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Le flegme de Wall Street à l’égard des droits de douane américains s’estompe
La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé jeudi, quelque peu lestée par la mise en application d’une vague de nouvelles surtaxes douanières américaines, la tech montrant toutefois des signes d’optimisme.Après une ouverture en hausse, le Dow Jones a perdu 0,51% et l’indice élargi S&P 500 0,08%. Seul l’indice Nasdaq (+0,35%) a résisté à cette dynamique baissière, atteignant un nouveau record à 21.242,70 points.”Tout s’est en quelque sorte effacé à l’unisson après les sommets atteints en début de séance” en raison d’un “épuisement des acheteurs”, commente auprès de l’AFP Patrick O’Hare, de Briefing.com.Parmi les investisseurs, une partie “s’inquiète un peu que le marché soit trop confiant par rapport aux droits de douane”, ajoute l’analyste.Depuis 00H01 (04H01 GMT) des surtaxes comprises entre 15% et 41% viennent remplacer, pour les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, les droits de douane de 10% mis en place en avril, qui restent cependant en vigueur pour plus d’une centaine de pays.Elles ont pour but, selon le président américain, de rééquilibrer les échanges entre les Etats-Unis et leurs partenaires, qui “profitent” d’après lui de la première puissance économique mondiale.Malgré la dynamique haussière observée sur la place américaine ces derniers mois, et la réalisation de nouveaux records pour le S&P 500 et le Nasdaq, la question commerciale “pèse toujours sur le marché, qui se demande ce que ça pourrait signifier pour l’inflation et les bénéfices”, assure Patrick O’Hare.L’inflation aux Etats-Unis a repris en juin et plusieurs indicateurs, notamment sur le marché de l’emploi, ont déjà mis en avant un essoufflement de l’économie américaineAu-delà des surtaxes généralisées, Donald Trump a mis en oeuvre ou a prévu toute une volée de droits de douane sectoriels, pour l’acier, l’aluminium, les voitures ou encore les produits pharmaceutiques.”Dans l’ensemble, le marché continue de fonctionner en partant du principe que les négociations vont se poursuivre et que ces droits de douane plus élevés pour beaucoup de ces pays finiront par baisser”, souligne Patrick O’Hare.Les investisseurs se sont par exemple réjouis de l’annonce par Donald Trump d’importantes exemptions qui devraient s’appliquer sur les futurs droits de douane de 100% sur les “puces et semiconducteurs”.- Introduction en Bourse réussie pour Firefly -Côté indicateurs, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté à 226.000, au-delà des attentes des analystes qui tablaient sur 221.000 demandes.Du côté des entreprises, l’entreprise spatiale américaine Firefly Aerospace a été acclamée pour son premier jour en Bourse.Le fabricant de microprocesseurs Intel a été boudé (-3,14% à 19,77 dollars) après un appel à la démission de son patron lancé par Donald Trump.”Le directeur général d’Intel fait face à un grave conflit d’intérêts et doit démissionner immédiatement. Il n’y a pas d’autre solution à ce problème”, a fustigé jeudi le président américain sur sa plateforme Truth Social, alors que Lip-Bu Tan a pris la tête d’Intel mi-mars.Le laboratoire américain Eli Lilly (-14,14% à 640,86 dollars) a dévissé malgré la publication de résultats meilleurs qu’anticipé au deuxième trimestre. Il a aussi annoncé de nouveaux résultats pour sa pilule expérimentale anti-obésité.L’application d’apprentissage des langues Duolingo (+13,75% à 390,84 dollars) a bondi à l’annonce d’une revue à la hausse de ses prévisions pour l’exercice fiscal annuel, portée par l’utilisation de plus en plus importante des outils liés à l’IA.
