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Les Bourses rechutent en Asie face à la guerre commerciale de Trump

Les Bourses asiatiques ont lourdement rechuté vendredi dans le sillage de Wall Street, signe d’inquiétude face à la guerre commerciale de Donald Trump et au moment où l’Union européenne menace de taxer les géants américains de la tech.Après son revirement spectaculaire mercredi, l’imprévisible président des Etats-Unis a une nouvelle fois défendu jeudi à Washington son offensive sur les droits de douane censée rapatrier de la production industrielle aux Etats-Unis, assurant qu’elle était une “bonne chose”.Mais face à l’incertitude que provoque cette politique et à la poussée de fièvre sino-américaine, les marchés financiers s’affolent.Dans le sillage de Wall Street, l’indice de Tokyo a plongé de 4,22% vers 03H00 GMT et l’indice de Séoul a décroché de 1,18%. Wall Street avait terminé en net recul jeudi, le Dow Jones perdant 2,50% et l’indice Nasdaq 4,31%.Les places chinoises souffrent également, à l’image de Shanghai dont l’indice cédait 0,23%.Les Bourses avaient pourtant rebondi après le gel de 90 jours, annoncé mercredi par Donald Trump, des surtaxes punitives qu’il venait d’imposer à 60 partenaires commerciaux, le temps de boucler des négociations avec Washington.Reste que les Etats-Unis maintiennent depuis début avril des taux planchers de 10% et des surtaxes douanières de 25% sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, notamment contre l’UE.- “Catastrophe du libre échange” -D’ailleurs, le président du syndicat américain des ouvriers de l’industrie automobile (UAW), Shawn Fain, a salué jeudi ces taxes sur les voitures importées, afin de juguler la “catastrophe du libre échange”.Le cas de la Chine, finalement frappée par une surtaxe monumentale à 145%, effraie aussi les investisseurs.Alors, si les discussions avec les Etats-Unis échouent, la Commission européenne pourrait taxer les géants américains de la tech, dorénavant soutiens de Donald Trump, a menacé sa présidente Ursula von der Leyen.”Il existe un large éventail de contre-mesures”, a-t-elle indiqué dans le Financial Times, citant “une taxe sur les revenus publicitaires des services numériques” et le recours à l'”instrument anti-coercition”, surnommé “bazooka” et pensé comme un outil de dissuasion. Mais M. Trump, qui à 78 ans bouleverse l’ordre économique international, s’est montré serein: “La transition aura un coût et posera des problèmes, mais en fin de compte, ça sera une bonne chose”, a-t-il assuré lors d’un Conseil des ministres à la Maison Blanche.Son ministre des Finances Scott Bessent a affirmé ne “rien” voir d'”inhabituel aujourd’hui” sur les marchés, alors que des élus démocrates ont estimé que le président républicain les avait peut-être illégalement manipulés en encourageant l’achat d’actions juste avant sa volte-face mercredi.Un soupçon de délit d’initié selon des démocrates.Offrant du répit au reste du monde, l’ancien magnat de l’immobilier cible en priorité le rival chinois.La Maison Blanche a précisé dans un décret présidentiel que la surtaxe sur des produits “made in China” était dorénavant de 145%, c’est à dire 125% plus le taux initial de 20% imposé à Pékin pour des accusations de production de fentanyl, un opioïde responsable d’une terrible crise de santé publique aux Etats-Unis.- “Très intelligent” -Isolée face à l’administration Trump, la seconde puissance mondiale a promis de “se battre jusqu’au bout”.”La porte est ouverte pour des négociations, mais ce dialogue doit être mené sur un pied d’égalité et basé sur le respect mutuel”, a toutefois tempéré le ministère chinois du Commerce.D’autres pays asiatiques — très dépendants de leurs exportations vers les Etats-Unis — font profil bas. A l’instar du Vietnam et du Cambodge, producteurs de textiles et membres de l’Association des nations d’Asie du sud-est (Asean), laquelle a dit qu’elle ne prendrait pas de mesures de rétorsion.L’UE a aussi suspendu sa riposte, ce que Donald Trump a jugé “très intelligent”.L’impétueux président a encore menacé jeudi soir le Mexique de nouveaux droits de douane, sur fond de tensions sur le partage des eaux des fleuves Colorado et Rio Grande, à la frontière entre les deux géants.Avec ses taxes à l’importation, Donald Trump pense avoir trouvé la martingale pour relocaliser la production industrielle dans son pays qu’il estime être victime de méfaits de la mondialisation.Il veut ainsi encaisser des droits de douane et pousser ses partenaires à prendre plus de biens exportés. Mais, selon le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, les pays qui commercent avec les Etats-Unis ne savent pas “comment négocier” car “il n’y a pas de théorie économique derrière ce qu’il [Donald Trump] fait”.”C’est un autre monde”, a-t-il estimé dans l’émission américaine Democracy Now!burs-nr/phs

