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Des “centaines de milliers” de données de clients d’Auchan ont été piratées

L’enseigne de grande distribution Auchan a annoncé jeudi avoir été victime “d’un acte de cyber malveillance” ayant causé le vol de données des comptes de fidélité de “quelques centaines de milliers” de ses clients.Les données piratées comprennent le “nom, prénom, adresses email et postale, numéro de téléphone, numéro de carte de fidélité” des clients affectés, a signalé le groupe dans un communiqué, tout en assurant que “l’incident a été circonscrit”.”Les données bancaires, mot de passe et code pin des cartes de fidélité” ainsi que les “montants des cagnottes” des clients ne sont pas concernés, a assuré Auchan, ajoutant qu’il avertissait l’ensemble des personnes concernées et la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil).”Quelques centaines de milliers” de clients d’Auchan sont concernés, a précisé à l’AFP une porte-parole du groupe. L’enseigne nordiste avait déjà été victime d’une attaque similaire en novembre 2024.Ce groupe phare de l’empire Mulliez, qui a annoncé fin 2024 un grand plan de restructuration avec près de 2.400 suppressions de postes, a invité ses clients à “rester vigilants” face aux risques de sécurité liés à l’hameçonnage, c’est-à-dire des SMS ou courriels frauduleux destinés à tromper des personnes pour les inciter à transmettre des données personnelles ou bancaires.L’année 2025 a été marquée par plusieurs attaques informatiques d’ampleur en France. Début août, plus de six millions de comptes clients de Bouygues Telecom ont été affectés par une cyberattaque ayant conduit à la fuite de données, y compris des coordonnées bancaires.

Wall Street termine en baisse, retient son souffle avant Jackson Hole

La Bourse de New York a clôturé dans le rouge jeudi, toujours plombée par la faiblesse de la tech, les investisseurs se montrant aussi particulièrement prudents avant la prise de parole du président de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell à Jackson Hole.Le Dow Jones et l’indice Nasdaq ont tous les deux perdu 0,34% tandis que l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,40%.”Il n’y pas vraiment de conviction sur le marché aujourd’hui”, résume auprès de l’AFP Patrick O’Hare, de Briefing.com. “Tout le monde est un peu sur le qui-vive, attendant de voir ce que M. Powell va dire demain”, ajoute l’analyste.Le président de la Fed doit prendre la parole vendredi à 14H00 GMT à l’occasion du colloque de Jackson Hole (Wyoming), qui réunit de nombreux banquiers centraux.Les investisseurs seront à l’affût d’indices pouvant les renseigner sur la trajectoire monétaire privilégiée par l’institution américaine.La part d’opérateurs privilégiant une baisse de taux à l’issue de la prochaine réunion de la Fed en septembre a quelque peu baissé depuis mercredi, d’après l’outil de veille de CME, FedWatch, mais reste majoritaire.”Il y a peut-être eu une légère remise en question quant à la certitude d’une baisse des taux”, en particulier après “certaines déclarations de responsables de la Fed”, juge Patrick O’Hare.Jeudi, la présidente de la Fed de Cleveland, Beth Hammack, a souligné auprès de Yahoo Finance la persistance de l’inflation aux Etats-Unis, assurant que si la réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine “avait lieu demain, (elle) ne verrai(t) pas de raison de réduire les taux d’intérêt”.Côté indicateurs, l’activité du secteur privé a progressé en août aux Etats-Unis à son rythme le plus élevé depuis décembre et les ventes de logements anciens aux Etats-Unis sont reparties à la hausse au mois de juillet.En revanche, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté à 235.000, là où les analystes tablaient sur une stabilisation à 225.000 demandes.Ces chiffres “laissent entrevoir un nouvel affaiblissement du marché du travail”, selon Nancy Vanden Houten, d’Oxford Economics, qui prévient toutefois que “des facteurs saisonniers ont pu influencer” cette hausse.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se tendait à 4,33% vers 20H10 GMT contre 4,30% à la clôture mercredi.Côté entreprises, les investisseurs observent toujours “une relative faiblesse des actions à très forte capitalisation”, notamment dans le secteur technologique, selon M. O’Hare.”Beaucoup d’entre elles ont connu des hausses spectaculaires et sont actuellement en recul, les investisseurs réalisant des prises de bénéfices”, ajoute l’expert.Apple a par exemple lâché 0,49% à 224,90 dollars, Nvidia a perdu 0,24% à 174,98 dollars et Meta (Facebook, Instagram) a reculé de 1,15% à 739,10 dollars.La chaîne américaine d’hypermarchés Walmart a relevé une partie de ses prévisions pour son exercice fiscal décalé 2026 après une hausse de près de 5% de son chiffre d’affaires au deuxième trimestre. Mais l’enseigne a été boudée (-4,50% à 97,95 dollars) à cause de son bénéfice net par action à données comparables inférieur aux attentes, à 68 cents.Le constructeur aéronautique américain Boeing a terminé dans le rouge (-0,51% à 224,46 dollars). Le titre avait progressé en début de séance après des informations de presse selon lesquelles le groupe était en discussions avec les autorités chinoises au sujet d’une commande pouvant atteindre jusqu’à 500 avions.

