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STMicroelectronics précise sa transformation malgré la brouille entre coactionnaires français et italien

Le groupe franco-italien de composants électroniques STMicroelectronics a détaillé jeudi la poursuite de son plan de transformation de l’entreprise, avec “jusqu’à 2.800” départs volontaires à l’échelle mondiale, sur fond de passe d’armes entre Paris et Rome au sujet de son PDG.Au cÅ“ur d’une montée des tensions entre ses coactionnaires, la France et l’Italie, amorcée mercredi, le groupe a déroulé plusieurs points de son projet de “remodelage de son empreinte industrielle et de redimensionnement de sa base de coûts globale”. “Jusqu’à 2.800 personnes” pourraient ainsi être concernées par des départs à l’échelle mondiale sur une période de trois ans et “sur la base du volontariat”.Ces départs s’ajouteront à “l’attrition naturelle” des effectifs et “devraient intervenir principalement en 2026 et 2027″, a précisé STMicroelectronics. Le détail des pays et des sites concernés n’a pas encore été indiqué.En parallèle, l’entreprise aux 50.000 salariés dans le monde a indiqué qu’elle concentrerait ses investissements des prochaines années sur quelques modèles essentiels à la construction de semi-conducteurs, et mise sur l’intelligence artificielle (IA) pour augmenter la productivité de ses sites.”En nous concentrant sur des infrastructures de fabrication de pointe et sur les technologies +mainstream+ (les plus vendues, NDLR), nous continuerons à tirer parti de tous nos sites existants, avec des missions redéfinies pour certains d’entre eux afin de soutenir leurs succès à long terme”, a indiqué le PDG du groupe Jean-Marc Chéry, cité dans le communiqué. Les contours du projet, annoncé en octobre, ont commencé à se dessiner fin janvier, quand STMicroelectronics a indiqué prévoir des économies sur ses charges d’exploitation à hauteur de 300 à 360 millions de dollars (entre 288 et 345 millions d’euros) à l’horizon 2027.- Opposition franco-italienne -Ces annonces surviennent en parallèle d’une vive montée des tensions entre Rome et Paris. Les deux pays, qui détiennent conjointement 27,5% des parts du groupe, tiennent des positions diamétralement opposées sur la gouvernance de l’entreprise et son PDG. Nommé en 2018, renouvelé pour un mandat de trois ans en 2023, Jean-Marc Chéry a vu le ministre italien des Finances Giancarlo Giorgetti lui retirer son soutien, dans des propos rapportés mercredi par Bloomberg et confirmés par le gouvernement à l’AFP. Une prise de position en lien avec le refus du conseil de surveillance de l’entreprise de soutenir l’une des deux candidatures proposées par Rome pour intégrer cette instance interne, qualifié d'”incompréhensible, très grave et inacceptable”. Le directeur général de Bpifrance et président du conseil de surveillance de STMicroelectronics, Nicolas Dufourcq, s’est inscrit en faux : selon lui, ce rejet de la candidature de Marcello Sala n’est en rien le fait de la France, mais des membres indépendants. Le conseil de surveillance a réaffirmé son soutien à M. Chéry jeudi.Rome, en parallèle, ne dévie pas de sa position. L’Italie compte proposer à nouveau M. Sala, proche de la Première ministre Giorgia Meloni, pour le poste resté vacant. Jeudi, un autre ministre italien, Adolfo Urso, en charge des Entreprises, s’est rangé aux côtés de son collègue de l’exécutif. “C’est le moment de s’attaquer aux questions liées au développement industriel et donc aux investissements en Italie”, a martelé M. Urso, avant que le groupe n’annonce les détails de son plan de transformation. STMicroelectronics, qui a enregistré sur l’année 2024 une baisse de plus de 60% de son bénéfice, à 1,56 milliard de dollars (1,5 milliard d’euros), doit en parallèle faire face à une “class action”, ou action de groupe, lancée à l’été 2024 aux États-Unis. Dans sa plainte, un actionnaire reproche à Jean-Marc Chéry et au directeur financier du groupe, Lorenzo Grandi, d’avoir fourni “des déclarations extrêmement positives” avant la publication de mauvais résultats qui ont provoqué la chute du cours de Bourse.Le conseil de surveillance a qualifié de “fausses” les accusations portées contre les membres de la direction d’avoir vendu leurs actions avant publication des résultats. “Les ventes d’actions effectuées pendant la période d’interdiction de la société ont été réalisées par l’administrateur du plan d’actions de la société, par le biais d’une procédure automatique, afin de se conformer aux règles fiscales suisses”, a indiqué l’organe.Il assure ainsi que “la société dispose d’une bonne défense contre les allégations” à son encontre. 

