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Trump met un pied à la Fed en nommant gouverneur un de ses conseillers

Le président américain Donald Trump compte propulser son conseiller économique Stephen Miran à un poste stratégique au sein de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), qu’il veut voir baisser les taux d’intérêt.La nomination de Stephen Miran, défenseur inlassable de la politique économique du président dans les médias, doit encore être confirmée par le Sénat à majorité républicaine.Le chef de l’Etat s’était donné quelques jours pour décider du nom de la personne qui prendra la place de la gouverneure Adriana Kugler.Mme Kugler a annoncé sa démission la semaine dernière, alors que son mandat devait prendre fin quelques mois plus tard.Dans un message jeudi sur son réseau Truth Social, Donald Trump a annoncé que Stephen Miran, qui préside le Conseil économique de la Maison Blanche, occuperait le siège de Mme Kugler jusqu’au terme du mandat, le 31 janvier 2026.”Dans l’intervalle, nous continuerons à chercher un remplaçant permanent”, a-t-il précisé.Le conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale comprend sept membres, dont le président de la banque centrale, Jerome Powell. Tous siègent au comité de politique monétaire (FOMC) qui compte douze personnes votant sur les taux d’intérêt américains.Donald Trump, qui fait fi de l’indépendance de la banque centrale, réclame depuis son retour au pouvoir des baisses drastiques de ces taux qui guident le coût du crédit et ont une forte influence sur les marchés financiers. “Stephen est titulaire d’un doctorat en économie de l’université Harvard et s’est distingué pendant mon premier mandat. Il m’accompagne depuis le début de mon deuxième mandat et son expertise dans le domaine de l’économie est sans égale. Il fera un travail remarquable”, estime le président dans son message.Adriana Kugler était devenue gouverneure en 2023 sur proposition de l’ex-président démocrate Joe Biden. Son départ, dont elle n’a pas dévoilé les raisons, permet à Donald Trump d’accélérer le changement de gouvernance au sommet de l’institution.- “Servir Trump ?” -Une autre nomination est très attendue: celle de la personne qui remplacera Jerome Powell, dont le mandat prend fin au printemps.Donald Trump a expliqué en début de semaine qu’il avait quatre candidats pour ce poste.  Le gouverneur Christopher Waller fait figure de favori, selon l’agence Bloomberg jeudi. Il s’est opposé au maintien des taux à leur niveau actuel lors de la réunion de la Fed, fin juillet, plaidant au contraire pour une baisse, de crainte d’une dégradation rapide du marché du travail.Les chiffres de l’emploi pour juillet, publiés deux jours plus tard, ont montré que le marché du travail allait plus mal qu’attendu, donnant aux commentaires de M. Waller des airs de prophétie.Jerome Powell, qui était devenu président de la Fed sur proposition de Donald Trump pendant son premier mandat, est désormais la bête noire du président américain. Ce dernier a paru chercher un moyen de le limoger et lui a demandé de démissionner. Il a aussi fortement suggéré aux autres banquiers centraux de le renverser.Selon les analystes, la volonté de Donald Trump de peser sur les décisions de politique monétaire va jeter le soupçon sur ceux qu’ils nomment, au moment où l’économie américaine semble vaciller sous l’effet de son offensive protectionniste.”Stephen Miran est un fidèle partisan de Trump et l’un des principaux architectes de (s)a politique commerciale chaotique (…) qui pèse sur le portefeuille des Américains et notre économie”, a réagi dans un communiqué la sénatrice démocrate Elizabeth Warren. L’opposante prévient qu’elle essaiera de savoir, lors de l’audition au Sénat, “s’il servira le peuple américain en tant que voix indépendante au sein de la Fed ou s’il se contentera de servir Donald Trump”.

