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Wall Street termine en nette baisse, fébrile quant aux incertitudes commerciales

La Bourse de New York a terminé en nette baisse jeudi, plombée par les craintes d’escalade dans la guerre commerciale entre Pékin et Washington et par les incertitudes après la pause pour certains droits de douane décidée la veille par Donald Trump.Le Dow Jones a perdu 2,50%, l’indice Nasdaq a reculé de 4,31% et l’indice élargi S&P 500 de 3,46%.”La journée d’hier a été assez extraordinaire et avec ce type de mouvement, il n’est pas vraiment surprenant que le marché cède une partie de ses gains”, a commenté auprès de l’AFP Tom Cahill, analyste de Ventura Wealth Management.Mercredi, la place américaine s’est enflammée après que le président américain, Donald Trump, a annoncé mercredi une pause de 90 jours sur certains droits de douane.Mais jeudi, la place américaine a fait une nouvelle fois volte-face après les précisions de la Maison Blanche sur les surtaxes visant, cette fois-ci, les produits chinois.Les Etats-Unis compte désormais porter à 145%, en tenant compte d’autres droits de douane – de 20% – les surtaxes contre la Chine, accusée d’héberger sur son sol des ateliers jouant un rôle dans la production de fentanyl, un opioïde à l’origine d’une grave crise sanitaire aux Etats-Unis.Dans la foulée de ces annonces, le Nasdaq a baissé de plus de 7% et le S&P 500 a glissé de 6%, avant de limiter quelque peu leurs pertes.Les investisseurs restent particulièrement nerveux quant à l’issue de la guerre commerciale lancée par le président américain. Pour preuve: l’indice de volatilité Vix, surnommé indice de la peur, a bondi de plus de 50% en séance, avant de reprendre son souffle.”Le fait que tout puisse changer en un instant avec quelque chose d’aussi simple qu’un tweet ou qu’une annonce de l’administration… c’était totalement inattendu”, estime M. Cahill.Côté indicateurs, “la bonne nouvelle du jour est que l’inflation a été inférieure aux attentes”, note l’analyste.Selon l’indice CPI publié avant l’ouverture de Wall Street, les prix ont légèrement baissé en mars aux Etats-Unis, déjouant les attentes des marchés, du fait en particulier du franc recul du pétrole. Autre indicateur publié en début de journée, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en légère hausse par rapport à la semaine dernière (+4.000), dans la lignée des attentes.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est tendu à 4,41% contre 4,33% la veille en clôture. Dans la nuit de mardi à mercredi, il était monté jusqu’à 4,51%.Donald Trump a reconnu mercredi qu’il surveillait la chute du marché américain de la dette avant de décider de sa pause.Ailleurs, à la cote, l’aciériste U.S. Steel a chuté de 9,46% après des propos de Donald Trump, semblant réaffirmer sa réticence à l’acquisition de U.S. Steel par le japonais Nippon Steel, après avoir rouvert lundi la porte à l’opération.Le président américain Donald Trump a jugé jeudi, lors d’un Conseil des ministres qu’il lui était “difficile” d’envisager la cession de US Steel à son concurrent japonais Nippon Steel, ajoutant qu’il se “sentirai(t) mieux” en les voyant uniquement comme investisseurs.Le vendeur de voitures d’occasion Carmax a plongé de 17,00% après avoir publié des résultats jugés décevants par les investisseurs, notamment à cause d’un bénéfice net par action, indicateur de référence pour les marchés, bien en deçà des attentes.Les valeurs pétrolières ont été entraînées par la chute des cours du brut, à l’image de Exxon Mobil (-5,55%), Chevron (-7,57%) ou ConocoPhillips (-8,98%).

