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L’Irak signe un accord avec GE VERNOVA pour la production de 24.000 mégawatts d’électricité

L’Irak a signé mercredi un mémorandum d’entente avec le géant de l’énergie américain GE VERNOVA pour des centrales électriques au gaz et la production de 24.000 mégawatts d’électricité, au moment où le pays tente de diversifier ses sources d’énergie.”C’est le projet le plus grand et le plus moderne de l’histoire de l’Irak, avec la possibilité d’obtenir des financements extérieurs de banques internationales”, s’est félicité un communiqué des services du Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani.L’annonce intervient en marge d’une visite en Irak, pays aux immenses richesses pétrolières, d’une délégation commerciale des Etats-Unis avec 60 entreprises du secteur privé, plus grande initiative de ce genre emmenée par la Chambre de commerce américaine.”Fiers de voir les compagnies américaines GE Vernova et UGT Renewables signer des accords d’une valeur de plusieurs milliards de dollars (…) pour répondre aux besoins énergétiques de l’Irak”, a réagi sur X l’ambassade des Etats-Unis à Bagdad.L’annonce intervient aussi alors que l’Irak cherche à préserver l’équilibre entre son partenariat avec Washington et son alliance avec l’influent voisin iranien, qui joue un rôle clé dans la production électrique irakienne.L’accord avec GE VERNOVA “comprend des projets de centrales électriques à Cycle Combiné Gaz d’une capacité d’environ 24.000 mégawatts (MW)”, selon le communiqué irakien qui ne donne pas plus de détails.Pays riche en pétrole, mais ravagé par des décennies de conflits, des politiques publiques défaillantes, des infrastructures en déliquescence et une corruption endémique, l’Irak et ses 46 millions d’habitants vivent au rythme de délestages électriques quotidiens.- “Opportunités, pétrole, gaz”  -Mercredi, les autorités irakiennes ont signé un mémorandum d’entente avec le groupe UGT Renewables pour un projet d’énergie solaire d’une capacité de 3.000 MW, selon le communiqué du gouvernement irakien.Cet accord comprend également la modernisation des lignes de transport et de distribution électriques et le développement de 1000 kilomètres de nouvelles lignes à haute tension.Visant l’autosuffisance, les autorités irakiennes ont enchaîné la signature d’accords portant sur des méga-projets énergétiques qui doivent encore se concrétiser.Si Bagdad veut diversifier ses sources d’énergie, c’est que les centrales irakiennes sont actuellement ultra-dépendantes des importations de gaz iranien.Or Téhéran suspend régulièrement son approvisionnement, aggravant les délestages en Irak.Washington a aussi récemment fait savoir à Bagdad qu’il attendait des “progrès rapides” pour éliminer “tous les achats de gaz naturel iranien”.Et l’administration de Donald Trump n’a pas renouvelé le 8 mars une dérogation accordée à l’Irak pour acheter de l’électricité à Téhéran, en dépit des sanctions américaines contre l’Iran.”Nous pensons pouvoir rivaliser avec n’importe qui, si les conditions sont équitables. Les entreprises américaines souhaitent s’engager dans des projets de diversification énergétique et économique” a indiqué Steve Lutes, un responsable de la Chambre de commerce américaine, interrogé par l’AFP à Bagdad.”Il existe de nombreuses opportunités dans les secteurs pétrolier et gazier et nous voulons que les entreprises américaines les poursuivent”, a dit ce responsable, qui dirige la délégation d’entreprises américaines en visite dans la capitale irakienne.- “Indépendance énergétique” -Pour mettre fin à ses coupures d’électricité quotidiennes, l’Irak doit produire environ 55.000 MW durant les pics de consommation.La production électrique s’élève aujourd’hui à 16.000 MW, selon des chiffres officiels.Pour affronter les pics de consommation estivaux, le ministère de l’Electricité ambitionne de dépasser les 27.000 MW cet été, quand les délestages se multiplient, suite à des températures caniculaires avec des pointes qui frôlent les 50 degrés Celsius.”Le gouvernement irakien a élaboré des plans pour garantir son indépendance énergétique et répondre à la demande de la population pour une électricité stable et non interrompue”, a indiqué à l’AFP le conseiller du Premier ministre pour les Affaires étrangères Farhad Alaaldin.”L’Irak est une terre d’opportunité pour les grandes entreprises qui peuvent y opérer et y investir”, a-t-il dit.Selon des statistiques officielles américaines, le “volume total des marchandises” échangées avec l’Irak s’élevait à 9,1 milliards de dollars en 2024, incluant des exportations américaines vers l’Irak d’environ 1,7 milliard de dollars.Les accords signés mercredi interviennent en pleine crainte d’une récession mondiale, en raison des droits de douane massifs imposés par Donald Trump et qui menacent de faire chavirer l’économie mondiale. Les importations irakiennes ont été visées par des droits de douane de 39%.

