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Wall Street termine en baisse, prises de bénéfices avant l’inflation américaine

La Bourse de New York a clôturé en baisse lundi, les investisseurs se montrant prudents à la veille de la publication d’un nouvel indice d’inflation aux Etats-Unis, sur fond de négociations commerciales sino-américaines.”Nous assistons à quelques prises de bénéfices après une forte hausse et avant la publication d’indicateurs économiques importants”, constate auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments. L’indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis, qui mesure l’inflation côté consommateurs, est attendu mardi. Il sera suivi par l’inflation côté producteurs (PPI), jeudi. Ces données “pourraient avoir une influence sur les anticipations de baisse des taux de la part de la Fed”, la banque centrale américaine, écrit dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Une très large majorité des analystes estiment que la Fed réduira ses taux d’un quart de point de pourcentage à l’issue de sa prochaine réunion de politique monétaire, programmée en septembre.Les experts s’inquiètent notamment d’une morosité sur le marché du travail, après une forte révision à la baisse des créations d’emplois au printemps.”Nous ne savons pas encore si ce rapport sur l’emploi était un cas isolé ou s’il s’agissait d’une tendance plus durable”, commente M. Sarhan. Les taux directeurs de la Réserve fédérale — qui guident le coût du crédit et ont un fort impact sur les marchés — demeurent inchangés depuis décembre, entre 4,25% et 4,50%.Sur le front des droits de douane, le président américain Donald Trump a décidé de prolonger de 90 jours la détente avec Pékin, rapportent lundi des médias américains, à quelques heures de la fin théorique de cette trêve entre les deux puissances.La Maison Blanche n’a pas donné suite dans l’immédiat aux sollicitations de l’AFP.Engagés au printemps dans un affrontement à coups de droits de douane exorbitants, avec des taux à trois chiffres, Pékin et Washington avaient fini par conclure une trêve de 90 jours en mai à Genève (Suisse).”Il est pratiquement impossible pour les États-Unis de remplacer la Chine en tant que centre mondial de fabrication”, remarque M. Sarhan.A la cote, les géants américains des microprocesseurs Nvidia et Advanced Micro Devices ont perdu respectivement 0,30% à 182,15 dollars et 0,28% à 172,28 dollars.Les deux entreprises ont accepté de verser au gouvernement américain 15% de leurs revenus provenant de la vente en Chine de puces destinées à l’intelligence artificielle (IA), une décision très inhabituelle, rapportée par plusieurs médias et confirmée par Donald Trump dans le cas de Nvidia.L’entreprise américaine de semi-conducteurs et processeurs Intel a progressé (+3,66% à 20,68 dollars) alors que le nouveau patron du groupe, Lip-Bu Tan, rencontre Donald Trump à la Maison Blanche lundi.Le président américain a appelé la semaine dernière à la démission “immédiate” de M. Tan, après qu’un sénateur républicain a soulevé des inquiétudes sur d’éventuels liens avec des entreprises chinoises, un danger, selon lui, pour la sécurité nationale.Les investisseurs attendent désormais les résultats de certains grands distributeurs, à l’instar du géant Walmart (+0,19% à 103,93 dollars) la semaine prochaine.

Canicule “exceptionnelle” dans le sud-ouest, vigilance rouge étendue à Rhône-Alpes

