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La moitié sud du pays suffoque sous la canicule

La vague de chaleur amorcée vendredi plombe dimanche la moitié sud du pays, avec 42 départements placés en vigilance orange canicule par Météo-France, des Pyrénées-Atlantiques au Jura et de la Charente-Maritime aux Alpes-Maritimes.Le thermomètre, qui avait atteint 42,2°C samedi à Tiranges (Haute-Loire), doit encore grimper “fréquemment” jusqu’à 40°C, voire les “dépasser” dans l’Hérault, le Var ou le sud de l’Ardèche et de la Drôme, selon l’institut national de prévisions.Au plus chaud de la journée, 42°C sont également attendus à Alès (Gard) et 41°C à Montpellier, avec des pointes à 39°C à Bordeaux et Toulouse.”Impossible de garder les enfants en appartement avec cette chaleur, je file sur la côte… Ils annoncent sept degrés de moins qu’ici à la pointe du Médoc”, expliquait Amandine, sans préciser son nom, en chargeant poussette, trottinette et affaires de plage dimanche matin dans l’ascenseur de son immeuble bordelais.En début d’après-midi sur les rives de Bordeaux-Lac, dans le nord de la ville, des dizaines d’habitants des quartiers HLM voisins, venus pique-niquer à l’ombre des arbres, se rafraîchissaient dans une eau à 27 degrés.”Ça chauffe vite dans l’appartement, même si j’ai descendu les stores pour que ce soit supportable”, confiait Valérie, auxiliaire de vie de 59 ans, qui n’a pas souhaité donner son nom. “C’est super d’avoir un coin comme ça parce que l’océan c’est à une heure de route, plus les bouchons… et la journée est très longue au soleil à la plage.”C’est la deuxième vague de chaleur dans le pays après l’épisode du 19 juin au 4 juillet, et la 51e enregistrée depuis 1947. Elle nécessite “une vigilance particulière notamment pour les personnes sensibles ou exposées”, a souligné Météo-France.- Pic “entre lundi et mardi” -À Marseille, Monique Beluy, 81 ans, regrette “pour la première fois” d’habiter seule. “Je n’ai jamais connu de canicule aussi dure à supporter que cette année, et je suis de moins en moins sereine car entre mon âge et ma santé, je sais que je suis plus vulnérable”, souligne la vieille dame croisée dans la rue dimanche matin, parapluie en main pour se protéger du soleil.Sur le sentier du littoral à Saint-Raphaël (Var), un couple de retraités originaire de Saint-Étienne appréciait l’air frais du matin en bord de mer. “C’est bien plus supportable que chez nous (…) Mais dans la journée on évite d’aller à la plage en plein soleil, on ferme les volets et surtout on boit beaucoup”, soulignaient Philippe et Chantal Colliou.Lundi, Deux-Sèvres, Vienne, Creuse et Haute-Corse porteront à 46 le nombre de départements en vigilance orange canicule, seule la Corse-du-Sud restant en jaune dans la moitié sud du pays.”Le pic est attendu entre lundi et mardi” pour cet épisode qui “devrait durer jusqu’en fin de semaine prochaine”, prévoit Météo-France.”Avec la chaleur, d’ici quelques jours, 50% de mes framboises auront des grains dépigmentés. Ça ne change rien au goût mais c’est plus difficile à vendre”, s’inquiétait Marc Bardin, producteur de fruits à Charavines (Isère).- Risque d’incendies -“J’ai mis des serres avec de l’ombrage mais c’est un investissement qui coûte cher. Les années médiocres ou mauvaises se succèdent, les paysans vont vivre encore moins bien de leur métier et, à long terme, l’alimentation va inévitablement coûter plus cher”, prédisait l’agriculteur depuis son étal d’un marché de Grenoble.Selon Météo-France qui observe “une accélération de la survenue des vagues de chaleur” liée au changement climatique, le pays n’a connu que deux étés sans ce type d’épisode au cours des 16 dernières années.L’institut a parallèlement classé le Vaucluse en risque “très élevé” pour les incendies dimanche. Dix départements du pourtour méditerranéen et de son arrière-pays, et cinq autres du Centre-Ouest, sont en danger “élevé”.Dans l’Aude, le feu qui a parcouru 16.000 hectares cette semaine ne devrait pas être “maîtrisé” avant dimanche soir, ont prévenu les pompiers, alors qu’un vent sec et chaud souffle de nouveau sur les Corbières.De son côté, la SNCF a supprimé plusieurs allers-retours sur les lignes Intercités Bordeaux-Marseille, Paris-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont, craignant des “pannes potentielles de climatisation” sur ses wagons les plus anciens.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Dans l’Aude, solidarité paysanne pour aider les éleveurs sinistrés

