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Sophie Binet réclame l’abrogation de la réforme des retraites à Bayrou

La numéro un de la CGT Sophie Binet a demandé mercredi soir au chef du gouvernement François Bayrou d’abroger la réforme des retraites et d’organiser une “table ronde” sur les licenciements qui se multiplient.”La CGT a redit son exigence d’abrogation de cette réforme (des retraites)”, a déclaré Sophie Binet à la sortie d’un entretien avec François Bayrou. Elle a également plaidé pour que soit “immédiatement bloquée l’application” de cette réforme. “Nous lui avons demandé d’organiser une conférence de financement” avec “les acteurs sociaux, le gouvernement et les parlementaires”, a-t-elle poursuivi.Le Premier ministre “nous a annoncé qu’il souhaitait ouvrir des discussions dans un délai rapide” et dit comprendre que “6 mois ou 9 mois (de concertation, Ndlr), c’était un délai trop long”, a-t-elle rapporté.Sophie Binet a estimé que “pour que ce gouvernement puisse s’inscrire dans la durée, il fallait qu’il réponde aux urgences sociales autour de cinq priorités”.Parmi celles-ci, elle a pointé “la question de l’emploi et de l’industrie” et rappelé la liste des 300 plans sociaux en cours depuis l’automne et qui menacent jusqu’à 300.000 emplois.”Je lui ai demandé qu’une table ronde soit organisée immédiatement à Matignon sous sa présidence avec l’ensemble des acteurs sociaux pour prendre des mesures d’urgence” et demandé “un moratoire sur les licenciements”, a déclaré Mme Binet.”La première revendication des salariés c’est toujours la question des salaires”, a poursuivi Mme Binet, qui demande au Premier ministre “d’annoncer un coup de pouce au Smic”.Enfin, elle a plaidé pour l’organisation d'”une conférence sociale avec tous les acteurs sociaux de Mayotte pour travailler sur la reconstruction” de l’île dévastée par le cyclone Chido en décembre.Le Premier ministre François Bayrou reçoit depuis mardi les partenaires sociaux, avec en toile de fond le sujet épineux de la très contestée réforme des retraites de 2023. Des rencontres organisées avant son discours de politique générale, mardi, qui doit donner le cap de son mandat.A cette occasion, “nous lui demandons d’envoyer des signaux très forts qui montrent sa volonté de répondre immédiatement aux urgences sociales, environnementales et économiques”, a prévenu Sophie Binet.Jeudi, seront reçus les leaders de la CFE-CGC François Hommeril, de FO Frédéric Souillot et le président de l’U2P (entreprises de proximité) Michel Picon.Le patron de la CFTC, Cyril Chabanier, sera reçu le lundi suivant.

Binet (CGT) réclame l’abrogation de la réforme des retraites à Bayrou

La numéro un de la CGT Sophie Binet a demandé mercredi soir au chef du gouvernement François Bayrou d’abroger la réforme des retraites et d’organiser une “table ronde” sur les licenciements qui se multiplient.”La CGT a redit son exigence d’abrogation de cette réforme (des retraites)”, a déclaré Sophie Binet à la sortie d’un entretien avec François Bayrou. Elle a également plaidé pour que soit “immédiatement bloquée l’application” de cette réforme. “Nous lui avons demandé d’organiser une conférence de financement” avec “les acteurs sociaux, le gouvernement et les parlementaires”, a-t-elle poursuivi.Le Premier ministre “nous a annoncé qu’il souhaitait ouvrir des discussions dans un délai rapide” et dit comprendre que “6 mois ou 9 mois (de concertation, Ndlr), c’était un délai trop long”, a-t-elle rapporté.Sophie Binet a estimé que “pour que ce gouvernement puisse s’inscrire dans la durée, il fallait qu’il réponde aux urgences sociales autour de cinq priorités”.Parmi celles-ci, elle a pointé “la question de l’emploi et de l’industrie” et rappelé la liste des 300 plans sociaux en cours depuis l’automne et qui menacent jusqu’à 300.000 emplois.”Je lui ai demandé qu’une table ronde soit organisée immédiatement à Matignon sous sa présidence avec l’ensemble des acteurs sociaux pour prendre des mesures d’urgence” et demandé “un moratoire sur les licenciements”, a déclaré Mme Binet.”La première revendication des salariés c’est toujours la question des salaires”, a poursuivi Mme Binet, qui demande au Premier ministre “d’annoncer un coup de pouce au Smic”.Enfin, elle a plaidé pour l’organisation d'”une conférence sociale avec tous les acteurs sociaux de Mayotte pour travailler sur la reconstruction” de l’île dévastée par le cyclone Chido en décembre.Le Premier ministre François Bayrou reçoit depuis mardi les partenaires sociaux, avec en toile de fond le sujet épineux de la très contestée réforme des retraites de 2023. Des rencontres organisées avant son discours de politique générale, mardi, qui doit donner le cap de son mandat.A cette occasion, “nous lui demandons d’envoyer des signaux très forts qui montrent sa volonté de répondre immédiatement aux urgences sociales, environnementales et économiques”, a prévenu Sophie Binet.Jeudi, seront reçus les leaders de la CFE-CGC François Hommeril, de FO Frédéric Souillot et le président de l’U2P (entreprises de proximité) Michel Picon.Le patron de la CFTC, Cyril Chabanier, sera reçu le lundi suivant.