Dans le vacarme du “Ring”, à Londres, dernier marché à la criée d’Europe

A l’ère du trading électronique, une poignée de négociants en costume continuent de vociférer chaque jour sur le London Metal Exchange, dernier marché à la criée d’Europe.La forme du lieu, en anneau, lui vaut son surnom, le Ring. Le prix de référence mondial de tous les grands métaux non-ferreux y est fixé tous les jours, entre 12h30 et 13h15.Quelques secondes avant l’ouverture des hostilités, un trader traverse les lieux à pas pressés en nouant sa cravate –code vestimentaire oblige– en direction de l’un des bureaux disséminés autour de la salle.Des feuilles crayonnées de chiffres et d’ordres boursiers passent de main en main. Puis une sonnerie retentit: coup d’envoi de la criée.A cet instant précis prennent fin les bavardages informels. Les appels par portables, interdits sur le Ring, ne dérangeront pas non plus la criée. Seuls les téléphones filaires le relient encore au monde extérieur.”Pour être performant, il faut être conscient de tout ce qui se passe autour de soi durant la session, réagir vite, être clair et audible au moment de parler”, raconte Giles Plumb, trader chez StoneX et chargé du cuivre depuis “20… non, 21 ans”.Cuivre, nickel, aluminium… une dizaine de métaux sont échangés à tour de rôle par période de cinq minutes.- L’air détaché -“A ce stade, je peux reconnaître les gens par leur voix et savoir qui fait quoi sans même les regarder”, poursuit cet homme, sourire immaculé, costume impeccable.Ces cinq minutes relèvent un peu du “jeu de poker”, confie M. Plumb. Les premiers moments sont généralement calmes. “Vous vous asseyez là”, désigne le trader, pointant des bancs en cuir rouge installés en rond.Puis les minutes s’écoulent et “il faut essayer de ne pas regarder sa montre”, l’air détaché. Un bluff “pour faire croire que vous n’avez pas d’ordre à passer”.Mais quand les dernières secondes approchent, le Ring s’enflamme. “Il y a cette grande agitation” qui gagne d’un coup les membres présents.La clameur monte. Les traders crient. Se lèvent, et s’avancent vers celui (la salle est quasi exclusivement masculine) avec qui ils font affaire, un talon toujours collé à leur siège, comme le stipule le règlement.Derrière eux, des courtiers parlent à leurs clients par téléphone filaire, certains en tenant un à chaque oreille, répétant assez prodigieusement les ordres au milieu de la cacophonie, tout en en prenant de nouveaux.Malgré ce tumulte, Giles Plumb assure que les sessions sont “moins agressives et moins compétitives” que lorsqu’il a commencé sa carrière.A son apogée, “cette fosse était remplie de 22 sociétés de courtage, 300 personnes, un énorme mur de bruit. On pouvait à peine s’entendre penser”, raconte-t-il.- La concurrence de l’électronique -Thierry Foucault, professeur à HEC Paris, estime lui que l’électronique est “techniquement supérieure et permet davantage de liquidité sur les marchés, ainsi que l’abaissement des coûts d’intermédiation”.Selon cette source, la criée a dans certains cas perduré pour de bonnes raisons, “notamment dans des marchés très spécialisés”, comme celui des métaux où le nombre d’opérateurs experts est très limité. Le LME a failli fermer sa criée après le Covid, avant de se raviser, décidant de conserver une de ses deux sessions quotidiennes en physique tant que plus de six membres seront prêts à faire vivre cet héritage de la City.Huit entreprises et quelques dizaines de personnes participent encore aux séances.Ceux qui souhaitent y avoir recours  “continuent de le faire, mais aujourd’hui, la plupart des transactions du LME se déroulent électroniquement”, explique la Bourse des métaux de Londres.”Le système de trading en ligne a en quelque sorte tué les marchés à la criée dans le monde entier”, regrette Giles Plumb, depuis le balcon à l’étage supérieur.

La Bourse de Paris bondit grâce au revirement douanier de Trump

La Bourse de Paris a profité jeudi du spectaculaire revirement de Donald Trump sur les droits de douane imposés au reste du monde, à l’exception de la Chine contre laquelle il a surenchéri.A la clôture, l’indice CAC 40 a pris 3,83% à 7.126,02 points, gagnant 263,00 points. La veille, il avait au contraire cédé 3,34%, à 6.863,02 points, et glissé son plus bas niveau depuis novembre 2023.Comme l’ensemble des marchés européens, la place parisienne a profité de l’annonce de la veille par le président américain d’une suspension pendant 90 jours d’une partie des surtaxes à l’importation contre des dizaines de pays et partenaires, notamment l’Union européenne.Cette décision avait été rendue publique après la fermeture des marchés du Vieux Continent, qui n’avaient donc pas pu l’intégrer mercredi dans les cours. Les indices américains, en revanche, avaient, eux, enregistré leur meilleure séance depuis 2008.Jeudi, cependant, Wall Street s’enfonçait à nouveau vers 16H30 GMT, le Dow Jones perdant 4,93%, le Nasda 6,64% et le S&P 5,83%, alors qu’ils avaient mercredi pris 7,87% pour le Dow Jones, 12,16% pour le Nasdaq et 9,52% pour l’indice élargi S&P 500.A Paris, les banques, très liées à l’évolution de la conjoncture, ont particulièrement repris des couleurs jeudi, après de fortes chutes la veille. BNP Paribas a pris 5,41% à 67,23 euros, Société Générale 5,27% à 36,17 euros et Credit Agricole 2,07% à 15,29 euros.La suspension des droits de douane de Donald Trump a aussi apporté un soulagement immédiat aux valeurs industrielles, l’aéronautique en tête, un cinquième des exportations de la France vers les États-Unis étant lié au secteur. Airbus a pris 4,48% à 139,46 euros.Les entreprises de matériaux de constructions ont aussi profité de la dynamique, avec ArcelorMittal qui a gagné 4,11% à 22,80 euros, et Saint-Gobain de 7,03% à 81,94 euros.La hausse du jour n’a toutefois pas permis de récupérer l’ensemble des pertes des dernières séances, signe que les investisseurs restent méfiants face aux incertitudes. Sur la semaine, le CAC 40 perd toujours 2,05%. Et sur l’ensemble du mois d’avril, il cède 8,53%.”Donald Trump a certes calmé les esprits, mais on reste dans un climat de défiance. La séquence va laisser des traces”, explique à l’AFP Alexandre Hezez, stratégiste pour le groupe Richelieu.D’autant que des “droits de douane universels de 10%”, autre pan du paquet de mesures protectionnistes de Trump, sont “toujours en vigueur”, rappelle Jochen Stanzl, analyste pour CMC Markets.Surtout, la Chine fait en effet figure d’exception dans la suspension des droits de douane américains. Les taxes additionnelles appliquées aux produits chinois atteignent désormais 145%, selon un décret de la Maison Blanche publié jeudi.Pékin va de son côté réduire, “modérément”, le nombre de films américains diffusés sur son territoire, une nouvelle mesure de rétorsion.Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt français à dix ans a atteint 3,35%, contre 3,39% la veille en clôture.STMicroelectronics supprime des emploisLe groupe franco-italien de composants électroniques STMicroelectronics a détaillé jeudi la poursuite de son plan de transformation de l’entreprise, avec “jusqu’à 2.800” départs volontaires à l’échelle mondiale, sur fond de passe d’armes entre Paris et Rome au sujet de son PDG.Le titre de l’entreprise a pris 1,33% à 16,91 euros à Paris.