L’épisode de canicule en cours depuis vendredi se poursuivra mardi, avec 14 départements en vigilance rouge dont 10 maintenus à ce niveau par Météo-France dans le Sud-Ouest, où les températures ont atteint “un niveau exceptionnel” lundi.De la Charente-Maritime à l’Aude, sauf sur le littoral atlantique, la chaleur a été étouffante, le mercure dépassant fréquemment les 40°C selon l’institut national.Vers 16H00, il a relevé 41°C à Toulouse, Carcassonne et Montauban, et 41,6°C à Bordeaux, ville qui a battu son record de chaleur tous mois confondus, à l’instar de Bergerac (Dordogne, 41,4°C), Cognac (Charente, 40,6°C) et Saint-Girons (Ariège, 39,6°C).Mardi, le Rhône, l’Isère, l’Ardèche et la Drôme seront placés au même niveau d’alerte.La vigilance rouge, la plus élevée, correspond à une canicule “extrême, exceptionnelle par sa durée, son intensité, son extension géographique”, avec un fort impact pour la santé et les activités humaines.Mardi, plus de 60 autres départements seront placés en vigilance orange, la vague de chaleur s’étandant vers le quart nord-est du pays, seuls neuf départements restent en jaune et huit en vert dans le quart nord-ouest.”La canicule remonte jusqu’au Centre, la région parisienne, Champagne, Bourgogne avec 35 à 37°C généralisés, localement 38 ou 39°C”, indique Météo-France dans son dernier bulletin. Face à cette situation, l’heure est à l’adaptation des rythmes de vie et de travail… ou des vacances.”On visite le matin, à l’ombre, en buvant beaucoup d’eau”, confiait lundi matin à Lyon Sébastien Hoet, un touriste belge venu en famille, avant de passer l’après-midi dans la piscine de leur maison de location.- Un épisode durable -“Aujourd’hui je fermerai à 18hH00 au lieu de 19H45, je ne peux pas laisser mes vendeurs travailler avec cette chaleur, près des fours à 200°C”, expliquait de l’autre côté de la France Élodie Rodrigues, cogérante de plusieurs boulangeries dans l’agglomération bordelaise.”Ce matin, on a commencé beaucoup plus tôt, à 06H00″, soulignait en matinée Jason Andrés, ouvrier sur un chantier de maison de retraite en cours à Roquefort (Landes). “L’entreprise nous fournit des bouteilles d’eau qui restent au congélateur toute la nuit et puis on nous laisse à disposition des locaux qui sont climatisés.”Cette vague de chaleur, la deuxième à toucher le pays cet été après celle du 19 juin au 4 juillet, est aussi la 51ème enregistrée depuis 1947 selon Météo-France.À Limoges, où le thermomètre indiquait 37°C vers 16H00, habitants et visiteurs ont pu se mettre au frais dans les musées municipaux, ouverts gratuitement pour l’occasion.Des communes ont également ouvert des salles climatisées pour accueillir leurs habitants, à l’instar de Montfort-en-Chalosse dans les Landes.”Dans mon appartement, il fait chaud ! J’ai un petit ventilateur mais bon… Ici, qu’est-ce qu’il fait frais ! J’ai envie d’y emmener mon matelas et d’y dormir cette nuit”, s’y exclamait en riant Amandine, 39 ans, lundi après-midi, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille. “Si la mairie rouvre demain, je reviens avec ma gamelle et je mangerai ici !”- Risque d’incendies -L’agence Santé publique France appelle à s’hydrater régulièrement en évitant l’alcool et le café”, conseillant aussi de “réduire ses activités physiques”.Autour d’un plan d’eau de Saint-Yrieix (Charente) lundi matin, alors que le thermomètre tutoyait déjà les 30°C, tout le monde ne respectait pas la consigne.”On s’est levé tôt pour venir marcher, avec beaucoup d’eau, une casquette et un produit pour le soleil !”, racontait Christine Fontaine en rentrant à sa voiture vers 11H00. “C’est important de garder son rythme, tout en restant prudent ! Mais on souffre !”Le ministère de la Santé a activé le numéro vert Canicule info service au 0 800 06 66 66, joignable de 08H00 à 19H00 (appel gratuit depuis la France métropolitaine).En parallèle, Météo-France a classé 29 départements, principalement en Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et sur le pourtour méditerranéen, en risque élevé pour les incendies mardi.Le préfet de la Gironde, Étienne Guyot, a décidé pour sa part de placer son département en vigilance rouge (risque très élevé) pour les journées de mardi et mercredi, “au vu des conditions météorologiques” et de “l’analyse de l’état de la végétation”.Dans l’Aude, un vent sec et chaud avait compliqué l’action des pompiers dimanche pour maîtriser le gigantesque feu qui a parcouru 16.000 hectares de végétation.

