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Avant la décision du tribunal jeudi, les magasins Naf Naf se préparent déjà à fermer

Des affichettes annonçant une fermeture prochaine sur certaines vitrines, des vendeuses lasses, des clientes déçues: dans une ambiance pesante, la marque de prêt-à-porter Naf Naf, en redressement judiciaire, attend d’être fixée sur son sort jeudi.”Naf Naf vous dit au revoir” : dans plusieurs boutiques parisiennes, le plus malin des trois petits cochons qui a donné son nom à la marque de mode féminine iconique des années 90 salue tristement ses clientes via quelques pancartes.Car jeudi, le tribunal devra trancher sur les offres de reprise partielle qui ont été déposées pour l’enseigne en difficulté voire, si aucune n’est validée, se résoudre à une liquidation.Le climat est morose à l’intérieur des boutiques du centre de la capitale, où plusieurs employées dénoncent auprès de l’AFP des directions successives qui “n’écoutent pas” et qui “reproduisent les mêmes erreurs”.De fait, la marque “Au Grand Méchant Look” a connu trois redressements judiciaires successifs, dont le dernier en mai inquiète ses quelque 600 employés en France. “Rien ne change, au premier redressement, il fallait fermer des boutiques puis relancer la marque”, résume une vendeuse. Sa collègue renchérit: “Certaines (clientes) ne reconnaissent pas la marque. On entend ça depuis 3, 4 ans, depuis le premier rachat. La marque a dégringolé, et ils continuent de s’enfoncer”.Dans les points de vente du sud parisien, les portants se dégarnissent, les cartons s’empilent à l’étage et les clientes se font rares dans cette atmosphère de déstockage. “Depuis cinq ans, on a enchaîné les changements de propriétaire. Les prix ont augmenté, la qualité a baissé”, déplore une salariée. La même nostalgie transparaît chez les clientes dont Sabrina, 45 ans : “J’ai grandi avec Naf Naf. Avant, quand on voulait une belle robe, on venait ici”. La quadragénaire regrette de moins bonnes finitions et des tissus “cheap” (bon marché, NDLR) et soupire : “Ça serait dommage que ça ferme parce que je n’aime pas acheter sur internet et aujourd’hui tout ferme”.En France, Naf Naf emploie 588 salariés, avait noté le tribunal dans la décision de redressement de judiciaire en mai.- Des offres de reprise partielle – Le Groupe Beaumanoir (Caroll, Bonobo, Cache Cache, etc.) a offert de reprendre la marque Naf Naf et 12 magasins en France, “sélectionnés pour leur emplacement stratégique permettant au groupe de poursuivre et renforcer son maillage territorial sur ses marques actuelles”, a-t-il déclaré à l’AFP. “L’offre inclut également la reprise de 48 collaborateurs rattachés à ces magasins et près de 250 offres de reclassement supplémentaires au sein de ses différentes enseignes”, a complété le groupe qui a partiellement racheté en juin la marque de prêt-à-porter féminin Jennyfer.La CFDT s’est dite non favorable dans un communiqué de fin juillet à cette proposition prévoyant “la reprise d’un nombre très limité de magasins et de salariés” et considère de ce fait qu’elle “s’apparente davantage à une offre liquidative”.L’offre qui trouve grâce aux yeux du syndicat est celle d’Amoniss, propriétaire de Pimkie, qui aimerait “reprendre 30 magasins tout en gardant la marque Naf Naf, avec la reprise de 146 CDI”, dévoile la CFDT. Cette dernière ne cache toutefois pas ses inquiétudes, la situation financière du candidat restant “fragile”.Sollicité par l’AFP, Amoniss n’avait pas réagi dans l’immédiat.Confrontée à “des difficultés de trésorerie”, Naf Naf avait été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis) en mai.En juin 2024, après un précédent redressement judiciaire, le repreneur turc Migiboy Tekstil s’était engagé à sauver 90% des emplois et conserver une centaine de boutiques en propre. A l’époque, la société avait offert plus de 1,5 million d’euros pour reprendre l’enseigne française.Ce faisant, l’entreprise turque avait sauvé 521 emplois sur 586 et une centaine de boutiques en France, et repris les filiales en Espagne, en Italie et en Belgique.