Mbappé accélère et fait saisir 55 millions d’euros sur les comptes du PSG

Saisie conservatoire de 55 millions d’euros sur les comptes du PSG, prud’hommes: les avocats de Kylian Mbappé ont enclenché jeudi une vaste offensive pour des salaires et primes impayés par son ancien club, qui dénonce un “récit fantasque” et nie toute infraction.Mercredi, l’attaquant du Real Madrid a sollicité le juge de l’exécution du tribunal judiciaire de Paris et “obtenu le droit de pratiquer une saisie conservatoire”, ont indiqué ses avocats lors d’une conférence de presse à Paris. Elle a eu lieu jeudi “à hauteur de 55.416.668 euros” via un commissaire de justice.Pour le PSG, le revers n’est que provisoire en attendant l’examen du litige sur le fond, qui interviendra dans plusieurs mois, et la procédure prud’homale.Mais c’est une défaite cinglante: le club voit cette somme importante être immobilisée, ce qui renverse les positions alors que le conflit en justice menace de durer plusieurs années.Qatar Sports Investments (QSI), propriétaire du PSG, a certes des ressources quasi illimitées mais le montant est à mettre en rapport avec les 800 millions d’euros de budget annuel du club, qui doit rester dans les clous du fair-play financier. Ousmane Dembélé, joueur phare de l’effectif, a ainsi été recruté en 2023 pour environ 50 millions d’euros.- “Mauvais payeur” -L’organisation d’une conférence de presse, une première depuis le début du conflit, indiquait cette volonté d’enclencher la vitesse supérieure. “On passe à l’attaque”, a résumé l’avocate Delphine Verheyden.Le camp Mbappé a également annoncé qu’il allait saisir le conseil des prud’hommes. “Il y a juste un salarié face à un mauvais payeur”, a dénoncé Me Verheyden, ajoutant: “Kylian Mbappé assume de faire respecter ses droits, pour lui mais aussi pour tous les autres joueurs” lésés par leurs clubs.”Un récit fantasque relevant d’un univers parallèle”, a répliqué un porte-parole du PSG, qui a néanmoins réitéré la volonté du club de “parvenir à une issue amiable”. Les procédures annoncées “ne font que retarder la résolution du litige par le conseil des prud’hommes devant lequel le PSG est prêt à exposer l’ensemble des faits, preuves et témoignages prouvant l’existence d’un accord, ou mieux par la voie de la transaction que le PSG appelle de ses vÅ“ux depuis plus d’un an”, a-t-il dit.L’attaquant a aussi déposé plainte contre X pour injures publiques, visant des publications sur les réseaux sociaux, qu’il soupçonne d’avoir été commanditées par le PSG. Et il s’est joint à une plainte du syndicat des joueurs français UNFP concernant la pratique récurrente du “loft” – mise à l’écart – chez des clubs.- “Mbappé ne va pas gagner” -Ce dossier empoisonne depuis longtemps les relations du joueur avec son ancien club. Mbappé avait ainsi été mis à l’écart au début de la saison 2023-24 par le PSG, qui a finalement dû se résoudre à laisser gratuitement partir sa star à Madrid l’été suivant.Mais c’est la retenue des trois derniers mois de salaire ainsi que des primes à la signature et d’éthique de la fin de cet exercice qui est au coeur du litige.Les deux camps ont longtemps ferraillé devant les instances sportives, comme la Fédération française de football (FFF) et la Ligue de football professionnel (LFP), qui se sont dit inaptes à faire exécuter leurs décisions favorables au joueur, du fait de la procédure engagée devant la justice.Le PSG assure que les deux parties avaient noué un accord durant l’été 2023 pour dénouer la crise, stipulant que le joueur, appelé à partir sans indemnité de transfert, abandonnait environ 55 millions d’euros de la fin de son contrat pour préserver la santé financière du club. Un accord verbal à valeur juridique, selon le club, “une fable” selon un autre avocat de Mbappé, Thomas Clay.”Rien n’a changé, nous irons aux prud’hommes sans problème”, a confié l’entourage de la direction du club auprès de l’AFP. Kylian Mbappé “ne va pas gagner”.Le joueur appuie aussi sur le levier sportif. Il a saisi le 9 avril “la FFF pour qu’elle indique à l’UEFA, conformément à ses obligations, l’existence d’un impayé du PSG qui priverait le PSG de sa licence UEFA pour la Ligue des champions lors de la saison 2025-2026”, ont indiqué ses avocats. Et a saisi la ministre des Sports par un déféré ministériel devant le tribunal administratif. “On fait monter d’un cran la chaîne de responsabilité”, a prévenu Delphine Verheyden.

