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Désaffection pour le Livret A en juillet

Les épargnants ont retiré 70 millions d’euros de plus qu’ils n’en ont déposé sur leurs Livrets A en juillet, selon les données publiées jeudi par la Caisse des dépôts (CDC), un mauvais mois lié à la baisse du taux de rémunération.Cette situation de “décollecte nette”, inédite depuis octobre 2024 et depuis 2015 pour un mois de juillet, coïncide avec une nouvelle baisse du taux du Livret A cette année, annoncée en juillet et effective depuis le 1er août, de 2,4% à 1,7%.Le concurrent historique – les fonds euros de l’assurance vie – fait à l’inverse le plein depuis janvier en proposant un taux moyen de 2,6%, selon les données publiées par le gendarme de la profession, l’ACPR, adossé à la Banque de France.Une différence de taille cependant: ce taux n’est pas net d’impôts, contrairement à celui du Livret A.Déjà boudé par les épargnants depuis le début de l’année, le Livret A devrait continuer à “payer la baisse de son taux de rendement” dans les prochains mois, souligne dans une note le président du Cercle de l’épargne, Philippe Crevel.Et ce, même si son rendement réel reste positif puisqu’il est supérieur au niveau de l’inflation, observe l’économiste. M. Crevel anticipe de “nouvelles décollectes” au cours des prochains mois, le second semestre “étant marqué traditionnellement par la hausse des dépenses: rentrée scolaire, fêtes de fin d’année”.De son côté, le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), aux caractéristiques proches du Livret A, s’en est mieux sorti: les dépôts ont excédé les retraits de 340 millions d’euros au mois de juillet, selon la CDC.Les Français cumulaient fin juillet 609,4 milliards d’euros sur leurs Livrets A et leurs LDDS, toujours selon la Caisse des dépôts, un record, loin cependant du total des assurances vie, au-delà de 2.000 milliards d’euros.L’encours des Livrets d’épargne populaire (LEP), réservés aux ménages modestes, a de son côté gonflé de 450 millions d’euros, un montant plus vu depuis décembre 2024. Mais le nombre important de fermetures au printemps (pour les détenteurs dépassant le plafond de ressources) plombe l’année 2025 du LEP: son encours est en baisse de près de 2 milliards d’euros depuis le 31 décembre 2024.Les établissements bancaires mettent rarement en avant ce produit pourtant très avantageux pour les épargnants.La Banque de France ne vise qu’une hausse minime, inférieure à 3%, des détenteurs cette année: 12,2 millions à la fin 2025, contre 11,9 millions à la fin 2024.Ce nombre reste loin des plus de 19 millions de ménages identifiés comme clients potentiels, en raison notamment de leur capacité d’épargne, et encore plus loin des 31 millions de personnes éligibles.