Airbags Takata: Toyota et Mercedes vont aussi immobiliser des véhicules en France, selon le ministère des Transports

Les constructeurs automobiles Toyota et Mercedes vont devoir immobiliser à leur tour des milliers de véhicules en France pour changer leurs airbags, rendus dangereux par des composants défectueux, a indiqué jeudi le ministère français des Transports.Comme l’ont déjà fait Citroën et Volkswagen, Toyota et Mercedes vont notamment devoir identifier et rappeler “prochainement” vingt modèles commercialisés entre 2001 et 2018, en déconseillant à leur propriétaire de rouler tant que la réparation n’a pas été faite (une procédure appelée “stop drive”). Des populaires Toyota Yaris (produites entre 2001 et 2017) et Corolla (2001-2010) sont notamment concernées, ainsi que les Mercedes Classe A II produites entre 2004 et 2016 et Classe C II et III (2004-2016). Les airbags de 2,3 millions de véhicules restent encore à remplacer en métropole, a précisé le ministère dans un communiqué. Un porte-parole de Toyota a confirmé le lancement prochain d’une campagne de rappel en métropole après celle lancée outre-mer.Les propriétaires concernés doivent consulter le numéro d’identification de leur véhicule sur leur carte grise et vérifier sur le site internet des constructeurs.La situation des véhicules de la marque Chevrolet, plus rares sur les routes françaises, est également “sous surveillance particulière suite à des signalements”, a précisé le ministère dans un communiqué. Le scandale des airbags du fabricant japonais secoue le secteur de l’automobile depuis 2014: à cause d’un gaz qui vieillit mal, ces équipements de sécurité risquent d’exploser en projetant des pièces au visage des conducteurs. En France, 29 accidents liés à ces airbags ont été recensés, provoquant 11 décès outre-mer et un en métropole, selon le ministère des Transports. Le ministère des Transports oblige désormais les constructeurs automobiles à intensifier la recherche des véhicules encore équipés d’airbags dangereux, sous peine de lourdes sanctions financières, allant jusqu’à un million d’euros par jour de retard, selon un arrêté transmis à des concessionnaires le 7 avril et consulté par l’AFP.Les constructeurs doivent notamment “adresser un nouveau courrier à l’ensemble des propriétaires de véhicule concernés, leur demandant d’arrêter de conduire leur véhicule et de procéder au changement de leur airbag”, et mettre en place “un système d’information centralisé permettant un suivi des véhicules concernés” jusqu’au remplacement effectif de l’airbag.

Wall Street ouvre en nette baisse au lendemain d’un bond historique

La Bourse de New York a ouvert en nette baisse jeudi, au lendemain d’une envolée rarement égalée après la volte-face de Donald Trump sur les droits de douane, les investisseurs se montrant sur la réserve face aux nombreuses surtaxes toujours en vigueur.Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 1,64%, l’indice Nasdaq perdait 2,71% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 2,11%. La veille, les indices de référence de la place américaine s’étaient envolés, le Nasdaq ayant ainsi bondi de plus de 12%.