Airbags Takata: une nouvelle vague massive d’immobilisations chez Mercedes et Toyota

Les constructeurs automobiles Toyota et Mercedes vont devoir immobiliser à leur tour des centaines de milliers de véhicules en France pour changer leurs airbags, rendus dangereux par des composants défectueux, a indiqué jeudi le ministère français des Transports.Comme l’ont déjà fait Citroën et Volkswagen, Toyota et Mercedes vont notamment devoir identifier et rappeler “prochainement” vingt modèles commercialisés entre 2001 et 2018, en déconseillant à leur propriétaire de rouler tant que la réparation n’a pas été faite (une procédure appelée “stop drive”), a précisé le ministère dans un communiqué.Le scandale des airbags du fabricant japonais Takata secoue le secteur de l’automobile depuis 2014: à cause d’un gaz qui vieillit mal, ces équipements de sécurité risquent d’exploser en projetant des pièces au visage des conducteurs. En France, 29 accidents ont été recensés, provoquant 11 décès outre-mer et un en métropole, selon le ministère des Transports. La Chancellerie a par ailleurs demandé jeudi le regroupement à la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris de l’ensemble des enquêtes menées sur les conséquences des défaillances des airbags Takata, notamment celles relatives à des homicides involontaires, selon un document consulté par l’AFP.Cette nouvelle était attendue par certains avocats des victimes, qui demandaient que l’ensemble des procédures soient centralisées dans un seul parquet par souci d’efficacité.- campagnes chaotiques -Volkswagen, Nissan, BMW ou Toyota, entre autres, ont rappelé des millions de véhicules équipés de ces airbags dangereux à travers le monde, avec des campagnes de rappels encore en cours aujourd’hui. Citroën a lancé de son côté début 2025 une immobilisation massive de quelque 236.900 modèles C3 et DS3 dans le nord de la France, après une première campagne au printemps 2024 dans le sud de l’Europe.Mais ces campagnes sont lourdes et parfois chaotiques, avec des constructeurs réticents et des automobilistes difficiles à joindre.En France, les airbags de 2,3 millions de véhicules restent encore à remplacer en métropole, a indiqué le ministère des Transports. 214.700 Mercedes et 154.900 Toyota ne sont pas encore réparées en métropole, dont des populaires Toyota Yaris (produites entre 2001 et 2017) et Corolla (2001-2010), ainsi que des Mercedes Classe A II produites entre 2004 et 2016 et Classe C II et III (2004-2016). Mercedes-Benz a précisé jeudi que les clients concernés, déjà contactés “par courrier à trois reprises”, vont recevoir une nouvelle lettre recommandée “dans les prochains jours”. La marque allemande souligne que “53% des 217.877 véhicules particuliers concernés en France (…) ont déjà vu leurs airbags remplacés”.Toyota, de son côté, a donné à l’AFP le chiffre de 70.000 véhicules concernés en France, “malgré les campagnes de rappel récurrentes depuis 2015.” “Le taux de retour des véhicules des clients a progressivement diminué ces dernières années, alors même que les véhicules concernés vieillissent (augmentant ainsi le risque)”, a souligné le groupe.Les propriétaires concernés doivent consulter le numéro d’identification de leur véhicule sur leur carte grise et vérifier sur le site internet des constructeurs. Le rendez-vous en concession pour changer les airbags est gratuit.- “Scandale industriel” -Alors qu’il est resté longtemps silencieux sur cette affaire d’airbags, le gouvernement a intensifié ses actions début 2025.Il oblige désormais les constructeurs à amplifier la recherche des véhicules encore équipés d’airbags dangereux, sous peine de sanctions financières, allant jusqu’à un million d’euros par jour de retard, selon un arrêté transmis à des concessionnaires le 7 avril et consulté par l’AFP.Outre-mer, où les accidents mortels se sont multipliés à cause d’une dégradation accélérée de l’airbag liée au climat chaud et humide, les constructeurs ont déjà mis en place un rappel pour les 80.000 véhicules dont les airbags n’ont pas encore été remplacés.En Guadeloupe cependant, un des constructeurs concernés ne dispose toujours pas d’une organisation “opérationnelle” et s’est vu exiger une première astreinte de 315.000 euros.”Nous attendons que cet arrêté (…) marque la prise en compte de ce scandale industriel”, a souligné dans un communiqué l’avocat Charles-Henri Coppet, qui accompagne 11 victimes blessées et neuf familles de victimes décédées.Parallèlement, plusieurs propriétaires de Citroën C3 ont déposé des plaintes contre Stellantis pour “mise en danger de la vie d’autrui” et “pratiques commerciales trompeuses”.