Sony relève sa prévision de bénéfice net annuel à 5,7 milliards d’euros

Le géant japonais du divertissement Sony a fortement relevé jeudi sa prévision de bénéfice net pour l’exercice 2025-2026, grâce à des résultats robustes dans le jeu vidéo et à un impact moins sévère qu’attendu des droits de douane américains.Sur les trois premiers mois de son exercice décalé entamé en avril, le fabricant de la PlayStation a enregistré un bénéfice net de 259 milliards de yens (1,5 milliard d’euros), en hausse de 23% sur un an.Une performance s’expliquant par la “solide dynamique” de son activité jeux vidéo: le nombre d’utilisateurs actifs mensuels en juin et le nombre total d’heures de jeu sur les consoles PlayStation au cours du trimestre ont tous deux augmenté de 6% sur un an, a-t-il indiqué.Ces annonces ont fait bondir l’action Sony d’environ 7% à la Bourse de Tokyo.Toutefois, “la situation entourant les droits de douane américains reste instable, et nous avons l’intention de continuer à la surveiller et de prendre des mesures pour en minimiser l’impact”, a sobrement commenté Sony. Mais les accords commerciaux conclus avec Washington, dont les surtaxes sont entrées en vigueur jeudi à 04H00 GMT, ont permis à Sony de revoir à la baisse ses estimations du coût qu’il endurera.”L’impact des surtaxes douanières américaine sur notre résultat d’exploitation est estimé à environ 70 milliards de yens (407 millions de dollars), soit une baisse de 30 milliards de yens par rapport aux prévisions précédentes”, a commenté le géant nippon.L’entreprise a relevé ses prévisions de bénéfice net pour l’exercice 2025-26 à 970 milliards de yens (5,7 milliards d’euros), contre une estimation précédente de 930 milliards de yens. Mais même ces anticipations relevées ne dépasseraient pas le bénéfice net record de 1.100 milliards de yens (6,4 milliards d’euros) enregistré par Sony au cours du dernier exercice 2024-2025.Le groupe pourrait cependant renouer avec les sommets l’année prochaine: la sortie mondiale très attendue du jeu “Grand Theft Auto VI” en mai 2026 “pourrait permettre à Sony d’atteindre des bénéfices records dans le secteur des jeux vidéo”, estime Atul Goyal, analyste chez Jefferies.GTA VI, qui sortira sur la PlayStation 5 et la Xbox de Microsoft, se déroulera à Vice City, un quartier aux allures de Miami, et proposera pour la première fois la possibilité de jouer avec un personnage féminin.- “Potentiel de blockbuster” -La PlayStation 5, lancée en 2020, entre dans une phase “tardive” du cycle de vie habituel d’une console, relève M. Goyal. Et ce alors que son rival japonais Nintendo, de son côté, a lancé en fanfare début juin sa console Switch 2, qui était elle aussi très attendue et qui s’est écoulée à 5,82 millions d’exemplaires en l’espace d’un mois – un démarrage record dans l’industrie du jeu vidéo.”Les perspectives de Sony dépendent de sa capacité à gérer les difficultés liées aux droits de douane à court terme, à exploiter le potentiel de blockbuster de GTA VI… et les risques cycliques liés aux consoles”, ajoute Atul Goyal.En revanche, “la musique assure une croissance régulière, et les films apportent une certaine stabilité”, conclut-il.Le streaming musical est un pilier économique pour Sony, qui dispose d’un catalogue fort d’artistes phares tels que Beyoncé et Lil Nas X.Le géant japonais a également revu jeudi à la hausse ses prévisions de bénéfice d’exploitation, tout en annonçant la cotation distincte de sa filiale financière.Sony avait annoncé le mois dernier l’acquisition d’une participation stratégique de 2,5% dans le géant japonais des franchises de jeux vidéo Bandai Namco, propriétaire de “Gundam” et du classique d’arcade “Pac-Man”, afin de développer son activité d’anime. Avec cette transaction de 68 milliards de yens (395 millions de dollars), les deux entreprises prévoient de “créer des expériences nouvelles et émouvantes pour les fans”, avaient-elles déclaré dans un communiqué commun. 

Trump fait passer à 50% les droits de douane pour l’Inde, avant une hausse générale

