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Trump passe à 50% la surtaxe sur l’acier et l’aluminium, avant des négociations à Paris

Le président américain Donald Trump a doublé la mise mercredi sur les importations d’acier et d’aluminium et indiqué qu’il était “extrêmement dur de trouver un accord” avec le dirigeant chinois Xi Jinping, alors que les négociations avec plusieurs partenaires doivent se tenir dans la journée à Paris.Dans un décret publié mardi et entré en vigueur à 00H01 heure locale (04H01 GMT), le locataire de la Maison Blanche a justifié cette hausse par la volonté de “s’assurer que (les importations) ne mettront pas en péril la sécurité nationale”.”Même si les droits de douane imposés jusqu’ici ont apporté un soutien essentiel aux prix sur le marché américain, ils n’ont pas permis à ces industries de développer et de maintenir un taux d’utilisation des capacités de production qui soit suffisant pour leur pérennité et au regard des besoins de la défense nationale”, a justifié le texte du décret.Cas singulier, le Royaume-Uni est quant à lui exempté de cette nouvelle hausse et voit son taux rester à 25%, pour laisser le temps à Londres et Washington de boucler leurs négociations et faire entrer en vigueur un arrangement commercial, annoncé le mois dernier, censé réduire à zéro les droits de douane du secteur sidérurgique britannique.Le gouvernement britannique s’est dit “satisfait” et assure “continuer à travailler” avec l’exécutif américain pour que l’arrangement puisse entrer en vigueur, selon une déclaration transmise à l’AFP.UK Steel, qui représente les professionnels du secteur, salue de son côté “une pause bienvenue” mais appelle Londres et Washington à “transformer de toute urgence l’accord de mai en réalité”L’acier et l’aluminium ont été le premier secteur concerné par les droits de douane voulus par Donald Trump, avec l’entrée en vigueur d’une surtaxe de 25% le 12 mars, dans la volonté affichée d’inciter aux investissements dans le pays.Et ces droits de douane sectoriels, appliqués également à l’automobile avant de s’étendre prochainement aux produits pharmaceutiques et aux semi-conducteurs, sont les seuls à ne pas avoir été bloqués par une récente décision de justice, qui a visé les droits de douane appliqués sans distinction.Une nouvelle poussée de fièvre tarifaire qui intervient alors que le représentant de la Maison Blanche au Commerce (USTR), Jamieson Greer, doit rencontrer le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, en marge d’une réunion de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui doit s’achever mercredi.Des discussions crispées, alors que Donald Trump a menacé l’UE de 50% de surtaxe, accusant le bloc de ne pas négocier de bonne foi.Et qui interviennent dans un contexte de fortes tensions, alors que la fin de la pause de 90 jours, annoncée dans la foulée des droits de douane dits “réciproques” est prévue pour le 9 juillet.- “Garder son sang-froid” -L’Europe s’est d’ores et déjà dite prête à répliquer en cas de hausse la ciblant spécifiquement.En marge de la réunion à l’OCDE, M. Greer a de son côté annoncé qu’il allait rencontrer ses homologues vietnamien et malaisien.Une réunion des représentants au Commerce du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) a aussi lieu mercredi à 07H00 (heure locale) à la représentation canadienne de l’OCDE, à moins de deux semaines d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du 15 au 17 juin dans les Rocheuses canadiennes.”Nous devons parvenir à des solutions négociées et ce, le plus rapidement possible, car le temps presse”, a affirmé mardi la ministre allemande de l’économie, Katherina Reiche, en marge de cette conférence.”Il faut garder son sang-froid et démontrer toujours que la mise en place de ces droits de douane n’est dans l’intérêt de personne, à commencer par l’économie américaine”, a dit le ministre français délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, également en marge de la réunion à l’OCDE.Le président américain a accusé la semaine dernière Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de désescalade signé mi-mai à Genève (Suisse), menaçant de relancer la guerre commerciale.La Maison Blanche a assuré mardi que Donald Trump espérait échanger avec son homologue chinois Xi Jinping, “probablement cette semaine”, mais le président américain a déclaré mercredi sur son réseau Truth Social qu’il “est extrêmement dur de trouver un accord” avec lui.Avant le passage de la surtaxe à 50%, le Canada, premier fournisseur des Etats-Unis en acier et aluminium, a estimé que ces droits de douane étaient “illégaux et injustifiés”.Le ministre de l’Economie mexicain, Marcelo Ebrard, a pour sa part indiqué que son pays demanderait vendredi à en être exempté, dénonçant des mesures “absurdes”. Le Mexique envoie 80% de ses exportations aux Etats-Unis.

