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Le Brésil premier pays concerné par la hausse des droits de douane, l’Inde dans le collimateur

Le Brésil sur le point de voir ses exportations davantage taxées, l’Inde menacée d’une surtaxe accrue, notamment pour ses relations commerciales avec la Russie: les principaux pays émergents sont dans le viseur des droits de douane de Donald Trump, avant que le reste du monde ne soit frappé à son tour.Interviewé sur la chaîne CNBC, Donald Trump a menacé mardi d’aller plus loin que la surtaxe de 25% prévue sur les produits indiens à compter du 7 août, critiquant à la fois le manque d’ouverture de l’économie du géant d’Asie du Sud et les achats de pétrole russe par New Delhi.”L’Inde n’a pas été un bon partenaire commercial, car elle fait beaucoup d’affaires avec nous, mais nous n’en faisons pas avec elle. Donc nous nous sommes mis d’accord sur 25%, mais je pense que je vais augmenter ce chiffre de manière significative dans les prochaines 24 heures, car ils achètent du pétrole russe”, a-t-il insisté.Dans l’immédiat, le Brésil va être le premier pays concerné par les hausses de droits de douane annoncées par la Maison blanche la semaine dernière.Les produits brésiliens seront en effet visés par une surtaxe de 50% à partir de 00H01 mercredi (04H01 GMT), soit en théorie le plus important taux imposé à des produits importés aux Etats-Unis.Pour Washington, il s’agit d’afficher son soutien à l’ex-président Jair Bolsonaro, accusé par la justice brésilienne d’une tentative de coup d’Etat après sa défaite lors de l’élection présidentielle de 2022, des poursuites qualifiées de “chasse aux sorcières” par son allié Donald Trump.La réalité devrait être cependant plus nuancée pour l’économie brésilienne, dans la mesure où plusieurs centaines de produits, des noix à l’énergie en passant par l’industrie aéronautique ou le jus d’orange, sont exemptées.Au total, selon Brasilia, 36% des exportations du pays vers les Etats-Unis seront concernées par ces taxes.Une situation qui n’est pas sans rappeler celle des produits canadiens, théoriquement visés par 35% de droits de douane depuis le 1er août. Plus de 85% des exportations canadiennes vers les Etats-Unis sont toutefois épargnées, selon le Premier ministre canadien Mark Carney.- La pharmacie dans le viseur -En parallèle de ses menaces sur l’Inde, Donald Trump a maintenu la pression sur l’industrie pharmaceutique mondiale, en annonçant qu’il envisageait d’aller plus loin que les 200% de surtaxes brandis début juillet.Sa volonté est de voir la production rapidement transférée sur le sol américain. Dans ce but, il envisage de mettre en place dans un premier temps “un droit de douane bas” sur ces produits, mais “dans un an, un an et demi maximum, cela sera 150% et ensuite 250%, parce que l’on veut des médicaments fabriqués dans notre pays”.L’annonce devrait intervenir, comme pour ceux prévus sur les semiconducteurs, “dans le courant de la semaine prochaine”, a-t-il précisé.Le président américain souhaite par ailleurs abaisser les prix des médicaments, plus chers aux Etats-Unis que dans la grande majorité des autres pays industrialisés.Dans des courriers adressés la semaine dernière à 17 entreprises du secteur, il leur avait demandé d’abaisser les prix de leurs produits sous peine de représailles.Les droits de douane sur l’industrie pharmaceutique devraient être au menu des discussions entre la Suisse et les Etats-Unis, alors que la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, et son ministre de l’Economie, Guy Parmelin, devaient atterrir mardi à Washington.Ils espèrent parvenir à réduire la surtaxe de 39% sur les produits suisses prévue pour le 7 août, un niveau bien supérieur à celui appliqué à ceux provenant de l’Union européenne (15%).Reste à voir si Donald Trump se montrera réceptif, alors qu’il a jugé les échanges précédents infructueux.”La dame (Mme Keller-Sutter) est très gentille, mais elle ne voulait pas écouter. Ils ne payaient quasiment pas de droits de douane jusqu’ici. Nous avons 41 milliards de dollars de déficit et ils veulent payer 1%”, a-t-il insisté sur l’antenne de CNBC.Les signes de détente apparaissent cependant avec certains partenaires commerciaux. L’UE a ainsi annoncé suspendre ses mesures de représailles, après l’accord annoncé avec Washington limitant à 15% la majorité des droits de douane sur les produits européens.