Les spiritueux entrainent la Bourse de Paris dans le rouge à la clôture

La Bourse de Paris a terminé en petit recul jeudi, les investisseurs digérant les termes de l’accord commercial entre les Etats-Unis et l’Union européenne, dont l’absence d’exemption pour le secteur des spiritueux.Le CAC 40 a terminé en baisse de 0,44% jeudi, soit un recul de 34,74 points, pour s’établir à 7.938,29 points. Mercredi, l’indice vedette de la place de Paris avait terminé autour de l’équilibre (-0,08%).L’Union européenne n’a pu obtenir d’exemption pour le secteur du vin, qui sera taxé à 15% à son entrée aux Etats-Unis, a annoncé jeudi le commissaire européen Maros Sefcovic.Cette déception pour le secteur des spiritueux a suffi à faire basculer le CAC 40 dans le rouge, compte tenu de l’importance de LVMH, qui détient la maison Hennessy, dans l’indice, explique Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM. Cette exemption de droits de douane pour les vins est spiritueux était vivement réclamée, en particulier en France et en Italie.”Il y a une immense déception, parce qu’on a travaillé énormément pour obtenir l’exemption et elle était à portée de main. Nous avons la certitude que cela entraînera de grosses difficultés pour la filière des vins et spiritueux”, a déclaré à l’AFP Gabriel Picard, président de la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).Rémy Cointreau a perdu 1,77% à 55,60 euros. LVMH a lâché 1,73% à 485 euros. Le géant des vins et spiritueux Pernod Ricard a reculé de 1,80%, à 101,15 euros.En 2024, l’UE a exporté pour huit milliards d’euros d’alcools, dont plus de cinq milliards de vin, aux Etats-Unis, son premier marché à l’exportation. La France représente environ la moitié: 2,4 milliards d’euros de vin et 1,5 milliard de spiritueux ont été écoulés aux Etats-Unis (environ 25% de ses exportations).”Les effets des droits de douane américains sur les marchandises européennes laisseront des traces”, estime Andreas Lipkow, analyste indépendant.”La défense de nos secteurs à l’export reste notre priorité. L’accord laisse ouverte la possibilité d’exemptions additionnelles, nous y travaillerons”, a écrit jeudi le ministre français délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, estimant que “l’histoire n’est pas finie”.Le marché a désormais les yeux rivés sur le colloque des banquiers centraux s’ouvrant jeudi à Jackson Hole (Wyoming).”La réunion de trois jours des banquiers centraux doit débuter plus tard dans la journée, et les investisseurs suivront de près le discours du président de la Fed, Jerome Powell, vendredi, pour obtenir des indications sur une possible baisse des taux d’intérêt en septembre” et dans les prochains mois, commente Patrick Munnelly, de Tickmill Group.Carmat dégringoleLe fabricant français de coeurs artificiels, en redressement judiciaire, a repris sa cotation en Bourse jeudi après plusieurs séances de suspension, dans l’attente d’une audience devant le tribunal des activités économiques de Versailles le 30 septembre, après avoir reçu une offre de reprise de la part du président de son conseil d’administration.Le cours de Carmat a dégringolé de plus de 50%, à 0,23 euros le titre.

Le train reste majoritairement plus cher que l’avion pour les trajets européens, selon Greenpeace

Voyager en train plutôt qu’en avion à travers l’Europe est plus cher dans 54% des cas, selon une étude publiée jeudi par Greenpeace Europe.L’ONG a analysé 109 trajets transfrontaliers et 33 trajets au sein d’un même pays. Pour tous, l’itinéraire en train était “raisonnablement” praticable, soit dans la journée, soit en train de nuit. Le train est jusqu’à 26 fois plus cher que l’avion, selon les comparaisons réalisées par Greenpeace, qui cite le cas extrême d’un trajet Barcelone – Londres réservé un mois à l’avance: 389 euros pour le train contre 14,99 euros pour l’avion.”Il est clair que les gens sont encouragés à prendre l’avion pour voyager en Europe, même lorsqu’il existe une liaison ferroviaire raisonnable”, avance l’ONG environnementale.La France est le pays où les voyages ferroviaires transfrontaliers sont les plus chers par rapport aux vols, où “95% de tous les itinéraires étaient plus chers en train au moins 6 jours sur 9”, selon ce même rapport.Les trains de nuit constituent, selon l’ONG, “la meilleure option pour les trajets longue distance respectueux du climat”, même s’ils sont “généralement plus chers” que les vols à bas coût.Greenpeace souhaite que le transport ferroviaire soit “systématiquement moins cher sur tous les itinéraires à travers l’Europe”, et dénonce le fait que le kérosène ne soit pas taxé alors que “les opérateurs ferroviaires sont soumis à des taxes sur l’énergie, à la TVA et à des redevances élevées d’accès aux voies dans de nombreux pays”. Ces redevances, ou péages ferroviaires, sont “la principale raison de la différence de prix entre avion et train”, explique François Guénard, associé en charge du secteur ferroviaire chez Roland Berger. “L’infrastructure ferroviaire coûte très cher à entretenir, et une partie de ces financements se font par les péages” développe le spécialiste. Pour lui, une des solutions pour améliorer l’offre de trains en Europe serait d'”adapter petit à petit les infrastructures pour que les trains puissent circuler aisément entre plusieurs pays”, notamment unifier l’écartement des rails ou les courants d’alimentation.À l’échelle nationale, les liaisons en train sont moins chères que celles en avion pour “70% d’entre elles” selon Greenpeace.Le train est l’un des modes de transport les moins émetteurs en CO2 par passager-kilomètre contrairement à l’avion qui est le plus polluant. 

