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VivaTech: Nvidia en tête d’affiche et Macron en défense de la “souveraineté technologique”

Le salon VivaTech s’est ouvert mercredi à Paris en présence de la ministre française chargée du Numérique, avant d’accueillir plusieurs stars de la tech ainsi qu’Emmanuel Macron, dans un contexte de tensions commerciales entre Europe et Etats-Unis.Alors que le développement de l’intelligence artificielle (IA) est dans tous les esprits, “cette technologie n’a jamais été aussi politique qu’aujourd’hui”, a déclaré la ministre Clara Chappaz, qui s’exprimait depuis la scène principale du salon de la porte de Versailles. “La France est une puissance en matière d’innovation et nous allons tout faire, nous avons tout fait et nous allons continuer à tout faire pour en faire le meilleur endroit au monde pour lancer des entreprises, développer des entreprises et construire la technologie dont nous avons besoin”, a-t-elle martelé. Le plus grand évènement européen consacré à la Tech, qui s’achèvera samedi, accueille dans la matinée une conférence du géant américain des semi-conducteurs Nvidia, avec une prise de parole très attendue de son patron Jensen Huang. Habitué du salon, Emmanuel Macron sera présent pendant cette journée inaugurale, a indiqué l’Elysée. Le président déambulera dans les allées et s’entretiendra avec plusieurs start-up européennes, avant d’échanger avec Jensen Huang et le patron de l’entreprise française Mistral AI, Arthur Mensch, sur la scène principale à 17h30. Avec 14.000 start-up et plus de 3.000 investisseurs venus du monde entier, les organisateurs attendent une affluence d’au moins 165.000 visiteurs pour cette neuvième édition. – “Ambitions” -Le ton de cette première journée sera donc donné en fin de matinée par Jensen Huang: le dirigeant de Nvidia, reconnaissable à son éternel blouson de cuir, est attendu pour une conférence inaugurale de plus d’une heure. Pour le patron de VivaTech, “c’est une fierté” d’accueillir le géant des GPU, des microprocesseurs surpuissants considérés comme indispensables au développement de l’IA générative.”Ca prouve bien que le marché européen en général, et le marché français en particulier, est intéressant et, aujourd’hui, ils ont des ambitions pour ce marché”, souligne le directeur général de l’événement, François Bitouzet, auprès de l’AFP.”Il va sûrement y avoir des annonces à destination de l’Europe”, complète Cédric Foray, responsable technologie, médias et télécoms pour l’Europe au sein du cabinet EY.L’activité de Nvidia se trouve au cÅ“ur de tensions géopolitiques entre les Etats-Unis et la Chine. Peu avant la prise de fonctions de Donald Trump, son prédécesseur Joe Biden avait annoncé de nouvelles mesures de restrictions sur l’exportation de puces vers la Chine. Annulées par la nouvelle administration, elles ont néanmoins impacté les ventes de la firme américaine, privée de débouchés.- Souveraineté technologique -Tandis que le nouveau président américain souffle le chaud et le froid sur l’économie mondiale au rythme de ses mesures sur les droits de douane, le secteur européen de la tech est secoué par des interrogations sur la souveraineté technologique. “La France et l’Europe doivent (…) aujourd’hui investir, innover. C’est très important, on doit regagner en compétitivité”, a martelé Véronique Torner, présidente du syndicat professionnel des entreprises du numérique Numeum, sur Radio Classique mercredi matin.La question de la dépendance aux outils numériques américains est renforcée par un écart massif de financements entre le Vieux Continent et les États-Unis, qui se maintient depuis les mesures protectionnistes de Donald Trump. “Le sujet de la souveraineté, qui n’était pas aussi important dans les discussions il y a encore un an ou deux ans, est devenu une priorité absolument stratégique”, pointe François Bitouzet. Un mois après le sommet Choose France, destiné à attirer les investissements étrangers dans l’Hexagone, et quatre mois après le sommet sur l’IA qui a réuni plusieurs chefs d’États et de gouvernements à Paris, Emmanuel Macron sera à VivaTech pour vanter “la souveraineté technologique européenne” face aux Etats-Unis et à la Chine, a précisé la présidence française.La journée de mercredi se conclura par un dîner à l’Elysée en présence de plusieurs personnalités dont la liste n’a pas été détaillée. Le Premier ministre François Bayrou fera lui une visite au salon jeudi après-midi.Plus de la moitié des start-up présentes à VivaTech sont françaises, ont fait savoir les organisateurs. 