Wall Street fait une pause, entre indicateurs et guerre commerciale

La Bourse de New York a terminé en baisse mardi, quelque peu minée par de nouvelles données économiques en deçà des attentes et digérant des commentaires de Donald Trump sur ses futurs droits de douane.Le Dow Jones a perdu 0,14%, l’indice Nasdaq a reculé de 0,65% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,49%.Le marché “peine à trouver une direction”, remarque auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.Selon lui, toutefois, “après une forte hausse, il est normal (…) de voir le marché stagner quelque peu en attendant le prochain catalyseur haussier.”Les investisseurs ont mal accueilli mardi l’enquête mensuelle de la fédération professionnelle ISM. L’indice mesurant l’activité dans les services s’est établi à 50,1% en juillet, contre 50,8% au mois de juin, flirtant avec la limite des 50% qui marque une contraction de l’activité.”Le principal enseignement à tirer de ce rapport est qu’il reflète un ralentissement de la croissance du plus grand secteur du pays, accompagné d’une contraction plus rapide de l’emploi et d’une augmentation plus rapide des prix”, remarquent les analystes de Briefing.com.”Nous constatons que la situation économique est en train de changer”, estime Adam Sarhan, ce qui inquiète les acteurs du marché.Vendredi dernier, des chiffres officiels ont montré une dégradation des conditions sur le marché du travail américain ces derniers mois.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans, se tendait très légèrement vers 20H10, à 4,20% contre 4,19% la veille en clôture.Dans le même temps, les investisseurs continuent de surveiller les développements concernant les droits de douane, avant leur entrée en vigueur prévue jeudi.Le président américain a haussé le ton mardi contre l’Inde, à qui il reproche d’acheter du pétrole russe, et sur le secteur pharmaceutique, assurant que de nouveaux droits de douane pourraient être annoncés rapidement, à un niveau plus élevé qu’anticipé jusqu’ici.Après divers accords signés ces derniers jours, les produits de l’Union européenne (UE), du Japon ou de la Corée du Sud seront eux taxés à hauteur de 15%, ceux du Royaume-Uni à 10%. L’Indonésie est à 19%, le Vietnam et Taïwan subissent des taxes de 20%.”N’importe quoi peut arriver” avant la date butoir, prévient toutefois M. Sarhan.Par ailleurs, la place américaine continue de digérer un “volume important” de résultats d’entreprises, notent les analystes de Briefing.com.Le laboratoire américain Pfizer (+5,12% à 24,73 dollars) a profité de résultats dépassant les attentes pour le deuxième trimestre, dopés notamment par son vaccin et son traitement contre le Covid-19, mais aussi par ses médicaments dans l’oncologie.Le géant des semiconducteurs Intel a gagné du terrain (+3,54% à 20,19 dollars), malgré une évaluation à la baisse de la part de Fitch Ratings.Les résultats de Disney ou de McDonalds seront, eux, connus mercredi.

“FB Direct”: Bayrou lance une série de vidéos estivale pour convaincre du bien-fondé de son plan budgétaire