Un Ukrainien arrêté en Italie pour le sabotage du gazoduc russe Nord Stream

Près de trois ans après le sabotage du gazoduc russe Nord Stream dans la mer Baltique, un Ukrainien suspecté d’être l’un des coordinateurs du commando a été arrêté jeudi en Italie.Il s’agit de la première arrestation dans cette mystérieuse affaire, particulièrement sensible en raison de la guerre en Ukraine, attaquée depuis février 2022 par la Russie.Dans un communiqué diffusé jeudi, le parquet fédéral allemand, spécialisé dans les affaires de terrorisme, a annoncé avoir “fait procéder à l’arrestation sur la base d’un mandat d’arrêt européen du citoyen ukrainien Serhii K., par la police italienne, dans la province de Rimini (Italie)”.”Serhii K. faisait partie d’un groupe de personnes qui, en septembre 2022, ont placé des explosifs sur les gazoduc ‘Nord Stream 1’ et ‘Nord Stream 2’ près de l’île (danoise, ndlr) de Bornholm”, a-t-il ajouté.Il s’agit “vraisemblablement d’un des coordinateurs de l’opération” de sabotage, a-t-il souligné. Le suspect âgé de 49 ans séjournait depuis quelques jours avec sa famille à San Clemente, village proche de Rimini, grande station balnéaire de la mer Adriatique, ont indiqué les autorités italiennes.”Les gendarmes ont lancé un raid sur le bungalow où il se trouvait et il a été arrêté sans opposer de résistance”, ont-elles précisé.- Plusieurs Etats soupçonnés -Lors d’un bref point presse à Berlin, la ministre allemande de la Justice, Stefanie Hubig, a loué le “succès très impressionnant” du parquet.Questionnée sur les conséquences de cette arrestation pour les relations germano-ukrainiennes, la ministre a réaffirmé la solidarité de Berlin à Kiev, dont il est l’un des plus fervents alliés.Le 26 septembre 2022, quatre énormes fuites de gaz précédées d’explosions sous-marines avaient eu lieu à quelques heures d’intervalles sur Nord Stream 1 et 2, des conduites reliant la Russie à l’Allemagne et acheminant l’essentiel du gaz russe vers l’Europe.A cette époque, Moscou avait cessé de livrer du gaz via Nord Stream 1, sur fond de bras de fer avec les pays européens alliés de Kiev. Quant au gazoduc jumeau Nord Stream 2, pomme de discorde entre Berlin et Washington depuis des années, il n’était jamais entré en service. Depuis le sabotage, des enquêtes judiciaires avaient été lancées séparément par l’Allemagne, la Suède et le Danemark. Elles ont été closes dans les deux pays scandinaves en 2024.De nombreuses pistes ont été évoquées, avec toujours en toile de fond, l’hypothèse qu’un Etat pourrait être le commanditaire de l’opération. Tant l’Ukraine que la Russie ou les Etats-Unis ont toujours vigoureusement démenti toute implication.- Voilier loué avec de faux papiers -Dans son communiqué publié jeudi, le parquet fédéral allemand affirme que Serhii K. et ses complices “ont utilisé un voilier (…) au départ de Rostock (port allemand sur la Baltique)”. “Le voilier avait été loué auprès d’une entreprise allemande à l’aide de faux papiers d’identité par le biais d’intermédiaires”, poursuit le parquet.”Les explosifs avaient détoné le 26 septembre 2022. Les explosions ont gravement endommagé les deux gazoducs”, rappelle le parquet.Après son transfert par les autorités italiennes en Allemagne, le suspect ukrainien doit être présenté au juge de la Cour fédérale de justice allemande.Il y a un an, plusieurs médias allemands, la chaine de télévision publique ARD et les journaux Die Zeit et Süddeutsche Zeitung avaient révélé que l’enquête s’orientait vers une piste ukrainienne, avec un mandat d’arrêt de la justice allemande contre un plongeur professionnel soupçonné d’être impliqué dans le sabotage avec deux autres des ses compatriotes. Ce plongeur, désigné comme Volodymyr Z. par les médias allemands, vivait en Pologne mais avait pu s’échapper en Ukraine avant son arrestation.Un jour après les révélations de la presse allemande, le Wall Street Journal avait affirmé que l’ancien chef d’Etat major ukrainien Valery Zaloujny, avait supervisé le plan visant à faire sauter les gazoducs. Un “non-sens absolu” avait réagi la présidence ukrainienne le 15 août 2024. Quant à Moscou, il avait jugé “clair” quatre jours plus tard que l’opération avait été ordonné par Washington.