Perrier: l’appellation “eau minérale naturelle” en jeu après l’avis “défavorable” d’experts

Perrier pourra-t-il garder l’appellation “eau minérale naturelle”? Des hydrogéologues mandatés par la préfecture du Gard ont rendu un “avis défavorable” pour la production de la célèbre eau sous cette dénomination, a-t-on appris mercredi lors de l’audition du directeur général de Nestlé au Sénat.Ce rapport d’experts doit contribuer à nourrir la décision de la préfecture et de l’Agence régionale de santé sur le renouvellement de l’autorisation d’exploitation de la source de Vergèze (Gard) sous l’appellation eau minérale.”Je viens de prendre connaissance de l’avis défavorable rendu par les hydrogéologues et de leurs recommandations concernant la poursuite de l’exploitation des puits pour la production d’eau minérale naturelle”, a annoncé Laurent Freixe devant la commission d’enquête sénatoriale sur les eaux en bouteille, ajoutant que “Nestlé Waters [était] en désaccord avec certaines des conclusions de ce rapport”.Le rapporteur de la commission, Alexandre Ouizille (PS), a ensuite lu un extrait du rapport qui indique que les hydrogéologues ont émis “un avis sanitaire défavorable pour une exploitation en tant qu’eau minérale naturelle”.Pour être étiquetée eau minérale naturelle, la pureté de l’eau doit être garantie à l’émergence et celle-ci ne doit pas subir de traitement qui modifie la flore microbienne de l’eau.La filiale eaux du géant suisse fait l’objet d’une polémique concernant son usage, par le passé, de traitements de désinfection de ses eaux, non dangereux mais interdits pour les eaux minérales.Le rapporteur s’est étonné que les dirigeantes de Nestlé Waters, Muriel Lienau, et Nestlé France, Sophie Dubois, aient assuré lors d’auditions précédentes que “toutes les eaux” de l’entreprise étaient “pures à la source”.Le groupe a remplacé ces traitements par une microfiltration dans le cadre d’un plan de transformation validé par le gouvernement, mais les seuils de filtration retenus font débat quant à leur caractère désinfectant ou non, ce qui ferait aussi perdre à l’eau son appellation “minérale naturelle”.Tout au long de la commission d’enquête, au cours de laquelle plus d’une centaine de personnes, dont trois ministres, ont été auditionnées, Nestlé a défendu la conformité de sa microfiltration.- “Rassurer sur l’avenir” -“Les conclusions des hydrogéologues doivent être intégrées par les autorités régionales et rien n’a été encore décidé”, a indiqué M. Freixe mercredi. “Mais le message que je veux [faire] passer très clairement, c’est que nous souhaitons continuer à opérer dans la conformité, quel que soit le scénario”.Les hydrogéologues “donnent des perspectives ou des pistes pour améliorer la qualité de la ressource”, a-t-il affirmé, précisant que Nestlé Waters n’avait pas encore eu de “discussion approfondie” à ce sujet mais que le groupe était “prêt” à prendre les mesures nécessaires.La direction de Nestlé Waters a dans la foulée tenu une conférence de presse, indiquant avoir reçu ce rapport de plus de 150 pages “il y a trois jours”.”Il reconnaît d’abord la stabilité chimique de tous les forages, mais il pointe l’évidence de déviations microbiologiques très ponctuelles et, sur cette base, il émet un avis défavorable”, a déclaré Muriel Lienau, depuis Vergèze où elle est allée présenter le rapport “aux équipes et les rassurer sur l’avenir”.”Nous nous tenons bien sûr à disposition de l’ARS d’Occitanie et des préfets du Gard pour comprendre les suites qu’ils entendent donner à cet avis, afin de pouvoir envisager de notre côté l’adaptation de la stratégie industrielle de notre site de Vergèze”, a-t-elle ajouté, indiquant ne pas connaître la date de décision, mais réitérant la “conviction que ces forages [étaient] conformes à la classification +eau minérale naturelle+”.L’ARS avait invité en août Nestlé Waters à “s’interroger” sur un autre “usage alimentaire” de son site de conditionnement de Perrier.Le groupe a lancé récemment la marque Maison Perrier, qui ne s’appelle pas “eau minérale” et peut donc faire l’objet de traitements de désinfection.Devant les sénateurs mercredi, le DG de Nestlé a par ailleurs annoncé le lancement d’une “revue interne en France sur ses pratiques passées”.”Au nom du groupe Nestlé, je souhaite réitérer mes plus sincères regrets pour cette situation du passé”, a-t-il dit.Les sénateurs s’étaient plusieurs fois étonnés de l’absence d’enquête interne.Le DG de Nestlé a enfin assuré que le groupe ne comptait pas sortir de l’activité des eaux: “nous croyons au potentiel de cette activité. Nous cherchons un partenaire, mais il n’est en aucune sorte question d’une vente à 100% et de sortir de l’activité, absolument pas”.