François Bayrou a inauguré mardi, par une vidéo postée sur Youtube, une opération de “communication directe” avec les Français, censée durer jusqu’au mois de septembre, pour les convaincre du bien-fondé des mesures de redressement des finances publiques annoncées dans le cadre des budgets 2026.”Le but de cette communication directe que je vous propose, c’est que vous vous forgiez vous-mêmes votre propre opinion. (…) Ma certitude, c’est qu’il n’y a pas d’autre chemin que cet effort supportable et choisi. Nous sommes un peuple qui s’est relevé de bien des choses. On est tout à fait capable de vaincre cet obstacle-là. Mais c’est maintenant que ça se joue et c’est vous qui allez décider de cela”, explique le Premier ministre dans cette vidéo de quelque 8 minutes, intitulée “FB Direct”.Invoquant régulièrement l’exemple de Pierre Mendès France –qui rendait compte de son action de chef du gouvernement (1954-1955) à la radio nationale–, M. Bayrou rééditera l’exercice quotidiennement, déclinant jusqu’au début du mois de septembre les différents enjeux des textes financiers qui seront examinés au Parlement à partir d’octobre.”Ca n’est pas une épreuve de force entre le pouvoir, les pouvoirs et les Français”. “Ma conviction, c’est qu’on ne peut réaliser des changements aussi importants, aussi profonds et aussi bienfaisants sans les Français, jamais sans les Français. Et c’est tout le but de cet échange”, a-t-il expliqué mardi.Les internautes pourront, à partir de la semaine prochaine, poser des questions et formuler des propositions, auxquelles le Premier ministre répondra, alors que le député Insoumis Antoine Léaument a raillé l’impossibilité de poster des commentaires sous cette première vidéo primo-ministérielle.”On peut améliorer, rééquilibrer. Je suis ouvert à toutes les propositions. Mais si nous n’acceptons pas la dimension de cet effort, alors je vous le dis, quels que soient les gouvernements qui suivront, nous serons contraints, obligés, forcés de le faire par le fait que nous ne trouverons plus de prêteurs”, a averti M. Bayrou.Dépourvu de majorité à l’Assemblée, menacé de censure par la gauche et le Rassemblement national, le Premier ministre a présenté le 15 juillet les grandes lignes de cet effort budgétaire.- “Livrer bataille auprès des Français” -Il a notamment prôné le gel de la plupart des dépenses de l’État en 2026 au niveau de 2025, une “année blanche” gelant le barème des impôts, des prestations sociales et des retraites, ou encore la suppression de deux jours fériés.”Aujourd’hui, il n’y a pas de demain. On ne peut pas repousser à demain quand on a atteint la somme de dettes de, écoutez bien, 3.400 milliards d’euros”. “Si nous ne décidons pas de nous ressaisir, alors c’est que nous sommes irresponsables devant nos enfants. Ce que je refuse, pas seulement par principe, mais parce que c’est complètement immoral”, a-t-il dit.Une manière de jouer l’opinion contre les politiques ? “On ne peut pas prétendre que je sois hostile aux organisations politiques ou parlementaires: j’en ai fondées, j’en préside depuis longtemps. Mais je sais que les conservatismes sont très forts dès l’instant qu’on s’approche des élections. A plus forte raison quand il n’y a pas de majorité. A plus forte raison quand on est comme maintenant dans des temps tourmentés”, a répondu M. Bayrou, interrogé par l’AFP.”Je sais que le réflexe le plus facile et donc le plus tentant c’est de refuser les efforts, de refuser de participer. Et il n’y a qu’auprès des Français qu’on peut livrer cette bataille”, a-t-il ajouté.Deux mois pour convaincre avant l’épreuve parlementaire ? “Pour lui ce n’est que du gain. Il n’est pas populaire, tout le monde pense qu’il est en fin de CDD, que c’est sa dernière rentrée. Il a donc deux solutions : soit se dire +c’est foutu+, soit +foutu pour foutu, je vais jusqu’au bout de la responsabilité et de la pédagogie+”, estime un communicant macroniste.”Il pourra dire: +j’ai alerté, j’ai fait un discours le 15 juillet, j’ai parlé aux Français tout l’été, j’ai parlé à la classe politique à la rentrée, moi j’ai fait le maximum+. Il peut réussir à faire émerger le sujet”, ajoute-t-on de même source.

Les Etats commencent de “difficiles” négociations pour juguler la “crise mondiale” de la pollution plastique