Défense, santé, nucléaire: Londres à l’heure des choix budgétaires

Londres a distillé ces derniers jours des milliards de livres d’investissements pour les années à venir… restant dans la discrétion sur les coupes  inévitables dans les dépenses: la ministre des Finances Rachel Reeves dévoile mercredi ses choix budgétaires lors d’une présentation redoutée.Le gouvernement britannique va “investir dans la sécurité, la santé et l’économie” du pays, a déjà résumé Mme Reeves dans des déclarations publiées en amont de son discours, prévu en milieu de journée devant les députés britanniques.Après un passage en revue détaillé des dépenses et des recettes, amorcé dès le retour au pouvoir des travaillistes en juillet dernier, l’heure est venue d’annoncer, parmi les ministères, qui gagne et qui perd.Des hausses de budget pour la défense sont déjà actées. Londres prévoit de porter son budget militaire à 2,5% du produit intérieur brut (PIB) d’ici 2027, et jusqu’à 3% à horizon 2034, au détriment du budget dédié à l’aide internationale au développement. Le pays pourrait encore augmenter ces dépenses militaires.Le service public de santé (NHS), sous-financé depuis des années mais extrêmement coûteux, s’est quant à lui déjà vu promettre une hausse des dépenses courantes à court terme et pourrait bénéficier d’une généreuse rallonge jusqu’à 2030.- “Peu de marge” -Mais d’autres secteurs vont devoir se serrer la ceinture, comme “l’Intérieur, les Transports, les autorités locales, la police ou les prisons”, estime Joe Nellis, du cabinet de conseil MHA.Des coupes d’autant plus délicates que la Chancelière de l’Echiquier (titre officiel de Mme Reeves) a déjà tranché dans les dépenses à hauteur de plusieurs milliards de livres lors d’une présentation budgétaire en mars, rognant dans les aides pour les personnes handicapées ou les coûts de fonctionnement de l’administration centrale, réduits de 15%.Elle a en revanche accepté cette semaine de revenir sur la suppression d’une aide au chauffage universelle pour les retraités, décision impopulaire jusque dans son propre camp travailliste.”Il reste peu de marge de manÅ“uvre pour des coupes budgétaires indispensables”, prévient Kathleen Brooks, directrice de recherche pour XTB.Mais si la Chancelière vise l’équilibre des recettes et des dépenses de fonctionnement, elle s’est donné davantage de marge de manÅ“uvre sur l’investissement, s’autorisant à emprunter plus dans ce but grâce à un changement des règles budgétaires.Conséquence: une manne de 113 milliards de livres (134 milliards d’euros) supplémentaires sur cinq ans est venue s’ajouter aux près de 120 milliards annuels d’investissements déjà prévus.”Les investissements publics devraient être à des niveaux historiquement élevés dans les années à venir”, selon le très respecté Institut des études budgétaires (IFS). “Bien dépensé, cet argent devrait contribuer à la croissance et à de meilleurs services publics”, note-t-il.- Superordinateur à Edimbourg -L’exécutif prévoit d’investir 86 milliards de livres d’ici 2030 dans les sciences et technologies ou encore la défense, 30 milliards de livres pour le nucléaire (dont près de la moitié pour le projet de nouvelle centrale Sizewell C, porté par le groupe français EDF), mais aussi plus de 15 milliards pour les transports publics dans les régions urbaines d’Angleterre.Mme Reeves doit aussi annoncer l’octroi de 39 milliards de livres sur dix ans dans “un programme de logements abordables”, afin de “donner un coup de fouet” à la promesse travailliste de construire 1,5 million d’habitations.Est également prévu un investissement pouvant aller jusqu’à 750 millions dans un nouveau “superordinateur” national à Edimbourg.Le gouvernement du Premier ministre Keir Starmer, dont la popularité est en berne, espère que cela l’aidera à relancer une économie atone, pénalisée aussi par la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis.Le PIB du Royaume-Uni a progressé de 0,7% au premier trimestre, plus que prévu, mais les économistes préviennent que cela risque de ne pas durer.”Si la croissance ne se confirme pas, (Mme Reeves) devra soit réduire davantage les dépenses publiques, soit augmenter à nouveau les impôts” lors de son budget d’automne, prévient Joe Nellis.