Droits de douane américains: voitures à 15%, pas d’exemptions pour le vin européen

Les voitures et produits pharmaceutiques européens seront taxés à 15% à leur entrée aux Etats-Unis, selon un communiqué commun publié jeudi par l’UE et l’administration Trump qui ne prévoit aucune exemption pour les vins et spiritueux.”Malheureusement, nous n’avons pas réussi à ce que ce secteur” soit inclus dans les exemptions, a déclaré depuis Bruxelles le commissaire européen Maros Sefcovic, au grand regret de la filière.Le responsable européen a ajouté que les discussions se poursuivraient et que “ces portes n’étaient pas fermées pour toujours”, tout en affirmant ne pas vouloir faire de “fausses promesses” pour le secteur.”Je ne veux pas dire que cela sera facile, ou que ça aura lieu la semaine prochaine”, a affirmé celui qui est chargé de négocier cet accord avec l’administration Trump, au nom des 27 Etats membres de l’UE.Cette exemption aux droits de douane de 15% pour les vins et spiritueux était vivement réclamée en particulier en France et en Italie.Le ministre français délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, s’est d’ailleurs engagé à travailler à des “exemptions additionnelles” pour le secteur. “L’histoire n’est pas finie”, a-t-il assuré.”La situation ne peut en rester là”, a renchéri la ministre française de l’Agriculture Annie Genevard dans un message sur X dans la soirée, alors que la France écoule 25% de ses vins et spiritueux vers les Etats-Unis.Dénonçant un accord “déséquilibré”, elle a demandé “instamment” aux négociateurs européens de faire de ce sujet une priorité de leurs prochains échanges avec les autorités américaines, et attend en outre “des mesures européennes fortes pour soutenir les producteurs”.- “Mauvaise nouvelle” – La Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) français a quant à elle fait part de son “immense déception”, prédisant de “grosses difficultés” pour la filière.”C’est une mauvaise nouvelle parce que c’est un frein supplémentaire au commerce et à l’exportation des vins de Bordeaux aux Etats-Unis”, qui représentent de loin leur premier marché, a renchéri auprès de l’AFP Christophe Chateau, du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux. Après des mois de négociations très âpres, Bruxelles et Washington ont scellé fin juillet un accord commercial basé sur des droits de douane de 15% sur les produits européens qui arrivent aux Etats-Unis.C’est bien plus que le taux en vigueur avant le retour au pouvoir du président américain, autour de 4,8%. Mais moins que ce que le milliardaire républicain menaçait d’imposer au Vieux continent, faute d’accord.Concernant le calendrier d’application de ces droits de douane de 15% sur les voitures, contre 27,5% aujourd’hui, le commissaire européen s’est dit confiant dans le fait qu’ils seraient appliqués rétroactivement au 1er août, affirmant avoir reçu des assurances des Américains en ce sens.Le texte commun précise en effet que les 15% rentreront en vigueur lorsque l’UE aura introduit un texte de loi pour réduire ses propre taxes douanières. “Nous travaillons avec détermination pour lancer le processus législatif” aussi rapidement que possible, a souligné Maros Sefcovic.- “Prévisibilité”-Dans un court message posté sur X, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a évoqué un texte qui offre “prévisibilité pour nos entreprises et nos consommateurs”.Le Premier ministre irlandais, Micheal Martin, s’est lui réjoui de “la clarté” apportée par la déclaration commune, tout particulièrement le fait que le secteur pharmaceutique, qui représente la moitié des exportations du pays et emploie 50.000 personnes, se verra bien appliquer la taxe plafond de 15%.Cet accord, noué entre la cheffe de l’exécutif européen et Donald Trump en Ecosse, a été très critiqué par plusieurs autres Etats membres et industriels européens.L’UE rétorque qu’il s’agit du meilleur accord qu’elle pouvait obtenir, face aux menaces commerciales du président américain. Il intervient à un moment où les Européens cherchent par tous les moyens à peser dans les discussions extrêmement difficiles autour de l’avenir de l’Ukraine. Et veulent s’assurer que les Américains participeront à des garanties de sécurité pour Kiev en cas d’accord de paix avec Moscou.En plus des droits de douane imposés aux produits européens, l’UE s’est engagée à 750 milliards de dollars d’achats d’énergie et à 600 milliards d’investissements supplémentaires aux Etats-Unis.