Les représentants de 184 pays ont débuté mardi à Genève de “difficiles” négociations sous l’égide de l’ONU: ils ont dix jours pour tenter d’écrire ensemble le premier traité résolvant la “crise mondiale” de la pollution plastique qui menace d’asphyxier la planète.Le diplomate Equatorien Luis Vayas Valdivieso qui préside les débats du comité de négociation (CIN5-2), a mis les Etats devant leur responsabilité face à cette “crise mondiale” en ouvrant les débats.”La pollution plastique endommage les écosystèmes, pollue nos océans et nos rivières, menace la biodiversité, affecte la santé humaine et pèse de façon injuste sur les plus vulnérables. L’urgence est réelle, la preuve est claire et la responsabilité repose sur nous”, a-t-il lancé.En discussion depuis trois ans, ce texte “juridiquement contraignant” pour les Etats “n’arrivera pas automatiquement”, avait-il prévenu lundi en recevant les représentants de plus de 600 ONG.Dans un contexte de tensions géopolitiques et commerciales exacerbées, cette session supplémentaire de dix jours de négociations intergouvernementales a été ajoutée après l’échec de discussions similaires à Busan, en Corée du Sud, fin 2024. Un groupe de pays producteurs de pétrole y a bloqué toute avancée.”Il y a eu beaucoup de diplomatie depuis Busan”, a indiqué à l’AFP la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Inger Andersen, qui organise les débats. “La plupart des pays à qui j’ai parlé ont dit qu’ils venaient à Genève pour trouver un accord”, a-t-elle ajouté en faisant part de sa “détermination”.- “Difficiles” – Optimisme tempéré par la ministre française de la transition énergétique Agnès Pannier Runacher qui prévoit de venir à Genève soutenir la fin des négociations. Elle a jugé mardi que les discussions seraient “difficiles”.Au premier rang des demandes du groupe des pays “ambitieux” dont font partie de nombreux pays européens dont la France, le souhait de voir figurer dans le traité “un objectif mondial de réduction” de la production et de la consommation de polymères plastiques primaires.Or les pays producteurs de pétrole et l’industrie pétrochimique n’en veulent à aucun prix, poussant plutôt pour un traité qui porte uniquement sur le recyclage et le traitement des déchets. Ce point, l’un des plus épineux à Busan, divise aussi en Europe. La directrice de l’agence suisse de l’Environnement, Katrin Schneeberger, a pris la parole devant la presse en tant que pays hôte des négociations, pour dire “qu’il n’y a pas d’appel à des réductions de production contrairement à ce que disent certains articles de presse”.Sans confirmer ni infirmer, Inger Andersen, à ses côtés a préféré souligner que le traité porterait sur “toute la durée de vie des plastiques”: “Du début à la fin, et non pas seulement la moitié” de leur vie, lorsqu’ils sont devenus déchets, a-t-elle affirmé.Le délégué représentant le Panama, Juan Monterrey Gomez, également favorable à des réductions de production, s’est pour sa part déclaré plus optimiste sur un possible traité signé en fin de session.Le début (des discussions) “est mieux que celui de Busan” a-t-il confié à l’AFP. “Nous sommes contents de la façon dont le travail est organisé par le président”. Le fait que personne ne veut être rendu responsable d’un nouvel échec “est probablement “le principal élément sur lequel nous pouvons nous appuyer” a-t-il jugé.Lundi, scientifiques et ONG avaient fait monter la pression sur les délégués.La pollution plastique est un “danger grave, croissant et sous-estimé” pour la santé qui coûte au monde au moins 1.500 milliards de dollars par an, ont averti des experts dans la revue médicale The Lancet.Pour matérialiser le sujet, une installation artistique éphémère et évolutive, baptisée “Le fardeau du Penseur” a été installée devant le lieu des négociations à Genève: une reproduction de la célèbre statue du sculpteur Auguste Rodin se retrouve engluée dans une mer de déchets plastique.Le représentant de l’industrie chimique américaine Matthew Kastner, présent à Genève, a lui défendu le plastique et les services qu’il rend aux sociétés modernes. Il est “vital pour la santé publique”, a-t-il affirmé, notamment grâce à tous les équipements médicaux stériles, masques chirurgicaux, tuyaux, tubes, emballages, qui permettent d’améliorer l’hygiène et la sécurité alimentaire notamment.Plus de 500 ONG francophones issues de 40 pays lui ont répondu mardi par une lettre demandant un traité “contraignant, équitable, et centré sur la réduction de la production plastique afin de limiter la pollution à la source”.

Programmation énergétique: Bayrou a retardé le décret afin de conduire “la concertation et les consultations nécessaires”

François Bayrou a retardé la publication du décret sur la programmation pluriannuelle énergétique (PPE) “pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires” avec les partis et les groupes parlementaires, a-t-il expliqué mardi à l’AFP.Ce décret, qui fixe la feuille de route du pays en matière de production d’énergie “est nécessaire”, a souligné M. Bayrou. “J’étais prêt à le publier quand j’ai mesuré que les groupes parlementaires n’avaient été ni suffisamment associés, ni correctement informés de sa publication. Ce n’est pas ma manière de voir les choses. Je pense que quand on prend des décisions de cet ordre, il faut que tout le monde soit associé si possible, informé à coup sûr. Des textes de cette importance ne peuvent pas être pris par surprise”, a déclaré le Premier ministre.”Il y a des raisons impérieuses pour que ce décret soit pris: la PPE actuelle, sous l’empire de laquelle nous sommes, a été prise il y a plus de cinq ans et elle prévoyait la réduction massive de l’électricité d’origine nucléaire. C’est dire que ce texte est complétement dépassé. Et si on veut faire les investissements nécessaires, à la fois pour le nucléaire, les centrales nucléaires, et pour le renouvelable, la part des renouvelables qui doit être prise en compte, il faut qu’il y ait une nouvelle PPE”, a poursuivi M. Bayrou.”Mais je pense très nécessaire que personne ne soit pris par surprise. Ce n’est pas ma philosophie. Voilà exactement pourquoi j’ai retardé cette publication, pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires”, a ajouté M. Bayrou, qui prévoit une publication en “août, septembre”.Le 8 juillet, le Sénat a de nouveau approuvé une proposition de loi dite Gremillet sur l’avenir énergétique de la France, consacrant une relance massive du nucléaire et censée aider l’exécutif à finaliser son décret sur la PPE.La loi doit désormais faire son retour fin septembre à l’Assemblée, où les débats inauguraux sur ce texte ont déjà été très chaotiques, conduisant à son rejet en première lecture après une tentative du RN et de la droite d’imposer un moratoire sur les nouvelles installations renouvelables.Mi-juillet, une vingtaine de syndicats et fédérations professionnelles de l’électricité ont appelé le gouvernement à publier “sans délai” le décret, un texte qui a déjà deux ans de retard.La publication de la PPE est très attendue par les acteurs de l’énergie pour lancer des appels d’offre, notamment dans l’éolien en mer, sécuriser des investissements, anticiper les besoins de formation et d’emploi et prévoir les infrastructures.

