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Sur le livre d’occasion, l’exécutif veut des droits d’auteur

L’exécutif souhaite une solution juridique qui permettra aux éditeurs et aux auteurs d’être rémunérés lors de l’achat d’un livre d’occasion, a annoncé le ministère de la Culture vendredi.Cette évolution du droit a été donnée aux éditeurs comme la solution envisagée aux problèmes économiques posés par le livre d’occasion, à l’occasion de la venue du président Emmanuel Macron au Festival du livre de Paris.Le ministère a indiqué que Rachida Dati saisissait le Conseil d’État afin de mettre en place un “droit de suite au droit d’auteur”, s’appliquant lors des différentes reventes d’un même volume.Alors qu’aujourd’hui le marché de l’occasion échappe entièrement aux auteurs et éditeurs, entraînant pour eux un manque à gagner dans le commerce de leurs livres, cela permettrait d’imposer aux vendeurs de ces livres d’occasion de les rémunérer.”Le produit de ce droit d’auteur sur le livre d’occasion serait reversé à un organisme de gestion collective au bénéfice du soutien à la création”, a indiqué le ministère dans un communiqué.La date de la mise en Å“uvre de la mesure reste cependant à déterminer.”Cela nous satisfait”, a déclaré à l’AFP le président du Syndicat national de l’édition, Vincent Montagne.”La France, de la même manière qu’elle avait été pionnière avec la loi sur le prix unique du livre, peut montrer la voie”, a espéré M. Montagne.Lors de sa venue au Festival du livre 2024, le chef de l’Etat avait évoqué la possibilité d’une “contribution” des revendeurs de livres d’occasion pour la filière du livre, sans en donner la forme précise.Le problème est devenu d’autant plus pressant que les grandes plateformes en ligne (Recyclivre, Rakuten, Momox, Vinted, etc.) proposent des livres de plus en plus récents, à des prix inférieurs à ceux pratiqués en librairie.

Guerre commerciale: Pékin porte à 125% ses surtaxes sur les produits américains

La Chine a annoncé vendredi porter ses surtaxes douanières sur les produits américains à 125%, une nouvelle escalade dans la guerre commerciale qui l’oppose aux Etats-Unis et qui continue de faire tanguer les marchés mondiaux.”L’imposition par les États-Unis de droits de douane anormalement élevés à la Chine constitue une violation grave des règles du commerce international”, a affirmé la Commission des droits de douane du Conseil des affaires d’État, qui déplore une pratique “unilatérale d’intimidation et de coercition”, selon un communiqué publié vendredi par le ministère chinois des Finances.”Comme à ce niveau de tarifs, les produits américains exportés vers la Chine n’ont plus aucune possibilité d’être acceptés sur le marché” chinois, si Washington continue d’augmenter ses droits de douane, “la Chine l’ignorera”, a-t-elle poursuivi.L’incertitude générée par la politique de Donald Trump continue de faire plonger le dollar, qui a touché vendredi un plus bas face à l’euro en plus de trois ans.Les marchés boursiers européens, qui avaient été les seuls à résister jeudi, sont repartis dans le rouge après les annonces de Pékin. A Paris, le CAC 40 reculait de 1,1%, la Bourse de Francfort reculait de 1,6%, celle de Londres de 0,4% et celle de Milan de 1,5% aux alentours de 09H00 GMT.Dans le sillage de New York la veille, l’indice vedette Nikkei de la Bourse de Tokyo a, lui, terminé la semaine en repli de 2,95%.- “Résister ensemble” -Mercredi, Donald Trump a annoncé le gel pour 90 jours des surtaxes punitives qu’il venait d’imposer à 60 partenaires commerciaux, le temps de boucler des négociations avec Washington.Néanmoins, les Etats-Unis maintiennent depuis début avril des taux planchers de 10% et des surtaxes douanières de 25% sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, notamment contre l’UE.La Chine, elle, a été finalement frappée par une surtaxe monumentale à 145%.Lors d’une rencontre vendredi avec le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, le président chinois Xi Jinping a appelé l’Union européenne à “résister ensemble” face à la guerre commerciale de Donald Trump.”La Chine et l’UE doivent assumer leurs responsabilités internationales, protéger conjointement la mondialisation économique et l’environnement commercial international et résister ensemble à toute coercition unilatérale”, a lancé Xi Jinping à Pékin.A l’issue de cette rencontre, le Premier ministre espagnol a indiqué devant la presse que “l’Espagne et l’Europe ont un déficit commercial important avec la Chine que nous devons nous efforcer de rectifier”. Mais “nous ne devons pas laisser les tensions commerciales entraver le potentiel de croissance des relations (…) entre la Chine et l’UE”.- “Très intelligent” -Le président français Emmanuel Macron a prévenu vendredi sur X que le rabaissement des droits de douane américains à 10% était “une pause fragile” et qu'”avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l’Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires”.Dans l’immédiat, l’UE a suspendu sa riposte, ce que Donald Trump a jugé “très intelligent”. Mais si les discussions avec les Etats-Unis échouent, la Commission européenne pourrait taxer les géants américains de la tech, a menacé sa présidente Ursula von der Leyen.”Il existe un large éventail de contre-mesures”, a-t-elle indiqué dans le Financial Times, citant “une taxe sur les revenus publicitaires des services numériques” et le recours à l'”instrument anticoercition”, surnommé “bazooka” et pensé comme un outil de dissuasion. D’autres pays asiatiques – dépendants de leurs exportations vers les Etats-Unis – font profil bas. A l’instar du Vietnam et du Cambodge, producteurs de textiles et membres de l’Association des nations d’Asie du sud-est (Asean), qui a dit qu’elle ne prendrait pas de mesures de rétorsion.Donald Trump s’est montré serein jeudi en jugeant que “la transition aura un coût et posera des problèmes” mais qu’en fin de compte, “ça sera une bonne chose”. Le président américain a encore menacé jeudi soir le Mexique de nouveaux droits de douane.Son ministre des Finances Scott Bessent a affirmé de son côté ne “rien” voir d'”inhabituel aujourd’hui” sur les marchés, alors que des élus démocrates ont estimé que le président républicain les avait peut-être illégalement manipulés en encourageant l’achat d’actions juste avant sa volte-face mercredi.burs-nr-lem/soe/rhl

