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Ferrero va croquer les céréales WK Kellogg pour grossir aux Etats-Unis

Le géant italien de l’agroalimentaire Ferrero (Kinder, Nutella, Crunch, etc.) va engloutir le groupe américain WK Kellogg, spécialiste des céréales pour petit-déjeuner (Corn Flakes, Froot Loops, Rice Krispies, All-Bran, etc.) pour accélérer sa croissance en Amérique du Nord.Les deux groupes ont annoncé jeudi matin, dans un communiqué commun, cette opération à 3,1 milliards de dollars (dette comprise), qui sera entièrement financée en liquide.En vertu de leur accord définitif, Ferrero va payer 23 dollars par action de WK Kellogg, ce qui représente une prime de 31% par rapport au cours de clôture du groupe américain mercredi à Wall Street, et de 40% sur le cours moyen des trente derniers jours.”Cette acquisition soutient l’expansion du portefeuille de Ferrero et sa croissance en Amérique du Nord en y ajoutant les marques de céréales emblématiques et hautement complémentaires de WK Kellogg”, relève le communiqué.La transaction inclut l’appareil de production ainsi que les activités de marketing et de distribution aux Etats-Unis, au Canada et dans les Caraïbes, afin de permettre à Ferrero “de servir les consommateurs pour davantage d’occasions tout au long de la journée”.L’opération, approuvée à l’unanimité par les conseils d’administration des deux entreprises, devrait être finalisée au second semestre. Elle nécessite l’approbation des actionnaires de WK Kellogg et des autorités réglementaires.Le groupe américain deviendra alors une filiale à part entière de Ferrero, qui détient plusieurs marques de confiserie, dont la célèbre Tic Tac, ainsi que les rochers sphériques en chocolat appréciés des soirées de l’ambassadeur, si on en croit les incontournables spots publicitaires depuis la fin des années 1980.La ville de Battle Creek (Michigan), siège de WK Kellogg, deviendra celui de Ferrero North America.Des actionnaires représentant 21,7% du capital de WK Kellogg se sont déjà engagés à voter en faveur du rachat.- Gourmandise américaine -Le Wall Street Journal avait défloré l’annonce mercredi en fin d’après-midi en affirmant que Ferrero était “proche de la finalisation d’une transaction d’environ trois milliards de dollars” pour racheter WK Kellogg.”L’objectif de Ferrero est de grossir aux Etats-Unis par le biais d’acquisitions, après avoir déjà acheté les activités de confiserie américaines (du groupe suisse) Nestlé” pour 2,8 milliards de dollars en 2018, avait relevé le journal.L’action de WK Kellogg, dont les origines remontent à près de 120 ans, s’était envolée de près de 50% dans les échanges électroniques après la fermeture mercredi de la Bourse de New York.Ferrero, créé en 1946 dans la ville piémontaise d’Alba (nord de l’Italie) et entré sur le marché américain en 1969, emploie actuellement plus de 14.000 personnes dans vingt-deux usines et onze bureaux en Amérique du Nord.Le groupe, dont le chiffre d’affaires a atteint 18,4 milliards d’euros pour son exercice fiscal décalé 2024 (+8,9% sur un an), compte plus de 61.000 employés dans le monde.En accompagnement de cette transaction, WK Kellogg a donné quelques éléments préliminaires sur ses résultats du deuxième trimestre, qui doivent être publiés à une date non précisée à ce stade. Son chiffre d’affaires devrait se situer entre 610 et 615 millions de dollars, contre 672 millions un an plus tôt, et son bénéfice d’exploitation proforma entre 43 et 48 millions (78 millions un an plus tôt).En juin 2021, le géant du petit-déjeuner Kellogg avait dévoilé son intention de se diviser en trois sociétés distinctes et indépendantes, mais il avait opté, au final, pour deux sociétés seulement: WK Kellogg (céréales) et Kellanova (snacks), qui sont nés en octobre 2023.Cette scission prenait acte du ralentissement du marché des céréales, en décroissance depuis une dizaine d’années.Selon les spécialistes, les consommateurs se tournent davantage vers les snacks prêts à emporter. Par ailleurs, souvent accusées d’être trop sucrées et riches en additifs, les céréales ont vu leur image se détériorer.Kellanova – chips Pringles, snacks de marque Kellogg’s (Eggo, Nutrigain, Rice Krispies Treats…), Cheez-It, Carr’s – fait actuellement l’objet d’une tentative de rachat par son compatriote Mars pour 36 milliards de dollars, annoncée en août 2024.Mars comptait finaliser l’acquisition au premier semestre 2025, mais la Commission européenne, craignant des hausses de prix pour les consommateurs dans un contexte de forte inflation alimentaire, a ouvert une enquête le 25 juin.Le groupe Mars (Twix, Snickers, M&M’s mais aussi les aliments pour animaux Whiskas et Royal Canin) ambitionne de se diversifier dans les snacks salés.

