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Nutri-Score, publicité alimentaire: le Cese préconise une approche plus contraignante

Le Conseil économique social et environnemental (Cese) propose, dans un avis voté mardi, des mesures contraignantes contre les problèmes de santé liés à l’alimentation, comme la généralisation du Nutri-Score, la taxation des produits nocifs et l’encadrement de la publicité destinée aux enfants.Le Cese, composé de représentants de la société civile et dont le rôle est consultatif, s’est autosaisi de cette question, en parallèle de la construction de la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat 2025/2030 (Snanc).Mise en consultation le 4 avril, pour un mois, la Snanc a été saluée car longtemps attendue mais aussi critiquée par plus de 50 ONG, qui regrettent que “la majorité des mesures mentionnées soient de nature incitative” et non contraignantes.”On voit bien qu’avec des mesures qui ne reposent que sur des intentions, malheureusement ce n’est pas suivi d’effet”, a affirmé à l’AFP Dominique Marmier, co-rapporteur de l’avis du Cese et agriculteur.Il insiste sur la nécessité de mesures plus strictes, “avec des évaluations puis des sanctions”.Rendre obligatoire le Nutri-ScoreLe Conseil préconise de “reprendre les négociations au niveau européen pour rendre rapidement obligatoire” l’apposition du Nutri-Score sur “tous les produits transformés et vendus pré-emballés”.Dans la Snanc, le gouvernement propose, à l’horizon 2030, “d’inciter les annonceurs à apposer le Nutri-Score” et “d’expérimenter les modalités d’une extension de l’usage volontaire du Nutri-Score aux denrées non pré-emballées”. Après avoir refusé de rendre obligatoire le Nutri-Score sous la pression d’agro-industriels, italiens notamment, la Commission européenne a répété récemment “continuer à travailler” sur une solution consensuelle d’étiquetage nutritionnel.Taxer les produits trop nocifsLe Cese et la Snanc préconisent tous deux la mise en place d’un plan de réduction de la teneur en gras, sel et sucre des produits transformés “à des niveaux correspondant aux recommandations nutritionnelles médicales” (Cese).Ce plan serait co-construit avec “l’industrie agroalimentaire et la communauté scientifique”, a précisé Dominique Marmier, co-rapporteur.Dans la stratégie nationale, “en cas de non atteinte, (ce plan) sera suivi d’objectifs réglementaires”.La préconisation du Cese est plus précise : “mettre en place un dispositif de taxation sur les produits ne respectant pas les objectifs fixés après l’échéance collectivement définie”, dont les “recettes pourraient abonder le financement des actions en faveur de la lutte contre la précarité alimentaire”.”Avec les maladies (obésité, diabète…) en nette évolution, on pense que ça coûte à la Sécurité sociale une vingtaine de milliards chaque année, parce qu’on apporte des soins qui ne devraient pas être là si on mangeait correctement”, a expliqué Dominique Marmier. Selon lui, cette “petite taxe” aurait pour objectif de “pénaliser les mauvais élèves” car les simples leviers incitatifs ne suffisent pas.”Je sais que les interdictions et les taxations évoquées dans notre avis irritent” mais n’interviendraient que dans un deuxième temps, a précisé Henri Biès-Péré, président de la commission Territoires, agriculture et alimentation lors de la séance plénière.Mieux encadrer la publicitéLe Cese préconise d’encadrer plus strictement la publicité sur les produits alimentaires destinée aux enfants. Les mesures en vigueur permettent de réguler les publicités avant et après les programmes destinés aux enfants sur les chaînes du service public mais pas sur les chaînes privées, qui représentent pourtant “deux tiers des audiences des programmes” jeunesse, explique le conseil. Et ces programmes représentent moins de 20% de ce que regardent les enfants, qui se tournent notamment vers la téléréalité.Or 88% des publicités destinées aux enfants promeuvent des produits au Nutri-Score D ou E (contre 43% pour les publicités “tous publics”), et 0% pour des produits A ou B (contre 30% pour les “tous publics”), selon une étude de l’UFC-Que Choisir. L’association suggère même “d’interdire les publicités pour les aliments de Nutri-Score D et E lors des programmes les plus regardés par les enfants”. Les ONG reprochent au gouvernement d’avoir substitué un simple “levier incitatif” au “cadre réglementaire” initialement prévu pour “réduire efficacement l’exposition des enfants” à ces publicités dans la Snanc.Ce choix “contraste avec la décision du gouvernement britannique d’interdire la publicité pour la malbouffe sur internet et à la télévision en journée à compter du 1er octobre”, relèvent les ONG.