Droits de douane: Trump promet un happy end

Le président Donald Trump a une nouvelle fois défendu jeudi son offensive douanière visant à rapatrier de la production aux Etats-Unis, même si elle s’accompagne d’un “coût”, de “problèmes” et de marchés en berne.”La transition aura un coût et posera des problèmes, mais en fin de compte, ça sera une bonne chose”, a assuré le président américain en Conseil des ministres. Le ministre des Finances Scott Bessent a affirmé quelques minutes plus tard, lors de cette même réunion, qu’il ne voyait “rien d’inhabituel aujourd’hui” sur les marchés.Wall Street, qui avait ouvert dans le rouge, s’est enfoncée dans la journée (avec des indices en baisse d’environ -4% vers 18H00 GMT) après l’annonce par la Maison Blanche que sa surtaxe sur les produits chinois était désormais de 145%, douchant une partie des espoirs de désescalade dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Le pétrole et le dollar ont aussi reculé franchement face aux craintes de ralentissement mondial de l’activité. L’or a franchi un nouveau record.Mercredi, le président américain a opéré un revirement spectaculaire en concentrant toutes ses flèches sur la Chine et en offrant un peu de répit aux autres partenaires commerciaux des Etats-Unis. Ceux-ci restent toutefois toujours visés depuis samedi par 10% de droits de douane additionnels sur leurs exportations vers la première puissance mondiale.Face à la détermination de Pékin à rendre quasiment coup pour coup, Donald Trump a frappé les produits chinois de 125% de droits de douane additionnels. La Maison Blanche a précisé jeudi, via un décret présidentiel, que cela porterait en fait la surtaxe sur le “made in China” à 145%, en tenant compte d’autres droits de douane – de 20% – mis en place par le milliardaire républicain pour punir la Chine d’héberger sur son sol des ateliers jouant un rôle dans la production de fentanyl, un opioïde à l’origine d’une grave crise sanitaire aux Etats-Unis.Autres subtilités: cette surtaxe touchera la majorité des produits chinois mais pas tous (les semiconducteurs sont exemptés par exemple), et arrive en supplément des droits de douane qui existaient avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.- “Très intelligente” -Désormais isolées dans leur combat face à l’administration américaine, les autorités chinoises ont continué jeudi de tenir tête à Washington, promettant de “se battre jusqu’au bout” tout en se montrant disposées à rechercher un compromis.”La porte est ouverte pour des négociations, mais ce dialogue doit être mené sur un pied d’égalité et basé sur le respect mutuel”, a prévenu le ministère chinois du Commerce.Les autres pays ont préféré faire profil bas. Les pays de l’Asean, bloc régional regroupant dix pays d’Asie du Sud-Est, dont le Vietnam et le Cambodge, se sont engagés jeudi à “ne pas imposer de mesures de rétorsion” contre les Etats-Unis.L’Union européenne a de son côté suspendu sa riposte pour “donner une chance aux négociations”, selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”Si les négociations ne sont pas satisfaisantes, nos contre-mesures [sur les produits américains] entreront en vigueur”, a-t-elle cependant prévenu.La décision de l’UE a été qualifiée de “très intelligente” jeudi par Donald Trump. – “Un autre monde” -Son principal conseiller économique, Kevin Hassett, a assuré sur le média CNBC qu’il fallait “créer la pression suffisante” sur les partenaires de Washington pour rapatrier des activités industrielles aux Etats-Unis.D’après Donald Trump, plus de 75 pays se sont d’ores et déjà manifestés pour négocier avec les Etats-Unis. Mais, selon le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, les pays ne savent pas “comment négocier” avec les Etats-Unis car “il n’y a pas de théorie économique derrière ce qu’il [Donald Trump] fait”.”C’est un autre monde”, a-t-il déclaré dans une interview avec l’émission indépendante Democracy Now!Autre conséquence de l’offensive douanière américaine: l’accélération de la recomposition des relations commerciales. L’UE a ainsi annoncé jeudi que les Vingt-Sept allaient démarrer des négociations avec les Emirats arabes unis en vue d’un accord de libre-échangeburs-myl/els/ev

STMicroelectronics coupe dans ses effectifs sur fond de brouille franco-italienne