Les négociations se poursuivent après l’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane américains
Des pays continuent jeudi de négocier avec Washington dans l’espoir de réduire l’impact des surtaxes massives désormais imposées sur leurs produits par Donald Trump, qui entend remodeler le commerce international au profit des Etats-Unis.Appliquées depuis 00H01 (04H01 GMT) ces surtaxes viennent remplacer, pour les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, les droits de douane de 10% mis en place en avril, qui restent cependant en vigueur pour plus d’une centaine de pays.Elles ont pour but, selon le président américain, de rééquilibrer les échanges entre les Etats-Unis et leurs partenaires, qui “profitent” d’après lui de la première puissance économique mondiale.”Il est minuit !!! Des milliards de dollars de droits de douane affluent maintenant vers les Etats-Unis d’Amérique”, a-t-il claironné sur son réseau Truth Social quelques minutes après l’échéance. Ces surtaxes se situent dans une large fourchette, comprise entre 15% et 41%.Parmi les partenaires visés par les taux les plus élevés, la Suisse tentait toujours ces derniers jours de négocier avec Washington, dans l’espoir de faire baisser la surtaxe de 39% désormais appliquée aux produits helvétiques.En signe de bonne volonté, Berne a annoncé jeudi ne pas envisager “pour l’instant” de représailles sur les produits américains.- Autres surtaxes à venir -Le gouvernement sud-africain a annoncé de son côté que le président Cyril Ramaphosa s’était entretenu mercredi avec son homologue américain, Pretoria assurant que “les deux dirigeants se sont engagés à poursuivre leurs discussions”.L’Afrique du Sud est le pays d’Afrique subsaharienne le plus durement visé, avec des droits de douane additionnels de 30% désormais imposés sur ses exportations.Avant l’entrée en vigueur de ces nouvelles taxes, le taux effectif moyen appliqué aux produits entrant aux Etats-Unis était déjà de 18,4%, soit le plus élevé depuis 1933, selon le centre de recherche Budget Lab de l’Université Yale.Ce taux devrait maintenant s’établir à près de 20%, selon les analystes de Pantheon Macroeconomics.Et de nouvelles annonces sont attendues, puisque le locataire de la Maison Blanche souhaite également taxer les produits pharmaceutiques et les semiconducteurs importés.Ces derniers, ainsi que les puces, devraient se voir appliquer une taxe de 100%, a-t-il précisé mercredi.Wall Street n’a malgré tout pas semblé particulièrement inquiète devant cette nouvelle étape, les indices à la Bourse de New York ouvrant en hausse jeudi, suivant la tendance observée sur les marchés européens.- Impact économique attendu -Les investisseurs estiment que l’entrée en vigueur de ces droits de douane apporte plus de certitudes et observent qu’un certain nombre d’exceptions ont été ajoutées, selon les pays, réduisant l’amplitude des surtaxes.Pour l’heure, alors que le gouvernement américain assurait que “des dizaines d’accords” seraient signés ces derniers mois, tout juste sept ont été annoncés, notamment avec l’UE, le Japon ou le Royaume-Uni.Il s’agit le plus souvent de pré-accords, devant encore être formalisés, accompagnés de promesses d’investissements massifs aux Etats-Unis.Signe que tout ne semble pas encore finalisé, Tokyo et Washington faisaient ces dernières heures une lecture différente sur la manière dont les 15% sont désormais appliqués sur les produits japonais. Le Japon y voit un plafond (si les droits de douane antérieurs étaient inférieurs à 15%), alors que les Etats-Unis soulignaient qu’ils venaient s’ajouter aux taxes pré-existantes.La trêve dans la guerre commerciale avec la Chine reste également en vigueur, les deux premières économies mondiales s’étant accordées le mois dernier sur le maintien d’une pause tarifaire afin de poursuivre leurs négociations: les droits de douane supplémentaires américains sur les produits chinois sont fixés temporairement à 30%, tandis que les taxes chinoises sur les importations américaines restent à 10%.Prévue pour arriver à expiration le 12 août, la trêve devrait être prolongée “de 90 jours supplémentaires”, a estimé sur Fox Business le secrétaire au Commerce Howard Lutnick, “c’est mon sentiment”.Le président Trump a vanté les mérites des accords déjà conclus, qui gonflent les recettes publiques d’une économie largement endettée.Selon Howard Lutnick, les surtaxes devraient rapporter aux Etats-Unis 50 milliards de dollars chaque mois. “Ce sont des chiffres incroyables. Et personne ne riposte”, a-t-il vanté. L’impact de ces taxes sur les importations continue cependant d’inquiéter les économistes, qui les voient nourrir l’inflation et ralentir la croissance aux Etats-Unis, avec des effets sur l’emploi.