Les brebis d’Emmanuelle Bernier quittent les terres brûlées de Fontjoncouse, dans l’Aude, sous le regard brisé de l’éleveuse, forcée de confier provisoirement ses bêtes à un viticulteur du secteur qui recueille les animaux de ces paysans qui ont tout perdu.Le tintement des cloches des brebis de la Cabane du berger, sa ferme à Fontjoncouse, ont soudainement cessé de retentir entre les plaines noircies de ce coin de campagne des Corbières. Sous le soleil brûlant, Emmanuelle Bernier et ses voisins, déblaient les taules de la bergerie, détruite par les flammes, qui abritait il y a peu, tout un troupeau de chèvres dont certaines étaient sur le point de mettre bas.-Troupeau de chèvres décimé- Observant les points GPS de ses 17 chèvres durant l’incendie, l’éleveuse qui avait évacué les lieux peu de temps avant l’arrivée des flammes, s’est aperçu “qu’elles ne bougeaient plus”, raconte-t-elle.”Quand je suis allée voir, toutes les chèvres avaient brûlé. En fait elles étaient mortes”.Les dégâts dans cette exploitation, produisant laine et plantes médicinales, sont tels, que la quinzaine de brebis rescapées du feu ne peuvent plus y rester, l’éleveuse ne pouvant plus, dans l’immédiat, les prendre en charge.Entre les grilles de la bétaillère qui emporte son troupeau vers une terre d’accueil temporaire, à 18 km de là, l’éleveuse glisse ses mains, pour quelques caresses d’au-revoir. “Ca va aller les filles” leur susurre-t-elle. Alors que le véhicule disparait du paysage, Emmanuelle Bernier s’effondre. Elle et son amie, également voisine, Stéphanie Portal s’agrippent de longues secondes, en sanglots. “Ce lieu, on l’a appelé la Cabane du berger, tout a été construit ici autour des brebis et là de voir le troupeau partir, c’était hyper éprouvant pour moi”, dit-elle. “C’est terrible, confie l’éleveuse, parce que moi je n’ai jamais vécu ici sans brebis”.- “Base arrière” -Les brebis ont été transportées vers un lieu où “elles seront bien traitées” et où l’éleveuse pourra “aller les voir facilement”, le domaine viticole Beauregard Mirouze, à Bizanet. Ce château a lancé, en coordination avec plusieurs associations locales, un réseau de soutien aux agriculteurs sinistrés.A la suite du gigantesque incendie survenu mardi, plusieurs bénévoles ont “arpenté les Corbières, sur les 15 communes qui sont sinistrées pour recenser les besoins” des exploitants touchés par l’incendie, renseigne Nicolas Mirouze, propriétaire du domaine.”Beaucoup d’animaux sont morts, mais pas tous”, “l’idée c’est d’extraire les bêtes vers des zones moins hostiles comme Beauregard”, où elles pourront brouter à leur guise, pointe Nicolas Mirouze, décrivant son domaine comme une “base arrière pour animaux”. Des jours après le sinistre, Emmanuelle se dit “hyper en colère”, que l’information “d’évacuer n’a jamais été donné”, alors que le feu approchait. “Si ça avait été le cas, j’aurais eu le temps de sauver mes chèvres”, regrette Mme Bernier. “Je vais changer de métier certainement, ça va changer toute ma vie”, dit-elle. Vidé, le domaine d’Emmanuelle Bernier n’est parcouru que de quelques oies qui cacardent et deux chèvres malades. Au milieu de son terrain déserté, le regard azur posé sur le soleil qui décline derrière les courbes des collines ébènes, Emmanuelle Bernier balaye un instant son désespoir: “il reste encore un peu de vie”.

La canicule s’étale sur presque toute la moitié sud du pays

La vague de chaleur en cours depuis vendredi, la deuxième de l’été à toucher la France, s’étend dimanche à presque toute la moitié sud du pays, avec 42 départements placés en vigilance orange canicule par Météo-France.”Dimanche, dans la continuité des jours précédents, la chaleur va encore monter d’un cran dans le Sud”, a prévenu samedi le service national de prévisions.Le thermomètre devrait ainsi grimper “fréquemment” jusqu’à 40°C, voire les “dépasser” dans l’Hérault, le Var et le sud des départements de l’Ardèche et de la Drôme, a-t-il prévenu.Au plus chaud de la journée, 42°C sont également attendus à Nîmes et 40°C à Perpignan, avec des pointes à 38°C à Bordeaux et Toulouse dans l’après-midi.Des Pyrénées-Atlantiques au Jura, et de la Charente-Maritime aux Alpes-Maritimes, 42 départements de la moitié sud du pays ont été classés en vigilance orange canicule.Cet épisode, qui nécessite “une vigilance particulière notamment pour les personnes sensibles ou exposées”, a souligné Météo-France, pourrait encore s’intensifier en début de semaine.Samedi, 42,2°C ont été relevés à Tiranges, en Haute-Loire, et 39°C à Lyon, dans une région où le mercure devrait “légèrement” baisser dimanche d’après le dernier bulletin de prévision.Après une première vague de chaleur cette année du 19 juin au 4 juillet, c’est la 51ème enregistrée en France depuis 1947.- Pic “entre lundi et mardi” -Lundi, plus de la moitié de l’Hexagone, avec 46 départements centraux et de la partie Sud, seront placés en vigilance orange, selon un bulletin actualisé de Météo-France. Les Deux-Sèvres, la Vienne, la Creuse et la Haute-Corse passeront à ce niveau d’alerte dès dimanche midi.Seule la Corse-du-Sud est annoncée en jaune dans la moitié sud de l’Hexagone.”Le pic est attendu entre lundi et mardi” pour cette canicule, qui “devrait durer jusqu’en fin de semaine prochaine, a écrit Météo-France.Selon le prévisionniste, qui observe “une accélération de la survenue des vagues de chaleur” liée au changement climatique, le pays n’a connu que deux étés sans ce type d’épisode au cours des 16 dernières années.L’institut a parallèlement classé le Vaucluse en risque “très élevé” pour les incendies dimanche. Dix départements du pourtour méditerranéen et de son arrière-pays, et cinq autres du Centre-Ouest, seront en danger “élevé”.Dans l’Aude, le feu gigantesque qui a parcouru au cours de la semaine 16.000 hectares, dont 13.000 ont brûlé selon la sécurité civile, ne devrait pas être “maîtrisé” avant dimanche soir, en raison de conditions météo “se rapprochant de celles du jour de départ de l’incendie”, ont prévenu les pompiers, avec un vent sec et chaud soufflant à 50 km/h sur fond de canicule.De son côté, la SNCF a supprimé plusieurs allers-retours sur les lignes Intercités Bordeaux-Marseille, Paris-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont, craignant des “pannes potentielles de climatisation” sur ses wagons les plus anciens en raison de la hausse des températures.