L’AGOA, un accord commercial Afrique/Etats-Unis en sursis

Menacé par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, l’accord commercial African Growth and Opportunity Act (AGOA), favorise depuis 2000 les exportations africaines vers les Etats-Unis, maintenant à flot des secteurs entiers des économies africaines.Le président américain n’a pas encore décidé de l’avenir de l’AGOA, mais son offensive douanière tous azimuts sème la confusion. Dans tous les cas, le renouvellement de l’Agoa, qui arrive à expiration en septembre, paraît illusoire.- Traitement préférentiel -L’AGOA est une pièce maîtresse des relations commerciales entre les États-Unis et les pays africains.Ce traitement commercial préférentiel a été lancé en 2000 sous la présidence du démocrate Bill Clinton. Il permet aux pays africains d’exporter de nombreux produits vers les États-Unis sans droits de douane, s’ils respectent une série de conditions (pluralisme politique, respect des droits humains, lutte contre la corruption…).A ce jour, une trentaine de pays sur la cinquantaine du continent africain bénéficient de l’accord, qui couvre un large éventail de produits allant de l’habillement à l’igname en passant par les voitures.En 2023, 9,26 milliards de dollars de marchandises ont été exportées dans le cadre de l’accord, dont 4,25 milliards de produits pétroliers ou du secteur de l’énergie, selon la Commission américaine du commerce international (USITC).- En sursis -Depuis les annonces de droits de douane plancher pour l’intégralité du monde, l’Agoa et de facto en état de mort clinique.Si le ministre du Commerce de Madagascar, premier producteur mondial de vanille, exemptée de taxe aux Etats-Unis grâce à l’Agoa, estime que “pour l’heure” l’accord “continue de s’appliquer”, selon des propos rapportés dans la presse locale, son homologue sud-africain a assuré du contraire à l’AFP, via un porte-parole.”La situation est confuse, il n’y a aucune clarté”, résume Alex Vines, directeur du programme Afrique du groupe de réflexion Chatham House. Le dernier renouvellement de l’AGOA date de 2015 et, avant l’élection de Donald Trump, un projet de loi transpartisan américain déposé en avril 2024 proposait de le renouveler jusqu’en 2041.- Plusieurs menaces -Si Donald Trump souhaite s’attaquer à l’AGOA, plusieurs leviers s’offrent à lui.Il a la possibilité de ne pas renouveler l’accord en septembre, mais il peut également exclure de l’accord des pays, comme l’Afrique du Sud, qu’il a dans le collimateur. “Le président Trump pourrait citer la clause de l’accord stipulant que les activités des bénéficiaires doivent être conformes aux intérêts de la sécurité et de la politique étrangère des États-Unis”, observe Richard Morrow, analyste au sein du think tank sud-africain Brenthurst Foundation.Il peut également exclure certains secteurs industriels de l’accord, comme l’automobile, qu’il a souvent cité “comme voyant témoin de l’économie américaine”, ajoute Richard Morrow.- L’automobile sud-africaine, première bénéficiaire -L’Afrique du Sud est le plus grand exportateur non pétrolier de l’AGOA vers les États-Unis, à hauteur de 3,6 milliards de dollars en 2023.Dans le cadre de l’AGOA Washington exemptait par exemple de droits de douanes les voitures en provenance d’Afrique du Sud. Derrière les métaux précieux, c’est le deuxième secteur d’exportation du pays à destination de Washington pour un total de 1,88 milliard de dollars, d’après le fisc sud-africain.Le non-renouvellement de l’AGOA aurait un effet dévastateur sur la filière. Selon Billy Tom, président de l’organisation patronale du secteur (Naamsa), 86.000 emplois sont directement liés à l’accord chez les constructeurs, 125.000 en incluant leurs sous-traitants.”Je ne pense pas que l’Afrique du Sud ait une chance d’obtenir un renouvellement de l’AGOA”, estimait le président de la Chambre de commerce sud-africaine aux Etats-Unis, Neil Diamond, échaudé par la rhétorique anti-Pretoria du président américain et du milliardaire Elon Musk, d’origine sud-africaine et membre du premier cercle du président.Les Etats-Unis reprochent notamment à Pretoria sa récente loi sur l’expropriation, considérée par Washington comme discriminatoire à l’égard de la minorité blanche, et sa politique étrangère (plainte pour génocide contre Israël, proximité avec la Russie et la Chine).- Textile, pétrole et produits agricoles -Au classement des exportateurs non pétroliers de l’AGOA suivent, loin derrière l’Afrique du Sud, le Kenya (509 millions de dollars), Madagascar (339 millions) et le Lesotho (167 millions), trois pays qui vendent essentiellement du textile aux Etats-Unis dans le cadre de l’accord selon l’USITC.Le Nigeria est, quant à lui, le principal exportateur pétrolier et d’énergie de l’AGOA (3,7 milliards de dollars en 2023).Les autres pays, comme le Ghana, exportent en majorité des produits agricoles dans le cadre de cet accord.