Nintendo affirme avoir vendu 3,5 millions de consoles Switch 2 en 4 jours

Le géant japonais du jeu vidéo Nintendo a affirmé mercredi avoir vendu 3,5 millions d’unités de sa nouvelle console hybride Switch 2 à travers le monde en l’espace de quatre jours, après un lancement en fanfare le 5 juin.”Il s’agit d’un record pour une console Nintendo sur les quatre premiers jours” de sa commercialisation, a indiqué le groupe dans un communiqué.La Switch 2 avait fait l’objet d’une importante vague de précommandes, avec 2,2 millions de demandes sur la boutique en ligne Nintendo pour le seul Japon avant son lancement.L’engouement suscité avait conduit à l’annulation momentanée de certaines précommandes faute de stocks suffisants, notamment au Royaume-Uni.Malgré des prix beaucoup plus élevés, Nintendo prévoit d’écouler 15 millions de Switch 2 d’ici mars 2026, soit environ autant que la Switch durant sa première année de commercialisation.”La dynamique des ventes sera difficile à maintenir à long terme”, avertit cependant Darang Candra, du cabinet d’études de marché Niko Partners. “Il se pourrait que les consommateurs souhaitent acheter avant d’éventuelles hausses de prix dues à de possibles taxes douanières imposées par les États-Unis”, a-t-il déclaré à l’AFP.Les consoles destinées à l’Amérique du Nord sont principalement produites au Vietnam, frappé de surtaxes à 46%, actuellement suspendues jusqu’à début juillet.-“Maintenir l’engouement”-“Son succès à long terme dépendra de la capacité de Nintendo à maintenir l’engouement (du public) avec de nouveaux jeux” et à convaincre des joueurs occasionnels sur les marchés émergents comme le Moyen-Orient et les pays asiatiques hors Japon, ajoute M. Candra.Autre obstacle potentiel: des prix de vente jugés onéreux. La Switch 2 est vendue 469,99 euros en Europe (449,99 dollars aux États-Unis), alors que sa devancière avait été lancée à 329,99 euros. Des titres Switch 2 comme “Donkey Kong Bonanza” et “Mario Kart World” seront également plus chers.”Dans la gamme proposée se trouve le coffret Mario Kart World pour Switch 2, comprenant une console Switch 2 en japonais (disponible au Japon uniquement) et une version numérique de Mario Kart World sortie le même jour. Il s’agit d’une offre à prix abordable”, s’est défendu Nintendo mercredi.Nintendo espère égaler le succès fulgurant de la Switch: sortie en mars 2017, elle a été écoulée depuis à plus de 152 millions d’exemplaires, ce qui en fait la troisième console la plus vendue de tous les temps derrière la PlayStation 2 de Sony et la Nintendo DS. Mais après huit ans, les ventes s’étaient essoufflées (elles ont plongé de 22% en 2024-2025), la lassitude s’installant dans l’attente de sa nouvelle version.L’enjeu est énorme pour Nintendo: bien qu’il se diversifie dans les parcs à thème et films à succès, environ 90% de ses revenus proviennent de l’activité liée à sa console vedette. Comme la Switch originale, la nouvelle version est une console hybride – jouable aussi bien en déplacement que connectée à un téléviseur – mais disposant d’un écran plus grand, d’une mémoire huit fois supérieure et d’un micro intégré.De nouvelles fonctionnalités permettent aux utilisateurs de discuter en ligne et de partager temporairement une partie avec des amis, atout jugé crucial pour séduire des consommateurs habitués à regarder des jeux en streaming.