Trump prêt à aller plus loin sur les droits de douane contre l’Inde et l’industrie pharmaceutique

Pression sur l’Inde et le secteur pharmaceutique, négociations de la dernière chance avec la Suisse, les droits de douane supplémentaires voulus par Donald Trump et prévus pour jeudi pourraient encore évoluer d’ici là, alors que le président américain souffle le chaud et le froid avec ses interlocuteurs.Interviewé sur la chaîne CNBC, M. Trump a focalisé son attention sur l’Inde puis l’industrie pharmaceutique, un secteur déjà sous pression car le locataire de la Maison Blanche souhaite faire baisser le prix des médicaments dans son pays.Le président américain avait déjà exprimé son mécontentement vis-à-vis de New Delhi, lui reprochant notamment d’acheter du pétrole russe et de ne pas faire ce qu’il faut pour ouvrir l’économie indienne aux produits américains.Des accusations réitérées mardi et qui pourraient le pousser à aller plus loin que la surtaxe déjà annoncée de 25%, prévue pour le 7 août.”L’Inde n’a pas été un bon partenaire commercial, car elle fait beaucoup d’affaires avec nous, mais nous n’en faisons pas avec elle. Donc nous nous sommes mis d’accord sur 25%, mais je pense que je vais augmenter ce chiffre de manière significative dans les prochaines 24 heures, car ils achètent du pétrole russe”, a-t-il insisté.Donald Trump a fait plusieurs fois référence, ces dernières semaines, à une “pénalité” visant l’Inde à cause du pétrole russe, suscitant des inquiétudes parmi les industriels indiens.Une inquiétude qui pourrait se renforcer alors que le président américain a donné une idée de ce qu’il envisageait concernant les droits de douane sectoriels appliqués au secteur pharmaceutique, l’un des principaux en Inde.Début juillet, Donald Trump avait affirmé qu’il imposerait une surtaxe de 200% sur les produits pharmaceutiques importés aux Etats-Unis si la production n’était pas rapidement rapatriée sur le sol américain.Désormais, il anticipe dans un premier temps “un droit de douane bas” sur ces produits, mais “dans un an, un an et demi maximum, cela sera 150% et ensuite 250%, parce que l’on veut des médicaments fabriqués dans notre pays”.- La Suisse négocie encore -L’annonce devrait intervenir, comme pour ceux prévus sur les semiconducteurs, “dans le courant de la semaine prochaine”, a-t-il précisé.Le président américain souhaite par ailleurs abaisser les prix des médicaments, plus chers aux Etats-Unis que dans la grande majorité des autres pays industrialisés.Dans des courriers adressés la semaine dernière à 17 entreprises du secteur, il leur demandait d’abaisser les prix de leurs produits sous peine de représailles.Les droits de douane sur l’industrie pharmaceutique devraient être au menu des discussions entre la Suisse et les Etats-Unis, alors que la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, et son ministre de l’Economie, Guy Parmelin, doivent arriver dans la journée.Ils espèrent parvenir à réduire la surtaxe de 39% sur les produits suisses prévue pour le 7 août, un niveau bien supérieur à celui appliqué à ceux provenant de l’Union européenne (15%).Reste à voir si Donald Trump se montrera réceptif, alors qu’il a jugé les échanges précédents infructueux.”La dame (Mme Keller-Sutter) est très gentille, mais elle ne voulait pas écouter. Ils ne payaient quasi pas de droits de douane jusqu’ici. Nous avons 41 milliards de dollars de déficit et ils veulent payer 1%”, a-t-il insisté à sur l’antenne de CNBC.Les signes de détente apparaissent cependant avec certains partenaires commerciaux. L’UE a ainsi annoncé suspendre ses mesures de représailles, après l’accord annoncé avec Washington limitant à 15% la majorité des droits de douane sur les produits européens.Parmi les hausses de surtaxes prévues, celle visant les produits brésiliens va ouvrir le bal, à partir de 00H01 mercredi (04H01 GMT), avec des droits de douane qui atteindront désormais 50%, mais de nombreux secteurs, tels que l’aviation, l’énergie ou les jus d’orange, sont exemptés.Au total, selon Brasilia, 36% des exportations brésiliennes vers les Etats-Unis seront concernées par ces taxes.