Guerre commerciale: la Bourse de Paris respire après une semaine de secousses

La Bourse de Paris évolue en petite hausse vendredi, reprenant son souffle au terme d’une semaine de montagnes russes, en raison de la guerre commerciale provoquée par Donald Trump.Vers 07H50 GMT, le CAC 40 prenait 0,36% à 7.151,79 points, en hausse de 24,66 points. La veille, l’indice vedette parisien avait grimpé de 3,83%.Les investisseurs du Vieux continent tentent d’aller de l’avant après une semaine de secousses, au gré des annonces douanières et revirements du président des Etats-Unis Donald Trump.Toutefois, ils “restent préoccupés par les incertitudes liées à la guerre commerciale” et “l’impact potentiel sur la croissance économique, l’inflation et l’emploi”, explique Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.”Actuellement, on peut avoir l’impression que les États-Unis ne savent plus ce qu’ils font”, explique Andreas Lipkow, analyste indépendant.Après plusieurs séances de débâcle, la Bourse profite depuis jeudi de l’annonce, la veille, par le président américain d’une suspension pendant 90 jours d’une partie des surtaxes à l’importation contre des dizaines de pays.Mais Washington a maintenu des taux planchers de 10% et des surtaxes douanières de 25% sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, notamment contre l’Union européenne.Surtout, la Chine, deuxième économie mondiale, fait figure d’exception, avec des taxes additionnelles appliquées à ses produits atteignant désormais 145%, selon un décret de la Maison Blanche publié jeudi, ce qui a fait dévisser Wall Street.Vendredi, en réponse à Donald Trump, la gouvernement chinois a annoncé porter à 125% ses surtaxes sur les produits américains.”Il ne s’agit pas d’une désescalade, mais d’une escalade ciblée”, explique Stephen Innes, de SPI Asset Management. “Après le revirement du président américain, un choc économique extrême a été évité” mais cela ne va pas “changer radicalement les risques pour l’économie américaine et mondiale”, selon les analystes de LBPAM.Bruxelles pourrait d’ailleurs taxer les géants américains de la tech si des négociations ne parviennent pas à mettre fin à la guerre commerciale, a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dans une interview au Financial Times.En France, quatre mois après l’avoir rétrogradée d’un cran, l’agence de notation Moody’s doit dire vendredi si elle maintient la bonne note du pays, confronté au défi de respecter sa trajectoire budgétaire.La note de la dette publique française avait été abaissée de “Aa2” à “Aa3” (l’équivalent d’un 17/20) en décembre, au vu de la “fragmentation politique”, peu propice selon Moody’s au rétablissement rapide des finances publiques. Dans ce contexte, côté obligataire, l’emprunt à dix ans de référence atteignait 3,40%, contre 3,35% la veille en clôture.Stellantis a livré moins de véhicule en 2025Le constructeur automobile Stellantis (Fiat, Peugeot, Chrysler) perdait 2,51% à 7,78 euros vers 09H50 (heure de Paris), en dernière place du CAC 40.Le groupe a annoncé vendredi une baisse de 9% de ses volumes de véhicules livrés au premier trimestre 2025 sur un an, attribuée principalement à une baisse de la production en Amérique du Nord.

