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L’emploi salarié privé stable en France au premier trimestre 2025

L’emploi salarié du secteur privé en France est resté stable au premier trimestre 2025 (0,0%), gagnant 9.400 emplois, après avoir enregistré une baisse de 68.000 emplois (-0,3%) au dernier trimestre 2024, selon une première estimation publiée par l’Insee mercredi.Sur un an, l’emploi salarié privé recule de 0,3% avec 69.900 emplois détruits, mais il excède “encore largement son niveau d’avant crise sanitaire (fin 2019) de 5,5%”, avec 1,1 million d’emplois de plus, ajoute l’Institut national de la statistique.Au premier trimestre, l’emploi intérimaire a reculé moins fortement que durant les trimestres précédents, de seulement 0,3% contre 1,6% de baisse en moyenne par trimestre en 2023 et 2024. L’emploi intérimaire a ainsi perdu 44.600 postes par rapport au premier trimestre 2024 et se situe à 8,5% en-dessous de son niveau d’avant la crise sanitaire.Par secteurs d’activité, l’emploi salarié privé est stable dans l’industrie hors intérim et continue de diminuer dans la construction (-0,7%) pour le neuvième trimestre consécutif, tandis que l’emploi salarié agricole recule légèrement (-0,5%).L’emploi salarié privé se maintient au même niveau dans le secteur tertiaire marchand (commerce, transport, finance…) hors intérim et rebondit de +0,8% dans le secteur tertiaire non marchand (administration, santé, enseignement, action sociale).Cette stabilité de l’emploi survient dans un contexte de hausse du nombre d’inscrits à France Travail qui a progressé de 0,8% au premier trimestre, hors effet des nouvelles règles d’affiliation, et de 8,7% compte tenu de l’inscription obligatoire des allocataires du RSA à France et des nouvelles règles d’actualisation, selon les chiffres rapportés la semaine dernière par le ministère du Travail.

Un Français sur deux prévoit de partir en vacances cet été, selon un sondage

Un Français sur deux a l’intention de partir en vacances au moins une semaine cet été mais, “conscients des effets de l’inflation”, 39% d’entre eux déclarent vouloir réduire leur budget vacances en restreignant les dépenses “plaisir”, selon un sondage publié mercredi.23% des Français savent déjà qu’ils ne partiront pas, particulièrement chez les habitants issus des territoires ruraux (31%), les seniors (27%) et les personnes aux revenus modestes (32%), selon ce sondage Ipsos.Digital réalisé pour l’Alliance France Tourisme, groupe de réflexion qui réunit notamment des entreprises comme Accor, SNCF Connect ou encore la Compagnie des Alpes.Pour ceux qui partiront cet été, le budget moyen prévu s’élève à 1.820 euros.Les restriction de dépenses “plaisir” se feront sur les restaurants, le shopping et les activités (70%) ou en écourtant le séjour (30%).La France reste la destination majoritaire, choisie par 68% des vacanciers, qui privilégient les locations saisonnières individuelles (39%), suivies par l’hôtel (26%) et l’hébergement gratuit chez des proches (20%). Le camping conserve ses fidèles (17% pour les longs séjours), notamment parmi ceux voyageant en France (21%).A la question “si vous étiez payé pour partir en vacances, où iriez-vous ?”, 28% des personnes interrogées choisissent une plage paradisiaque, 23% en pleine nature, coupé du monde, 20% en croisière autour du monde mais 3% “chez mamie, parce que sa cuisine vaut tous les hôtels 5 étoiles”.Quant aux “pires cauchemars” des vacanciers, le vol (argent, papiers, téléphone) est en tête (54%) suivi de l’hébergement qui n’existe pas ou ne correspond pas du tout à la description, et de tomber malade loin de chez soi (41%). La mauvaise météo est au pied du podium (35%).Le “workation” (travailler depuis un lieu de vacances) séduit 24% des vacanciers, un chiffre qui grimpe à 45% chez les 18-34 ans.Le sondage a été réalisé auprès d’un échantillon national représentatif de 1.000 Françaises et Français, âgés de 18 à 75 ans, selon la méthode des quotas.