Wall Street fait fi des inquiétudes commerciales

La Bourse de New York a terminé en hausse mardi, mettant de côté ses inquiétudes quant à la guerre commerciale lancée par Trump, et profitant de premières données sur l’emploi aux Etats-Unis jugées rassurantes.Le Dow Jones a avancé de 0,51%, l’indice Nasdaq a pris 0,81% et l’indice élargi S&P 500 a gagné 0,58%.”Parfois, les émotions prennent le dessus. Et (alors) la logique s’efface” sur le marché boursier, assure auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.En l’occurrence, “les investisseurs ont le sentiment que le marché peut aller plus haut” et “s’attendent à ce qu’un accord commercial soit conclu” entre la Chine et les Etats-Unis malgré le regain de tensions des derniers jours, estime l’analyste.La Maison Blanche a indiqué lundi que les présidents américain Donald Trump et chinois Xi Jinping se parleraient “probablement” cette semaine, des propos que Pékin n’a toutefois pas corroborés, dans un contexte de tensions commerciales plus vives que jamais.Le président américain, qui a fait prendre aux Etats-Unis un virage résolument protectionniste depuis son retour au pouvoir en janvier, avait suscité vendredi un nouvel accès de tension avec Pékin, en accusant la Chine de ne pas respecter les termes de la trêve commerciale négociée le 12 mai entre les deux pays à Genève.Les Etats-Unis et la Chine étaient parvenus à un accord afin de suspendre temporairement une folle surenchère qui avait porté les droits de douane sur les produits américains à 125% et ceux appliqués aux produits chinois à 145%.L’absence de baisse importante des principaux indices de Wall Street montre qu’il “est très clair que le marché accorde à Trump et à l’économie le bénéfice du doute”, estime Adam Sarhan.Par ailleurs, “les investisseurs ne prêtent pas attention aux perspectives économiques négatives de l’OCDE et choisissent de se concentrer sur le rapport JOLTS de ce matin, plus fort que prévu, pour le mois d’avril”, écrit dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Ce rapport du ministère américain du Travail a mis en évidence une hausse surprise des offres d’emplois en avril, qui ont été plus nombreuses qu’au mois précédent.D’autres données sur l’emploi aux Etats-Unis sont attendues tout au long de la semaine, dont les inscriptions au chômage jeudi, puis le taux de chômage vendredi.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans était quasi stable par rapport à la veille, à 4,45%.Au tableau des valeurs, le géant des semiconducteurs Nvidia (+2,80% à 141,22 dollars) a profité de l’enthousiasme général et a repris la place de première capitalisation mondiale à Microsoft (+0,22% à 462,97 dollars).La chaîne de magasins d’articles à bas prix Dollar General s’est envolée (+15,85% à 112,57 dollars), portée par des résultats supérieurs aux attentes, et à des prévisions annuelles revues à la hausse. L’application de rencontres Bumble a reculé de 6,45% à 5,37 dollars en raison d’un abaissement de la recommandation d’achat des analystes de JPMorgan, qui soulignent que l’entreprise peine à résister à ses concurrents.Le laboratoire allemand BioNTech (+2,25% à 115,64 dollars) a de nouveau profité de son accord avec le laboratoire américain Bristol Myers Squibb (BMS) pour développer conjointement un nouvel anticorps pour le traitement du cancer.