La Bourse de Paris ploie sous l’escalade de la guerre commerciale

La Bourse de Paris a fortement reculé mercredi, plombée par une nouvelle escalade de la guerre commerciale entre Washington et Pékin, qui a annoncé des mesures de rétorsion après l’entrée en vigueur de nouvelles surtaxes américaines s’appliquant à soixante pays.Le CAC 40 a cédé 237,40 points, soit 3,34%, à 6.863,02 points, tombant à son plus bas niveau depuis novembre 2023. La veille, l’indice vedette parisien avait rebondi de 2,5% à 7.100,42 points.Depuis le début du mois d’avril, le CAC 40 cède 11,91%.”Nous vivons un changement de régime économique dont personne ne connaît encore l’issue. Les marchés craignent une croissance mondiale plus faible, une inflation plus élevée et des bénéfices moins importants pour les entreprises”, résume Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de Tikehau Capital.La Chine a annoncé mercredi qu’elle allait porter ses surtaxes de rétorsion contre les produits américains à 84%, et non à 34% comme initialement prévu, ce qui constitue une nouvelle escalade dans la guerre commerciale entre Pékin et Washington.Cette annonce suit l’entrée en vigueur, mercredi également, d’une nouvelle salve de droits de douane à l’importation par le président américain Donald Trump, dont un taux monumental pour la Chine, portant le total des taxes à 104% pour ce pays.”Les deux premières économies mondiales sont désormais coincées dans une guerre commerciale, et aucune des deux nations ne semble prête à céder”, note Susannah Streeter, responsable des marchés financiers, Hargreaves Lansdown. “Le monde attend de savoir quel côté pliera en premier”.Concernant l’Union européenne, les nouveaux droits de douane imposés par le président américain atteignent 20%.Dans ce contexte, côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français a atteint 3,39% en clôture, au même niveau que la veille.Le luxe en première ligne et Stellantis en chute libreLes poids lourds du luxe, dominants dans l’indice CAC 40 et très exposés au marché chinois, ont fléchi face à l’escalade des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.LVMH, leader mondial du secteur et première capitalisation boursière française, a cédé 4,12% à 498,40 euros et Kering 5,42% à 156,92 euros.Hermès a perdu 0,80% à 2.222,00 euros.Le groupe automobile Stellantis, très exposé, lui, aux Etats-Unis, a cédé 5,38% à 7,78 euros.Sanofi craint des droits de douaneLe français Sanofi a dévissé de 6,89% à 86,76 euros.Le secteur pharmaceutique, au deuxième rang du commerce mondial après l’électronique, échappe pour le moment aux surtaxes, mais Donald Trump a promis “très bientôt” des droits de douane sur les produits pharmaceutiques.L’Italie retire son soutien au patron de STMicroelectronicsLe fabricant franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics a avancé de 3,37% à 16,68 euros.Le gouvernement italien a retiré son soutien au patron du groupe et à son équipe de direction, a déclaré mercredi le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti, cité par l’agence Bloomberg et dont les propos ont été confirmés par ses services à l’AFP.

Droits de douane: les marchés financiers emportés par la nouvelle escalade commerciale

