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En Syrie, la sécheresse menace la récolte de blé

Face à une sécheresse sans précédent qui menace plus de 16 millions de Syriens d’insécurité alimentaire selon l’ONU, les autorités syriennes et l’administration autonome kurde se disputent l’achat d’une mauvaise récolte de blé cette année.”Le pays n’a pas connu de conditions climatiques aussi défavorables depuis 60 ans”, affirme à l’AFP Haya Abou Assaf, assistante du représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en Syrie.Selon elle, quelque “75% des zones cultivées” en Syrie ont été affectées, dont “environ 2,5 millions d’hectares de blé touchés par les conditions climatiques sévères”.”Le déficit dans la production de blé va atteindre entre 2,5 et 2,7 millions de tonnes, ce qui place 16,3 millions de personnes en danger d’insécurité alimentaire en Syrie cette année”, avertit la responsable onusienne.Avant le début de la guerre civile en 2011, la Syrie était autosuffisante en blé, la production atteignant en moyenne 4,1 millions de tonnes par an. Mais avec l’extension des violences, la production a drastiquement diminué.Le pouvoir de Bachar al-Assad, renversé en décembre par une coalition islamiste, importait notamment du blé de Russie, son allié. Les nouvelles autorités islamistes, qui l’ont renversé en décembre, tentent de diversifier les sources et ont reçu en janvier 500 tonnes de farine de blé d’Ukraine, en conflit armé avec Moscou.- Compétition -Pour encourager les agriculteurs à livrer leurs récoltes, le ministère de l’Économie a fixé mercredi le prix d’achat de la tonne de blé entre 290 et 320 dollars, selon la qualité, ajoutant une prime incitative de 130 dollars, sur décision du président par intérim Ahmad al-Chareh.Dans le nord-est de la Syrie, l’administration autonome kurde, qui contrôle de vastes étendues de terres fertiles, a fixé le prix de la tonne de blé à 420 dollars, qui comprend une prime incitative de 70 dollars.L’an dernier, le pouvoir de Bachar al-Assad achetait la tonne à 350 dollars, contre 310 dollars dans les zones kurdes.L’administration kurde est en négociation avec le pouvoir central pour mettre en oeuvre un accord signé en mars, visant à intégrer à l’Etat syrien les institutions sous son contrôle.Le ministère syrien de l’Agriculture prévoit qu’entre 300.000 et 350.000 tonnes soient récoltées dans les zones sous son contrôle cette année.”L’autosuffisance n’est pas atteinte, mais (..) nous oeuvrons à assurer la sécurité alimentaire en important du blé de l’extérieur”, a souligné le directeur de l’Organisation générale des céréales, Hasan Othman à la télévision syrienne.- “La pauvreté et la faim” -Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), en 2024, la production nationale de blé ne couvrait que 65% des besoins du pays.En février dernier, le PNUD estimait que neuf Syriens sur 10 vivaient dans la pauvreté et faisaient face à l’insécurité alimentaire.A Amouda, dans les zones contrôlées par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, Jamshid Hassou inspecte son champ de 200 hectares, frottant les épis entre ses mains.”Nous avons fait beaucoup d’efforts pour cultiver du blé irrigué en raison du faible niveau des précipitations” dit cet homme de 65 ans selon lequel la production a diminué de moitié.Selon la responsable de la FAO, en raison d’un court hiver et de pluies moins abondantes, les niveaux d’eau ont connu “une baisse très importante par rapport aux années précédentes, ce qui est très inquiétant”.”Nos indicateurs montrent qu’environ 95% du blé en culture pluviale a été endommagé et affecté, tandis que le blé irrigué devrait produire 30 à 40% de moins que la moyenne”, explique Haya Abou Assaf.Jamshid Hassou, qui travaille comme agriculteur depuis quatre décennies, a été contraint de pomper à une profondeur de plus de 160 mètres pour atteindre les eaux souterraines afin d’irriguer son champ.”Sans soutien, nous abandonnerons l’agriculture et ne pourrons pas continuer”, prévient-t-il. “Les gens souffriront de la pauvreté et de la faim”.