Bourses européennes: Londres termine sur un record, Francfort et Paris sans élan

La Bourse de Londres a terminé jeudi sur un nouveau record, Paris a légèrement monté et Francfort a cédé du terrain, après avoir touché un record en séance, tandis que les investisseurs restaient attentifs aux droits de douane américains.L’indice vedette de la Bourse de Londres, le FTSE 100 (+1,23%), a terminé sur un record en clôture à plus de 8.975 points, après avoir également touché un sommet historique en séance. Le DAX de Francfort (-0,38%) a également touché un nouveau plus haut jeudi, avant de perdre de l’élan, et Paris a terminé en légère hausse (+0,30%).

Jusqu’ici épargnée, la restauration rapide inquiète pour sa rentabilité

Le secteur de la restauration rapide en France, dont la croissance est l’une des plus dynamiques de la restauration, s’inquiète de l’effet cumulé de plusieurs réformes sur sa rentabilité, dont celle des titres-restaurants, et a demandé au cabinet Xerfi d’en évaluer l’impact dans une étude publiée jeudi.Commandée par le Syndicat national de l’alimentation et de la restauration rapide (Snarr), cette étude envisage plusieurs scénarios: une hausse de la TVA, un doublement de la “taxe soda” en 2026 (après un doublement déjà acté en 2025), une réduction des allègements de charges sur les petits salaires (déjà acté en 2025) et la réforme des titres-restaurants (dont l’utilisation pour faire toutes ses courses en supermarché devrait être pérennisée).Si le secteur pèse, selon Xerfi, plus de 50 milliards d’euros de chiffre d’affaires, son résultat net a été divisé par deux entre 2018 et 2023 sous l’effet de la hausse des charges d’exploitation.”Les taux de défaillance du secteur de la restauration rapide se situent aujourd’hui entre 2% et 2,5%, un taux qui n’est pas alarmiste mais toutefois beaucoup plus important que la moyenne des années précédentes”, a indiqué à l’AFP Jérémy Robiolle, directeur du développement chez Xerfi.”Il y a une accumulation de mesures dans le secteur, comme la loi Agec (qui oblige notamment à utiliser de la vaisselle réutilisable, NDLR), la +taxe soda+ ou la réforme des titres-restaurants et on a voulu objectiver les remontées de terrain qui sont assez négatives”, a expliqué à l’AFP Esther Kalonji, déléguée générale du Snarr.L’utilisation des titres-restaurants pour faire toutes les courses alimentaires en supermarché représente selon Xerfi un manque à gagner de 100 millions d’euros pour la restauration rapide en 2025 et de 195 millions en 2026.”C’est moins d’emplois soutenus, car un titre-restaurant dépensé en restauration rapide génère plus d’emplois qu’en grande surface”, selon Clément Morin, auteur de l’étude.Le Snarr, comme l’Umih et le GHR, autres organisations patronales de la restauration, s’est retiré des groupes de travail liés aux Assises de la restauration menées à Bercy pour protester contre cette réforme qualifiée par l’Umih de “décision funeste pour le secteur”.Xerfi a également évalué l’impact du doublement de la “taxe soda” en 2025, qui représentera 49,5 millions d’euros pour la restauration rapide et jusqu’à 55,5 millions d’euros en 2026 selon les scénarios.En cumulant les scénarios, Xerfi estime qu’entre 16.500 et 26.200 entreprises du secteur pourraient basculer dans le rouge en 2026.Le cabinet souligne que le scénario le plus à risque pour le secteur serait l’augmentation, voire la suppression, du taux réduit de TVA (actuellement à 10%) dont bénéficie le secteur, mesure revenue dans le débat public à l’occasion de la dernière revue de dépenses par l’Inspection générale des finances (IGF).