Chimie: Vencorex partiellement repris par son concurrent chinois Wanhua

“Un jour noir” pour la chimie française: la reprise de l’usine Vencorex, près de Grenoble, a été attribuée jeudi à son concurrent chinois Wanhua, qui ne gardera qu’une fraction de l’activité et des salariés.Le tribunal de commerce de Lyon a jugé “irrecevable” un projet de reprise en coopérative par des salariés, qui aurait permis de sauvegarder davantage de postes et de garder ce “fleuron” de la chimie dans le giron français.”On est déçu, en colère”, a réagi Séverine Dejoux, élue CGT et porteuse du projet coopératif, lors d’une conférence de presse sur le site de Pont-de-Claix. “La France a échoué collectivement”, a renchéri Olivier Six, un entrepreneur local engagé dans cette alternative.Exprimant des “regrets” face à une “terrible nouvelle”, des élus de tous bords ont également critiqué une décision symbolisant, selon eux, la “perte de souveraineté de la France”. Le cabinet du ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a toutefois assuré avoir “sécurisé” des approvisionnements alternatifs pour les filières nucléaire et spatiale qui, à l’instar de Framatome ou Ariane, utilisent les sels produits par Vencorex, et “circonscrit autant que possible” les risques de défaillances en cascade dans le secteur.Soulignant l’interconnexion des entreprises de la chimie, salariés et élus locaux avaient demandé une nationalisation temporaire de Vencorex après son placement en redressement judiciaire en septembre. Le Premier ministre François Bayrou avait refusé au motif que son activité n’était “pas viable”.A l’automne, le concurrent chinois de Vencorex, Wanhua avait proposé une reprise partielle de l’usine via sa filiale hongroise BorsodChem. Contre 1,2 million d’euros, il s’est engagé à maintenir une cinquantaine d’emplois sur les 450 que comptait le groupe initialement et à investir 19 millions d’euros sur le site d’ici 2027.C’est cette offre que le tribunal de commerce de Lyon a validé jeudi.- “Le travail commence” -“Ce jugement vient conforter un projet industriel ambitieux structuré depuis plus de six mois, et marque le point de départ d’un nouvel avenir pour ce site stratégique de la chimie française”, s’est réjoui Wanhua dans un communiqué. “Nous avons désormais un objectif clair : redonner toute la dynamique au site de Pont-de-Claix, dans une logique d’excellence industrielle et d’ancrage territorial. Le travail commence maintenant”, a déclaré Dr Howard Ding, Président de Wanhua Performance Chemicals.Le projet concurrent, baptisé CIRCEI (Coopérative industrielle de relance Chimie Electrochimie Isocyanate) et bâti en quelques semaines a bénéficié d’une forte mobilisation locale mais le tribunal a estimé que ses financements n’étaient “pas réunis”.Les porteurs avaient demandé un délai de quatre semaines pour boucler leur dossier. Or, “la trésorerie ne permet pas de garantir la mise en sécurité du site au-delà de 15 jours”, relève le tribunal.”Le temps nous a manqué”, a déploré Christophe Ferrari, président divers gauche de la métropole de Grenoble. “C’est un jour sombre, un jour noir”, et “profondément du gâchis”, a-t-il poursuivi, visiblement ému, en reprochant au gouvernement d’avoir pensé que le site n’avait “pas d’avenir”.- “Vencorex bradé” -La Région Auvergne-Rhône-Alpes, qui s’était déclarée prête, à l’instar d’autres collectivités, à participer financièrement au projet de SCIC, a pris “acte de cette décision, avec le regret de voir ce fleuron industriel passer sous pavillon étranger”. “C’est la mise au chômage de centaines de familles et la perte de notre souveraineté”, a aussi écrit la député écologiste Cyrielle Chatelain sur le réseau Bluesky.La France Insoumise a pour sa part accusé le gouvernement de ne pas avoir fait assez pour sauver Vencorex. “Vencorex bradé à Wanhua, son concurrent. C’est le savoir-faire français liquidé”, a réagi sur X son leader Jean-Luc Mélenchon, qui s’était rendu sur le site en soutien aux salariés. “Terrible symbole du démantèlement de notre industrie et du renoncement de Macron !””Quelle terrible nouvelle, à mille lieux des annonces sur la souveraineté industrielle de la France”, a renchéri son lieutenant, le député LFI Manuel Bompard, toujours sur X.  

Comment le marché de la dette américaine a fait reculer Trump sur ses droits de douane