A Maracaibo, la capitale pétrolière du Venezuela, on fore pour l’eau

“A Maracaibo, on est prêt pour l’apocalypse”, dit une blague souvent répétée par ses habitants. Jadis florissante, la capitale pétrolière vénézuélienne, ébranlée par la crise, s’est habituée à vivre avec les coupures d’eau et de courant, comme avec les pénuries d’essence.Résidences, écoles, commerces, églises ou centres de santé creusent désormais pour construire des puits et pallier le manque d’eau. Prix: entre 1.000 et 6.000 dollars. Une somme énorme dans ce pays où le revenu minimum avoisine les 200 dollars par mois. Manuel Palmar sourit chaque fois qu’il ouvre le robinet et voit un puissant jet d’eau en sortir. “C’est une bénédiction!”, affirme à l’AFP ce comptable de 34 ans qui s’est réuni avec ses voisins pour construire un puits il y a quatre ans.La pénurie d’eau existe depuis des décennies dans tout le pays et Maracaibo, berceau de l’exploitation pétrolière, ne fait pas exception malgré sa richesse passée. Les raisons sont multiples: machines de pompage en panne, fuites dans les tuyauteries, sécheresse dans les réservoirs.  Les experts dénoncent des années de désinvestissement et de corruption. Au début de l’année, l’eau n’a pas coulé dans les robinets pendant plus d’un mois dans certaines localités. – Essor des puits -Les habitants trouvent des solutions selon leurs moyens. Certains remplissent des “pipas” (des seaux d’environ 200 litres) pour 2 ou 3 dollars. Faire appel à un camion-citerne pour remplir le réservoir d’un immeuble coûte entre 40 et 60 dollars. D’autres recyclent l’eau rejetée par la climatisation – un appareil de première nécessité à Maracaibo – ou recueillent l’eau de pluie. Solution à long terme et permettant d’être autonome, le puits connaît un essor depuis six ans et se répand également dans des villes comme Caracas, où le manque d’eau se fait sentir dans certains secteurs. Manuel Palmar vit à Ziruma, quartier de classe moyenne inférieure de Maracaibo. Lui et ses voisins ont payé 2.500 dollars pour l’installation d’un puits de 12 mètres de profondeur. Maintenant, le groupe de voisins peut stocker jusqu’à 80.000 litres d’eau de source environ chaque semaine. L’eau n’est potable, en raison de sa trop forte salinité, mais “elle est parfaite pour laver les vêtements, pour les toilettes, elle n’a pas de résidus”, explique-t-il, satisfait de l’investissement qui lui permet désormais d’économiser le paiement récurrent du camion-citerne.- Eau contaminée -Le prix d’un puits varie en fonction de la profondeur, des analyses de l’eau et des équipements électriques de pompage.Gabriel Delgado en a construit environ 20 dans cette ville de 2 millions d’habitants. Parmi ses clients figurent une clinique pour malades cardiaques ou quatre écoles privées. Il en a également installé un chez sa belle-mère: un cylindre en ciment gris, d’un mètre et demi de diamètre, enterré sous un tas de bidons et de pierres qui dissimulent son sommet. Des toiles d’araignées pendent juste au-dessus du niveau de l’eau, mais, dès que l’homme connecte sa pompe d’aspiration, le liquide jaillit avec force. L’eau semble cristalline et il la qualifie de douce. Il en boit même une gorgée dans une bouteille translucide qu’il vient de remplir. “C’est rafraîchissant”, dit-il. Bien meilleur que l’eau jaunâtre et boueuse qui sort parfois des robinets en période de pluie.  Les autorités sanitaires et environnementales doivent délivrer des autorisations préalables avant les forages. Elles exigent notamment des analyses d’eau.Mais tous ne réalisent pas ces démarches. Javier Otero, directeur du département des eaux de la mairie de Maracaibo, explique avoir détecté des puits artisanaux peu profonds, certains proches de canalisations ou de cours d’eau contaminés. Ces gens “consomment une eau qui n’est pas potable, saumâtre”, déclare-t-il à l’AFP. La mairie a construit sept puits pour approvisionner les quartiers pauvres de Maracaibo.Ce type d’infrastructure a désormais sa place dans les annonces immobilières: les prix des logements montent lorsque le bien dispose d’un puits et d’un groupe électrogène.

Au Portugal, une crise du logement qui n’en finit pas

Faute de pouvoir payer un loyer, Antonio Lemos, un aide-cuisinier à la retraite, vit dans une maison abandonnée en plein Lisbonne, victime de la crise du logement aiguë traversée par le Portugal, où les prix de l’immobilier ont plus que doublé en dix ans.Depuis que son appartement a été racheté par des investisseurs étrangers, ce retraité de 80 ans, qui touche une pension à peine supérieure à 500 euros, n’a plus retrouvé de logement stable et vit sans eau ni électricité.”Comment payer un loyer de 400 ou 500 euros pour une chambre?”, soupire-t-il. “L’âge avance et j’ai peur”, confie à l’AFP ce Lisboète, qui s’est résigné à attendre qu’une institution caritative lui trouve une solution d’hébergement.Confronté à une crise du logement parmi les plus graves d’Europe, le gouvernement portugais de droite, reconduit en mai après des élections anticipées, a fait de ce sujet une de ses priorités.Mais les mesures qu’il a déjà annoncées ont été jugées insuffisantes, et un collectif pour le droit au logement appelle à manifester ce week-end dans une douzaine de villes portugaises.La hausse des prix de l’immobilier s’est enclenchée à partir de 2011. Alors placé sous perfusion financière de l’UE, le pays a décidé d’attirer des capitaux étrangers en offrant des “visas dorés” aux investisseurs immobiliers et en proposant des avantages fiscaux aux retraités européens ou aux nomades numériques.- 124% d’augmentation en dix ans -Résultat: depuis 2015, les prix de l’immobilier au Portugal ont augmenté de 124%, contre une hausse de 53% en moyenne dans l’UE, selon Eurostat. Au premier trimestre 2025, les prix ont encore bondi de plus de 16%, un record historique, selon l’Institut national des statistiques.Cette nouvelle flambée s’explique notamment par la baisse des taux d’intérêt et la garantie publique accordée aux jeunes pour les nouveaux prêts immobiliers, une des mesures déjà prises l’an dernier pour faciliter l’accès au logement.Dans un pays où le parc locatif public représente moins de 2% des foyers et où de nombreux logements sont utilisés pour des locations touristiques de courte durée, cette pression retombe aussi sur les locataires.Dans un quartier en pleine transformation, Carlos, 55 ans, qui préfère ne pas donner son nom de famille, vit depuis cinq ans dans un container cerné par des chantiers. A l’intérieur, un matelas sommaire, quelques effets personnels et des oiseaux en cage pour lui tenir compagnie.Après le décès de sa mère, avec qui il vivait, le bail est résilié et, du jour au lendemain, il s’est retrouvé à la rue et peine à retrouver un toit.- “Illusion de l’offre” -“Je n’ai rien trouvé à moins de 800 euros”, témoigne ce jardinier municipal dont le salaire avoisine les 1.000 euros. “Avoir un salaire et ne pas pouvoir payer un loyer, c’est inacceptable!”.Dans un pays où plus de 70% de la population est propriétaire de son logement, le nouveau gouvernement entend construire près de 60.000 nouveaux logements sociaux.Il a aussi inscrit dans son programme des mesures visant à simplifier les aides publiques à la location, convertir les immeubles publics vacants, ou accélérer la rénovation et la construction grâce à des avantages fiscaux.”Ce n’est pas avec davantage de logements que cette crise va se régler”, car cela risque au contraire de “surchauffer le marché”, met toutefois en garde Luis Mendes, chercheur à l’Institut de géographie et d’aménagement du territoire.L’association des locataires lisboètes critique de son côté “l’illusion de l’offre comme solution unique” et dénonce un “manque de régulation et de courage politique”.Même la Commission européenne suggère au Portugal de prendre “des mesures de régulation des loyers pour protéger les groupes les plus touchés” ou de réglementer davantage les locations touristiques de courte durée.Les mesures adoptées par les gouvernements successifs se sont révélées “inefficaces”, regrette M. Mendes soulignant qu'”année après année l’immobilier bat de nouveaux records”.