La guerre commerciale s’aggrave et les marchés encaissent: après une riposte de Pékin aux droits de douane de Donald Trump mercredi, les Bourses pâtissent de l’incertitude, tandis que le dollar et la dette américaine sont délaissés par les investisseurs, signe de la perte de confiance dans la première économie mondiale.En Europe, les marchés boursiers ont franchement reculé. Paris a perdu 3,34%, Francfort 3,00%, après avoir tous deux cédé  plus de 4% durant la séance. Londres a lâché 2,92% et Milan 2,75%.A Wall Street, les indices subissaient de forts mouvements, oscillant entre nets reculs et rebonds. Vers 16H00 GMT, l’indice élargi S&P 500 perdait 0,29% et le Dow Jones 0,43%. Le Nasdaq prenait 0,37%. L’indice de volatilité VIX, surnommé indice de la peur, évolue au dessus des 50 points, à des niveaux jamais vus depuis la pandémie de Covid-19.”Nous vivons un changement de régime économique dont personne ne connaît encore l’issue. Les marchés craignent une croissance américaine et mondiale plus faible, une inflation plus élevée et des bénéfices moins importants pour les entreprises”, résume Raphaël Thuin.La Chine a annoncé mercredi qu’elle allait porter ses surtaxes de rétorsion contre les produits américains à 84%, et non à 34% comme initialement prévu, ce qui constitue une nouvelle escalade dans la guerre commerciale entre Pékin et Washington.Cette annonce suit l’entrée en vigueur, mercredi également,  d’une nouvelle salve de droits de douane à l’importation par le président américain Donald Trump, dont un taux monumental pour la Chine, portant le total des taxes à 104%.Autre victime de l’escalade commerciale: le pétrole, dont les prix s’enfoncent mercredi, les investisseurs prévoyant moins de croissance dans le monde et donc une demande moindre d’or noir.Vers 15H50 GMT, le Brent de la mer du Nord dévissait de 3,86% à 60,39 dollars le baril, quand son équivalent américain, le WTI, plongeait de 4,11% à 57,13 dollars le baril.Dette américaine et dollar massivement délaissésSigne de la perte de confiance dans la première économie mondiale, les obligations d’État américaines, fractions de dettes publiques détenues par des investisseurs, étaient délaissées, ce qui fait bondir leurs taux d’intérêt.Le taux d’intérêt à 10 ans des bons du Trésor grimpait à 4,44% vers 15H50 GMT, contre 4,29% mardi en clôture. Sur trente ans, il passait de 4,73% la veille à 4,90%.”L’incertitude entourant la politique américaine pousse les investisseurs à exiger une prime de risque plus élevée”, explique Paul Diggle, économiste en chef d’Aberdeen.Ce mouvement est peu commun: les obligations d’État sont souvent plébiscitées en période d’incertitude car perçues comme plus sûres, avec un rendement garanti pour les investisseurs. La dette allemande, référence en Europe, continuait d’ailleurs à jouer ce rôle, avec un taux d’intérêt à dix ans à 2,58%, contre 2,62% la veille en clôture.Mais désormais, “le marché a perdu confiance dans les actifs américains”, selon George Saravelos, de la Deutsche Bank.Le dollar en pâtissait lui aussi. Vers 15H40 GMT, la monnaie américaine chutait de 0,85% par rapport à l’euro, à 1,1064 dollar. Il reculait également de 0,53% contre le franc suisse, et de 0,89% vis-à-vis du yen japonais, qui profitent de leur statut de valeurs refuge.La monnaie chinoise, le yuan, reculait également. Le yuan onshore, qui s’échange sur le marché intérieur, baissait de 0,15% à 7,3494 yuans pour un dollar, après être tombé à un plus bas depuis décembre 2007 face au billet vert, à 7,3505 yuans pour un dollar.Autre valeur refuge plébiscitée, les achats d’or grimpaient mercredi, l’once d’or gagnant 3,31% à 3.082,07 dollars vers 15H40 GMT.La santé pourrait être cibléeLe secteur pharmaceutique, au deuxième rang du commerce mondial après l’électronique, échappe pour l’heure aux surtaxes, mais Donald Trump a promis “très bientôt” des droits de douane sur les produits pharmaceutiques.A la Bourse de Londres, les laboratoires AstraZeneca et GSK ont cédé respectivement 6,82% et de 5,71%. A Francfort, Fresenius a perdu 5,28%. Novartis 6,41% et Roche 6,79%. A Paris, le français Sanofi a dévissé de 6,89% et le groupe franco-autrichien Valneva de 5,50%.Le groupe pharmaceutique danois Novo Nordisk, connu notamment pour son traitement anti-obésité Wegovy, a chuté de 6,93% à la Bourse de Copenhague. 

