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Philippe Wahl, PDG sortant de La Poste face au “choc de la disparition du courrier”

Après 12 ans à la tête de La Poste, Philippe Wahl s’apprête à en laisser les rênes pour raison d’âge, “fier” d’avoir diversifié ses activités pour compenser la baisse du courrier et “serein” sur l’avenir de l’entreprise, confie-t-il à l’AFP.En 2013, choisi par l’Elysée pour diriger l’entreprise publique, l’énarque Philippe Wahl se remémore avoir été “surpris par la complexité du système postal et de ses enjeux”. “Ce n’était pas simplement une banque, de l’assurance”, explique pour l’AFP celui qui était alors depuis deux ans président de La Banque postale. Car le groupe est une multinationale avec une myriade d’activités, permettant d’amortir l’attrition du courrier.Chaque année, “La Poste perd 500 millions d’euros de chiffre d’affaires” pour cette raison, rappelle le PDG de l’entreprise, pour un total de 34,6 milliards d’euros en 2024.Le chiffre “impressionne”, reconnaît M. Wahl, sans lui donner de sueurs froides : “Un patron, une patronne, son rôle, c’est de trouver un chemin”.- Actionnariat salarié -Philippe Wahl reprend alors celui de ses prédécesseurs, résumé en un mot-clé : “transformation”. Livraison de colis, portage de repas aux personnes âgées, téléphonie, etc., le groupe s’appuie sur d’autres leviers de croissance.”Fier du chemin parcouru”, Philippe Wahl est chagriné que certains lui reprochent de ne pas s’intéresser assez aux missions de service public alors qu'”on s’est vraiment battus pour les défendre”.Une gageure dans une conjoncture souvent difficile, notamment la crise du Covid “qui nous a fait perdre trois années de courrier en une” et la guerre en Ukraine provoquant une flambée des coûts de l’énergie.Philippe Wahl confie avoir un regret: “ne jamais avoir eu la possibilité de lancer l’actionnariat salarié des 240.000 postiers, (…) avec la distribution d’actions gratuites”, notamment en raison des secousses économiques.- “Judo postal” -Quand on lui demande quel type de patron il est, Philippe Wahl répond : “Je crois que j’ai fait énormément de terrain, et énormément de stratégie”.Il cite “quatre tours de France du plan stratégique”, échangeant avec 7.000 managers chaque fois, en France métropolitaine et en Outre-mer, et 204 “visites du vendredi” pour le reste des équipes. Sans compter les 116 panels: “25 postiers et moi, et on discute” et les deux demi-journées par an “avec chaque fédération syndicale”.L’homme est un “champion de pédagogie”, qui a beaucoup d’humour, abonde Stéphanie Berlioz, directrice adjointe du groupe en charge des finances.Il pratique “le judo postal”, sachant “prendre en compte” le projet et le confronter “au réel, aux difficultés”, vante-t-elle.”On se ressemble un peu”, s’amuse Michel Fournier, président de l’Association des maires ruraux de France, qui l’a côtoyé pendant plus de dix ans. “On est des gens directs, simples, pragmatiques”, étaye-t-il.Des employés du groupe le jugent en revanche “cynique”, “d’une froideur extrême”, voire “dur”, selon un syndicaliste de La Banque Postale.- Succession -Deux candidats en interne se sont positionnés pour la suite, outre d’autres personnalités du monde politique et économique : Nathalie Collin, gérant la branche Grand Public et Numérique soit notamment les quelque 50.000 salariés des 17.000 bureaux de poste et points de contact; et Stéphane Dedeyan, le président du directoire de La Banque postale.L’héritier devra “répondre” au “choc de la disparition du courrier (qui) n’est pas terminé. On va encore perdre deux milliards dans les cinq années qui viennent”, avertit Philippe Wahl, alors que La Poste est toujours “sous-compensée” par l’Etat pour ses missions de service public.Mais fin juin, il quittera La Poste “avec sérénité pour l’avenir” de l’entreprise dont “le modèle est solide”.Le presque septuagénaire, marié et père de trois enfants, entend désormais “enseigner”, s’engager en tant que bénévole “dans la santé et la culture” et “sans doute garder une activité dans le +business+”, souffle-t-il sans en dire plus. Et profiter de ses “amis, (sa) famille, (son) épouse” et rendre visite à ses petits-enfants à Singapour.”Je serai à la retraite de La Poste, pas de la vie”, conclut-il sur un sourire.