Pour le FMI, les droits de douane vont lester l’économie mondiale

Les droits de douane voulus par le président américain Donald Trump et les mesures de représailles prises par les autres pays devraient fortement peser sur l’activité économique mondiale cette année, estime mardi le Fonds monétaire international (FMI).L’institution basée à Washington se montre prudente, parlant dans un rapport de “prévision de référence” au lieu de son habituelle “référence de base”, du fait de la “complexité et de la fluidité de l’instant présent”.Symbole de la difficulté de l’exercice, le FMI précise avoir pris en compte les évolutions de droits de douane jusqu’au 4 avril et pas nécessairement l’ensemble des mesures de représailles entre Pékin et Washington.Le FMI s’attend à ce que la croissance mondiale atteigne 2,8% cette année, une valeur révisée à la baisse de 0,5 point de pourcentage par rapport à sa précédente estimation, en janvier.”Nous entrons dans une période où le système économique mondial que nous connaissons depuis 80 ans est réinitialisé. Mais au-delà de la hausse massive des droits de douane, l’incertitude pèse fortement sur l’économie et si elle se maintient elle ralentira la croissance mondiale”, a averti durant une conférence de presse le chef-économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas.Signe de l’impact majeur des surtaxes sur le commerce mondial, le Fonds ne prévoit plus qu’une croissance de 1,7% du rythme des échanges de biens et services cette année, alors qu’il prévoyait encore +3,2% il y a tout juste trois mois.Et si, dans l’immédiat, l’économie mondiale devrait “éviter la récession”, l’impact des droits de douane se fait sentir “négativement pour toutes les régions, cette année et la prochaine”, selon M. Gourinchas.Le risque d’une récession a néanmoins fortement augmenté, tant pour l’économie mondiale que pour les Etats-Unis plus particulièrement.Le FMI n’envisage ne l’envisage cependant pas encore pour la première économie mondiale “car elle se trouvait (jusqu’ici) dans une position de force: l’économie continue de progresser, le marché du travail reste solide. Nous observions déjà un ralentissement avant les droits de douane mais ils représentent 0,4 point de pourcentage”, a détaillé M. Gourinchas.- Impact variable -Pour l’Amérique du Nord, le FMI révise fortement à la baisse les perspectives des trois économies, comparé aux prévisions de janvier.L’institution économique prévoit en effet que l’activité des Etats-Unis progresse de 1,8% cette année, ce qui représente une baisse de 0,9 point par rapport à sa précédente estimation, quand le Canada pourrait s’attendre à une croissance de 1,4% (-0,6).Le Mexique, dont l’économie dépend fortement des exportations vers son voisin américain, pourrait même se retrouver en récession, avec une contraction de 0,3% (-1,7 point).Particulièrement ciblée par les droits de douane, en particulier depuis leur passage à 145%, en plus des taxes existantes avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, la Chine pourrait connaître sa croissance la plus faible depuis 1990, avec tout juste 4%. Il s’agit là encore d’une forte révision à la baisse.Le Japon, autre partenaire majeur des Etats-Unis, voit sa prévision rabotée de 0,5 point, pour atteindre péniblement 0,6% de croissance cette année, alors que l’archipel espérait une reprise plus marquée en début d’année.Le choc devrait en revanche être moins marqué pour la zone euro, avec une révision en moyenne de 0,3 point à la baisse, qui amènerait l’Allemagne à connaître une nouvelle année sans croissance, avant une reprise désormais repoussée à 2026.Quant à la France, la croissance y est désormais attendue à 0,6% cette année, une prévision plus faible que celles de la Banque de France ou du gouvernement (0,7%).”Les droits de douane vont affaiblir une reprise économique modeste dans la zone euro, malgré une hausse des dépenses publiques dans certains pays comme l’Allemagne”, a souligné M. Gourinchas, ajoutant que “plus de dépenses d’infrastructures pourraient aider à accélérer la croissance”.Seule exception, l’Espagne, qui a connu la meilleure croissance de la zone ces deux dernières années, voit sa prévision revue à la hausse, avec désormais 2,5% attendu, la plus élevée parmi les économies avancées.”L’Espagne reste sur sa lancée de 2024, avec une forte exportation de services (en particulier le tourisme, NRLD) et un marché du travail qui reste solide, en profitant notamment de l’immigration. Mais le pays est également touché par les effets des droits de douane et l’incertitude ce qui nous amène à envisager un ralentissement en 2026″, a souligné la directrice adjointe du pôle recherche du FMI, Petya Koeva Brooks.Autre conséquence des droits de douane: l’inflation dans les économies avancées devrait atteindre 2,5% cette année, là encore revue à la hausse, principalement du fait des Etats-Unis, où l’inflation pourrait rester autour de 3%.