Des taux “incommensurables” de microplastiques retrouvés dans les eaux Contrex et Hépar, révèle Mediapart

Des taux de pollution de microplastiques “incommensurables” ont été retrouvés dans les eaux Contrex et Hépar, selon le magistrat chargé de l’enquête préliminaire dans le cadre des poursuites contre Nestlé Waters concernant des décharges sauvages de déchets polluants dans les Vosges, révèle samedi Mediapart.Nestlé Waters est poursuivi pour avoir stocké des déchets et maintenu quatre décharges sauvages à Contrexéville, They-sous-Montfort, Saint-Ouen-Les-Parey et Crainvilliers, représentant un volume cumulé de 473.700 mètres cubes, l’équivalent de 126 piscines olympiques.Le procès, décidé après une enquête du pôle régional environnement du parquet de Nancy, se tiendra du 24 au 28 novembre.Nestlé est notamment poursuivi pour avoir, autour de ces décharges, “laissé s’écouler dans les eaux superficielles et souterraines” des “particules de microplastiques” à des concentrations “rendant toute vie aquatique impossible et ayant des effets nuisibles sur la santé, la flore et la faune”.Les révélations de Mediapart, qui a contribué avec Le Monde et Radio France aux révélations sur les traitements illégaux utilisés par le passé par Nestlé Waters sur ses eaux, indiquent que les décharges de plastique “sont (à) l’origine” de taux élevés de microplastiques retrouvés à la sortie des forages des eaux ensuite embouteillées sous les marques Contrex et Hépar.Le média s’appuie notamment sur une enquête de l’Office français de la biodiversité (OFB) et de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp). “Une analyse chiffrée illustre que les proportions sont incommensurables s’agissant de l’introduction de microplastiques dans les sols vosgiens par Nestlé aux lieux des décharges, sur les terres et les eaux situées en aval”, indique le magistrat chargé de l’enquête, selon Mediapart, alertant sur “leurs effets nuisibles sur la santé humaine”.Les taux de microplastiques sont de 515 particules de microplastique par litre (mp/L) pour Contrex, et 2.096 pour Hépar, soit des concentrations 51.000 à 1,3 million de fois supérieures à celles retrouvées dans des lacs, fleuves et rivières par deux études sur lesquelles s’appuient les enquêteurs.Et de 5 à 2.952 fois supérieurs aux taux moyens dans les nappes phréatiques du monde, selon d’autres études. Ces taux sont également supérieurs à ceux retrouvés dans d’autres eaux en bouteille par des chercheurs.”La dégradation est substantielle en ce qu’ils sont fragmentés en micro voire nanoplastiques, imprégnés et diffusés dans les sols et les réseaux d’eaux souterraines, de sorte qu’aucune dépollution n’est envisageable”, ajoutent les enquêteurs.Contacté par Mediapart, Nestlé Waters affirme “qu’aucune pollution n’est avérée aux termes des analyses environnementales partagées avec les autorités. Toutes nos eaux peuvent être bues en toute sécurité”.Le média indique avoir consulté une note confidentielle dans laquelle Nestlé affirme en 2022 que les décharges pourraient avoir “un impact sur la qualité des eaux”.Selon l’entreprise, les décharges incriminées datent des années 1960, avant qu’elle ne soit propriétaire des terrains pollués.Les taux de microplastiques dans les eaux minérales naturelles ne sont pas réglementés. Omniprésentes dans l’environnement, ces substances sont au coeur des négociations en cours à Genève pour élaborer un traité contre la pollution plastique.