Décarbonation, souveraineté: Bayrou à Saint-Nazaire met le cap sur la défense des océans

Pollutions, pêche illégale, changement climatique: François Bayrou met le cap lundi sur la défense des océans, confrontés à de multiples défis environnementaux, économiques et géopolitiques, lors d’un comité interministériel de la mer (CIMer) à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).Ce rendez-vous a lieu deux semaines avant l’accueil par la France, le 9 juin à Nice, de la troisième conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc 3), autour de laquelle le gouvernement a lancé une “Année de la mer”.La France, métropolitaine et ultramarine, dispose de la deuxième plus grande surface maritime du monde avec 11 millions de kilomètres carrés de mers et d’océans et 20.000 kilomètres de côtes.Après une visite en début d’après-midi des Chantiers de l’Atlantique, où le groupe suisse MSC Croisières a récemment confirmé la commande de deux nouveaux navires, le Premier ministre présidera le CIMer, qu’il clora par une conférence de presse pour détailler ses actions.Il sera accompagné par quatre ministres: Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique, Biodiversité, Forêt, Mer et Pêche), Amélie de Montchalin (Comptes publics), Marc Ferracci (Industrie et Énergie) et Philippe Tabarot (Transports).Le CIMer 2025 s’est penché sur six thématiques: la biodiversité et la lutte contre la pêche illégale, le littoral et la qualité des eaux côtières, la décarbonation du secteur maritime, la compétitivité des filières et la formation professionnelle, les énergies marines renouvelables, ainsi que l’aspect régalien.Le gouvernement, qui entend “concilier développement maritime et protection du vivant marin”, exposera ce qu’il compte faire contre la pêche illicite, la pollution par le plastique ou les algues sargasses dans les Antilles, qui soumettent la biodiversité marine à de multiples pressions. – “Menaces” -Il détaillera les “leviers financiers et fiscaux” destinés à encourager la décarbonation du secteur maritime. En 2023, le président Emmanuel Macron avait annoncé une enveloppe de 700 millions d’euros, fondée sur la future fiscalité de l’éolien en mer, pour soutenir la transformation économique, sociale et environnementale de la filière pêche.Face au changement climatique qui fait reculer le trait de côte, le gouvernement soutient le principe selon lequel “le littoral doit financer le littoral” avec des actions d’adaptation portées par les collectivités, ce qui laisse augurer de nouveaux débats autour du futur budget, très contraint.Le gouvernement marquera aussi son soutien au développement des énergies marines renouvelables, dont font partie les parcs éoliens en mer. La France prévoit de disposer d’une capacité de production de 18 gigawatts (GW) d’éolien en mer en 2035 et 45 GW en 2050, contre 1,5 GW aujourd’hui.Les océans sont confrontés par ailleurs à un défi stratégique, dans un contexte géopolitique “tendu” avec “différentes menaces”, qui appellent des réponses régaliennes pour sécuriser par exemple les câbles sous-marins, réquisitionner des navires en temps de crise ou soutenir la Marine nationale, selon une source gouvernementale.Le CIMer devrait évoquer à cet égard le statut juridique des sauveteurs en mer de la SNSM, parfois mis en cause dans leurs actions bénévoles, et le cas de l’archipel de Mayotte, dévasté fin décembre par un ouragan.Le président de la République se réserve toutefois quelques annonces pour la conférence onusienne de Nice, dont pourrait faire partie l’interdiction du chalutage dans les aires marines protégées.