Au Royaume-Uni, l’ensoleillement record donne une récolte de fraises exceptionnelle

L’ensoleillement et les températures record du printemps au Royaume-Uni ont permis de cueillir des fraises exceptionnellement sucrées et charnues, ce qui réjouit les producteurs au moment où d’autres agriculteurs s’inquiètent, eux, pour la croissance de leurs récoltes.Selon James Miller, directeur commercial d’un des plus grands producteurs de fraises du pays, les journées ensoleillées et les nuits fraîches ont créé des conditions “parfaites” pour ces fruits.Le temps clément, en outre, a stimulé la pollinisation, qui améliore la qualité des fraises, a expliqué à l’AFP ce représentant du groupe agricole WB Chambers Farms.La récolte bat actuellement son plein dans l’une de ses fermes près de Dartford, dans le Kent (sud-est de l’Angleterre), où les fraisiers s’affaissent sous le poids des fruits mûrs, à l’abri dans les serres qui les protègent.”Je travaille dans le secteur des fruits rouges depuis 30 ans et c’est l’un des meilleurs printemps que j’ai pu voir, en termes de météo comme de récolte”, a confirmé Nick Marston, président de l’organisation British Berry Growers.Résultat, les baies sont “d’une taille et d’une saveur exceptionnelles”, a-t-il souligné.De début mars à fin mai, le Royaume-Uni a connu son printemps le plus chaud depuis le début des relevés des températures en 1884, a annoncé lundi l’agence météorologique Met office. Il s’agit également du printemps le plus ensoleillé et de l’un des plus secs dans l’histoire du pays, ce qui a “créé des conditions difficiles pour l’agriculture et les ressources en eau dans une grande partie” du Royaume-Uni. L’Angleterre, en particulier, a connu son printemps le plus sec depuis plus d’un siècle, suscitant les inquiétudes des producteurs de betteraves à sucre ou de pommes de terre.Pour limiter les volumes d’eau utilisés, un système d’irrigation goutte-à-goutte est directement installé au pied des fraisiers de la ferme de Dartford.Selon Nick Marston, les producteurs britanniques ont déjà vendu près de 21.600 tonnes de fraises depuis le début de la saison, soit 5.000 tonnes de plus qu’à la même période l’an dernier.Car en plus d’être de meilleure qualité grâce au soleil, les fraises sont arrivées en rayons dès avril, alors qu’elles sont généralement mûres au mois de mai.

Commerce: les négociateurs disent avoir trouvé un “cadre”, à Trump et Xi de le valider