La vague de chaleur se renforce sur le sud de la France

Le sud de la France suffoque samedi en proie à une vague de chaleur, la deuxième de cet été, et qui devrait se renforcer et s’étendre encore dimanche et au-delà.Une vaste partie sud du pays va subir ce weekend des températures comprises entre 34°C et 40°C, et qui pourront atteindre les 41°C du pied des Cévennes à la basse vallée du Rhône, selon Météo-France.Pour la journée de samedi, 28 départements du Sud se trouvent déjà en vigilance orange canicule, souligne Météo-France qui signale quelques températures “remarquables” relevées à 15H00: 38,0°C à Lyon-St-Exupéry, 36,8°C à Montélimar (Drôme) ou encore 35,8°C à Bordeaux-Mérignac.Dimanche, “la chaleur va encore monter d’un cran dans le Sud” et l’alerte sera étendue à la quasi-totalité de la moitié sud du pays, avec désormais 42 départements hors Corse en vigilance orange canicule, par ailleurs susceptible d’être encore étendue.Quant à la journée de lundi, elle se caractérisera par une “remontée d’une masse d’air extrêmement chaud sur une large partie du pays”, y compris au nord de la Loire, et sera sans doute “la plus chaude à l’échelle nationale”, a indiqué le prévisionniste.”Le pic est attendu entre lundi et mardi. (La vague de chaleur) devrait durer jusqu’en fin de semaine prochaine”, commente-t-il.- “Protégez-vous” -Dans ces circonstances, “protégez-vous”, insiste Météo-France, appelant chacun à rester au frais, privilégier “les activités douces et sans effort” ou encore “prendre des nouvelles de (ses) proches et des plus fragiles”.”On adapte notre rythme de vie, oui. On sort plus tôt, histoire de marcher un petit peu, et puis après on se renferme chez soi”, observe Eric Khellas, artiste-peintre rencontré par l’AFP sur les hauteurs de Lyon samedi.Pour se rafraîchir, les estivants sont aussi très nombreux au bord de l’eau ou en montagne, tandis que d’autres cherchent des alternatives, y compris sous terre. En Dordogne, où l’on attend des pics à 38°C samedi après-midi, la grotte de Villars, ornée de peintures préhistoriques vieilles de 20.000 ans, devrait ainsi faire le plein de visiteurs tout le weekend.”On a systématiquement des pics de visites quand il pleut, pour se mettre à l’abri, et quand il fait trop chaud, pour se rafraîchir. Habituellement c’est plus calme les samedis en août, mais là on part sur une grosse journée”, raconte l’un de ses gérants, Benoit Birckel, à l’accueil du site situé à 40 km au nord de Périgueux et dont les galeries affichent une température stable autour de 13°C, quelle que soit la saison.Mais pour Ophélie et Aurore, deux jeunes femmes dans la vingtaine qui n’ont pas souhaité donner leurs noms et travaillent dans un magasin d’alimentation du centre de Grenoble, la journée s’annonce “pénible” car “il fait souvent plus chaud dans le magasin que dehors”. Et pas de répit lorsqu’elles rentreront chez elles, leurs appartements étant “mal isolés”. – 1.240 km de bouchons -Après une première vague de chaleur du 19 juin au 4 juillet, cet épisode constitue la 51e vague de chaleur enregistrée en France depuis 1947. “On note une accélération de la survenue des vagues de chaleur au fil du temps. Cette tendance est bien liée au changement climatique, qui a un impact fort sur les températures en France hexagonale”, a déclaré à l’AFP Lauriane Batté, climatologue à Météo-France. L’épisode s’accompagne d’un danger “élevé” de feux de forêt sur le pourtour méditerranéen, alors que l’incendie qui a parcouru 16.000 hectares dans le massif des Corbières mobilise toujours 1.400 pompiers samedi ne pourra pas être sous contrôle avant dimanche en fin de journée, selon les pompiers.Il coïncide en outre avec un weekend de chassé-croisé entre vacanciers automobilistes. Un pic de 1.240 km de bouchons a été atteint peu avant midi, soit au-delà des niveaux déjà considérés comme “exceptionnels” par Bison Futé.  La SNCF a de son côté indiqué avoir supprimé plusieurs allers-retours sur les lignes Bordeaux-Marseille et Paris-Clermont afin d'”anticiper des “pannes potentielles de climatisation liées aux très hautes températures” dans ses trains les plus anciens. 