Donald Trump a imposé mercredi 25% de droits de douane supplémentaires sur les produits indiens, reprochant à New Delhi ses achats de pétrole russe, peu avant l’entrée en vigueur de nouvelles surtaxes pour les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis.Cette surtaxe vient s’ajouter à celle de 25% qui doit entrer en vigueur à 00H01 (04H01 GMT), en même temps que les droits de douane que Donald Trump présente comme “réciproques”, et ne sera effective que dans 21 jours, selon un décret du président américain. Elle ne s’appliquera pas à un certain nombre de produits, ce qui vient en réduire sensiblement la portée.Parmi les exemptions, il y a notamment les produits concernés par les droits de douane sectoriels, tels que l’acier et l’aluminium, ou ceux qui le seront prochainement, comme les produits pharmaceutiques ou les semi-conducteurs.Cela concerne également, dans l’immédiat, les smartphones. Apple, notamment, déplace de plus en plus sa production d’iPhone en Inde, jusque-là fabriqués en Chine.Le président américain a cependant annoncé mercredi sa volonté de taxer les semi-conducteurs à 100%, sans pour l’instant préciser la date d’entrée en vigueur de cette nouvelle surtaxe sectorielle.Les nouveaux droits de douane sur les produits indiens visent à réduire la capacité de Moscou à financer le conflit en Ukraine, présenté dans le décret comme “une menace inhabituelle et extraordinaire à la sécurité nationale et la politique étrangère des Etats-Unis”.Dans un communiqué, le ministère indien des Affaires étrangères a jugé cette surtaxe “extrêmement regrettable”, soulignant que “plusieurs autres pays” achetaient du pétrole russe “dans leur propre intérêt national”.Après la Chine, l’Inde est le principal client russe pour son pétrole, qui représentait en 2024 près de 36% de ses importations en la matière, contre environ 2% avant le début de la guerre en 2022, selon les données du ministère indien du Commerce.Pour New Delhi, ce choix s’est voulu pragmatique alors que la production des pays du Golfe allait prioritairement vers l’Europe quand celle-ci a choisi de se passer des hydrocarbures russes, forçant l’Inde à chercher d’autres fournisseurs.”Cela marque un point bas dans les relations indo-américaines”, a estimé dans une note la directrice de la South Asia Initiative, Farwa Aamer. “L’Inde ne veut pas remettre en cause ses relations avec la Russie”, mais sera sous pression pour trouver une solution avec Washington.- Impact économique évident -Si cette surtaxe constitue un choc pour l’Inde, elle reste cependant inférieure à la menace brandie depuis plusieurs semaines par Donald Trump d’imposer 100% de droits de douane sur les produits des pays achetant du pétrole russe si Moscou refuse un cessez-le-feu en Ukraine.Ce décret est intervenu moins de 24 heures avant l’entrée en vigueur des droits de douane visant la majeure partie des partenaires commerciaux des Etats-Unis et que Donald Trump justifie par la nécessité, selon lui, de rééquilibrer les échanges.Plusieurs dizaines d’entre eux doivent en effet voir les surtaxes appliquées à leurs produits augmenter significativement jeudi, lors de leur entrée sur le territoire américain, avec une fourchette allant de 15% à 41%, la Syrie étant le pays visé par le taux le plus élevé.Pour l’Inde, le taux appliqué sur ses produits entrant aux Etats-Unis sera dans un premier temps de 25%.Les 25% supplémentaires prévus par le nouveau décret le porteraient au niveau du taux en vigueur depuis mercredi sur les produits brésiliens, soit 50%.Initialement épargné, le Brésil a finalement été visé en représailles des poursuites lancées contre l’ex-président Jair Bolsonaro, allié de M. Trump et accusé d’une tentative de coup d’Etat après sa défaite lors de l’élection présidentielle de 2022.Mais du fait des nombreuses exemptions prévues par le décret, seules 36% des exportations du pays vers les Etats-Unis sont réellement concernées, selon le gouvernement brésilien.Quant au cas du Japon, Washington et Tokyo semblent en désaccord sur les détails des surtaxes devant entrer en vigueur. L’ordre exécutif signé par M. Trump indique que les produits japonais seront frappés à compter de jeudi de surtaxes “réciproques” de 15%, qui s’ajoutent aux droits de douane précédemment déjà appliqués. Ce qu’a confirmé mercredi à l’AFP un responsable américain.Tokyo assure, selon le quotidien Nikkei, s’être pourtant entendu avec Washington pour que ce niveau de 15% soit en réalité le plafond des droits appliqués en intégrant les droits préexistants, selon une méthode dont bénéficie déjà l’UE.Au total, les nouvelles surtaxes douanières devraient porter à partir de jeudi le taux effectif moyen à près de 20% aux Etats-Unis, selon les analystes de Pantheon Macroeconomics. Ce qui constituerait le taux le plus élevé appliqué aux produits importés depuis le début des années 1930, selon le Budget Lab de l’Université Yale.