Droits de douane américains sur le vin: les exportateurs français déçus mais pas résignés

Une “immense déception”: producteurs et exportateurs français de vins ont déploré jeudi l’échec des négociations pour exempter leurs produits des 15% de droits de douane américains, tout en insistant sur la possibilité de poursuivre les discussions avec les Etats-Unis, premier marché de la filière à l’export.”Il y a une immense déception, parce qu’on a travaillé énormément pour obtenir l’exemption et elle était à portée de main. Nous avons la certitude que cela entraînera de grosses difficultés pour la filière des vins et spiritueux”, a déclaré à l’AFP Gabriel Picard, président de la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).Selon lui, ces 15% s’ajouteront aux “15% d’effets de change que la filière observe déjà” en exportant aux Etats-Unis, son premier marché, du fait de la faiblesse actuelle du dollar par rapport à l’euro.En 2024, l’UE a exporté pour 8 milliards d’euros d’alcools, dont plus de 5 milliards de vin, aux Etats-Unis, son premier marché à l’exportation.La France représente environ la moitié: 2,4 milliards d’euros de vin et 1,5 milliard de spiritueux ont été écoulés aux Etats-Unis (environ 25% de ses exportations).”La défense de nos secteurs à l’export reste notre priorité. L’accord laisse ouverte la possibilité d’exemptions additionnelles, nous y travaillerons”, a réagi pour sa part le ministre français du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin.”La situation ne peut en rester là. Ce point n’est d’ailleurs pas clos”, a renchéri la ministre française de l’Agriculture Annie Genevard dans un message sur X dans la soirée.Dénonçant un accord “déséquilibré”, elle a demandé “instamment” aux négociateurs européens de faire de ce sujet une priorité de leurs prochains échanges avec les autorités américaines, et attend en outre “des mesures européennes fortes pour soutenir les producteurs”.Gabriel Picard, qui a salué l’engagement de la Commission européenne et de la France auprès de la filière, espère que “ce n’est pas la fin de l’histoire”: “il y a encore des portes ouvertes pour négocier (…) des exemptions ou des aménagements (…) on a encore un fil de discussion ouvert, ça ne va pas changer le très court terme, mais on espère que ça pourra changer le moyen terme”.La FEVS avertit sur les risques pour les producteurs européens mais aussi pour les secteurs liés au vin aux Etats-Unis: “un dollar expédié aux Etats-Unis, c’est cinq dollars d’activité générés aux Etats-Unis”, selon Gabriel Picard pour qui c’est l’argument qui pourrait convaincre le président américain Donald Trump qu’une exemption serait “gagnant-gagnant”.- Champagne et rosé de Provence -Pour Christophe Chateau, directeur de la communication du CIVB (Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux), après les menaces de Donald Trump ces derniers mois de taxes douanières à 200%, puis 20% ou 50%, cela “aurait pu être pire, mais ce n’est jamais une bonne nouvelle”.”La sanction est tombée, maintenant on va réfléchir à la réaction – au niveau individuel, pas au niveau collectif: c’est-à-dire une négociation entre les entreprises et les distributeurs et importateurs américains”, a réagi Maxime Toubart, coprésident du Comité Champagne. Cette discussion est d’autant plus cruciale selon lui que le marché américain représentait 10% des exportations pour le champagne en volume, soit 820 millions d’euros en 2024. Il sera difficile de “réorienter” de tels volumes vers d’autres régions, a-t-il ajouté.Côté syndical, la déception est tout aussi forte.”Au moment où on débute les vendanges dans un climat particulièrement difficile, avec des sujets de déconsommation, de climat, c’est une nouvelle épreuve”, a réagi Jérôme Despey, premier vice-président du puissant syndicat agricole FNSEA et lui-même viticulteur dans l’Hérault.Il redoute “des pertes de parts de marché qui seront difficiles à regagner”. “Il ne faut pas désarmer. Il faut arriver à trouver des appuis aux Etats-Unis parmi les importateurs de vin et de spiritueux pour montrer l’intérêt économique – y compris pour le secteur américain – d’avoir des droits de douane nuls” pour les exportateurs européens, affirme-t-il.En Provence, région qui exporte près de 40% de sa production aux Etats-Unis, essentiellement du vin rosé, l’amertume est là: “On n’a aucune marge de négociation. On est des otages”, dénonce le président du Comité interprofessionnel des Vins de Provence, Eric Pastorino.Il craint des “baisses de chiffre d’affaires” qui pourront “jouer indirectement sur les emplois”: car malgré l’amour des Américains pour le rosé de Provence, qui pourra continuer à acheter des vins “au-delà de 20 dollars”?, se demande-t-il.