Merz sanctionne pour la première fois Israël, après l’annonce du plan pour Gaza

Berlin a amorcé vendredi un changement de cap majeur vis-à-vis d’Israël dont il était jusqu’ici l’un des plus fidèles alliés, en suspendant les exportations d’armes que ce pays pourrait utiliser à Gaza.Cette première sanction du gouvernement de Friedrich Merz envers Israël intervient après l’annonce de Benjamin Netanyahu de son intention de prendre le contrôle de la ville de Gaza, dévastée par la guerre et en proie à une crise humanitaire. Le chef de gouvernement israélien a exprimé par téléphone “sa déception” au sujet de ces sanctions. “Au lieu de soutenir la juste guerre d’Israël contre le Hamas, qui a mené l’attaque la plus horrible contre le peuple juif depuis l’Holocauste, l’Allemagne récompense le terrorisme du Hamas”, affirme-t-il dans un communiqué.Lors de cet échange, M. Netanyahu dit avoir expliqué à M. Merz “que l’objectif d’Israël n’est pas de prendre le contrôle de Gaza, mais de libérer Gaza du Hamas et de permettre l’établissement d’un gouvernement pacifique là-bas”.Mais pour le chancelier allemand, il devient “de plus en plus difficile de comprendre” en quoi le plan militaire israélien permettrait d’atteindre ses objectifs dans le petit territoire palestinien.”Dans ces circonstances, le gouvernement allemand n’autorise pas, jusqu’à nouvel ordre, les exportations d’équipements militaires susceptibles d’être utilisés dans la bande de Gaza”, a ajouté M. Merz.Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas en octobre 2023, jusqu’au mois de mai de cette année, Berlin a autorisé l’exportation d’au moins 485 millions d’euros d’armement vers Israël.Ces livraisons comprenaient des armes à feu, des munitions, des pièces d’armes, des équipements spéciaux pour l’armée et la marine, des équipements électroniques et des véhicules blindés spéciaux, selon une réponse récente du gouvernement allemand à une demande parlementaire.– “Souffrance” –Dans le communiqué de vendredi, le chancelier Merz a insisté sur la “profonde inquiétude” du gouvernement allemand face à “la souffrance continue de la population civile dans la bande de Gaza”.”Avec l’offensive prévue, le gouvernement israélien porte une responsabilité encore plus grande” en ce qui concerne l’aide aux civils palestiniens, a-t-il continué, réitérant son appel en faveur d’un accès complet pour l’ONU et les ONG.Le chancelier a également exhorté le gouvernement israélien “de ne pas prendre de nouvelles mesures en vue d’annexer la Cisjordanie”.En raison de sa responsabilité historique vis-à-vis de l’extermination de six millions de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne était jusqu’ici avec les Etats-Unis l’un des plus grands soutiens d’Israël.Berlin estime que la sécurité et l’existence d’Israël sont “raison d’État pour l’Allemagne”, une formule d’abord utilisée par l’ancienne chancelière Angela Merkel en 2008.Ainsi, contrairement à la France, au Royaume-Uni et au Canada, elle n’a pas promis de reconnaître un Etat palestinien en septembre à l’ONU.Lors d’une visite en Israël la semaine dernière, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a réaffirmé la position de longue date de Berlin, selon laquelle la reconnaissance ne pourrait intervenir qu’après un processus de négociation entre Israël et les Palestiniens. Il a toutefois ajouté que ce processus “devait commencer rapidement”. Berlin s’est également opposé à la suspension ou à la résiliation de l’accord d’association UE-Israël, qui faisait l’objet d’un réexamen par les 27.– Dissensions –Mais devant les souffrances accrues des Palestiniens à Gaza, où une évaluation soutenue par les Nations unies a mis en garde contre la famine, la pression sur le gouvernement de Friedrich Merz s’est accrue au sein de la société allemande.Selon un sondage publié jeudi par la chaîne publique ARD, 66% des Allemands attendent de leur gouvernement qu’il exerce une influence plus grande sur Benjamin Netanyahu, afin de changer la politique israélienne vis-à-vis de Gaza.Récemment, la presse allemande s’est également fait l’écho de dissensions au sein de la coalition du conservateur Friedrich Merz, certains ministres sociaux-démocrates prônant une attitude plus dure vis-à-vis du gouvernement israélien.Vendredi, le vice-chancelier, le social-démocrate Lars Klingbeil, également ministre des Finances, a salué cette “décision juste”, jugeant “insupportable” la souffrance à Gaza. En revanche, la CSU, parti frère bavarois de la CDU de Merz, a été irrité et “surpris” par ce choix “auquel il n’a pas pris part”, selon le quotidien Bild.Le conseil central des Juifs d’Allemagne a fustigé la suspension des exportations d’armes, soulignant qu’Israël était “quotidiennement attaqué par des ennemis au Proche Orient”. 