La guerre commerciale mondiale est déclarée

Assaut des Etats-Unis, riposte massive de la Chine, réplique plus sophistiquée de l’Europe: la guerre commerciale est bel et bien déclarée mercredi, et Donald Trump appelle à “rester cool” pendant que l’économie mondialisée vacille sur ses fondations.Alors que selon certains économistes l’Amérique, chantre historique du libre-échange, est devenue dans la nuit le pays doté des plus hautes barrières douanières au monde, le président américain a assuré sur son réseau Truth Social que “tout allait bien se passer” et  invité à profiter de la baisse des Bourses pour “acheter”.Les places européennes ont clôturé en fort recul, le pétrole dégringolait comme à chaque fois que l’activité mondiale est menacée d’un coup de frein, et Wall Street évoluait après l’ouverture en ordre dispersé.Les analystes suivent aussi avec nervosité des ventes massives de bons du Trésor américains.Les Etats-Unis ont commencé à 04H00 GMT à prélever des surtaxes douanières sur les produits de 60 partenaires commerciaux, avec un traitement particulièrement brutal de la Chine, visée désormais par de nouveaux droits cumulés de 104%.Pour donner une idée plus concrète de ce coup de massue douanier: UBS Investment Research, dans une analyse largement répercutée par la presse américaine, a calculé que le prix d’un iPhone de type 16 Pro Max 256 GB, assemblé en Chine, pourrait passer de 1.199 à 1.549 dollars. Une hausse de 29%.Donald Trump, malgré les critiques qui s’élèvent jusque parmi ses proches alliés tels qu’Elon Musk, assure avoir trouvé la recette pour, à la fois, résorber le déficit commercial, assainir les finances publiques et relocaliser de nombreuses activités industrielles.La Chine a répliqué du tac-au-tac, annonçant mercredi qu’elle porterait ses surtaxes de rétorsion contre les produits américains à 84%, et non pas à 34% comme initialement prévu, à partir de jeudi à 12H01 heure chinoise (04H01 GMT).”Nous continuerons à prendre des mesures fermes et vigoureuses pour sauvegarder nos droits et intérêts légitimes”, a prévenu un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois. Le ministre américain des Finances, Scott Bessent, a averti les autres partenaires commerciaux que suivre la voie chinoise serait “suicidaire”, au moment où Donald Trump assure, avec la vulgarité dont il est parfois capable, que de nombreux dirigeants étrangers lui “lèchent le cul” pour négocier des accords commerciaux “sur mesure”.- Soja, riz -Visée depuis mi-mars par des droits de douane américains de 25% sur l’acier et l’aluminium, et, depuis mercredi, par une taxe de 20% sur l’ensemble de ses marchandises, l’Union européenne a adopté mercredi ses premières mesures de riposte, contre plus 20 milliards d’euros de marchandises “made in USA”.La liste, peaufinée depuis des semaines, comporte des produits agricoles comme le soja, la volaille, le riz. Elle prévoit également des droits allant jusqu’à 25% sur le bois, les motos, des produits plastiques et des équipements électriques.D’autres mesures européennes pourraient être révélées la semaine prochaine.Bruxelles s’est toutefois dite prête à suspendre ses droits de douane “à tout moment” en cas d’accord “juste et équilibré” avec Washington.Le futur chancelier allemand, Friedrich Merz, a défendu “une réponse européenne commune”, soucieux du sort d’une industrie nationale en crise et fortement concurrencée par la Chine.Cette guerre commerciale mondiale fait craindre une envolée de l’inflation et une chute de la consommation et de la croissance.Elle pourrait, si elle se prolonge, bouleverser la mondialisation telle qu’on la connaît, avec ses chaînes de production éclatées sur de nombreux pays et ses porte-conteneurs géants, chargés de T-shirts bon marché ou de composants électroniques perfectionnés.Et que dire des risques d’escalade diplomatique entre les deux premières puissances mondiales, dont la relation était déjà tendue? La Chine a appelé mercredi ses citoyens à la “prudence” face aux “risques” potentiels d’un voyage touristique aux Etats-Unis.La crainte d’un cycle sans fin de représailles pousse déjà certaines banques centrales à tenter de sauver les meubles. Celle de Nouvelle-Zélande a réduit ses taux d’intérêt de 25 points de base à 3,5%. La Banque centrale indienne a elle abaissé ses taux d’intérêt à 6%. Les craintes sur le commerce mondial ont poussé l’Italie à diviser par deux mercredi sa prévision de croissance pour 2025, à 0,6%. En France, elle devrait plafonner à 0,5%, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui tablait jusqu’à présent sur 0,8%.burs-aue/cyb