La guerre commerciale a fait trembler le marché de la dette publique américaine, jusqu’à faire reculer Donald Trump sur une partie des droits de douane colossaux qu’il imposait à beaucoup de ses partenaires commerciaux, selon des sources de marché interrogées par l’AFP.”C’est la vente éclair de bons du Trésor américain ces derniers jours qui a finalement poussé Donald Trump à reculer sur sa stratégie commerciale”, affirme Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank, évoquant une “ligne rouge” franchie, “une pression telle qu’elle est devenue insupportable – même pour Trump”.”Je surveillais le marché des obligations”, a lui-même reconnu le président américain, ajoutant avoir constaté que ses surtaxes douanières “effrayaient un peu” les investisseurs.De quoi parle-t-on ?Du marché des obligations, où s’échangent ces emprunts effectués par un pays ou un autre, sur un horizon de remboursement qui peut aller jusqu’à trente ans.Plus les obligations d’un pays sont recherchées par les investisseurs, plus leur taux d’intérêt va baisser. Ils cherchent en revanche à être mieux rémunérés lorsqu’ils jugent la dette d’un État plus risquée, ce qui fait monter le taux des obligations, appelé aussi “rendement”.Les bons du Trésor américain ont enregistré de grands mouvements dans les deux sens depuis l’annonce le mercredi 2 avril de l’offensive protectionniste de la Maison Blanche.Ils ont d’abord été plébiscités en pleine débâcle boursière, offrant la sécurité d’un rendement garanti pour les investisseurs.”Lors de telles périodes, il est courant que les investisseurs vendent des actions et achètent des obligations d’État, considérées comme des actifs refuges”, explique Hal Cook, analyste chez Hargreaves Lansdown.Les taux ont donc logiquement baissé les premiers jours, le rendement de l’emprunt public américain à 10 ans tombant jusqu’à 3,88% le 4 avril, et jusqu’à 4,30% pour celui à 30 ans.Mais ces derniers jours, le mouvement s’était inversé, les investisseurs se débarrassant au contraire de leurs emprunts publics américain.Le rendement du même emprunt à 10 ans a ainsi remonté mercredi jusqu’à près de 4,5%, une hausse extrêmement forte, et surprenante quand les investisseurs cherchent des couvertures contre le risque. Le taux à 30 ans, lui, a même dépassé les 4,9% mercredi.Pourquoi cette forte remontée?L’une des explications avancées par les analystes est celle de l’abandon de positions, les investisseurs vendant des obligations pour essuyer leurs pertes sur d’autres marchés.Les emprunts publics s’imposent comme premier choix de délestage “étant typiquement l’actif le plus liquide”, c’est-à-dire le plus facile à vendre rapidement, “que détiennent les grands investisseurs”, note Hal Cook.Mais il juge également “possible que l’incertitude concernant la future politique commerciale et de dépenses des États-Unis soit également une partie de la raison” de la fuite des investisseurs.Le spectre d’une récession américaine, en conséquence des droits de douane, vient aussi influencer la situation: les taux d’emprunts longs, comme les obligations à échéance 10 ou 30 ans, dépendent “des perspectives de croissance et d’inflation”, affirme Aurélien Buffault, gérant obligataire de Delubac AM.Les taux d’intérêt à court terme (pour les emprunts d’échéance deux ans ou moins) sont, eux, liés aux anticipations de baisse ou de hausse de taux de la Banque centrale américaine (Fed). Mais difficile aujourd’hui de prédire si la Fed va augmenter ses taux en raison du risque d’inflation lié aux droits de douane, ou les baisser en raison du risque de ralentissement économique dû à ces mêmes droits de douane.Qu’est ce que cela signifie ?Après la volte-face de Donald Trump mercredi, le taux d’emprunt américain à 10 ans a une nouvelle fois changé de direction: il est cette fois retombé autour des 4,3%.Mais pour plusieurs analystes, il y a une remise en question du statut traditionnel des titres de dette américaine comme valeur refuge en temps de crise.A l’heure où les experts économiques s’interrogent sur les vraies intentions de Donald Trump dans sa guerre commerciale, “le marché a perdu confiance dans les actifs américains”, qu’il “vend activement”, juge même George Saravelos, de la Deutsche Bank.Le dollar perdait d’ailleurs encore du terrain jeudi, notamment face à l’euro.Le ministre des Finances américain Scott Bessent a affirmé mercredi sur Fox Business que la tension des taux obligataires était certes “inconfortable”, mais n’avait “rien de systémique”.Phénomène technique et temporaire ou “vote de défiance plus large envers la dette souveraine américaine”? Pour Stephen Innes, de SPI AM, “peu importe” car la conclusion reste la même: l’ancien mode de fonctionnement consistant à acheter du dollar et des obligations en temps de crise “ne fonctionne plus”.