A Genève, les négociations plastique s’enlisent autour du pétrole
A Genève, les négociations en vue d’établir le premier traité international contre la pollution plastique sont bloquées par des pays pétroliers qui refusent toute contrainte sur la production de plastique vierge, rapportent à l’AFP plusieurs sources impliquées dans les tractations, tandis que les ONG dénoncent la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie pour influer sur les débats.”On est dans un dialogue de sourds, avec très peu de pistes pour atterrir” ou faire des avancées dans la négociation, a indiqué une source diplomatique européenne, visant les pays essentiellement pétroliers qui s’opposent à ce que tout objectif de réduction de production de plastique pour juguler la pollution soit inscrit dans le traité.Ce projet de texte “juridiquement contraignant” est destiné à permettre de réguler au niveau mondial la production, la consommation et la fin de vie du plastique, alors que chaque année 22 millions de tonnes de déchets plastique sont rejetées dans l’environnement. Les microplastiques qui en sont issus empoisonnent sols, océans, biodiversité, jusqu’aux tissus humains, or les prévisions officielles tablent encore sur un triplement de la production mondiale de plastique d’ici 2060.Au total, quelque 184 pays participent à ce nouveau round de négociations onusiennes après l’échec de la dernière session fin 2024 à Busan, en Corée du Sud.- “Les positions se cristallisent” -“Les positions se cristallisent”, confirme à l’AFP une autre source, observateur de la société civile qui a assisté à plusieurs sessions à huis clos de négociation. “Ce n’est pas une négociation, c’est une prise d’otages”, ajoute une autre observatrice ayant elle aussi requis l’anonymat, qui se désole que rien ne bouge. Les documents soumis par les délégations montrent que l’Arabie Saoudite, les pays arabes, la Russie et l’Iran, qui disent “partager les mêmes idées” dans un groupe baptisé “like minded”, refusent toute mesure contraignante sur la production.Cette position est ardemment défendue depuis Busan. Ces pays souhaitent que le traité ne couvre pas l’origine pétrolière du plastique, pour se concentrer uniquement sur l’aval lorsqu’il est devenu un déchet (financement de la collecte, du tri et du recyclage, notamment, dans les pays en développement), alors que la résolution initiale pour lancer les négociations porte sur tout “le cycle de vie” du plastique.Si le texte ne doit être qu’une aide aux pays en développement pour qu’ils gèrent mieux leurs déchets, “on n’a pas besoin d’un traité international pour le faire”, juge la source diplomatique selon laquelle “on est sur un bras de fer avec des pays prêts à ce qu’il n’y ait pas de traité” du tout.Jeudi, plusieurs ONG ont par ailleurs dénoncé la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie dans les négociations. Graham Forbes, le chef des campagnes anti-plastique de Greenpeace a jugé “inacceptable” que “les industries qui profitent de la pollution plastique” soient “au premier rang des négociations lorsqu’il s’agit d’essayer de trouver des solutions”.Aucun consensus non plus n’émerge sur un autre point dur, l’article 3 du futur traité: l’établissement d’une liste de substances chimiques jugées potentiellement dangereuses pour l’environnement ou la santé humaine: additifs, colorants, polluants dits “éternels” (PFAS), phtalates, à laquelle les industriels de la chimie ont également déclaré leur opposition.- “Pas de liste” -“Certains ne veulent pas de liste du tout, ou alors que chaque pays puisse faire sa propre liste de produits dangereux, ce qui peut déjà être fait et sans besoin de traité international”, relève la même source.Jeudi, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a pourtant vivement encouragé les pays à prévoir des mesures protégeant la santé. “La pollution plastique pose des risques significatifs et croissants” pour la santé humaine, a déclaré le patron de l’organisation Adhanom Ghebreyesus à la presse.”Ces risques pèsent de façon disproportionnée sur les populations vulnérables, et les communautés qui vivent près des sites d’extraction ou de gestion des déchets”, a-t-il dit.”Il y a vingt ans on ne savait pas à quel point les plastiques peuvent être dangereux”, a ajouté Rudiger Krech, chargé de l’environnement à l’OMS. “On étudie en ce moment les nanoplastiques qui peuvent être trouvés dans les cerveaux humains, et on voit que cela peut être lié à beaucoup de maladies”.