Très réchauffantes, les émissions de méthane liées à l’énergie se maintiennent à des niveaux records

Les émissions de méthane liées au secteur des énergies fossiles sont restées en 2024 à des niveaux proches des records historiques, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié mercredi, qui alerte sur une hausse de rejets massifs issus d’installations pétrogazières pour ce gaz à effet de serre très puissant.En 2024, la production record du secteur de l’industrie fossile (gaz, pétrole, charbon) a été responsable du rejet dans l’atmosphère de plus de 120 millions de tonnes de méthane, proche du record atteint en 2019, selon la nouvelle édition de ce “Global Methane Tracker”.Invisible dans l’air et inodore, le méthane, deuxième plus important gaz à effet de serre après le CO2, est la molécule du gaz naturel qui s’échappe des gazoducs, des mines de charbon, mais aussi des vaches ou des déchets. Environ 580 millions de tonnes de méthane sont rejetées chaque année, dont 60% attribuables à l’activité humaine – avec l’agriculture en tête suivie de l’énergie – et près d’un tiers aux zones humides naturelles. Le secteur de l’énergie est responsable d’environ un tiers des émissions de méthane anthropiques, en raison de fuites qui se produisent au moment de l’extraction et de la production (torchage, lâchers de méthane), et du transport (gazoducs, navires). Au pouvoir bien plus réchauffant que le CO2, le méthane est responsable d’environ 30% du réchauffement planétaire depuis la révolution industrielle, mais il a une durée de vie plus courte. Il constitue de ce fait un levier prioritaire pour une réduction rapide des émissions. Les mesures de lutte contre le méthane restent pourtant “en deçà des ambitions”, a déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE. Et cela alors qu’environ 70% de ces émissions pourraient être facilement évitées à moindre coût – le gaz capturé pouvant être revendu, selon l’Agence de l’OCDE.- Des sites “super-émetteurs” -La Chine est le plus grand émetteur mondial de méthane lié à l’énergie, principalement issu de son secteur charbonnier. Suivent ensuite les Etats-Unis et la Russie.Les chiffres de l’AIE sont basés sur des données mesurées, quand les observations sont possibles, par opposition aux émissions déclarées qui peuvent être obsolètes ou estimées à partir des informations du secteur énergétique. L’AIE souligne ainsi que son estimation est environ 80% plus élevée que le total déclaré par les pays aux Nations unies.Mais “la transparence s’améliore” grâce à plus de 25 satellites qui traquent depuis l’espace les “plumes” de méthane s’échappant des installations pétrogazières, mais aussi des déchetteries, élevages intensifs, rizières… L’un d’eux, l’Européen Sentinel 5P, qui ne détecte que les fuites les plus importantes, a observé que les “événements de super-émissions de méthane” dans les installations pétrogazières ont atteint un niveau record en 2024, malgré une couverture réduite. Des fuites massives repérées partout dans le monde, mais particulièrement aux Etats-Unis, au Turkménistan et en Russie. Les puits de pétrole et de gaz abandonnés, et les mines de charbon, sont également des sources importantes de fuites de méthane, selon une nouvelle analyse de l’AIE pour le rapport. Ensemble, ils constitueraient le “quatrième plus grand émetteur mondial de méthane issu des combustibles fossiles”, contribuant pour quelque 8 millions de tonnes en 2024.Selon l’AIE, les engagements actuels des entreprises et des pays en matière de réduction des rejets de méthane couvrent 80% de la production mondiale de pétrole et de gaz. Mais aujourd’hui seuls environ 5% de cette production “respectent de manière vérifiable une norme d’émissions de méthane proches de zéro”.Pourtant s’attaquer à ces émissions de méthane d’origine énergétique ralentirait considérablement le réchauffement climatique, évitant ainsi une hausse d’environ 0,1°C des températures mondiales d’ici 2050. “Cela aurait un impact considérable, comparable à l’élimination d’un seul coup de toutes les émissions de CO2 de l’industrie lourde mondiale”, indique le rapport.Le groupe de réflexion Ember a estimé mercredi que l’industrie fossile doit réduire ses émissions de méthane de 75% d’ici 2030 si le monde veut se mettre sur la voie de la neutralité carbone en 2050. Or, le méthane du charbon “est toujours ignoré”, a déploré Sabina Assan, analyste chez Ember. “Il existe aujourd’hui des technologies rentables” et faciles “à mettre en Å“uvre pour lutter contre le méthane”, dit-elle. “Nous ne pouvons plus laisser les mines de charbon s’en tirer à bon compte”.