La constellation satellite d’Amazon va enfin prendre forme

Le géant américain de la vente en ligne Amazon s’apprête à lancer mercredi les premiers satellites de sa constellation Kuiper, qui vise à proposer une connexion internet très haut débit depuis l’espace et concurrencer Starlink d’Elon Musk.Les 27 premiers satellites de ce réseau, devant en compter à terme plus de 3.200, vont être lancés depuis la côte est américaine à bord d’une fusée Atlas V du groupe United Launch Alliance (ULA), qui regroupe Boeing et Lockheed Martin.Le décollage doit se tenir à compter de 19H00 locales (23H00GMT) depuis Cap Canaveral en Floride, a indiqué ULA, qui avait déjà assuré à l’automne 2023 le lancement de deux prototypes de satellites pour Amazon.Ces satellites seront lancés à plusieurs centaines de kilomètres au-dessus de la Terre, où ils poseront les jalons de la constellation “Projet Kuiper”, un projet aux multiples enjeux commerciaux et technologiques mais aussi géopolitiques.Avec ce réseau de satellites opérant en orbite basse, l’entreprise Amazon du multimilliardaire Jeff Bezos ambitionne de proposer un accès internet à très haut débit à des particuliers, entreprises et acteurs gouvernementaux à tout point du globe, y compris dans des zones reculées et sur des terrains de guerre ou sinistrés.Un service qui devrait être mis en route courant 2025, a précisé Amazon. Son coût n’a pas encore été dévoilé, mais l’entreprise a assuré le vouloir “accessible” et en accord avec la recette qui a fait son succès: les prix cassés.- Longueur d’avance -Une promesse qui n’est pas sans rappeler celle de son concurrent Elon Musk. Avec sa constellation Starlink, l’homme le plus riche du monde domine ce marché en plein essor et dispose, comme dans le domaine des fusées où les deux Américains se font concurrence, d’une bonne longueur d’avance.Mise en route il y a déjà plusieurs années, Starlink dit disposer aujourd’hui de plus de 6.750 satellites en orbite et revendique plus de 5 millions d’abonnés.Ses services ont notamment été déployés ces dernières années sur les terrains de catastrophes naturelles, comme en septembre 2023 lors d’un séisme au Maroc, ou plus récemment après les incendies de janvier à Los Angeles. Mais aussi sur le front en Ukraine. Contrairement aux services de télécommunication satellitaire traditionnels qui reposent sur des engins moins nombreux et situés à plus de 35.000 km de la Terre, en orbite géostationnaire, ceux proposés par Elon Musk et bientôt Jeff Bezos fonctionnent en orbite basse, ce qui leur permet des échanges de données bien plus rapides.Et, leur architecture – des satellites communiquant avec des antennes au sol mobiles – permet de couvrir des zones où “le coût, la complexité et la géographie” rendent “difficile l’installation de solutions de connectivité traditionnelles basées au sol”, explique Amazon. Ce qui représente une part importante du globe, et… un marché tout aussi large dont l’entreprise espère devenir l’un des acteurs clés.- Souveraineté – Afin de rattraper son retard sur la concurrence, Amazon compte ainsi multiplier dans les prochains mois et années ses lancements de satellites, avec plus 80 vols commandés auprès de diverses entreprises spatiales dont ULA, mais aussi Blue Origin, la société spatiale de Jeff Bezos et même SpaceX, celle d’Elon Musk.Ces milliers de satellites seront progressivement dispatchés sur l’orbite terrestre basse, un espace déjà occupé par les engins de Starlink et mais aussi ceux d’un nombre grandissant d’acteurs, dont l’opérateur européen Eutelsat, qui a fusionné en 2023 avec OneWeb ou encore la Chine avec sa constellation Guowang.Une concurrence qui devrait continuer à croître et présente divers enjeux notamment en matière de sécurité dans l’espace, ces milliers de satellites faisant craindre un encombrement de l’orbite terrestre basse et de possibles collisions, mais aussi des perturbations des observations astronomiques.Et soulève également des questions de souveraineté. En la matière, le rôle politique accru joué par Elon Musk, devenu premier conseiller de Donald Trump, a récemment relancé les débats sur la nécessité de ne pas laisser le domaine de l’espace aux seules mains d’acteurs privés.Après avoir jeté le doute sur l’avenir du réseau Starlink en Ukraine, pourtant essentiel aux communications militaires, le richissime entrepreneur a assuré en mars qu’il maintiendrait son service, “malgré tous (s)es désaccords avec la politique de l’Ukraine”.