Macron à La Réunion pour faire le point sur le chikungunya et les dégâts du cyclone Garance

Après Mayotte, Emmanuel Macron est en déplacement mardi à La Réunion pour faire le point sur les dégâts provoqués par le cyclone Garance et l’épidémie de chikungunya qui a fait six morts sur l’île depuis le début de l’année.100.000 personnes, soit un habitant sur neuf, pourraient avoir été contaminées par cette maladie infectieuse transmise par le moustique tigre, un impact pour l’instant moindre que celui de 2005-2006, marqué par plus de 260.000 cas et plus de 250 décès. Début avril, 40.000 doses du vaccin Ixchiq, le premier ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, sont arrivées à La Réunion pour lancer la campagne de vaccination. Elles sont destinées aux personnes de 65 ans et plus, présentant des comorbidités.”Nous sommes le premier pays au monde à avoir acheté autant de doses disponibles de ce tout nouveau vaccin”, a relevé Emmanuel Macron lors d’un point presse, avant d’annoncer qu’il assistera aux funérailles du pape François samedi et d’aller à la rencontre de responsables religieux dans la cathédrale de Saint-Denis de La Réunion.Il faut aussi mettre en place “toutes les mesures de protection et de prévention surtout pour les mamans enceintes”, a ajouté le président qui va échanger dans la journée avec l’Agence régionale de la santé pour faire un point global sur l’épidémie.Les difficultés restent palpables. Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion, Lionel Calenge, a demandé l’envoi de renforts médicaux.”Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de +chik+ sur nos deux services d’urgence”, générant “vraiment une grosse tension sur nos capacités”, a-t-il alerté dimanche. Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif permettant de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux. “Si des renforts sont nécessaires, ils seront mis en place”, a promis mardi Emmanuel Macron.- Dispositif d’urgence -Autre défi pour La Réunion, autosuffisante aux trois-quarts: le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d’euros de dégâts, dont 150 pour le secteur agricole, selon de premiers bilans.Déjà frappées par une sécheresse sévère, toutes les filières agricoles de l’île ont lourdement été impactées par le cyclone Garance, qui a fait cinq morts.Le chef de l’Etat a rencontré dans la matinée des exploitants agricoles.”Je me retrouve sans salaire”, s’est désolé un agriculteur, disant avoir perdu ses deux derniers hectares de bananes. “On a besoin d’être soutenus plus que cela pour les fruits et légumes”, a ajouté un chef d’entreprise agroalimentaire. Le chef de l’Etat a annoncé la mise en place “d’ici à juin” d’un “dispositif d’urgence”, avec un travail engagé “dès les prochaines semaines” sous l’autorité du préfet.Dans ce cadre, il envisage notamment d’augmenter “autour des 1.000 euros” l’aide ponctuelle pour les planteurs de canne. Début avril, le ministre des Outre-Mer, Manuel Valls avait annoncé porter cette aide de 385 à 765 euros par hectare pour les exploitants affectés par Garance. – Renforts militaires – A la même époque, l’an passé, le cyclone Bilal avait déjà mis à terre les productions de l’île, deux cyclones en deux ans qui témoignent de l’augmentation et de l’intensification de ces phénomènes météorologiques.La souveraineté alimentaire sera au coeur du cinquième sommet de la Commission de l’océan Indien jeudi à Madagascar.La Réunion y est représentée aux côtés de Madagascar, Maurice, des Comores et des Seychelles mais pas Mayotte, les Comores s’opposant à l’intégration de l’archipel dans l’organisation en raison d’un contentieux colonial.Emmanuel Macron va y réaffirmer le “rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique”, où la France aspire à se poser en puissance régionale au côté des Etats-Unis, de la Chine ou l’Inde. “Depuis 2018, la France a une stratégie indo-pacifique. Nous avons mis beaucoup plus de moyens militaires et diplomatiques ces dernières années, et cela va encore se renforcer”, a relevé mardi le chef de l’Etat.”Nous allons ici, à La Réunion, augmenter d’environ 200 le nombre de militaires présents” qui “vont passer d’environ 1.600 à 1.800”, a-t-il ajouté, s’appuyant sur la dernière loi de programmation militaire. Dans la zone indo-pacifique, on a “plus de 8.000 militaires”, “les meilleurs équipements sur le plan maritime, aérien ou terrestre”, “des missions régulières qui se multiplient”, a-t-il détaillé.