Une requête à Gemini consomme moins d’énergie que regarder 9 secondes de télé, affirme Google

Une requête à Gemini, l’intelligence artificielle (IA) de Google, consomme moins d’énergie que de regarder neuf secondes de télévision, affirme jeudi le géant américain de la tech qui cite une étude menée par ses chercheurs alors que la voracité énergétique de l’IA reste un problème majeur du secteur. En moyenne, une requête (appelée “prompt”) textuelle dans les applications Gemini consomme 0,24 wattheure (Wh) d’énergie, soit moins que le visionnage de neuf secondes de télévision moderne qui correspond à environ 100 Wh, estiment les chercheurs de Google.Une requête émet par ailleurs 0,03 gramme d’équivalent dioxyde de carbone et consomme 0,26 millilitre d’eau, l’équivalent d’environ cinq gouttes, ajoutent-ils. Cette étude porte sur des données de mai 2025 collectées à travers les différentes applications où Gemini est présent. Google ne détaille pas ce qu’il entend par “prompt”, s’il s’agit d’un mot ou d’une suite de mots, et refuse de communiquer le nombre de requêtes formulées sur Gemini chaque jour, ce qui permettrait d’avoir une idée de la consommation d’énergie globale du modèle.Google voit d’ailleurs ses émissions de gaz à effet de serre augmenter. Elles ont atteint 15,2 millions de tonnes de CO2 en 2024, soit plus de 50% de plus qu’en 2019, son année de référence, d’après son dernier rapport environnemental annuel, et ce, en grande partie à cause de ses centres de données, indispensables au développement de l’IA. Pour son étude, le groupe a comptabilisé les phases de calcul actif des modèles d’IA pour générer des réponses aux requêtes des utilisateurs, l’énergie réelle consommée par les puces et celle des processeurs et des centres de données dans leur ensemble.Google explique ainsi avoir pris en compte l’énergie des machines inactives, qui doivent être alimentées en permanence pour être prêtes à gérer à tout moment des pics de trafic, les systèmes de refroidissement des serveurs très énergivores et d’autres charges indirectes de ses centres de données. Ces chiffres n’intègrent cependant pas tout l’entraînement des modèles d’IA, et sont à prendre avec précaution, l’étude n’ayant pas été vérifiée par un tiers indépendant, comme le rappelle Google lui-même dans une note accompagnant l’étude.Calculer l’empreinte environnementale d’un modèle d’IA est une tâche extrêmement complexe car il n’existe aucune norme mondiale de mesure. Les géants de la tech entretiennent pour la plupart une opacité sur le fonctionnement de ces programmes et leurs conditions de fabrication, ce qui complique la tâche des chercheurs indépendants et des institutions internationales qui manquent de données. Le patron d’OpenAI, Sam Altman, a par exemple révélé en juin que chaque requête envoyée à ChatGPT consommait en moyenne 0,34 Wh d’électricité, soit l’énergie nécessaire pour faire fonctionner un four pendant une seconde, et 0,3 ml d’eau. Le dirigeant n’a cependant fourni aucune explication sur la manière dont OpenAI était parvenu à ces chiffres, ce qui rend toute comparaison impossible.La question de la consommation énergétique de l’IA est pourtant cruciale.Les centres de données, socle de cette technologie, devraient peser environ 3% des besoins mondiaux en électricité d’ici 2030, soit le double de la proportion actuelle, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). 