Les négociateurs américains et chinois ont annoncé dans la nuit de mardi à mercredi s’être accordés sur un “cadre général” pour lisser leurs différends commerciaux, laissant le soin à leurs présidents respectifs de le valider.Il s’agit de l’épilogue de deux jours de réunions à Londres, jusque tard dans la soirée de mardi.”Les deux parties sont parvenues à un accord de principe sur un cadre général (…) et vont rendre compte de ce cadre général à leurs dirigeants respectifs”, a déclaré à la presse le représentant chinois au Commerce international Li Chenggang, vers minuit heure locale (23H00 GMT). “L’idée, c’est que nous allons rentrer, parler avec le président (américain Donald) Trump et nous assurer qu’il approuve. Ils (les Chinois) vont rentrer et parler au président Xi (Jinping) pour s’assurer qu’il approuve”, a décrit de son côté le ministre américain du Commerce Howard Lutnick. “Et si c’est le cas, nous allons mettre en oeuvre ce cadre général sur lequel nous avons durement travaillé ces deux derniers jours”, a-t-il ajouté. M. Lutnick s’est aussi dit convaincu que les tensions autour des exportations chinoises de terres rares seront “résolues” dans le cadre de cet accord, sans détailler son contenu. Les terres rares chinoises constituent un enjeu clef des négociations, les Etats-Unis souhaitant rétablir le rythme des expéditions de ces métaux stratégiques, actuellement bien plus bas “que celui considéré comme optimal par les entreprises”, avait souligné sur CNBC Kevin Hasset, principal conseiller économique de M. Trump.Ces matières premières sont cruciales pour les batteries électriques, les éoliennes ou encore les systèmes de défense (missiles, radars, satellites).La Chine attend de son côté que les Etats-Unis reconsidèrent certains contrôles aux exportations sur ses produits.- “Aussi vite que possible” -Le cycle de discussions de Londres visait à prolonger – et préserver – la trêve arrachée un mois plus tôt à Genève. Courant jusqu’en août, celle-ci avait amené les deux premières puissances économiques à réduire substantiellement leurs droits de douane respectifs pour une durée de 90 jours. Mais un nouvel accès de fièvre avait menacé à nouveau, après que Donald Trump eut accusé Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de désescalade signé à Genève.Puis l’Américain et son homologue chinois Xi Jinping se sont entretenus par téléphone la semaine dernière, un échange jugé positif par le locataire de la Maison Blanche.Le négociateur chinois Li Chenggang a affirmé mardi soir que les échanges avaient été à Londres “très professionnels, rationnels, approfondis et francs”.”Nous avançons aussi vite que possible”, a affirmé en parallèle le représentant au Commerce de la Maison Blanche (USTR) Jamieson Greer, qui s’est montré “positif” en dépit d’une relation avec la Chine qualifiée de “compliquée”.En Suisse, Washington avait accepté de ramener les droits de douane sur les produits chinois de 145% à 30%, en échange d’un mouvement similaire par Pékin de 125% à 10% sur les produits américains, pour 90 jours donc.Les conséquences de la guerre commerciale sont déjà tangibles, avec une baisse de 12,7% des exportations chinoises vers les Etats-Unis en mai par rapport à avril, selon les statistiques officielles de Pékin.Tout en travaillant à la normalisation des relations avec Washington, le gouvernement chinois s’est lancé dans des discussions avec ses autres partenaires pour constituer un front commun face aux Etats-Unis.

Les taxis manifestent à Bercy et appellent à bloquer les aéroports parisiens

Après une pause d’une semaine et demie, les hostilités reprennent mercredi du côté des taxis avec le blocage des aéroports parisiens (Charles de Gaulle et Orly) et une manifestation devant le ministère de l’Economie et des Finances.Dès mardi après-midi, une cinquantaine de taxis s’étaient installés à Bercy, protégés par des camions de police. “C’est peut-être le dernier espoir”, a lancé Fanny Perraud, taxi dans le Beaujolais, qui a déjà manifesté à Lyon.”On a prévu d’être nombreux à se faire entendre”, a ajouté Karine Yves, taxi de 52 ans, qui craint pour son activité avec la nouvelle convention de l’Assurance maladie pour le transport des malades en taxi.Une réunion doit avoir lieu mercredi matin au ministère de la Santé pour trouver une issue au conflit, mais en l’état, “on est partis sur un rapport de force pour que ce soit un blocage du pays”, a prévenu vendredi le secrétaire de la Fédération nationale du taxi (FNDT), Dominique Buisson.Il a également annoncé une reprise de la mobilisation jeudi à Pau, épicentre de la contestation en sa qualité de ville d’origine du Premier ministre François Bayrou.La réunion du 24 mai avec le Premier ministre avait ouvert un cycle de négociations entre le ministère de la Santé, celui des Transports et les organisations représentatives des taxis.- Economies -Celles-ci sont remontées contre la nouvelle convention de l’Assurance maladie régissant le transport des malades en taxi, censée entrer en vigueur le 1er octobre.Le nouveau système doit reposer sur une prise en charge de 13 euros par l’Assurance maladie, puis un tarif kilométrique. Mais les taxis craignent par exemple que les temps d’attente lorsque le patient est en consultation à l’hôpital ne soient plus rémunérés.Le chiffre d’affaires de certains artisans-taxis repose parfois aux deux tiers sur le transport des patients vers les hôpitaux ou à leurs rendez-vous médicaux, notamment dans les zones rurales ou les petites villes.Pour l’Assurance maladie, il s’agit d’économiser de l’argent en développant des plateformes de transports centralisant les demandes, pour rationaliser les allées et venues des taxis, permettre le transport partagé et éviter retours à vide ou longues périodes d’attente des véhicules.Entre 2019 et 2024, les dépenses de transport sanitaire ont explosé pour atteindre 6,74 milliards d’euros annuels, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, soit une augmentation de 45%.- Blocage du pays -Toute la deuxième quinzaine de mai, la profession a bloqué gares et aéroports ou occupé certains axes.A Paris, la contestation s’est concentrée boulevard Raspail, à deux pas du ministère des Transports. Dans le même temps, les taxis s’en sont pris aux chauffeurs VTC, accusés de concurrence déloyale et de pratiquer la maraude, ce qui leur est théoriquement interdit.Le gouvernement a répondu en affirmant qu’il allait accentuer les contrôles pour s’attaquer aux fraudeurs. Une célérité qui a mis en colère les chauffeurs VTC, reçus à leur tour le 3 juin au ministère des Transports. Ils ont eux aussi appelé à une semaine de mobilisation à partir de mardi.Les taxis réclament un moratoire sur le nombre de chauffeurs VTC et un gel des examens d’admission, en raison de l’afflux continu de chauffeurs sur les plateformes (Uber, Bolt…) qui tirent leurs revenus à la baisse.Mardi, ils étaient 2.000 à manifester à Paris et dans une dizaine de villes, selon Union-Indépendants, l’une des organisations qui les représente.