La “villa en dehors de Paris” de Karl Lagerfeld vendue aux enchères notariales

Demeure à l’abri des regards, lieu de réception et havre de création: une propriété francilienne ayant appartenu au célèbre couturier allemand Karl Lagerfeld jusqu’à sa mort en 2019 va être vendue mardi aux enchères notariales. Acheté en 2010 par Lagerfeld, le “Domaine de voisins” situé à Louveciennes (Yvelines), surnommé “la villa en dehors de Paris” par l’icône de la mode, sera mis en vente à un prix de départ de 4,6 millions d’euros. Un parc de deux hectares renferme trois maisons distinctes, une piscine et un court de tennis, entourés “d’arbres ou de murs” assurant “discrétion et anonymat”, souligne Jérôme Cauro, notaire à l’étude Arias chargée de la vente.Principale bâtisse, la “maison du maître”, comme l’appelle Jérôme Cauro, est classique à l’extérieur, sobre à l’intérieur. L’absence de mobilier lors de la visite, à laquelle l’AFP a participé, n’aide pas à se projeter dans l’atmosphère du couturier. Quelques clichés publiés dans un livre de Marie Kalt et Patrick Mauriès sur les décors des propriétés de Karl Lagerfeld révèlent des meubles de créateurs, des affiches publicitaires allemandes collectionnées par le couturier et d’innombrables étagères de livres. – Ambassade du style Lagerfeld -“C’est une propriété qui a été l’écrin de son mobilier”, explique Arno Felber, également notaire à l’étude Arias. “Il a tout mis dans cette dernière maison, il l’aimait vraiment beaucoup. Il l’appelait +la vraie version de lui-même+”, confiait en 2021 à Vogue sa muse et bras droit Amanda Harlech.L’ancien directeur artistique emblématique de Chanel avait même fait reproduire sa chambre d’enfant dans une petite pièce aux murs tapissés d’un tissu léopard.Rien n’est certain cependant sur les habitudes de Karl Lagerfeld dans cette maison. La légende dit qu’il n’y aurait dormi qu’une seule nuit, qu’il aurait accueilli une grande réception en l’honneur de la princesse Caroline de Monaco ou encore qu’il la prêtait volontiers à ses amis. “Il aimait y venir la journée pour créer et il aimait recevoir”, croit savoir Jérôme Cauro. Les trois salons et la cuisine, dotée de quatre fours, cinq éviers, deux frigos et deux friteuses, sont en effet dimensionnés pour des dîners de 100 personnes. L’atelier de Karl Lagerferld occupait une grande partie du 1er étage de la demeure de 600 m², où il avait installé des voilages sur chaque fenêtre et s’éclairait de lumières très blanches, comme il en avait l’habitude dans ses ateliers. De ses phases de création restent quelques pots carrés de peinture laissés dans un tiroir.A deux pas se trouve la “maison d’amis” et ses trois chambres, et en contrebas du parc la “pool house”, une maison avec une chambre, adjacente à la piscine et au terrain de tennis. – Extincteurs design -Selon l’étude notariale Arias, la légende de la mode a réalisé des “travaux colossaux” dans cette propriété qui a appartenu au poète Leconte de Lisle et à des membres de la famille Rothschild dans la première moitié du XIXe siècle. “On n’a pas de facture, mais on estime que le montant des travaux est proche du montant de mise à prix” de 4,6 millions, indique Arno Felber. Tous les bâtiments ont été rénovés et modernisés avec un soin du détail qui est allé jusqu’à la peinture des prises électriques et au choix d’extincteurs au design argenté pour ne pas jurer avec la décoration.Laissée à l’abandon après le décès du “Kaiser”, la maison a été rachetée en 2023 par une foncière qui a repris son entretien et l’a remise en vente.Jérôme Caudo assure avoir eu “des contacts avec des familles” et pense que le bien peut aussi intéresser des acteurs de l’événementiel ou des sociétés. La vente se déroulera “à la bougie”, selon la méthode d’adjudication traditionnelle des notaires: le temps de l’enchère est défini par la consumation de deux bougies d’une quinzaine de secondes chacune. En mars 2024, l’appartement parisien de Karl Lagerfeld, un trois-pièces futuriste de 260 m2 doté d’un dressing de plus de 50 m2, avait été vendu dix millions d’euros par l’étude de notaires Althemis, soit deux fois plus que son prix de vente.