Désaffection pour le Livret A en juillet

Les épargnants ont retiré 70 millions d’euros de plus qu’ils n’en ont déposé sur leurs Livrets A en juillet, selon les données publiées jeudi par la Caisse des dépôts (CDC), un mauvais mois lié à la baisse du taux de rémunération.Cette situation de “décollecte nette”, inédite depuis octobre 2024 et depuis 2015 pour un mois de juillet, coïncide avec une nouvelle baisse du taux du Livret A cette année, annoncée en juillet et effective depuis le 1er août, de 2,4% à 1,7%.Le concurrent historique – les fonds euros de l’assurance vie – fait à l’inverse le plein depuis janvier en proposant un taux moyen de 2,6%, selon les données publiées par le gendarme de la profession, l’ACPR, adossé à la Banque de France.Une différence de taille cependant: ce taux n’est pas net d’impôts, contrairement à celui du Livret A.Déjà boudé par les épargnants depuis le début de l’année, le Livret A devrait continuer à “payer la baisse de son taux de rendement” dans les prochains mois, souligne dans une note le président du Cercle de l’épargne, Philippe Crevel.Et ce, même si son rendement réel reste positif puisqu’il est supérieur au niveau de l’inflation, observe l’économiste. M. Crevel anticipe de “nouvelles décollectes” au cours des prochains mois, le second semestre “étant marqué traditionnellement par la hausse des dépenses: rentrée scolaire, fêtes de fin d’année”.De son côté, le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), aux caractéristiques proches du Livret A, s’en est mieux sorti: les dépôts ont excédé les retraits de 340 millions d’euros au mois de juillet, selon la CDC.Les Français cumulaient fin juillet 609,4 milliards d’euros sur leurs Livrets A et leurs LDDS, toujours selon la Caisse des dépôts, un record, loin cependant du total des assurances vie, au-delà de 2.000 milliards d’euros.L’encours des Livrets d’épargne populaire (LEP), réservés aux ménages modestes, a de son côté gonflé de 450 millions d’euros, un montant plus vu depuis décembre 2024. Mais le nombre important de fermetures au printemps (pour les détenteurs dépassant le plafond de ressources) plombe l’année 2025 du LEP: son encours est en baisse de près de 2 milliards d’euros depuis le 31 décembre 2024.Les établissements bancaires mettent rarement en avant ce produit pourtant très avantageux pour les épargnants.La Banque de France ne vise qu’une hausse minime, inférieure à 3%, des détenteurs cette année: 12,2 millions à la fin 2025, contre 11,9 millions à la fin 2024.Ce nombre reste loin des plus de 19 millions de ménages identifiés comme clients potentiels, en raison notamment de leur capacité d’épargne, et encore plus loin des 31 millions de personnes éligibles.