Négociations plastique: les écologistes dénoncent la présence croissante de lobbyistes du pétrole
Les ONG environnementales ont dénoncé jeudi la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie dans les négociations intergouvernementales de Genève censées déboucher d’ici au 14 août sur le texte du premier traité mondial de lutte contre la pollution plastique.L’ONG CIEL, basée à Washington et à Genève, qui apporte un soutien juridique aux pays en développement, a comptabilisé “au moins 234 lobbyistes de l’industrie pétrolière et chimique” inscrits comme participants à cette session de négociation baptisée CNI5-2.Le CIEL a analysé une liste de participants fournie par l’ONU.De session en session, le nombre des “lobbyistes de l’industrie fossile” s’accroît, note l’organisation qui en avait comptabilisé 143 en 2023 à Nairobi (CNI3), 196 en avril 2024 à Ottawa (CNI4), et 220 à Busan en novembre 2024 (CNI5-1) avec la même méthode.Ils “influencent le processus de négociation et ne devraient pas être là, car ils ont un conflit d’intérêts direct avec la négociation en cours”, a affirmé à l’AFP Rachel Radvany de CIEL.Pour la même raison, en 2003, les représentants de l’industrie du tabac n’étaient pas admis lors des négociations à l’OMS pour établir le traité mondial de lutte contre le tabac, a-t-elle rappelé.La présence à Genève des lobbyistes du pétrole pourrait être encore plus importante, prévient CIEL. Plusieurs pays ont dans leur délégation des personnes identifiées comme “ingénieur chimiste” ou “conseiller technique” qui ne sont pas intégrées dans le décompte de CIEL en l’absence de preuve, s’ils n’ont pas dévoilé leur affiliation au moment de leur inscription.L’étude ne comptabilise pas non plus les représentants des secteurs consommateurs de plastique comme l’agroalimentaire ou la cosmétique, dont des membres suivent aussi les débats.- “Traité plastique pas à vendre” -Au total, les lobbyistes de la pétrochimie sont “plus nombreux” que les scientifiques de la coalition scientifique (60 inscrits), que la délégation des peuples indigènes (36) et même que les représentants des 27 pays de l’UE (233), dit CIEL.Greenpeace a dénoncé à sa façon les lobbyistes du pétrole: 22 militants de dix pays européens ont escaladé jeudi le portique d’entrée du Palais des Nations pour déployer deux banderoles mentionnant notamment que le “traité plastique n’est pas à vendre”. De l’eau noire a été répandue au sol pour figurer le pétrole. Graham Forbes, le chef des campagnes anti-plastique de l’ONG juge “inacceptable” que “les industries qui profitent de la pollution plastique” soient “au premier rang des négociations lorsqu’il s’agit d’essayer de trouver des solutions”.”Ces acteurs ont un intérêt personnel à obtenir un accord faible qui leur permettrait de continuer à produire du plastique sans limite pour l’éternité, condamnant les générations futures à des lendemains toxiques” a-t-il dénoncé.Une troisième ONG, IPEN (International Pollutants Elimination Network) a dénoncé dans une lettre le manque de places pour les observateurs dans les salles où sont discutés les détails techniques -mais cruciaux- du traité. IPEN regrette notamment le développement de “négociations informelles” non ouvertes aux observateurs, contrairement à ce qui s’était passé lors des négociations de la Convention de Bâle sur les mouvements transfrontières