Suriname: fin du vote pour savoir qui gérera la future manne pétrolière

Les opérations de dépouillement des législatives au Suriname ont débuté dimanche et la composition de la future assemblée, chargée d’élire le président qui aura à gérer la transformation de ce pays pauvre d’Amérique du Sud grâce à une nouvelle manne pétrolière, doit être connue dans la nuit.Selon des données provisoires, quelque 63% des électeurs se sont déplacés pour choisir entre la continuité avec l’actuel président Chan Santokhi, et le retour de la domination du parti de l’ex-président Desi Bouterse, récemment décédé.”Il n’y a pas de doutes sur le déroulement du processus électoral. Le résultat sera ce que les Surinamais ont choisi”, a déclaré à l’AFP Irene Klinger, cheffe de la mission d’observation électorale de l’Organisation des Etats américains (OEA).Cette ancienne colonie néerlandaise, minée depuis son indépendance en 1975 par des rébellions et coups d’Etat, dispose d’importantes réserves pétrolières offshore découvertes récemment. Elles devraient offrir au pays, où 20% de la population vit sous le seuil de pauvreté, des revenus financiers inédits à partir de 2028, quand débutera l’exploitation d’un bloc offshore d’une production estimée à 220.000 barils par jour, beaucoup plus que les 5 à 6.000 actuels.”J’espère vraiment qu’on réussira à faire quelque chose avec tout ce pétrole”, a confié à l’AFP Omar Tariq Kohinor, livreur de 30 ans, après avoir rempli son devoir électoral.”J’espère que ça va changer notre pays en bien, qu’on vivra mieux, qu’on pourra avoir de meilleures routes, un peu plus de sécurité dans nos vies, une meilleure éducation pour nos enfants, de meilleures conditions pour les étudiants”, renchérit une employée de banque de 26 ans qui répond au nom de Rayshrie.- Coude-à-coude -Le président sortant Chan Santokhi, ancien policier puis ministre de la Justice, vise un deuxième mandat. Son arrivée au pouvoir en 2020 avait rassuré les marchés financiers et les institutions internationales, notamment le Fonds monétaire international qui avait accordé un prêt pour aider le pays à restructurer sa dette abyssale.Auteur de réformes économiques impopulaires pour sortir du surendettement, il promet, grâce à l’or noir, des investissements dans l’agriculture, le tourisme, la santé, l’éducation et les énergies vertes.Le Parti de la réforme progressiste (VHP) du président Santokhi et le Parti démocratique national (NDP) de Mme Simons sont au coude-à-coude dans les intentions de vote. Ils ont affirmé qu’ils ne feraient pas alliance.M. Santokhi, polo orange (couleur de son parti) sous sa veste, a voté en compagnie de la Première dame en périphérie de la capitale Paramaribo et demandé à ses concitoyens de lui donner “le mandat pour terminer notre tâche”. “Beaucoup de choses ont été accomplies mais le travail n’est pas terminé”, a-t-il dit à l’AFP.Son opposante principale, présidente de l’Assemblée nationale, Jennifer Simons, a dit à l’AFP vouloir “être au pouvoir pour (s)’assurer que la population bénéficie réellement” des revenus attendus du pétrole en “établissant une loi selon laquelle toutes les entreprises devront travailler avec des Surinamais et acheter des produits du Suriname”.- Alliances -Avec un corps électoral de 399.937 inscrits, la marge d’erreur est grande, et l’incertitude sur le score tout autant.Sans majorité, les principaux partis devront nouer des alliances avec de petites formations qui monnayeront leur soutien contre une place dans le futur gouvernement.Sur le NDP plane toujours l’ombre tutélaire de son ancien dirigeant Desi Bouterse, qui a dirigé le pays d’une main de fer après un coup d’Etat en 1980, puis démocratiquement entre 2010 et 2020. Sous son mandat, le Suriname était considéré comme un narco-Etat.Condamné aux Pays-Bas pour trafic de cocaïne et au Suriname pour le meurtre d’opposants en 1982 lorsqu’il était chef de la junte, M. Bouterse est décédé en décembre dans la clandestinité. Sa figure reste toutefois célébrée, notamment parmi la classe populaire où son franc-parler faisait merveille. Sa veuve a activement participé à la campagne électorale et est candidate à la députation. Les résultats officiels sont attendus d’ici deux à trois semaines. La nouvelle Assemblée nationale aura dès lors un mois pour se réunir et élire à la majorité des deux tiers le président et le vice-président.

Trump et von der Leyen annoncent une prolongation de la pause dans les droits de douane pour l’UE

Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont tous les deux annoncé dimanche une prolongation de la pause dans les droits de douane de 50% imposés par les Etats-Unis à l’Union européenne, jusqu’au 9 juillet.Mme von der Leyen a appelé le président américain au sujet de ces droits de douane qui étaient initialement suspendus jusqu’au 1er juin et auxquels l’UE a menacé de répliquer par des taxes sur certaines importations américaines.”Elle vient de m’appeler et elle a demandé une prolongation de la date du 1er juin, et elle a dit qu’elle voulait entamer des négociations sérieuses”, a déclaré Donald Trump avant d’embarquer dans Air Force One, au retour de son week-end dans le New Jersey.”Nous avons eu une très bonne conversation et j’ai accepté de déplacer la date au 9 juillet. (…) J’ai accepté, et elle m’a dit que nous allions rapidement nous rencontrer et voir si nous pouvions trouver une solution”, a poursuivi M. Trump.Ursula von der Leyen avait de son côté fait état peu auparavant dimanche d’un “bon appel” avec Donald Trump.”L’Europe est prête à faire avancer les négociations de manière rapide et décisive. Pour parvenir à un bon accord, nous aurons besoin de temps jusqu’au 9 juillet”, a-t-elle déclaré sur le réseau social X.”L’UE et les États-Unis entretiennent les relations commerciales les plus importantes et les plus étroites au monde”, a-t-elle rappelé.- “Respect mutuel” -Donald Trump avait affirmé vendredi qu’il ne “cherchait pas d’accord” commercial avec l’Union européenne et avait menacé d’imposer des droits de douane de 50% sur les importations en provenance des Vingt-Sept dès le 1er juin.La Commission européenne, qui négocie les accords commerciaux au nom de l’UE, avait aussitôt réagi en réclamant du respect de la part de Washington.”L’UE est pleinement engagée et déterminée à obtenir un accord qui fonctionne pour les deux parties”, avait déclaré le commissaire au Commerce Maros Sefcovic sur X, après des discussions avec le représentant américain au commerce Jamieson Greer et le secrétaire au Commerce Howard Lutnick.Le commerce entre l’UE et les États-Unis “doit être guidé par le respect mutuel, non par des menaces. Nous sommes prêts à défendre nos intérêts”, avait-il ajouté.Le ministre allemand des Finances, Lars Klingbeil, a exhorté dimanche les Etats-Unis à mener des “négociations sérieuses”.”Les droits de douane américains mettent en danger l’économie américaine tout autant que l’économie allemande et européenne”, a affirmé M. Klingbeil, dans un entretien à l’édition dominicale du quotidien Bild.L’UE avait menacé début mai de taxer pour 95 milliards d’euros d’importations américaines, dont les voitures et avions, en cas d’échec des négociations commerciales avec Trump. – “Pire que la Chine” -La Commission avait aussi annoncé qu’elle allait saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC) contre les mesures commerciales dont elle est victime de la part des États-Unis. Au cours des derniers mois, l’Union européenne a été frappée à trois reprises par des droits de douane de l’administration américaine: 25% sur l’acier et l’aluminium, annoncés mi-mars, 25% sur les automobiles, puis 20% sur tous les autres produits européens, en avril. Cette dernière surtaxe, pour l’UE comme pour de nombreux autres pays, a été suspendue jusqu’au 9 juillet pour engager une négociation. Mais des droits de douane de 10% restent appliqués sur la plupart des biens exportés aux États-Unis par les Vingt-Sept.Donald Trump s’en prend régulièrement à l’Europe depuis son retour à la Maison Blanche, l’estimant “pire que la Chine” dans les relations commerciales.Les Etats-Unis évaluent leur déficit avec l’UE pour les biens à 235 milliards de dollars en 2024, mais la Commission européenne pointe que l’excédent américain en termes de services ramène le déficit commercial à 50 milliards d’euros (environ 57 milliards de dollars).