Wall Street portée par Apple, les nouveaux droits de douane en ligne de mire

La Bourse de New York a terminé en hausse mercredi, profitant de l’engouement pour Apple après l’annonce d’un investissement massif aux Etats-Unis, à la veille de l’entrée en vigueur d’une nouvelle vagues de surtaxes américaines.Le Dow Jones a pris 0,18%, l’indice Nasdaq 1,21% et l’indice élargi S&P 500 a gagné 0,73%.Dans un marché “en pleine effervescence”, les investisseurs ont temporairement “délaissé les fluctuations commerciales et les données économiques”, note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Le géant de la tech Apple (+5,09% à 213,25 dollars) a été au centre de l’attention après l’annonce, via des informations de presse et confirmée auprès de l’AFP par un haut responsable de la Maison Blanche, que l’entreprise allait augmenter de 100 milliards de dollars ses investissements prévus aux Etats-Unis.Au total, les engagements se monteront à 600 milliards de dollars sur quatre ans au total. L’annonce officielle doit être faite en fin de journée en présence du président américain.”En annonçant publiquement un investissement national avec Donald Trump, cela réduit la probabilité que le président américain impose de nouveaux droits de douane à Apple”, commente auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial.Le groupe californien a chiffré à 1,1 milliard de dollars les coûts engendrés par les droits de douane américains pour ce trimestre, à ajouter à la facture de 800 millions de dollars enregistrée au trimestre précédent.Par ailleurs selon Christopher Low, “Apple est à la traîne dans la course à l’intelligence artificielle (IA)”, un secteur crucial pour la tech américaine, et “une partie de cet investissement” global sur le sol américain vise justement à pallier ce retard.L’analyste ajoute qu’en l’absence de donnée économique d’ampleur, la place américaine profite d’une saison de résultats jugée jusqu’à présent “bonne”, aussi bien au niveau des bénéfices que des prévisions.”Cela suggère que les droits de douane n’ont pas encore réduit significativement les marges et qu’il existe une certaine latitude pour que les entreprises restent rentables tout en faisant face aux surtaxes douanières”, souligne M. Low.Wall Street n’a d’ailleurs pas été ébranlée par l’annonce d’une surtaxe américaine supplémentaire de 25% sur une large volée de produits indiens venant s’ajouter à celle déjà de 25% qui doit entrer en vigueur jeudi, justifiée par Washington par les achats de pétrole russe.A moins de 24 heures de la mise en application des droits de douane visant la majeure partie des partenaires commerciaux des Etats-Unis, Christopher Low note une forme d'”habitude” de la part des investisseurs à l’égard de la politique protectionniste de Donald Trump.Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans se tendait quelque peu, à 4,23% contre 4,21% la veille en clôture.Du côté des entreprises, le géant du secteur des semi-conducteurs Advanced Micro Devices (AMD) a reculé franchement (-6,42% à 163,12 dollars) après avoir publié des résultats mitigés. Les investisseurs ont été déçus des performances du groupe concernant ces centres de données.Snap, maison-mère de Snapchat, a plongé (-17,15% à 7,78 dollars), minée par des performances trimestrielles en deçà des attentes, notamment sur son segment publicitaire.La chaîne de restauration rapide McDonald’s a, elle, été recherchée (+2,98% à 307,66 dollars) après des résultats pour le deuxième trimestre peu ou prou conformes aux attentes du marché, avec un chiffre d’affaires qui a profité de nouvelles arrivées sur les menus et de promotions pour tenter d’attirer de nouveau les clients à bas revenus.

Six millions de comptes clients Bouygues Telecom touchés par une cyberattaque

Le groupe Bouygues Telecom a été victime d’une cyberattaque entraînant la fuite de données de “6,4 millions de comptes clients”, parmi lesquels des IBAN, a annoncé mercredi l’entreprise dans un communiqué.Les données volées sont “les coordonnées, les données contractuelles, les données d’état civil ou celles de l’entreprise si vous êtes un professionnel, ainsi que les IBAN”, détaille-t-elle dans un mail envoyé à ses clients, consulté par l’AFP. Toutefois, Bouygues précise que “les numéros de cartes bancaires et les mots de passe de vos comptes Bouygues Telecom ne sont pas impactés”. Tous les clients concernés ont reçu ou vont recevoir ce mail ou un SMS pour les en informer. “Cette situation pourrait vous exposer à des tentatives de fraude: mail ou appels frauduleux. En se servant de vos données, un fraudeur peut se faire passer pour Bouygues Telecom ou une autre société (banque, assurance…) et essayer par exemple d’obtenir des informations complémentaires comme votre numéro de carte bancaire ou vos identifiants et mots de passe”, souligne l’opérateur sur une page internet dédiée.Cette cyberattaque détectée lundi a été résolue par les équipes de Bouygues Telecom, qui a “déposé plainte auprès des autorités judiciaires” et l’a signalée à la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL). 