L’or à plus de 3.500 dollars, le dollar sans élan face aux tensions entre Trump et la Fed

L’or franchit de nouveaux sommets mardi, en pleine tourmente douanière, tandis que le dollar stagne, attentif à l’évolution de la situation outre-Atlantique après que Donald Trump a verbalement attaqué le président de la Réserve fédérale (Fed), générant une autre source d’incertitude.Vers 09H30 GMT (11H30 à Paris), l’once du métal jaune grimpait de 0,96%, à 3.456,90 dollars, après s’être envolée à un nouveau record, à 3.500,10 dollars.”L’or est la seule véritable valeur refuge depuis que le dollar a été touché et que les bons du Trésor américain sont en baisse”, constate Neil Wilson, analyste chez Saxobank.Les actifs américains sont affectés par les perspectives économiques assombries aux Etats-Unis, à cause du déploiement des droits de douane sur les importations américaines.Ces surtaxes peuvent également mener à une accélération de la hausse des prix. Or l’or fait également office de couverture contre l’inflation, son prix tendant à rester stable voire augmenter lorsque le pouvoir d’achat des devises diminue.En 2024, la valeur du métal jaune avait gonflé d’environ 27% sur l’année; mais en moins de quatre mois entre janvier et ce dernier record, elle a explosé de plus de 33%.Avant la victoire du républicain début novembre, l’once d’or se négociait aux alentours de 2.700 dollars.Mardi, le billet vert prenait 0,14%, à 1,1498 dollar pour un euro, après avoir atteint lundi un plus bas depuis novembre 2021 par rapport à la monnaie unique européenne, à 1,1573 dollar. Donald Trump s’en est pris une nouvelle fois lundi au président de la banque centrale américaine, sur son réseau Truth Social, le traitant d'”immense loser”, et l’enjoignant de baisser les taux d’intérêts immédiatement.Le président américain menace de se débarrasser de Jerome Powell – dont le mandat comme patron de la Fed s’achève normalement en mai 2026.Le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, avait déjà fait savoir vendredi que “le président et son équipe continueraient d’étudier la question” de la destitution de M. Powell.Toutefois, M. Powell reste déterminé à choisir le rythme de baisse de taux de son institution et ne compte pas partir de manière anticipée, précisant que l’indépendance de l’institution était “garantie par la loi”.

Taxes douanières: un responsable américain défend au Cambodge la politique de Trump

Un représentant du gouvernement américain a soutenu mardi, dans une rare visite au Cambodge, les principes de la politique commerciale du président Donald Trump devant des pays d’Asie du Sud-Est, durement touchés par les taxes douanières annoncées par Washington.”Les priorités du président Trump sont claires. Nous allons mener une politique étrangère qui rendra l’Amérique plus sûre, plus forte, et plus prospère”, a déclaré Sean O’Neill, responsable du bureau des affaires de l’Asie de l’Est et du Pacifique au sein du Secrétariat d’Etat.”Mes collègues et moi-même sommes là pour défendre les intérêts du peuple américain, et nous attendons de tous qu’ils fassent de même (pour les intérêts de leur propre peuple)”, a-t-il ajouté.Sean O’Neill est le premier officiel américain à visiter l’Asie du Sud-Est depuis que Washington a annoncé des droits de douane prohibitifs visant les produits des pays de cette région dépendante des exportations.Après avoir démarré sa tournée au Vietnam, il s’est arrêté à Siem Reap, au Cambodge, pour une réunion de dialogue entre les Etats-Unis et l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean).Son discours d’introduction n’a pas fait de mention explicite à la guerre commerciale initiée par le président Trump qui suscite des inquiétudes partout dans le monde.Les dix membres de l’Asean ont été parmi les plus durement touchés par les surtaxes douanières américaines, dont Washington a annoncé la suspension provisoire pour 90 jours, bien qu’une surtaxe plancher de 10% soit toujours active. Des grandes économies exportatrices d’Asie, dont le Vietnam et l’Indonésie, ont entamé des négociations en vue d’un compromis.Si ces taxes étaient finalement mises en oeuvre, le Cambodge, important producteur de vêtements à bas prix pour de grandes marques occidentales, se verrait imposer un taux de 49%.Le gouvernement américain a annoncé lundi son intention d’imposer jusqu’à 3.521% de droits de douane les panneaux solaires vendus par des entreprises installées au Cambodge, en Malaisie, en Thaïlande et au Vietnam.