Indonésie: l’iPhone 16 enfin en vente après des mois d’interdiction

Les acheteurs impatients se pressaient vendredi dans les boutiques d’Indonésie pour pouvoir s’offrir un iPhone 16 désormais en vente après des mois d’interdiction dans l’archipel, ont constaté des journalistes de l’AFP.En octobre, le gouvernement indonésien avait interdit la commercialisation de ce modèle, le plus récent des iPhone, au motif qu’Apple n’avait pas respecté la réglementation exigeant que 40% des téléphones soient fabriqués à partir de composants fabriqués localement. Après être parvenu à un accord avec Jakarta, le géant américain avait annoncé fin mars une reprise des ventes pour le 11 avril.”Je suis très heureux d’avoir appris la nouvelle car nous pouvons maintenant acheter l’iPhone directement en Indonésie”, a témoigné Albert Wongso, 34 ans, consultant informatique, venu acheter dans une boutique de Jakarta le modèle iPhone 16 Pro pour remplacer son iPhone 11.”Parce que si nous l’achetons dans un autre pays, il est assez difficile, par exemple, de faire valoir la garantie”, a-t-il ajouté.En novembre, Jakarta avait rejeté une proposition d’investissement de 100 millions de dollars de la part d’Apple, estimant qu’elle ne présentait pas l'”équité” requise par le gouvernement. Apple a ensuite accepté d’investir 150 millions de dollars dans la construction de deux usines, l’une à Bandung, dans la province de Java Ouest, pour la production d’accessoires, et l’autre à Batam pour les AirTags. En février, le ministre de l’Industrie, Agus Gumiwang Kartasasmita, a indiqué qu’Apple s’était également engagé à construire un centre de recherche et de développement sur les semi-conducteurs en Indonésie, le qualifiant de “premier du genre en Asie”.La commercialisation de l’iPhone 16 sur le marché indonésien marque une victoire pour Apple sur un marché immense de 280 millions d’habitants.”L’Indonésie représente l’un des plus grands marchés pour Apple dans la région asiatique, après la Chine”, a commenté Nailul Huda, directeur de l’économie numérique au sein du Centre of Economic and Law Studies (CELIOS) de Jakarta.Le gouvernement indonésien envisage d’assouplir ses règles en matière d’exigences de contenu local pour le secteur des technologies de l’information et de la communication dans le cadre de ses futures négociations avec les États-Unis concernant les tarifs douaniers.Jakarta s’est vu imposer des droits de douane sur ses exportations à hauteur de 32% avant que le président américain Donald Trump n’annonce mercredi une pause de 90 jours dans l’application de ces nouvelles taxes.L’Indonésie a également interdit la vente des téléphones Google Pixel au même motif qu’ils ne respectaient pas l’exigence de 40% de composants produits localement.

Guerre commerciale: Xi appelle l’UE à “résister ensemble”, les marchés toujours fébriles

Le président chinois Xi Jinping a appelé vendredi l’Union européenne à “résister ensemble” face à la guerre commerciale de Donald Trump qui maintient les marchés boursiers dans un état de grande fébrilité.”La Chine et l’UE doivent assumer leurs responsabilités internationales, protéger conjointement la mondialisation économique et l’environnement commercial international, et résister ensemble à toute coercition unilatérale”, a lancé M. Xi à Pékin lors d’une rencontre avec le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.Après son revirement spectaculaire mercredi, l’imprévisible président des Etats-Unis a une nouvelle fois défendu jeudi à Washington son offensive sur les droits de douane censée rapatrier de la production industrielle aux Etats-Unis, en assurant qu’elle était une “bonne chose”.Le président français Emmanuel Macron a prévenu vendredi dans un message posté sur X que le rabaissement des droits de douane américains à 10% était “une pause fragile” et qu'”avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l’Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires”.Mais, face à l’incertitude que provoque la politique de Donald Trump et à la poussée de fièvre sino-américaine, les marchés financiers continuaient de tanguer.Dans le sillage de Wall Street, l’indice de Tokyo plongeait de 3,37% vers 06H00 GMT et l’indice de Séoul perdait 0,64%. Wall Street avait terminé en net recul jeudi, le Dow Jones perdant 2,50% et l’indice Nasdaq 4,31%.Après avoir ouvert en baisse, les places chinoises ont toutefois basculé dans le vert, à l’image de Shanghai dont l’indice reprenait 0,75%.En Europe, les marchés boursiers devraient ouvrir en petite hausse vendredi, sur un marché reprenant son souffle au terme d’une semaine de montagnes russes.Les contrats d’avant-séance à Paris sur le CAC 40 prenaient 1,06%, une quarantaine de minutes avant le début de la séance. La veille, l’indice vedette parisien avait fini à +3,83%.Les autres indices européens devraient aussi grimper, à l’image de Francfort (+1,04%), Londres (+1,01%) et Milan (+1,04%).Les Bourses avaient rebondi après le gel de 90 jours, annoncé mercredi par Donald Trump, des surtaxes punitives qu’il venait d’imposer à 60 partenaires commerciaux, le temps de boucler des négociations avec Washington.Mais les Etats-Unis maintiennent depuis début avril des taux planchers de 10% et des surtaxes douanières de 25% sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, notamment contre l’UE.- “Très intelligent” -Le cas de la Chine, finalement frappée par une surtaxe monumentale à 145%, effraie aussi les investisseurs.L’UE, de son côté, a suspendu sa riposte, ce que Donald Trump a jugé “très intelligent”.Mais si les discussions avec les Etats-Unis échouent, la Commission européenne pourrait taxer les géants américains de la tech, dorénavant soutiens de Donald Trump, a menacé sa présidente Ursula von der Leyen.”Il existe un large éventail de contre-mesures”, a-t-elle indiqué dans le Financial Times, citant “une taxe sur les revenus publicitaires des services numériques” et le recours à l'”instrument anticoercition”, surnommé “bazooka” et pensé comme un outil de dissuasion. M. Trump, qui bouleverse l’ordre économique international, s’est montré serein jeudi en jugeant que “la transition aura un coût et posera des problèmes” mais qu’en fin de compte, “ça sera une bonne chose”.Son ministre des Finances Scott Bessent a affirmé ne “rien” voir d'”inhabituel aujourd’hui” sur les marchés, alors que des élus démocrates ont estimé que le président républicain les avait peut-être illégalement manipulés en encourageant l’achat d’actions juste avant sa volte-face mercredi.Un soupçon de délit d’initié selon des démocrates.Offrant du répit au reste du monde, l’ancien magnat de l’immobilier cible en priorité le rival chinois.- “Très intelligent” -Isolée face à l’administration Trump, la deuxième puissance mondiale, que les Etats-Unis jugent responsable d’une terrible crise de santé publique liée à un opioïde dans le pays, a promis de “se battre jusqu’au bout”.”La porte est ouverte pour des négociations, mais ce dialogue doit être mené sur un pied d’égalité et basé sur le respect mutuel”, a toutefois tempéré le ministère chinois du Commerce.D’autres pays asiatiques – très dépendants de leurs exportations vers les Etats-Unis – font profil bas. A l’instar du Vietnam et du Cambodge, producteurs de textiles et membres de l’Association des nations d’Asie du sud-est (Asean), laquelle a dit qu’elle ne prendrait pas de mesures de rétorsion.L’impétueux président a encore menacé jeudi soir le Mexique de nouveaux droits de douane.Avec ses taxes à l’importation, Donald Trump pense avoir trouvé la martingale pour relocaliser la production industrielle dans son pays qu’il estime être victime de méfaits de la mondialisation.Il veut ainsi encaisser des droits de douane et pousser ses partenaires à prendre plus de biens exportés. Mais, selon le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, les pays qui commercent avec les Etats-Unis ne savent pas “comment négocier” car “il n’y a pas de théorie économique derrière ce qu’il [Donald Trump] fait”.burs-nr/ktr/lrb/pt/pz