Le groupe franco-italien de composants électroniques STMicroelectronics a détaillé jeudi son plan de restructuration, avec “jusqu’à 2.800” départs volontaires à l’échelle mondiale, sur fond de passe d’armes entre Paris et Rome au sujet de son PDG.Au cÅ“ur d’une montée des tensions entre ses coactionnaires, la France et l’Italie, le groupe a déroulé plusieurs points de son projet de “remodelage de son empreinte industrielle et de redimensionnement de sa base de coûts globale”. “Jusqu’à 2.800 personnes” pourraient ainsi être concernées par des départs à l’échelle mondiale sur une période de trois ans et “sur la base du volontariat”.Ces départs s’ajouteront à la diminution “naturelle” des effectifs et “devraient intervenir principalement en 2026 et 2027”, a précisé STMicroelectronics. Le détail des pays et des sites concernés n’a pas été précisé.Ces annonces ont provoqué la vive inquiétude du principal syndicat italien du secteur, Fiom-Cgil: “nous craignons qu’en Italie, il y ait un impact particulièrement violent, surtout dans le nord”, a commenté sa secrétaire nationale Barbara Tibaldi.Elle s’exprimait à l’issue d’une table ronde à Rome réunissant le ministre italien des Entreprises Adolfo Urso et d’autres syndicats, au cours de laquelle STMicroelectronics a confirmé ses investissements prévus en Italie.En parallèle, l’entreprise aux 50.000 salariés dans le monde a indiqué qu’elle concentrerait ses investissements des prochaines années sur quelques modèles essentiels à la construction de semi-conducteurs, et mise sur l’intelligence artificielle (IA) pour augmenter la productivité de ses sites.”En nous concentrant sur des infrastructures de fabrication de pointe et sur les technologies +mainstream+ (les plus vendues, NDLR), nous continuerons à tirer parti de tous nos sites existants, avec des missions redéfinies pour certains d’entre eux afin de soutenir leurs succès à long terme”, a assuré le PDG du groupe Jean-Marc Chéry.- Opposition franco-italienne -Ces annonces surviennent en parallèle d’une vive montée des tensions entre Rome et Paris. Les deux pays, qui contrôlent conjointement 27,5% des parts du groupe, tiennent des positions diamétralement opposées sur la gouvernance de l’entreprise et son PDG. Nommé en 2018, renouvelé pour un mandat de trois ans en 2023, Jean-Marc Chéry a vu le ministre italien des Finances Giancarlo Giorgetti lui retirer son soutien mercredi.Une prise de position en lien avec le refus du conseil de surveillance de l’entreprise de soutenir l’une des deux candidatures proposées par Rome pour intégrer cette instance interne, qualifié d'”incompréhensible, très grave et inacceptable” par M. Giorgetti. Le directeur général de Bpifrance et président du conseil de surveillance de STMicroelectronics, Nicolas Dufourcq, s’est inscrit en faux : selon lui, ce rejet de la candidature de Marcello Sala n’est en rien le fait de la France, mais des membres indépendants. Le conseil de surveillance a réaffirmé son soutien à M. Chéry jeudi.Rome, parallèlement, ne dévie pas de sa position. L’Italie compte proposer à nouveau M. Sala, proche de la Première ministre Giorgia Meloni, pour le poste resté vacant. Jeudi, Adolfo Urso s’est rangé aux côtés de M. Giorgetti.”C’est le moment de s’attaquer aux questions liées au développement industriel et donc aux investissements en Italie”, a martelé M. Urso, avant que le groupe n’annonce les détails de son plan de restructuration. STMicroelectronics, qui a subi en 2024 une baisse de plus de 60% de son bénéfice, à 1,56 milliard de dollars (1,5 milliard d’euros), doit en parallèle faire face à une “class action”, ou action de groupe, lancée à l’été 2024 aux États-Unis. Dans sa plainte, un actionnaire reproche à Jean-Marc Chéry et au directeur financier du groupe, Lorenzo Grandi, d’avoir fourni “des déclarations extrêmement positives” avant la publication de mauvais résultats qui ont provoqué la chute du cours de Bourse.Le conseil de surveillance a qualifié de “fausses” les accusations portées contre ces membres de la direction d’avoir vendu leurs actions juste avant la publication de ces résultats. “Les ventes d’actions effectuées pendant la période d’interdiction de la société ont été réalisées par l’administrateur du plan d’actions de la société, par le biais d’une procédure automatique, afin de se conformer aux règles fiscales suisses”, a fait valoir l’organe.Il a assuré que “la société disposait d’une bonne défense contre les allégations” à son encontre. 

Wall Street s’enfonce encore, plombée par la guerre commerciale

La Bourse de New York recule de plus belle jeudi, plombée par la confirmation que la surtaxe américaine sur les produits chinois atteint désormais 145%, douchant une partie des espoirs de désescalade dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Vers 16H45 GMT, le Dow Jones perd 4,19%, l’indice Nasdaq lâche 5,92%, après avoir baissé de plus de 7%, et l’indice élargi S&P 500 glisse de 5,11%, après avoir franchi la barre des -6%.Déjà dans le rouge depuis l’ouverture, la place américaine s’est enfoncée après les précisions de la Maison Blanche sur les droits de douane visant les produits chinois.Devant la détermination de Pékin de rendre quasiment coup pour coup aux annonces douanières américaines, Donald Trump avait annoncé mercredi que la surtaxe sur les produits chinois serait désormais de 125%.La Maison Blanche a précisé jeudi, via un décret présidentiel, que cela la porterait en fait à 145%, en tenant compte d’autres droits de douane – de 20% – mis en place par Donald Trump pour punir la Chine d’héberger sur son sol des ateliers jouant un rôle dans la production de fentanyl, un opioïde à l’origine d’une grave crise sanitaire aux Etats-Unis.Autres subtilités: cette surtaxe touchera la majorité des produits chinois mais pas tous (les semiconducteurs sont exemptés par exemple), et arrive en supplément des droits de douane qui existaient avant le retour du milliardaire républicain à la Maison Blanche.Ces clarifications ont accru la nervosité des investisseurs: l’indice de volatilité Vix, surnommé indice de la peur, bondit de plus de 50%.En parallèle, le dollar et le pétrole chutent aussi, tandis que l’or a franchi un nouveau record.La devise américaine a notamment atteint un plus bas depuis plus de dix ans face au franc suisse, considéré comme une valeur refuge dans la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump.Vers 16H40 GMT, le billet vert s’enfonce de 2,14% par rapport à l’euro, à 1,1189 dollar. Contre la devise helvétique, le dollar dévisse de 3,40%, à 0,8278 franc suisse, à des niveaux inobservés depuis janvier 2015.Autre valeur refuge, l’or a grimpé à un nouveau sommet historique à plus de 3.171 dollars l’once.Côté or noir, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, perd 4,17% à 62,75 dollars, après une chute de plus de 5%, à 62,00 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mai, recule de 4,60% à 59,47 dollars, après avoir perdu plus de 5% lui aussi, à 58,76 dollars.”L’incertitude concernant les droits de douane, l’économie et les bénéfices n’a pas été résolue” par les annonces mercredi du président américain, a écrit dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Dans un revirement spectaculaire, Donald Trump a gelé pour une durée de 90 jours les nouvelles surtaxes appliquées à une soixantaine de pays, ne maintenant à leur égard que le taux plancher de 10% en vigueur pour tous les pays depuis début avril.Un décret publié jeudi par la Maison Blanche confirme cette pause.Le même jour, le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, a par ailleurs estimé que les droits de douane américains en vigueur depuis le week-end ne devraient pas descendre sous les 10%.