A Bercy, consultations sur les “leviers” pour redresser les comptes de la Sécu

Parlementaires, partenaires sociaux, représentants de syndicats professionnels de la santé et ministres se sont réunis mardi à Bercy pour réfléchir “aux leviers” d’un retour à l’équilibre financier de la Sécurité sociale avant 2029, objectif du gouvernement malgré un déficit chronique.Les ministres présents – Catherine Vautrin, Amélie de Montchalin, Yannick Neuder et Charlotte Parmentier-Lecocq – ont procédé à un très long tour de table avec les membres de la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS), pour “l’une des plus grosses séquences de dialogue budgétaire”, avant les annonces du Premier ministre à la mi-juillet, a indiqué un conseiller gouvernemental.A la sortie de la réunion, dans la soirée, les quatre ministres n’ont donné aucune indication sur les orientations que le gouvernement pourrait prendre pour parvenir à son objectif d’équilibrer la Sécurité sociale pour 2029.”C’est beaucoup trop tôt pour faire la moindre annonce”, a répondu Catherine Vautrin, la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, en réponse à une question d’une journaliste sur la possibilité d’une “année blanche” l’an prochain (un gel de prestations sociales à leur niveau actuel). “Nous ne sommes pas encore aux réponses, nous sommes en train de travailler”, a-t-elle indiqué.”Il y a un élément qui ressort très fort de nos échanges aujourd’hui, c’est que la meilleure manière de financer notre protection sociale, c’est d’encourager le travail, le taux d’emploi des jeunes, le taux d’emploi des seniors, au fond, que nous créions plus de richesse”, de son côté précisé Amélie de Montchalin, chargée des Comptes publics.Selon le rapport annuel que vient de publier de la Commission des comptes de la Sécurité sociale, en l’absence de nouvelles mesures de réduction des dépenses ou d’augmentation des recettes, le déficit sera de 2029 de 24,8 milliards d’euros, contre 21,9 milliards prévus en 2025.”Il y a de quoi être préoccupé”, a commenté mardi la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon sur France 2, citant les défis que sont pour la Sécurité sociale la “crise démographique” ou le “défi climatique”. “Il faut essayer de sortir un peu des vieilles recettes et de se dire comment on peut pérenniser cette Sécurité sociale”, a-t-elle affirmé en ciblant la proposition de “TVA sociale” qui “ne fonctionne pas”. Devant les sénateurs, François Bayrou a estimé la semaine dernière qu’il faudrait “reprendre totalement la question du financement de notre modèle social”.Le Premier ministre n’écarte aucune piste, y compris la “TVA sociale” dénoncée par la gauche et le RN. Mais “aucune des mesures” qui composeront le futur plan de retour à l’équilibre des comptes publics “n’est arrêtée” pour l’instant selon lui. M. Bayrou n’a pas exclu que dans le prolongement des négociations en cours sur la réforme des retraites, les partenaires sociaux s’emparent de la question du financement de la protection sociale.

Le bateau de Greenpeace interdit au sommet de l’ONU sur les océans à Nice

Le bateau de Greenpeace, qui devait rejoindre la trentaine de navires scientifiques d’ONG invités à Nice en marge du sommet de l’ONU sur les océans n’aura finalement pas le droit d’entrer dans le port, a-t-on appris auprès de l’ONG et de la mairie.L’Arctic Sunrise, un navire de la flotte internationale de Greenpeace, devait rester amarré trois jours à Nice, dans le sud-est de la France, à partir de mercredi.Le Thalassa ou le Tethys II de l’Ifremer, le navire allemand Meteor, l’Espagnol Odon de Buen, l’Italien Gaia Blu, l’Ocean Explorer de Ray Dalio, la goélette Tara, le Perséverance de Jean-Louis Etienne ou encore le Blue Panda du WWF doivent se relayer dans le port pour accueillir le grand public jusqu’à jeudi, puis les délégations du sommet.Mais le maire et le préfet ont pris un arrêté annulant la participation de l’Arctic Sunrise, qui pourra seulement rester au large. Il n’y a en revanche pas de restriction concernant la participation de membres de Greenpeace au sommet.Selon la mairie, l’arrêté fait suite à une demande de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, exprimée lors d’un comité de pilotage organisé le 22 mai à Nice. Le cabinet de la ministre a démenti, assurant qu’elle ne s’occupait pas des sujets d’ordre public.Pour le patron de Greenpeace, Mads Christensen, il s’agit d'”une décision politique (…) absolument inacceptable”.Mme Pannier-Runacher reproche à Greenpeace le larguage en mer le 21 mai, depuis l’Arctic Sunrise, d’une quinzaine de rochers dans une aire protégée de la Méditerranée pour empêcher le chalutage de fond. “Je ne peux que réprouver qu’un bateau de Greenpeace soit entré dans une aire marine protégée pour y déverser des cailloux (…), soi-disant pour empêcher des chaluts de venir alors que c’est un parc où les chaluts ne sont pas autorisés”, avait-elle déclaré le 22 mai à Nice, à l’issue du comité de pilotage.L’ONG avait répliqué qu’il s’agissait justement d’empêcher une activité certes interdite mais qui perdurait, assurant avoir croisé plusieurs chalutiers en activité lors de son opération.L’Arctic Sunrise avait déjà été banni samedi de la parade de dizaines de navires prévue dimanche au large de Nice à l’occasion de la Journée mondiale de l’océan, à la veille de l’ouverture de la conférence onusienne.L’organisateur de la parade, Yvan Griboval, a expliqué à l’ONG qu’il ne voulait pas prendre le risque d’une action de revendication pendant la parade. Il a assuré à l’AFP qu’il s’agissait d’une décision personnelle, sans “aucune connotation politique”. 