Aux Etats-Unis, la Fed pas prête à desserrer l’étau sur les taux

La Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed) devrait une nouvelle fois laisser ses taux d’intérêt inchangés mercredi, le temps de voir comment la première économie mondiale encaisse l’offensive protectionniste de Donald Trump.Le Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine rendra sa décision à 14H00 (18H00 GMT) et son président Jerome Powell tiendra 30 minutes plus tard sa traditionnelle conférence de presse, très attendue par les acteurs de la finance.Ces derniers anticipent un statu quo sur les taux, qui sont depuis décembre dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.Les marchés vont donc surtout guetter d’éventuels changements de ton chez Jerome Powell, et des indices sur le calendrier des responsables de la Fed.Ceux-ci ont fait savoir qu’avant de bouger les taux – qui guident le coût du crédit pour les entreprises et particuliers -, ils voulaient avoir assez de données sur la tournure de l’économie américaine face au bouleversement de ses échanges avec le reste du monde. Depuis la dernière réunion de la banque centrale, en mars, le président Donald Trump a annoncé une nouvelle volée de taxes sur les produits importés aux Etats-Unis.Le chef de l’Etat a partiellement fait marche arrière – sauf pour la Chine -, mais les droits de douane sont nettement plus élevés qu’avant le début de son second mandat.Les baromètres économiques réguliers montrent une nervosité croissante, de même que les récentes communications des entreprises, à l’occasion de la présentation de leurs résultats. Pour l’heure, les indicateurs officiels n’ont pas déraillé: 4,2% de chômage en avril, 2,3% d’inflation en mars, légèrement au-dessus de la cible de la Fed. – “Génie de l’inflation” -Les chiffres du produit intérieur brut (PIB) pour le premier trimestre, publiés la semaine dernière, ont néanmoins fait l’effet d’un coup de semonce, avec un recul de 0,3% en rythme annualisé. Ces données reflètent avant tout une envolée des importations, qui se soustraient au calcul du PIB. Entreprises et ménages ont en effet cherché à prendre de vitesse l’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane.”Il est bien trop tôt pour évaluer l’impact des droits de douane”, tranchent dans une note les analystes de la banque UniCredit.Ils s’attendent à une baisse de taux au plus tôt en septembre, une fois que la Fed y verra plus clair.Ryan Sweet, chef économiste chez Oxford Economics, pense même que cela n’interviendra pas avant décembre, et qu’ensuite la banque centrale “réduira fortement ses taux” en 2026, “quand l’inflation liée aux droits de douane commencera à se tasser, et que le marché du travail deviendra davantage un motif d’inquiétude”.Après des années à combattre l’inflation post-Covid, “le plus difficile pour la Fed serait de gérer une situation où le génie de l’inflation sort de la lampe”, estime-t-il dans une note.La banque centrale a en revanche selon lui “beaucoup de marges de manoeuvre pour baisser agressivement ses taux si l’économie faiblit plus qu’anticipé”. Reste qu’aucun de ces scénarios – un coût de la vie plus élevé et/ou plus de chômage – ne paraît enviable.Pendant ce temps, Donald Trump appelle avec insistance la Fed à baisser ses taux. Cela aurait pour effet d’amortir l’impact de ses politiques en donnant un coup de fouet à l’économie, au risque de nourrir l’inflation.Le président a qualifié le mois dernier Jerome Powell d'”immense loser” et semblé chercher un moyen de s’en débarrasser.L’éventualité d’une remise en cause de l’indépendance de la Fed, un pilier de l’économie américaine, a apeuré les marchés financiers. Donald Trump a fini par dire qu’il n’avait “pas l’intention” de le renvoyer – tout en continuant de le critiquer vertement.Le mandat du patron de la Fed, qui n’a qu’un droit de vote parmi 12, court encore un an.