Bezos et Lauren Sanchez se sont dit oui dans une Venise divisée sur ce mariage

Le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, et la journaliste Lauren Sanchez se sont mariés symboliquement vendredi soir lors d’une somptueuse cérémonie en présence de personnalités riches et célèbres sur une île de Venise, loin des regards et des manifestants.Jeff Bezos, 61 ans et Lauren Sanchez, 55 ans, on échangé leurs voeux lors d’une cérémonie en tenue de soirée vendredi soir sur l’île de San Giorgio Maggiore, face à la place Saint-Marc, selon les médias italiens.La cérémonie pour les mariés a débuté par un air chanté par Matteo Bocelli, fils du célèbre chanteur d’opéra Andrea Bocelli, selon les informations rapportées. Le chef étoilé Fabrizio Mellino a préparé le dîner de mariage, tandis que le gâteau était confectionné par le pâtissier français Cédric Grolet, selon le Corriere della Sera.Lauren Sanchez a posté sur Instagram sur le compte “laurensanchezbezos” une photo d’elle en robe blanche de mariée avec Jeff Bezos, même si les deux sont déjà mariés civilement aux Etats-unis.La cérémonie de mariage vendredi est le point culminant d’une semaine de festivités, entre yachts et invités VIP, qui s’achèvera samedi avec un grand bal où chantera Lady Gaga, dans une Venise divisée sur l’impact qu’auront ces noces sur l’image de la ville.La fille du président américain Ivanka Trump, Leonardo di Caprio, Kim Kardashian, Kendall et Kylie Jenner, la superstar du football américain Tom Brady, la présentatrice Oprah Winfrey ou Bill Gates faisaient partie des invités aperçus sur les canaux de la ville par des photographes de l’AFP.Interrogé sur ce qu’il préférait de la Cité des Doges, le milliardaire américain, tout sourire dans un canot aux côtés de sa future épouse, s’est pris d’enthousiasme: “Regardez autour de vous! Cette ville semble impossible, (…) et pourtant, elle est bien là”, peut-on l’entendre dire dans une vidéo publiée par La Repubblica.- près d’un milliard de retombées -Jeff Bezos, qui détient pour environ 215 milliards de dollars d’actions d’Amazon, fera un don de 3 millions d’euros à une association de protection de la lagune, à la Venice International University et à l’Unesco, selon le président de la région Luca Zaia (extrême droite).Les pouvoirs locaux n’ont cessé de soutenir le choix du milliardaire de se marier à Venise, balayant tout lien avec le surtourisme contre lequel des mesures ont été prises comme l’instauration d’un ticket d’entrée payant.Le ministère du Tourisme, dans une note vendredi, a chiffré les dépenses directes réalisées par Jeff Bezos et sa future épouse à 28,4 millions d’euros pour ces festivités qui passionnent les médias italiens.Il a surtout dit s’attendre à 895 millions d’euros générés pour la ville par la “visibilité médiatique” de l’événement, tout en prévenant que celle-ci “exige une vérification empirique.”Quelque 100.000 touristes dorment dans la ville durant la haute saison, auxquels s’ajoutent des dizaines de milliers de visiteurs à la journée, alors que le nombre de résidents permanents est en chute libre.Pour Samuel Silvestri, commerçant vénitien de 55 ans, “le surtourisme est principalement causé par ces gens qui ne viennent qu’une journée avec leur sac à dos et leur nourriture, et qui contribuent très peu à la ville”.”Pas par ceux qui transforment Venise en un petit Monte-Carlo”, le célèbre quartier de Monaco, poursuit-il. “Ce mariage aussi façonne l’image de la ville”.Un avis probablement partagé par Alain Vanleeuw, 70 ans, un entrepreneur de Bruxelles qui dit qu’il a “essayé de programmer (son voyage, ndlr) en fonction des dates qui avaient été prévues pour le mariage.”- Pas de renfort policier -Mais un collectif d’habitants baptisé “No Space for Bezos” (“Pas de place pour Bezos”) multiplie les manifestations symboliques pour s’opposer aux réjouissances, au slogan de “Venise n’est pas à vendre”, craignant que le mariage complique encore plus le déplacement des habitants.”Ce mariage cause des problèmes dans la ville, avec des fermetures de canaux et des contrôles de plus en plus stricts”, a dénoncé Alice Bazzoli, 24 ans, militante de “No Space for Bezos”.”Il n’y a eu aucune intention de verrouiller la ville”, a assuré le préfet de Venise Darco Pellos à l’AFP, affirmant par ailleurs que l’événement n’avait exigé aucun “renfort” policier par rapport à une saison estivale habituelle.Il y a 11 ans, le mariage de l’acteur George Clooney n’avait pas créé autant de remous. Mais l’acteur américain n’est pas l’un des hommes les plus riches de la planète et n’a pas fondé le plus grand site mondial d’e-commerce, régulièrement dans le viseur d’associations de défense de l’environnement.Greenpeace justement n’a de cesse de dénoncer l’impact écologique du mariage, auquel de nombreux invités se sont rendus en jet privé, alors que l’équilibre fragile de Venise “coule sous le poids de la crise climatique”.