Youporn et Pornhub suspendent leur accès en France à partir de mercredi

Le bras de fer est engagé: Aylo, maison mère des sites pornographiques Youporn et Pornhub, va suspendre mercredi et jusqu’à nouvel ordre l’accès aux contenus de ses plateformes en France, afin de protester contre l’obligation de vérification de l’âge des utilisateurs. “Nous avons pris la décision difficile de suspendre l’accès à nos sites en France dès demain après-midi et d’utiliser nos plateformes pour nous adresser directement au public français”, a déclaré mardi Alex Kekesi, vice-présidente de la communauté et de la marque chez Aylo, lors d’une conférence de presse en ligne.Les internautes cherchant à aller sur les sites Youporn, Pornhub et Redtube tomberont ainsi sur une page d’accueil qui détaille la position de l’entreprise sur le sujet, avec une image du tableau “la Liberté guidant le peuple” du peintre Eugène Delacroix. – “Panneau publicitaire géant” -“Nous nous servons de notre site comme d’un panneau publicitaire géant”, a résumé Mme Kekesi. Son groupe entend ainsi protester contre une loi française de 2024 obligeant les éditeurs de sites X à mettre en place un système d’identification empêchant les mineurs d’y accéder, sous peine de sanctions du gendarme du numérique et de l’audiovisuel, l’Arcom, pouvant aller jusqu’au blocage. Ils doivent exiger l’envoi d’une photo ou d’un document d’identité par exemple, en proposant au moins une méthode respectant le principe de double anonymat qui permet de prouver sa majorité sans divulguer son identité. Aylo défend de son côté une vérification de l’âge au niveau des appareils et de leur système d’exploitation.  “Google, Apple et Microsoft ont tous la capacité de vérifier l’âge de l’utilisateur au niveau du système d’exploitation ou de l’appareil, et de fournir une information sur l’âge à tout site ou application”, a avancé Solomon Friedman du fonds d’investissement Ethical Capital Partners, propriétaire d’Aylo.”Les mesures mises en place par le gouvernement français sont déraisonnables, disproportionnées et inefficaces”, a-t-il ajouté.Ce système de vérification de l’âge était toutefois réclamé de longue date par les associations de protection de l’enfance.- “Protéger nos enfants” – “Demander aux sites de vérifier l’âge, ce n’est pas stigmatiser les adultes mais juste protéger nos enfants. (…) Si Aylo préfère sortir de la France que d’appliquer notre loi, libre à eux”, a réagi auprès de l’AFP la ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, Clara Chappaz.”Pornhub, YouPorn et Redtube refusent de se conformer à notre cadre légal et décident de partir. Tant mieux ! Il y aura moins de contenus violents, dégradants, humiliants accessibles aux mineurs en France. Au revoir”, a commenté de son côté Aurore Bergé, ministre en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, sur le réseau social X.Dans un communiqué, l’Arcom a dit “prendre acte de cette décision” et a rappelé “sa détermination, partagée par les institutions européennes, à protéger les mineurs en ligne”.Aylo revendique sept millions de visiteurs quotidiens en France sur ses différentes plateformes de contenus pornographiques. Selon l’Arcom, “chaque mois, Pornhub (…) est visité par plus d’un tiers des adolescents de 12 à 17 ans”.L’entreprise Aylo mène une campagne similaire aux Etats-Unis, où ses sites sont bloqués dans 17 Etats — essentiellement dans le sud du pays — qui ont mis en place des lois de vérification de l’âge des utilisateurs.Pornhub est par ailleurs dans le viseur de l’Union européenne. Bruxelles a ainsi ouvert une enquête en mai, dans le cadre de la législation sur les services numériques (DSA), contre cette plateforme d’Aylo ainsi que trois autres sites porno, soupçonnés de ne pas prendre de mesures suffisantes pour empêcher les mineurs d’accéder à leurs contenus. A terme, l’ouverture d’une telle enquête peut aboutir à de lourdes sanctions financières en cas d’infractions avérées.