La vague de chaleur accable le sud de la France

Plans d’eau et grottes pris d’assaut: le sud de la France est en proie à une nouvelle vague de chaleur, la deuxième de cet été, et qui devrait s’étendre encore dimanche et au-delà.De la Dordogne à la Haute-Savoie en passant par le Cantal et la Drôme, une vaste partie sud du pays va connaître un week-end marqué par des températures comprises entre 34°C et 40°C, et qui pourront atteindre les 41°C du pied des Cévennes à la basse vallée du Rhône, selon Météo-France.Samedi matin, les températures minimales ont souvent dépassé les 20 °C dans le sud, avec par exemple 24,4 °C à Nice, ou 23 °C au Tech (Pyrénées-Orientales), a indiqué l’institution.Dimanche, “la chaleur va encore monter d’un cran dans le sud” et l’alerte sera étendue à la quasi-totalité de la moitié sud du pays, avec 40 départements hors Corse en vigilance orange canicule, à ce stade jusqu’à minuit, selon Météo-France.Quant à la journée de lundi, elle se caractérisera par une “remontée d’une masse d’air extrêmement chaud sur une large partie du pays”, y compris au nord de la Loire, et sera sans doute “la plus chaude à l’échelle nationale”, a indiqué le prévisionniste.Face à ces circonstances, “protégez-vous”, insiste Météo-France, appelant chacun à rester au frais, privilégier “les activités douces et sans effort” ou encore “prendre des nouvelles de vos proches et des plus fragiles”.- Journée “pénible” -Pour se rafraîchir, les estivants sont quant à eux très nombreux au bord de l’eau ou en montagne, tandis que d’autres cherchent des alternatives, y compris sous terre. En Dordogne, où l’on attend des pics à 38°C samedi après-midi, la grotte de Villars, ornée de peintures préhistoriques vieilles de 20.000 ans, devrait ainsi faire le plein de visiteurs tout le week-end. “C’est simple : on a systématiquement des pics de visites quand il pleut, pour se mettre à l’abri, et quand il fait trop chaud, pour se rafraîchir. Habituellement c’est plus calme les samedis en août, mais là on part sur une grosse journée”, raconte l’un de ses gérants, Benoit Birckel, à l’accueil du site situé à 40 km au nord de Périgueux et dont les galeries affichent une température stable autour de 13°C, quelle que soit la saison.Mais pour Ophélie et Aurore, deux jeunes femmes dans la vingtaine qui travaillent dans un magasin d’alimentation du centre de Grenoble, la journée s’annonce “pénible” car “il fait souvent plus chaud dans le magasin que dehors”. “Et encore, ça va par rapport aux années d’avant, parce qu’on a de petites clims dans le fond du magasin”, disent-elles à l’AFP. Pas de répit lorsqu’elles rentreront chez elles, leurs appartements étant “mal isolés”. “On vit dans le noir, on a chaud, avec le ventilateur allumé”, souligne Ophélie. – La 51e depuis 1947 -Après une première vague de chaleur du 19 juin au 4 juillet, cet épisode constitue la 51e vague de chaleur enregistrée en France depuis 1947. “On note une accélération de la survenue des vagues de chaleur au fil du temps. Cette tendance est bien liée au changement climatique, qui a un impact fort sur les températures en France hexagonale”, a déclaré à l’AFP Lauriane Batté, climatologue à Météo-France. L’épisode s’accompagne d’un danger “élevé” de feux de forêt sur le pourtour méditerranéen, alors que l’incendie qui a parcouru 16.000 hectares dans le massif des Corbières et mobilise toujours 1.400 pompiers samedi ne pourra pas être sous contrôle avant dimanche en fin de journée, selon les pompiers.Il coïncide en outre avec un week-end “difficile” de chassé-croisé entre automobilistes. La journée de samedi, classée orange au niveau national dans les deux sens et annoncée comme la plus chargée, a tenu ses promesses avec un pic de presque 1.240 km de bouchons atteint peu avant midi, au-delà des niveaux déjà considérés comme “exceptionnels” par Bison Futé. Les axes les plus touchés sont l’A9 et l’A7, selon la même source. La SNCF a de son côté indiqué avoir supprimé plusieurs allers-retours sur les lignes Bordeaux-Marseille et Paris-Clermont afin d'”anticiper des “pannes potentielles de climatisation liées aux très hautes températures” dans ses trains les plus anciens. “L’ensemble des clients concernés bénéficient de l’échange ou du remboursement sans frais de leurs billets”, précise la SNCF.

Dix ans après, le succès populaire des “cars Macron” malgré des infrastructures obsolètes