Wall Street poursuit sa baisse, entre aversion au risque et craintes économiques

La Bourse de New York recule à nouveau jeudi, les investisseurs se détournant des mégacapitalisations dans un mouvement d’aversion au risque, alors que les craintes économiques liées aux droits de douane se multiplient.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones reculait de 0,54%, l’indice Nasdaq de 0,61% et l’indice élargi S&P 500 perdait 0,51%.”Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que la grande nouvelle concerne les termes de l’accord commercial avec l’Union européenne qui ont été annoncés” avant l’ouverture de Wall Street, estime auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial.Les voitures et produits pharmaceutiques européens seront taxés à 15% à leur entrée aux Etats-Unis, selon un communiqué commun publié jeudi par l’UE et l’administration Trump qui ne prévoit aucune exemption pour les vins et spiritueux.Cependant, cette clarification, “n’a pas suffi à inverser la tendance sur les marchés à risque”, souligne M. Low.Vers 14H00 GMT, Amazon lâchait 1,15%, Apple 0,32% et Meta (Facebook, Instagram) 0,85%.Pour Christopher Low, la raison de cette dynamique baissière est qu’il “y a un peu plus de signaux de difficultés économiques” aux Etats-Unis.Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté à 235.000, là où les analystes tablaient sur une stabilisation à 225.000 demandes.Surtout, les renouvellements de demande d’allocation chômage ont elles aussi encore augmenté, à un niveau plus vu depuis fin 2021.En outre, une enquête de l’association professionnelle Conference Board a montré “qu’un nombre croissant d’entreprises prévoient de cesser d’embaucher de nouveaux salariés au cours du second semestre”, relève M. Low.Après une courte percée positive en juillet, l’indice d’activité manufacturière dans la région de Philadelphie est lui revenu dans le négatif pour le mois d’août.Ces multiples données pourraient encourager la Réserve fédérale (Fed) à abaisser ses taux pour redonner de l’air à l’économie américaine.Les investisseurs scruteront ainsi le discours du patron de l’institution monétaire Jerome Powell au colloque des banquiers centraux de Jackson Hole (Wyoming) vendredi.”Si M. Powell est disposé à réduire les taux lors de la prochaine réunion, ou ouvert à cette idée, cela serait extrêmement positif”, pour la place américaine, anticipe Christopher Low.Mais selon l’analyste, “toutes les pressions politiques vont le rendre un peu plus réticent à laisser entendre un assouplissement, car il y a encore des données à venir d’ici la réunion de la Fed (de septembre, ndlr)” alors que l’inflation reste au-dessus de la cible de la banque centrale.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se tendait à 4,33% contre 4,30% à la clôture mercredi.La semaine reste aussi marquée par les résultats trimestriels des acteurs de la grande distribution. Les acteurs du marché digèrent en particulier jeudi ceux du géant Walmart.Celui-ci a relevé une partie de ses prévisions pour son exercice fiscal décalé 2026 après une hausse de près de 5% de son chiffre d’affaires au deuxième trimestre.Mais l’enseigne était sanctionnée pour son bénéfice net par action à données comparables inférieur aux attentes, à 68 cents. Vers 14H00 GMT, le titre reculait de 4,31% à 98,15 dollars.Dans une interview accordée à la chaîne américaine CNBC, le directeur financier du groupe John David Rainey a estimé que “les coûts liés aux droits de douane continuent d’augmenter” et qu’une partie était répercutée sur les prix en magasin.