Les spiritueux entrainent la Bourse de Paris dans le rouge à la clôture

La Bourse de Paris a terminé en petit recul jeudi, les investisseurs digérant les termes de l’accord commercial entre les Etats-Unis et l’Union européenne, dont l’absence d’exemption pour le secteur des spiritueux.Le CAC 40 a terminé en baisse de 0,44% jeudi, soit un recul de 34,74 points, pour s’établir à 7.938,29 points. Mercredi, l’indice vedette de la place de Paris avait terminé autour de l’équilibre (-0,08%).L’Union européenne n’a pu obtenir d’exemption pour le secteur du vin, qui sera taxé à 15% à son entrée aux Etats-Unis, a annoncé jeudi le commissaire européen Maros Sefcovic.Cette déception pour le secteur des spiritueux a suffi à faire basculer le CAC 40 dans le rouge, compte tenu de l’importance de LVMH, qui détient la maison Hennessy, dans l’indice, explique Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM. Cette exemption de droits de douane pour les vins est spiritueux était vivement réclamée, en particulier en France et en Italie.”Il y a une immense déception, parce qu’on a travaillé énormément pour obtenir l’exemption et elle était à portée de main. Nous avons la certitude que cela entraînera de grosses difficultés pour la filière des vins et spiritueux”, a déclaré à l’AFP Gabriel Picard, président de la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).Rémy Cointreau a perdu 1,77% à 55,60 euros. LVMH a lâché 1,73% à 485 euros. Le géant des vins et spiritueux Pernod Ricard a reculé de 1,80%, à 101,15 euros.En 2024, l’UE a exporté pour huit milliards d’euros d’alcools, dont plus de cinq milliards de vin, aux Etats-Unis, son premier marché à l’exportation. La France représente environ la moitié: 2,4 milliards d’euros de vin et 1,5 milliard de spiritueux ont été écoulés aux Etats-Unis (environ 25% de ses exportations).”Les effets des droits de douane américains sur les marchandises européennes laisseront des traces”, estime Andreas Lipkow, analyste indépendant.”La défense de nos secteurs à l’export reste notre priorité. L’accord laisse ouverte la possibilité d’exemptions additionnelles, nous y travaillerons”, a écrit jeudi le ministre français délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, estimant que “l’histoire n’est pas finie”.Le marché a désormais les yeux rivés sur le colloque des banquiers centraux s’ouvrant jeudi à Jackson Hole (Wyoming).”La réunion de trois jours des banquiers centraux doit débuter plus tard dans la journée, et les investisseurs suivront de près le discours du président de la Fed, Jerome Powell, vendredi, pour obtenir des indications sur une possible baisse des taux d’intérêt en septembre” et dans les prochains mois, commente Patrick Munnelly, de Tickmill Group.Carmat dégringoleLe fabricant français de coeurs artificiels, en redressement judiciaire, a repris sa cotation en Bourse jeudi après plusieurs séances de suspension, dans l’attente d’une audience devant le tribunal des activités économiques de Versailles le 30 septembre, après avoir reçu une offre de reprise de la part du président de son conseil d’administration.Le cours de Carmat a dégringolé de plus de 50%, à 0,23 euros le titre.

Le train reste majoritairement plus cher que l’avion pour les trajets européens, selon Greenpeace