“Les +cars Macron+ n’ont pas été accompagnés des +gares Macron+.”: depuis dix ans, les liaisons longue distance en bus sont un succès populaire, mais elles restent confrontées à des infrastructures obsolètes pour satisfaire les besoins des clients et permettre un développement plus important.Un mercredi d’août à Paris-Bercy, les gens se pressent le long du quai étroit où s’alignent les bus orange et verts, entre quelques distributeurs automatiques, des bancs pleins et des toilettes publiques hors service.Assises sur leurs valises en attendant le départ, Farah et Sofia, 29 ans, styliste et photographe, expliquent prendre le car “régulièrement pour le travail”, entre Paris et Bruxelles, où elles vivent.Si elles ont choisi cette option depuis “quatre ou cinq ans” — 4 heures de trajet contre moins d’une heure trente par le rail —  c’est avant tout pour le prix du billet, “moins cher que le train”.Comme elles, 11,1 millions de passagers ont voyagé sur des lignes de car longue distance en 2024, une hausse de 14% par rapport à 2023, selon le rapport annuel de l’Autorité de régulation des transports (ART).Un essor rendu possible par la loi du 7 août 2015, dite “loi Macron”, qui a libéralisé le transport longue distance en autocar, jusqu’alors chasse gardée du rail, avec l’ambition d’en faire une solution économique pour les grands trajets. L’objectif initial était d’atteindre cinq millions de passagers annuels, contre quelques dizaines de milliers avant la loi.En incluant l’international, la fréquentation atteint 27 millions en 2024, pour plus de 200 destinations proposées par les deux principaux acteurs du secteur: Flixbus et BlaBlaCar Bus, qui exploitent près de 100 % des liaisons.Parmi les trajets les plus fréquentés figurent Lille–Paris, Paris–Rouen ou Le Havre–Paris, mais aussi des liaisons transversales comme Clermont-Ferrand–Lyon, ou encore Bordeaux-Grenoble, sans passer nécessairement par la capitale contrairement au train.- “Manque d’infrastructures” -En dix ans, ces autocars “ont trouvé leur clientèle, ils répondent à une demande de gens qui n’avaient pas les moyens financiers ou les moyens de se déplacer”, se réjouit Michel Quidort, vice-président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT).En attendant sa correspondance dans la gare routière de Biarritz, Emilia Potdevin, une étudiante de 19 ans, explique avoir choisi le bus pour des raisons économiques mais aussi pour sa “dimension écologique”: “Le fait de remplir le bus, ça limite la consommation.”Dans son rapport annuel, l’ART relève que les émissions moyennes par passager des cars sont “presque cinq fois moindres” que celles des voitures, et “proches” de celles des TER.Michel Quidort regrette en revanche une qualité de service “plus discutable, notamment avec la quasi-inexistence de gares routières dignes de ce nom”.Les exploitants eux-mêmes tirent la sonnette d’alarme: “Ce qui freine le développement, ce n’est pas notre volonté, c’est le manque d’infrastructures”, estime le directeur de BlaBlaCar Bus, Aurélien Gandois, qui déplore l’absence de “gares Macron” pour accompagner l’expansion de ce mode de transport en France.Même constat pour Charles Billard, porte-parole de Flixbus : “Dans la loi Macron, ils ont libéralisé le voyage par autocar, mais ils n’ont pas prévu quelque chose pour accueillir ces autocars”.- “Ni abri, ni toilettes” -La gare de Bercy, où Sofia décrit une “ambiance glauque” dans laquelle elle ne sent pas en sécurité, “surtout s’il faut passer par le parc” qui la jouxte, illustre ce constat.Il s’agit pourtant de la plus grande gare routière de France, fréquentée par 4,7 millions de passagers chaque année.En attendant son bus pour le Portugal, Georges Da Costa, 46 ans, estime lui l’offre de service suffisante pour ses besoins, tout en reconnaissant que “l’endroit gagnerait à être un peu plus propre”.”Le niveau d’équipement des grandes gares nationales reste en deçà des standards attendus”, reconnaît l’ART dans son rapport.Elle pointe notamment du doigt celle de Lille-Europe, pourtant sixième en 2024 en matière de fréquentation avec plus d’un million de passagers. Aucun des neuf équipements analysés (sanitaires, salle d’attente, personnel…) n’y est disponible.”Il n’y a rien, ni abri, ni toilettes”, dénonce Michel Quidort: “Juste un poteau à côté d’une immense gare” ferroviaire.Comme l’implantation et la gestion des gares routières dépendent des autorités locales, “il y a autant de configurations que de villes et d’arrêts”, souligne Charles Billard.”On souhaite qu’à terme, dans une nouvelle loi des transports, il y ait quelque chose de plus cadré pour donner aussi les moyens aux villes”, espère Aurélien Gandois.

La vague de chaleur s’étend en France samedi

Une vague de chaleur, la deuxième à frapper la France cet été, va se diffuser samedi sur une grande partie du sud du pays où 28 départements sont placés en vigilance orange “canicule”, avant une extension de l’alerte dimanche.De la Dordogne à la Haute-Savoie en passant par le Cantal et la Drôme, une vaste partie sud du pays va connaître un week-end marqué par des températures comprises entre 34°C et 40°C, et qui pourront atteindre les 41°C du pied des Cévennes à la basse vallée du Rhône, selon Météo-France.Des maximales de 39,5°C à Saint-Côme-d’Olt (Aveyron) ou 39,1°C à Tiranges (Haute-Loire) ont déjà été relevées vendredi après-midi.Dans le Sud-Est, les nuits deviendront très chaudes des Pyrénées-Orientales à la vallée du Rhône, avec des minimales comprises entre 21 et 25°C.Dimanche, la quasi-totalité de la moitié sud du pays, avec 40 départements hors Corse, seront en vigilance orange canicule, à ce stade jusqu’à minuit, selon Météo-France.La journée de lundi pourrait être “la plus chaude à l’échelle nationale”, a indiqué le prévisionniste, précisant que la vague de chaleur “devrait durer jusqu’en milieu de semaine prochaine sur la moitié sud”.- Journée “pénible” -Ophélie et Aurore, deux jeunes femmes dans la vingtaine, prennent le frais et fument une cigarette en attendant l’ouverture du magasin d’alimentation où elles travaillent dans le centre de Grenoble. Pour elles, la journée s’annonce “pénible”, admettent-elles, car “il fait souvent plus chaud dans le magasin que dehors”. “Et encore, ça va par rapport aux années d’avant, parce qu’on a de petites clims dans le fond du magasin”, disent-elles à l’AFP. Pas de répit lorsqu’elles rentreront chez elles, leurs appartements étant “mal isolés”. “On vit dans le noir, on a chaud, avec le ventilateur allumé”, souligne Ophélie. Aurore de son côté relate avoir eu jusqu’à “36°C” la nuit dans son logement étudiant lors de la première canicule au début de l’été.Pour Florent, qui promène son chien Venom dans un parc de Grenoble, la stratégie face à la chaleur consiste à “ouvr(ir) les fenêtres la nuit quand la température tombe assez tôt pour pouvoir le faire, on les ferme la journée, on ferme les volets”. “On ne s’active pas trop, on sort les animaux aussi le matin et le soir et pas la journée”, explique-t-il.- La 51e depuis 1947 -Après une première vague de chaleur du 19 juin au 4 juillet, cet épisode constitue la 51e vague de chaleur enregistrée en France depuis 1947. “On note une accélération de la survenue des vagues de chaleur au fil du temps. Cette tendance est bien liée au changement climatique, qui a un impact fort sur les températures en France hexagonale”, a déclaré à l’AFP Lauriane Batté, climatologue à Météo-France. L’épisode s’accompagne d’un danger “élevé” de feux de forêt sur le pourtour méditerranéen, alors que l’incendie d’une ampleur exceptionnelle dans l’Aude a été fixé jeudi soir après avoir ravagé 17.000 hectares de végétation et coûté la vie à une personne.Il coïncide en outre avec un week-end de chassé-croisé entre automobilistes sur la route ou de retour de vacances, avec une circulation annoncée comme “difficile sur tout ou partie du territoire, du vendredi 8 au dimanche 10 août”. La journée la plus chargée du week-end sera le samedi 9, classé orange au niveau national dans les deux sens et notée “très difficile dans le sens des départs dans le Grand-Ouest, le Nord et l’Auvergne-Rhône-Alpes, ainsi que dans le Sud-Ouest dans le sens des retours”, alerte Bison Futé.A 9h13 samedi, plus de 270 km de bouchons étaient déjà recensés dans le pays, selon la même source. La SNCF a de son côté indiqué avoir supprimé plusieurs allers-retours sur les lignes Bordeaux-Marseille et Paris-Clermont afin d'”anticiper des “pannes potentielles de climatisation liées aux très hautes températures” dans ses trains les plus anciens. “L’ensemble des clients concernés bénéficient de l’échange ou du remboursement sans frais de leurs billets”, précise la SNCF.