La Bourse de Paris termine en hausse, portée par les secteurs bancaire et automobile

La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,44% vendredi, portée par les secteurs bancaire et automobile, sur fond d’interrogations quant à l’impact de changements à venir au sein de la banque centrale américaine sur sa future politique monétaire.L’indice vedette CAC 40 a avancé de 33,68 points et s’est établi à 7.743,00 points à la clôture vendredi. Sur la semaine, il affiche un bilan en hausse de 2,61%, qui ne lui permet toutefois pas d’effacer la baisse de 3,68% de la semaine précédente.”Sur le CAC 40, bien que l’indice n’ait pas été tiré de manière phénoménale, deux éléments se distinguent: la progression du secteur bancaire et celle du secteur automobile”, observe Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France.A la cote parisienne, Crédit Agricole a nettement avancé de 3,20% à 16,92 euros, BNP Paribas de 2,52% à 81,50 euros et Société Générale de 1,62% à 57,56 euros.”C’est directement lié à la hausse des taux sur le marché obligataire, tant en Europe qu’aux Etats-Unis”, qui fait suite aux changements possibles au sein du Comité monétaire de la Réserve fédérale (FOMC), explique Alexandre Baradez.Après la démission surprise de la gouverneure Adriana Kugler vendredi dernier, le président américain compte propulser son conseiller économique Stephen Miran à un poste stratégique au sein de la Fed, qu’il veut voir baisser les taux directeurs. La nomination de ce défenseur inlassable de la politique économique de Donald Trump dans les médias doit encore être confirmée par le Sénat à majorité républicaine.Autre nomination très attendue: celle du remplaçant de Jerome Powell, l’actuel président de la Fed, dont le mandat prend fin au printemps prochain. L’ex-gouverneur Christopher Waller fait figure de favori, selon l’agence Bloomberg jeudi.”Bien que ces deux profils soient favorables à des baisses des taux d’intérêt de la Fed, le marché se demande si ce n’est pas risqué dans la mesure où l’inflation aux Etats-Unis n’est pas sous contrôle”, a encore expliqué M. Baradez.Ailleurs à la cote, le secteur automobile s’est aussi démarqué: Stellantis a grimpé de 2,30% à 8,08 euros, Renault de 2,14% à 32,43 euros, Valeo a pris 4,39% à 9,98 euros et Forvia 3,66% à 10,91 euros.”Le secteur a été indirectement porté par les 15% de droits de douane obtenus par le Japon dans son accord avec les Etats-Unis”, jugé comme une bonne nouvelle alors que le marché craignait une surtaxe plus conséquente, explique Alexandre Baradez.L’an dernier, le secteur automobile représentait presque 30% des exportations nippones vers les Etats-Unis.

Wall Street avance prudemment, entre résultats et négociations commerciales

La Bourse de New York évolue en hausse vendredi, en recherche d’un catalyseur en l’absence de nouvelles économiques d’importance, scrutant toujours les négociations commerciales et les résultats d’entreprises.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones avançait de 0,50%, l’indice Nasdaq de 0,63% et l’indice élargi S&P 500 prenait 0,61%.Ces derniers jours, “le marché progresse lentement, principalement parce qu’il met de côté” les nouveaux droits de douane imposés par Washington depuis jeudi, juge auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain Donald Trump a mis en place, en plusieurs vagues, de nouvelles surtaxes sur les produits entrant aux Etats-Unis. Celles-ci vont de 10 à 50% selon les situations et les pays, sans compter les droits de douane frappant des secteurs en particulier (automobile, acier, aluminium, cuivre). Le chef de l’Etat menace d’en imposer d’autres au nom de la protection de l’industrie nationale (sur les produits pharmaceutiques et les semiconducteurs, notamment) ou pour réprimander des pays pour des motifs politiques.Mais les investisseurs continuent de croire qu’une partie des surtaxes seront finalement moins importantes qu’anticipé grâce aux négociations commerciales.A l’instar de la Suisse et de l’Afrique du Sud, plusieurs pays tentent de convaincre Washington de leur accorder une ristourne sur les droits de douane visant leurs produits.La trêve durement négociée par les responsables américains avec Pékin court jusque mardi.Dans ce contexte, selon Sam Stovall, “les investisseurs font abstraction des incertitudes et se rallient à l’idée que l’économie se porte mieux que ce que l’on pourrait craindre”.Plusieurs indicateurs économiques clés publiés la semaine prochaine pourront confirmer ou infirmer cette hypothèse, dont l’inflation côté consommateurs (CPI) mardi et côté producteurs (PPI) jeudi, et les ventes au détail vendredi.En parallèle, Wall Street “est encouragée par les résultats d’entreprises meilleurs que prévus”, assure Sam Stovall. Parmi les secteurs en grande forme selon l’analyste, “les services de communication, les services financiers et les technologies”.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait à 4,28% contre 4,25% à la clôture jeudi.Côté entreprises, l’équipementier sportif Under Armour (-17,34% à 5,49 dollars) vivait mal la publication de résultats inférieurs aux attentes, notamment un bénéfice net par action, donnée de référence pour les marchés, de 2 cents là où les analystes tablaient sur 3 cents.La plateforme de réservation de voyages Expedia (+5,13% à 197,23 dollars) était recherchée après avoir revu à la hausse ses prévisions pour l’année fiscale complète. Au deuxième trimestre, elle a aussi dépassé les attentes avec un bénéfice net par action de 4,24 dollars.Le réseau social Pinterest (-10,37% à 35,11 dollars) dévissait en raison d’un bénéfice net par action inférieur aux attentes au deuxième trimestre. D’avril à juin, l’entreprise a toutefois battu les anticipations de chiffre d’affaires.L’éditeur américain de jeux vidéo Take-Two Interactive, maison mère du développeur de Grand Theft Auto, lâchait 1,03% à 224,16 dollars malgré un chiffre d’affaires de 1,42 milliard de dollars, supérieur aux attentes pour le premier trimestre de son exercice décalé.