La Bourse de Paris fait une pause au milieu du brouillard commercial des Etats-Unis

La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,34% mardi, après la hausse des offres d’emplois aux Etats-Unis et la baisse de l’inflation en zone euro, offrant un peu de répit à un marché inquiet de la politique commerciales américaine.L’indice vedette CAC 40 a gagné 26,64 points et s’est établi à 7.763,84 points. Lundi, l’indice parisien avait perdu 0,19%.Selon un rapport publié par le ministère américain du Travail, en avril, le nombre d’offres d’emplois a augmenté plus qu’attendu.”C’est un bon signal pour le marché. L’économie américaine se porte bien et ce rapport ne donne pas de raison de voir les indices boursiers glisser dans un sens ou dans un autre”, commente Mabrouk Chetouane, responsable de la stratégie de marché de Natixis IM.”Au fond, l’économie américaine va bien et ce malgré des déclarations anxiogènes de Donald Trump qui continue de souffler le chaud et le froid sur les marchés (…). On attend une clarification de la feuille de route des Etats-Unis” quant à leur politique commerciale, a-t-il poursuivi.Ailleurs à l’agenda de la séance, les regards se sont tournés vers “l’inflation de la zone euro qui est arrivée sous la cible des 2% visée par la Banque centrale européenne, ce qui conforte un peu plus l’idée d’une baisse des taux” jeudi, a ajouté Mabrouk Chetouane.Dans le détail, l’inflation a ralenti plus que prévu en mai dans la zone euro à 1,9% sur un an, après 2,2% en avril, et a atteint son plus bas niveau depuis septembre.L’accalmie est un peu plus marquée que prévu: les analystes de Factset s’attendaient en moyenne à une inflation à 2% en mai en glissement annuel dans les 20 pays partageant la monnaie unique.Désormais, les inquiétudes liées à la faible croissance économique en Europe ont éclipsé la peur de l’inflation.Par ailleurs, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a révisé à la baisse ses prévisions de croissance mondiale pour 2025 et 2026, selon un rapport publié mardi, ajoutant que l’activité économique américaine va “nettement ralentir en raison du relèvement marqué des droits de douane”.Wavestone porté par ses résultatsLe cabinet de conseil français Wavestone a gagné 8,58% à 55,70 euros après avoir publié des résultats en hausse pour son année fiscale 2024-2025, faisant état d’un bénéfice net en progression de 30%.

La guerre commerciale de Trump va fragiliser la croissance mondiale, avertit l’OCDE