Voyager en train plutôt qu’en avion à travers l’Europe est plus cher dans 54% des cas, selon une étude publiée jeudi par Greenpeace Europe.L’ONG a analysé 109 trajets transfrontaliers et 33 trajets au sein d’un même pays. Pour tous, l’itinéraire en train était “raisonnablement” praticable, soit dans la journée, soit en train de nuit. Le train est jusqu’à 26 fois plus cher que l’avion, selon les comparaisons réalisées par Greenpeace, qui cite le cas extrême d’un trajet Barcelone – Londres réservé un mois à l’avance: 389 euros pour le train contre 14,99 euros pour l’avion.”Il est clair que les gens sont encouragés à prendre l’avion pour voyager en Europe, même lorsqu’il existe une liaison ferroviaire raisonnable”, avance l’ONG environnementale.La France est le pays où les voyages ferroviaires transfrontaliers sont les plus chers par rapport aux vols, où “95% de tous les itinéraires étaient plus chers en train au moins 6 jours sur 9”, selon ce même rapport.Les trains de nuit constituent, selon l’ONG, “la meilleure option pour les trajets longue distance respectueux du climat”, même s’ils sont “généralement plus chers” que les vols à bas coût.Greenpeace souhaite que le transport ferroviaire soit “systématiquement moins cher sur tous les itinéraires à travers l’Europe”, et dénonce le fait que le kérosène ne soit pas taxé alors que “les opérateurs ferroviaires sont soumis à des taxes sur l’énergie, à la TVA et à des redevances élevées d’accès aux voies dans de nombreux pays”. Ces redevances, ou péages ferroviaires, sont “la principale raison de la différence de prix entre avion et train”, explique François Guénard, associé en charge du secteur ferroviaire chez Roland Berger. “L’infrastructure ferroviaire coûte très cher à entretenir, et une partie de ces financements se font par les péages” développe le spécialiste. Pour lui, une des solutions pour améliorer l’offre de trains en Europe serait d'”adapter petit à petit les infrastructures pour que les trains puissent circuler aisément entre plusieurs pays”, notamment unifier l’écartement des rails ou les courants d’alimentation.À l’échelle nationale, les liaisons en train sont moins chères que celles en avion pour “70% d’entre elles” selon Greenpeace.Le train est l’un des modes de transport les moins émetteurs en CO2 par passager-kilomètre contrairement à l’avion qui est le plus polluant. 

Un Ukrainien arrêté en Italie pour le sabotage du gazoduc russe Nord Stream

Près de trois ans après le sabotage du gazoduc russe Nord Stream dans la mer Baltique, un Ukrainien suspecté d’être l’un des coordinateurs du commando a été arrêté jeudi en Italie.Il s’agit de la première arrestation dans cette mystérieuse affaire, particulièrement sensible en raison de la guerre en Ukraine, attaquée depuis février 2022 par la Russie.Dans un communiqué diffusé jeudi, le parquet fédéral allemand, spécialisé dans les affaires de terrorisme, a annoncé avoir “fait procéder à l’arrestation sur la base d’un mandat d’arrêt européen du citoyen ukrainien Serhii K., par la police italienne, dans la province de Rimini (Italie)”.”Serhii K. faisait partie d’un groupe de personnes qui, en septembre 2022, ont placé des explosifs sur les gazoduc ‘Nord Stream 1’ et ‘Nord Stream 2’ près de l’île (danoise, ndlr) de Bornholm”, a-t-il ajouté.Il s’agit “vraisemblablement d’un des coordinateurs de l’opération” de sabotage, a-t-il souligné. Le suspect âgé de 49 ans séjournait depuis quelques jours avec sa famille à San Clemente, village proche de Rimini, grande station balnéaire de la mer Adriatique, ont indiqué les autorités italiennes.”Les gendarmes ont lancé un raid sur le bungalow où il se trouvait et il a été arrêté sans opposer de résistance”, ont-elles précisé.- Plusieurs Etats soupçonnés -Lors d’un bref point presse à Berlin, la ministre allemande de la Justice, Stefanie Hubig, a loué le “succès très impressionnant” du parquet.Questionnée sur les conséquences de cette arrestation pour les relations germano-ukrainiennes, la ministre a réaffirmé la solidarité de Berlin à Kiev, dont il est l’un des plus fervents alliés.Le 26 septembre 2022, quatre énormes fuites de gaz précédées d’explosions sous-marines avaient eu lieu à quelques heures d’intervalles sur Nord Stream 1 et 2, des conduites reliant la Russie à l’Allemagne et acheminant l’essentiel du gaz russe vers l’Europe.A cette époque, Moscou avait cessé de livrer du gaz via Nord Stream 1, sur fond de bras de fer avec les pays européens alliés de Kiev. Quant au gazoduc jumeau Nord Stream 2, pomme de discorde entre Berlin et Washington depuis des années, il n’était jamais entré en service. Depuis le sabotage, des enquêtes judiciaires avaient été lancées séparément par l’Allemagne, la Suède et le Danemark. Elles ont été closes dans les deux pays scandinaves en 2024.De nombreuses pistes ont été évoquées, avec toujours en toile de fond, l’hypothèse qu’un Etat pourrait être le commanditaire de l’opération. Tant l’Ukraine que la Russie ou les Etats-Unis ont toujours vigoureusement démenti toute implication.- Voilier loué avec de faux papiers -Dans son communiqué publié jeudi, le parquet fédéral allemand affirme que Serhii K. et ses complices “ont utilisé un voilier (…) au départ de Rostock (port allemand sur la Baltique)”. “Le voilier avait été loué auprès d’une entreprise allemande à l’aide de faux papiers d’identité par le biais d’intermédiaires”, poursuit le parquet.”Les explosifs avaient détoné le 26 septembre 2022. Les explosions ont gravement endommagé les deux gazoducs”, rappelle le parquet.Après son transfert par les autorités italiennes en Allemagne, le suspect ukrainien doit être présenté au juge de la Cour fédérale de justice allemande.Il y a un an, plusieurs médias allemands, la chaine de télévision publique ARD et les journaux Die Zeit et Süddeutsche Zeitung avaient révélé que l’enquête s’orientait vers une piste ukrainienne, avec un mandat d’arrêt de la justice allemande contre un plongeur professionnel soupçonné d’être impliqué dans le sabotage avec deux autres des ses compatriotes. Ce plongeur, désigné comme Volodymyr Z. par les médias allemands, vivait en Pologne mais avait pu s’échapper en Ukraine avant son arrestation.Un jour après les révélations de la presse allemande, le Wall Street Journal avait affirmé que l’ancien chef d’Etat major ukrainien Valery Zaloujny, avait supervisé le plan visant à faire sauter les gazoducs. Un “non-sens absolu” avait réagi la présidence ukrainienne le 15 août 2024. Quant à Moscou, il avait jugé “clair” quatre jours plus tard que l’opération avait été ordonné par Washington.