La Bourse de Paris en léger recul après un indicateur d’activité décevant aux Etats-Unis

La Bourse de Paris a terminé en léger recul mardi, après un indicateur d’activité inférieur aux attentes en juillet aux Etats-Unis qui fait craindre un potentiel ralentissement dans la première économie mondiale en raison de la politique douanière de Donald Trump.Le CAC 40 a perdu 0,14% à 7.621,04 points, en recul de 10,97 points. La veille, le CAC 40 avait terminé en hausse de 1,14%.Selon l’enquête mensuelle de la fédération professionnelle ISM, l’indice mesurant l’activité dans les services s’est établi à 50,1% en juillet, contre 50,8% au mois de juin, flirtant avec la limite des 50% qui marque une contraction de l’activité.”L’indice continue de refléter une croissance faible” et les répondants continuent de s’inquiéter de “l’impact lié aux droits de douane, avec une hausse notable des prix des matières premières”, selon l’organisation.Une mauvaise nouvelle pour les investisseurs qui scrutent depuis plusieurs mois les signes du ralentissement de la première économie mondiale, en raison de la politique de droits de douane de Donald Trump. Cet indicateur est “particulièrement important et suivi” car “l’économie américaine est principalement une économie de services”, précise Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France.D’autant que les indices boursiers restent toujours sous la pression des droits de douane de Donald Trump, avant leur entrée en vigueur prévue au 7 août aux Etats-Unis.”Certains secteurs, comme l’industrie pharmaceutique ou les spiritueux sont encore dans le flou. Et on sait aussi que des rebondissements sont toujours possibles, malgré les accords conclus”, explique à l’AFP Amélie Derambure, gérante de portefeuille diversifié chez Amundi.Le président américain a d’ailleurs accentué la pression mardi tant sur l’Inde que sur le secteur pharmaceutique, assurant que de nouveaux droits de douane pourraient être annoncés rapidement, à un niveau plus élevé qu’anticipé jusqu’ici.Du côté du marché obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français a atteint 3,28%, au même niveau que la veille en clôture.Eutelsat s’envoleL’opérateur européen Eutelsat, concurrent de l’américain SpaceX et de ses satellites Starlink, a creusé sa perte nette lors de son exercice 2024/2025, pénalisé par d’importantes dépréciations d’actifs. Mais les résultats annuels sont “conformes à nos objectifs”, a souligné dans un communiqué le nouveau directeur général du groupe, Jean-François Fallacher, arrivé en mai.De quoi satisfaire les investisseurs: l’action du groupe a bondi de 12,05% à 3,30 euros.

Droits de douane: la présidente de la Suisse et son ministre partent à Washington pour négocier