Les surtaxes douanières imposées par Donald Trump à ses partenaires vont fortement peser sur la croissance américaine et mondiale, a averti l’OCDE au cours d’une conférence à Paris à l’occasion de laquelle des négociations commerciales se tiennent entre Américains et Européens.”L’environnement économique mondial est devenu beaucoup plus difficile”, a reconnu mardi le secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques Mathias Cormann au cours d’une conférence de presse au siège de l’institution à Paris, citant la nouvelle donne des droits de douane.Du fait de la politique commerciale américaine, “nous avons revu en baisse la croissance de quasiment chaque économie dans le monde”, a indiqué à l’AFP l’économiste en chef de l’institution, Alvaro Pereira, à l’occasion d’un entretien à la veille de la publication des prévisions économiques de l’OCDE.Cette organisation, qui rassemble 38 pays développés, tient une réunion ministérielle mardi et mercredi à Paris. Des discussions entre le représentant américain au Commerce (USTR) Jamieson Greer et le Commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic sur les droits de douane doivent aussi avoir lieu en marge de cette rencontre, ainsi qu’un G7 centré sur le commerce mercredi matin.”Nous devons parvenir à des solutions négociées et ce, le plus rapidement possible, car le temps presse”, a affirmé mardi la ministre allemande de l’économie, Katherina Reiche, en marge de cette conférence, à la veille d’un potentiel doublement des surtaxes américaines sur l’acier et l’aluminium importés, à 50%.Un avis partage par l’institution parisienne dont font partie les Etats-Unis et la plupart des pays de l’UE: “la meilleure option c’est +asseyez-vous, passez un accord et tout le monde s’en portera mieux+”, a exhorté Alvaro Pereira.A peine revenu à la Maison Blanche, en janvier, le président américain a lancé un bigbang douanier.Cela a créé un climat d’incertitude pour les entreprises en raison de ses annonces, alternant pauses mais aussi brutaux durcissements, à l’instar de sa décision vendredi d’un doublement de la surtaxe sur l’acier et l’aluminium à 50% dès mercredi.- Dynamisme révolu -L’activité économique avait profité d’un effet Trump “à la fin de 2024 et au premier trimestre de 2025” en raison du désir des entreprises de reconstituer des stocks avant que le couperet des droits de douane ne tombe, indique l’OCDE. “Néanmoins, certains signes apparaissent annonçant une dégradation de ces résultats”, s’alarme l’institution, en citant le plongeon des prix du transport maritime par conteneurs entre Shanghai et les Etats-Unis, conséquence directe du bras de fer entre Pékin et Washington, adouci par la conclusion d’un accord en avril.La crainte est d’autant plus grande que “les États‑Unis constituent un marché d’exportation important pour un certain nombre de pays”, développe l’institution. Le taux effectif des droits de douane américains sur les marchandises importées est passé en mai selon l’OCDE de 2% à 15,4%, au plus haut “depuis 1938”.- L’Amérique souffre -La croissance mondiale va souffrir, attendue à 2,9% cette année et l’an prochain, en baisse respectivement de 0,2 et 0,1 point de pourcentage par rapport aux précédentes estimations de l’OCDE en mars.Il s’agirait de la plus faible progression annuelle depuis la pandémie de Covid-19.La croissance américaine va “nettement ralentir”, prévoit l’OCDE: le produit intérieur brut (PIB) devrait progresser en 2025 de 1,6% contre 2,2% anticipé en mars. Le ralentissement est plus modeste pour 2026 avec 1,5% contre 1,6% prévu en mars.”Il faut garder son sang froid et démontrer toujours que la mise en place de ces droits de douane n’est dans l’intérêt de personnes, à commencer par l’économie américaine”, a dit mardi le ministre français délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, à l’OCDE.Outre la guerre commerciale, “une nouvelle contraction de l’immigration nette et une réduction du nombre de fonctionnaires du gouvernement fédéral devraient affaiblir la croissance” américaine, poursuit l’OCDE en référence à la politique appliquée par Donald Trump.”Grâce aux droits de douane, notre économie est EN PLEIN ESSOR”, s’est pourtant vanté sur son réseau Truth Social le président américain mardi peu avant la présentation de l’OCDE.L’inflation aux Etats-Unis devrait par ailleurs rester à un niveau élevé, ajoute l’OCDE qui prévoit 3,2% cette année et 2,8% l’an prochain, soit environ un point de plus qu’en zone euro.