Porsche va licencier la majorité des employés de sa filiale de batterie, selon les syndicats

Le constructeur de voitures de luxe Porsche prévoit de licencier la majorité des employés de sa filiale de batteries Cellforce, a appris jeudi l’AFP de source syndicale, un nouveau revers dans le virage électrique de ce fleuron du groupe Volkswagen en crise.Porsche souhaite limoger 200 des 286 employés de l’unique site de Cellforce, à Kirchentellinsfurt (sud-ouest), a indiqué Kai Lamparter à l’AFP, représentant local du syndicat IG Metall, confirmant une information de l’hebdomadaire Spiegel paru la veille.M. Lamparter assure avoir été informé d’une annonce de licenciement collectif déposée auprès de l’agence pour l’emploi de Reutlingen.Propriétaire à 100% de cette filiale créée en 2021, Porsche n’a toutefois pas confirmé l’information du Spiegel.”Il est probable que les licenciements soient annoncés lundi[…] ce qui est frustrant car de nombreux employés sont en vacances”, ajoute le responsable syndical.Cellforce est spécialisée dans la production de cellules de batteries, élément crucial des voitures électriques.Mais en avril, Porsche avait prévenu qu’elle annulerait les projets d’expansions de sa filiale, qui a enregistré des “coûts exceptionnels supplémentaires” au premier semestre 2025.Il s’agit notamment d’amortissements de ses installations de production, à hauteur de 295 millions d’euros.Autrefois considérée comme une “pièce maîtresse” de la marque du groupe Volkswagen, selon son directeur général Oliver Blume, Cellforce n’est jamais parvenue à rattraper les poids lourds asiatiques du secteur.En juillet, Porsche avait aussi annoncé préparer un nouveau plan d’économies, après une première vague de 1.900 suppressions de postes annoncée en février.C’est un nouveau revers pour les constructeurs automobiles allemands, englués dans un virage électrique complexe à cause de coûts de l’énergie élevés et d’une perte de compétitivité à l’international.Selon le journal Handelsblatt, le spécialiste des voitures de luxe mise désormais sur des fournisseurs externes, comme le chinois CATL ou le sud-coréen LG, dans le domaine des batteries.L’annonce de licenciements secs est aussi une surprise dans le groupe Volkswagen, qui avait promis de ne pas y recourir lors de la présentation d’un plan d’économies massif en décembre contenant 35.000 suppressions d’emplois, des départs non contraints.M. Lamparter exige de Porsche d’attendre la mi-septembre pour négocier un accord collectif avec le comité d’entreprise, créé à la début août, plutôt que “de faire face à 200 cas judiciaires individuels”.Le syndicat IG Metall organisera lundi un rassemblement à Kirchentellinsfurt avec des représentants politiques locaux.