Accumuler des bitcoins, un pari numérique risqué pour les entreprises

De Trump Media à Tesla, un nombre croissant d’entreprises misent massivement sur le bitcoin pour diversifier leurs réserves, contrer l’inflation ou attirer les investisseurs. Une stratégie à fort potentiel mais à haut risque face à l’extrême volatilité des cryptomonnaies.- Qui investit?Il est courant que les entreprises qui possèdent cette cryptomonnaie – la première en termes de capitalisation – exercent une activité en lien avec celle-ci.C’est le cas des sociétés qui “minent” des bitcoins, c’est-à-dire qui participent au processus de validation des transactions en échange de jetons.Mais aussi, dans une certaine mesure, de Tesla, qui les a un temps acceptés comme moyen de paiement, et de Trump Media, centrée autour du président américain, qui devrait bientôt proposer des produits d’investissement crypto.D’autres firmes opéraient jusqu’ici dans des domaines très éloignés avant de commencer à accumuler cette monnaie, comme le japonais MetaPlanet, à l’origine spécialisé dans l’hôtellerie.La société américaine Strategy, qui vendait initialement des logiciels sous le nom de MicroStrategy, cumule désormais plus de 600.000 bitcoins, soit plus de 3% de tous ceux jamais émis.Son cofondateur Michael Saylor a “créé une réelle valeur pour ses premiers investisseurs” en offrant la possibilité d’investir dans les cryptomonnaies sans en détenir directement, à une époque – il y a cinq ans – où les produits financiers actuels liés au secteur n’étaient pas autorisés, explique à l’AFP Andy Constan, directeur du cabinet d’analyse Damped Spring Advisors.- Quel intérêt?Les entreprises peuvent collecter les bitcoins “dans une optique de diversification” de leur trésorerie et pour “contrer les effets de l’inflation”, note Eric Benoist, spécialiste des technologies pour Natixis.D’autres sociétés, en difficulté, surfent sur la tendance pour “essayer de redorer leur image” en “s’adossant à un actif perçu comme solide et qui s’apprécie dans le temps”, note-t-il.Quelques-unes, comme Strategy, qui se focalisent sur l’accumulation de bitcoins, en font une véritable stratégie commerciale pour séduire des investisseurs attirés par le potentiel de cette monnaie.Les bitcoins peuvent aussi avoir une simple utilité pratique: la plateforme d’échange Coinbase utilise ainsi ses propres réserves comme garantie pour ses utilisateurs.- Quels risques?La valeur du bitcoin a été multipliée par 10 environ en cinq ans, profitant récemment d’une nouvelle réglementation américaine.Mais la devise “connaît régulièrement des chutes colossales” et sa volatilité est quatre fois supérieure à celle du principal indice boursier américain, le S&P 500, d’après Campbell Harvey, de l’université américaine de Duke.Il est risqué de “placer des actifs très volatils et sans rapport avec son activité dans sa trésorerie”, généralement constituée de titres sûrs comme des obligations à court terme, “dans laquelle on doit pouvoir puiser en cas d’urgence”, avance-t-il.Les achats des gros détenteurs de cryptomonnaies, surnommés “baleines”, ont contribué à doper son prix ces dernières années.Mais selon l’économiste, ces entreprises ne pourront pas “liquider tous ces bitcoins à leur prix actuel”, qui chuterait en cas de vente massive.- Une bulle? Selon un indicateur interne, l’action de Strategy est aujourd’hui vendue environ 70% au-dessus de la valeur de ses réserves.La société – qui n’a pas répondu à l’AFP – poursuit sa croissance en accumulant des bitcoins, ce qui attire les investisseurs et propulse son cours à la hausse.Mais à terme, il lui faudra monétiser ces actifs crypto, par exemple avec des produits financiers.Si les sociétés qui accumulent du bitcoin, plus généralement, n’y parviennent pas, Eric Benoist craint un éclatement de la bulle.Il rappelle que ces stratégies d’accumulation vont à l’encontre de la philosophie originelle de cette monnaie, pensée en 2008 comme un moyen de paiement décentralisé.Aujourd’hui, “les bitcoins finissent dans des coffres-forts électroniques auxquels on ne touche pas”.

Nvidia et AMD verseront à Washington 15% de leurs revenus sur la vente de puces IA à la Chine