Mozambique: les jihadistes sèment la panique, tactique avant le retour de TotalEnergies?

Avant la reprise annoncée imminente du projet gazier de TotalEnergies dans le nord du Mozambique, le groupe affilié à l’organisation Etat islamique qui mène depuis 2017 une insurrection dans cette région du pays d’Afrique australe a lancé des raids ayant causé des déplacements massifs de population ces dernières semaines.- Un déplacement d’une rare ampleurLes jihadistes ont revendiqué sept attaques fin juillet dans le sud de la province du Cabo Delgado, dont une première lors de laquelle ils ont exécuté six villageois.Près de 59.000 personnes déplacées ont été recensées rien qu’autour de la petite localité de Chiure, indique à l’AFP le chef de mission de Médecins sans frontières au Mozambique Sebastian Traficante, contacté par téléphone.La région n’avait plus connu une telle vague de déplacements depuis février 2024, d’après des statistiques de l’ONU.Depuis le camp de transit de cette localité, M. Traficante décrit une “taille des installations insuffisante” pour accueillir dans un premier temps cet afflux “inattendu” et “massif” de personnes arrivées à pied.”Certaines personnes ont même dormi à la belle étoile, il n’y avait pas d’endroit servant de toilettes et évidemment pas de nourriture disponible”, raconte le chef de mission de MSF.Dans le chaos, “des familles ont été séparées et ont perdu parfois leurs enfants”.”Une partie des déplacés sont arrivés plus tardivement parce qu’ils se sont retrouvés piégés entre deux endroits, relate Sebastian Traficante. Ils ont dormi dans la brousse jusqu’à ce que la sécurité soit suffisante pour marcher jusqu’à Chiure, d’après eux.”- Une zone moins protégéeLes insurgés mènent d’ordinaire leurs attaques une centaine de kilomètres plus au nord. “Les terroristes ont quitté leurs bases près de Macomia d’où ils se sont séparés en plusieurs groupes”, explique à l’AFP sous couvert d’anonymat une source sécuritaire au Cabo Delgado.”Ils ont profité d’une faible présence sécuritaire autour de Chiure pour mener des raids et piller plusieurs villages”, ajoute-t-elle.Les forces mozambicaines aussi bien que l’armée rwandaise – qui intervient en renfort depuis juillet 2021 – sont concentrées dans des districts septentrionaux, théâtres d’opérations plus habituels mais aussi plus proches du projet gazier du groupe français TotalEnergies près de Palma.A tel point que les assaillants sont restés une dizaine de jours près de Chiure, d’après Peter Bofin, analyste de l’insurrection au Cabo Delgado pour l’ONG Acled recensant des données sur les conflits dans le monde.”Ils y étaient au moins du 24 juillet jusqu’à l’arrivée de renforts de l’armée le 3 août, affirme-t-il à l’AFP. Entre temps, ils n’ont rencontré aucune force étatique, que ce soit la police ou l’armée.”Mieux équipées et organisées, les troupes rwandaises disposent d’une base à une cinquantaine de kilomètres au nord, près d’Ancuabe, mais ne sont pas intervenues.- Une stratégie pour étirerCette offensive des jihadistes ne signifie pas un abandon de leurs positions au nord. “Ils sont encore là-bas”, explique Peter Bofin. “C’est une action plutôt tactique et, selon nous, une tentative visant à étirer les forces mozambicaines voire rwandaises. En les étirant, il devient plus difficile de protéger le nord.”Les mouvements dans le district de Chiure, comme en février ou en avril 2024, causent aussi plus de panique et de déplacements de population que dans le nord, où la plupart des habitants sont partis, sans revenir, depuis longtemps.”C’est ce qu’ils cherchent à provoquer”, estime Peter Bofin. “Il y a quelques années dans son magazine hebdomadaire Al-Naba, l’Etat islamique écrivait que le meurtre d’un chrétien dans un village inciterait les habitants des villages environnants à fuir et mettrait les villes alentours sous pression. Ils l’ont dit noir sur blanc.”- Un effet TotalEnergies?La reprise du projet gazier géant de TotalEnergies à Afungi est prévue d’ici la fin de l’été européen (hiver austral), d’après sa direction. L’attaque de la ville voisine de Palma en mars 2021, ayant fait plus de 800 morts dont des sous-traitants d’après l’Acled, avait provoqué son interruption.D’un investissement de 20 milliards de dollars, il doit participer – avec un autre projet conduit par l’américain ExxonMobil – à faire du Mozambique un des dix premiers producteurs mondiaux de gaz, d’après le cabinet Deloitte.Ces dernières semaines, l’offensive des insurgés vers le sud et vers Chiure s’est accompagnée “d’une campagne de propagande assez intense menée par l’Etat islamique”, relate Peter Bofin, avec une pleine page consacrée au Mozambique dans son magazine ces dernières semaines.”Il est difficile de ne pas faire le lien avec la situation concernant l’usine de gaz naturel liquéfié”, juge-t-il. “Ils savent également à quel point cette période est sensible.”