La présidente de la Suisse et son ministre de l’Economie se rendent mardi en urgence à Washington pour tenter de négocier avec l’administration de Donald Trump, dans un compte à rebours serré avant l’échéance du 7 août pour les droits de douane, prévus à 39% pour les produits helvétiques arrivant aux Etats-Unis. Dans un communiqué publié mardi, le Conseil fédéral (gouvernement) a annoncé que Karin Keller-Sutter, la présidente de la Confédération, également ministre des Finances, ainsi que Guy Parmelin, le ministre de l’Economie, se rendent à Washington “afin d’obtenir des entrevues avec les autorités américaines” pour discuter des droits de douane. “L’objectif est de présenter aux États-Unis une offre plus attrayante, qui permette de diminuer le montant des droits de douane additionnels appliqués aux exportations suisses, tout en tenant compte des préoccupations des États-Unis”, précise le communiqué.Mme Keller-Sutter et M. Parmelin se rendent à Washington “accompagnés d’une petite délégation” incluant deux secrétaires d’Etat, détaille le communiqué. Selon une source fédérale, ils sont partis “dans la matinée” et arriveront à Washington “en soirée heure de Suisse”. L’avion du  gouvernement suisse est parti à 08H29 de Dubendorf (Zurich).La Suisse a été sonnée par les annonces de la Maison Blanche la semaine passée qui a relevé les droits de douane applicables aux produits helvétiques à 39%, contre 31% initialement prévus début avril.Le pays alpin a été d’autant plus surpris que le gouvernement avait d’emblée choisi la voie de la négociation après ce que Donald Trump avait surnommé le “Liberation Day” (jour de la libération).  Ce niveau, beaucoup plus élevé que les 15% qui vont être appliqués aux produits de l’Union européenne importés aux Etats-Unis, suscite de vives inquiétudes chez les entreprises suisses.- Echanges quadruplés en vingt ans -Dans un communiqué publié lundi après une réunion de crise, le Conseil fédéral a fait valoir que près de 60% des exportations de biens suisses aux États-Unis risquent d’être frappés par ces droits de douane supplémentaires de 39%. Le gouvernement s’est réuni virtuellement lundi à distance pour une séance extraordinaire face à l’urgence de la situation pour trouver une solution d’ici le 7 août. Les Etats-Unis sont un partenaire clé de la Suisse, les échanges commerciaux entre les deux pays ayant “quadruplé au cours des vingt dernières années”, a souligné lundi le Conseil fédéral. La Suisse est le sixième plus gros investisseur étranger aux États-Unis et occupe même “le premier rang” au niveau des investissements dans la recherche et du développement”, n’a pas manqué de rappeler le gouvernement suisse.   Selon les relevés des douanes, les Etats-Unis captaient 18,6% des exportations de marchandises de la Suisse en 2024, qui y exporte surtout des médicaments. S’y ajoutent des machines industrielles, des capsules de café et les produits emblématiques de la Suisse comme des montres, du fromage et du chocolat.L’horlogerie fait partie des secteurs qui risquent d’être durement touchés puisque les montres sont produites dans le pays pour pouvoir y apposer le label Made in Switzerland (Fabriqué en Suisse), considéré comme le gage de leur grande qualité.   Dans un entretien publié lundi soir par le quotidien suisse Le Temps, le patron du groupe Swatch, Nick Hayek, avait appelé la présidente de la Confédération à se rendre en personne à Washington. “Je suis convaincu que Donald Trump veut faire un deal et le montrer à ses électeurs aux Etats-Unis”, a déclaré M. Hayek au quotidien suisse. Mais “il faut que notre présidente Karin Keller-Sutter réagisse et trouve une solution en personne et sur place”, a ajouté le patron du groupe horloger, connu pour ses montres en plastique multicolores qui possède aussi d’autres marques, comme Tissot, Longines et Omega.D’après les calculs du professeur d’économie Hans Gersbach, ces droits de douane à 39% pourraient coûter entre 0,3% et 0,6% de croissance annuelle à la Suisse. L’impact sur son produit intérieur brut (PIB) pourrait même grimper à “au moins 0,7%”, selon le sort réservé aux produits pharmaceutiques, un pilier de l’économie helvétique, a-t-il prévenu.Dans une interview mardi avec la chaîne de télévision CNBC, Donald Trump a évoqué une surtaxe qu’il compte imposer sur les produits pharmaceutiques.  “Nous allons, d’abord, mettre un droit de douane bas sur les produits pharmaceutiques, mais, dans un an, un an et demi maximum, cela sera 150% et ensuite ce sera 250% parce qu’on veut des médicaments fabriqués dans notre pays”, a-t-il affirmé.