Donald Trump a confirmé lundi que le géant américain des puces électroniques Nvidia avait accepté de verser au gouvernement américain 15% de ses recettes provenant de la vente de ses puces spécialisées pour l’intelligence artificielle (IA) H20 en Chine.”Je leur ai dit (…), je veux que vous payiez quelque chose à notre pays, parce que je vous accorde une exemption”, a déclaré le président des Etats-Unis à des journalistes à la Maison-Blanche, insistant sur le fait que le modèle de processeur graphique H20 n’est pas une puce de dernière génération.Le PDG de Nvidia Jensen Huang a rencontré Donald Trump mercredi dernier à Washington et a accepté de reverser au gouvernement américain une partie de ses revenus, selon des informations initialement publiées dans le Financial Times, Bloomberg et le New York Times.Cet arrangement très inhabituel dans le commerce international reflète la forte implication du chef d’État dans les activités des entreprises, notamment technologiques — de la pression exercée sur Apple pour relocaliser sa production aux États-Unis aux négociations autour de l’éventuelle vente de TikTok.”Nous suivons les règles établies par le gouvernement américain pour notre participation aux marchés mondiaux”, a indiqué Nvidia lundi dans une réponse écrite à l’AFP, sans mentionner les 15%.AMD (Advanced Micro Devices), autre grand groupe américain spécialisé dans les microprocesseurs et puces avancées, a passé un accord similaire pour ses puces MI308, d’après les mêmes médias américains.- Puces moins perfectionnées -Nvidia, qui surfe sur la vague de l’IA générative déclenchée par OpenAI avec ChatGPT, est au cœur de la rivalité technologique entre Pékin et Washington.La société californienne avait conçu les puces H20, moins perfectionnées que les puces avancées qu’elle vend à ses voisins de la Silicon Valley, afin de se conformer aux restrictions d’exportations de composants de pointe vers la Chine. Les États-Unis cherchent en effet à tout prix à maintenir leur avance dans l’IA, par intérêt commercial et au nom de la sécurité nationale.”Bien que nous n’ayons pas expédié de [puces] H20 en Chine depuis des mois, nous espérons que les règles de contrôle des exportations permettront à l’Amérique d’être compétitive en Chine et dans le monde entier”, a commenté Nvidia dans son communiqué. L’entreprise a également estimé que les États-Unis ne pouvaient pas se permettre de “répéter” leurs erreurs commises dans le domaine de la 5G et “perdre [leur] leadership en matière de télécommunications”. La puce IA américaine “peut devenir la norme mondiale si nous nous lançons dans la course”, a assuré Nvidia.- Tribut “politique” -Le mois dernier, l’entreprise est devenue la première à dépasser les 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, montrant à quel point les marchés misent sur l’IA, en train de révolutionner l’économie mondiale.Début juillet, Nvidia a indiqué qu’il reprendrait les ventes de ses puces H20 en Chine, après que les autorités américaines ont levé certaines restrictions à l’exportation vers le pays asiatique.Le fait de verser 15% des produits de la vente en Chine relève “en tous points d’une taxe politique qui ne dit pas son nom”, estime Stephen Innes, analyste de SPI AM.”Nvidia et AMD ont accepté de céder au gouvernement américain 15% des revenus de leurs ventes de puces en Chine en échange du ticket d’entrée en or que sont les licences d’exportation”, a-t-il ajouté, relevant par ailleurs le mutisme de la société AMD.Selon le New York Times, cet accord pourrait rapporter plus de 2 milliards de dollars au gouvernement américain.Le président américain Donald Trump avait annoncé la semaine dernière qu’il comptait imposer 100% de droits de douane sur les “puces et semi-conducteurs”. Il n’a pas précisé depuis la date d’entrée en vigueur de cette nouvelle taxe douanière.”Mais la bonne nouvelle pour des entreprises comme Apple, c’est que si vous construisez (des usines) aux États-Unis ou vous êtes engagés à le faire, vous ne devrez pas payer”, avait-il ajouté. A ses côtés, le patron d’Apple Tim Cook venait de promettre 100 milliards de dollars d’investissements supplémentaires aux États-Unis et la mise en place d’un programme visant à fabriquer sur le sol américain des “composants stratégiques présents dans les produits Apple partout dans le monde”.

Aude: “Intense mobilisation” des pompiers pour éviter les reprises de feu

La mobilisation des pompiers pour éviter toute reprise de l’incendie qui a parcouru 16.000 hectares dans l’Aude, avant d’être maîtrisé dimanche, reste “très intense” dans des conditions météo défavorables, a indiqué lundi soir la préfecture.L’incendie géant survenu mardi dernier dans le massif des Corbières, le pire sur le pourtour méditerranéen depuis un demi-siècle, a été “maîtrisé” dimanche, mais des centaines de pompiers (un peu moins d’un millier) restent déployés afin de l’éteindre totalement.”Le dispositif reste en place et la mobilisation reste évidemment très intense, compte tenu des conditions météo”, le département étant à nouveau placé en vigilance rouge canicule mardi, a déclaré à l’AFP la secrétaire générale de la préfecture Lucie Roesch.Cette “alerte va d’ailleurs durer une partie de la semaine. On aura donc un temps très sec et encore un petit peu de vent, donc on reste sur des conditions difficiles”, a encore expliqué Mme Roesch.Le feu maîtrisé dimanche soir a détruit 36 maisons et d’autres ont été endommagées, et plus d’une vingtaine de hangars agricoles brûlés, sur les 3.000 bâtis qui ont été défendus par les pompiers, selon la préfecture. Une femme de 65 ans est morte dans sa maison, tandis qu’une habitante a été grièvement brûlée. Quatre autres personnes ont été légèrement blessées.Au journal L’Indépendant, la fille de la sexagénaire décédée a affirmé que sa mère n’avait pas été invitée à évacuer son logement, comme l’affirment les autorités. Une enquête sur ce décès est en cours.Dans les rangs des pompiers, 19 ont été blessés, dont un a subi un traumatisme crânien.