Wall Street termine en hausse, nouveaux records en clôture pour le S&P 500 et le Nasdaq

La Bourse de New York a clôturé en hausse vendredi, les indices S&P 500 et Nasdaq franchissant de nouveaux sommets à l’issue d’une séance chahutée par de nouvelles annonces douanières de Washington.Les indices de référence S&P 500 (+0,52%) et Nasdaq (+0,52%) ont tous deux dépassé leur plus haut niveau historique en clôture, un rebond frappant après la déroute des marchés en avril déclenchée par la politique protectionniste de Donald Trump. Le Dow Jones a lui gagné 1,00%.Depuis deux mois, “les nouvelles ont été de plus en plus positives (…) sur le front du commerce”, estime auprès de l’AFP Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.Vendredi, la place américaine a été tirée par la conclusion d’un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine qui porte notamment, selon Washington, sur l’accélération des expéditions de terres rares vers les Etats-Unis.Cet accord prévoit aussi, selon la Chine, que Washington lève certaines restrictions à son encontre. Pékin a été la cible privilégiée de Trump dans la guerre commerciale qu’il a lancée depuis son retour à la Maison Blanche en janvier.En milieu de séance, Wall Street a toutefois tangué après des propos du président américain, qui a assuré mettre fin aux négociations commerciales avec son voisin canadien, jugeant que la taxe d’Ottawa visant les géants du numérique est un “coup direct et évident” porté aux Etats-Unis.”Ce développement ajoute une certaine incertitude avec l’un des plus grands partenaires commerciaux du pays”, commente auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.Et il “rappelle une fois de plus qu’à l’approche du 9 juillet”, date à partir de laquelle des droits de douane plus élevés sur les importations en provenance de dizaines de pays devraient entrer en vigueur, “il existe des catalyseurs pour une certaine volatilité”, juge l’analyste.En conséquence, “au cours des deux prochaines semaines, nous allons probablement nous concentrer sur le commerce”, anticipe M. Kourkafas.Pour Tom Cahill, “la toile de fond est favorable aux prix des actions et (…) ils vont dériver à la hausse” d’autant que “jusqu’à présent, nous n’avons pas vu l’impact sur l’inflation” de manière significative des droits de douane.L’inflation a légèrement rebondi le mois dernier aux Etats-Unis (+2,3%), selon l’indice PCE publié vendredi, qui a aussi montré que les consommateurs américains sont plus frileux au moment de passer à la caisse.Ce regain n’a surpris ni les analystes, ni la Réserve fédérale (Fed).Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans se tendait à 4,27%, contre 4,25% jeudi en clôture.Au tableau des valeurs, le géant des VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) Uber a glissé (-1,73% à 91,51 dollars) après des informations du New York Times assurant que l’entreprise pourrait participer au financement du rachat de la filiale américaine de la société de voitures autonomes Pony.ai (-6,31% à 13,66 dollars) par Travis Kalanick. Ce dernier est le cofondateur d’Uber mais a dû démissionner en 2017, accusé d’avoir encouragé des pratiques managériales brutales.L’équipementier sportif Nike s’est lui envolé (+15,24% à 72,07 dollars) après avoir publié jeudi soir des résultats en baisse au quatrième trimestre de son exercice décalé, mais meilleurs qu’attendu par les analystes. Entre mars et mai, le groupe de Beaverton (Oregon, nord-ouest) a vu son chiffre d’affaires se replier de 14% sur un an à 11,1 milliards de dollars. Le consensus des analystes de FactSet avait anticipé 10,73 milliards.D’autres spécialistes de l’habillement et des équipements sportifs ont bénéficié de l’élan de Nike, à l’image de Lululemon athletica (+1,49% à 235,02 dollars) ou de Dick’s Sporting Goods (+3,55% à 202,84 dollars).