STMicroelectronics: le conseil de surveillance soutient le PDG renié par Rome

La joute se poursuit au sein du groupe de puces électroniques STMicroelectronics, où le conseil de surveillance a officiellement renouvelé jeudi son soutien au PDG, désavoué la veille par l’Italie, co-actionnaire avec la France d’une partie de l’entreprise. “Le conseil de surveillance exprime son soutien renouvelé à Jean-Marc Chéry (…) et à l’équipe de direction, notamment dans leur capacité à exécuter la transformation dans une période difficile pour l’industrie des semiconducteurs”, a indiqué l’instance dans un communiqué publié dans la matinée. Une réaction directe aux propos du ministre italien des Finances, Giancarlo Giorgetti. Par sa voix, Rome, qui détient avec la France 27,5% des parts du groupe, a retiré mercredi son soutien au président du directoire et directeur général.Le ministre italien des Entreprise Adolfo Urso a indiqué jeudi partager la position de M. Giorgetti.Cette montée des tensions survient sur fond de renouvellement de deux postes au sein du conseil de surveillance, chargé du contrôle de la gouvernance du groupe.Le conseil a accepté mardi la candidature de Simonetta Acri mais a rejeté celle de Marcello Sala, directeur général du département économique du ministère des Finances italien.La décision, qualifiée d'”incompréhensible, très grave et inacceptable” par le ministre italien, n’a pas fait bouger Rome de sa ligne. “Le ministère des Finances évalue ses options” à la suite du rejet de cette candidature, a précisé M. Giorgetti mercredi. L’Italie compte proposer à nouveau M. Sala, proche de la Première ministre Giorgia Meloni. Si Adolfo Urso a affirmé que Rome continuerait à travailler “en pleine communion d’intentions” avec ses homologues et que Bercy a assuré mercredi à l’AFP que le dialogue était maintenu entre les deux pays, les co-actionnaires semblent divisés sur plusieurs points essentiels relatifs à la gouvernance. Nicolas Dufourcq, directeur général de la banque publique d’investissment Bpifrance et président du conseil de surveillance de STMicroelectronics, a tenté de faire entendre la position française mercredi.Dans une déclaration écrite transmise à plusieurs médias dont l’AFP, il a souligné que le rejet de la candidature de M. Sala n’était en rien le fait des représentants de la France. Selon lui, le refus émane d’administrateurs indépendants, qui partagent les huit postes du conseil de surveillance avec les représentants français et italiens.- Class action -Le front ouvert entre Rome et Paris se refermera-t-il avec cette déclaration de confiance exprimée par le conseil de surveillance ? Outre ces tensions internes, le groupe doit faire face à d’importants défis financiers, et l’Italie s’inquiète d’un manque d’investissements sur son territoire. “C’est le moment de s’attaquer aux questions liées au développement industriel et donc aux investissements en Italie, en décidant comment procéder dans les prochains mois pour inverser ce que nous pouvons définir comme un plan incliné à notre désavantage”, a martelé M. Urso jeudi.Le groupe est aussi visé par une plainte déposée aux Etats-Unis à l’été 2024 en vue d’une “class action”, ou action de groupe.Un actionnaire a reproché à Jean-Marc Chéry et au directeur financier du groupe, Lorenzo Grandi, d’avoir fourni des informations et “des déclarations extrêmement positives” aux investisseurs avant la publication de mauvais résultats qui ont provoqué la baisse du cours de bourse.Le conseil de surveillance a qualifié de “fausses” les accusations portées contre les membres de la direction d’avoir vendu leurs actions avant publication des résultats. “Les ventes d’actions effectuées pendant la période d’interdiction de la société ont été réalisées par l’administrateur du plan d’actions de la société, par le biais d’une procédure automatique, afin de se conformer aux règles fiscales suisses”, a indiqué l’organe.Il assure ainsi que “la société dispose d’une bonne défense contre les allégations” portées à son encontre. En parallèle, le groupe a amorcé fin 2024 l’élaboration d’un plan d’économies et envisage de réduire ses charges d’exploitation pour un montant compris entre 300 et 600 millions de dollars (entre 288 et 345 millions d’euros).Fin janvier, STMicroelectronics avait annoncé une chute de 63% de son bénéfice annuel, tombé à 1,56 milliard de dollars (1,5 milliard d’euros), après plusieurs trimestres de recul accéléré de sa rentabilité.