Des méduses forcent l’arrêt de la centrale nucléaire de Gravelines

La centrale nucléaire de Gravelines (Nord), la plus grande d’Europe occidentale, est complètement à l’arrêt depuis lundi matin en raison d’une “présence massive” de méduses dans les stations de pompage de l’eau servant au refroidissement de ses réacteurs, un incident rare.Les unités de production n°2, 3, 4 et 6 se sont automatiquement arrêtées entre la nuit de dimanche et lundi matin à cause de cette “présence massive et non prévisible” de méduses dans les tambours filtrants des stations de pompage, a annoncé EDF sur son site.Selon Elvire Antajan, chercheuse à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), “plusieurs milliers de méduses” sont entrées dans le port de Dunkerque, où la centrale pompe ses eaux de refroidissement.Cela n’a “pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, la sécurité du personnel ou sur l’environnement”, assure l’opérateur, rappelant que les stations de pompage se situent dans la partie non nucléaire de la centrale.Celle-ci se retrouve ainsi provisoirement complètement à l’arrêt, car ses deux autres unités de production, les n°1 et 5, sont actuellement en maintenance.L’incident “a interrompu la production d’électricité mais n’a pas affecté le refroidissement des équipements assurant la sûreté des réacteurs”, souligne l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), interrogée par l’AFP.”Ce risque est connu et la centrale de Gravelines dispose de procédures en cas d’afflux d’éléments marins (méduses, algues) susceptibles de colmater ses dispositifs de filtration”, relève encore l’ASNR.Située au bord de la mer du Nord, Gravelines est la plus grande centrale nucléaire d’Europe occidentale, par son nombre de réacteurs et sa capacité de production (6 réacteurs à eau pressurisée de 900 mégawatts chacun). Le site doit par ailleurs accueillir deux réacteurs de nouvelle génération (EPR2) de 1.600 MW chacun à l’horizon 2040.- Redémarrage dans les prochains jours -Selon EDF, les unités de production n°2, 3 et 4 se sont arrêtées automatiquement dimanche entre 23H00 et minuit, “conformément aux dispositifs de sûreté et de protection”, et “l’unité n°6 s’est arrêtée automatiquement à son tour” lundi à 06H20.”Les équipes de la centrale sont mobilisées et procèdent actuellement aux diagnostics et interventions nécessaires pour pouvoir redémarrer les unités de production en toute sûreté”, assure encore EDF.Leur redémarrage est prévu l’une après l’autre dans les prochains jours, a précisé ultérieurement EDF.”Il n’y a pas de risque de pénurie” pour le réseau électrique à cause de cet incident, a affirmé à l’AFP une porte-parole du groupe, car d’autres centrales nucléaires et d’autres sources d’énergie fonctionnent en ce moment, comme le solaire.Des réacteurs nucléaires paralysés à cause d’une invasion de méduses, c’est “assez rare”, mais EDF a déjà connu ça “dans les années 1990”, toujours selon cette porte-parole.Des cas similaires se sont déjà produits aux États-Unis, en Écosse, en Suède ou encore au Japon.Les méduses en cause à Gravelines sont des “Rhizostoma octopus”, selon Mme Antajan de l’Ifremer, des “organismes qui n’ont pas une capacité de nage suffisante pour décider dans quelle direction elles vont aller” et qui sont donc “transportées par les courants”.La prolifération dans le monde des méduses, animaux marins gélatineux et urticants, est due à plusieurs facteurs, dont le réchauffement des océans avec celui du climat, mais aussi la surpêche, qui élimine certains de leurs prédateurs directs comme le thon.La présence de méduses sur le littoral du nord de la France “est régulière et saisonnière”, explique à l’AFP Dominique Mallevoy, responsable aquariologie au centre national de la mer Nausicaá à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).”Quasiment tous les étés maintenant il y a des signalements de grands bancs de méduses”, relève cet expert. Avec la raréfaction du poisson, elles ont moins de prédateurs et davantage de plancton disponible pour leur alimentation, donc “elles vont croître sans problème”.La hausse des températures de la mer peut aussi jouer un rôle dans leur prolifération accrue en été, car une eau qui se réchauffe plus vite au printemps facilite la naissance des bébés-méduses, toujours selon M. Mallevoy.