Berlin suspend les exportations des armes qu’Israël pourrait utiliser à Gaza

Berlin a amorcé vendredi un changement de cap majeur vis-à-vis d’Israël dont il était jusqu’ici l’un des plus fidèles alliés, en annonçant suspendre les exportations d’armes que ce pays pourrait utiliser à Gaza.C’est par cette mesure forte que le gouvernement allemand a réagi à l’approbation par le cabinet de sécurité israélien du plan présenté par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza, dévastée par la guerre et en proie à une crise humanitaire. Il devient “de plus en plus difficile de comprendre” en quoi le plan militaire israélien permettrait d’atteindre ses objectifs dans la bande de Gaza, a asséné dans un communiqué le chancelier allemand Friedrich Merz.”Dans ces circonstances, le gouvernement allemand n’autorise pas, jusqu’à nouvel ordre, les exportations d’équipements militaires susceptibles d’être utilisés dans la bande de Gaza”, a ajouté M. Merz, officiellement parti en vacances mercredi.Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas en octobre 2023, jusqu’au mois de mai de cette année, Berlin avait autorisé l’export d’au moins 485 millions d’euros d’armement vers Israël.Ces livraisons comprenaient des armes à feu, des munitions, des pièces d’armes, des équipements spéciaux pour l’armée et la marine, des équipements électroniques et des véhicules blindés spéciaux, selon une réponse récente du gouvernement allemand à une demande parlementaire.Dans le communiqué de vendredi, le chancelier Merz a insisté sur la “profonde inquiétude” du gouvernement allemand face à “la souffrance continue de la population civile dans la bande de Gaza”.”Avec l’offensive prévue, le gouvernement israélien porte une responsabilité encore plus grande” en ce qui concerne l’aide aux civils dans le territoire palestinien, a-t-il continué, réitérant son appel en faveur d’un accès complet pour “les organisations de l’ONU et d’autres institutions non gouvernementales”.  “Le gouvernement allemand demande instamment au gouvernement israélien de ne pas prendre de nouvelles mesures en vue d’annexer la Cisjordanie”, a ajouté le chancelier.- Pression de la société civile -En raison de sa responsabilité historique vis-à-vis de l’extermination de six millions de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne était jusqu’ici avec les Etats-Unis l’un des plus grands soutiens d’Israël. Ainsi, contrairement à la France, au Royaume-Uni et au Canada, elle n’avait pas promis de reconnaître un Etat palestinien en septembre à l’ONU. Lors d’une visite en Israël la semaine dernière, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, avait réaffirmé la position de longue date de Berlin, selon laquelle la reconnaissance ne pourrait intervenir qu’après un processus de négociation entre Israël et les Palestiniens. Il avait toutefois ajouté que ce processus “devait commencer rapidement”. Berlin s’était également opposé à la suspension ou à la résiliation de l’accord d’association UE-Israël, qui faisait l’objet d’un réexamen par les 27.Mais devant les souffrances de plus en plus grandes des Palestiniens à Gaza, où une évaluation soutenue par les Nations unies a mis en garde contre la famine, la pression sur le gouvernement de Friedrich Merz s’était faite de plus en plus grande au sein de la société allemande.Selon un sondage publié jeudi par la chaîne publique ARD, 66% des Allemands attendaient de leur gouvernement qu’il exerce une influence plus grande sur Benjamin Netanyahu, afin de changer la politique israélienne vis-à-vis de Gaza.Récemment, la presse allemande s’était également fait l’écho de dissensions au sein de la coalition du conservateur Friedrich Merz, certains ministres sociaux-démocrates prônant une attitude plus dure vis-à-vis du gouvernement israélien.Vendredi, le vice-chancelier, le social-démocrate Lars Klingbeil, également ministre des Finances, s’est empressé de saluer cette “décision juste”.”La souffrance humanitaire à Gaza est insupportable”, a-t-il déclaré.