Le Pen inhumé samedi, cérémonie d’hommage à Paris: le RN enterre “le guerrier” et la hache

“Un âge vénérable avait pris le guerrier mais nous avait rendu notre père”: par un sobre hommage à Jean-Marie Le Pen, sa fille Marine a tourné mercredi la page d’une relation tumultueuse, sans un mot, comme les autres responsables du RN, sur les scandales qui ont jalonné le parcours du fondateur de son parti.”Beaucoup de gens qu’il aime l’attendent là-haut. Beaucoup de gens qui l’aiment le pleurent ici-bas. Bon vent, bonne mer Papa!”, a écrit sur X la triple candidate à la présidentielle, 24 heures après le décès de son père à l’âge de 96 ans.La cheffe de file des députés RN a appris la nouvelle mardi après-midi par la presse en revenant d’un déplacement à Mayotte.”On était dans l’avion, à Nairobi où on a fait une escale technique”, et c’est là “que les journalistes présents dans le vol nous ont informés du décès”, a expliqué le vice-président du Rassemblement national Louis Aliot.Une photo de la scène, dans laquelle apparaît Marine Le Pen en pleurs dans l’avion, a été diffusée, puis retirée, par Paris Match mercredi soir, provoquant l’indignation du RN. “Une indignité sans commune mesure”, s’est ainsi ému le patron du parti Jordan Bardella.Les relations entre Jean-Marie et Marine Le Pen s’étaient dégradées au fil des ans après l’accession en 2011 de la fille à la tête du Front national (FN), parti co-fondé et dirigé 39 ans par le père, dont il avait fini par être exclu en 2015 à la suite de nouvelles déclarations antisémites.Les liens avaient été renoués en juin 2018 à l’occasion du 90e anniversaire du patriarche. En janvier 2022, Marine Le Pen avait ainsi indiqué qu’en cas de victoire à la présidentielle, son premier coup de téléphone serait pour lui.- Obsèques intimes en Bretagne, cérémonie à Paris -Les obsèques de Jean-Marie Le Pen auront lieu samedi dans sa ville natale de La Trinité-sur-Mer (Morbihan), “dans la plus stricte intimité familiale”, ont indiqué ses proches.Il doit être inhumé dans le caveau où reposent ses parents.Une autre cérémonie, “religieuse et d’hommage”, aura lieu le 16 janvier à 11H00 en l’église Notre Dame du Val-de-Grâce à Paris, rattachée au diocèse aux Armées françaises. Cette messe, décidée par Marine Le Pen et ses sÅ“urs Marie-Caroline et Yann, sera ouverte au public.Les deux événements devraient rester propices au recueillement, a estimé Louis Aliot, malgré les manifestations d’opposants dans plusieurs villes mardi soir pour célébrer la mort de l’ex-tribun d’extrême droite.”Ils ne vont pas venir manifester à un enterrement. Et s’ils le font, je suppose que l’Etat veillera à les maintenir loin”, a déclaré le maire de Perpignan.”Mort, même l’ennemi a droit au respect”, a réagi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, reprenant la formule utilisée par… Jean-Marie Le Pen lors de la mort de Jacques Chirac. “Je n’ai aucune sympathie” pour Jean-Marie Le Pen “mais je ne fais pas partie des gens qui dansent sur la tombe des autres”, a pour sa part déploré l’ancien Premier ministre Edouard Philippe sur France 5.Des “scènes de liesse honteuses” pour le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau mais qui n’ont “pas choqué” Mathilde Panot. La patronne des députés LFI a critiqué ceux qui se “disent Charlie le matin” et sont “choqués d’une jeunesse qui continue +d’emmerder le Front national+ le soir”.Jean-Marie Le Pen était “un tortionnaire en Algérie, qui a insulté des personnes de confession juive, musulmane, un homme multicondamné”, a-t-elle rappelé.- Réhabilitation posthume -Autant d’aspects passés sous silence dans les hommages rendus par les différents responsables du RN.”Immense patriote, visionnaire” pour Sébastien Chenu, “tribun du peuple” pour Jean-Philippe Tanguy, communiqué dithyrambique du parti de Jordan Bardella sur celui qui “tint entre ses mains la petite flamme vacillante de la nation française”…Cette réhabilitation posthume au sein de sa famille politique, “c’est assez normal car le RN de 2025 en est là parce qu’il y a eu le FN avant”, explique à l’AFP Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite. “Ils ne peuvent pas dire autre chose, c’est une réalité historique, l’ascension et la consolidation du parti sont dues à Jean-Marie Le Pen qui a imposé l’immigration dans le débat. Et au sein du parti, il reste des gens, certes de moins en moins nombreux, qui ont milité avant 2011”, souligne-t-il.Cette réhabilitation, dénoncée par les adversaires du RN comme une preuve que le parti ne s’est dédiabolisé qu’en apparence, peut-elle avoir un impact politique ? “Non, Jean-Marie Le Pen avait disparu du paysage politique. Pour les jeunes militants, c’est une histoire close, ils viennent pour Marine Le Pen et Jordan Bardella. Et les électeurs du RN n’entendent pas cet argument, ça ne fonctionne pas”, répond M. Camus.