Accord sur les pandémies: incertitude sur l’issue des négociations à l’OMS

A quelques heures de l’échéance prévue, l’issue des négociations à l’OMS pour mieux protéger le monde d’une future pandémie reste incertaine vendredi, cinq ans après le Covid et face à la menace du H5N1, de la rougeole et du mpox.La conclusion de plus trois ans de négociations à l’Organisation mondiale de la santé sur un accord de prévention et de lutte contre les pandémies survient dans un contexte de coupes drastiques dans l’aide internationale américaine.Et le retrait des Etats-Unis de Donald Trump de l’OMS font peser des risques sur le système de surveillance internationale des risques sanitaires, selon les experts.”C’est le moment ou jamais” de conclure, a déclaré à l’AFP Suerie Moon, codirectrice du Centre de santé mondiale à l’Institut universitaire de hautes études internationales de Genève.Des questions de taille ont ralenti les négociations ces dernières années, et encore cette semaine, dont celle de la surveillance des pandémies, du transfert de technologies et du partage des données sur les agents pathogènes émergents et sur les avantages qui en découlent, à savoir les vaccins, les tests et les traitements.Les négociations “font des progrès constants, mais il y a des sujets difficiles sur la table”, a commenté jeudi le directeur de l’OMS chargé des situations d’urgence sanitaire, Michael Ryan.Cette semaine est censée être le dernier cycle de négociations, plus de trois ans après la décision prise par les pays membres de l’OMS de doter le monde d’un texte qui doit permettre de prévenir et de mieux gérer les pandémies, après les graves erreurs du Covid-19.En juin dernier, les pays avaient décidé de prolonger les négociations en vue d’une validation finale en mai prochain, lors de l’assemblée annuelle de l’OMS. “Les Etats membres travaillent très dur jusque tard dans la nuit”, a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, pendant la conférence de presse.”Ils doivent continuer à s’écouter les uns les autres et à trouver un terrain d’entente” et “j’espère qu’ils parviendront à un accord”, a-t-il dit.Au siège de l’OMS — où se déroulent les négociations –, le sentiment d’urgence se fait sentir.”Disposer d’un plan pour faire face à la prochaine pandémie permettrait de sauver des milliers, voire des millions de vies”, a renchéri le Dr Ryan.- “Dernière opportunité d’agir” -Mais si le nombre de sujets en discussion se réduit, il se resserre sur les points les plus politiques. L’issue des discussions “est imprévisible. Les experts peuvent faire des progrès, mais au dernier moment, il faut aussi une certaine volonté politique”, a indiqué à l’AFP une source diplomatique.Le projet de texte “a fait des progrès substantiels, mais des divergences subsistent sur certains articles clés”, a commenté la mission chinoise auprès de l’AFP, appelant toutes les parties “à faire preuve de compréhension mutuelle” et à parvenir à un accord “qui soit significatif, équitable et réalisable”.Dans les couloirs, l’idée de prolonger les discussions jusqu’en mai afin de surmonter les derniers différends n’est pas totalement exclue.ONG et experts appellent les pays à faire des compromis.Ellen’t Hoen, avocate pour l’ONG Medicines Law & Policy, considère “il est très important de parvenir à cet accord, même si le texte n’est pas parfait”.”C’est bien plus préférable que de devoir négocier un tel accord à partir de zéro, car cela n’arrivera probablement qu’après la prochaine pandémie, et ce serait une situation inacceptable”, a-t-elle dit à l’AFP.”Cette réunion représente la dernière opportunité d’agir”, a rappelé aux négociateurs l’initiative internationale Prezode, lancée par la France en 2021 et qui vise à prévenir les risques d’émergences zoonotiques et de pandémies en renforçant les coopérations avec les régions du monde les plus concernées.  “La prévention n’est pas une option ni un luxe. Elle est une condition d’équité et de sécurité sanitaire universelle”, a averti l’ONG, lors des débats à l’OMS.Le projet d’accord prévoit notamment la création d’un “Système d’accès aux agents pathogènes et de partage des avantages” (PABS en anglais). Il propose que les entreprises qui accepteraient de participer à ce mécanisme donnent à l’OMS un “accès rapide” à 20% de leur production de produits de santé liés à une pandémie, dont “au moins 10% en temps réel” sous forme de donations, mais certains pays — notamment des producteurs de ces produits — jugent ces seuils trop élevés.