La Bourse de Paris recule, attentive aux tensions entre Trump et la Fed

La Bourse de Paris évolue en baisse mardi, sur fond d’inquiétudes face à la multiplication des attaques de Donald Trump contre le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, en pleine guerre commerciale.L’indice CAC 40 perdait vers 9H50 (heure de Paris) 0,73%, à 7.232,77 points, soit une baisse de 53,09 points, après la fermeture prolongée des places financières européennes durant le week-end de Pâques.Les marchés “subissent l’impact des tensions entre Donald Trump et Jerome Powell, avec en toile de fond une augmentation des risques de récession” aux Etats-Unis, explique John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Le chef de l’Etat américain menace de se débarrasser du président de la Fed – dont le mandat s’achève normalement en mai 2026 -, ce qui remettrait en cause l’indépendance séculaire de l’institution.”Il pourrait y avoir un ralentissement de l’économie à moins que (…) cet immense +loser+, ne baisse les taux d’intérêt, maintenant”, a écrit lundi M. Trump sur son réseau Truth Social, dans une référence transparente à M. Powell.”Si je veux qu’il parte, il va partir très vite croyez-moi”, a-t-il encore prévenu dans un message précédent.Ces “propos ont été à l’origine d’une nouvelle vague de panique”, les principaux indices américains ayant fortement reculé lundi, alors que les marchés européens étaient fermés, expliquent les analystes de Richesflores Research.Les investisseurs s’inquiètent aussi de la guerre commerciale qui se poursuit entre Pékin et Washington. La Chine a dénoncé lundi les pays qui pratiquent l'”apaisement” à l’égard des Etats-Unis, affirmant “s’opposer fermement” à tout accord nuisant à ses intérêts.Le gouvernement américain a lui annoncé lundi son intention d’imposer jusque 3.521% de droits de douane sur les panneaux solaires provenant d’Asie du sud-est, afin de compenser les mesures de soutien à la production par Pékin de cette industrie dans les pays concernésCôté obligataire, l’emprunt à dix ans français restait stable vers 9H50, à 3,22%, contre 3,24% jeudi soir en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, atteignait 2,45%.L’Oréal prenait 2,15% à 349,20 euros vers 9H50, en tête du CAC 40, après avoir annoncé jeudi des ventes en hausse de 4,4% à 11,73 milliards d’euros au premier trimestre, malgré un marché américain “plus difficile que prévu”, dans un contexte d’inflation et de hausse des droits de douane imposés par Donald Trump.Schneider Electric reculait vers 9H50 de 3,46% et Legrand de 2,65%.

En pleine guerre commerciale, le suisse Roche va investir massivement aux Etats-Unis

Le géant pharmaceutique suisse Roche compte investir 50 milliards de dollars (43 milliards d’euros) aux Etats-Unis durant les cinq prochaines années, emboîtant le pas à son concurrent Novartis, dans un climat d’incertitude créé par la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump. Les Etats-Unis sont un marché clé pour l’industrie pharmaceutique qui représente plus de la moitié du chiffre d’affaires de la division pharmaceutique de Roche, le numéro un mondial de l’oncologie. Son concurrent suisse Novartis avait lui aussi fait savoir il y a une dizaine de jours qu’il comptait investir 23 milliards de dollars aux États-Unis sur cinq ans.L’administration du président Donald Trump souffle le chaud et le froid sur les produits pharmaceutiques qui bénéficiaient initialement d’exemptions dans la salve de droits de douane annoncée le 2 avril.Mais la semaine passée, le ministère américain du Commerce a ouvert une enquête afin de déterminer les “effets sur la sécurité nationale” de l’importation de produits pharmaceutiques et de semi-conducteurs, selon des documents gouvernementaux soumis au journal officiel.”Savoir si ces nouveaux investissements annoncés aux Etats-Unis avaient déjà été planifiés avant que le nouveau gouvernement ne reprenne la barre n’est pas pertinent”, a réagi Stefan Schneider, analyste chez Vontobel, dans un commentaire de marché. Car ils devraient surtout “aider à ne pas déclencher des droits de douane pour l’industrie pharmaceutique suisse”, a-t-il ajouté. Des droits de douane pour le secteur pourraient “sévèrement ébranler les chaînes d’approvisionnement mondiales pour les fabricants de médicaments”, a souligné l’analyste, qui met également en avant les risques pour la distribution de produits pharmaceutiques, au détriment des patients. – Forte présence aux Etats-Unis -Dans le communiqué publié mardi, Roche explique que ces 50 milliards de dollars vont servir à renforcer ses capacités de production aux Etats-Unis, entre autres dans le Kentucky, l’Indiana, le New Jersey, l’Oregon et la Californie. Le groupe, qui fabrique des anticancéreux mais aussi des traitements contre l’hémophilie, précise qu’il compte également communiquer sur un site supplémentaire “prochainement”. Ce montant sera alloué à ses usines pour les produits pharmaceutiques mais aussi pour les produits de diagnostics. Roche dispose déjà de 13 usines aux Etats-Unis et de 15 sites de recherche et développement et y emploie 25.000 personnes. Ces investissements vont créer “12.000 emplois”, dont “près de 6.500” dans le bâtiment, et “1.000 emplois” dans ses usines, ajoute le groupe suisse. Une fois ces investissements bouclés, Roche “exportera davantage de médicaments à partir des Etats-Unis qu’il n’en importera”, souligne le groupe dans le communiqué. Sa division diagnostics dégage d’ailleurs déjà un surplus d’exportation avec ses produits fabriqués sur le sol américain et expédiés vers d’autres pays, insiste Roche.Dans les premiers échanges, le titre Roche perdait 1,68% à 251,30 francs suisses, alors que le SMI, l’indice phare de la Bourse suisse, chutait de 1,33%. L’action Novartis se repliait de son côté de 0,43% à 90,24 francs suisses. En 2024, le chiffre d’affaires de la division pharmaceutique de Roche aux Etats-Unis se montait à près de 24,8 milliards de francs suisses (26,5 milliards d’euros), le pays représentant 53,7% du chiffre d’affaires de cette division au niveau mondial. Les ventes de sa division diagnostics, qui englobe entre autres des tests de dépistage des cancers mais aussi des tests pour le Covid-19 et pour le diabète – atteignaient pour leur part 4,3 milliards de francs en Amérique du Nord, soit près de 30,3% des ventes de cette division. 