Wall Street en ordre dispersé au premier jour des nouveaux droits de douane américains

La Bourse de New York évolue en ordre dispersé mercredi à mi journée, quelque peu soulagée par les déclarations du ministre américain des Finances sur les droits de douane, malgré l’entrée en vigueur de la nouvelle vague de surtaxes imposées par Washington aux produits de dizaines de partenaires commerciaux et la réplique chinoise.Vers 14H15 GMT, le Dow Jones reculait de 0,10%, l’indice Nasdaq avançait de 1,14% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,35%.Quelques minutes après l’ouverture, les indices américains ont brièvement bondi après les propos de Donald Trump qui a assuré “tout va bien se passer” et que “c’est le moment d’acheter”, sur son réseau social Truth.”Les marchés (sont) désorientés dans le brouillard de la guerre commerciale”, écrit dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.D’un côté, le ministre américain des Finances Scott Bessent a assuré mercredi que les droits de douane imposés par Washington et effectifs depuis mercredi sont un “plafond” dès lors que les autres pays ne répliqueront pas.De l’autre, M. Bessent a estimé qu’il serait “suicidaire” pour les autres pays de se rapprocher de la Chine d’un point de vue commercial pour tenter de contrebalancer les effets des surtaxes américaines.La Chine a annoncé mercredi une hausse massive de ses droits de douane sur les produits américains, en représailles aux surtaxes instaurées par Washington, alimentant une nouvelle panique sur les marchés mondiaux et la crainte d’une guerre commerciale sans fin.Cette nouvelle escalade entre les deux grandes puissances mondiales est survenue quelques heures après l’entrée en vigueur à 04H00 GMT d’une nouvelle salve de droits de douane américains pour 60 pays. En ajoutant celles qui étaient déjà entrées en vigueur depuis janvier, le total des surtaxes atteint désormais 104% pour les produits “Made in China”, ce qui revient à en doubler les prix. Ce cycle de représailles, qui fait craindre une envolée de l’inflation et une chute de la consommation et de la croissance mondiale, fait souffler un nouveau vent de panique sur la majorité des marchés boursiers.”La situation générale des droits de douane est négative pour les actions”, résume auprès de l’AFP Karl Haeling, de LBBW.”Le plus gros problème est la volonté de l’administration Trump de poursuivre cette lutte commerciale d’une manière très perturbatrice”, estime l’analyste.En parallèle, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est nettement tendu, grimpant jusqu’à 4,50%, contre 4,29% à la clôture mardi. Vers 14H00 GMT, il s’établissait à 4,35%.Les bons du Trésor “n’ont plus le statut de valeur refuge” alors que “les acheteurs étrangers perdent confiance dans les Etats-Unis”, estime Karl Haeling.Pour Lawrence Gillum, de LPL Financial, “l’inflation statique, la patience de la Fed, les boycotts potentiels des acheteurs étrangers, le désendettement des fonds spéculatifs” font partie des raisons expliquant la hausse des rendements des bons du Trésor américain.Au tableau des valeurs, les laboratoires pharmaceutiques, à l’instar de Eli Lilly (-3,28%) et Pfizer (-2,77%), reculaient après que Donald Trump a promis mardi d’imposer “très bientôt” des droits de douane sur les produits pharmaceutiques, au deuxième rang du commerce mondial.Le géant de la grande distribution Walmart était recherché (+4,60%) malgré l’annonce d’une révision à la baisse de ses prévisions de bénéfice pour le premier trimestre en raison des incertitudes économiques entourant les droits de douane.La compagnie aérienne américaine Delta Air Lines grimpait (+7,27%) après avoir publié mercredi des résultats pour le premier trimestre conformes aux attentes des analystes, revoyant toutefois ses prévisions à la baisse pour le deuxième trimestre face à “un environnement de croissance ralentie”.