La chaîne Claire’s en faillite aux Etats-Unis et dans plusieurs pays

Le groupe de bijoux fantaisie Claire’s a placé mercredi sous la protection de la loi américaine sur les faillites, dite Chapter 11, ses activités américaines et plusieurs de ses filiales opérant des magasins sous enseigne Claire’s et Icing.Il a précisé dans un communiqué qu’une procédure en ce sens allait également être initiée au Canada, sans donner de précision sur le calendrier.Les magasins vont rester ouverts et les employés vont continuer d’être payés, a-t-il relevé.Sa filiale française a déjà été placée en redressement judiciaire en juillet, a indiqué à l’AFP l’avocat des représentants du personnel.La décision d’engager une procédure de faillite aux Etats-Unis “est difficile mais nécessaire”, a affirmé Chris Cramer, patron de Claire’s depuis juin 2024, cité dans un communiqué.”Une concurrence accrue, les tendances de dépenses des consommateurs et la prise de distance continue avec le commerce de rue, associés à nos obligations actuelles en matière d’endettement et les facteurs macroéconomiques, nécessitent cette mesure”, a-t-il poursuivi.”Nous continuons de mener des discussions actives avec de potentiels partenaires stratégiques et financiers”, a-t-il assuré, évoquant la détermination des dirigeants à mener à bien une “revue des alternatives stratégiques”.Pour Neil Saunders, directeur chez GlobalData, cette faillite “n’est pas vraiment une surprise. La chaîne est submergée par un cocktail de problèmes, à la fois internes et externes, qui rendent sa rentabilité impossible”.”Se réinventer sera difficile dans l’environnement actuel”, a-t-il estimé.Les nouveaux droits de douane américains semblent être la goutte de trop, que “Claire’s n’est pas en mesure de gérer efficacement”, ajoute-t-il, mentionnant aussi la concurrence de nouveaux acteurs ciblant sa jeune clientèle traditionnelle, comme Lovisa, ou le commerce sur internet avec Amazon en tête de gondole.C’est la seconde fois que Claire’s se place sous la protection du Chapter 11. En 2018, elle avait déjà utilisé ce dispositif pour réduire une dette colossale de 2,1 milliards de dollars.Créée en 1961, Claire’s avait été racheté en 2007 par la société d’investissements Apollo Global Management.- Environ 3.000 boutiques -D’après les dizaines de documents déposés mercredi auprès d’un tribunal des faillites de l’Etat du Delaware, la société d’investissements Elliott Management est désormais son plus gros actionnaire avec une participation cumulée d’au moins 39,61%.Dans ces centaines de pages, elle précise notamment employer environ 7.000 personnes aux Etats-Unis dont environ 2.000 à temps plein et y disposer d’un réseau de 1.350 boutiques. Et sa dette est comprise entre un et dix milliards de dollars, dont plus de 600 millions arrivant à échéance en 2026.Selon le site internet de Claire’s, le groupe opère au total plus de 2.750 magasins à son nom dans dix-sept pays d’Amérique du Nord et d’Europe ainsi que 190 magasins Icing en Amérique du Nord.Il dispose aussi de plus de 300 magasins franchisés au Moyen-Orient et en Afrique du Sud et vend ses produits dans des milliers de concessions dans le monde.Les derniers résultats disponibles sur son site portaient sur l’exercice fiscal 2021, il s’agissait alors de données préliminaires non auditées: le groupe prévoyait des ventes nettes de 1,39 milliard de dollars et un résultat opérationnel à données comparables entre 273 et 277 millions.Sollicité par l’AFP concernant notamment des données plus récentes, le groupe n’a pas été en mesure d’en fournir à ce stade.En France, le tribunal des activités économiques de Paris a ouvert le 24 juillet une procédure de redressement judiciaire, avec une période d’observation de six mois, selon l’avocat interrogé par l’AFP quelques jours plus tard.A l’issue de cette période d’observation, le tribunal décidera si un plan de continuation est possible, avec un éventuel repreneur, ou si une liquidation judiciaire, synonyme de cessation d’activité, doit être prononcée.  