des déchets dangereux, de Rotterdam sur les produits chimiques et pesticides dangereux, ou encore celle de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP).”Nous sommes beaucoup moins nombreux que les observateurs des ONG”, a répondu à l’AFP Matthew Kastner, porte-parole de l’American Chemistry Council, membre du Conseil international des associations chimiques (ICCA), qui s’est élevé contre les affirmations des écologistes.Selon son propre décompte, l’industrie pétrolière et chimique compte 136 représentants, alors que les ONG environnementales en comptent quelque “1.500”, selon lui.Des chiffres jugés incomparables par Rachel Radvany du CIEL. Les entreprises disposent de budgets et d’avantages considérables pour influencer les négociations, fait-elle valoir, alors que le militant d’une communauté locale subissant la pollution d’une usine pétrochimique aura toutes les difficultés du monde à parvenir à Genève pour témoigner.Les représentants des entreprises sont là “pour défendre leurs propres emplois”, ajoute Delphine Levi Alvares de CIEL, “nous, nous ne sommes pas là pour garder nos emplois, nous représentons des intérêts publics. Si demain nous perdons notre emploi parce qu’il n’y a plus de pollution plastique, nous serons plus qu’heureux”.
La Bourse de Paris termine dans le vert malgré les droits de douane américains
La Bourse de Paris a terminé en hausse jeudi, profitant des espoirs de désescalade dans le dossier de la guerre en Ukraine, malgré l’entrée en vigueur des droits de douane américains sur les produits européens.Le CAC 40 a gagné 0,97%, soit une hausse de 74,29 points, pour s’établir à 7.709,32 points. L’indice vedette avait gagné 13,99 points (+0,18%) et s’était établi à 7.635,03 points à la clôture mercredi.”L’Europe a montré jusqu’ici une bonne résilience macroéconomique et donc, a fortiori, un accord commercial même déséquilibré” ne suffit pas à saper l’optimisme des investisseurs, relève Vincent Juvyns, stratégiste à ING interrogé par l’AFP.Les nouveaux droits de douane américains sur les produits en provenance de dizaines d’économies sont devenus effectifs jeudi à 04H01 GMT. Ces surtaxes se situent dans une large fourchette comprise entre 10% et 41%.Par ailleurs, “l’Europe profite des espoirs d’une rencontre Trump-Poutine”, promettant des “avancées dans le dossier ukrainien” poursuit M. Juvyns.Le Kremlin a annoncé jeudi qu’une rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump était prévue “dans les prochains jours”, tout en écartant pour l’heure un sommet à trois avec le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky.Le président américain avait lui aussi évoqué mercredi une possible rencontre “très bientôt”, ce qui constituerait une première depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier.”Tout progrès” dans le sens d’une résolution du conflit “serait bienvenu pour les consommateurs européens et pour l’appétit pour le risque”, commente Fawad Razaqzada, analyste de marché à City Index.”Les marchés ne sont pas particulièrement inquiets de l’introduction des droits de douane”, relève Vincent Juvyns. “Les industriels sont les mieux placés en Europe pour profiter de la réorganisation des chaînes logistiques”, relève-t-il.Le secteur industriel a terminé dans le vert, à l’instar de Saint-Gobain (+3,27% à 96,56 euros) et ArcelorMittal (+4,33% à 27,94 euros).
