte, ce que Donald Trump a jugé “très intelligent”.Mais si les discussions avec les Etats-Unis échouent, la Commission européenne pourrait taxer les géants américains de la tech, dorénavant soutiens de Donald Trump, a menacé sa présidente Ursula von der Leyen.”Il existe un large éventail de contre-mesures”, a-t-elle indiqué dans le Financial Times, citant “une taxe sur les revenus publicitaires des services numériques” et le recours à l'”instrument anticoercition”, surnommé “bazooka” et pensé comme un outil de dissuasion. M. Trump, qui bouleverse l’ordre économique international, s’est montré serein jeudi en jugeant que “la transition aura un coût et posera des problèmes” mais qu’en fin de compte, “ça sera une bonne chose”.Son ministre des Finances Scott Bessent a affirmé ne “rien” voir d'”inhabituel aujourd’hui” sur les marchés, alors que des élus démocrates ont estimé que le président républicain les avait peut-être illégalement manipulés en encourageant l’achat d’actions juste avant sa volte-face mercredi.Un soupçon de délit d’initié selon des démocrates.Offrant du répit au reste du monde, l’ancien magnat de l’immobilier cible en priorité le rival chinois.- “Très intelligent” -Isolée face à l’administration Trump, la deuxième puissance mondiale, que les Etats-Unis jugent responsable d’une terrible crise de santé publique liée à un opioïde dans le pays, a promis de “se battre jusqu’au bout”.”La porte est ouverte pour des négociations, mais ce dialogue doit être mené sur un pied d’égalité et basé sur le respect mutuel”, a toutefois tempéré le ministère chinois du Commerce.D’autres pays asiatiques – très dépendants de leurs exportations vers les Etats-Unis – font profil bas. A l’instar du Vietnam et du Cambodge, producteurs de textiles et membres de l’Association des nations d’Asie du sud-est (Asean), laquelle a dit qu’elle ne prendrait pas de mesures de rétorsion.L’impétueux président a encore menacé jeudi soir le Mexique de nouveaux droits de douane.Avec ses taxes à l’importation, Donald Trump pense avoir trouvé la martingale pour relocaliser la production industrielle dans son pays qu’il estime être victime de méfaits de la mondialisation.Il veut ainsi encaisser des droits de douane et pousser ses partenaires à prendre plus de biens exportés. Mais, selon le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, les pays qui commercent avec les Etats-Unis ne savent pas “comment négocier” car “il n’y a pas de théorie économique derrière ce qu’il [Donald Trump] fait”.burs-nr/ktr/lrb/pt/pz

A Shanghai, les employés de la finance inquiets face à la tempête Trump

Sous un écran géant affichant les cours de la Bourse dans le centre financier de Shanghai, les employés du secteur de la finance sont inquiets face à la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Après l’effondrement des marchés au début de la semaine, le président américain a suspendu mercredi les droits de douane faramineux qu’il avait imposés à la plupart des partenaires commerciaux des Etats-Unis. Mais face à la détermination de Pékin à rendre quasiment coup pour coup, Donald Trump avait annoncé mercredi que la surtaxe sur les produits chinois serait désormais de 125%, invoquant un “manque de respect” après une première riposte douanière de Pékin. La Maison Blanche a précisé jeudi, via un décret présidentiel, que cela la porterait en fait à 145%, en tenant compte d’autres droits de douane de 20% mis en place par le président américain pour punir la Chine d’héberger sur son sol des ateliers jouant un rôle dans la production de fentanyl, un opioïde à l’origine d’une graveDans le centre de Shanghai, la nouvelle ne semble pas perturber les passants qui profitent de la douceur du printemps. Mais Catherine, une professionnelle de la finance, sourit lorsqu’on lui demande si la semaine a été intéressante au travail.”Chaque nuit, Trump publie un message sur les réseaux sociaux, puis les marchés montent ou descendent (…) nous, les professionnels de la finance, nous en faisons l’expérience directe”, raconte-t-elle devant une statue en bronze représentant un taureau en pleine charge.- “Très gros risque” -La Bourse de Shanghai a plongé de 7% lundi, même si les cours ont depuis repris des couleurs.”Ses paroles et ses actes fragilisent tous nos systèmes financiers, en particulier le marché boursier mondial”, affirme à l’AFP M. Zhang, un de ses collègues.”Il représente un facteur d’imprévisibilité et d’incertitude, et cela constitue un très gros risque pour les investissements”.Le gouvernement chinois a appelé jeudi les Etats-Unis à “faire la moitié du chemin”, en clair à chercher un compromis acceptable par les deux parties, mais aucun signe réel de désescalade ne semble en vue.Pour Catherine, l’augmentation du taux des droits de douane, de toute façon déjà prohibitifs, n’a plus trop d’importance.”Lorsque (Trump) a mis 60% (de taxes), ça suffisait à stopper les échanges commerciaux. Alors s’il met 100, plus de 100, c’est juste un chiffre qui ne veut plus dire grand-chose, c’est juste l’expression de sa colère”, déclare-t-elle.Si M. Zhang dit n’avoir pas remarqué d’effet dans sa vie quotidienne pour le moment, il estime que l’ensemble de l’économie subira des répercussions en raison de l’importance du commerce extérieur pour la croissance chinoise.- “Un héros” -Les exportations de la Chine ont été un rare motif de satisfaction économique pour Pékin l’an passé. Les Etats-Unis étaient les premiers acheteurs de marchandises chinoises.”J’espère que les deux pays vont lever tous les deux leurs droits de douane, que cela pourra être discuté au plus vite et que ces négociations se termineront bien”, déclare M. Zhang.Pour Arthur Zheng, un Shanghaïen en 57 ans en pré-retraite qui promène son chien dans une poussette, la Chine n’a pas forcément à perdre du climat de compétition commerciale avec les Etats-Unis.”S’il augmente (les droits de douane), nous les augmenterons aussi (…) et les prix pour tout le monde deviendront de plus en plus élevés”, affirme-t-il.”Mais la plupart des produits qu’on achète nous, les Chinois ordinaires, ils ne sont pas importés”, note-t-il. “Beaucoup des choses qu’on utilise sont produits en Chine. On est autosuffisant.”Le quinquagénaire dit n’éprouver aucune animosité envers le président américain.”Je pense que ce type est un héros”, affirme-t-il avec enthousiasme.”Le monde a besoin de quelqu’un qui bouscule les codes. Mais j’espère qu’il saura orienter la situation dans une direction positive – il ne faut pas qu’il se contente de tout chambouler pour ensuite s’arrêter là, ce serait inacceptable.”