Dividende sociétal: le Crédit Mutuel veut faire des émules

Consacrer chaque année 15% de ses bénéfices à des projets environnementaux et solidaires: cette promesse de “dividende sociétal” lancée en janvier 2023 n’est pas incompatible avec la performance, assure mardi le Crédit Mutuel, qui souhaite inciter d’autres grandes entreprises à suivre le mouvement. “J’ai la conviction que le modèle du Crédit Mutuel n’est pas réservé aux entreprises de l’économie sociale et solidaire. Il est aussi transposable aux grandes entreprises capitalistes”, a déclaré Daniel Baal, président de Crédit Mutuel Alliance fédérale, dans le discours d’ouverture d’une matinée consacrée au “dividende sociétal” organisée par la banque française à Paris. “Être une entreprise à mission, c’est aussi un levier de performance”, a expliqué Daniel Baal à la presse en marge de ce forum. Tout simplement parce que “nous devons créer toujours plus de valeur pour mieux la partager.”En choisissant de devenir une “société à mission” – un statut créé fin 2019 permettant à une entreprise de se fixer des objectifs sociétaux et environnementaux, en plus de la recherche du profit – le Crédit Mutuel Alliance fédérale a souhaité évoluer vers un modèle de développement plus inclusif et durable. C’est dans ce cadre que l’Alliance, qui regroupe 14 des 18 fédérations du groupe Crédit Mutuel, a pris l’engagement de ce “dividende sociétal”, avec à la clé 439 millions d’euros mobilisés en 2023, 574 millions en 2024 et 619 millions prévus cette année. “Si 200 entreprises de la taille de Crédit Mutuel Alliance fédérale se dotaient de leur propre dividende sociétal – ou d’un dispositif proche – nous aurions les moyens de financer la transition écologique”, a souligné Daniel Baal dans son discours, en faisant référence au rapport de 2023 des économistes Selma Mahfouz et Jean Pisani-Ferry, qui estimait à environ 100 milliards d’euros par an le coût de la transition énergétique en France.Parmi les rares entreprises françaises dotées d’un dispositif comparable, l’assureur MAIF consacre 10% de ses bénéfices au financement de projets de solidarité climatique et de protection de la biodiversité. Il a alloué 8,2  millions d’euros à son “dividende écologique” en 2023 et 7 millions supplémentaires en 2024. “On doit faire beaucoup mieux”, a insisté Daniel Baal en relevant qu’aujourd’hui seules 2.100 entreprises, et peu de grandes entreprises, ont adopté le statut d’entreprise à mission.De son côté, le ministre de l’Economie et des Finances Eric Lombard, intervenu en clôture du forum, a jugé que le dividende sociétal était “un élément essentiel du rôle que doivent jouer l’ensemble des entreprises dans la société” afin que l’économie de marché devienne “plus inclusive et plus solidaire”.En pratique, les montants dégagés par le “dividende sociétal” du Crédit Mutuel Alliance fédérale permettent de financer des actions de mécénat et de soutien au monde associatif, mais aussi des offres bancaires ou d’assurance permettant de soutenir les plus fragiles et d’abonder un fonds d’investissement dédié à l’environnement.

Budget: le gouvernement confronté à la fragilité de l’économie

Croissance fragile, guerre commerciale, fébrilité politique: à six semaines de l’échéance qu’il s’est fixée pour présenter ses choix budgétaires, le gouvernement français affronte des vents contraires qui compliquent la préparation du budget 2026, à haut risque pour les finances publiques.Le Premier ministre François Bayrou l’a promis: les “grands choix” du prochain budget seront dévoilés avant le 14 juillet, afin de trouver 40 milliards d’euros entre l’Etat, la Sécurité sociale et les collectivités locales.En coulisses, les grandes manoeuvres ont déjà commencé. Sont programmés un marathon de réunions gouvernementales et des consultations tous azimuts, initiées lors de la douloureuse adoption du budget 2025, impliquant parlementaires, collectivités, patronat et syndicats.Le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a indiqué mardi aux députés qu’il recevrait “avant le 15 juillet”, avec sa collègue des Comptes publics, Amélie de Montchalin, “l’ensemble des groupes” représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat afin de recueillir leurs “propositions”. Les décisions de Matignon sur le budget seront “nourries du dialogue avec le Parlement”, a-t-il ajouté. Au-delà de la volonté de redresser des finances publiques exsangues, cette méthode de concertation vise à préserver le gouvernement minoritaire d’une nouvelle censure.Quitte à maintenir le flou sur la nature des mesures qui seront prises: TVA sociale? Non-indexation de prestations sociales? Suppression de niches fiscales? Aucune n’est arrêtée à ce stade, selon Bercy.- “Trop faible” -“Aujourd’hui, le socle gouvernemental semble vraiment trop faible pour pousser des réformes ambitieuses qui permettraient structurellement de rétablir les comptes”, constate Julien Lecumberry, économiste au Crédit Mutuel Arkéa, auprès de l’AFP. Or, la France est au pied du mur. Le gouvernement table encore sur un déficit public de 5,4% du PIB en 2025 et 4,6% en 2026, avant un retour sous le maximum européen de 3% en 2029.Plus pessimiste, la Commission européenne les voit plutôt à 5,6% cette année et 5,7% l’an prochain, les pires de la zone euro. Julien Lecumberry souligne que “les investisseurs sont bien conscients que la trajectoire française est extrêmement délicate”, au point de faire payer plus cher à la France qu’à l’Espagne ou au Portugal ses emprunts à 10 ans. Alors que l’heure tourne pour le budget, la mollesse de l’économie française vient compliquer cette équation déjà difficile, dans un contexte de réarmement européen.Le PIB du pays a enregistré une petite hausse de 0,1% au premier trimestre et l’expansion devrait nettement ralentir en 2025. Après 1,1% l’an dernier, le gouvernement table sur une croissance de 0,7%, une prévision identique à celle de la Banque de France mais supérieure à celles du FMI et de l’OCDE (0,6%). – “Crise de confiance” -Comme facteurs de fragilité, l’OCDE a pointé mardi la hausse des droits de douane américains ainsi que, en France, “le risque de turbulences politiques” et “les incertitudes” budgétaires.   Cette morosité se retrouve dans les indicateurs comme le climat des affaires ou la confiance des ménages, qui se sont assombris en mai.”Ces données dépeignent un tableau plutôt négatif de l’économie française”, juge Charlotte de Montpellier, économiste chez ING. Dans l’industrie, confrontée à des problèmes de compétitivité, à la hausse des droits de douane et à une demande mondiale ralentie, “toute reprise du secteur sera au mieux modérée au cours des prochains mois”, détaille-t-elle dans une note. Et “la dégradation des perspectives dans le secteur des services est inquiétante, l’économie française ne pourra pas compter sur son ancien moteur pour gagner en dynamisme au cours des prochains mois”, ajoute-t-elle.Au lieu de relancer la consommation des ménages, le net coup de frein de l’inflation (0,7% sur un an en mai) s’est plutôt traduit par une épargne accrue (18,8% du revenu disponible au premier trimestre). “On a une économie, effectivement, qui commence à accumuler des vraies fragilités”, mais surtout “une grave crise de confiance” avec des craintes sur le chômage ou les défaillances d’entreprises, analyse Julien Lecumberry. “Les moteurs pour relancer la croissance sont là”, assure-t-il, évoquant l’épargne des ménages ou la trésorerie des entreprises. Mais tant que cette crise de confiance perdurera, “ce sera difficile pour l’économie française de redémarrer. La question est de savoir d’où peut venir ce regain d’optimisme”. 