Sabotage du gazoduc Nord Stream : un suspect ukrainien arrêté en Italie

Près de trois ans après le sabotage du gazoduc russe Nord Stream dans la mer Baltique, un Ukrainien, suspecté d’être l’un des coordinateurs du commando, a été arrêté jeudi en Italie.Il s’agit de la première arrestation dans cette mystérieuse affaire, particulièrement sensible en raison de la guerre en Ukraine, attaquée depuis février 2022 par la Russie.Dans un communiqué diffusé jeudi, le parquet fédéral allemand, spécialisé dans les affaires de terrorisme, a annoncé avoir “fait procéder à l’arrestation sur la base d’un mandat d’arrêt européen du citoyen ukrainien Serhii K., par la police italienne, dans la province de Rimini (Italie)”.”Serhii K. faisait partie d’un groupe de personnes qui, en septembre 2022, ont placé des explosifs sur les gazoduc ‘Nord Stream 1’ et ‘Nord Stream 2’ près de l’île (danoise, ndlr) de Bornholm”, écrit-il.Il s’agit “vraisemblablement d’un des coordinateurs de l’opération” de sabotage, ajoute-t-il. A Berlin, seule la ministre allemande de la Justice, Stefanie Hubig, avait réagi pour le moment à cette annonce, louant le “succès très impressionnant” du parquet.- Démentis de Kiev, Moscou et Washington -Le 26 septembre 2022, quatre énormes fuites de gaz précédées d’explosions sous-marines avaient eu lieu à quelques heures d’intervalles sur Nord Stream 1 et 2, des conduites reliant la Russie à l’Allemagne et acheminant l’essentiel du gaz russe vers l’Europe.A cette époque, Moscou avait cessé de livrer du gaz via Nord Stream 1, sur fond de bras de fer avec les pays européens alliés de Kiev. Quant au gazoduc jumeau Nord Stream 2, pomme de discorde entre Berlin et Washington depuis des années, il n’était jamais entré en service. Depuis le sabotage, des enquêtes judiciaires avaient été lancées séparément par l’Allemagne, la Suède et le Danemark. Elles ont été closes dans les deux pays scandinaves en 2024.De nombreuses pistes ont été évoquées, avec toujours en toile de fond, l’hypothèse qu’un Etat pourrait être le commanditaire de l’opération. Tant l’Ukraine que la Russie ou les Etats-Unis ont toujours vigoureusement démenti toute implication.Dans son communiqué publié jeudi, le parquet fédéral allemand affirme que Serhii K. et ses complices “ont utilisé un voilier (…) au départ de Rostock (port allemand sur la Baltique)”. – Plongeur ukrainien -“Le voilier avait été loué auprès d’une entreprise allemande à l’aide de faux papiers d’identité par le biais d’intermédiaires”, poursuit le parquet.”Les explosifs avaient détoné le 26 septembre 2022. Les explosions ont gravement endommagé les deux gazoducs”, rappelle le parquet.Après son transfert par les autorités italiennes en Allemagne, le suspect ukrainien doit être présenté au juge de la Cour fédérale de justice allemande.Il y a un an, plusieurs médias allemands, la chaine de télévision publique ARD et les journaux Die Zeit et Süddeutsche Zeitung avaient révélé que l’enquête s’orientait vers une piste ukrainienne, avec un mandat d’arrêt de la justice allemande contre un plongeur professionnel soupçonné d’être impliqué dans le sabotage avec deux autres des ses compatriotes. Ce plongeur, désigné comme Volodymyr Z. par les médias allemands, vivait en Pologne mais avait pu s’échapper en Ukraine avant son arrestation.Un jour après les révélations de la presse allemande, le Wall Street Journal avait affirmé que l’ancien chef d’Etat major ukrainien Valery Zaloujny, avait supervisé le plan visant à faire sauter les gazoducs. Un “non-sens absolu” avait réagi la présidence ukrainienne le 15 août 2024. Quant à Moscou, il avait jugé “clair” quatre jours plus tard que l’opération avait été ordonné par Washington.

Des batteries de voitures reconditionnées pour la transition énergétique de l’Allemagne