Duplomb (LR) n’exclut pas un nouveau texte pour réintroduire l’acétamipride

Le sénateur LR Laurent Duplomb, dont la loi a été en partie censurée la veille par le Conseil constitutionnel, n’a pas exclu vendredi un nouveau texte pour réintroduire le pesticide acétamipride contesté, mais en tenant compte cette fois des critères imposés par les Sages.Le Conseil constitutionnel dit que la réintroduction, sous conditions, de l’acétamipride, interdit en France depuis 2018, “n’était pas encore assez encadré sur la durée, (que) ce n’était pas encore assez encadré sur la liste des filières”, dans le texte que j’ai présenté, a reconnu sur RMC l’auteur de cette loi qui a fait l’objet d’une pétition demandant son abrogation, signée par plus de 2,1 millions d’opposants.”En fait, il nous donne les éléments qui pourraient permettre, avec un nouveau texte, de trouver des solutions pour pouvoir peut être réintroduire” l’acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes, dont la réintroduction a été jugée par les Sages contraire à la Charte de l’environnement.La décision du Conseil constitutionnel a été saluée, à gauche, comme une victoire pour l’écologie. “Il reste encore du temps pour examiner ce qui va se passer, comment nous allons pouvoir le faire”, a ajouté Laurent Duplomb, estimant que “le Conseil constitutionnel ne ferme pas la porte”.La réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride a cristallisé la contestation contre la loi Duplomb. Son retour était réclamé par certains producteurs de betteraves et de noisettes pour lutter contre les ravageurs.Les Sages ont estimé que “faute d’encadrement suffisant”, cette mesure était contraire au “cadre défini par sa jurisprudence, découlant de la Charte de l’environnement”, selon un communiqué.Dans leur décision, ils rappellent que les néonicotinoïdes “ont des incidences sur la biodiversité, en particulier pour les insectes pollinisateurs et les oiseaux” et “induisent des risques pour la santé humaine”.La FNSEA, premier syndicat agricole, a dénoncé une décision “inacceptable”.Quant au groupe écologiste à l’Assemblée, il a fait part de son intention de déposer une proposition de loi pour tenter d’obtenir “une abrogation totale” de la loi.