France: Moody’s se prononce vendredi sur fond de croissance affaiblie

Croissance rabotée, imprévisibilité de l’offensive protectionniste américaine… Quatre mois après l’avoir rétrogradée d’un cran, l’agence de notation Moody’s doit dire vendredi si elle maintient la bonne note de la France, confrontée au défi de respecter sa trajectoire budgétaire.La note de la dette publique française avait été abaissée de “Aa2” à “Aa3” (l’équivalent d’un 17/20) en décembre, au vu de la “fragmentation politique” du pays, peu propice selon Moody’s au rétablissement rapide des finances publiques. C’est l’équivalent du “AA-” de Fitch et S&P mais, contrairement à la perspective négative de ces dernières, la perspective stable attribuée par Moody’s suggère qu’une nouvelle révision n’est pas envisagée à plus ou moins brève échéance. “Le scénario le plus probable, c’est que la note soit confirmée. C’est un peu plus incertain pour la perspective”, indique à l’AFP Norbert Gaillard, économiste et consultant indépendant.Depuis le revers de décembre, la France s’est dotée d’un budget pour 2025 prévoyant une cinquantaine de milliards d’euros d’effort, renforcé cette semaine par cinq milliards supplémentaires puisés dans des crédits mis en réserve, tandis que la menace d’une censure du gouvernement s’est momentanément éloignée. – Effort “reporté” -Mais le risque économique s’est accru avec la tempête commerciale déclenchée par le gouvernement américain le 2 avril, puis temporairement suspendue mercredi pour 90 jours – sauf avec la Chine. Citant des “incertitudes”, le ministre de l’Economie Eric Lombard a abaissé à 0,7% la prévision gouvernementale de croissance pour 2025, contre 0,9% auparavant et après 1,1% en 2024, l’alignant sur celle de la Banque de France. Ce taux de croissance pourrait-il à nouveau être raboté? “Si on réussit à faire baisser les droits de douane” – une surtaxe de 20% pour l’Union européenne ramenée à 10% mercredi – “on peut même avoir mieux, et sinon, nous verrons”, a éludé le ministre. Le gouvernement détaillera sa trajectoire budgétaire le 15 avril, lors d’une conférence sur les finances publiques autour du Premier ministre François Bayrou. L’exécutif a réaffirmé sa volonté de réduire le déficit public à 5,4% du PIB cette année, après 5,8% en 2024, pour être sous le plafond européen de 3% en 2029, une ambition qui maintient toutefois la France parmi les cancres de la zone euro. Cela relève de la gageure, estiment des économistes, alors que le gouvernement exclut d’augmenter à nouveau les impôts – en dehors du passage en revue des niches fiscales – et ne veut faire “ni plus (…) ni moins” que ce qui est inscrit au budget en termes de dépenses. “Pour arriver à ce maigre succès” d’un déficit à 5,4%, “le gouvernement a dû consentir d’énormes concessions” lors de discussions avec les partis politiques, pointe Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management. “Tout l’effort est donc reporté sur les années ultérieures”, souligne-t-il dans une note, estimant “peu crédible” l’objectif de 2029: “On ignore comment ce qui est politiquement impossible maintenant pourrait être possible d’ici quelques mois pour le prochain budget”.- Arbitraire -Compliquant davantage l’équation budgétaire, aux perspectives d’activité assombries s’ajoutent la volonté d’augmenter les dépenses militaires et une remontée des taux d’intérêt pour les emprunts français, qui alourdit le coût déjà colossal de la dette (58 milliards d’euros en 2024 pour une dette à 113% du PIB, selon l’Insee).  “Avec une croissance plus faible que prévu”, le gouvernement “a très peu de marges de manÅ“uvre”, abonde Norbert Gaillard. “On liste les mesures, mais on sait qu’elles sont impopulaires, qu’elles peuvent déclencher le vote d’une motion de censure, des manifestations, des mouvements de grève”, développe-t-il, citant les pistes d’un effort éventuel demandé aux retraités ou d’une hausse de la TVA avancée par le patronat. Au-delà de la fragilité de ses finances publiques, la France peut se prévaloir d’atouts: “son économie grande, prospère et diversifiée”, “la compétence de l’administration” ou “la bonne liquidité de la dette”, relève cependant Eric Dor. “La question est de déterminer si cela suffit encore, vu la forte instabilité politique du pays”, développe-t-il. “L’agence Moody’s aurait déjà des arguments solides pour dégrader la note de la France à A1”, mais “l’expérience apprend que les agences de notations prennent parfois des décisions qui semblent assez arbitraires.” 

Droits de douane: Trump promet un happy end aux Américains

Le président Donald Trump a une nouvelle fois défendu jeudi son offensive douanière visant à rapatrier de la production aux Etats-Unis, même si elle s’accompagne d’un “coût”, de “problèmes”, et de marchés en berne.”La transition aura un coût et posera des problèmes, mais en fin de compte, ça sera une bonne chose”, a assuré le président américain en Conseil des ministres. Le ministre des Finances Scott Bessent a affirmé pendant cette même réunion qu’il ne voyait “rien d’inhabituel aujourd’hui” sur les marchés.A rebours des places asiatiques et européennes, Wall Street a terminé en net recul jeudi. Le Dow Jones a perdu 2,50%, l’indice Nasdaq a reculé de 4,31% et l’indice élargi S&P 500 de 3,46%.Le pétrole et le dollar ont aussi fondu face aux craintes de ralentissement mondial de l’activité. L’or a franchi un nouveau record.Les marchés ont réagi négativement après que la Maison Blanche a clarifié l’ampleur de la surtaxe frappant désormais les produits chinois: 145%. Ils avaient caressé l’espoir d’une désescalade dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Mercredi, le président américain a offert un peu de répit à près de 60 partenaires commerciaux des Etats-Unis, délestés pour 90 jours d’une surtaxe punitive sur leurs exportations vers la première puissance mondiale.Ils restent toutefois visés depuis le 5 avril par 10% de droits de douane additionnels.Face à la détermination de Pékin à rendre quasiment coup pour coup, Donald Trump a dans le même temps concentré ses flèches sur la Chine et alors annoncé 125% de droits de douane additionnels. La Maison Blanche a précisé jeudi, via un décret présidentiel, que cela porterait en fait la surtaxe sur le “made in China” à 145%, en tenant compte d’autres droits de douane de 20% mis en place par le milliardaire républicain pour punir la Chine d’héberger sur son sol des ateliers jouant un rôle dans la production de fentanyl, un opioïde responsable d’une grave crise sanitaire aux Etats-Unis.Autres subtilités: cette surtaxe touchera la majorité des produits chinois mais pas tous (les semiconducteurs sont exemptés par exemple), et arrive en supplément des droits de douane qui existaient avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.- “Très intelligente” -Désormais isolées dans leur combat face à l’administration américaine, les autorités chinoises ont continué jeudi de tenir tête à Washington, promettant de “se battre jusqu’au bout” tout en se montrant disposées à rechercher un compromis.”La porte est ouverte pour des négociations, mais ce dialogue doit être mené sur un pied d’égalité et basé sur le respect mutuel”, a prévenu le ministère chinois du Commerce.Les autres pays ont préféré faire profil bas. L’Asean, bloc régional regroupant dix pays d’Asie du Sud-Est, dont le Vietnam et le Cambodge, s’est engagé jeudi à “ne pas imposer de mesures de rétorsion” contre les Etats-Unis.L’Union européenne a de son côté suspendu sa riposte pour “donner une chance aux négociations”, selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”Si les négociations ne sont pas satisfaisantes, nos contre-mesures [sur les produits américains] entreront en vigueur”, a-t-elle cependant assuré.La décision de l’UE a été qualifiée de “très intelligente” jeudi par Donald Trump. – “Un autre monde” -Avec ses droits de douane, le locataire de la Maison Blanche pense avoir trouvé la martingale pour relocaliser des activités aux Etats-Unis, encaisser des recettes publiques sur le dos des importations, et pousser les pays à ouvrir leurs portes aux produits américains.D’après Donald Trump, plus de 75 pays se sont d’ores et déjà manifestés pour négocier avec les Etats-Unis. Mais, selon le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, les pays ne savent pas “comment négocier” avec les Etats-Unis car “il n’y a pas de théorie économique derrière ce qu’il [Donald Trump] fait”.”C’est un autre monde”, a-t-il déclaré dans une interview avec l’émission indépendante Democracy Now!Sa politique douanière pousse les autres pays à resserrer leurs liens. L’UE a ainsi annoncé jeudi que les Vingt-Sept allaient démarrer des négociations avec les Emirats arabes unis en vue d’un accord de libre-échange.burs-myl/els/ph