Le ministre de l’Economie ne pourra pas s’occuper du groupe CDC, de la Poste ou de Bpifrance, selon un décret

Le ministre de l’Economie et des Finances Eric Lombard ne pourra pas s’occuper de sujets liés au groupe Caisse des dépôts, aux sociétés des groupes la Poste et Bpifrance, indique un décret du Premier ministre paru dimanche au Journal officiel.Les attributions listées dans ce décret seront désormais exercées par le Premier ministre.Ce décret de déport, pris cinq mois après l’arrivée de M. Lombard au gouvernement, est proposé par le ministre de l’Economie lui-même, en raison de possibles “conflits d’intérêts” entre sa fonction et des décisions concernant tel ou tel organisme.De telles mesures sont prévues dans un décret du 22 janvier 1959.Le décret publié dimanche interdit donc désormais à M. Lombard, qui a dirigé le groupe Caisse des Dépôts de 2017 à 2024, de “connaître des actes de toute nature” relatifs au groupe CDC “en tant que tel”. Cela concerne notamment, souligne le décret, les nominations de ses successeurs, des membres de la commission de surveillance ou la détermination du versement annuel de la CDC à l’Etat.La CDC verse annuellement à l’Etat, en plus de l’impôt sur les sociétés, une fraction de son résultat net fixée par décret après avis de la commission de surveillance de l’établissement.Le groupe CDC comprend notamment la Poste, la banque d’investissement Bpifrance, Euronext, Suez, RTE etc.Selon le décret de dimanche, Eric Lombard ne pourra plus non plus connaître d’actes relatifs aux sociétés du groupe La Poste et aux sociétés du groupe Bpifrance (hormis Bpifrance Assurance Export), la banque d’investissement publique.”Le ministre se déporte des activités du Groupe Caisse des dépôts et consignations (et également) de certaines filiales de la CDC, telles celles du Groupe La Poste et du groupe BPI”, remarque Bercy dimanche soir, en précisant que “ce déport qui concerne le pilotage du Groupe CDC ne concerne pas les activités de la CDC établissement public, ce périmètre restant pleinement dans ses attributions en tant que ministre de l’Economie et des Finances”. “L’établissement public exerce notamment des missions de protection de l’épargne populaire, de financement du logement social et de gestion d’organismes de retraite”, souligne le ministère.Le décret contraint également M. Lombard à se déporter des actes de toute nature relatifs à la société du Grand théâtre des Champs Elysées, dont il a présidé le conseil d’administration jusqu’en mars.Ou encore à “s’abstenir de toute relation et à ne connaître d’aucun acte relatif” à des entités aussi variées que le Fonds Marguerite (Fonds européen 2020 pour l’énergie, le changement climatique et les infrastructures, NDLR), où il siégeait au conseil de surveillance en tant que dirigeant de la CDC, la South Champagne Business School (SCBS, anciennement ESC Troyes), car il siégait au conseil stratégique de Y Schools, dont SCBS fait partie. Et la société Halmahera et ses filiales, dirigée par son épouse Françoise.Enfin, il ne peut plus “connaître des actes de toute nature” relatifs au Cercle des économistes, un groupe de réflexion économique dont il est membre du conseil de surveillance.Le décret du 22 janvier 1959 relatif aux attributions des ministres précise que “le ministre qui estime se trouver en situation de conflit d’intérêts en informe par écrit le Premier ministre en précisant la teneur des questions pour lesquelles il estime ne pas devoir exercer ses attributions”, puis “qu’un décret détermine, en conséquence, les attributions que le Premier ministre exerce à la place du ministre intéressé”.Un autre décret, paru mercredi au Journal officiel, avait dans la même veine interdit au ministre délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin de s’occuper de certains sujets concernant Business France, agence qui aide les entreprises françaises à se développer à l’étranger et les entreprises étrangères à s’implanter en France. Il en a en effet été directeur général de janvier 2023 et septembre 2024.