Le taux de chômage stable en France, mais les jeunes inquiètent

Le taux de chômage en France est resté stable à 7,5% au deuxième trimestre, a rapporté l’Insee vendredi, mais le chômage des jeunes (19%) inquiète François Bayrou, favorable à un “plan d’urgence” en leur faveur.Le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail, recherchant un emploi et immédiatement disponibles pour en prendre, a légèrement augmenté de 29.000 sur le trimestre à 2,4 millions de personnes.Le chômage dans la population active demeure ainsi “légèrement supérieur” aux 7,1% de fin 2022, début 2023, son point le plus bas depuis 1982, et inférieur de trois points à son pic de mi-2015.Cet indicateur montre aujourd’hui “une forme de résilience du marché du travail”, avec notamment un taux d’emploi qui continue d’augmenter, tiré notamment par le recul de l’âge de départ en retraite, relève Mathieu Plane, directeur adjoint du département Analyse et prévision de l’OFCE.Mais dans le même temps, l’emploi salarié privé a perdu quelque 100.000 postes (-0,4%) par rapport au printemps 2024, selon des chiffres publiés par l’Insee mercredi mais calculés à partir de données différentes – soit “deux thermomètres assez différents”, relève l’économiste pour expliquer un tel écart.Point particulièrement sensible, le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans a diminué de 0,2 point par rapport au premier trimestre, mais reste élevé à 19%, et en augmentation de 1,2 point sur un an.Cette hausse inquiète le Premier ministre François Bayrou, qui a appelé dans une vidéo postée mercredi à un “plan d’urgence pour qu’on puisse proposer un travail à un plus grand nombre de jeunes”.De son côté, le ministère du Travail a indiqué à l’AFP qu'”une série de mesures sont en cours de lancement pour la rentrée”, ajoutant qu’il s’agit “d’ouvrir le capot et voir ce qui peut être amélioré concrètement et rapidement, plutôt que du gros investissement d’un argent qu’on n’a plus”.- Mesures budgétaires -Le 11 juillet, les ministres du Travail, de l’Education et des Sports avaient déclaré vouloir “mobiliser davantage les entreprises” pour la découverte des métiers dès le collège ou encore “développer 50.000 places en deux ans” dans les formations en alternance pour les premiers niveaux de qualification.Les jeunes mettent beaucoup plus de temps à s’insérer sur le marché du travail en France qu’au Royaume-Uni ou en Allemagne, selon une étude publiée en mars par le Conseil d’analyse économique, qui dépend de Matignon.Autre cause du taux d’emploi plus faible en France que chez ses voisins, les 55-64 ans ont été 61,8% à travailler au deuxième trimestre, soit 1,7 point de plus qu’un an auparavant et 0,3 point de plus qu’au trimestre précédent.Le taux de chômage des 50 ans et plus reste stable à 4,8% et a baissé de 0,2 point sur un an.La part des CDI dans l’emploi total s’est tassée de 0,1 point à 51,2% au deuxième trimestre, tandis que celui des indépendants a augmenté de 0,2 point à 9,1%, mais “ce ne sont pas forcément des emplois de très bonne qualité” notamment dans l’auto-entrepreunariat, relève M. Plane.Le halo autour du chômage, constitué des personnes qui souhaitent un emploi mais n’en recherchent pas ou ne sont pas immédiatement disponibles, atteint 1,9 million de personnes, soit 4,4% de la population des 15-64 ans. Il augmente légèrement sur le trimestre, de 21.000 personnes, mais diminue de 51.000 personnes sur un an.La stabilité du chômage pourrait toutefois être de courte durée avec les mesures budgétaires annoncées par François Bayrou pour 2026 afin de réduire les dépenses publiques.Ces mesures impacteront “la croissance, qui elle-même aura un effet sur le marché du travail”, prévoit Mathieu Plane.Des coupes contre lesquelles des syndicats veulent mobiliser à la rentrée, ce qui est aussi l’objectif d’appels divers et variés lancés ces dernières semaines sur les réseaux sociaux pour “tout bloquer” le 10 septembre.

La Bourse de Paris en timide hausse entre droits de douane et guerre en Ukraine

La Bourse de Paris évolue en timide hausse vendredi, partagée entre les incertitudes commerciales alors que certains secteurs espèrent encore des exemptions de droits de douanes américains, et les avancées possibles en Ukraine.Vers 09H45 à Paris, l’indice vedette de la place parisienne glanait quelque 0,13%, soit une hausse de 9,88 points pour s’établir à 7.719,20 points. Le CAC 40 s’était octroyé 0,97% à la clôture jeudi, à 7.709,32 points.”Un sentiment de prudence domine les marchés, alors que les investisseurs évaluent les conséquences d’une avalanche de droits de douane sur de nouveaux partenaires commerciaux”, commente Susannah Streeter, responsable de l’analyse des marchés chez Hargreaves Lansdown.Les nouveaux droits de douane américains sur les produits en provenance de dizaines d’économies sont entrés en vigueur jeudi à 04H01 GMT, esquissant le nouvel ordre commercial mondial voulu par Donald Trump.L’Union européenne (UE), qui compte parmi les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, est désormais concernée par un taux de 15%.A ce stade, l’UE n’a pas obtenu d’exception pour les vins et spiritueux, un secteur particulièrement sensible pour des pays comme la France et l’Italie.La “bonne nouvelle”, c’est que les négociations continuent entre l’Union européenne et l’administration Trump, a relevé Maxime Toubart, coprésident du Comité Champagne, l’organisation interprofessionnelle de la filière en France.En parallèle, les investisseurs scrutent la situation de l’Ukraine.Donald Trump s’est dit jeudi toujours prêt à rencontrer Vladimir Poutine même si ce dernier refuse de voir Volodymyr Zelensky, qui insiste pour être à la table des discussions visant à trouver une issue au conflit en Ukraine.”La Maison Blanche n’a pas encore confirmé de date, mais il s’agirait du premier sommet entre présidents américain et russe depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022″, note Jim Reid, économiste à la Deustche Bank.Interrogé sur le fait de savoir si l’ultimatum qu’il a donné à son homologue russe pour trouver un accord avec Kiev sous peine de sanctions sévères était toujours fixé à vendredi, le président américain est resté vague.Feu vert pour ValnevaLe laboratoire franco-autrichien spécialisé dans les vaccins Valneva s’appréciait en Bourse après la levée de la suspension du vaccin anti-chikungunya du groupe par l’agence de santé américaine Food and Drug Administration (FDA).Le titre gagnait 3,85% à 3,72 euros sur un indice parisien élargi SBF 120 en hausse de 0,17%, vers 09H45 à Paris.