Wall Street cherche la direction à suivre

La Bourse de New York évolue sans entrain jeudi, à la recherche d’un catalyseur susceptible de faire bouger les cours, restant toujours de marbre face aux nouvelles menaces douanières de Donald Trump.Vers 13H55 GMT, le Dow Jones grappillait 0,07%, l’indice Nasdaq lâchait 0,27% et l’indice élargi S&P 500 reculait de 0,09%.”Ce qui se passe aujourd’hui, c’est que nous voyons le marché faire deux choses. Premièrement, il est à la recherche d’un catalyseur haussier et, deuxièmement, il est soulagé que la situation des droits de douane n’ait pas empiré après la date butoir d’hier (mercredi, NDLR)”, a commenté auprès de l’AFP Adam Sarhan, analyste de 50 Park Investments.Le 9 juillet devait initialement être la date à partir de laquelle devaient être collectés les droits de douane supplémentaires visant les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis. Mais le président américain a repoussé l’échéance au 1er août.Depuis lundi, M. Trump a envoyé à une vingtaine de pays une lettre leur annonçant les surtaxes douanières additionnelles qui devraient être appliquées à leurs produits entrant aux Etats-Unis à partir de début août.L’idée est de pénaliser encore plus les exportations de dizaines de pays ayant un excédent commercial avec les Etats-Unis.M. Trump a aussi ciblé le Brésil, lui infligeant des droits de douane de 50%, au nom de la défense de l’ex-président Jair Bolsonaro, jugé pour tentative de coup d’Etat. Il a également visé le cuivre en vue de protéger la “sécurité nationale” des Etats-Unis.”Ce sont les actes qui font bouger les marchés, pas les paroles”, a souligné M. Sarhan.”A ce stade, nous avons vu trop de paroles, et celles-ci ne se sont pas vraiment traduites par des actions”, a ajouté l’analyste, en pointant les nombreux revirements du président américain.”Il est entendu que les droits de douane pourraient entraîner une hausse des prix et une aggravation de l’inflation”, a noté pour sa part Patrick O’Hare, analyste de Briefing.com.Mais Wall Street “continue de fonctionner avec l’attitude +voir c’est croire+, et il n’a pas vu suffisamment de données concrètes pour être convaincus que la menace d’inflation est en train de se concrétiser”, selon M. O’Hare.La prochaine mesure d’inflation côté consommateur aux Etats-Unis, le CPI, sera publiée mardi.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans se tendait nettement à 4,36%, contre 4,33% la veille en clôture.Côté indicateurs américains, les premières demandes d’allocation chômage sont ressorties en baisse par rapport à la semaine passée (-5.000) et en deçà des attentes du marché.A la cote, le groupe américain WK Kellogg, spécialiste des céréales pour petit-déjeuner (Corn Flakes, Froot Loops, Rice Krispies, All-Bran, etc.), s’envolait (+30,40% à 22,82 dollars) après l’annonce de son rachat par le géant italien de l’agroalimentaire Ferrero (Kinder, Nutella, etc.).Les deux groupes ont signé un accord définitif prévoyant le paiement de 23 dollars par action WK Kellogg, ce qui porte le montant de l’opération à 3,1 milliards de dollars.La compagnie aérienne Delta Air Lines (+11,81% à 56,65 dollars) était recherchée après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes au deuxième trimestre, notamment un bénéfice net par action, élément de référence pour les marchés, de 2,10 dollars.Les investisseurs ont aussi accueilli positivement les nouvelles prévisions de Delta. Quelques mois plus tôt, l’entreprise avait suspendu ses prévisions en raison de l'”environnement de croissance ralentie”. La société minière MP Materials (+53,71% à 46,16 dollars) s’envolait après avoir annoncé que le ministère américain de la Défense deviendrait son premier actionnaire via une prise de participation à hauteur de 400 millions de dollars. MP Materials possède la seule mine de terres rares en activité sur le sol américain.