A Shanghai, les employés de la finance inquiets face à la tempête Trump

Sous un écran géant affichant les cours de la Bourse dans le centre financier de Shanghai, les employés du secteur de la finance sont inquiets face à la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Après l’effondrement des marchés au début de la semaine, le président américain a suspendu mercredi les droits de douane faramineux qu’il avait imposés à la plupart des partenaires commerciaux des Etats-Unis. Mais face à la détermination de Pékin à rendre quasiment coup pour coup, Donald Trump avait annoncé mercredi que la surtaxe sur les produits chinois serait désormais de 125%, invoquant un “manque de respect” après une première riposte douanière de Pékin. La Maison Blanche a précisé jeudi, via un décret présidentiel, que cela la porterait en fait à 145%, en tenant compte d’autres droits de douane de 20% mis en place par le président américain pour punir la Chine d’héberger sur son sol des ateliers jouant un rôle dans la production de fentanyl, un opioïde à l’origine d’une graveDans le centre de Shanghai, la nouvelle ne semble pas perturber les passants qui profitent de la douceur du printemps. Mais Catherine, une professionnelle de la finance, sourit lorsqu’on lui demande si la semaine a été intéressante au travail.”Chaque nuit, Trump publie un message sur les réseaux sociaux, puis les marchés montent ou descendent (…) nous, les professionnels de la finance, nous en faisons l’expérience directe”, raconte-t-elle devant une statue en bronze représentant un taureau en pleine charge.- “Très gros risque” -La Bourse de Shanghai a plongé de 7% lundi, même si les cours ont depuis repris des couleurs.”Ses paroles et ses actes fragilisent tous nos systèmes financiers, en particulier le marché boursier mondial”, affirme à l’AFP M. Zhang, un de ses collègues.”Il représente un facteur d’imprévisibilité et d’incertitude, et cela constitue un très gros risque pour les investissements”.Le gouvernement chinois a appelé jeudi les Etats-Unis à “faire la moitié du chemin”, en clair à chercher un compromis acceptable par les deux parties, mais aucun signe réel de désescalade ne semble en vue.Pour Catherine, l’augmentation du taux des droits de douane, de toute façon déjà prohibitifs, n’a plus trop d’importance.”Lorsque (Trump) a mis 60% (de taxes), ça suffisait à stopper les échanges commerciaux. Alors s’il met 100, plus de 100, c’est juste un chiffre qui ne veut plus dire grand-chose, c’est juste l’expression de sa colère”, déclare-t-elle.Si M. Zhang dit n’avoir pas remarqué d’effet dans sa vie quotidienne pour le moment, il estime que l’ensemble de l’économie subira des répercussions en raison de l’importance du commerce extérieur pour la croissance chinoise.- “Un héros” -Les exportations de la Chine ont été un rare motif de satisfaction économique pour Pékin l’an passé. Les Etats-Unis étaient les premiers acheteurs de marchandises chinoises.”J’espère que les deux pays vont lever tous les deux leurs droits de douane, que cela pourra être discuté au plus vite et que ces négociations se termineront bien”, déclare M. Zhang.Pour Arthur Zheng, un Shanghaïen en 57 ans en pré-retraite qui promène son chien dans une poussette, la Chine n’a pas forcément à perdre du climat de compétition commerciale avec les Etats-Unis.”S’il augmente (les droits de douane), nous les augmenterons aussi (…) et les prix pour tout le monde deviendront de plus en plus élevés”, affirme-t-il.”Mais la plupart des produits qu’on achète nous, les Chinois ordinaires, ils ne sont pas importés”, note-t-il. “Beaucoup des choses qu’on utilise sont produits en Chine. On est autosuffisant.”Le quinquagénaire dit n’éprouver aucune animosité envers le président américain.”Je pense que ce type est un héros”, affirme-t-il avec enthousiasme.”Le monde a besoin de quelqu’un qui bouscule les codes. Mais j’espère qu’il saura orienter la situation dans une direction positive – il ne faut pas qu’il se contente de tout chambouler pour ensuite s’arrêter là, ce serait inacceptable.”