Détente commerciale entre Etats-Unis et Chine, mais Trump rompt avec le Canada

Chine et Etats-Unis se sont accordés sur un cadre général pour lisser leurs différends commerciaux, mais Donald Trump a ouvert un nouveau front vendredi en annonçant la rupture des négociations avec le Canada.Le président américain a justifié l’arrêt des discussions avec son voisin du nord par l’entrée en vigueur prochaine (30 juin), d’une nouvelle taxe sur les services numériques (TSN).Cette ponction de 3% sur les revenus tirés de la publicité en ligne, des plateformes de vente, des réseaux sociaux ou de la vente de données personnelles va toucher particulièrement les géants américains de la tech.Donald Trump a qualifié cette taxe de “scandaleuse” sur son application Truth Social et indiqué que les Etats-Unis communiqueraient, dans les sept jours, au Canada le niveau des droits de douane qui lui sera imposé.”Nous allons continuer à mener ces négociations complexes, dans l’intérêt supérieur des Canadiens”, a promis le Premier ministre canadien Mark Carney.La sortie du chef de l’Etat américain a douché les marchés financiers et propulsé Wall Street dans le rouge, alors que deux de ses trois principaux indices venaient d’enregistrer de nouveaux records.Les investisseurs s’étaient initialement réjouis vendredi de voir Pékin confirmer qu’un consensus avait été trouvé avec les Etats-Unis pour éviter une guerre commerciale entre les deux premières économies mondiales.Après des pourparlers à Genève (Suisse) en mai, Washington et Pékin étaient convenus d’un cessez-le-feu commercial et avaient accepté de réduire temporairement les droits de douane prohibitifs sur leurs produits respectifs.La Chine s’était également engagée à alléger certaines contremesures non douanières. Mais des responsables américains ont ensuite accusé Pékin de violer l’accord, et notamment de traîner des pieds pour délivrer des licences d’exportation de terres rares.Les terres rares sont des métaux utilisés dans une large variété de produits tels que les smartphones, les turbines des éoliennes ou les véhicules électriques. Elles sont essentielles à l’économie mondiale moderne.- 25% pour les autres ? -Mi-juin, Washington et Pékin s’étaient finalement accordés, lors de nouvelles discussions à Londres, pour remettre l’accord trouvé à Genève sur les rails.C’est cet accord, portant notamment sur l’accélération des expéditions de terres rares vers les États-Unis, que Donald Trump s’est félicité jeudi d’avoir “signé”, avant que la Chine en fasse également état, vendredi.L’humeur était d’autant plus positive que l’exécutif américain a semblé disposé à reporter la date butoir pour les négociations sur les droits de douane avec les autres partenaires commerciaux des Etats-Unis, pour l’instant fixée au 9 juillet.Le ministre américain des Finances, Scott Bessent, a déclaré vendredi sur la chaîne Fox Business que les pourparlers pourraient se conclure “d’ici Labor Day”, la fête du travail qui tombe, cette année, le 1er septembre.Mais, une fois encore, Donald Trump a pris tout le monde à contre-pied en prévenant qu’un renvoi de juillet à septembre n’était pas acté.”On pourrait allonger les délais, mais aussi les raccourcir”, a-t-il dit lors d’un point de presse. “J’aimerais bien faire plus court et envoyer à tout le monde une lettre pour leur dire: félicitations, vous allez payer 25%” de droits de douane.Ce taux serait nettement supérieur aux 10% appliqués à l’ensemble des pays qui exportent aux Etats-Unis, à l’exception de la Chine, et que de nombreuses nations espéraient conserver.”La Chine espère que les Etats-Unis avanceront dans le même sens qu’elle”, a indiqué dans un communiqué le ministère chinois du Commerce, en confirmant que Pékin et Washington avaient scellé leur accord.”La Chine procédera en vertu de la loi à l’examen et à l’approbation des demandes d’exportations relatives aux articles soumis à contrôle qui satisfont aux exigences”, a-t-on poursuivi de même source.”Les États-Unis, en conséquence, vont lever une série de mesures restrictives à l’égard de la Chine”, a complété le ministère chinois.Aucune précision supplémentaire n’a été apportée dans l’immédiat.La priorité absolue pour les États-Unis était de garantir leur accès aux terres rares. La Chine en est le premier producteur mondial.Mais les flux chinois en direction des entreprises étrangères ont ralenti depuis début avril, lorsque Pékin a commencé à imposer aux producteurs nationaux l’obtention d’un permis pour pouvoir exporter sept types de terres rares. La décision a été largement perçue comme une mesure de rétorsion face aux droits de douane américains sur les biens chinois.ll-oho-myl-tu-tib/rl

Cérémonie de mariage pour Bezos et Sanchez à Venise, qui croit à de grosses retombées

Le fondateur d’Amazon Jeff Bezos et l’ex-présentatrice Lauren Sanchez célèbrent leur cérémonie de mariage vendredi à Venise, où le gouvernement italien a estimé à pas moins de 957 millions d’euros les retombées espérées de cet événement fastueux.Le ministère du Tourisme, dans une note vendredi, a chiffré les dépenses directes réalisées par Jeff Bezos et sa future épouse à 28,4 millions d’euros pour ces festivités qui passionnent les médias italiens.Il a surtout dit s’attendre à 895 millions d’euros générés pour la ville par la “visibilité médiatique” de l’événement, tout en prévenant que celle-ci “nécessite une vérification empirique.”La cérémonie de mariage vendredi est le point culminant d’une semaine de festivités, entre yachts et invités VIP, dans une Venise divisée sur l’impact qu’auront ces noces sur l’image de la ville.Pour Chiara Trabuio, étudiante de 26 ans qui habite du côté terre ferme de Venise, “ce mariage est acceptable dans une certaine mesure car il apporte de l’argent, mais il va à l’encontre de la culture et de la nature de la ville”.Pour Stefano Mincolelli, un employé municipal de Naples de 44 ans, “les prix (en Italie, ndlr) sont partout très élevés, donc il ne faut pas en attribuer la faute à Jeff Bezos”.- Surtourisme -Déjà mariés civilement aux Etats-Unis, Jeff Bezos, 61 ans, et Lauren Sanchez, 55 ans, échangeront alliances et voeux sur l’île San Giorgio Maggiore qui fait face à l’Arsenal, l’ancien chantier naval de la Sérénissime, avant un grand bal samedi où chantera Lady Gaga.La fille du président américain Ivanka Trump, Leonardo di Caprio, Kim Kardashian, Kendall et Kylie Jenner, la superstar du football américain Tom Brady, ou encore la présentatrice Oprah Winfrey faisaient partie des invités aperçus sur les canaux de la ville par des photographes de l’AFP.Interrogé sur ce qu’il préférait de la Cité des Doges, le milliardaire américain, tout sourire dans un canot aux côtés de sa future épouse, s’est pris d’enthousiasme: “Regardez autour de vous! Cette ville semble impossible, (…) et pourtant, elle est bien là”, peut-on l’entendre dire dans une vidéo publiée par La Repubblica.Jeff Bezos, qui détient pour environ 215 milliards de dollars d’actions d’Amazon, fera un don de trois millions d’euros à une association de protection de la lagune, à la Venice International University et à l’Unesco, selon le président de la région Luca Zaia (extrême droite).Les pouvoirs locaux n’ont cessé de soutenir le choix de Jeff Bezos de se marier à Venise, balayant tout lien avec le surtourisme contre lequel des mesures ont été prises comme l’instauration d’un ticket d’entrée payant.Quelque 100.000 touristes dorment dans la ville durant la haute saison, auxquels s’ajoutent des dizaines de milliers de visiteurs à la journée, alors que le nombre de résidents permanents est en chute libre.Pour Samuel Silvestri, commerçant vénitien de 55 ans, “le surtourisme est principalement causé par ces gens qui ne viennent qu’une journée avec leur sac à dos et leur nourriture, et qui contribuent très peu à la ville”.”Pas par ceux qui transforment Venise en un petit Monte-Carlo”, le célèbre quartier de Monaco, poursuit-il. “Ce mariage aussi façonne l’image de la ville”.Un avis probablement partagé par Alain Vanleeuw, 70 ans, un entrepreneur de Bruxelles qui dit qu’il a “essayé de programmer (son voyage, ndlr) en fonction des dates qui avaient été prévues pour le mariage.”- Pas de renfort policier -Mais un collectif d’habitants baptisé “No Space for Bezos” (“Pas de place pour Bezos”) multiplie les manifestations symboliques pour s’opposer aux réjouissances, au slogan de “Venise n’est pas à vendre”, craignant que le mariage complique encore plus le déplacement des habitants.”Ce mariage cause des problèmes dans la ville, avec des fermetures de canaux et des contrôles de plus en plus stricts”, a dénoncé Alice Bazzoli, 24 ans, militante de “No Space for Bezos”.”Il n’y a eu aucune intention de verrouiller la ville”, a assuré le préfet de Venise Darco Pellos à l’AFP, affirmant par ailleurs que l’événement n’avait exigé aucun “renfort” policier par rapport à une saison estivale habituelle.Il y a 11 ans, le mariage de l’acteur George Clooney n’avait pas créé autant de remous. Mais l’acteur américain n’est pas l’un des hommes les plus riches de la planète et n’a pas fondé le plus grand site mondial d’e-commerce, régulièrement dans le viseur d’associations de défense de l’environnement.Greenpeace justement n’a de cesse de dénoncer l’impact écologique du mariage, auquel de nombreux invités se sont rendus en jet privé, alors que l’équilibre fragile de Venise “coule sous le poids de la crise climatique”.