Wall Street portée par les espoirs d’une baisse des taux de la Fed

La Bourse de New York a terminé la semaine dans le vert vendredi à l’issue d’une séance sans nouvelle économique d’ampleur, les investisseurs se montrant optimistes quant à la possibilité que la Réserve fédérale (Fed) baisse rapidement ses taux.L’indice Nasdaq (+0,98%), où se concentrent les valeurs technologiques, a atteint un nouveau record pour la deuxième séance consécutive, à 21.450,02 points. L’indice élargi S&P 500 (+0,78%) a lui terminé au niveau de son précédent plus haut et le Dow Jones a gagné 0,47%.”Le nouveau catalyseur qui a permis aux marchés de rebondir et de récupérer les pertes de la semaine dernière a été une certaine stabilité des taux d’intérêt et les anticipations d’une reprise du cycle de baisse des taux par la Fed”, estime auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.Une très large majorité des analystes estiment que la banque centrale américaine réduira ses taux d’un quart de point de pourcentage à l’issue de sa prochaine réunion de politique monétaire, programmée en septembre, selon l’outil de veille de CME.Les experts s’inquiètent notamment d’une morosité sur le marché du travail, après une forte révision à la baisse des créations d’emplois pour le printemps la semaine dernière.Pour stimuler l’emploi, la Fed pourrait opter pour une politique plus accommodante quant à ses taux d’intérêt, d’autant qu’il pourrait y avoir plusieurs changements parmi ses responsables.Après la démission surprise de la gouverneure Adriana Kugler vendredi dernier, Donald Trump a annoncé jeudi propulser son conseiller économique Stephen Miran à un poste stratégique au sein de la Fed. La nomination de ce défenseur inlassable de la politique économique de Donald Trump dans les médias doit encore être confirmée par le Sénat à majorité républicaine.Autre nomination très attendue à l’horizon: celle du remplaçant de Jerome Powell, l’actuel président de la Fed, dont le mandat prend fin au printemps prochain. Le gouverneur Christopher Waller, qui avait voté pour une baisse de taux dès juillet, fait figure de favori, a assuré jeudi l’agence Bloomberg.La publication d’un important indice d’inflation (CPI) mardi “sera sans doute un indicateur clé pour confirmer ou infirmer ces attentes” d’une politique monétaire moins restrictive, estime Angelo Kourkafas.L’analyste souligne aussi que la place américaine a traversé sans encombre une semaine marquée par la mise en application d’une nouvelle salve de droits de douane américains sur les produits de dizaines d’économies.Pour Angelo Kourkafas, le marché dispose “désormais de beaucoup plus de visibilité qu’auparavant” en connaissant les surtaxes appliquées à chaque pays.Un certain nombre d’acteurs économiques dont les investisseurs “ignorent le paysage économique actuel comme s’il s’agissait d’un simple bruit de fond”, écrit toutefois Gregory Daco, économiste chez EY.Et le spécialiste de prévenir: “ce sont des forces érosives qui sapent activement la dynamique de l’économie américaine”.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait à 4,28% contre 4,25% à la clôture jeudi.Côté entreprises, la biotech américaine Gilead Sciences (+8,28% à 119,41 dollars) a été portée par des résultats supérieurs aux attentes au deuxième trimestre, marqués par une hausse du chiffre d’affaires dans les traitements liés au VIH et par la poursuite de la baisse pour ceux liés au Covid-19.La plateforme de réservation de voyages Expedia (+4,08% à 195,26 dollars) a été recherchée après avoir revu à la hausse ses prévisions pour l’année fiscale complète. Au deuxième trimestre, elle a aussi dépassé les attentes avec un bénéfice net par action de 4,24 dollars.Le réseau social Pinterest (-10,31% à 35,13 dollars) a dévissé en raison d’un bénéfice net par action inférieur aux attentes au deuxième trimestre. D’avril à juin, l’entreprise a toutefois battu les anticipations de chiffre d’affaires.