Wall Street ouvre sans entrain

La Bourse de New York a ouvert sans entrain jeudi, à la recherche d’un catalyseur susceptible de faire bouger les cours, restant toujours de marbre face aux nouvelles menaces douanières de Donald Trump.Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 0,12%, l’indice Nasdaq gagnait 0,16% et l’indice élargi S&P 500 était proche de l’équilibre (+0,03%).

TikTok: ouverture d’une enquête dans l’UE sur le stockage en Chine de données personnelles

L’autorité irlandaise de protection des données (DPC), qui agit au nom de l’Union européenne, a ouvert jeudi une enquête contre TikTok sur le stockage de certaines données personnelles d’utilisateurs européens sur des serveurs chinois, qui pourrait être contraire à la législation.La puissante plate-forme de partage de vidéos, qui compte 1,5 milliard de membres, est la propriété de ByteDance, un groupe chinois. Il est depuis des années dans le viseur des gouvernements occidentaux, qui redoutent son lien avec Pékin et un possible usage des données de ses utilisateurs à des fins d’espionnage ou de propagande.La DPC a déjà sanctionné TikTok d’une amende de 530 millions début mai, pour avoir échoué à garantir une protection suffisante des données personnelles des Européens, accessibles à distance depuis la Chine, mais stockées en dehors.Mais au cours de cette enquête, le géant des réseaux sociaux l’avait informé que certaines données européennes avaient été, non plus rendues accessibles, mais bien stockées dans le pays (et supprimées depuis).TikTok avait évoqué “un problème technique” découvert grâce à sa surveillance “proactive”.La DPC avait “exprimé sa profonde préoccupation sur le fait que TikTok ait soumis des informations inexactes lors de cette enquête”, rappelle-t-elle dans son communiqué jeudi.- “Possible accès de Pékin” -L’objectif de la nouvelle investigation “est de déterminer si le réseau social a respecté ses obligations pertinentes en vertu du RGPD (règlement européen de protection des données), dans le contexte des transferts désormais en question”, explique l’autorité irlandaise.L’amende de 530 millions d’euros prononcée début mai par la DPC est la deuxième par ordre d’importance jamais infligée par cet organisme, qui agit au nom de l’UE car le siège européen de TikTok, comme celui de la plupart des géants de la tech, se trouve en Irlande.TikTok n’avait pas été en mesure de proposer des garanties contre “le possible accès des autorités chinoises” à ces données via ses lois d’antiterrorisme et de contre-espionnage.La plateforme, qui avait annoncé son intention de faire appel, avait assuré n’avoir “jamais reçu de demande” des autorités chinoises et ne leur avoir “jamais fourni de données d’utilisateurs européens”.Les données européennes ne peuvent être transférées — c’est-à-dire stockées ou rendues accessibles — dans un pays tiers que s’il est jugé suffisamment sûr par l’UE comme par exemple le Japon, le Royaume-Uni ou les États-Unis.Faute d’un tel feu vert, c’est à l’entreprise de prouver que le niveau de protection est équivalent, ce que TikTok n’a pas su faire.Selon l’entreprise, les données des Européens sont par défaut stockées en Norvège, en Irlande et aux États-Unis.- Ciblé par Washington -Le régulateur irlandais a déjà infligé une amende de 345 millions d’euros à TikTok en 2023 pour avoir enfreint les règles européennes dans le traitement d’informations concernant des mineurs.La plus lourde amende de la DPC avait touché Meta en 2023: 1,2 milliard d’euros concernant le transfert de données vers les Etats-Unis malgré des craintes de surveillance à l’époque par les services américains.TikTok est d’ailleurs dans le collimateur des États-Unis, où le Congrès a voté en 2024 une loi imposant à ByteDance de céder son contrôle sur le territoire, sous peine d’interdiction.”Nous avons un acheteur” pour l’entité américaine de TikTok, a assuré fin juin Donald Trump dans une interview à la chaîne Fox News, sans autre précision.L’Agence France-Presse (AFP), parmi plus d’une quinzaine d’organisations de fact-checking, est rémunérée par TikTok dans plusieurs pays pour vérifier des vidéos qui contiennent potentiellement de fausses informations.