En fin de mandat au Conseil constitutionnel, Fabius met en garde contre “une véritable crise démocratique”

Laurent Fabius a mis en garde mercredi, pour ses derniers vÅ“ux à Emmanuel Macron en tant que président du Conseil constitutionnel, contre un “malaise” qui est en passe de se muer en “véritable crise démocratique”, appelant à ne pas faire de la Constitution un bouc-émissaire.”Avec d’autres j’ai depuis longtemps appelé l’attention sur ce qu’il était convenu d’appeler un +malaise démocratique français+”, a dit l’ex-Premier ministre lors d’une cérémonie à l’Élysée, selon le texte de son discours mis en ligne par son institution.”Or voici que ce malaise menace de devenir, s’il ne l’est pas déjà, une véritable crise démocratique”, a-t-il ajouté, évoquant un contexte qui mêle “incertitude, inquiétude, lassitude, instabilité, agressivité, extrémités”.”Comme président du Conseil constitutionnel, il ne m’appartient évidemment pas de détailler les remèdes à cette crise profonde, mais je veux mettre en garde contre un risque qui grandit: plutôt que chercher du côté des comportements adoptés et des politiques pratiquées, imputer cette crise à notre Constitution et, dès lors, remettre celle-ci en cause”, a poursuivi Laurent Fabius, qui quittera ses fonctions dans deux mois au terme de son mandat de neuf ans.Pour lui, “ce n’est pas parce que certaines pratiques institutionnelles sont contestées, voire contestables, qu’on doit mettre en cause les institutions elles-mêmes”. Et la volonté de modifier la loi fondamentale par endroits “n’autorise pas à récuser l’ensemble de nos institutions démocratiques”.La dissolution de l’Assemblée nationale par le chef de l’État, en juin, a été critiquée de toutes parts, suscitant jusqu’à un mea culpa présidentiel. Les élections qui ont suivi ont amené à une Assemblée fracturée en trois blocs, sans majorité identifiée à ce jour, ce qui a relancé les interrogations sur l’adéquation des institutions à cette nouvelle donne politique.De la même manière, l’article 49.3 de la Constitution, qui permet d’adopter une loi sans vote tout en engageant la responsabilité du gouvernement, est de plus en plus décrié.”Face aux fracas des mutations brutales de cette fin de quart de siècle, n’oublions pas le puissant atout que représente notre Constitution. Depuis 66 ans et le général de Gaulle, rompant avec l’instabilité précédente, la stabilité adaptative de notre loi des lois nous a permis de surmonter de multiples et graves épreuves”, a lancé Laurent Fabius dans ce discours aux allures de testament constitutionnel. “L’oublier serait une faute. La stabilité n’est pas le contraire du mouvement, mais la condition de sa possibilité.”