Nintendo affirme avoir vendu 3,5 millions de consoles Switch 2 dans le monde en 4 jours

Le géant japonais du jeu vidéo Nintendo a affirmé mercredi avoir vendu 3,5 millions d’unités de sa nouvelle console hybride Switch 2 à travers le monde en l’espace de quatre jours, après un lancement en fanfare le 5 juin.”Il s’agit d’un record pour une console Nintendo sur les quatre premiers jours” de sa commercialisation, indique le groupe dans un communiqué. Malgré des prix beaucoup plus élevés, Nintendo prévoit d’écouler 15 millions de Switch 2 d’ici mars 2026, soit environ autant que la Switch durant sa première année de commercialisation.La Switch 2 avait fait l’objet d’une importante vague de précommandes, avec 2,2 millions de demandes sur la boutique en ligne Nintendo pour le seul Japon.L’engouement suscité avait conduit à l’annulation momentanée de certaines précommandes faute de stocks suffisants, notamment au Royaume-Uni.Comme la Switch originale, la nouvelle version est une console hybride – jouable aussi bien en déplacement que connectée à un téléviseur – mais disposant d’un écran plus grand, d’une mémoire huit fois supérieure, d’un micro intégré et de manettes amovibles.De nouvelles fonctionnalités permettent aux utilisateurs de discuter en ligne et de partager temporairement une partie avec des amis, atout jugé crucial pour séduire des consommateurs habitués à regarder des jeux en streaming.Les prix de vente jugés onéreux ont été très discutés: la Switch 2 est vendue 469,99 euros en Europe (449,99 dollars aux États-Unis), alors que sa devancière avait été lancée à 329,99 euros. Des titres Switch 2 comme “Donkey Kong Bonanza” et “Mario Kart World” seront également plus chers.”Dans la gamme proposée se trouve le coffret Mario Kart World pour Switch 2, comprenant une console Switch 2 en japonais (disponible au Japon uniquement) et une version numérique de Mario Kart World sortie le même jour. Il s’agit d’une offre à prix abordable”, s’est défendu Nintendo mercredi.Nintendo espère égaler le succès fulgurant de la Switch: sortie en mars 2017, elle a été écoulée depuis à plus de 152 millions d’exemplaires, ce qui en fait la troisième console la plus vendue de tous les temps derrière la PlayStation 2 de Sony et la Nintendo DS. Mais après huit ans, les ventes s’étaient essoufflées (elles ont plongé de 22% en 2024-2025), la lassitude s’installant dans l’attente de sa nouvelle version.L’enjeu est énorme pour Nintendo: bien qu’il se diversifie dans les parcs à thème et films à succès, environ 90% de ses revenus proviennent de l’activité liée à sa console vedette. 