Une requête à Gemini consomme moins d’énergie que regarder 9 secondes de télé, affirme Google

Une requête à Gemini, l’intelligence artificielle (IA) de Google, consomme moins d’énergie que de regarder neuf secondes de télévision, affirme jeudi le géant américain de la tech qui cite une étude menée par ses chercheurs alors que la voracité énergétique de l’IA reste un problème majeur du secteur. En moyenne, une requête (appelée “prompt”) textuelle dans les applications Gemini consomme 0,24 wattheure (Wh) d’énergie, soit moins que le visionnage de neuf secondes de télévision moderne qui correspond à environ 100 Wh, estiment les chercheurs de Google.Une requête émet par ailleurs 0,03 gramme d’équivalent dioxyde de carbone et consomme 0,26 millilitre d’eau, l’équivalent d’environ cinq gouttes, ajoutent-ils. Cette étude porte sur des données de mai 2025 collectées à travers les différentes applications où Gemini est présent. Google ne détaille pas ce qu’il entend par “prompt”, s’il s’agit d’un mot ou d’une suite de mots, et refuse de communiquer le nombre de requêtes formulées sur Gemini chaque jour, ce qui permettrait d’avoir une idée de la consommation d’énergie globale du modèle.Google voit d’ailleurs ses émissions de gaz à effet de serre augmenter. Elles ont atteint 15,2 millions de tonnes de CO2 en 2024, soit plus de 50% de plus qu’en 2019, son année de référence, d’après son dernier rapport environnemental annuel, et ce, en grande partie à cause de ses centres de données, indispensables au développement de l’IA. Pour son étude, le groupe a comptabilisé les phases de calcul actif des modèles d’IA pour générer des réponses aux requêtes des utilisateurs, l’énergie réelle consommée par les puces et celle des processeurs et des centres de données dans leur ensemble.Google explique ainsi avoir pris en compte l’énergie des machines inactives, qui doivent être alimentées en permanence pour être prêtes à gérer à tout moment des pics de trafic, les systèmes de refroidissement des serveurs très énergivores et d’autres charges indirectes de ses centres de données. Ces chiffres n’intègrent cependant pas tout l’entraînement des modèles d’IA, et sont à prendre avec précaution, l’étude n’ayant pas été vérifiée par un tiers indépendant, comme le rappelle Google lui-même dans une note accompagnant l’étude.Calculer l’empreinte environnementale d’un modèle d’IA est une tâche extrêmement complexe car il n’existe aucune norme mondiale de mesure. Les géants de la tech entretiennent pour la plupart une opacité sur le fonctionnement de ces programmes et leurs conditions de fabrication, ce qui complique la tâche des chercheurs indépendants et des institutions internationales qui manquent de données. Le patron d’OpenAI, Sam Altman, a par exemple révélé en juin que chaque requête envoyée à ChatGPT consommait en moyenne 0,34 Wh d’électricité, soit l’énergie nécessaire pour faire fonctionner un four pendant une seconde, et 0,3 ml d’eau. Le dirigeant n’a cependant fourni aucune explication sur la manière dont OpenAI était parvenu à ces chiffres, ce qui rend toute comparaison impossible.La question de la consommation énergétique de l’IA est pourtant cruciale.Les centres de données, socle de cette technologie, devraient peser environ 3% des besoins mondiaux en électricité d’ici 2030, soit le double de la proportion actuelle, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). 