Les Bourses européennes terminent majoritairement en hausse
Les Bourses européennes ont terminé dans le vert jeudi, portées par les espoirs de désescalade géopolitique en Ukraine et les anticipations d’une baisse des taux de la Fed en septembre, à l’exception de Londres où les investisseurs craignent que la Banque d’Angleterre n’abaisse plus ses taux avant plusieurs mois.En Europe, la Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,97%, Francfort de 1,12% et Milan de 0,93%. Seule Londres a reculé (-0,69%).
Aéroport Paris-Roissy: moins de stress pour les correspondances courtes
Accélérer les correspondances de mois d’une heure: Air France-KLM et le gestionnaire des aéroports parisiens ont pris une première mesure à Roissy-Charles-de-Gaulle pour défendre le “hub” parisien face à des plateformes de correspondance ultra-compétitives comme Doha, Dubaï ou Istanbul.Dans le cadre de leur partenariat stratégique scellé il y a un mois, le groupe ADP (Aéroports de Paris) et le groupe aérien franco-néerlandais, qui est son principal client, ont lancé un dispositif pour sécuriser les correspondances courtes. “Short Connection Pass” (pass courte correspondance): c’est la notification que reçoivent désormais les passagers dont la correspondance est jugée “à risque” d’après les données en temps réel des deux acteurs – temps de trajet estimé jusqu’à la porte d’embarquement, attente aux contrôles, horaire actualisé du prochain vol…Ce pass leur donne un accès prioritaire aux contrôles de sécurité et aux formalités de police à l’aéroport Roissy-CDG, “le hub le plus puissant d’Europe en termes d’offres de correspondances”, selon Air France.”C’est un enjeu extrêmement fort pour Air France” dont la moitié des clients (jusqu’à 140.000 par jour) sont en correspondance, explique à l’AFP Arthur Schmitt directeur du service clients hub pour Air France.”La correspondance génère toujours un stress. L’enjeu pour nous c’est de rendre CDG le plus attractif possible pour ce type de voyage”, a-t-il ajouté. Selon lui, il est essentiel que le passager n’ait pas à “courir” et puisse effectuer sa correspondance de façon “sereine”. Lorsque le temps de connexion passe sous un certain seuil – 45 minutes par exemple entre un vol Toulouse-Paris et un départ vers New York – un traitement prioritaire est automatiquement déclenché, explique Air France.Air France, qui dispose des coordonnées de près de 80% de ses clients, leur enverra ce pass par SMS et par mail 30 minutes avant leur arrivée à Paris-Charles de Gaulle.Si le client n’a pas reçu ce message, il sera automatiquement identifié dès le premier scan de sa carte d’embarquement.”L’élément nouveau, c’est que nos agents de prévenance qui scannent systématiquement la carte d’embarquement savent que le passager doit être accompagné et qu’il doit passer de façon prioritaire”, souligne à l’AFP Valérie Senentz, directrice des aérogares de Paris-CDG.Sous l’oeil du président Emmanuel Macron, Philippe Pascal, nouveau PDG du Groupe ADP, et Benjamin Smith, le directeur général de l’entreprise franco-néerlandaise, ont officialisé au salon du Bourget en juin un “partenariat inédit” entre leurs deux sociétés baptisé “Connect France” pour améliorer l’expérience client.
À Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, le désespoir des vignerons sinistrés par le feu
À quelques semaines des vendanges, 80% des vignes de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, Tournissan et Coustouge ont été touchées par le gigantesque feu qui a ravagé les Corbières, laissant des vignerons dépités et inquiets pour leur avenir: “on a perdu gros”.Fabien Vergnes, 52 ans et 3e génération de viticulteur, constate les dégâts. Feuilles et pieds de vignes brûlés, ou seulement roussis par les flammes sur les parties latérales. Seul le cœur de la vigne a résisté au passage de l’incendie mardi après-midi, attisé par un vent de nord-ouest, la tramontane.”Ces vignes de syrah et de grenache noir, c’étaient mes pépites. Je les bichonnais. Comme c’est du haut de gamme, on les destinait au Terroir de Lagrasse”, dit-il en référence à une future appellation, surfant sur la notoriété du village et de l’abbaye de Lagrasse, à quelques kilomètres de là.”Si on n’est pas aidés, on ne se relèvera pas. On perd gros. C’est un désespoir complet. Ça m’écœure, cette vigne, toutes ces années de travail, c’est parti en fumée en une heure”, confie ce propriétaire de 20 hectares à Tournissan. Le préfet de l’Aude Christian Pouget a évalué “de 800 à 900 hectares” les vignobles perdus dans le périmètre du feu, qui a parcouru près de 17.000 hectares, selon la sécurité civile.- Gel, sécheresse, feu -À Saint-Laurent, le directeur de la cave coopérative, le Cellier des demoiselles, Anael Payrou dresse un premier bilan. Dans les trois principales communes qui alimentent la cave, “80% des vignes sont totalement ou partiellement brûlées”.”En 2022, on eu le gel, la sécheresse en 2023 et 2024, le feu cette année. Dans les Corbières, nous sommes maudits”, lance-t-il. “Au moins 20% des vignes semblent intactes. Puis il faudra voir dans quelle proportion les raisins vont avoir un goût fumé, ce n’est pas sûr qu’on puisse les vignifier”, redoute le directeur de la cave.Hugues Maurin, 60 ans, a des trémolos dans la voix en observant sa parcelle de vieux carignan plantée en 1936 par ses aïeux. “Je vais être obligé de l’arracher, ça fait mal au cœur”, ajoute celui qui exploite sept hectares lui assurant un revenu de 10 à 12.000 euros par an. Il réclame “moins de contrôles et plus de conseils”.- Coupe-feu disparu -Il peste contre l’arrachage des vignes, qui dressaient historiquement dans les Corbières un coupe-feu efficace. “Là, il y a 30 ans il n’y avait pas un seul arbre, dit-il en désignant une colline boisée, brûlée par le feu. Il y avait des vignes partout. Si les vignes étaient toujours là, ça n’aurait jamais brûlé comme ça”. Selon lui, il faudra 40 ans pour que la vigne puisse de nouveau “donner du vin de cette qualité-là”. Depuis le début de l’été, c’est le troisième incendie qui frappe les vignobles de la cave coopérative qui produit 10 à 15.000 hectolitres par an. Deux jours après l’incendie, les membres du conseil d’administration de la cave tiennent une cellule de crise. Certains ont perdu tracteurs, bennes et autres matériels viticoles, à quelques semaines du début des vendanges. “On va voir ce qu’on peut faire, avec les moyens qu’on a”, explique Khadija Mezhoud, responsable marketing du Cellier des demoiselles.En visite mercredi au Poste de commandement des pompiers, le Premier ministre François Bayrou a été interpellé par le maire Xavier de Volontat : “À Saint-Laurent, nous avons 600 hectares de vignes qui ne feront pas de vin, il faudra jeter tout le raisin”.- Raisin altéré – François Bayrou a répondu en évoquant “un plan de sauvegarde et d’avenir”, après avoir écouté élus et habitants de ce village, la plupart liés à l’économie du vin. Faudra-t-il arracher les vignes les plus abîmées par l’incendie ? Sans doute, mais celles partiellement atteintes repartiront en 2026 ou 2027, espère-t-on au Cellier des demoiselles.Il est encore tôt pour dresser un bilan, tempère Matthieu Dubernet, fondateur du laboratoire éponyme, basé à Narbonne. “Les raisins captent les odeurs de fumée, et ce n’est pas bon pour le vin”, explique-t-il.”Certaines vignes seront irrécupérables, admet-il, mais il ne faut pas tomber dans le fatalisme, il y aura un millésime 2025″, veut rassurer l’expert, qui va procéder à des analyses sur les raisins dans les prochains jours.”Le vin aura un goût fumé. Mais on dispose des moyens de ramener ces vins dans leur dimension aromatique”, assure l’œnologue, également expert de l’Organisation internationale de la vigne et du vin.