Des shampoings aux aspirateurs, le petit commerce souffre des droits de douane de Trump

Prix des matières premières en hausse, clients moins dépensiers: dans sa petite boutique de farces et attrapes à Los Angeles, Patricia Loperena subit de plein fouet les conséquences de la guerre commerciale lancée par Donald Trump, un marqueur de ses 100 premiers jours de mandat.”Tout a augmenté”, affirme à l’AFP Mme Loperena, qui vend surtout des piñatas, ces effigies en papier que l’on détruit à coups de bâtons pour en faire sortir des sucreries, une tradition d’Amérique centrale très populaire.”Les gens arrêtent de dépenser et au lieu de faire une grande fête, ils en font une plus petite”, précise la cheffe d’entreprise de 45 ans, qui a lancé son affaire avec sa famille il y a plus de dix ans.Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a annoncé puis mis en pause des droits de douane. Actuellement, 10% de surtaxes sont en place pour la majorité des pays du monde mais le taux monte à 145% pour les produits chinois. Pékin a répondu par une surtaxe de 125% sur les biens américains.Dans ce contexte, Patricia Loperena a dû s’adapter: elle a notamment anticipé, passant des commandes pour ses stocks avant la mise en place des droits de douane. Mais son fournisseur l’a averti: sa prochaine commande lui coûtera plus cher.Dans sa boutique de Granada Hills, dans le nord de Los Angeles, les commandes se font plus rares que l’année précédente. “Les gens savent que tout est imprévisible, donc ils veulent être plus prudents”, dit-elle.- “Ça va empirer” – Plusieurs petits commerçants se retrouvent dans la même situation que Mme Loperena et ont du mal à suivre les annonces fluctuantes de Donald Trump. “Tout vient de l’étranger, de Chine, de Taïwan”, affirme Angel de Luna dans sa boutique de machines à coudre et d’aspirateurs, qui tourne surtout grâce à la réparation et au service client plutôt qu’aux ventes.Pour le jeune homme de 28 ans, qui doit déjà faire face à la rude concurrence du commerce en ligne, les droits de douane sont la goutte d’eau qui fait déborder le vase.”Nous résistons comme nous le pouvons”, raconte-t-il, mais “ça va probablement empirer”.Un constat partagé par OJ Longmire, qui gère un salon de coiffure. Les droits de douane “nous touchent tous”, assure le barbier de 46 ans.Les lotions, équipements ou encore shampoings qu’il utilise “ne sont pas produits aux Etats-Unis”, souligne celui qui a lancé son commerce en pleine pandémie de Covid-19. “Maintenant, nous devons faire attention à la façon dont nous les utilisons”.”Aujourd’hui, ces nouveaux droits de douane compliquent tout”, relève-t-il.- “Beaucoup d’ennemis” -L’incertitude autour de ces surtaxes “rend fou” Marcos Ochoa, 67 ans, qui vend des produits et outils de jardinage.”Vous ne savez pas à quoi vous attendre, vous ne savez pas si vous allez payer plus cher”, résume celui qui importe principalement ses produits du Japon et d’Europe.Pour l’instant, il n’a pas vu d’augmentation des prix et pense qu’il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions.Mais, selon lui, Donald Trump “devrait penser à ce qu’il va dire ou faire avant d’agir de manière automatique. Il doit se calmer un peu”.Lui qui a voté pour le républicain à la présidentielle de novembre, car il le trouvait bon pour le commerce, s’attendait à des droits de douane, mais pas aussi “élevés”.Trump “était bon il y a quatre ans, mais maintenant, je ne sais pas”, poursuit-il. “Il s’est fait beaucoup d’ennemis, ça c’est sûr”.