Chine et Etats-Unis annoncent des négociations commerciales

La Chine et les Etats-Unis ont annoncé qu’ils allaient se réunir le week-end prochain en Suisse pour jeter les bases de négociations commerciales, une première depuis l’imposition par Donald Trump de droits de douane exorbitants sur les produits chinois et la riposte de Pékin.Dans le même temps, la banque centrale chinoise a annoncé un train de mesures pour soutenir l’économie du pays menacée par la guerre commerciale avec Washington et une consommation intérieur morose.La Chine “ne sacrifiera pas sa position de principe” et “défendra la justice” lors de cette rencontre entre son vice-Premier ministre He Lifeng, le ministre américain des Finances Scott Bessent et le représentant américain au commerce Jamieson Greer, a averti mercredi le ministère chinois du Commerce.”Si les Etats-Unis veulent résoudre le problème par la voie de la négociation, ils doivent faire face au grave impact négatif des droits de douane unilatéraux sur eux-mêmes et sur le monde”, a-t-il ajouté dans un communiqué. “Si les Etats-Unis parlent d’une manière et agissent d’une autre, ou (…) s’ils tentent de continuer à contraindre et à faire chanter la Chine sous le couvert de discussions, la Chine ne sera jamais d’accord”.”J’ai hâte de mener des discussions productives dans l’optique de rééquilibrer le système économique international pour mieux servir les intérêts des Etats-Unis”, a pour sa part déclaré dans un communiqué M. Bessent.Les deux parties se réuniront samedi et dimanche afin de jeter les bases de futures négociations, a-t-il dit lors d’un entretien à la chaîne Fox News mardi “Je m’attends à ce que nous parlions de désescalade, pas d’un grand accord commercial”, a-t-il anticipé. “Il nous faut la désescalade avant de pouvoir aller de l’avant.”- Mesures de soutien -Afin de soutenir une économie plombée par une consommation atone et la guerre commerciale avec les Etats-Unis, Pékin a également annoncé mercredi la baisse d’un taux d’intérêt clé et du montant des réserves obligatoires des banques pour faciliter le crédit.”Le taux de réserve obligatoire va être réduit de 0,5 point de pourcentage”, a expliqué le chef de la banque centrale chinoise, Pan Gongsheng, lors d’une conférence de presse. Il a ajouté que le taux de repo inversé à sept jours diminuait lui aussi, de 1,5 à 1,4%.Les annonces économiques se sont poursuivies avec la baisse des taux d’emprunt pour ceux qui achètent leur premier bien immobilier. Le taux pour les premiers achats immobiliers avec des prêts d’une durée supérieure à cinq ans sera réduit de 2,85% à 2,6% a déclaré Pan Gongsheng.Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, son administration a imposé de nouveaux droits de douane d’un montant total de 145% sur les marchandises en provenance de Chine, auxquels s’ajoutent des mesures sectorielles.Pékin a riposté en imposant 125% de droits de douane sur les importations américaines en Chine, ainsi que des mesures plus ciblées.Ces niveaux sont jugés intenables par la plupart des économistes, au point de faire planer sur les Etats-Unis et la Chine, mais aussi probablement au-delà, un risque de récession qui s’accompagnerait d’une flambée des prix.”Ce n’est pas soutenable, (…) tout particulièrement côté chinois”, a estimé le secrétaire américain au Trésor. “145% et 125%, c’est l’équivalent d’un embargo.”Les négociations des 10 et 11 mai seront le premier engagement public officiel entre les deux plus grandes économies du monde en vue de résoudre cette guerre commerciale.