France: le taux de chômage stable à 7,5% au deuxième trimestre, selon l’Insee

Le taux de chômage en France au sens du Bureau international du Travail (BIT) s’établit à 7,5% au deuxième trimestre 2025, a rapporté vendredi l’Insee, qui a aussi révisé de 7,4% à 7,5% le taux du premier trimestre.Le taux de chômage reste donc “stable”, selon l’Institut national des Statistiques, qui précise que le nombre de chômeurs au sens du BIT augmente de 29.000 sur le trimestre à 2,4 millions de personnes.Le taux de chômage de la population active en France demeure ainsi “légèrement supérieur” à son point le plus bas depuis 1982, de 7,1%, et inférieur de 3 points à son pic de mi-2015.Ce taux ne prend en compte que les chômeurs qui recherchent du travail et sont immédiatement disponibles sur le marché du travail. Il est calculé sur la base d’une enquête et ses résultats diffèrent des statistiques sur les demandeurs d’emploi inscrits à France Travail.Au deuxième trimestre, le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans diminue de 0,2 point par rapport au premier trimestre, mais reste élevé à 19% et en augmentation de 1,2 point sur un an.Le taux de chômage des seniors de 50 ans et plus reste stable sur le trimestre à 4,8% et inférieur de 0,2 point par rapport au deuxième trimestre 2024.Celui des 25-49 ans augmente de 0,2 point sur le trimestre et de 0,3 point sur un an à 6,9%.Le taux de chômage des femmes est “quasi stable” (-0,1 point) à 7,3%, tandis que celui des hommes augmente de 0,2 point à 7,7%.Le halo autour du chômage, constitué des personnes qui souhaitent un emploi mais n’en recherchent pas ou ne sont pas immédiatement disponibles, atteint 1,9 million de personnes, soit 4,4% de la population des 15-64 ans. Il augmente légèrement sur le trimestre, de 21.000 personnes, mais diminue de 51.000 personnes sur un an.Enfin, le taux d’emploi continue de progresser, quoique très légèrement, au deuxième trimestre, atteignant 69,6%, son plus haut historique depuis que l’Insee a commencé à le mesurer en 1975. Il est 0,5 point au-dessus de son niveau du deuxième trimestre 2024.

Loi Duplomb: le Conseil constitutionnel censure la réintroduction du pesticide acétamipride