Clap de fin pour la chaîne d’ameublement Casa France, en liquidation judiciaire

Finis, les articles de déco et ameublement bon marché de Casa France: le tribunal de commerce de Bobigny a prononcé vendredi la liquidation judiciaire de l’enseigne, dont les magasins vont fermer, laissant près de 600 salariés sur le carreau.Le tribunal de commerce de Bobigny “prononce la conversion de la procédure de redressement judiciaire en liquidation judiciaire sans maintien de l’activité de la société”, selon la décision consultée par l’AFP.L’enseigne au logo vert et blanc va donc disparaître: cette décision “entraîne la cessation définitive des activités de l’ensemble des magasins de l’enseigne en France, ainsi que de ses fonctions supports”, a commenté Casa France dans un communiqué.”Dans ce contexte, l’ensemble des boutiques est en cours de fermeture”, ajoute la chaîne.La direction a précisé à l’AFP que “la fermeture des magasins est en cours, sous la responsabilité du liquidateur judiciaire. Une cessation rapide de l’activité est attendue. Les stocks restants seront intégrés à la procédure de liquidation, sous la responsabilité du liquidateur, qui pourra décider de leur cession dans le cadre du règlement des créances”. Casa France et ses 145 magasins emploient près de 600 salariés en CDI. Neuf offres de reprise avaient pourtant été déposées, mais aucune n’a abouti: quatre ont été écartées par les administrateurs, deux ont été jugées irrecevables, une a été rejetée, et deux repreneurs se sont finalement désistés, est-il précisé dans la décision du tribunal.La liquidation judiciaire “fait suite à l’absence d’offres de reprise jugées recevables ou suffisamment pérennes au regard des critères définis par le Code de commerce”, souligne Casa France.Cette issue était attendue: le 11 juin, les administrateurs de Casa France avaient demandé le placement de la société en liquidation judiciaire, lorsqu’il était apparu que les offres de reprise risquaient d’être déclarées irrecevables.Fin mars pourtant, lorsque l’enseigne avait annoncé qu’elle demandait son placement en redressement judiciaire, elle disait alors espérer retrouver “un ou plusieurs repreneurs” pour ses points de vente.Casa France précise disposer à ce jour “d’une trésorerie de 15 millions d’euros (contre 3 millions d’euros à l’ouverture de la procédure), ce qui permettra de régler une part significative du passif dans le cadre de la liquidation judiciaire”.- Marché de la déco en crise -“Cette liquidation est la conséquence directe de la défaillance de Casa International, filiale belge du groupe, placée en liquidation en mars 2025”, précise encore Casa France.Or la filiale belge, “entité historique”, “centralisait des fonctions essentielles – logistique, informatique, finance, achats – sans lesquelles les filiales, dont Casa France, ne pouvaient fonctionner de manière autonome”.Un coup de grâce pour l’enseigne, dans “un marché déjà en crise pour le secteur de l’ameublement et de la décoration, fortement impacté par la conjoncture du secteur immobilier”, note Casa France.Comme beaucoup d’enseignes du secteur, l’entreprise a souffert d’un ralentissement des affaires lié à la crise de l’immobilier, mais aussi de la concurrence du géant suédois Ikea et du commerce en ligne. Le groupe Casa avait déjà fermé ou vendu plus de 10% de ses magasins en Europe, dans le cadre d’un plan de relance mis en œuvre début 2024 et destiné à renouer avec la rentabilité en 2026.La filière meuble avait connu un rebond post-Covid, avant de se stabiliser puis de marquer le pas en 2024.Dans ses magasins, l’enseigne proposait des meubles et accessoires pour la maison et le jardin, ainsi que des articles de décoration.La chaîne Casa, créée en 1975 en Belgique, est présente dans neuf pays, avec un réseau de 400 magasins. Le groupe Casa compte au total plus de 2.500 salariés.