Suriname: législatives pour décider qui gérera la future manne pétrolière

Le Suriname décide dimanche lors de législatives quel parti va diriger le plus petit pays d’Amérique du sud, voisin de la Guyane française, promis à des lendemains meilleurs grâce au pétrole.Les électeurs des 51 députés de la future assemblée, qui sera appelée à décider du tandem présidentiel, ont à choisir entre la continuité autour de l’actuel président Chan Santokhi, et le retour de la domination du parti de l’ex-président Desi Bouterse, récemment décédé.Cette ancienne colonie néerlandaise, minée depuis son indépendance en 1975 par des rébellions et coups d’Etat, dispose d’importantes réserves offshore découvertes récemment. Elles devraient offrir au pays, où 20% de la population vit sous le seuil de pauvreté, une importante manne financière à partir de 2028, quand débutera l’exploitation d’un bloc offshore à 220.000 barils par jour, beaucoup plus que les 5 à 6.000 actuels.”J’espère vraiment qu’on réussira à faire quelque chose avec tout ce pétrole”, confie à l’AFP Omar Tariq Kohinor, livreur de 30 ans, après avoir rempli son devoir électoral.”J’espère que ça va changer notre pays en bien, qu’on vive mieux, qu’on puisse avoir de meilleures routes, un peu plus de sécurité dans nos vies, une meilleure éducation pour nos enfants, de meilleures conditions pour les étudiants”, renchérit Rayshrie, 26 ans, employée de banque.- Coude-à-coude -Le président sortant Chan Santokhi, ancien policier puis ministre de la Justice, vise un deuxième mandat. Son arrivée au pouvoir en 2020 avait rassuré les marchés financiers et les institutions internationales, notamment le Fonds monétaire international qui avait accordé un prêt pour aider le pays à restructurer sa dette abyssale.Auteur de réformes économiques impopulaires pour sortir du surendettement, il promet, grâce à l’or noir, des investissements dans l’agriculture, le tourisme, la santé, l’éducation et les énergies vertes.M. Santokhi, polo orange (couleur de son parti) sous sa veste, a voté en compagnie de la Première dame en périphérie de Paramaribo et demandé à ses concitoyens de lui donner “le mandat pour terminer notre tâche”. “Beaucoup de choses ont été accomplies mais le travail n’est pas terminé”, a-t-il dit à l’AFP.Son opposante principale, présidente de l’Assemblée nationale, Jennifer Simons, a dit à l’AFP vouloir “être au pouvoir pour (s)’assurer que la population bénéficie réellement” des revenus attendus du pétrole en “établissant une loi selon laquelle toutes les entreprises devront travailler avec des Surinamais et acheter des produits du Suriname”.Le VHP du président Santokhi et le NDP de Mme Simons sont au coude-à-coude dans les intentions de vote. Ils ont affirmé qu’ils ne feront pas alliance.Avec un corps électoral de 399.937 inscrits, la marge d’erreur est grande, et l’incertitude sur le score tout autant.Sans majorité, ils devront devront nouer des alliances avec des petits partis qui monnayeront leur soutien contre une place dans le futur gouvernement.- 1 nom parmi 700 -Sur le NDP plane toujours l’ombre tutélaire de son leader Desi Bouterse, qui a dirigé le pays d’une main de fer après un coup d’Etat en 1980, puis démocratiquement entre 2010 et 2020. Sous son mandat, le Suriname était considéré comme un narco-Etat.Condamné aux Pays-Bas pour trafic de cocaïne et au Suriname pour le meurtre d’opposants en 1982 lorsqu’il était chef de la junte, M. Bouterse est décédé en décembre dans la clandestinité. Sa figure reste toutefois célébrée, notamment parmi la classe populaire où son franc-parler faisait merveille. Sa veuve a activement participé à la campagne électorale et est candidate à la députation. Dans chacun des 673 bureaux de vote, sur une double feuille A3 comportant plus de 700 candidats des 14 partis en lice, les électeurs devaient choisir un seul nom à cocher à l’encre rouge.Les bureaux de vote ferment à 19H00 (22H00 GMT). Des résultats provisoires sont attendus dans la nuit. Une fois qu’ils seront rendus officiels, d’ici trois semaines, la nouvelle Assemblée nationale aura un mois pour se réunir et élire à la majorité des deux tiers le président et le vice-président.