Wall Street termine en nette baisse, fébrile quant aux incertitudes commerciales

La Bourse de New York a terminé en nette baisse jeudi, plombée par les craintes d’escalade dans la guerre commerciale entre Pékin et Washington et par les incertitudes après la pause pour certains droits de douane décidée la veille par Donald Trump.Le Dow Jones a perdu 2,50%, l’indice Nasdaq a reculé de 4,31% et l’indice élargi S&P 500 de 3,46%.”La journée d’hier a été assez extraordinaire et avec ce type de mouvement, il n’est pas vraiment surprenant que le marché cède une partie de ses gains”, a commenté auprès de l’AFP Tom Cahill, analyste de Ventura Wealth Management.Mercredi, la place américaine s’est enflammée après que le président américain, Donald Trump, a annoncé mercredi une pause de 90 jours sur certains droits de douane.Mais jeudi, la place américaine a fait une nouvelle fois volte-face après les précisions de la Maison Blanche sur les surtaxes visant, cette fois-ci, les produits chinois.Les Etats-Unis compte désormais porter à 145%, en tenant compte d’autres droits de douane – de 20% – les surtaxes contre la Chine, accusée d’héberger sur son sol des ateliers jouant un rôle dans la production de fentanyl, un opioïde à l’origine d’une grave crise sanitaire aux Etats-Unis.Dans la foulée de ces annonces, le Nasdaq a baissé de plus de 7% et le S&P 500 a glissé de 6%, avant de limiter quelque peu leurs pertes.Les investisseurs restent particulièrement nerveux quant à l’issue de la guerre commerciale lancée par le président américain. Pour preuve: l’indice de volatilité Vix, surnommé indice de la peur, a bondi de plus de 50% en séance, avant de reprendre son souffle.”Le fait que tout puisse changer en un instant avec quelque chose d’aussi simple qu’un tweet ou qu’une annonce de l’administration… c’était totalement inattendu”, estime M. Cahill.Côté indicateurs, “la bonne nouvelle du jour est que l’inflation a été inférieure aux attentes”, note l’analyste.Selon l’indice CPI publié avant l’ouverture de Wall Street, les prix ont légèrement baissé en mars aux Etats-Unis, déjouant les attentes des marchés, du fait en particulier du franc recul du pétrole. Autre indicateur publié en début de journée, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en légère hausse par rapport à la semaine dernière (+4.000), dans la lignée des attentes.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est tendu à 4,41% contre 4,33% la veille en clôture. Dans la nuit de mardi à mercredi, il était monté jusqu’à 4,51%.Donald Trump a reconnu mercredi qu’il surveillait la chute du marché américain de la dette avant de décider de sa pause.Ailleurs, à la cote, l’aciériste U.S. Steel a chuté de 9,46% après des propos de Donald Trump, semblant réaffirmer sa réticence à l’acquisition de U.S. Steel par le japonais Nippon Steel, après avoir rouvert lundi la porte à l’opération.Le président américain Donald Trump a jugé jeudi, lors d’un Conseil des ministres qu’il lui était “difficile” d’envisager la cession de US Steel à son concurrent japonais Nippon Steel, ajoutant qu’il se “sentirai(t) mieux” en les voyant uniquement comme investisseurs.Le vendeur de voitures d’occasion Carmax a plongé de 17,00% après avoir publié des résultats jugés décevants par les investisseurs, notamment à cause d’un bénéfice net par action, indicateur de référence pour les marchés, bien en deçà des attentes.Les valeurs pétrolières ont été entraînées par la chute des cours du brut, à l’image de Exxon Mobil (-5,55%), Chevron (-7,57%) ou ConocoPhillips (-8,98%).