La présidente suisse à Washington pour des discussions d’urgence sur les droits de douane

La présidente de la Suisse Karin Keller-Sutter a été reçue mercredi par le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio, lors d’une visite d’urgence à Washington, à quelques heures de l’entrée en vigueur d’une importante hausse des droits de douane par les Etats-Unis.Les deux responsables ont discuté “de l’importance d’une relation commerciale équitable et équilibrée qui profite au peuple américain”, selon un communiqué du département d’Etat publié à l’issue de la rencontre.De son côté, la présidente suisse a assuré sur le réseau social X avoir abordé “la situation douanière”, sans autre précision.La présidente de la Confédération, qui est également ministre des Finances, est arrivée tôt mercredi au siège du département d’Etat à Washington pour cette rencontre à huis clos avec le chef de la diplomatie américaine malgré le fait que les tarifs douaniers ne soient pas du ressort de ce dernier.”L’objectif est de présenter aux Etats-Unis une offre plus attrayante, qui permette de diminuer le montant des droits de douane additionnels appliqués aux exportations suisses, tout en tenant compte des préoccupations des Etats-Unis”, avait indiqué un communiqué mardi annonçant le déplacement. La présidente est accompagnée du ministre suisse de l’Economie, Guy Parmelin.La Suisse a été sonnée par les annonces de la Maison Blanche la semaine passée qui a relevé les droits de douane applicables aux produits helvétiques à 39%, contre 31% initialement prévus début avril. Ils doivent être instaurés à minuit heure de Washington, dans la nuit de mercredi à jeudi.Dans un communiqué publié lundi après une réunion de crise, le Conseil fédéral a fait valoir que près de 60% des exportations de biens suisses aux Etats-Unis risquaient d’être frappées par ces droits de douane supplémentaires de 39%. Cependant, aucune rencontre avec le président Donald Trump à la Maison Blanche n’a été annoncée à ce stade, ni d’ailleurs avec le Trésor américain.Dans une interview mardi à la chaîne CNBC, le président américain n’a pas eu de mots tendres pour la présidente.”J’ai eu affaire à la Suisse l’autre jour. J’ai parlé à leur Première ministre, cette femme était sympathique, mais elle ne voulait pas m’écouter”, a-t-il dit, en référence à Karin Keller-Sutter.Donald Trump a aussi menacé d’imposer des surtaxes massives, jusqu’à 250% à long terme, sur les produits pharmaceutiques entrant aux Etats-Unis, un pilier de l’économie helvétique.La présidente suisse a également dit avoir rencontré à Washington “des représentants économiques suisses de haut rang pour discuter des taxes douanières”, selon un message mercredi sur X.

La Bourse de Paris prudente avant l’entrée en vigueur des surtaxes américaines

La Bourse de Paris a terminé en légère hausse de 0,18% mercredi, à l’issue d’une séance sans catalyseur majeur, dans un marché prudent à la veille de l’entrée en application des droits de douane imposés par Donald Trump.L’indice vedette CAC 40 a gagné 13,99 points et s’est établi à 7.635,03 points à la clôture. Mardi, il avait perdu 10,97 points (-0,14%) à 7.621,04 points.”L’actualité qui domine les marchés est la mise en application des droits de douane attendue demain. Nous ne sommes pas à l’abri d’un nouveau changement sur ce sujet”, commente Frédéric Ruf, expert en investissements financiers chez Milleis Banque, soulignant la prudence des investisseurs à la veille de cette échéance.Ces nouvelles taxes sur les importations prendront effet, pour la majorité des pays concernés, le 7 août, et non vendredi 1er août comme attendu initialement, afin de permettre aux douanes de s’organiser pour leur collecte, assure la Maison Blanche.Mais ce report offre une fenêtre pour d’ultimes pourparlers, veulent croire plusieurs pays, dont la Suisse, qui a été surprise par une surtaxe de 39% sur ses produits importés aux États-Unis, un chiffre bien supérieur aux 15% qui frappent l’Union européenne.”Il faut également garder en tête que l’échéance des négociations pour la Chine arrive la semaine prochaine”, commente Frédéric Ruf.Après s’être affrontées à coups de surtaxes, les deux premières puissances économiques du monde ont accepté une trêve commerciale jusqu’au 12 août, ramenant leurs droits de douane respectifs à 10% sur les produits américains et 30% sur les produits chinois.La séance a aussi été animée par la publication de plusieurs résultats d’entreprises ailleurs en Europe.”Il y a une certaine asymétrie dans la réaction des marchés: lorsque les résultats sont bons, les titres progressent peu; en revanche, les déceptions entraînent des baisses sensibles”, retient Frédéric Ruf. Les pharmaceutiques en baisseLes valeurs françaises du secteur pharmaceutique ont été entraînées à la baisse par la publication des résultats du danois Novo Nordisk, maison-mère de l’antidiabétique Ozempic, sanctionnés par le marché à la Bourse de Copenhague (-5,36% à 288,15 couronnes danoises, soit 38,61 euros).A la cote parisienne, Sanofi a abandonné 2,88% à 79,67 euros, Eurofins a cédé 3,00% à 64,60 euros, Sartorius Stedim Biotech a lâché 2,56% à 165,55 euros, bioMérieux 1,84% à 122,40 euros.Par ailleurs, le secteur était toujours frappé par l’inquiétude quant aux ambitions de Donald Trump de faire baisser les prix des médicaments aux Etats-Unis.Début juillet, Donald Trump avait affirmé qu’il imposerait une surtaxe de 200% sur les produits pharmaceutiques importés aux Etats-Unis si la production n’était pas rapidement rapatriée sur le sol américain.