Pour se nourrir, l’Indonésie risque une déforestation massive

Pour ne plus dépendre des importations de riz et nourrir ses 280 millions d’habitants, l’Indonésie a lancé un vaste projet visant à l’autosuffisance alimentaire mais qui, en Papouasie, risque de se traduire, selon des ONG, par la plus grande déforestation au monde.L’ampleur réelle du projet est difficile à déterminer et même les déclarations du gouvernement sur sa taille varient.Au minimum, l’objectif est de planter plusieurs millions d’hectares de riz et de canne à sucre dans la région de Merauke, en Papouasie, région reculée de l’est de l’Indonésie.Menaçant des espèces en danger ainsi que les engagements climatiques de Jakarta, le projet risque aussi d’accentuer les violations des droits humains dans une région en proie à des troubles et à des abus militaires présumés, sur fond d’insurrection séparatiste.La déforestation est déjà en cours, avec plus de 11.000 hectares défrichés, soit plus que la superficie d’une ville comme Paris, indique Franky Samperante de l’ONG de défense de l’environnement et des droits des autochtones Yayasan Pusaka Bentala Rakyat.L’analyse réalisée par le groupe Mighty Earth et la start-up The TreeMap montre les zones déjà défrichées, notamment des forêts primaires et secondaires naturelles sèches et marécageuses, ainsi que des forêts secondaires de mangrove et des zones de savane et de brousse.”Habituellement, la déforestation résulte du fait que le gouvernement ne fait pas son travail”, souligne pour l’AFP Glenn Hurowitz, responsable de Mighty Earth.”Mais dans ce cas précis, c’est en fait l’Etat qui dit que nous voulons défricher certaines de nos dernières forêts, tourbières riches en carbone, habitats d’animaux rares”, ajoute-t-il.- “Tragédie” -Pour les défenseurs de l’environnement, ce projet méconnaît l’écosystème local. “En Papouasie du Sud, le paysage et l’écosystème sont constitués de forêts de plaine”, explique M. Samperante pour qui “il y a souvent une incompréhension, voire un dénigrement” de ces écosystèmes.Selon une cartographie réalisée par Mighty Earth, le projet menace un écosystème plus large, notamment des tourbières et des forêts qui, selon le groupe, devraient être protégées par un moratoire gouvernemental sur le défrichement.”La tragédie de ce projet, c’est que l’Indonésie a fait beaucoup de progrès pour briser le lien entre l’expansion agricole et la déforestation”, souligne M. Hurowitz. “Malheureusement, ce projet à lui seul menace de compromettre tous les progrès”.Le vaste archipel présente l’un des taux de déforestation les plus élevés au monde. Dans le même temps, la Papouasie conserve certaines des plus grandes étendues encore intactes.Le groupe de réflexion indonésien Celios estime qu’un tel niveau de déforestation pourrait totalement remettre en cause l’objectif de Jakarta de zéro émission nette d’ici 2050.Mais pour le gouvernement du président Prabowo Subianto qui a fait de ce projet d’autosuffisance alimentaire l’une de ses priorités, les critiques émises ignorent les réalités agricoles et économiques de l’Indonésie.En janvier, il a déclaré que le pays était bien parti pour stopper ses importations de riz d’ici fin 2025.Sollicité par l’AFP, le ministère de l’Agriculture n’a pas réagi dans l’immédiat.En Papouasie, les semis de riz vont bon train. Dans le district de Kaliki, un journaliste de l’AFP a pu voir des agriculteurs, soutenus par des soldats, cultiver des rizières sur des terres récemment défrichées.”Cet endroit (était) autrefois un terrain improductif et négligé”, a assuré Ahmad Rizal Ramdhani, un soldat en treillis, faisant office de chef de groupe. Mais l’affirmation est remise en cause par l’analyse satellite de Mighty Earth, qui a découvert qu’au moins deux zones de la région défrichées pour la riziculture chevauchaient des tourbières officiellement répertoriées.Un défrichement auquel l’armée apporte un large concours. Ainsi Yohanis Yandi Gebze, un agriculteur local, explique-t-il que les soldats lui ont donné “des outils, du matériel agricole et des machines” pour la culture du riz.- Intimidation -Ex-colonie néerlandaise, la Papouasie a déclaré son indépendance en 1961, mais l’Indonésie voisine en a pris le contrôle deux ans plus tard, en promettant un référendum. En 1969, un millier de Papous ont voté en faveur de l’intégration à l’Indonésie, lors d’un scrutin reconnu par les Nations unies.Ce vote est régulièrement critiqué par les indépendantistes mais Jakarta fait valoir que sa souveraineté sur la Papouasie a été établie par l’ONU.Depuis lors, Jakarta est accusé de réprimer violemment un conflit séparatiste qui dure depuis des décennies.Concernant ce projet agricole, “la communauté se sent intimidée”, indique Dewanto Talubun, directeur du groupe de défense de l’environnement et des droits humains Perkumpulan Harmoni Alam Papuana, basé à Merauke.”Tous les membres de la communauté ne sont pas d’accord avec ce projet mais ils ne peuvent pas directement refuser”, ajoute-t-il.”Presque tous les jours, des violations des droits de l’homme se produisent”, ajoute M. Samperante.Des doutes surgissent également concernant la viabilité du projet. “Les sols de Merauke sont probablement trop acides et le climat trop extrême… pour cultiver du riz”, estime David Gaveau, fondateur de The TreeMap.Les voix critiques ne contestent pas les besoins de sécurité alimentaire de Jakarta, mais estiment que le projet pourrait être mené ailleurs, sur des terres agricoles abandonnées.”Cela devrait être fait dans des endroits capables de l’absorber. Sans détruire le magnifique patrimoine naturel et les terres communautaires de l’Indonésie”, juge M. Hurowitz.