Dans le vacarme du “Ring”, à Londres, dernier marché à la criée d’Europe

A l’ère du trading électronique, une poignée de négociants en costume continuent de vociférer chaque jour sur le London Metal Exchange, dernier marché à la criée d’Europe.La forme du lieu, en anneau, lui vaut son surnom, le Ring. Le prix de référence mondial de tous les grands métaux non-ferreux y est fixé tous les jours, entre 12h30 et 13h15.Quelques secondes avant l’ouverture des hostilités, un trader traverse les lieux à pas pressés en nouant sa cravate –code vestimentaire oblige– en direction de l’un des bureaux disséminés autour de la salle.Des feuilles crayonnées de chiffres et d’ordres boursiers passent de main en main. Puis une sonnerie retentit: coup d’envoi de la criée.A cet instant précis prennent fin les bavardages informels. Les appels par portables, interdits sur le Ring, ne dérangeront pas non plus la criée. Seuls les téléphones filaires le relient encore au monde extérieur.”Pour être performant, il faut être conscient de tout ce qui se passe autour de soi durant la session, réagir vite, être clair et audible au moment de parler”, raconte Giles Plumb, trader chez StoneX et chargé du cuivre depuis “20… non, 21 ans”.Cuivre, nickel, aluminium… une dizaine de métaux sont échangés à tour de rôle par période de cinq minutes.- L’air détaché -“A ce stade, je peux reconnaître les gens par leur voix et savoir qui fait quoi sans même les regarder”, poursuit cet homme, sourire immaculé, costume impeccable.Ces cinq minutes relèvent un peu du “jeu de poker”, confie M. Plumb. Les premiers moments sont généralement calmes. “Vous vous asseyez là”, désigne le trader, pointant des bancs en cuir rouge installés en rond.Puis les minutes s’écoulent et “il faut essayer de ne pas regarder sa montre”, l’air détaché. Un bluff “pour faire croire que vous n’avez pas d’ordre à passer”.Mais quand les dernières secondes approchent, le Ring s’enflamme. “Il y a cette grande agitation” qui gagne d’un coup les membres présents.La clameur monte. Les traders crient. Se lèvent, et s’avancent vers celui (la salle est quasi exclusivement masculine) avec qui ils font affaire, un talon toujours collé à leur siège, comme le stipule le règlement.Derrière eux, des courtiers parlent à leurs clients par téléphone filaire, certains en tenant un à chaque oreille, répétant assez prodigieusement les ordres au milieu de la cacophonie, tout en en prenant de nouveaux.Malgré ce tumulte, Giles Plumb assure que les sessions sont “moins agressives et moins compétitives” que lorsqu’il a commencé sa carrière.A son apogée, “cette fosse était remplie de 22 sociétés de courtage, 300 personnes, un énorme mur de bruit. On pouvait à peine s’entendre penser”, raconte-t-il.- La concurrence de l’électronique -Thierry Foucault, professeur à HEC Paris, estime lui que l’électronique est “techniquement supérieure et permet davantage de liquidité sur les marchés, ainsi que l’abaissement des coûts d’intermédiation”.Selon cette source, la criée a dans certains cas perduré pour de bonnes raisons, “notamment dans des marchés très spécialisés”, comme celui des métaux où le nombre d’opérateurs experts est très limité. Le LME a failli fermer sa criée après le Covid, avant de se raviser, décidant de conserver une de ses deux sessions quotidiennes en physique tant que plus de six membres seront prêts à faire vivre cet héritage de la City.Huit entreprises et quelques dizaines de personnes participent encore aux séances.Ceux qui souhaitent y avoir recours  “continuent de le faire, mais aujourd’hui, la plupart des transactions du LME se déroulent électroniquement”, explique la Bourse des métaux de Londres.”Le système de trading en ligne a en quelque sorte tué les marchés à la criée dans le monde entier”, regrette Giles Plumb, depuis le balcon à l’étage supérieur.