Peter Navarro, “Mr. Droits de douane” de Trump vilipendé par Musk

L’économiste américain Peter Navarro, architecte de la guerre douanière lancée par la Maison Blanche et publiquement qualifié de “crétin” par Elon Musk, est un fidèle de Donald Trump, qu’il a défendu jusqu’en prison. L’un des rares conseillers du premier mandat du président républicain à faire toujours partie de son cercle rapproché, Peter Navarro a contribué à façonner la doctrine protectionniste de Washington, notamment vis-à-vis de la Chine.Dès 2006, cet économiste formé à Harvard avait rassemblé ses idées dans un livre au ton guerrier, “The Coming China Wars” (“Les prochaines guerres de Chine”, non traduit). En 2011, un autre ouvrage qu’il a co-signé, “Death by China” arguait que Pékin violait le principe du commerce équitable en subventionnant illégalement ses exportations et en manipulant sa monnaie. La presse américaine a révélé que Peter Navarro, également professeur émérite à l’Université de Californie à Irvine, citait dans des livres un expert apparemment inventé de toutes pièces, Ron Vara, dont le nom est un anagramme du sien. Ces révélations ont été reprises mardi par Elon Musk, furieux des propos de Navarro sur le manque de pièces américaines dans les automobiles Tesla, dont il est propriétaire. “Navarro devrait demander à ce faux expert qu’il a inventé, Ron Vara”, a posté Musk sur son réseau X, traitant le conseiller de “crétin” et affirmant que, de tous les constructeurs, Tesla était celui avec “le plus de contenu américain”.- “Tenace” -Conseiller au commerce de Donald Trump pendant la campagne présidentielle de 2016, puis directeur du Bureau du commerce et de la politique manufacturière du président républicain, Navarro penche depuis longtemps pour des droits de douane imposés à tous les pays sans distinction.Pourfendeur des traités de libre-échange, il a poussé M. Trump à renégocier notamment ceux entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique (Aléna, remplacé en 2020 par l’Aceum) et entre les Etats-Unis et la Corée du Sud.Il a également vigoureusement défendu les taxes imposées sur les importations américaines d’acier et d’aluminium sous le premier mandat du milliardaire, qui ont refait surface depuis son retour au pouvoir en janvier. “Au cours de mon premier mandat, rares sont ceux qui ont été plus efficaces ou tenaces que Peter pour faire respecter mes deux règles sacrées: achetez américain, embauchez américain”, a salué Donald Trump en décembre dernier.”Il m’a aidé à renégocier des accords commerciaux injustes […] et a mis en place chacune de mes actions douanières et commerciales RAPIDEMENT”, a-t-il ajouté au moment de renommer à ses côtés son fidèle conseiller économique, alors récemment sorti de prison.- Passage en prison -En janvier 2024, M. Navarro avait en effet été condamné à quatre mois d’emprisonnement pour avoir refusé de répondre à une convocation et de fournir des documents à la commission de la Chambre des représentants qui enquêtait sur l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021. Avant de se constituer prisonnier, il avait dénoncé “l’instrumentalisation partisane du système judiciaire”, fustigeant “des foutus démocrates et des gens qui détestent Trump”.”Ils m’ont condamné, ils m’ont emprisonné. Mais devinez quoi! Ils ne m’ont pas brisé. Et ils ne briseront jamais Donald Trump”, avait-il lancé après sa libération, en juillet dernier.Fils d’un père saxophoniste et d’une mère secrétaire, il a d’abord été affilié au Parti démocrate. En 1992, il brigue la mairie de San Diego (Californie), échouant de peu face à la candidate républicaine.En 1996, il tente de se faire élire à la Chambre des représentants, et s’incline à nouveau face à un concurrent républicain. 

Droits de douane: une “guerre tarifaire néfaste pour tout le monde”, prévient le ministre français du Commerce extérieur

Une “guerre tarifaire” est “néfaste pour tout le monde”, a prévenu mercredi le ministre français délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, en visite en Indonésie, appelant à “continuer le travail de la dialogue” avec Washington.”Nous n’avons jamais souhaité une escalade dans l’augmentation des droits de douane. Nous pensons qu’une guerre tarifaire est néfaste pour tout le monde”, a déclaré le ministre français lors d’un point presse à l’issue d’une visite de deux jours à Jakarta. Le ministre poursuivra sa tournée jeudi aux Philippines, au Vietnam et l’achèvera dimanche au Japon.”Nous devons continuer sous la compétence de la Commission européenne le travail de dialogue et de négociation avec l’administration américaine pour arriver vers l’agenda le plus posiifif possible”, a-t-il encore martelé.”C’est toujours ce que nous avons défendu tout en disant que s’il devait y avoir des mesures de riposte face à une non volonté de désescalade, l’Europe devra savoir le faire. Mais ça n’a jamais été notre agenda et cela ne le sera jamais”, a encore indiqué M. Saint-Martin.Mardi, le président français Emmanuel Macron avait émis l’espoir que son homologue américain, Donald Trump, “revienne sur sa décision” sur les droits de douane imposés au reste du monde, et notamment à l’Union européenne.Pour M. Saint-Martin, venu préparer la visite d’Etat d’Emmanuel Macron fin mai dans le vaste archipel, la France et l’Indonésie “ont un avenir en commun avec des visions stratégiques qui convergent, autour de grandes thématique comme l’énergie, les transports ou l’agriculture”.La France, a-t-il poursuivi, “démontre tout l’intérêt qu’elle porte à son partenaire indonésien, depuis des années” mais aussi tout rédemment “depuis l’arrivée du nouveau président” Prabowo Subianto, au pouvoir depuis octobre dernier.