L’âge de la retraite revient doublement dans le débat

L’actualité voit double avec l’âge de la retraite cette semaine: c’est un des points urticants entre les partenaires sociaux du “conclave”, dans sa phase finale, et un volet clivant du futur rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR).Critiqué par les syndicats pour son mutisme au “conclave” jeudi dernier, le Medef a abattu une carte mardi soir: le principal représentant du patronat ne veut pas toucher à l’âge de départ à 64 ans.Cette annonce survient alors qu’il ne reste plus que trois journées de travail, ce mercredi, ce jeudi et le 17 juin, aux participants encore présents pour tenter de parvenir à un accord. Le but est d’arrondir les angles d’une réforme 2023 impopulaire – qui porte l’âge de départ de 62 à 64 ans – et de viser l’équilibre financier du régime des retraites à l’horizon 2030, alors qu’un déficit de 6,6 milliards d’euros s’annonce si aucune contre-mesure n’est prise.Ce conclave, qui a commencé le 27 février et devait à l’origine s’achever le 28 mai, a déjà connu son lot de portes qui claquent, avec les départs précoces de FO et la CGT, côté syndicats, et de l’U2P, côté patronat, pour les artisans.Il ne reste plus que cinq participants, Medef et CPME (petites et moyennes entreprises) pour le patronat, CFDT, CFTC et CFE-CGC côté salariés. – “Injustices” -Mais derrière sa position inflexible sur l’âge de départ, le Medef a relancé le jeu en se disant prêt à avancer “sur l’usure professionnelle” et à “faire en sorte que la maternité n’impacte pas le déroulement de carrières des femmes”.”La question de la maternité et de la pénibilité, c’est la première fois que le Medef en parle. S’il a pu avancer sur (ces sujets), on va pouvoir aussi parler de la question de l’âge”, a commenté Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, sur franceinfo TV.La CFDT veut “un bougé sur l’âge”, avec une “position de départ à 62 ans”, mais ce syndicat se sait “particulièrement attendu, depuis 20 ans”, sur “la pénibilité”, a martelé sa responsable.La proposition du Medef d’évoluer sur pénibilité et maternité, mais pas les 64 ans, “est light”, a jugé auprès de l’AFP Cyril Chabanier, numéro un de la CFTC, qui dit attendre la suite au “conclave”.François Hommeril, à la tête de la CFE-CGC, balance entre deux sentiments. “Est-ce qu’on ne laisserait pas de côté le sujet des 64 ans, pour essayer de réparer les injustices que cette réforme a créé ?”, s’interroge-t-il ainsi d’abord auprès de l’AFP. En ajoutant qu’il “ne valide pas” et ne validera “jamais les 64 ans”.La question de l’âge était déjà revenue dans le débat public par un biais surprise. Vendredi dernier, au lendemain d’une séance du “conclave”, plusieurs médias, dont l’AFP, ont eu connaissance d’une version de travail du rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR). – “66,5 ans en 2070” -Contrairement aux usages, ce texte, élaboré sous la houlette de Gilbert Cette, économiste et soutien d’Emmanuel Macron lors de la présidentielle 2017, ne se contente pas de lister les leviers possibles. Le pré-rapport flèche ainsi une option: repousser l’âge du départ à 64,3 ans en 2030, 65,9 ans en 2045 et 66,5 ans en 2070.Cette piste est la seule “expansive”, augmentant la production de richesse du pays, selon ce document, contrairement aux autres voies – accroître les cotisations salariales ou patronales ou peser sur le niveau des retraites – jugées “récessives”, freinant la production de richesses.Les syndicats sont logiquement vent debout. Cette projection en 2070, “c’est une peau de banane lancée aux discussions” du “conclave”, juge Marylise Léon, évoquant une “sortie prématurée d’un rapport” qui n’est pas définitif.La CGT entend “modifier” cette “synthèse pas acceptable”, a également insisté sur franceinfo TV la semaine dernière Sophie Binet, sa secrétaire générale. Ce texte sera soumis jeudi aux 41 membres du COR: des partenaires sociaux, parlementaires, associations familiales et de retraités, administrations et “personnalités qualifiées” (statisticiens, économistes, etc). Le COR parviendra-t-il à une rédaction consensuelle ?