La Bourse de Paris bondit grâce au revirement douanier de Trump

La Bourse de Paris a profité jeudi du spectaculaire revirement de Donald Trump sur les droits de douane imposés au reste du monde, à l’exception de la Chine contre laquelle il a surenchéri.A la clôture, l’indice CAC 40 a pris 3,83% à 7.126,02 points, gagnant 263,00 points. La veille, il avait au contraire cédé 3,34%, à 6.863,02 points, et glissé son plus bas niveau depuis novembre 2023.Comme l’ensemble des marchés européens, la place parisienne a profité de l’annonce de la veille par le président américain d’une suspension pendant 90 jours d’une partie des surtaxes à l’importation contre des dizaines de pays et partenaires, notamment l’Union européenne.Cette décision avait été rendue publique après la fermeture des marchés du Vieux Continent, qui n’avaient donc pas pu l’intégrer mercredi dans les cours. Les indices américains, en revanche, avaient, eux, enregistré leur meilleure séance depuis 2008.Jeudi, cependant, Wall Street s’enfonçait à nouveau vers 16H30 GMT, le Dow Jones perdant 4,93%, le Nasda 6,64% et le S&P 5,83%, alors qu’ils avaient mercredi pris 7,87% pour le Dow Jones, 12,16% pour le Nasdaq et 9,52% pour l’indice élargi S&P 500.A Paris, les banques, très liées à l’évolution de la conjoncture, ont particulièrement repris des couleurs jeudi, après de fortes chutes la veille. BNP Paribas a pris 5,41% à 67,23 euros, Société Générale 5,27% à 36,17 euros et Credit Agricole 2,07% à 15,29 euros.La suspension des droits de douane de Donald Trump a aussi apporté un soulagement immédiat aux valeurs industrielles, l’aéronautique en tête, un cinquième des exportations de la France vers les États-Unis étant lié au secteur. Airbus a pris 4,48% à 139,46 euros.Les entreprises de matériaux de constructions ont aussi profité de la dynamique, avec ArcelorMittal qui a gagné 4,11% à 22,80 euros, et Saint-Gobain de 7,03% à 81,94 euros.La hausse du jour n’a toutefois pas permis de récupérer l’ensemble des pertes des dernières séances, signe que les investisseurs restent méfiants face aux incertitudes. Sur la semaine, le CAC 40 perd toujours 2,05%. Et sur l’ensemble du mois d’avril, il cède 8,53%.”Donald Trump a certes calmé les esprits, mais on reste dans un climat de défiance. La séquence va laisser des traces”, explique à l’AFP Alexandre Hezez, stratégiste pour le groupe Richelieu.D’autant que des “droits de douane universels de 10%”, autre pan du paquet de mesures protectionnistes de Trump, sont “toujours en vigueur”, rappelle Jochen Stanzl, analyste pour CMC Markets.Surtout, la Chine fait en effet figure d’exception dans la suspension des droits de douane américains. Les taxes additionnelles appliquées aux produits chinois atteignent désormais 145%, selon un décret de la Maison Blanche publié jeudi.Pékin va de son côté réduire, “modérément”, le nombre de films américains diffusés sur son territoire, une nouvelle mesure de rétorsion.Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt français à dix ans a atteint 3,35%, contre 3,39% la veille en clôture.STMicroelectronics supprime des emploisLe groupe franco-italien de composants électroniques STMicroelectronics a détaillé jeudi la poursuite de son plan de transformation de l’entreprise, avec “jusqu’à 2.800” départs volontaires à l’échelle mondiale, sur fond de passe d’armes entre Paris et Rome au sujet de son PDG.Le titre de l’entreprise a pris 1,33% à 16,91 euros à Paris.

Mbappé accélère et fait saisir 55 millions d’euros sur les comptes du PSG

Saisie conservatoire de 55 millions d’euros sur les comptes du PSG, prud’hommes: les avocats de Kylian Mbappé ont enclenché jeudi une vaste offensive pour des salaires et primes impayés par son ancien club, qui dénonce un “récit fantasque” et nie toute infraction.Mercredi, l’attaquant du Real Madrid a sollicité le juge de l’exécution du tribunal judiciaire de Paris et “obtenu le droit de pratiquer une saisie conservatoire”, ont indiqué ses avocats lors d’une conférence de presse à Paris. Elle a eu lieu jeudi “à hauteur de 55.416.668 euros” via un commissaire de justice.Pour le PSG, le revers n’est que provisoire en attendant l’examen du litige sur le fond, qui interviendra dans plusieurs mois, et la procédure prud’homale.Mais c’est une défaite cinglante: le club voit cette somme importante être immobilisée, ce qui renverse les positions alors que le conflit en justice menace de durer plusieurs années.Qatar Sports Investments (QSI), propriétaire du PSG, a certes des ressources quasi illimitées mais le montant est à mettre en rapport avec les 800 millions d’euros de budget annuel du club, qui doit rester dans les clous du fair-play financier. Ousmane Dembélé, joueur phare de l’effectif, a ainsi été recruté en 2023 pour environ 50 millions d’euros.- “Mauvais payeur” -L’organisation d’une conférence de presse, une première depuis le début du conflit, indiquait cette volonté d’enclencher la vitesse supérieure. “On passe à l’attaque”, a résumé l’avocate Delphine Verheyden.Le camp Mbappé a également annoncé qu’il allait saisir le conseil des prud’hommes. “Il y a juste un salarié face à un mauvais payeur”, a dénoncé Me Verheyden, ajoutant: “Kylian Mbappé assume de faire respecter ses droits, pour lui mais aussi pour tous les autres joueurs” lésés par leurs clubs.”Un récit fantasque relevant d’un univers parallèle”, a répliqué un porte-parole du PSG, qui a néanmoins réitéré la volonté du club de “parvenir à une issue amiable”. Les procédures annoncées “ne font que retarder la résolution du litige par le conseil des prud’hommes devant lequel le PSG est prêt à exposer l’ensemble des faits, preuves et témoignages prouvant l’existence d’un accord, ou mieux par la voie de la transaction que le PSG appelle de ses vÅ“ux depuis plus d’un an”, a-t-il dit.L’attaquant a aussi déposé plainte contre X pour injures publiques, visant des publications sur les réseaux sociaux, qu’il soupçonne d’avoir été commanditées par le PSG. Et il s’est joint à une plainte du syndicat des joueurs français UNFP concernant la pratique récurrente du “loft” – mise à l’écart – chez des clubs.- “Mbappé ne va pas gagner” -Ce dossier empoisonne depuis longtemps les relations du joueur avec son ancien club. Mbappé avait ainsi été mis à l’écart au début de la saison 2023-24 par le PSG, qui a finalement dû se résoudre à laisser gratuitement partir sa star à Madrid l’été suivant.Mais c’est la retenue des trois derniers mois de salaire ainsi que des primes à la signature et d’éthique de la fin de cet exercice qui est au coeur du litige.Les deux camps ont longtemps ferraillé devant les instances sportives, comme la Fédération française de football (FFF) et la Ligue de football professionnel (LFP), qui se sont dit inaptes à faire exécuter leurs décisions favorables au joueur, du fait de la procédure engagée devant la justice.Le PSG assure que les deux parties avaient noué un accord durant l’été 2023 pour dénouer la crise, stipulant que le joueur, appelé à partir sans indemnité de transfert, abandonnait environ 55 millions d’euros de la fin de son contrat pour préserver la santé financière du club. Un accord verbal à valeur juridique, selon le club, “une fable” selon un autre avocat de Mbappé, Thomas Clay.”Rien n’a changé, nous irons aux prud’hommes sans problème”, a confié l’entourage de la direction du club auprès de l’AFP. Kylian Mbappé “ne va pas gagner”.Le joueur appuie aussi sur le levier sportif. Il a saisi le 9 avril “la FFF pour qu’elle indique à l’UEFA, conformément à ses obligations, l’existence d’un impayé du PSG qui priverait le PSG de sa licence UEFA pour la Ligue des champions lors de la saison 2025-2026”, ont indiqué ses avocats. Et a saisi la ministre des Sports par un déféré ministériel devant le tribunal administratif. “On fait monter d’un cran la chaîne de responsabilité”, a prévenu Delphine Verheyden.