Wall Street écarte les craintes commerciales liées aux droits de douane
La Bourse de New York a ouvert en hausse jeudi, les investisseurs faisant abstraction de l’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane américains ciblant des partenaires majeurs.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones gagnait 0,43%, l’indice Nasdaq 1,07% et l’indice élargi S&P 500 prenait 0,64%.”Les nouveaux droits de douane prennent effet aujourd’hui, mais le marché les ignore depuis un certain temps déjà”, rappelle auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.Ces surtaxes, mises en application depuis 04H01 GMT, une semaine après la signature du décret par le président américain, viennent remplacer, pour les économies concernées, celle de 10% appliquée depuis avril sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis.Leur taux se situe dans une large fourchette, comprise entre 15% et 41%.Les investisseurs sont optimistes, estimant que “les négociations ultérieures devraient aboutir à des taux de droits de douane moins élevés”, relève Patrick O’Hare, de Briefing.com.Ces derniers temps à Wall Street, “l’état d’esprit consiste à donner une tournure positive à toute nouvelle”, souligne Steve Sosnick.Dernier exemple en date: le président américain Donald Trump a annoncé mercredi qu’il comptait imposer 100% de droits de douane sur les “puces et semiconducteurs”.Cela semble “certes terrible à première vue” pour un secteur dont les ventes s’envolent à des niveaux records avec l’essor de l’intelligence artificielle (IA), note Steve Sosnick.”Mais il existe tellement d’exemptions (…) qui donnent l’impression que ce n’est finalement pas une mauvaise nouvelle”, poursuit l’analyste.”C’est une bonne nouvelle pour les entreprises qui produisent aux Etats-Unis. Si vous vous êtes engagé à fabriquer ici (les composants électroniques) ou si vous êtes en train de le faire, vous ne paierez rien”, a déclaré mercredi Donald Trump depuis la Maison Blanche.Dans ce contexte, le secteur évoluait dans le vert: le géant taïwanais des puces TSMC bondissait de 6,82%, Texas Instrument prenait 1,15%, le mastondonte Nvidia avançait de 2,20%, Advanced Micro Devices (AMD) gagnait 4,68%.- Intel chahuté -Côté indicateurs, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté à 226.000, au-delà des attentes des analystes qui tablaient sur 221.000 demandes.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans était pratiquement stable par rapport à la veille, à 4,22%.Du côté des entreprises, le fabricant de microprocesseurs Intel était boudé (-2,29% à 19,94 dollars) après un appel à la démission de son patron lancé par Donald Trump.”Le directeur général d’Intel fait face à un grave conflit d’intérêts et doit démissionner immédiatement. Il n’y a pas d’autre solution à ce problème”, a fustigé jeudi le président américain sur sa plateforme Truth Social, alors que Lip-Bu Tan a pris la tête d’Intel mi-mars.Le laboratoire américain Eli Lilly (-14,21% à 640,31 dollars) plongeait malgré la publication de résultats meilleurs qu’anticipé au deuxième trimestre et d’un relèvement de ses prévisions pour l’année complète. Il a aussi annoncé de nouveaux résultats pour sa pilule expérimentale anti-obésité, qui a permis à des patients de perdre environ 12% de leur poids en 72 semaines lors d’un essai clinique.L’application d’apprentissage des langues Duolingo (+31,63% à 452,28 dollars) s’envolait à l’annonce d’une revue à la hausse de ses prévisions pour l’exercice fiscal annuel, portée par l’utilisation de plus en plus importante des outils liés à l’IA.