Commerce: Pékin et Washington concluent leurs négociations londoniennes sur une note cordiale

Les négociateurs américains et chinois ont annoncé dans la nuit de mardi à mercredi s’être accordés sur un “cadre général” pour lisser leurs différends commerciaux, laissant le soin à leurs présidents respectifs de le valider.Il s’agit de l’épilogue de deux jours de réunion à Londres, qui se sont poursuivies jusque tard dans la soirée de mardi.”Les deux parties sont parvenues à un accord de principe sur un cadre général (…) et vont rendre compte de ce cadre général à leurs dirigeants respectifs”, a déclaré à la presse le représentant chinois au Commerce international Li Chenggang, vers minuit heure locale (23H00 GMT). “L’idée, c’est que nous allons rentrer, parler avec le président (américain Donald) Trump et nous assurer qu’il approuve. Ils (les Chinois) vont rentrer et parler au président Xi (Jinping) pour s’assurer qu’il approuve”, a décrit de son côté le ministre américain du Commerce Howard Lutnick. “Et si c’est le cas, nous allons mettre en oeuvre ce cadre général sur lequel nous avons durement travaillé ces deux derniers jours”, a-t-il ajouté. M. Lutnick s’est aussi dit convaincu que les tensions autour des exportations chinoises de terres rares seront “résolues” dans le cadre de cet accord. Les terres rares chinoises constituent un enjeu clef des négociations, les Etats-Unis souhaitant rétablir le rythme des expéditions de ces métaux stratégiques, actuellement bien plus bas “que celui considéré comme optimal par les entreprises”, a souligné sur CNBC Kevin Hasset, principal conseiller économique de M. Trump.Ces matières premières sont cruciales pour les batteries électriques, les éoliennes ou encore les systèmes de défense (missiles, radars, satellites).- “Aussi vite que possible” -Le cycle de discussions de Londres visait à prolonger la trêve arrachée un mois plus tôt à Genève. Courant jusqu’en août, celle-ci avait amené les deux premières puissances économiques à réduire substantiellement leurs droits de douane respectifs pour une durée de 90 jours. Mais un nouvel accès de fièvre avait menacé à nouveau, après que Donald Trump eut accusé Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de désescalade signé à Genève.Puis l’Américain et son homologue chinois Xi Jinping se sont entretenus par téléphone la semaine dernière, un échange jugé positif par le locataire de la Maison Blanche.Le négociateur chinois Li Chenggang a affirmé que les échanges à Londres avaient été “très professionnels, rationnels, approfondis et francs”.”Nous avançons aussi vite que possible”, avait dit de son côté le représentant au Commerce de la Maison Blanche (USTR) Jamieson Greer, qui s’est montré “positif” en dépit d’une relation avec la Chine qualifiée de “compliquée”.En Suisse, Washington avait accepté de ramener les droits de douane sur les produits chinois de 145% à 30%, en échange d’un mouvement similaire par Pékin de 125% à 10% sur les produits américains, pour 90 jours.Les conséquences de la guerre commerciale sont déjà tangibles, avec une baisse de 12,7% des exportations chinoises vers les Etats-Unis en mai par rapport à avril, selon les statistiques officielles de Pékin.Tout en travaillant à la normalisation des relations avec Washington, le gouvernement chinois s’est lancé dans des discussions avec ses autres partenaires pour constituer un front commun face aux Etats-Unis.