Airbags Takata: une nouvelle vague massive d’immobilisations chez Mercedes et Toyota

Les constructeurs automobiles Toyota et Mercedes vont devoir immobiliser à leur tour des centaines de milliers de véhicules en France pour changer leurs airbags, rendus dangereux par des composants défectueux, a indiqué jeudi le ministère français des Transports.Comme l’ont déjà fait Citroën et Volkswagen, Toyota et Mercedes vont notamment devoir identifier et rappeler “prochainement” vingt modèles commercialisés entre 2001 et 2018, en déconseillant à leur propriétaire de rouler tant que la réparation n’a pas été faite (une procédure appelée “stop drive”), a précisé le ministère dans un communiqué.Le scandale des airbags du fabricant japonais Takata secoue le secteur de l’automobile depuis 2014: à cause d’un gaz qui vieillit mal, ces équipements de sécurité risquent d’exploser en projetant des pièces au visage des conducteurs. En France, 29 accidents ont été recensés, provoquant 11 décès outre-mer et un en métropole, selon le ministère des Transports. La Chancellerie a par ailleurs demandé jeudi le regroupement à la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris de l’ensemble des enquêtes menées sur les conséquences des défaillances des airbags Takata, notamment celles relatives à des homicides involontaires, selon un document consulté par l’AFP.Cette nouvelle était attendue par certains avocats des victimes, qui demandaient que l’ensemble des procédures soient centralisées dans un seul parquet par souci d’efficacité.- campagnes chaotiques -Volkswagen, Nissan, BMW ou Toyota, entre autres, ont rappelé des millions de véhicules équipés de ces airbags dangereux à travers le monde, avec des campagnes de rappels encore en cours aujourd’hui. Citroën a lancé de son côté début 2025 une immobilisation massive de quelque 236.900 modèles C3 et DS3 dans le nord de la France, après une première campagne au printemps 2024 dans le sud de l’Europe.Mais ces campagnes sont lourdes et parfois chaotiques, avec des constructeurs réticents et des automobilistes difficiles à joindre.En France, les airbags de 2,3 millions de véhicules restent encore à remplacer en métropole, a indiqué le ministère des Transports. 214.700 Mercedes et 154.900 Toyota ne sont pas encore réparées en métropole, dont des populaires Toyota Yaris (produites entre 2001 et 2017) et Corolla (2001-2010), ainsi que des Mercedes Classe A II produites entre 2004 et 2016 et Classe C II et III (2004-2016). Mercedes-Benz a précisé jeudi que les clients concernés, déjà contactés “par courrier à trois reprises”, vont recevoir une nouvelle lettre recommandée “dans les prochains jours”. La marque allemande souligne que “53% des 217.877 véhicules particuliers concernés en France (…) ont déjà vu leurs airbags remplacés”.Toyota, de son côté, a donné à l’AFP le chiffre de 70.000 véhicules concernés en France, “malgré les campagnes de rappel récurrentes depuis 2015.” “Le taux de retour des véhicules des clients a progressivement diminué ces dernières années, alors même que les véhicules concernés vieillissent (augmentant ainsi le risque)”, a souligné le groupe.Les propriétaires concernés doivent consulter le numéro d’identification de leur véhicule sur leur carte grise et vérifier sur le site internet des constructeurs. Le rendez-vous en concession pour changer les airbags est gratuit.- “Scandale industriel” -Alors qu’il est resté longtemps silencieux sur cette affaire d’airbags, le gouvernement a intensifié ses actions début 2025.Il oblige désormais les constructeurs à amplifier la recherche des véhicules encore équipés d’airbags dangereux, sous peine de sanctions financières, allant jusqu’à un million d’euros par jour de retard, selon un arrêté transmis à des concessionnaires le 7 avril et consulté par l’AFP.Outre-mer, où les accidents mortels se sont multipliés à cause d’une dégradation accélérée de l’airbag liée au climat chaud et humide, les constructeurs ont déjà mis en place un rappel pour les 80.000 véhicules dont les airbags n’ont pas encore été remplacés.En Guadeloupe cependant, un des constructeurs concernés ne dispose toujours pas d’une organisation “opérationnelle” et s’est vu exiger une première astreinte de 315.000 euros.”Nous attendons que cet arrêté (…) marque la prise en compte de ce scandale industriel”, a souligné dans un communiqué l’avocat Charles-Henri Coppet, qui accompagne 11 victimes blessées et neuf familles de victimes décédées.Parallèlement, plusieurs propriétaires de Citroën C3 ont déposé des plaintes contre Stellantis pour “mise en danger de la vie d’autrui” et “pratiques commerciales trompeuses”.