Après le Brésil, l’Inde également cible de 50% de droits de douane par Donald Trump

Alors que les droits de douane de 50% sur les produits brésiliens sont entrés en vigueur mercredi, avant le reste du monde jeudi, Donald Trump a ajouté 25% supplémentaire sur les produits indiens, reprochant à New Delhi ses achats de pétrole russe.Cette nouvelle surtaxe vient s’ajouter à celle de 25% qui doit entrer en vigueur jeudi, en même temps que les droits de douane que Donald Trump présente comme “réciproques”, et ne sera effective que dans 21 jours, selon un décret du président américain. Elle ne s’appliquera pas sur un certain nombre de produits, ce qui vient en réduire sensiblement la portée.Cette mesure vise à réduire la capacité de Moscou à financer le conflit en Ukraine, présenté dans le décret comme “une menace inhabituelle et extraordinaire à la sécurité nationale et la politique étrangère des Etats-Unis”.Dans un communiqué, le ministère indien des Affaires étrangères a jugé cette surtaxe “extrêmement regrettable”, soulignant que “plusieurs autres pays” achètent du pétrole russe “dans leur propre intérêt national”.Après la Chine, l’Inde est le principal client russe pour son pétrole, qui représentait en 2024 près de 36% des importations indiennes en la matière, contre environ 2% avant le début de la guerre, en 2022, selon les données du ministère indien du Commerce.”Cela marque un point bas dans les relations indo-américaines”, a estimé dans une note la directrice de la South Asia Initiative, Farwa Aamer. “L’Inde ne veut pas remettre en cause ses relations avec la Russie”, mais sera sous pression pour trouver une solution avec Washington.Ce décret intervient moins de 24 heures avant l’entrée en vigueur des droits de douane visant la majeure partie des partenaires commerciaux des Etats-Unis et que Donald Trump justifie par la nécessité selon lui de rééquilibrer les échanges.Plusieurs dizaines d’entre eux doivent en effet voir les surtaxes appliquées à leurs produits augmenter significativement jeudi à 00H01 locale (04H01 GMT) lors de leur entrée sur le territoire américain, avec une fourchette allant de 10% à 41%, la Syrie étant le pays visé par le taux le plus élevé.Pour l’Inde, le taux appliqué sur ses produits entrant aux Etats-Unis sera dans un premier temps de 25%.- Brasilia relativise l’impact -Les 25% supplémentaires prévus par le nouveau décret le porteraient au niveau du taux en vigueur depuis mercredi sur les produits brésiliens, soit 50%.Alors que le Brésil ne devait initialement pas être concerné par des droits de douane au-delà du plancher de 10% s’appliquant désormais à une large part des produits importés aux Etats-Unis, Donald Trump a annoncé son intention d’imposer une surtaxe de 50%, soit la plus élevée appliquée à un pays particulier.Le président américain reproche à la justice brésilienne de poursuivre l’ex-président Jair Bolsonaro, accusé d’une tentative de coup d’Etat après sa défaite lors de l’élection présidentielle de 2022.Ces poursuites, qualifiées par Donald Trump de “chasse aux sorcières”, ont également entraîné des sanctions américaines contre un des juges de la Cour suprême brésilienne, Alexandre de Moraes.Si les droits de douane ont suscité une vive réaction de la part de Brasilia, le président Luiz Inacio Lula da Silva dénonçant une atteinte à la “souveraineté” de son pays, la capitale brésilienne a relativisé l’impact de la surtaxe.Du fait des nombreuses exemptions prévues par le décret, seules 36% des exportations du pays vers les Etats-Unis sont réellement concernées, selon le gouvernement brésilien.Celui-ci a néanmoins annoncé avoir saisi l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur le sujet.Les Etats-Unis sont un partenaire important pour les entreprises brésiliennes, mais pas essentiel: certes, il s’agit du deuxième marché du Brésil, avec 12% des exportations, mais cela reste très en retrait de ce que représente aujourd’hui la Chine, où partent plus du quart des exportations brésiliennes.Certains secteurs importants, comme le café, sont cependant plus exposés au marché américain et se voient appliquer la surtaxe de 50%.Au total, les nouvelles surtaxes douanières devraient porter à partir de jeudi le taux effectif moyen à près de 20% aux Etats-Unis, selon les analystes de Pantheon Macroeconomics. Ce qui constituerait le taux le plus élevé appliqué aux produits importés depuis le début des années 30, selon le Budget Lab de l’Université de Yale.