Pollution plastique: 184 Etats tâtonnent pour essayer de trouver un accord

Des diplomates venus de 184 pays tentent lundi d’arrondir les angles et de réduire leurs profondes divisions dans l’espoir de pouvoir afficher jeudi comme prévu le premier traité mondial contre la pollution plastique, y compris en milieu marin.Après une journée de répit dimanche faisant suite à une première semaine de discussions onusiennes qui n’a marqué aucune avancée décisive, les délégués ont repris lundi leurs travaux en groupes de travail spécialisés ou régionaux.Quelques rencontres informelles voire “informelles-informelles” ont eu lieu dimanche; ce qui signifie en langage onusien des rencontres hors du cadre corseté et transparent des négociations formelles.Ces rendez-vous discrets, parfois dans des villas autour du lac Léman, permettent une meilleure compréhension respective de positions antagonistes.Même s’il ne contient pas grand chose, il y aura un traité comme prévu jeudi, a assuré un négociateur africain à l’AFP qui parle sous condition d’anonymat. “Nous n’avons pas travaillé trois ans pour repartir sans rien”.Les négociations informelles “vont maintenant très vite”, ajoute une autre source diplomatique. Selon cette source, le fait que certains Etats acceptent ces réunions “informelles-informelles”, alors qu’ils sont opposés idéologiquement, est un signe de “recherche de compromis”.- Pays “ambitieux” -Depuis le début des pourparlers il y a deux ans et demi, un groupe de pays essentiellement pétroliers (Arabie saoudite, Koweït, Russie, Iran, Malaisie…) bloque le processus. Les Etats-Unis sont proches de cette mouvance, ainsi que l’Inde. Ils souhaitent que le traité porte quasi exclusivement sur le traitement du plastique à l’état de déchets, et s’opposent à toute contrainte sur la partie “amont” du plastique, issu du pétrole.En face, un groupe grandissant de pays – qualifiés d'”ambitieux” – veulent des mesures pour réguler la production, seule solution pour freiner le fléau de la pollution plastique qui s’infiltre dans les écosystèmes, les montagnes, les fleuves, les océans, et jusqu’à l’intérieur du corps humain.Ce groupe demande que le traité comporte une clause prévoyant une réduction de la production exponentielle de plastiques, qui doit tripler d’ici 2060. Il réunit les 27 pays de l’Union européenne (UE), de nombreux pays d’Amérique latine, d’Afrique, l’Australie, le Royaume-Uni, la Suisse, le Canada ainsi que la plupart des pays îliens submergés par des vagues de déchets plastique venus de l’océan.Pour le représentant des Palaos, archipel du Pacifique, qui s’exprime au nom de 39 micro-Etats îliens, le traité doit servir à nettoyer les déchets qui sont “déjà en train d’étouffer l’océan”. “Nous savions avant de venir que cela ne serait pas facile (…), nous sommes venus ici pour essayer de trouver des priorités”, dit à l’AFP l’ambassadeur de la Barbade à l’ONU, Matthew Wilson.- un vote ? -“Le temps presse”, a alerté Eirik Lindebjerg, conseiller au WWF sur les politiques plastique, qui suggère, comme d’autres ONG, une accélération radicale des procédures.”La majorité ambitieuse qui s’est engagée depuis longtemps pour demander un traité fort a choisi de laisser une poignée de pays bloquer le processus. Espérer trouver une porte de sortie par le consensus est une illusion”, a-t-il déclaré à l’AFP.”La seule solution possible pour finaliser un texte dans les temps impartis est de recourir à un vote” selon lui.Mais le consensus – et non le vote – est la règle par défaut.”En déclenchant un vote, la minorité qui bloque le processus réaliserait qu’elle va perdre et serait forcée à faire des compromis” ajoute Claire Arkin, porte-parole de l’ONG Gaia (Global alliance for incinerator alternatives), basée en Europe, en Afrique et aux Etats-Unis. “Il n’est pas trop tard, mais il faut qu’il soit annoncé aussi vite que possible”.Soixante-dix ministres et une trentaine de hauts cadres d’administration, soit les responsables de l’environnement d’une centaine de pays, sont attendus à Genève à partir de mardi pour aider à débloquer la fin des négociations.La Commissaire européenne à l’Environnement, Jessika Roswall, a appelé lundi “toutes les parties à être constructives et orientées vers les résultats”. “Nous avons plus de parenthèses dans le texte (c’est-à-dire de paragraphes sur lesquels les pays ne sont pas encore parvenus à s’entendre, ndlr) que de plastique dans la mer”, a-t-elle dit.