Droits de douane: Trump promet un happy end

Le président Donald Trump a une nouvelle fois défendu jeudi son offensive douanière visant à rapatrier de la production aux Etats-Unis, même si elle s’accompagne d’un “coût”, de “problèmes” et de marchés en berne.”La transition aura un coût et posera des problèmes, mais en fin de compte, ça sera une bonne chose”, a assuré le président américain en Conseil des ministres. Le ministre des Finances Scott Bessent a affirmé quelques minutes plus tard, lors de cette même réunion, qu’il ne voyait “rien d’inhabituel aujourd’hui” sur les marchés.Wall Street, qui avait ouvert dans le rouge, s’est enfoncée dans la journée (avec des indices en baisse d’environ -4% vers 18H00 GMT) après l’annonce par la Maison Blanche que sa surtaxe sur les produits chinois était désormais de 145%, douchant une partie des espoirs de désescalade dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Le pétrole et le dollar ont aussi reculé franchement face aux craintes de ralentissement mondial de l’activité. L’or a franchi un nouveau record.Mercredi, le président américain a opéré un revirement spectaculaire en concentrant toutes ses flèches sur la Chine et en offrant un peu de répit aux autres partenaires commerciaux des Etats-Unis. Ceux-ci restent toutefois toujours visés depuis samedi par 10% de droits de douane additionnels sur leurs exportations vers la première puissance mondiale.Face à la détermination de Pékin à rendre quasiment coup pour coup, Donald Trump a frappé les produits chinois de 125% de droits de douane additionnels. La Maison Blanche a précisé jeudi, via un décret présidentiel, que cela porterait en fait la surtaxe sur le “made in China” à 145%, en tenant compte d’autres droits de douane – de 20% – mis en place par le milliardaire républicain pour punir la Chine d’héberger sur son sol des ateliers jouant un rôle dans la production de fentanyl, un opioïde à l’origine d’une grave crise sanitaire aux Etats-Unis.Autres subtilités: cette surtaxe touchera la majorité des produits chinois mais pas tous (les semiconducteurs sont exemptés par exemple), et arrive en supplément des droits de douane qui existaient avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.- “Très intelligente” -Désormais isolées dans leur combat face à l’administration américaine, les autorités chinoises ont continué jeudi de tenir tête à Washington, promettant de “se battre jusqu’au bout” tout en se montrant disposées à rechercher un compromis.”La porte est ouverte pour des négociations, mais ce dialogue doit être mené sur un pied d’égalité et basé sur le respect mutuel”, a prévenu le ministère chinois du Commerce.Les autres pays ont préféré faire profil bas. Les pays de l’Asean, bloc régional regroupant dix pays d’Asie du Sud-Est, dont le Vietnam et le Cambodge, se sont engagés jeudi à “ne pas imposer de mesures de rétorsion” contre les Etats-Unis.L’Union européenne a de son côté suspendu sa riposte pour “donner une chance aux négociations”, selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”Si les négociations ne sont pas satisfaisantes, nos contre-mesures [sur les produits américains] entreront en vigueur”, a-t-elle cependant prévenu.La décision de l’UE a été qualifiée de “très intelligente” jeudi par Donald Trump. – “Un autre monde” -Son principal conseiller économique, Kevin Hassett, a assuré sur le média CNBC qu’il fallait “créer la pression suffisante” sur les partenaires de Washington pour rapatrier des activités industrielles aux Etats-Unis.D’après Donald Trump, plus de 75 pays se sont d’ores et déjà manifestés pour négocier avec les Etats-Unis. Mais, selon le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, les pays ne savent pas “comment négocier” avec les Etats-Unis car “il n’y a pas de théorie économique derrière ce qu’il [Donald Trump] fait”.”C’est un autre monde”, a-t-il déclaré dans une interview avec l’émission indépendante Democracy Now!Autre conséquence de l’offensive douanière américaine: l’accélération de la recomposition des relations commerciales. L’UE a ainsi annoncé jeudi que les Vingt-Sept allaient démarrer des négociations avec les Emirats arabes unis en vue d’un accord de libre-échangeburs-myl/els/ev