Wall Street termine en baisse, les accords commerciaux se font attendre

La Bourse de New York a terminé en baisse mardi, quelque peu frustrée par l’attente d’accords commerciaux entre les Etats-Unis et ses partenaires, les investisseurs étant par ailleurs convaincus que la Fed adoptera un statu quo concernant ses taux mercredi.Le Dow Jones a perdu 0,95%, l’indice Nasdaq a lâché 0,87% et l’indice élargi S&P 500 a abandonné 0,77%.Le marché “est déçu du fait qu’il n’y ait pas de nouvelles concernant de possibles accords commerciaux”, commente auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management. Le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent a indiqué lundi à CNBC que les Etats-Unis avaient été approchés par 17 pays et leur avaient présenté de “très bonnes” propositions commerciales. Mais, pour l’heure, aucun accord n’a été acté.Donald Trump a également dit mardi devant le Premier ministre canadien Mark Carney qu’il “adorerait” trouver un nouvel accord commercial avec Ottawa, tout en affirmant qu’il ne voulait pas des voitures ou de l’acier venant de son voisin du nord.Le ministère chinois des Affaires étrangères a de son côté déclaré mardi que les États-Unis devaient changer leur approche “menaçante” s’ils souhaitent parvenir à un accord, selon l’agence de presse Xinhua.”En début de semaine, la place américaine s’attendait à ce qu’un accord commercial soit annoncé, mais rien n’a été accompli dans ce sens pour le moment”, note M. Hogan. Wall Street se retrouve donc en manque de “catalyseur”, ajoute-t-il. Par ailleurs, les investisseurs n’attendent pas de surprise de la part de la banque centrale américaine (Fed) à l’issue de sa réunion mercredi. La grande majorité des acteurs du marché s’attend en effet à ce que l’institution monétaire laisse ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%, selon l’outil de veille du groupe CME, FedWatch.”La plupart des intervenants de la Fed (…) ont été très clairs sur le fait qu’ils voulaient attendre et voir quels seraient les effets de la nouvelle politique” commerciale américaine, souligne M. Hogan.”Tant que nous n’aurons pas les tenants et les aboutissants, il sera difficile de prendre une décision en matière de politique monétaire”, ajoute-t-il. Côté indicateurs, le déficit commercial des États-Unis, que l’offensive protectionniste de Donald Trump a pour but de réduire, a franchi un nouveau record en mars avec un bond des importations avant l’entrée en vigueur de la majeure partie des nouveaux droits de douane.La balance commerciale américaine s’est creusée de 14% en mars par rapport au mois précédent, pour s’afficher en déficit de 140,5 milliards de dollars, a rapporté mardi le ministère du Commerce.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est détendu, à 4,31% contre 4,35% lundi en clôture.A la cote, le géant américain des véhicules électriques Tesla (-1,75%) a notamment pâti de ses ventes, qui ont continué de s’effondrer en Allemagne en avril.D’après un communiqué de l’agence fédérale pour l’automobile (KBA), 885 voitures Tesla ont été immatriculées en avril en Allemagne, soit une chute de 46% sur un an, à cause des polémiques entourant le patron du groupe Elon Musk, proche conseiller du président américain Donald Trump, et le vieillissement de la gamme de véhicules de Tesla.Après une ouverture dans le rouge, le spécialiste américain du jouet Mattel a finalement terminé en hausse (+2,78%) suite à l’annonce lundi soir de la suspension de ses prévisions annuelles en raison de l’envolée des droits de douane sur les produits importés aux États-Unis.La plateforme de livraison de repas DoorDash a plongé (-7,44%) minée par l’acquisition pour 1,2 milliard de dollars de SevenRooms, une plateforme de réservation de restaurants. DoorDash va aussi acquérir son homologue britannique Deliveroo pour plus de 3 milliards de dollars.