La Finlande inculpe trois marins d’un navire pour sabotage de câbles en mer Baltique

Le parquet finlandais a annoncé lundi avoir inculpé trois marins de l’équipage du pétrolier Eagle S, accusés d’avoir participé au sabotage de câbles sous-marins fin 2024 en mer Baltique, dégradations qui s’inscrivent dans une série de plusieurs incidents présumés de sabotage survenus dans ce vaste espace maritime stratégique.”Le procureur général adjoint a engagé des poursuites pour dégradations criminelles aggravées et entrave aggravée aux communications contre le capitaine ainsi que les premier et second officiers du pétrolier Eagle S, immatriculé aux Iles Cook”, a-t-il indiqué dans un communiqué. Le pétrolier est soupçonné d’avoir endommagé en mer Baltique le câble sous-marin électrique EstLink 2 et quatre câbles de télécommunications reliant la Finlande à l’Estonie le jour de Noël 2024, en laissant traîner son ancre sur 90 km sur le fond marin.”Les propriétaires des câbles ont subi au total au moins 60 millions d’euros de dommages directs rien qu’en frais de réparation”, a précisé le ministère public dans son communiqué. “La perturbation de câbles de transmission électrique et de télécommunications (…) est également suspectée d’avoir causé un risque grave pour l’approvisionnement énergétique et des communications en Finlande, même si les services ont pu être assurés grâce à des connexions alternatives”, selon le parquet.La nationalité des trois marins n’a pas été révélée, mais le procureur général adjoint Jukka Rappe a déclaré à l’AFP que de nombreux membres de l’équipage étaient de nationalité indienne et géorgienne.- Tensions croissantes -Actuellement interdits de sortie du territoire finlandais, les accusés, qui ont nié avoir commis les infractions qui leur sont reprochées, ont soutenu que la Finlande n’était pas compétente dans cette affaire, les câbles ayant été endommagés en dehors des eaux territoriales finlandaises.Mais ces incidents “ont gravement compromis des fonctions importantes de la société”, et la compétence finlandaise s’applique à ce titre, a fait valoir M. Rappe. Le procès devrait débuter d’ici deux semaines.Ces dégradations en mer Baltique, ciblant les infrastructures énergétiques et de communication, s’inscrivent, selon des experts et responsables politiques, dans le contexte d’une “guerre hybride” menée par Moscou contre les pays occidentaux, dans ce vaste espace maritime bordé par plusieurs membres de l’Otan et par la Russie.Les tensions se sont intensifiées autour de la mer Baltique depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022.Une série d’explosions sous-marines a endommagé les gazoducs Nord Stream qui acheminaient le gaz russe vers l’Europe en septembre 2022, dont la cause n’a pas encore été déterminée.La Finlande et la Suède ont abandonné des décennies de non-alignement militaire en rejoignant l’Otan à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.L’Eagle S est soupçonné de faire partie de la “flotte fantôme”, terme qui désigne des navires souvent vieillissants, mal assurés et opérés sous pavillon étranger, accusés d’être utilisés par la Russie pour contourner les sanctions occidentales en transportant son pétrole sous embargo.