Wall Street ouvre en hausse, les résultats d’entreprises en ligne de mire

La Bourse de New York a ouvert en petite hausse mercredi après une nouvelle fournée de résultats d’entreprises, mais la prudence reste de mise avant l’entrée en vigueur jeudi de la plupart des droits de douane de Donald Trump.Vers 13H50 GMT, l’indice Nasdaq gagnait 0,40% et l’indice élargi S&P 500 progressait de 0,24%. Le Dow Jones était quasiment à l’équilibre (+0,01%).”Les résultats trimestriels continuent de dépasser les attentes et offrent de bonnes perspectives (…), ce qui propulse le marché à la hausse”, commente auprès de l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.Pour Patrick O’Hare, de Briefing.com, “les résultats ont été pour la plupart meilleurs que prévu” mais “cela ne signifie toutefois pas que les réactions ont toutes été positives.”La plupart des capitalisations géantes ont d’ores et déjà publié leurs résultats, mais “il reste encore de nombreux acteurs importants à l’ordre du jour”, observent par ailleurs les analystes de Briefing.com.Parmi eux: le groupe Disney perdait du terrain (-5,01% à 112,53 dollars) malgré des résultats en hausse pour le troisième trimestre de son exercice décalé, porté notamment par des gains d’abonnés sur ses plateformes de streaming.D’avril à fin juin, le géant du divertissement a engrangé 1,8 million d’abonnés supplémentaires à sa plateforme de vidéo en ligne Disney+, qui en compte désormais 128 millions, et 183 millions en incluant les abonnés à sa plateforme Hulu, a-t-il indiqué dans un communiqué.La chaîne de restauration rapide McDonald’s était, elle, recherchée (+2,32% à 305,72 dollars) après des résultats pour le deuxième trimestre peu ou prou conformes aux attentes du marché, avec un chiffre d’affaires qui a profité de nouvelles arrivées sur les menus et de promotions.Les ventes à nombre de restaurants comparable ont progressé de 3,8% sur un an au niveau mondial, tout particulièrement dans les pays où le réseau est franchisé (+5,6%) mais aussi détenu en propre (+4%). Aux Etats-Unis, la hausse a été limitée à 2,5%.Côté indicateurs, “il n’y a pas d’événements notables à signaler ce matin”, observent les analystes de Briefing.com.Mais les acteurs du marché garderont un oeil jeudi sur les demandes hebdomadaires d’allocation chômage et sur plusieurs discours des membres de la banque centrale américaine (Fed).Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans se tendait quelque peu, à 4,22% contre 4,20% la veille en clôture.La place américaine continue surtout de surveiller les développements concernant les droits de douane imposés par le président américain Donald Trump, avant leur entrée en vigueur prévue jeudi.Après divers accords signés ces derniers jours, les produits de l’Union européenne (UE), du Japon ou de la Corée du Sud seront eux taxés à hauteur de 15%, ceux du Royaume-Uni à 10%. L’Indonésie est à 19%, le Vietnam et Taïwan subissent des taxes de 20%.”Nous pourrions avoir des nouvelles encourageantes concernant les négociations commerciales (…) et peut-être même quelques surprises positives” dans les prochaines heures, estime M. Cardillo.Une délégation suisse se trouve actuellement à Washington dans l’espoir d’obtenir une réduction des droits de douane américains, dont le taux est actuellement fixé à 39%. Ailleurs, à la cote, le géant du secteur des semi-conducteurs Advanced Micro Devices (AMD) reculait franchement (-6,52% à 162,95 dollars) après avoir publié des résultats mitigés. Les investisseurs ont été déçus des performances du groupe concernant ces centres de données.La plateforme de réservation de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) Uber perdait de la vitesse (-2,34% à 87,30 dollars) malgré des publications meilleures qu’attendu.Sa concurrente Lyft, dont les résultats doivent être connus après la fermeture mercredi, lâchait 4,27% à 18,89 dollars.Snap, maison-mère de Snapchat, plongeait (-20,82% à 7,43 dollars), minée par des performances trimestrielles en deçà des attentes, notamment sur son segment publicitaire.