Wall Street poursuit sa baisse, entre aversion au risque et craintes économiques

La Bourse de New York recule à nouveau jeudi, les investisseurs se détournant des mégacapitalisations dans un mouvement d’aversion au risque, alors que les craintes économiques liées aux droits de douane se multiplient.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones reculait de 0,54%, l’indice Nasdaq de 0,61% et l’indice élargi S&P 500 perdait 0,51%.”Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que la grande nouvelle concerne les termes de l’accord commercial avec l’Union européenne qui ont été annoncés” avant l’ouverture de Wall Street, estime auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial.Les voitures et produits pharmaceutiques européens seront taxés à 15% à leur entrée aux Etats-Unis, selon un communiqué commun publié jeudi par l’UE et l’administration Trump qui ne prévoit aucune exemption pour les vins et spiritueux.Cependant, cette clarification, “n’a pas suffi à inverser la tendance sur les marchés à risque”, souligne M. Low.Vers 14H00 GMT, Amazon lâchait 1,15%, Apple 0,32% et Meta (Facebook, Instagram) 0,85%.Pour Christopher Low, la raison de cette dynamique baissière est qu’il “y a un peu plus de signaux de difficultés économiques” aux Etats-Unis.Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté à 235.000, là où les analystes tablaient sur une stabilisation à 225.000 demandes.Surtout, les renouvellements de demande d’allocation chômage ont elles aussi encore augmenté, à un niveau plus vu depuis fin 2021.En outre, une enquête de l’association professionnelle Conference Board a montré “qu’un nombre croissant d’entreprises prévoient de cesser d’embaucher de nouveaux salariés au cours du second semestre”, relève M. Low.Après une courte percée positive en juillet, l’indice d’activité manufacturière dans la région de Philadelphie est lui revenu dans le négatif pour le mois d’août.Ces multiples données pourraient encourager la Réserve fédérale (Fed) à abaisser ses taux pour redonner de l’air à l’économie américaine.Les investisseurs scruteront ainsi le discours du patron de l’institution monétaire Jerome Powell au colloque des banquiers centraux de Jackson Hole (Wyoming) vendredi.”Si M. Powell est disposé à réduire les taux lors de la prochaine réunion, ou ouvert à cette idée, cela serait extrêmement positif”, pour la place américaine, anticipe Christopher Low.Mais selon l’analyste, “toutes les pressions politiques vont le rendre un peu plus réticent à laisser entendre un assouplissement, car il y a encore des données à venir d’ici la réunion de la Fed (de septembre, ndlr)” alors que l’inflation reste au-dessus de la cible de la banque centrale.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se tendait à 4,33% contre 4,30% à la clôture mercredi.La semaine reste aussi marquée par les résultats trimestriels des acteurs de la grande distribution. Les acteurs du marché digèrent en particulier jeudi ceux du géant Walmart.Celui-ci a relevé une partie de ses prévisions pour son exercice fiscal décalé 2026 après une hausse de près de 5% de son chiffre d’affaires au deuxième trimestre.Mais l’enseigne était sanctionnée pour son bénéfice net par action à données comparables inférieur aux attentes, à 68 cents. Vers 14H00 GMT, le titre reculait de 4,31% à 98,15 dollars.Dans une interview accordée à la chaîne américaine CNBC, le directeur financier du groupe John David Rainey a estimé que “les coûts liés aux droits de douane continuent d’augmenter” et qu’une partie était répercutée sur les prix en magasin.