Sur les friches industrielles, faire grandir la ville sans rogner les champs

Des skateurs qui s’entraînent, des habitants qui sirotent un café au milieu d’enfants joueurs: la vie a repris à Fives Cail, ancienne usine monumentale au coeur d’un quartier populaire de Lille, emblématique de la reconversion des friches du Nord.Parfois abandonnés depuis des décennies, ces anciens sites industriels attirent de nouveau les municipalités, car ils permettent de densifier la ville sans empiéter sur les terres agricoles.Fermée en 1998, l’ancienne usine de Fives Cail Babcock (FCB) en impose toujours avec ses façades de briques rouges, ses toits en dents de scie, ses verrières métalliques et sa cheminée de 45 mètres.Des locomotives, des wagons et de grands ouvrages, comme les ascenseurs de la tour Eiffel, ont été autrefois assemblés dans ces halles baignées de lumière.Mobilier moderne et nouveaux usages ont investi les lieux depuis 2021 sans effacer ce riche passé industriel: lycée hôtelier, “food court”, brasserie artisanale, ferme urbaine… Bientôt suivront les ateliers de fabrication des gaufres Méert et une piscine.A terme, 1.030 logements doivent aussi voir le jour sur ce site de 25 hectares, dont un tiers de logements sociaux.Les collectivités du Nord misent sur ces terrains déjà artificialisés pour répondre à la pression foncière, dans un contexte où la loi “zéro artificialisation nette” (ZAN) impose une gestion plus sobre du foncier.”C’est une double exigence: préserver les sols naturels et densifier les villes existantes”, souligne la députée du Finistère Sandrine Le Feur, rapporteure d’une mission parlementaire sur le sujet. “On ne peut plus s’étendre indéfiniment au détriment des écosystèmes.”- 375.000 euros par hectare -La reconversion des friches permet “d’être plus sobre en foncier et de préserver les sols (…), dans un triple contexte de dérèglement climatique, d’effondrement de la biodiversité et de souveraineté alimentaire”, note le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema).Acquis par la Métropole européenne de Lille (Mel) en 2007, Fives Cail a fait l’objet d’un important chantier d’aménagement, dont le désamiantage. Coût total: 162 millions d’euros, financé essentiellement par la Mel et la mairie de Lille.Mais reconvertir une friche reste un défi, rappelle Catherine Bardy, directrice de l’Etablissement public foncier des Hauts-de-France. “Une friche ne peut pas répondre à un besoin immédiat.”Premier obstacle: l’acquisition du terrain, parfois complexe juridiquement. Ensuite, étude technique et historique du site, puis dépollution. Une remise en état coûte en moyenne 375.000 euros par hectare sans pollution, jusqu’à 800.000 avec contamination, selon le Cerema.Au-delà des aspects techniques et financiers, ces friches sont souvent devenues avec le temps des refuges pour la biodiversité. “Il faut les réinvestir en la respectant au maximum, voire la compenser si nécessaire”, souligne Mme Bardy.- “Verrues” -Dans les Hauts-de-France marqués par la désindustrialisation, plus de 3.000 sites ont été recensés par la plateforme nationale Cartofriches. Ces friches pourraient représenter dans la région “plus de dix ans d’artificialisation”, affirme la Chambre régionale des comptes.Longtemps considérées comme des “verrues du tissu urbain” elles sont désormais au coeur de la lutte contre son étalement, ajoute cette juridiction dans un rapport de 2023. Car ce sont souvent des terrains bien situés, dans des zones à fort besoin foncier.Pour Lille, ces réhabilitations ont aussi un objectif politique: “Garder les catégories populaires dans la ville, éviter qu’elles soient chassées à la périphérie”, résume Stanislas Dendievel, adjoint lillois à l’urbanisme. “A partir de la friche, on refait de la ville sur la ville, on reconstitue une offre d’habitat abordable en coeur de ville et des corridors de nature.”L’une des halles monumentales de Fives Cail, haute de 32 mètres, deviendra ainsi un exosquelette architectural marquant l’entrée d’un nouveau parc de cinq hectares.”Ça va plus vite de manger un peu plus les terrains agricoles et de construire un projet urbain sans âme, sans odeur, sans saveur, que vous pouvez transplanter n’importe où en France”, déplore Fabienne Duwez, directrice générale de Soreli, chargée du projet d’aménagement. Mais “on ne peut plus grignoter les terres agricoles. Toutes les collectivités doivent se saisir de cette question”, insiste-t-elle, à quelques pas des anciens rails de l’usine encore visibles au sol.