Le retour des néonicotinoïdes en France serait “un désastre”, pour le principal syndicat d’apiculteurs

Le retour des néonicotinoïdes en France serait “un désastre”, ont affirmé mardi des apiculteurs, scientifiques et élus, alors que débute à l’Assemblée nationale l’examen en commission d’une proposition de loi qui prévoit d’autoriser à nouveau des pesticides toxiques pour les pollinisateurs.Ce texte visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, porté par le sénateur LR Laurent Duplomb, prévoit de réintroduire, par dérogation pour certaines filières (noisette, betterave), un pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdits en France depuis 2018, mais autorisés en Europe jusqu’en 2033. Voté par le Sénat, le texte doit être examiné en séance publique fin mai par l’Assemblée nationale.”Cette loi prétend défendre la souveraineté alimentaire, mais depuis quand est-il acceptable de détruire une filière, celle des apiculteurs, pour en sauver une autre, celle les noisetiers par exemple ?”, s’est interrogé Christian Pons, président de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), lors d’une conférence de presse dans l’enceinte de l’Assemblée.Yves Delaunay, apiculteur en Vendée et vice-président de l’Unaf, est venu témoigner des ravages de ces insecticides sur les abeilles et de la détresse des agriculteurs.”Après l’arrivée des néonicotinoïdes, dans les années 90, de 80 kg de miel par ruche, nous sommes tombés à 5 kg. Une perte incroyable. On n’a jamais été indemnisés. J’ai des collègues qui se sont pendus. Moi, j’ai failli le faire”, dit-il.- Article supprimé -“J’exploitais 1.000 ruches en Vendée. Les colonies s’effondraient à la floraison. On passait en quelques jours de 70.000 abeilles à 20.000. Elles étaient désorientées, incapables de revenir à la ruche. On les retrouvait mortes partout, dans les champs, même dans les fleurs de tournesol”, explique-t-il. “Il ne faut pas reproduire cela.”A ses côtés, Philippe Grandcolas, chercheur au CNRS, rappelle que “les études scientifiques montrent un déclin de l’ordre de 70 à 90% des populations d’insectes dans les paysages les plus impactés par l’utilisation des pesticides”.Et comme “les trois quarts des plantes doivent être pollinisées pour produire”, “on a des pertes de productivité importantes”, allant jusqu’à “30% pour le colza”, indique-t-il.Des produits comme l’acétamipride, un néonicotinoïde aux puissants effets neurotoxiques, peuvent perdurer “plusieurs décennies” dans les sols et voient “leur toxicité augmenter de 100 fois au contact de fongicides” présents dans les parcelles agricoles, selon le scientifique.Selon le CNRS, la production de miel en France a été divisée par deux entre le milieu des années 1990, date d’introduction des néonicotinoïdes, et le milieu des années 2010.Ce texte “est le moteur législatif dont notre agriculture a besoin pour redémarrer”, a au contraire estimé Arnaud Rousseau, le président du premier syndicat agricole FNSEA, dans un message posté mardi sur LinkedIn. La FNSEA en attend notamment, outre l’autorisation de l’acétamipride, “une simplification des procédures pour les éleveurs” et un “meilleur accès à l’eau”.La commission du développement durable a entamé mardi après-midi l’examen de la proposition de loi. Saisie “au fond” sur deux articles, elle a supprimé l’article 5 du texte. Celui-ci prévoit de déclarer d’intérêt général majeur les projets de prélèvement et de stockage d’eau dans certaines zones, leur permettant de déroger à certaines obligations environnementales, et crée une nouvelle catégorie de zone humide, les zones humides fortement modifiées (ZHFM), pouvant être soumises à des travaux sans compensation environnementale.Cette suppression était défendue par la rapporteure Sandrine Le Feur (Renaissance), soutenue par la gauche et le MoDem. Le texte sera examiné par la commission des affaires économiques à partir de mardi prochain.M. Rousseau a dénoncé sur X cette suppression et interpellé le président du groupe MoDem Marc Fesneau, ancien ministre de l’Agriculture: “Marc Fesneau, quelle cohérence ?!”, s’est-il insurgé.