Sans les géants du prêt-à-porter, la Suède peine à trier ses habits usés

Les centres de collecte croulent sous les vêtements en Suède depuis le début de l’année en raison de l’obligation de trier les textiles, mais en attendant le soutien des géants de l’habillement, les communes sont débordées.”D’énormes quantités arrivent chaque jour, c’est dingue”, constate Brian Kelly, secrétaire général de l’association Artikel2 (ex-Emmaüs), face à la rangée de chariots remplis de leur point tri.Depuis le 1er janvier 2025, les pays européens doivent opérer une collecte séparée des textiles, comme pour le verre ou le papier. L’objectif est de favoriser une gestion circulaire de ces déchets: après le tri, ils sont réemployés ou recyclés s’ils sont trop abîmés. “Nous avons enregistré une augmentation d’environ 60% des textiles collectés entre janvier et février cette année, par rapport à la même période l’année dernière”, souligne Karin Sundin, spécialiste de ces déchets chez Stockholm Vatten och Avfall.Une fois triés, environ 60 à 70% sont destinés à la réutilisation, 20 à 30% seront recyclés (rembourrage, isolation, matériaux composites) et environ 7 à 10% seront brûlés à des fins énergétiques, selon l’agence suédoise de la protection de l’environnement.- Gros volumes -Une nette amélioration, selon les professionnels du secteur, qui rappellent qu’avant cette loi, un pull jeté finissait systématiquement incinéré. Faute d’infrastructures suffisantes, les vêtements usagés en Suède sont néanmoins encore largement exportés vers l’étranger, surtout en Lituanie, où ils sont triés, ou brûlés et transformés en énergie sur place. “Nous ne disposons pas de grandes installations de tri capables de valoriser l’ensemble des textiles, comme c’est le cas, par exemple, en Europe de l’Est. Cela s’explique par le fait que ce tri est très intensif en main-d’Å“uvre, ce qui le rend très coûteux”, explique Mme Sundin en faisant visiter à l’AFP le centre de collecte d’Östberga (sud de Stockholm).Les volumes en circulation sont gigantesques: en Suède, les déchets textiles représentent 90.000 tonnes par an, soit 10 kilos par personne, selon l’association Naturskyddsföreningen. Au sein de l’UE, elle atteint en moyenne 19 kilos par personne en 2022, contre 17 en 2019, selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE).Sans compter la pollution générée par le secteur de l’habillement.  Fabriquer un tee-shirt de 135 grammes nécessite 2.500 litres d’eau et un kilo de produits chimiques, relève Yvonne Augustsson, conseillère au sein de l’agence suédoise pour la protection de l’environnement. “Cela entraîne une émission d’environ 2 à 5 kilos de gaz à effet de serre. En Suède, un vêtement est utilisé en moyenne 30 fois. Si on double cette durée d’usage à 60 utilisations — ce qui semble raisonnable — on réduit de moitié son impact climatique”, expose-t-elle.La gestion des déchets repose uniquement sur les communes, souvent dépassées par la quantité de textiles reçus. Dans le nord, certaines comme Kiruna continuent à tout brûler malgré la loi, faute de trouver preneur.  Les géants de l’industrie comme H&M et Zara sont attendus au tournant, et des négociations sont en cours au niveau européen pour établir leur responsabilité.Selon un accord provisoire conclu entre les pays membres de l’UE le 18 février, ces acteurs devront assumer les coûts liés à la gestion de leurs déchets textiles, y compris la mise en place de systèmes de collecte et de traitement. – Changement des mentalités -L’idée est de les inciter à produire “des vêtements conçus pour durer plus longtemps, tant en termes de qualité que de réparabilité”, décrypte Mme Augustsson. Un changement des mentalités chez le consommateur est également nécessaire. Pour rester dans les “limites planétaires”, il faudrait ne “pas acheter plus de cinq vêtements neufs par an”, prévient Beatrice Rindevall, présidente de Naturskyddsföreningen, association qui organise régulièrement des journées d’échange de vêtements.Dans la ville de Linköping, par une journée ensoleillée de mars, Eva Vollmer, une bénévole, s’affaire sur un campus étudiant. Veste rose fuschia aux manches garnies de plumes, jeans délavés, sacs, marinières… il y en a pour tous les goûts.”Les gens peuvent nous donner des vêtements en bon état, qu’ils ne portent plus (…) et les échanger contre d’autres”, dit-elle. “Notre objectif, c’est de créer une solution concrète pour offrir une réelle alternative”.Mais le marché de la seconde main a changé, avec des produits de plus en plus défectueux, note Karin Sundin. 