L’Oréal et le festival, un partenariat qui le vaut bien

Maquillage, coiffure, égéries, tapis rouge: derrière le glamour des marques partenaires du Festival de Cannes se cache un business bien rodé qui peut rapporter gros en termes d’image et de ventes comme pour L’Oréal Paris, partenaire depuis 28 ans.L’Oréal Paris s’affiche partout sur la Croisette, à commencer au Martinez où la marque occupe un étage entier. Y sont installées des salles où une trentaine de maquilleurs et une quinzaine de coiffeurs auront en 15 jours réalisé 2.000 “mises en beauté” dont celles des ambassadrices de la marque telles Viola Davis, Jane Fonda ou encore Elle Fanning. “On n’a pas encore les batteries pour sèche-cheveux… Tant pis, on fera des chignons”, s’amuse samedi un coiffeur alors que règne un calme inhabituel, la faute à la coupure d’électricité qui touche la région. Pour le joaillier Chopard, également partenaire du festival, “c’est le luxe, la palme d’or” mais “pour L’Oréal Paris qui est une marque de grand public, s’associer à Cannes, c’est lui donner cette image de luxe, alors qu’elle n’est pas une marque de luxe”, explique à l’AFP Julie El Gouzzi, auteure de “Manuel du luxe”. Le Festival de Cannes, “est très riche en termes d’image”, abonde Laurence Lim, dirigeante de l’agence Cherry Blossoms Intercultural Branding, “c’est le glamour associé à la culture que n’ont pas du tout le Met Gala, les Oscars, etc.”. “Une féministe peut aussi être belle !”, déclare Jane Fonda à l’AFP. “Je me sens très à l’aise à Cannes avec L’Oréal Paris. C’est une marque que je respecte vraiment. L’année prochaine cela fera 20 ans que je suis avec eux”, a-t-elle ditMais surtout, le Festival de Cannes, “pour toutes les marques qui sont présentes, c’est un moment pour créer du contenu pour les réseaux sociaux”, selon Julie El Ghouzzi. “Ces 15 dernières années ce qui a changé, c’est la digitalisation de notre métier”, confirme à l’AFP Delphine Viguier-Hovasse, la patronne de L’Oréal Paris. – 5 milliards de vues -“Cannes, c’est 5 milliards d’occasions de voir L’Oréal Paris sur les réseaux sociaux”, dit-elle. Si une dizaine de personnes gèrent les réseaux sociaux pendant le festival, le travail a aussi été fait en amont.”Au moment où Alia Bhatt (actrice indienne égérie de L’Oréal, NDLR) a posé le pied sur le tapis rouge, le look, le rouge à lèvres, le fond de teint, la laque” utilisés pour la maquiller, “étaient mis en ligne sur le site indien de vente Nykaa”, explique la patronne de la marque. Une stratégie payante puisque “sur la journée d’Alia Bhatt, on a une progression de 80% des ventes de maquillage en Inde sur Nykaa”, selon elle. L’actrice a plus de 86 millions d’abonnés sur Instagram. En termes de Media Impact Value (MIV), un indicateur de Launchmetrics, qui attribue une valeur monétaire réelle aux stratégies marketing, le joaillier Chopard arrivait en tête lors du festival de Cannes en 2024 avec 32,3 millions de dollars de MIV, suivi de L’Oréal Paris (28,7 millions de dollars) et de Dior (26,8 milions de dollars). “Le risque”, pour les marques, dont L’Oréal Paris, “c’est l’importance de la croissance de la fierté nationale” notamment dans des pays comme la Chine et l’Inde, selon Laurence Kim, or “les célébrités sous les feux de la rampe au Festival de Cannes sont surtout américaines”. Et gare au faux pas comme lors du Met Gala de New York cette année qui a été “énormément critiqué en Inde parce que les célébrités de Bollywood qui étaient présentes ont été ignorées”.”Ce qui est important ce n’est pas ce qui se passe à Cannes, c’est la résonance de l’événement”, selon Alexis Perakis-Valat, directeur général de la division produits grand public.Le groupe L’Oréal, “a fait 50% de croissance l’année dernière sur les pays émergents (Amérique Latine, Moyen-Orient, Inde…)”, rappelle-t-il. En 2024, L’Oréal Paris a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 7 milliards d’euros, en hausse de 9,2%. Le groupe L’Oréal a réalisé plus de 43 milliards d’euros de ventes.