Grève SNCF: trafic quasiment normal prévu mercredi, affirme le ministre des Transports

La circulation des trains s’annonce proche de la normale mercredi, a annoncé mardi le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot, à la veille d’un appel à la grève des conducteurs lancé par la CGT-Cheminots pour demander une amélioration de leurs primes.”Il semblerait que la SNCF puisse assurer un plan de transport qui soit de bon niveau, quelques perturbations légères en région, (…) mais pour le reste, le plan de transport sera assuré au maximum”, a assuré le ministre sur Public Sénat.SNCF Voyageurs a confirmé prévoir un trafic normal sur les TGV et trains Intercités mercredi mais également jeudi, jour de grève interprofessionnelle sur la question des retraites.Des perturbations localisées sont en revanche à prévoir. Le trafic des trains régionaux sera normal partout sauf en Occitanie les 4 et 5 juin et en Bretagne le 5 juin.En Ile-de-France, le trafic sera très perturbé sur le RER B et légèrement perturbé sur le RER C le 4 juin. Le 5 juin, deux lignes de Transilien (N et U) seront à leur tour légèrement perturbées. M. Tabarot a défendu sur Public Sénat son idée d’obliger les cheminots à se déclarer grévistes 72 heures à l’avance, contre 48 heures actuellement. “Les grévistes potentiels souhaitent se déclarer au tout dernier moment pour que l’entreprise ne s’organise pas pour faire circuler les trains”, a affirmé M. Tabarot. En tant que sénateur, il avait même défendu une proposition de loi pour limiter le droit de grève dans les transports. L’appel à la grève des conducteurs s’inscrit en marge d’une table ronde prévue mercredi et consacrée à la prime dont bénéficie cette catégorie. “Les décisions et les discussions sur le financier ont lieu une fois par an sur les négociations annuelles obligatoires et pas tous les deux mois pour savoir si on rajoute une nouvelle prime”, a tancé M. Tabarot.La CGT-Cheminots a prévu une autre journée de grève le 11 juin, en appelant cette fois-ci les contrôleurs à se mobiliser.Les trois autres organisations syndicales de la SNCF n’ont elles pas appelé à la grève.