Le Panama autorise le déploiement de militaires américains à proximité du canal

Les troupes américaines vont être autorisées à se déployer autour du canal du Panama, selon un accord bilatéral vu par l’AFP jeudi, une importante concession faite à Washington, même si la possibilité de bases militaires est exclue.La présence de troupes américaines est une question sensible dans le pays d’Amérique centrale, car elle rappelle l’époque où les Etats-Unis y disposaient d’une enclave avec des bases militaires avant de céder le canal aux Panaméens en 1999.L’armée américaine et des sociétés militaires privées engagées par les Etats-Unis “pourront utiliser les sites autorisés, les installations et les zones désignées pour des entraînements, des activités humanitaires(…) et des exercices”, indique l’accord signé par le chef du Pentagone, Pete Hegseth, en visite cette semaine au Panama, et le ministre panaméen de la Défense, Frank Abrego.L’accord, d’une durée de trois ans renouvelable, précise que les installations seront la propriété de l’Etat panaméen et seront destinées à une “utilisation conjointe” par les forces des deux pays.Depuis son arrivée au pouvoir en janvier, l’administration de Donald Trump a placé le canal de Panama, qui permet de passer de l’océan Atlantique à l’océan Pacifique sans contourner l’Amérique du Sud, en haut de son agenda stratégique, notamment pour contrer les intérêts chinois dans cette zone latino-américaine que les Etats-Unis tendent à considérer comme leur sphère d’influence. Le président Trump a même évoqué la possibilité de “reprendre” le canal que les Etats-Unis ont construit en 1914 et cédé au Panama en 1999.”Nous avons signé plusieurs accords historiques (…) nous sommes en train de récupérer le canal. la Chine avait trop d’influence”, a déclaré jeudi à une réunion du gouvernement le ministre de la Défense, selon le compte X de la Maison Blanche.Les Etats-Unis participent depuis longtemps à des exercices militaires au Panama, mais la présence à long terme de forces américaines pourrait être un handicap politique pour le président panaméen de centre-droit, Jose Raul Mulino, estiment des politologues.- “Mettre le feu au pays” -M. Mulino, en déplacement au Pérou jeudi, a confirmé que les Etats-Unis avaient demandé à rétablir des bases militaires dans le pays et des “cessions de territoires”, ce qu’il avait refusé.”Vous voulez le désordre, (…) mettre le feu au pays?”, a-t-il indiqué avoir répondu à Pete Hegseth. “Ce canal est et restera panaméen.”Au cours d’une conférence de presse mercredi, le ministre américain de la Défense avait suggéré que les exercices de défense conjoints étaient “une occasion de relancer” une “base militaire” où opèreraient des “troupes américaines”, suscitant un malaise.”Nous ne pouvons pas accepter de bases militaires ou des sites de défense”, avait réagi M. Abrego lors de la même conférence de presse.Le gouvernement panaméen a indiqué que les Etats-Unis avaient supprimé une mention de la “souveraineté inaliénable du Panama sur le canal” dans la version anglaise d’un communiqué conjoint. Jeudi, il a demandé à Washington de mettre à jour le texte et de l’inclure.Le pays entretient des relations difficiles avec les Etats-Unis, après une occupation américaine de la zone du canal pendant plusieurs décennies et l’opération américaine il y a 35 ans pour renverser le dictateur Manuel Noriega qui avait fait plus de 500 morts.Les visées de Donald Trump sur le canal du Panama ont déclenché d’importantes manifestations dans le pays.- “Trahison” -Le dirigeant syndical Saúl Méndez a condamné l’accord bilatéral, y voyant “un recul de la souveraineté nationale”. “Ce que le gouvernement panaméen a fait est un acte de trahison, ce sont des vendus et ils doivent être jugés”, a-t-il déclaré à l’AFP.Selon la loi, le Panama exploite le canal en donnant accès à toutes les nations.Cette voie maritime assure environ 40% du trafic de conteneurs des Etats-Unis et 5% du commerce mondial.Mais le président américain a pointé du doigt le rôle de la société Panama Ports Company (PPC), filiale d’un groupe hongkongais, qui opère les ports situés aux deux extrémités du canal.Sous la pression de la Maison Blanche, le Panama a accusé PPC de ne pas respecter ses obligations contractuelles et a demandé à la société de se retirer du pays.La société mère des ports, CK Hutchison, a annoncé le mois dernier un accord visant à céder 43 ports dans 23 pays – dont ses deux ports sur le canal de Panama – à un consortium dirigé par le fonds d’investissements américain BlackRock, pour un montant de 19 milliards de dollars.Furieux, Pékin, a depuis annoncé un examen de l’opération par les autorités chinoises de la concurrence.