Action collective pour fédérer des hôteliers français et espagnols s’estimant lésés par Booking

Deux cabinets d’avocats veulent fédérer les hôteliers en France et en Espagne afin qu’ils obtiennent réparation “pour leurs pertes liées à des commissions excessives” de la plateforme Booking, a indiqué mardi à l’AFP l’un des avocats à l’initiative de cette action, Marc Barennes.Pour lancer leur action, les cabinets Eskariam en Espagne et Geradin Partners à Paris s’appuient notamment sur une récente décision de la Cour de justice de l’Union européenne, de septembre 2024, qui remet en cause les “clauses de parité” imposées par Booking.Ces clauses sont des “dispositions contractuelles qui empêchaient les hôtels et autres hébergeurs de proposer des prix plus bas ou de meilleures conditions sur d’autres canaux de vente, restreignant ainsi leur liberté commerciale”, indique un communiqué.Ils se réfèrent également à des décisions des autorités de concurrence espagnole et italienne “qui remettent en cause les pratiques illicites de Booking.com”.En France, un site internet () propose de recueillir les données des hôteliers qui ont utilisé Booking entre 2015 et 2024 afin d’évaluer leur préjudice potentiel, mettant en avant la perspective d’obtenir “réparation pour les commissions excessives” versées à la plateforme néérlandaise, filiale du géant américain Priceline Group.”Les hôtels indépendants pourraient percevoir des dizaines, voire des centaines de milliers d’euros d’indemnisation. Pour les chaînes, les préjudices se chiffrent en millions d’euros”, peut-on lire sur ce site.Le cabinet d’avocats a fait évaluer les pertes totales des hôteliers liées à Booking en France à 1,5 milliard d’euros, selon Marc Barennes.Dans le cadre de la législation sur les marchés numériques (DMA), Booking fait partie des géants de la “tech” soumis dans l’Union européenne à de nouvelles règles de concurrence plus strictes.La plateforme ne peut ainsi plus obliger les hôteliers européens à proposer leurs meilleurs prix sur son site.En outre, Marc Barennes souligne qu’étant un acteur particulièrement scruté par la Commission européenne dans le cadre du DMA, Booking ne pourra pas se permettre de prendre des mesures de représailles contre les hôteliers décidant de demander réparation.Les recours seront financés par une société de financement de litige qui se rémunèrera avec un pourcentage des indemnités obtenues en cas de victoire (entre 25 et 30%) et les hôteliers n’auront donc rien à débourser, selon l’avocat.- “Front uni”-Des discussions sont en cours avec d’autres cabinets d’avocats pour étendre l’initiative à d’autres pays, notamment l’Italie et le Portugal, “dans le but d’élargir la couverture européenne et de construire un front juridique uni contre Booking.com”.En France, Marc Barennes souhaiterait pouvoir saisir le tribunal de commerce d’ici la fin du mois d’octobre.Si les organisations patronales de l’hôtellerie ne disposent pas de statistiques officielles sur la part d’hôtels utilisant Booking en France, elles pointent régulièrement du doigt la domination de la plateforme en matière de réservation hôtelière.En Europe, les réservations directement auprès de l’hôtel ne représentaient que 33% du chiffre d’affaires en ligne des hôtels en 2024, le reste venant de plateformes comme Booking ou Expedia, selon les données de la société spécialisée en technologies hôtelières D-Edge.Et selon la plateforme de données Statista, Booking est la plateforme la plus utilisée en France pour réserver un hôtel ou un logement touristique, devant Airbnb.Marc Barennes est par ailleurs à l’initiative d’une action similaire dans le secteur de l’hôtellerie/restauration : celle opposant les restaurateurs aux émetteurs de titres-restaurant, sanctionnés pour pratiques anti-concurrentielles en France.Quelque 8.000 points de vente ont rejoint cette procédure annoncée en 2021, et retardée en raison de difficultés d’accès aux documents permettant d’évaluer le préjudice, des borderaux papier remontant à plusieurs années, explique l’avocat qui mène cette action via sa société Brandeis Fiducie.”On espère pouvoir déposer la demande d’indemnisation avant la fin de l’année”, précise-t-il.