L214 amène des cadavres de porcelets devant un Leclerc parisien

Une vingtaine de militants de l’association de défense des animaux L214 se sont postés jeudi devant un magasin E. Leclerc du XIXe arrondissement de Paris en exposant des cadavres de porcelets pour protester contre les conditions d’élevage dans des établissements fournissant le distributeur.Deux enquêtes ont été ouvertes en Bretagne mi-mars après le dépôt de plaintes de L214 pour maltraitance animale dans huit élevages porcins à la suite d’une enquête menée par l’association.Les photos et vidéos alors diffusées montrent notamment des cadavres de porcelets en état de décomposition avancée, abandonnés au milieu des animaux.Ambre Bernard, chargée de campagne contre l’élevage intensif, dénonce aussi la coupe systématique des queues des porcelets sans anesthésie, le meulage systématique de leurs dents mais aussi le “claquage” au sol ou au mur utilisé pour tuer les porcelets jugés “non économiquement viables”. Ces procédés sont autorisés seulement en dernier recours et s’ils ne sont pas systématiques.Kermené, filiale de l’enseigne E.Leclerc spécialisée dans la transformation de produits carnés, avait indiqué “vérifier ces informations afin de prendre toutes les mesures nécessaires”, y compris l’arrêt de la collaboration avec les éleveurs concernés si ces faits “inacceptables” sont “avérés”.L214 a depuis mené plusieurs actions devant des magasins E. Leclerc partout en France mais avec seulement tractage et collage d’autocollants. Celle de jeudi a été “la plus difficile” pour les militants, qui se sont relayés pour porter les cadavres sur des morceaux de caillebotis en plastique, sur lesquels évoluent les cochons dans les élevages, affirme Ambre Bernard.”Je suis carnivore, je mange de la viande mais il y a des façons de traiter les animaux, ils ont le droit d’être bien traités”, déclare à l’AFP Mélanie, cliente de 36 ans qui n’a pas souhaité donner son nom. “Touchée” par la vision des cadavres de porcelets, elle a signé la pétition que les militants ont présentée devant le magasin, après s’être assurée que celle-ci ne visait pas à “interdire” la viande.

La pause de Trump sur les droits de douane est un “répit”, estime le Premier ministre canadien

Le Premier ministre canadien Mark Carney a qualifié la pause du président Trump sur les droits de douane mondiaux de “répit” et a déclaré qu’Ottawa entamerait des négociations avec Washington sur “une nouvelle relation économique et de sécurité” après les élections fin avril.”La pause sur les tarifs douaniers réciproques annoncée par le président Trump est un répit pour l’économie mondiale”, a posté Carney sur son compte X, après l’annonce du président américain d’une pause de 90 jours sur les droits de douane imposés à la plupart des pays, à l’exception de la Chine.”Comme le président Trump et moi-même en avons convenu, le président américain et le Premier ministre canadien entameront des négociations sur une nouvelle relation économique et de sécurité immédiatement après l’élection fédérale” du 28 avril, a-t-il poursuivi. M. Carney, qui a succédé le mois dernier à Justin Trudeau en tant que Premier ministre, est membre du parti libéral, dont la victoire est largement attendue. Partenaire commercial majeur des Etats-Unis, le Canada a été relativement épargné par la dernière salve de taxes douanières tous azimuts de Washington.Mais des précédentes mesures de l’administration Trump, portant les droits de douane à 25% sur l’ensemble des exportations de son voisin – à l’exception des produits énergétiques, taxés à 10% – sont toujours en vigueur. Le Canada a riposté en imposant des droits de douane de 25% sur certaines exportations américaines.Mercredi, M. Trump a déclaré qu’il était possible de conclure des accords commerciaux avec tous les pays, ce qui, selon M. Carney, pourrait “entraîner une restructuration fondamentale du système commercial mondial”. “Dans ce contexte, le Canada doit également continuer à approfondir ses relations avec les partenaires commerciaux qui partagent nos valeurs, notamment l’échange libre et ouvert de biens, de services et d’idées”, a conclu le Premier ministre canadien. 