Transport des malades: les taxis n’excluent pas de nouvelles actions d’ici mardi

Les chauffeurs de taxis ont décidé de prolonger leur mobilisation et n’excluent pas de nouvelles actions d’ici mardi, date du début du réexamen du projet de réforme de la tarification des transports de patients annoncé par le Premier ministre.”Attendant des mesures concrètes, les taxis ont décidé le prolongement de leur mobilisation. Déterminée, la profession maintient les pôles de mobilisation et poursuit l’organisation d’actions et d’opérations escargot”, a déclaré l’intersyndicale dans un communiqué diffusé dans la nuit de samedi à dimanche.A l’issue d’une rencontre avec les représentants des chauffeurs, François Bayrou a annoncé samedi soir le réexamen à partir de mardi de la convention qui prévoit une unification des tarifs pour le transport des malades, ainsi qu’un travail sur le respect des règles par les plateformes de VTC, deux revendications majeures des taxis.Dès samedi soir, certains, notamment parmi les taxis indépendants, avaient annoncé leur intention de rester dans la rue jusqu’à lundi, notamment Boulevard Raspail à Paris, près du ministère des Transports.”Les fédérations ont reçu un véritable accueil du Premier ministre. Il y a des choses qui vont être remises sur la table. Mais en attendant, les chauffeurs veulent maintenir la pression et se méfient. Ils attendent de voir le suivi des annonces”, a déclaré à l’AFP Dominique Buisson, de la Fédération nationale du taxi (FNDT).”Pour l’instant, il n’y a pas de blocage prévu ce dimanche à Roland-Garros ou ailleurs (gares, aéroports), mais cela peut changer. Ca se décide sur le terrain”, a-t-il ajouté.Les chauffeurs de taxis sont mobilisés depuis une semaine contre une convention qui va modifier leur rémunération pour le transport de malades. Le nouveau système entend reposer sur une prise en charge de 13 euros par l’Assurance maladie, puis un tarif kilométrique. Il est conçu pour dissuader les retours à vide ou les temps d’attente trop longs. Cette tarification doit entrer en vigueur le 1er octobre. L’objectif est de limiter la croissance des dépenses de transport sanitaire qui ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (un bond de 45% depuis 2019).Le réexamen prévu dans les prochaines semaines devra toutefois se faire “sans changer la date d’application” du texte et la cible en matière d’économies, a précisé François Bayrou.

Royaume-Uni: la South Western Railway devient la première compagnie ferroviaire renationalisée

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l’Angleterre, est devenue dimanche la première à repasser dans le giron public dans le cadre de la campagne de renationalisation du rail du gouvernement travailliste britannique.Tous les opérateurs ferroviaires britanniques devraient être renationalisés d’ici la fin 2027. Cette réforme avait été annoncée dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet, après 14 ans de gouvernement conservateur. “La South Western Railway appartient désormais au secteur public. Et ce n’est qu’un début”, a écrit dimanche sur X le Premier ministre Keir Starmer. “Cela se traduira par un meilleur service, une billetterie plus simple, et des trains plus confortables”, a-t-il affirmé.La privatisation des opérateurs ferroviaires a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l’Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l’opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.Le nombre de passagers s’est accru dans un premier temps, tout comme les investissements. Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l’opinion publique. Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix. Selon des chiffres officiels, 4% des trains ont été annulés cette année au Royaume-Uni.”Aujourd’hui marque une nouvelle ère pour nos chemins de fer”, a dit la ministre des Transports Heidi Alexander, en montant dimanche matin à 06H14 (05H14 GMT) dans le premier train partant de la gare londonienne de Waterloo après la renationalisation de South Western Railway.  “Nous laissons derrière nous 30 années d’inefficacité, de trains en retard”, a-t-elle ajouté. – “L’intérêt des passagers” -Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.Quatre opérateurs sur quatorze en Angleterre sont repassés sous contrôle public ces dernières années en raison de leurs mauvaises performances. Mais l’idée était initialement de les gérer temporairement avant un retour au secteur privé.La majorité travailliste, au pouvoir depuis juillet, a approuvé fin novembre une loi qui impose de nationaliser les opérateurs privés à l’expiration de leurs contrats (voire plus tôt en cas de mauvaise gestion) pour les regrouper dans un organisme nommé “Great British Railways”.Le fait d’attendre la fin des contrats permet, selon le gouvernement, d’éviter de payer des compensations aux exploitants actuels. Ils expireront tous d’ici 2027.Les syndicats du secteur, qui ont lancé ces dernières années une vague de grèves sous la pression de la crise du pouvoir d’achat provoquée par l’inflation, ont salué la reprise en main par l’Etat.”Tout le monde dans le secteur ferroviaire sait que la privatisation (…) n’a pas fonctionné et ne fonctionne toujours pas”, a commenté Mick Whelan, secrétaire général du syndicat des conducteurs de trains Aslef, dans des déclarations publiées jeudi.Le retour de ces compagnies dans le giron public “garantira que les services soient gérés dans l’intérêt des passagers, et non des actionnaires”, mais résoudre “les problèmes structurels qui entravent le réseau ferroviaire (…) prendra du temps”, a prévenu la ministre Heidi Alexander.Le gouvernement avait annoncé en décembre que la première compagnie concernée serait South Western Railway. Suivront la société c2c le 20 juillet puis Greater Anglia le 12 octobre.Les opérations de South Western Railway sont désormais gérées par un nouvel opérateur public qui aura vocation à être intégré à Great British Railways une fois que l’entreprise sera créée.