Argentine: l’agro-négoce soutient toujours Milei mais s’impatiente

L’agro-négoce argentin, pourvoyeur de plus de la moitié des exportations du pays, maintient son soutien à Javier Milei mais commence à s’impatienter, le président ultra-libéral n’ayant toujours pas tenu sa promesse d’adopter davantage de réformes.”Un an et demi après (son élection), on attend toujours la suppression des taxes à l’exportation. Les coûts restent très élevés pour exporter”, regrette Ruben Artigues, troisième génération de producteurs de fruits et légumes à San Pedro, à 170 km au nord-ouest de Buenos Aires.”On continue tout de même à (le) soutenir”,  clarifie-t-il aussitôt à l’AFP. La patience des producteurs agricoles se mesure à l’aune de leur endurance économique, eux qui espéraient moins de taxation à l’export et des taux d’intérêt en baisse pour financer leur développement.Leur colère encore contenue a été entendue par l’exécutif mais la réduction marginale des taxes sur l’exportation de viandes et de céréales la semaine dernière, à quelques semaines des législatives d’octobre, ne les satisfait pas. La taxe sur le soja, principal produit d’exportation, est passée de 33% à 26% et celle sur la viande bovine et de volaille de 6,7% à 5%.Surtout qu’ils se souviennent de la campagne présidentielle de 2023 quand Javier Milei qualifiait les impôts sur l’exportation de “vol” et avait promis leur suppression.”C’est insuffisant, mais ça aide”, reconnaît toutefois M. Artigues. “Nous sommes conscients que les impôts ne peuvent pas être supprimés d’un coup, mais on demande au moins un plan”, plaide-t-il.”Nous étions en enfer et nous sommes désormais montés au purgatoire”, renchérit pour l’AFP Raul Vitores, président de la Société Rurale de San Pedro.Si dans les champs la récolte des oranges destinées à l’exportation avance à toute vitesse et le soja est prêt à être embarqué, l’impatience se fait ressentir.Certains, comme Ruben Artigues, ont perdu, cette année, 30% de leur récolte d’oranges et de pêches à cause du gel. D’autres gardent du soja en silos en espérant une hausse des cours sur le marché international, actuellement déprimé.”On sait que la situation est difficile”, remarque M. Artigues en supervisant la classification des oranges de la variété Washington Navel emballées pour être expédiées en Europe. “Mais envoyer une caisse d’oranges d’un port argentin nous coûte 40% de plus que nos concurrents du Chili, d’Uruguay ou d’Afrique du Sud”, explique-t-il, se plaignant du “coût du carton qui a augmenté en dollars” et des orangeraies “pillées la nuit”.”Entre la criminalité et le manque d’incitations, les producteurs se fatiguent, beaucoup abandonnent et louent les champs pour le soja. C’est dommage car les fruits créent beaucoup d’emplois, le soja non”, explique le chef d’entreprise aux 120 salariés.- De la tronçonneuse au scalpel -L’agro-négoce soutient les politiques d’austérité de Javier Milei, qui a supprimé des dizaines de milliers d’emplois dans le secteur public, mais demande de la retenue sur des domaines pour eux plus sensibles tels les infrastructures et la recherche.Federico Avila, ingénieur agronome qui gère plus de 2.500 hectares de cultures et de bétail à San Pedro, plaide pour que de la “tronçonneuse”, emblème des coupes budgétaires du président Milei “on passe au scalpel”, évoquant notamment l’Institut national de technologie agricole (INTA).Depuis son arrivée, le président argentin a paralysé les travaux publics, y compris l’entretien de plus de 40.000 kilomètres de routes nationales dans un pays où 90% du transport de marchandises se fait par camion.Le président de la Société Rurale Argentine, qui rassemble les grands propriétaires fonciers, avait averti qu”‘il n’est pas viable d’augmenter la production sans routes, trains ou voies navigables pour l’acheminer”.”Avant Milei, il y a eu beaucoup de gaspillage, de populisme, mais il est vrai que l'(état ) des routes est désastreux”, reconnaît l’ingénieur agronome.Si les critiques se font plus entendre, le soutien de l’agro-industrie (qui représentait 58% du total des exportations en 2024) est toujours présent.”Ce n’est peut-être pas la vitesse (des réformes) que nous souhaiterions, mais il faut voir d’où l’on vient avec 200% d’inflation”, résume Federico Avila.

Droits de douane: la présidente de la Suisse et son ministre partent à Washington pour négocier

La présidente de la Suisse Karin Keller-Sutter et le ministre de l’Economie Guy Parmelin se rendent à Washington mardi pour tenter des négociations sur les droits de douane massifs (39%) que les Etats-Unis veulent imposer sur les produits helvétiques. “L’objectif est de présenter aux États-Unis une offre plus attrayante, qui permette de diminuer le montant des droits de douane additionnels appliqués aux exportations suisses, tout en tenant compte des préoccupations des États-Unis”, indique mardi un communiqué du gouvernement suisse.Le pays alpin a été sonné par les annonces de la Maison Blanche la semaine passée qui a dit vouloir imposer des droits de douane de 39% aux produits suisses à compter du 7 août, contre 31% initialement prévu début avril.  Lundi, le Conseil fédéral (gouvernement) s’était réuni à distance pour une séance extraordinaire, ces droits de douane beaucoup plus élevés que les 15% appliqués à l’Union européenne suscitant de vives inquiétudes dans ce pays fortement tourné vers l’exportation. Dans le communiqué publié mardi, le gouvernement précise que la présidente de la Confédération et le ministre de l’Economie se rendent à Washington “afin d’obtenir des entrevues avec les autorités américaines” et “mener des discussions en vue d’améliorer la situation”. Dans un entretien publié lundi soir par le quotidien suisse Le Temps, le patron du groupe Swatch, Nick Hayek, avait appelé la présidente de la Confédération à se rendre en personne à Washington. “Je suis convaincu que Donald Trump veut faire un deal et le montrer à ses électeurs aux Etats-Unis”, a déclaré M. Hayek au quotidien suisse. Mais “il faut que notre présidente Karin Keller-Sutter réagisse et trouve une solution en personne et sur place”, a ajouté le patron du groupe horloger, connu pour ses montres en plastique multicolores qui possède aussi d’autres marques, comme Tissot, Longines et Omega.Certains secteurs risquent d’être plus touchés que d’autres, l’horlogerie apparaissant en première ligne dans la mesure où les montres doivent être produites en Suisse pour pouvoir y apposer le label Made in Switzerland (Fabriqué en Suisse), qui est considéré comme le gage de la qualité de l’horlogerie suisse.