La surtaxe américaine sur les produits chinois fixée à 145%, les marchés s’enfoncent

L’exécutif américain a annoncé jeudi que sa surtaxe sur les produits chinois était désormais de 145%, douchant une partie des espoirs de désescalade dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump.La veille, le président américain avait opéré un revirement spectaculaire en concentrant toutes ses flèches sur la Chine et en offrant un peu de répit aux autres partenaires commerciaux des Etats-Unis. Ceux-ci restent toutefois toujours visés depuis samedi par 10% de droits de douane additionnels sur leurs exportations vers la première puissance mondiale.Face à la détermination de Pékin à rendre quasiment coup pour coup, le chef de l’Etat avait annoncé mercredi que la surtaxe sur les produits chinois serait désormais de 125%.La Maison Blanche a précisé jeudi, via un décret présidentiel, que cela la porterait en fait à 145%, en tenant compte d’autres droits de douane – de 20% – mis en place par Donald Trump pour punir la Chine d’héberger sur son sol des ateliers jouant un rôle dans la production de fentanyl, un opioïde à l’origine d’une grave crise sanitaire aux Etats-Unis.Autres subtilités: cette surtaxe touchera la majorité des produits chinois mais pas tous (les semiconducteurs sont exemptés par exemple), et arrive en supplément des droits de douane qui existaient avant le retour du milliardaire républicain à la Maison Blanche.Les marchés américains, qui avaient ouvert dans le rouge, se sont enfoncés: vers 16H10 GMT, le Dow Jones perd 4,20%, l’indice Nasdaq, à coloration technologique, lâche 5,78% et l’indice élargi S&P 500 recule de 4,71%.Le pétrole et le dollar reculent aussi nettement face aux craintes de ralentissement sévère de l’activité. L’or a franchi un nouveau record.Les marchés asiatiques et européens ont de leur côté rebondi à la suite du revirement de la veille (+9% à Tokyo, +4,53% à Francfort, +3,83% à Paris).- “Jusqu’au bout” -Désormais isolées dans leur combat face à l’administration américaine, les autorités chinoises ont continué jeudi de tenir tête à Washington, promettant de “se battre jusqu’au bout” tout en se montrant diposées à rechercher un compromis.”La porte est ouverte pour des négociations, mais ce dialogue doit être mené sur un pied d’égalité et basé sur le respect mutuel”, a prévenu le ministère chinois du Commerce.Dans l’attente d’un éventuel accord, Pékin a annoncé réduire le nombre de films américains diffusés sur son territoire.L’Union européenne a de son côté suspendu sa riposte pour “donner une chance aux négociations”, selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”Si les négociations ne sont pas satisfaisantes, nos contre-mesures [sur les produits américains] entreront en vigueur”, a-t-elle cependant prévenu.La décision de Bruxelles survient après la volte-face du président Trump, qui a annoncé mercredi à la surprise générale un gel de 90 jours des surtaxes appliquées à près de 60 partenaires commerciaux, dont l’UE. – “Pression suffisante” -Le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, a assuré toutefois sur le média CNBC que le taux universel plancher de 10% entré en vigueur samedi serait a priori maintenu. Il a estimé que Washington devait “créer la pression suffisante” sur ses partenaires pour rapatrier des activités industrielles aux Etats-Unis.Jeudi, les pays de l’Asean, bloc régional regroupant dix pays d’Asie du sud-est, se sont engagés à “ne pas imposer de mesures de rétorsion” contre les Etats-Unis. Le Vietnam, qui était visé par une taxe de 46%, a aussi assuré vouloir acheter davantage de produits américains en échange d’un accord.”La pause sur les tarifs douaniers réciproques annoncée par le président Trump est un répit”, a estimé de son côté le Premier ministre canadien Mark Carney, confirmant la tenue de négociations entre Ottawa et Washington après les élections fédérales canadiennes, prévues le 28 avril.Selon Donald Trump, plus de 75 pays se sont d’ores et déjà manifestés pour négocier avec les Etats-Unis. Mardi soir, le président américain avait assuré, avec la vulgarité dont il est capable, que de nombreux dirigeants étrangers lui “léchaient le cul” pour trouver un accord.Mais, selon le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, les pays ne savent pas “comment négocier” avec les Etats-Unis car “il n’y a pas de théorie économique derrière ce qu’il [Donald Trump] fait”.”C’est un autre monde”, a-t-il déclaré dans une interview avec l’émission indépendante Democracy Now!burs-myl/tmc/ev