Le Conseil constitutionnel a censuré jeudi la disposition la plus contestée de la loi Duplomb, qui prévoyait la réintroduction sous conditions de l’acétamipride, un pesticide interdit de la famille des néonicotinoïdes, jugée par les Sages contraire à la Charte de l’environnement.Le Conseil constitutionnel a au contraire validé les simplifications administratives accordées aux plus gros élevages, ainsi qu’à la construction d’ouvrages de stockage d’eau à finalité agricole — avec néanmoins quelques réserves pour cette deuxième mesure.Il a également estimé que la procédure d’adoption du texte, qui avait été rejeté par ses propres défenseurs à l’Assemblée, était conforme à la Constitution.Emmanuel Macron “a pris bonne note de la décision du Conseil constitutionnel et promulguera la loi telle qu’elle résulte de cette décision dans les meilleurs délais”, a immédiatement réagi l’Elysée.La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a estimé que cette décision maintient “une divergence entre le droit français et le droit européen” et les “conditions d’une concurrence inéquitable faisant courir un risque de disparition de certaines filières”, en promettant que le gouvernement serait “à leurs côtés pour ne pas les laisser sans solution”.La loi Duplomb, adoptée au Parlement début juillet avec le soutien des macronistes, LR et l’extrême droite, a fait l’objet d’un vaste mouvement de protestation, y compris au sein du monde scientifique. Une pétition réclamant son abrogation a réuni plus de 2,1 millions de signatures.La réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, interdit depuis 2018 en France mais autorisé ailleurs en Europe, a cristallisé la contestation. Son retour était réclamé par certains producteurs de betteraves et de noisettes pour lutter contre les ravageurs.Le Conseil constitutionnel, présidé depuis peu par Richard Ferrand, a ainsi dû rendre une décision sous pression à la fois de l’opinion et du monde agricole.Il a finalement estimé que “faute d’encadrement suffisant”, cette mesure était contraire au “cadre défini par sa jurisprudence, découlant de la Charte de l’environnement”, selon un communiqué.Dans leur décision, les Sages rappellent que les néonicotinoïdes “ont des incidences sur la biodiversité, en particulier pour les insectes pollinisateurs et les oiseaux” et “induisent des risques pour la santé humaine”.En 2020, ils avaient consenti à une dérogation temporaire à leur interdiction, cantonnée à la filière des betteraves et à l’enrobage des semences.Cette fois, ils censurent la dérogation introduite dans la loi en relevant qu’elle n’est pas limitée dans le temps, ni à une filière particulière, et concerne aussi la pulvérisation, aux risques élevés de dispersion des substances.Avec une telle dérogation, le législateur “a privé de garanties légales le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé” garanti par la Charte de l’environnement, à valeur constitutionnelle, écrivent les Sages dans leur décision. “Sur le plan politique, il y a incontestablement une victoire écologiste puisque le Conseil constitutionnel renforce la Charte de l’environnement”, a relevé pour l’AFP la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina.- “Choc inacceptable” -Cette censure “va conduire inexorablement à encore plus d’importations avec de l’acétamipride et de moins en moins de productions françaises victimes d’impasses techniques”, a déploré le sénateur LR Laurent Duplomb, à l’initiative de ce texte présenté comme une réponse aux grandes manifestations agricoles de 2024.Si la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, a salué une “victoire d’étape”, la puissante FNSEA a fait état d’un “choc, inacceptable et incompréhensible”. Marine Le Pen a elle reproché au Conseil constitutionnel de se “comport(er) comme un législateur alors qu’il n’en détient pas la légitimité démocratique”. “Le niveau d’ingérence des juges constitutionnels devient un vrai problème pour notre démocratie”, a abondé le patron des députés LR Laurent Wauquiez.La gauche, qui avait saisi le Conseil constitutionnel, s’est elle félicitée en choeur. Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a salué une “victoire pour l’écologie”. Et la cheffe des Ecologistes, Marine Tondelier, a réagi en publiant une fleur sur X. Tout en déplorant auprès de l’AFP qu’une telle décision doive “venir du Conseil constitutionnel” face à des macronistes qui n’ont “rien écouté”.- Réserves -Les recours visaient également la procédure utilisée à l’Assemblée pour faire adopter le texte. Ses défenseurs l’avaient eux-mêmes rejeté d’emblée pour contourner les quelque 3.500 amendements déposés – dont beaucoup par les écologistes et les Insoumis – empêchant leur examen dans l’hémicycle. Mais le Conseil constitutionnel a estimé que les parlementaires doivent pouvoir “utiliser sans entrave les procédures” à leur disposition, et que l’adoption de cette motion de rejet préalable “n’a méconnu ni le droit d’amendement, ni les exigences de clarté et de sincérité du débat parlementaire”.Concernant les mesures sur certains ouvrages de stockage d’eau avec une finalité agricole, pour lesquels la loi Duplomb prévoit notamment une présomption d’intérêt général majeur, le Conseil a émis deux réserves d’interprétation.Les mesures adoptées ne doivent pas permettre de prélèvement dans des nappes inertielles – qui se vident ou se remplissent lentement – et devront pouvoir être contestées devant un juge. Les Sages ont par ailleurs validé sans réserve des dispositions très attendues par certains agriculteurs facilitant l’agrandissement ou la construction de bâtiments d’élevages de porcs ou de volailles.Ils ont enfin censuré des dispositions qui concernaient la répression de certaines infractions environnementales, considérées comme “cavalier législatif”, c’est-à-dire sans lien suffisant avec le texte initial.