Panama: manifestation contre le renforcement de la présence militaire américaine

Des milliers de Panaméens ont défilé mardi dans les rues de la capitale pour protester contre le renforcement de la présence militaire américaine autour du canal interocéanique, le projet de réouverture d’une mine à ciel ouvert et la récente réforme de la sécurité sociale.Washington a, début avril, obtenu l’autorisation par le Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d’eau stratégique par laquelle transite 5% du commerce maritime mondial. Les Etats-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs du canal entre océans Atlantique et Pacifique.Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de “reprendre” la voie d’eau inaugurée en 1914 et restée sous souveraineté américaine jusqu’en 1999 car il l’estime sous domination chinoise.  Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d’un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter.Les manifestants – étudiants, enseignants, ouvriers, employés du secteur de la santé et défenseurs de l’environnement – exigent également que le président Raul Mulino renonce à son projet de réouverture d’une mine de cuivre à ciel ouvert, dont l’exploitation a été suspendue par la justice en 2023. Ainsi qu’à celui de barrage pour fournir l’eau douce dont le canal a besoin pour faire fonctionner son système d’écluses.”Depuis que Mulino a pris les commandes (en juillet 2024), tout est parti à vau-l’eau”, a déclaré à l’AFP Isaac Alba, universitaire de 27 ans.”Le peuple se joint à la lutte et s’unit” pour faire abroger une réforme de la Sécurité Sociale et l’accord “avec les Américains”, a déclaré à l’AFP le leader du syndicat de la construction Suntracs, Saul Méndez.Le président Mulino a affirmé lundi que le pays “ne progresse pas avec des grèves” et qu’il assumait “tout le coût politique” du mécontentement de nombreux Panaméens.”Je continuerai à m’investir dans des thèmes délicats qui nécessitent des solutions dans ce pays”, a-t-il ajouté.

La Bourse de Paris patiente avant la Fed

La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,40% mardi, se montrant attentiste à la veille de la réunion de la banque centrale américaine (Fed).L’indice vedette CAC 40 de la Bourse de Paris a reculé de 31,01 points pour s’établir à 7.696,92 points à la clôture. Lundi, il avait terminé en baisse de 0,55%.”Le sujet principal reste toujours les droits de douane américains et, à plus court terme, ce que décidera la Fed” mercredi, à l’issue de ses deux jours de réunion sur sa politique monétaire, a commenté Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM. Le marché sera attentif au discours du président de la Fed, Jerome Powell et “cherchera à voir s’il laisse envisager qu’une baisse des taux peut être attendue”, a-t-il poursuivi. Depuis décembre, les taux de la puissante institution monétaire se situent dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%, et le marché s’attend au statu quo.”Le problème principal de la Fed reste, à ce stade, et comme c’est le cas depuis plusieurs mois, l’imprévisibilité de la politique commerciale américaine, en termes de niveau des nouvelles taxes et de calendrier, rendant très difficile toute nouvelle projection”, explique Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France.”C’est une séance qui se voulait attentiste avant la Fed, mais finalement l’élection du chancelier en Allemagne a réservé une surprise” au cours de la séance, a relevé Guillaume Chaloin.Le conservateur Friedrich Merz a été élu mardi dans la douleur chancelier allemand par les députés, en étant obligé de s’y prendre à deux reprises, signe annonciateur des difficultés qui l’attendent au pouvoir à un moment  charnière pour son pays.Scénario sans précédent en Allemagne, il a fallu un deuxième tour de scrutin au Bundestag pour que le président du parti démocrate-chrétien (CDU) soit finalement porté de justesse au poste de chef du gouvernement. Le chef de l’Etat Frank-Walter Steinmeier l’a officiellement nommé chancelier dans la foulée.Coface sanctionnéL’assureur-crédit Coface qui fait partie des valeurs du SBF 120 a terminé en nette baisse de 6,47% à 17,36 euros après avoir publié ses résultats pour le premier trimestre.”Les revirements américains en matière de commerce international créent un niveau d’incertitude élevé bien que leurs conséquences éventuelles ne soient pas encore visibles”, a commenté Xavier Durand, le directeur général du groupe.