Le monde consommera toujours plus de pétrole, au moins jusqu’en 2050, estime l’Opep

Le monde devrait consommer encore plus de pétrole pendant de nombreuses années, au moins jusqu’en 2050, a assuré jeudi le patron de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole en jugeant “irréalisable” une sortie “rapide” des énergies fossiles, à rebours des efforts requis pour lutter contre le réchauffement de la planète. Dans son édition 2025 de son rapport sur les perspectives de la demande pétrolière mondiale, l’Opep estime que la consommation de pétrole augmentera de 18,6% entre 2024 et 2050, de 103,7 millions de barils par jour (mb/j) à environ 123 mb/j. “Il n’y a aucun pic de demande de pétrole en vue”, dans cette période de prévision, a déclaré le secrétaire général du cartel, Haitham al-Ghais, pour souligner qu’il n’y aurait pas de baisse de la consommation de pétrole au cours des 25 prochaines d’années. Bien au contraire. L’Opep a revu en hausse ses propres projections issues de son rapport 2024 qui tablaient sur une progression de 17% entre 2023 et 2050, de 102,2 millions de barils par jour (mb/j) à 120,1 mb/j.Elles sont à contre-courant de toutes les préconisations des experts du climat qui prônent une sortie rapide des énergies fossiles que sont le charbon, le pétrole et le gaz, pour contenir le réchauffement de la planète à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, l’objectif le plus ambitieux des accords de Paris de 2015.Elles sont aussi en fort décalage avec les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie qui anticipe que la consommation de pétrole de la planète devrait connaître “une légère baisse” en 2030 après avoir atteint un plus haut l’année précédente, une première depuis 2020, année hors norme du Covid.Pour l’organisation emmenée par l’Arabie saoudite, “la réalité d’aujourd’hui est que le monde consomme plus de bois, de pétrole, de charbon, de gaz, en fait, toutes les énergies, que jamais auparavant”.”Ces dernières années, il est devenu de plus en plus évident pour de nombreux décideurs politiques que le récit d’une élimination rapide du pétrole et du gaz était perçu pour ce qu’elle était: irréalisable et de l’ordre du fantasme”, a souligné le secrétaire général de l’Opep, très critique sur le rythme de la transition énergétique.”De nombreuses politiques initiales de neutralité carbone ont promu des calendriers irréalistes ou n’ont guère tenu compte de la sécurité énergétique, de l’accessibilité financière ou de la faisabilité (de ces mesures). Cet état d’esprit est en train de changer”, a-t-il fait valoir.- le charbon en baisse -L’Opep estime que la demande globale d’énergies devrait augmenter de 23% d’ici à 2050, tirée par l’augmentation de la population mondiale qui devrait passer de 8,2 milliards d’habitants en 2024 à presque 9,7 milliards en 2050, l’urbanisation croissante, les appétits en électricité des centres de données et la nécessité de fournir de l’énergie aux personnes qui en sont dépourvues dans les pays en développement.A l’exception du charbon dont la part est annoncée en recul de 27% en 2024 à 14% en 2050, l’Opep prévoit une hausse de la demande de toutes les sources d’énergies. Le pétrole et le gaz resteront majoritaires pour représenter encore une part combinée de 54%, – respectivement 30 et 24% – dans la consommation énergétique en 2050 : encore loin devant les énergies renouvelables autres que l’hydroélectricité (principalement l’éolien et le solaire) dont la place sera pourtant en forte progression, passant de 3% en 2024 à 14% en 2050.La demande de brut sera principalement portée par les pays hors OCDE, avec l’Inde en tête, qui verra sa consommation de pétrole croître de 8,2 millions de barils par jour en moyenne sur 2024-2050. La consommation d’or noir commencera à baisser vers 2040 en Chine, 2e plus grand consommateur mondial de pétrole après les Etats-Unis, et à partir de 2030 dans les pays de l’OCDE (pays développés). Par secteur, l’aviation, le transport routier et la pétrochimie resteront les principaux moteurs de la demande pétrolière.Pour étancher cette soif de brut, l’Opep évalue les investissements nécessaires dans le secteur pétrolier à 18.200 milliards de dollars d’ici 2050, soit environ 700 milliards par an en moyenne.