Les Bourses rechutent en Asie face à la guerre commerciale de Trump

Les Bourses asiatiques ont lourdement rechuté vendredi dans le sillage de Wall Street, signe d’inquiétude face à la guerre commerciale de Donald Trump et au moment où l’Union européenne menace de taxer les géants américains de la tech.Après son revirement spectaculaire mercredi, l’imprévisible président des Etats-Unis a une nouvelle fois défendu jeudi à Washington son offensive sur les droits de douane censée rapatrier de la production industrielle aux Etats-Unis, assurant qu’elle était une “bonne chose”.Mais face à l’incertitude que provoque cette politique et à la poussée de fièvre sino-américaine, les marchés financiers s’affolent.Dans le sillage de Wall Street, l’indice de Tokyo a plongé de 4,22% vers 03H00 GMT et l’indice de Séoul a décroché de 1,18%. Wall Street avait terminé en net recul jeudi, le Dow Jones perdant 2,50% et l’indice Nasdaq 4,31%.Les places chinoises souffrent également, à l’image de Shanghai dont l’indice cédait 0,23%.Les Bourses avaient pourtant rebondi après le gel de 90 jours, annoncé mercredi par Donald Trump, des surtaxes punitives qu’il venait d’imposer à 60 partenaires commerciaux, le temps de boucler des négociations avec Washington.Reste que les Etats-Unis maintiennent depuis début avril des taux planchers de 10% et des surtaxes douanières de 25% sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, notamment contre l’UE.- “Catastrophe du libre échange” -D’ailleurs, le président du syndicat américain des ouvriers de l’industrie automobile (UAW), Shawn Fain, a salué jeudi ces taxes sur les voitures importées, afin de juguler la “catastrophe du libre échange”.Le cas de la Chine, finalement frappée par une surtaxe monumentale à 145%, effraie aussi les investisseurs.Alors, si les discussions avec les Etats-Unis échouent, la Commission européenne pourrait taxer les géants américains de la tech, dorénavant soutiens de Donald Trump, a menacé sa présidente Ursula von der Leyen.”Il existe un large éventail de contre-mesures”, a-t-elle indiqué dans le Financial Times, citant “une taxe sur les revenus publicitaires des services numériques” et le recours à l'”instrument anti-coercition”, surnommé “bazooka” et pensé comme un outil de dissuasion. Mais M. Trump, qui à 78 ans bouleverse l’ordre économique international, s’est montré serein: “La transition aura un coût et posera des problèmes, mais en fin de compte, ça sera une bonne chose”, a-t-il assuré lors d’un Conseil des ministres à la Maison Blanche.Son ministre des Finances Scott Bessent a affirmé ne “rien” voir d'”inhabituel aujourd’hui” sur les marchés, alors que des élus démocrates ont estimé que le président républicain les avait peut-être illégalement manipulés en encourageant l’achat d’actions juste avant sa volte-face mercredi.Un soupçon de délit d’initié selon des démocrates.Offrant du répit au reste du monde, l’ancien magnat de l’immobilier cible en priorité le rival chinois.La Maison Blanche a précisé dans un décret présidentiel que la surtaxe sur des produits “made in China” était dorénavant de 145%, c’est à dire 125% plus le taux initial de 20% imposé à Pékin pour des accusations de production de fentanyl, un opioïde responsable d’une terrible crise de santé publique aux Etats-Unis.- “Très intelligent” -Isolée face à l’administration Trump, la seconde puissance mondiale a promis de “se battre jusqu’au bout”.”La porte est ouverte pour des négociations, mais ce dialogue doit être mené sur un pied d’égalité et basé sur le respect mutuel”, a toutefois tempéré le ministère chinois du Commerce.D’autres pays asiatiques — très dépendants de leurs exportations vers les Etats-Unis — font profil bas. A l’instar du Vietnam et du Cambodge, producteurs de textiles et membres de l’Association des nations d’Asie du sud-est (Asean), laquelle a dit qu’elle ne prendrait pas de mesures de rétorsion.L’UE a aussi suspendu sa riposte, ce que Donald Trump a jugé “très intelligent”.L’impétueux président a encore menacé jeudi soir le Mexique de nouveaux droits de douane, sur fond de tensions sur le partage des eaux des fleuves Colorado et Rio Grande, à la frontière entre les deux géants.Avec ses taxes à l’importation, Donald Trump pense avoir trouvé la martingale pour relocaliser la production industrielle dans son pays qu’il estime être victime de méfaits de la mondialisation.Il veut ainsi encaisser des droits de douane et pousser ses partenaires à prendre plus de biens exportés. Mais, selon le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, les pays qui commercent avec les Etats-Unis ne savent pas “comment négocier” car “il n’y a pas de théorie économique derrière ce qu’il [Donald Trump] fait”.”C’est un autre monde”, a-t-il estimé dans l’émission américaine Democracy Now!burs-nr/phs