La Cour des comptes appelle les collectivités à “contenir” leurs dépenses de fonctionnement

La situation financière globale des collectivités a été “moins favorable” en 2024 mais est “demeurée solide” malgré d’importantes disparités, analyse la Cour des comptes vendredi, appelant à une “action déterminée pour contenir leurs dépenses de fonctionnement” en 2026.Dans son rapport 2025 sur les finances publiques locales, la Cour réaffirme son analyse sur la “forte contribution” des collectivités à la hausse du déficit public en 2024, qui avoisine les 170 milliards d’euros, malgré leur part très limitée dans ce dernier.Entre 2023 et 2024, le besoin de financement des communes, intercommunalités, départements et régions, qui représentent 18% de la dépense publique et 60% des investissements publics, est passé de 5 à 11,4 milliards d’euros. C’est seulement 0,4% du PIB, mais la loi de programmation des finances publiques pour 2023-2027 prévoyait “une baisse en volume de 0,5 point de leurs dépenses de fonctionnement”.Cette hausse du besoin de financement – les collectivités n’étant pas autorisées à emprunter pour leur fonctionnement – traduit, selon la Cour, un “effet ciseaux croissant entre la dynamique de leurs dépenses de fonctionnement et d’investissement” et celle de leurs recettes de fonctionnement.En 2024, les dépenses de fonctionnement ont davantage augmenté (+4,1% soit 2,1% après inflation) que les recettes de fonctionnement (+2,7%), tirées par les communes et intercommunalités.Une situation qui, selon la Cour, s’explique notamment par une hausse des dépenses de personnel, mais aussi de biens et services eux-mêmes tirés par une persistance des effets de l’inflation, ainsi que par le poids croissant des prestations sociales versées par les départements.”Les charges de personnel ont été tirées par les revalorisations indiciaires décidées par l’État mais aussi par des choix de gestion des collectivités”, a souligné lors d’une conférence de presse Pierre Moscovici, premier président de la Cour. Parallèlement, les recettes ont ralenti, mais “restent portées par la hausse des impôts directs” tels les taxes foncières, dont la base est indexée automatiquement sur l’inflation.Ces recettes ont toutefois été “freinées par la chute (-33% sur deux ans) des recettes issues des droits de mutation à titre onéreux” (DMTO) prélevés sur les transactions immobilières dans un marché en pleine crise, et principalement affectés aux départements, ainsi que par “la stabilité de la TVA”.- “Disparités” -Au final, la situation financière globale de collectivités demeure “solide”, même si elles ont “continué à puiser dans leur trésorerie et accru leur endettement”. “L’endettement représente toujours l’équivalent d’une faible proportion du PIB, 7,4% en incluant les syndicats”, a reconnu Pierre Moscovici.Derrière cette situation “globalement saine” se cachent toutefois des divergences croissantes entre les différentes catégories de collectivités et au sein de chaque strate.Le bloc communal, qui représente près de 60% des dépenses de fonctionnement, “est incontestablement en bonne santé financière”, a souligné Pierre Moscovici, même si 5.376 communes ont une épargne nette négative.La situation des régions est en revanche “moins favorable” et celle des départements “de plus en plus défavorable”.Selon le critère retenu, entre 12,5% et 33% des départements connaissent une “situation défavorable sinon de grande fragilité”.La composition de leurs recettes, “cycliques et volatiles”, est “inadaptée à celle de leurs dépenses, très majoritairement sociales, rigides et à la hausse”, a rappelé Pierre Moscovici.”La divergence des situations financières entre collectivités révèle un manque d’équité dans la répartition des ressources entre, d’un côté, un bloc communal doté d’importantes ressources fiscales, et de l’autre des départements des régions qui ont largement épuisé des pouvoirs fiscaux très limités”, a-t-il ajouté.La Cour recommande néanmoins une participation financière des collectivités pour 2026. “Les collectivités ne sont pas, et de loin, les premières responsables de la situation, mais elles sont pour quelque chose dans la dégradation de la situation et doivent aussi participer à l’effort collectif”, a souligné Pierre Moscovici, appelant à une “action déterminée pour contenir leurs dépenses de fonctionnement (…) en tenant compte des disparités”.Il y a dix jours, le président du Comité des finances locales André Laignel avait appelé à “la censure du gouvernement, sous toutes ses formes” en cas de nouvelles coupes budgétaires pour les collectivités, jugeant que ces dernières avaient déjà contribué à l’effort à hauteur de “80 milliards d’euros depuis 2014”.Dans un communiqué, Régions de France a appelé vendredi le gouvernement “à réduire la contribution des régions en 2026 et à la rendre plus équitable”.”La relative bonne santé financière des communes et intercommunalités, dont fait état la Cour des comptes, jugement optimiste, ne doit pas masquer de fortes différences en fonction des territoires”, a indiqué Sébastien Miossec, président délégué d’Intercommunalités de France, pour qui cela “ne saurait justifier des coups de rabot pour l’an prochain”.