Wall Street stagne à l’ouverture, prudente avant l’inflation américaine

La Bourse de New York évolue à un niveau proche de l’équilibre lundi, dans l’attente de nouveaux chiffres d’inflation aux Etats-Unis, les investisseurs surveillant aussi les développements sur le plan géopolitique.Vers 13H50 GMT, le Dow Jones grappillait 0,01%, l’indice Nasdaq glanait 0,04% et l’indice élargi S&P 500, 0,06%.Le marché va évoluer “dans des fourchettes étroites jusqu’à ce que nous ayons des nouvelles sur l’inflation” américaine, commente auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management. L’indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis, qui mesure l’inflation côté consommateurs, est attendu mardi. Il sera suivi par l’inflation côté producteurs (PPI), jeudi. “Ces deux indicateurs vont avoir une influence sur la politique monétaire” de la banque centrale américaine (Fed), selon les analystes de Briefing.com.Une très large majorité des analystes estiment que la Fed réduira ses taux d’un quart de point de pourcentage à l’issue de sa prochaine réunion de politique monétaire, programmée en septembre, selon l’outil de veille de CME.Les experts s’inquiètent notamment d’une morosité sur le marché du travail, après une forte révision à la baisse des créations d’emplois au printemps.Il faudrait “une hausse exceptionnelle (de l’inflation, ndlr) pour dissuader la Fed de réduire ses taux en septembre”, juge M. Hogan. Les taux directeurs de la Réserve fédérale — qui guident le coût du crédit et ont un fort impact sur les marchés — demeurent inchangés depuis décembre, entre 4,25% et 4,50%.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans restait stable par rapport à vendredi en clôture, à 4,28%.Côté géopolitique, les acteurs du marché vont surveiller la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine prévue vendredi en Alaska pour discuter d’un possible apaisement du conflit en Ukraine.Cette guerre “a véritablement restructuré les routes commerciales” à l’échelle mondiale, note M. Hogan.”Si nous parvenons à surmonter cette crise, cela entraînera un recul considérable de l’incertitude géopolitique (…) les marchés salueront toute bonne nouvelle à ce sujet”, ajoute l’analyste.La place américaine digère par ailleurs la saison des résultats d’entreprises, jugée positive.”Le marché a obtenu plus que ce qu’il attendait” et “les entreprises apprennent à compenser (…) les coûts” des droits de douane imposés par Donald Trump aux partenaires commerciaux des Etats-Unis, avance M. Hogan. Au tableau des valeurs, les géants américains des microprocesseurs Nvidia et Advanced Micro Devices reculaient respectivement de 0,70% à 181,42 dollars et de 0,87% à 171,25 dollars.Les deux entreprises ont accepté de verser au gouvernement américain 15% de leurs revenus provenant de la vente de puces destinées à l’intelligence artificielle (IA) à la Chine, une décision très inhabituelle, rapportée par plusieurs médias.Nvidia est au coeur de la rivalité technologique entre Pékin et Washington. L’accès des entreprises chinoises à ses puces avancées “H20” constitue un enjeu majeur dans les discussions commerciales entre les deux puissances.L’entreprise américaine de semi-conducteurs et processeurs Intel gagnait du terrain (+5,09% à 20,96 dollars) alors que le nouveau patron du groupe, Lip-Bu Tan, doit rencontrer Donald Trump à la Maison Blanche lundi.Le président américain a appelé jeudi à la démission “immédiate” de M. Tan, un jour après qu’un sénateur républicain a soulevé des inquiétudes sur d’éventuels liens avec des entreprises chinoises, un danger, selon lui, pour la sécurité nationale.La start-up américaine spécialisée dans l’informatique à distance (“cloud computing”) CoreWeave brillait (+6,03% à 137,36 dollars) après une révision à la hausse des perspectives d’évolution de son titre de la part de JPMorgan.

Des méduses forcent l’arrêt de la centrale nucléaire de Gravelines

Quatre unités de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord) sont lundi à l’arrêt en raison de la “présence massive et non prévisible de méduses” dans les stations de pompage de l’eau servant au refroidissement des réacteurs, a annoncé EDF.Ces arrêts automatiques des unités 2, 3, 4 et 6 “n’ont pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, la sécurité du personnel ou sur l’environnement”, assure EDF sur son site.”Ces arrêts sont consécutifs à la présence massive et non prévisible de méduses dans les tambours filtrants des stations de pompage, situés en partie non nucléaire des installations”, explique l’opérateur.La centrale est ainsi provisoirement complètement à l’arrêt, car ses deux autres unités de production, les 1 et 5, sont actuellement en maintenance.Située au bord de la mer du Nord, Gravelines est la plus grande centrale nucléaire d’Europe occidentale, par son nombre de réacteurs et sa capacité de production (6 réacteurs à eau pressurisée de 900 mégawatts chacun). Le site doit par ailleurs accueillir deux réacteurs de nouvelle génération (EPR2) de 1.600 MW chacun à l’horizon 2040.Selon EDF, les unités de production n°2, 3 et 4 se sont arrêtées automatiquement dimanche entre 23H00 et minuit, “conformément aux dispositifs de sûreté et de protection”, et “l’unité n°6 s’est arrêtée automatiquement à son tour” lundi à 06H20.”Les équipes de la centrale sont mobilisées et procèdent actuellement aux diagnostics et interventions nécessaires pour pouvoir redémarrer les unités de production en toute sûreté”, assure encore EDF.Selon une porte-parole de l’opérateur interrogée par l’AFP, leur redémarrage est pour l’instant prévu pour jeudi.”Il n’y a pas de risque de pénurie” pour le réseau électrique à cause de cet incident, a assuré cette porte-parole, car d’autres centrales nucléaires et d’autres sources d’énergie fonctionnent en ce moment, comme le solaire.Des réacteurs nucléaires paralysés à cause d’une invasion de méduses, c’est “assez rare”, mais EDF a déjà connu ça “dans les années 1990”, toujours selon la porte-parole du groupe interrogée par l’AFP.Des cas similaires se sont déjà produits, notamment dans les années 2010, aux États-Unis, en Écosse, en Suède ou encore au Japon.La prolifération de ces animaux marins gélatineux et urticants est due à plusieurs facteurs, dont le réchauffement des océans avec celui du climat, mais aussi la surpêche, qui élimine certains de leurs prédateurs directs comme le thon.