Droits de douane: des démocrates soupçonnent Trump de possible délit d’initié

Donald Trump a-t-il commis un délit d’initié ? Plusieurs élus démocrates ont émis des soupçons, estimant que le président américain avait peut-être, en encourageant à acheter des actions juste avant son revirement spectaculaire sur les droits de douane, illégalement manipulé les marchés.”Les proches de Donald Trump profitent-ils illégalement de ces énormes fluctuations du marché boursier par le biais de délits d’initiés ?”, a interrogé le sénateur démocrate de Californie Adam Schiff sur son compte X mercredi.  “Le Congrès doit savoir”, a-t-il ajouté, appelant à une enquête parlementaire. “Le président des États-Unis participe littéralement à la plus grande manipulation de marché au monde”, ont affirmé de leur côté les élus démocrates de la commission des services financiers de la Chambre des représentants, également sur X.Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, le président américain a écrit mercredi sur TruthSocial, quelques minutes après l’ouverture de Wall Street, “C’EST LE MOMENT D’ACHETER”.Quelques heures plus tard, il annonçait une suspension pour 90 jours des droits de douane supplémentaires à l’encontre de dizaines de pays, à l’exception de la Chine, provoquant un rebond boursier historique.Après plusieurs jours d’effondrement, l’indice Dow Jones a fini mercredi en hausse de 7,87%, sa plus forte progression depuis 2008, et l’indice Nasdaq de 12,16%, du jamais-vu depuis 2001.Un juriste spécialiste en éthique a lui aussi estimé qu’il y avait matière à enquête.”Les présidents ne sont pas des conseillers en investissement”, a écrit sur X Richard Painter, professeur en droit et ancien avocat chargé de l’éthique à la Maison Blanche sous George W. Bush. “Ce scénario pourrait exposer le président à des accusations de manipulation du marché”, a-t-il déclaré sur la chaîne NBC. La Maison Blanche a affirmé que Donald Trump n’avait voulu que “rassurer”. “Il est de la responsabilité du président des États-Unis de rassurer les marchés et les Américains sur leur sécurité économique face à l’alarmisme permanent des médias”, a déclaré au Washington Post Kush Desai, porte-parole de la Maison Blanche.Une vidéo postée sur X par Margo Martin, conseillère à la communication de la Maison Blanche, montre le président américain recevant Charles Schwab, fondateur et co-président du gestionnaire d’actifs éponyme, dans le bureau ovale mercredi, à une heure non précisée.”Voici Charles Schwab”, a déclaré Trump, présentant le milliardaire de 87 ans à des champions de courses automobiles. “Ce n’est pas seulement une entreprise, c’est en fait un individu ! Et il a gagné 2,5 milliards (de dollars) aujourd’hui”, a-t-il lancé sur un ton léger.  Donald Trump a par ailleurs signé son post sur Truth des lettres “DJT”, qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L’action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67%.

La Bourse de Paris célèbre la suspension des droits de douane de Trump

La Bourse de Paris s’envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine.Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l’indice vedette CAC 40, s’envolait (+5,36%), s’établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%.A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%.Donald Trump a annoncé mercredi dans une spectaculaire volte-face qu’il allait ramener provisoirement à 10% les droits de douane imposés à la plupart des pays, si ces derniers n’ont pas riposté, à l’exception notable de la Chine.”Les investisseurs espèrent que cette trêve de 90 jours donnera aux pays le temps de renégocier, de réorganiser les chaînes d’approvisionnement et d’atténuer le choc” des droits de douane, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.”C’est fondamentalement positif – que les droits de douane soient finalement appliqués ou non”, poursuit-elle, “mais il ne faut pas encore sabrer le champagne”.Face à la Chine, les Etats-Unis s’enfoncent dans une guerre commerciale qui enfle de plus en plus. Donald Trump a annoncé mercredi durcir les surtaxes visant Pékin en raison d’un supposé “manque de respect”, les portant à un niveau vertigineux de 125%, contre 104% auparavant.Les incertitudes devraient ainsi “persister”, même si le rebond actuel “repose sur des bases solides”, affirme Mme Ozkardeskaya.Les bancaires au beau fixeTrès attaquées lors de la débâcle boursière des derniers jours, les valeurs bancaires caracolent désormais en tête avec le retour de l’appétit des investisseurs pour le risque.Elles sont aussi portées par la stabilisation des taux d’emprunts longs des Etats après une flambée massive, un phénomène favorable à leurs marges.Société Générale s’envolait de 9,14% à 37,50 euros, BNP Paribas décollait de 9,60% à 69,90 euros et Crédit agricole de 5,18% à 15,75 euros vers 10H30 heure de Paris.L’industrie surfe sur la vagueLa suspension des droits de douane de Donald Trump a aussi apporté un soulagement immédiat aux valeurs industrielles, l’aéronautique en tête, un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis étant lié au secteur.Airbus flambait ainsi de 7,57% à 143,58 euros, Dassault Aviation gagnait 3,69% à 292,60 euros.Les entreprises de matériaux de constructions profitent aussi de la dynamique, avec ArcelorMittal qui s’envolait de 7,99% à 23,65 euros, et Saint-Gobain de 9,48% à 83,82 euros.