Von der Leyen échappe largement à la censure, mais pas aux critiques

La motion de censure visant Ursula von der Leyen a été largement rejetée jeudi au Parlement européen à Strasbourg, mais la présidente de la Commission n’a pas échappé aux critiques de ses alliés de gauche et du centre quant à sa méthode.Initiée par l’extrême droite, la tentative de censure a été soutenue par 175 députés – loin du minimum requis de 361 voix –  et repoussée par 360 élus.Issue de la droite, Ursula von der Leyen conserve le soutien des alliés sociaux-démocrates, centristes et d’une partie des Verts, malgré les tensions en interne.”Merci”, a-t-elle réagi sur les réseaux sociaux. “À l’heure où la situation mondiale est instable et imprévisible, l’Union européenne a besoin de force”.Un an après les élections européennes, l’épisode a permis de faire le point sur les équilibres politiques à Strasbourg. Répartie dans trois groupes, l’extrême droite n’a pas unanimement censuré la cheffe de l’exécutif. Les Italiens du parti de Giorgia Meloni, plus conciliants avec Mme von der Leyen, n’ont pas pris part au scrutin.Au sein de la gauche radicale, une douzaine d’eurodéputés ont soutenu la motion, mais la majorité du groupe était absente pour éviter d’être associée à une initiative d’extrême droite.Première force dans l’hémicycle, la droite (PPE) a quant à elle fait bloc autour de la présidente de la Commission. “Nous constituons le facteur de stabilité du projet européen. Nous avons donné à la Commission européenne la force dont elle a besoin”, a revendiqué le président du groupe conservateur Manfred Weber.- Un “soutien pas acquis” -L’hémicycle n’a pas fait le plein, signe du peu de suspense autour de cette initiative vouée à l’échec, mais aussi, peut-être, des crispations au sein du camp dit “pro-européen”. Cette tentative de censure avait en effet donné lieu à un débat agité dans l’hémicycle lundi. Ursula von der Leyen avait essuyé les critiques de la gauche et du centre, qui lui reprochent sa gestion trop verticale et accusent le PPE de cultiver l’ambiguïté avec l’extrême droite pour mieux remettre en cause des lois environnementales.”Notre soutien à Ursula von der Leyen n’est pas acquis”, a répété la présidente des centristes, Valérie Hayer, jeudi. “Nous demandons la reprise en main de sa famille politique pour cesser les alliances avec l’extrême droite”.En votant contre la censure, les sociaux-démocrates ont eux aussi voulu dire “NON à l’extrême droite et à ses initiatives destructrices”, a réagi leur cheffe Iratxe Garcia Perez. Mais “nous exigeons un engagement réel du PPE en faveur d’une Europe sociale, juste et verte”, a-t-elle réclaméC’est un eurodéputé roumain d’extrême droite, Gheorghe Piperea (ECR), qui a initié la motion de censure pour fustiger notamment le manque de transparence de la cheffe de la Commission dans le “Pfizergate”.La dirigeante allemande n’a jamais rendu public un échange de SMS avec le PDG de Pfizer Albert Bourla pendant la pandémie de Covid, quand l’Union européenne négociait l’achat de vaccins auprès de ce laboratoire américain.L’affaire a valu à la Commission des plaintes de diverses associations et personnalités opposées aux vaccins, ainsi que du New York Times qui a cherché en vain à accéder aux messages en question.Gheorghe Piperea avait plus largement reproché à la Commission “d’ignorer le Parlement”, en raison d’une “concentration non démocratique des décisions entre les mains” de Mme von der Leyen.Absent lors du débat lundi, le président du groupe des Patriotes, le Français Jordan Bardella, était présent lors du vote et a fait signe à ses troupes d’extrême droite de soutenir la censure, afin de contester “abus de pouvoir”, “écologie punitive” et “ruine des agriculteurs”.Combative lors du débat, Ursula von der Leyen était montée au créneau contre les initiateurs de la motion de censure, des “extrémistes”, “antivaccins” et admirateurs “de Poutine”, avait-elle lancé.