Noces glamour dans le luxe milanais entre Prada et Versace

Rarement un mariage aura été tant attendu dans le monde du luxe: la maison de couture italienne Prada a conclu jeudi un accord avec le groupe américain Capri Holdings afin d’acquérir sa rivale Versace pour 1,25 milliard d’euros.Les noces entre les deux marques légendaires donneront naissance à un groupe de luxe italien doté d’un chiffre d’affaires de plus de 6 milliards d’euros qui pourrait mieux concurrencer les géants du secteur comme LVMH et Kering.”Nous sommes ravis d’accueillir Versace au sein du groupe Prada et de construire un nouveau chapitre pour une marque avec laquelle nous partageons un engagement fort en matière de créativité, d’artisanat et d’héritage”, a commenté son président et directeur exécutif Patrizio Bertelli.Cet accord est à contre-courant de la tendance de ces dernières années qui a vu de grands noms de la mode italienne comme Gucci, Fendi ou encore Bottega Veneta passer dans le giron de leurs concurrents français.Le futur pôle de luxe italien est cependant encore loin d’atteindre les dimensions des deux géants français: les recettes de LVMH ont atteint près de 85 milliards d’euros en 2024 et celles de Kering 17 milliards.Capri Holdings, qui avait racheté Versace en 2018 pour 1,83 milliard d’euros, a dû accepter une importante décote dans un contexte économique assombri par la crise du marché du luxe et la guerre commerciale. “Nous sommes convaincus que le groupe Prada est la société idéale pour guider Versace vers sa prochaine ère de croissance et de succès”, a assuré le PDG de Capri Holdings, John Idol.Après de longues semaines de négociations, Prada est ainsi passé à l’acte, malgré les turbulences provoquées sur les marchés par l’avalanche de hausses de droits de douane annoncée par Donald Trump, pour tenter de relancer Versace dont les ventes sont en berne.Fondée en 1978 par le styliste Gianni Versace et son frère Santo, Versace est une icône de la mode italienne, réputée pour ses tenues ostentatoires et dénudées prisées par la jet-set.- Les adieux de Donatella –  Signe avant-coureur du rachat de la griffe par son rival milanais, Versace a recruté en mars comme nouveau directeur de la création Dario Vitale, provenant de chez Miu Miu, la marque jeune et frondeuse de Prada.Dario Vitale a pris le relais de la flamboyante Donatella Versace, catapultée en 1997 à la tête de la création après le meurtre par un déséquilibré de son frère Gianni, fondateur de la marque, avant de tirer sa révérence le 1er avril.Promu directeur du design de Miu Miu en 2023, Dario Vitale a fait exploser l’an dernier les ventes de cette marque, fondée en 1993 par la styliste Miuccia Prada, petite-fille du fondateur du groupe.Une recette gagnante qu’il pourrait appliquer à Versace, dont le chiffre d’affaires devrait tomber à 810 millions de dollars pendant son exercice décalé 2025, contre 1,03 milliard un an auparavant.”Nous n’avons pas besoin de révolutionner Versace”, a assuré le directeur du marketing Lorenzo Bertelli, fils de Miuccia Prada et Patrizio Bertelli, lors d’une conférence avec des analystes.”Nous devons simplement faire évoluer” la marque et attendre qu'”une énorme étincelle ramène Versace à un énorme succès”, a-t-il expliqué.Lorenzo Bertelli, qui prendra à terme les commandes du groupe, a précisé que sa mère ne comptait pas s’impliquer dans la direction créative de la marque à la tête de Méduse.- Styles aux antipodes -Depuis la reprise de la griffe par Capri Holdings, l’aura de Versace a perdu quelque peu de son éclat et les ventes s’en sont nettement ressenties.Le rachat de Versace par Prada, un groupe à la santé financière insolente, pourrait lui permettre de redécoller et renouer avec son ADN de glamour.Malgré la crise mondiale du marché du luxe, Prada a conservé tout son éclat: son bénéfice net a bondi de 25% à 839 millions d’euros en 2024 et son chiffre d’affaires a grimpé de 15% à 5,4 milliards d’euros.Si leurs styles sont aux antipodes, avec l’exubérance baroque de Versace qui s’oppose au minimalisme sophistiqué de Prada, une union des deux marques emblématiques de la mode pourrait s’avérer fructueuse.”Prada sera en mesure de ressusciter une marque qui était en train de mourir et lui insuffler une nouvelle vie, une nouvelle lumière”, a estimé auprès de l’AFP Antonio Bandini Conti, designer consultant.Une première tentative d’élargir l’empire Prada s’est soldée par un échec: le groupe familial rachète en 1999 la marque allemande Jil Sander et la griffe autrichienne Helmut Lang avant de s’en défaire en 2006 alors qu’elles plombaient ses comptes.En 2000, Prada acquiert, conjointement avec LVMH, 51% du capital de la griffe romaine Fendi, mais revend un an après sa part de 25,5% au géant français du luxe.