L’UE veut en finir avec le gaz russe d’ici fin 2027

La Commission européenne a dévoilé mardi son plan pour mettre définitivement un terme aux importations de gaz russe d’ici fin 2027, un défi difficile tant la dépendance de l’Europe demeure importante.Plus de trois ans après l’invasion de l’Ukraine, “il est maintenant temps pour l’Europe de rompre complètement ses liens énergétiques” avec la Russie de Vladimir Poutine, a lancé la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.L’exécutif européen propose d’agir par étapes: l’interdiction des nouveaux contrats et des contrats courts (spot) existants avec les entreprises russes fin 2025, puis l’extinction de l’ensemble des importations de gaz depuis la Russie deux ans plus tard.Plusieurs fois reportée avant sa présentation mardi au Parlement européen à Strasbourg, cette feuille de route va être soumise aux Etats membres et au Parlement. Les discussions s’annoncent sensibles sur fond de craintes d’une nouvelle flambée des prix de l’énergie.Certes, la part des importations de gaz russe dans l’Union européenne est passée de 45% en 2021 à 19% en 2024.Mais si l’UE s’est efforcée de réduire ses approvisionnements par gazoducs, elle s’est en partie tournée vers le gaz naturel liquéfié (GNL), transporté par navire, déchargé dans des ports, regazéifié puis injecté dans le réseau européen.Les importations en la matière atteignent des records. Derrière les Etats-Unis (45%), la Russie occupe une place centrale avec 20% des importations de GNL de l’UE en 2024, soit 20 milliards de mètres cubes sur la centaine de milliards importés.La marche sera haute, alors que la Commission promettait dès 2022 de se passer des combustibles fossiles russes “à l’horizon 2027”.L’un des grands enjeux sera la diversification des approvisionnements.L’UE avait évoqué il y a plusieurs mois la possibilité d’augmenter encore ses importations de GNL américain. Mais les tensions commerciales avec les Etats-Unis de Donald Trump ont brouillé les cartes. – La France, porte d’entrée -Il a fallu attendre le 1er mai pour que le commissaire européen en charge du commerce, Maros Sefcovic, suggère de nouveau de “résoudre très rapidement” le différend avec l’administration Trump grâce à des achats de GNL américain ou de produits agricoles comme le soja.Le président des Etats-Unis avait mis une forte pression aux Européens début avril en leur réclamant des commandes massives d’énergie américaine, à hauteur de 350 milliards de dollars (309 milliards d’euros).”La Commission risque de remplacer une dépendance désastreuse par une autre – débrancher le gaz de Poutine et brancher celui de Trump”, s’alarme l’organisation environnementale Greenpeace, qui plaide pour des économies d’énergie et le développement des renouvelables.Dans un entretien à l’AFP, le commissaire européen à l’énergie Dan Jorgensen mentionne pour sa part “le large éventail” de pays producteurs: Norvège, Qatar, Afrique du Nord… “Nous ne voulons dépendre d’aucun pays, y compris des États-Unis”, assure-t-il.Comment vont se positionner les Etats membres ? Certains comme la Hongrie ne cachent pas leur proximité avec Moscou. Le plan de l’UE est “une très grave erreur”, a réagi le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto.Afin de se sevrer du gaz russe, la Commission a pris les devants en optant pour une proposition législative – qui peut être adoptée à la majorité qualifiée – plutôt qu’un nouveau train de sanctions, qui nécessiterait l’unanimité des 27.Bruxelles va aussi devoir gérer la dépendance de plus en grande de certains pays au GNL russe.La France se retrouve en première ligne avec ses cinq terminaux de regazéification. Selon le groupe de réflexion IEEFA, elle a augmenté de 81 % ses importations de GNL russe entre 2023 et 2024 et versé 2,68 milliards d’euros à la Russie.Dan Jorgensen déplore les centaines de milliards dépensés par les pays européens depuis le début de la guerre. “Nous avons acheté du gaz russe pour un montant supérieur à celui de l’aide que nous avons apportée à l’Ukraine”, s’est-il indigné.Au-delà du gaz, l’UE rappelle les efforts qui ont été faits pour mettre fin à la dépendance au pétrole russe, avec un embargo instauré fin 2022.Avec sa nouvelle feuille de route, Bruxelles promet de nouvelles actions contre la flotte fantôme russe, des navires pétroliers souvent vieillissants et opérés sous pavillon étranger, accusés d’être utilisés pour contourner les sanctions occidentales.Des mesures contre les importations d’uranium enrichi russe sont aussi évoquées pour le mois de juin.