En Allemagne, des batteries usagées de voitures électriques démarrent une seconde vie: elles sont reconditionnées pour stocker de l’électricité issue des énergies renouvelables. Un procédé pour soutenir la transition énergétique du pays, encore dépendant du charbon et du gaz.La startup allemande Voltfang, a inauguré officiellement mardi, à Aix-La-Chapelle, ville allemande située à deux pas des frontières belge et néerlandaise, une usine commerciale de batteries de seconde vie destinee au stockage d’énergie renouvelable, la plus grande d’Europe selon elle. Littéralement, Voltfang signifie en allemand “attraper des volts”.Dans un grand hangar, des techniciens vêtus de tee shirt gris avec l’inscription Voltfang en vert testent des batteries lithium usagées pour connaître leur durée de vie restante. Celles en bon état sont expédiées sur la ligne de production pour être reconditionnées. Empilés ensuite dans de grandes armoires metalliques hautes comme des réfrigérateurs, les modules de batteries stockeront l’électricité issue des énergies renouvelables pour alimenter une maison équipée de panneaux solaires, une entreprise reliée à une éolienne ou encore le réseau électrique public, en cas d’absence de soleil ou de vent.Parmi les clients: la chaîne allemande de supermarchés Aldi Nord, qui souhaite stocker l’énergie des panneaux solaires installés sur les toits de ses magasins. Un atout potentiel pour le tournant énergétique de l’Allemagne, où les renouvelables ont couvert près de 60% de l’électricité produite en 2024, avec un objectif de 80% en 2030.Cette électricité intermittente a obligé le pays à importer cet hiver de l’énergie nucléaire française et du charbon polonais pour éviter les coupures.  “Si des batteries peuvent être reliées au réseau d’électricité, nous n’avons pas besoin de charbon”, affirme à l’AFP David Oudsandji, 29 ans, patron  et co-fondateur de Voltfang. Cette solution de stockage des renouvelables contribue à la “sécurité” et à la “souveraineté européenne” en matière d’approvisionnement énergétique, ajoute-t-il. – Croissance exponentielle -Créée en 2020 par trois étudiants ingénieurs de l’université d’Aix-la-Chapelle, Voltfang ambitionne de produire d’ici 2030 assez de systèmes pour stocker une capacité de 1 GWh d’électricité par an, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 300 foyers.L’entreprise, qui emploie une centaine de personnes, doit être rentable dès l’année prochaine, assure le patron.Les solutions énergétiques décentralisées, comme le stockage par batteries, joueront un rôle “majeur” pour “créer des systèmes énergétiques efficaces”, estime Marc Sauthoff, expert du cabinet Roland Berger.Le marché du stockage stationnaire, les solutions permettant de stocker l’électricité dans des installations fixes, croît de façon exponentielle en Allemagne: environ 6 GWh de capacité ont été installés en 2024 dans le pays, contre 2,5 GWh en 2022, selon Roland Berger. Et cette capacité devrait encore se multiplier au cours des prochaines années. Si Voltfang tient ses objectifs, son usine répondrait alors à environ 5% du marché attendu en 2030, selon les prévisions de Roland Berger.Actuellement, la plupart des batteries stationnaires sont utilisées pour équiper des foyers et réduire la consommation d’électricité du réseau central. Mais les projets se multiplient chez les entreprises et les opérateurs de réseaux électriques.- Approvisionnement limité -La filière européenne des batteries reste néanmoins fragile, alors que la Chine domine la production. Les batteries de seconde vie sont confrontées à la baisse des prix des modèles neufs, plus performants et de moins en moins chers, ce qui a ralenti les projets en Europe.D’autant plus que les industriels doivent investir dans des processus coûteux pour tester les batteries usagées, explique M. Oudsandji.Surtout, l’approvisionnement reste limité: les véhicules électriques sont encore trop jeunes pour fournir massivement des batteries en fin de première vie.”Il n’existe pas pour l’instant de filière à échelle industrielle” pour les batteries de seconde vie, constate Serge Pélissier, chercheur à l’université Gustave Eiffel à Lyon. Le groupe français SNAM avait d’ailleurs renoncé en 2022 à son activité de seconde vie des batteries.Autre danger pour Voltfang: les projets du nouveau gouvernement allemand moins sensible à la transition énergétique que ne l’était la précédente coalition où participaient les écologistes.Pour garantir la sécurité d’approvisionnement en électricité du pays, le gouvernement du chancelier conservateur Friedrich Merz a prévu de construire d’ici 2030 de nouvelles centrales à gaz d’une capacité de 20 gigawatts, soit l’équivalent de 40 centrales.