La plateforme Booking épinglée en France pour “pratiques restrictives de concurrence”

La plateforme de réservation en ligne Booking a été épinglée en France pour “pratiques restrictives de concurrence” envers les hôteliers français par la Répression des fraudes, qui lui ordonne sa mise en conformité d’ici fin 2025, a annoncé cette dernière jeudi dans un communiqué.Booking a jusqu’au 31 décembre au plus tard pour mettre en conformité les “clauses et pratiques non conformes” dans ses contrats avec les hôteliers, sous peine d’une “astreinte financière journalière dont le montant total pourra atteindre 69,35 millions d’euros”, précise dans son communiqué la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).Cette décision s’appuie sur une législation européenne, le règlement P2B, qui oblige les plateformes à davantage de transparence envers les entreprises, ainsi que sur le code du commerce français.Selon la DGCCRF, les conditions générales de prestations (CGP) de Booking “comportent des clauses manifestement déséquilibrées au détriment des hôteliers français”.La Répression des fraudes souligne que, selon le code du commerce, “il est interdit de tenter de soumettre ou de soumettre l’autre partie à des obligations créant un déséquilibre significatif dans les droits et obligations des parties”. Or, “le fait d’entraver la liberté commerciale et tarifaire des hôteliers contrevient notamment à cet article”, note-t-elle.Le règlement P2B, lui, oblige les plateformes à “garantir l’accessibilité des conditions générales, lesquelles doivent être rédigées de manière claire et compréhensible”, et à “notifier aux entreprises utilisatrices, sur un support durable, tout changement envisagé de leurs conditions générales”.”La plateforme se doit d’indiquer et de décrire, dans ses conditions générales, les principaux paramètres déterminant le classement des biens et services proposés en justifiant l’importance relative de ces paramètres par rapport aux autres”, indique encore la DGCCRF.Et “en cas de suspension ou de résiliation du compte d’une entreprise utilisatrice, la plateforme doit systématiquement lui transmettre un exposé des motifs”, ajoute l’administration.L’Umih, principale organisation professionnelle dans l’hôtellerie et la restauration, a salué jeudi dans un communiqué l'”avancée significative” que constitue cette injonction, qui doit permettre “un rééquilibrage des relations entre les plateformes numériques et les professionnels du tourisme”. Booking, dont la maison mère est aux Pays-Bas, a indiqué à l’AFP que “bien que Booking.com soit en désaccord avec les conclusions de l’enquête”, l’entreprise s’emploie “activement à dissiper toutes les préoccupations”.Elle assure avoir “collaboré étroitement avec la DGCCRF afin de répondre à ses préoccupations et d’élaborer des solutions qui continuent de stimuler la demande pour (ses) partenaires d’hébergement en France, tout en satisfaisant les besoins des consommateurs”.

Comment encadrer l’IA? L’UE dévoile plusieurs pistes

La Commission européenne a dévoilé jeudi des recommandations pour encadrer les modèles d’intelligence artificielle les plus avancés, comme ChatGPT.L’objectif derrière ce code de conduite est notamment d’aider les entreprises à se conformer à la législation européenne très ambitieuse sur l’IA, dont les principales mesures entreront en vigueur au cours des prochaines semaines.Nombre d’entreprises sont vent debout contre cette législation, inédite au niveau mondial. Dans une lettre publiée début juillet, 46 dirigeants dont ceux d’Airbus, Mistral, Mercedes-Benz et Lufthansa ont appelé à la suspendre temporairement.Publié jeudi après plusieurs reports, ce code de conduite, élaboré avec des experts indépendants, met l’accent sur les questions de droits d’auteur. Il recommande notamment d’exclure de ses modèles les sites connus pour des actes répétés de piratage.Les géants de l’IA signataires s’engageraient également à vérifier en permanence que leurs conversations ne contiennent pas de propos injurieux ou violents.Ces recommandations sont pensées pour les modèles d’IA dits à usage général, comme ChatGPT d’OpenAI, Grok de la plateforme X ou Gemini de Google. Elles ne sont en aucun cas contraignantes. Les entreprises signataires bénéficieront toutefois d’une “charge administrative réduite” quand il s’agira de prouver qu’elles se conforment bien à la législation européenne sur l’IA, promet la Commission.