Macron est parfois “meurtri” par “ce qu’il entend”, il mérite “le respect”, dit son épouse

Emmanuel Macron est parfois “meurtri” par “ce qu’il entend”, alors qu’il “mérite” le “respect”, a déclaré son épouse Brigitte Macron dans une interview diffusée mercredi par TF1.Lors de cet entretien réalisé à l’occasion du lancement annuel de l’opération “Pièces jaunes”, elle a été interrogée sur le chef de l’Etat, son rapport aux Français, la dissolution ou encore sa volonté d’aller au bout de son mandat.A-t-il changé? “Changé, non. Disons que parfois, ce qu’il entend, ça le meurtrit. C’est très difficile. Mais il ne le dit pas. Il garde pour lui. Avant, il parlait beaucoup plus facilement. Maintenant il ne le dit pas. Et ça je le comprends. Parce que s’il y a une chose qu’Emmanuel mérite, c’est le respect”, a affirmé Brigitte Macron au journal de 13 heures.La dissolution de l’Assemblée nationale, sur laquelle le président a fait son mea culpa lors de ses voeux du Nouvel An? “Je pense que c’est l’Histoire qui donnera en fin de compte le sens de cette dissolution, s’il fallait la faire ou ne pas la faire (…) Il faut voir un petit peu la suite. Je pense qu’on est trop, pardon sur cette expression, le nez dans le guidon”, a répondu son épouse.”C’est pas à moi de dire ce que j’en pense, je ne l’ai jamais dit, je ne le dirai jamais”, a-t-elle insisté.Pour autant, elle a ajouté penser que la dissolution faisait partie des “facteurs” d'”anxiété” qui compliquent la vie des Français, qu’elle dit sentir “angoissés” et “un petit peu perdus”.”Ils ont besoin de sens” car “le quotidien est très difficile”, a estimé Brigitte Macron. “Là où on parle le mieux de la France, c’est quand je voyage: à l’étranger, la France paraît un pays de cocagne où on a la santé, on a l’éducation, on est aidé, on a tout”, a-t-elle rapporté.Priée de dire si le chef de l’Etat pourra aller au bout de son mandat, elle a balayé à son tour toute hypothèse de démission. “Il a dit qu’il allait jusqu’au bout parce que c’est la mission que lui avaient donnée les Français. Et il a tellement à cÅ“ur les Français (…). Il est soucieux absolument de tout et il met toute son intelligence, tout son cÅ“ur au service des Français”, a-t-elle assuré.

Jean-Marie Le Pen, bâtisseur de l’extrême droite française moderne, est mort

Jean-Marie Le Pen, figure de l’extrême droite française et finaliste de la présidentielle de 2002, est mort mardi à l’âge de 96 ans à Garches (Hauts-de-Seine), dans un établissement où il avait été admis il y a plusieurs semaines.”Jean-Marie Le Pen, entouré des siens, a été rappelé à Dieu ce mardi à 12H00″, a indiqué sa famille dans un communiqué transmis à l’AFP.”Engagé sous l’uniforme de l’armée française en Indochine et en Algérie, tribun du peuple à l’Assemblée nationale et au Parlement européen, il a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté”, a salué sur X le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella. Marine Le Pen, qui se trouvait lors de l’annonce de la mort de son père dans un avion qui la ramenait en métropole de Mayotte où elle s’était rendue après le passage dévastateur du cyclone Chido, a atterri à Paris peu après 23H00. A l’aéroport Charles-de-Gaulle, l’un de ses conseillers a indiqué à des journalistes qui attendaient la leader d’extrême droite qu’elle avait déjà quitté les lieux, sans avoir été aperçue. Sa sÅ“ur, Marie-Caroline Le Pen, candidate malheureuse aux législatives de juillet, et épouse de Philippe Olivier, l’un des principaux conseillers politiques de Marine Le Pen, a pour sa part réagi sur X : “De ce chagrin, tu ne pourras pas me consoler. À Dieu Papa.”Marion Maréchal, petite-fille de Jean-Marie Le Pen, a aussi publié un long message dans lequel elle assure qu’elle “n’abandonnera pas la mission”. “Tu as suscité, tout au long de ta vie, des centaines de milliers de vocations”, a poursuivi l’eurodéputée.Mardi soir, plusieurs centaines d’opposants se sont rassemblés dans certaines villes de France pour célébrer, avec chants, fumigènes et feux d’artifice, le décès de cette figure historique de l’extrême droite.”La jeunesse emmerde le Front national”, ont scandé des manifestants Place de la République à Paris.A Marseille, où entre 200 à 300 personnes se sont retrouvées sur le Vieux Port, l’ambiance était festive, entre bouteilles de champagne, petits chapeaux de fête et cette pancarte: “Enfin”.Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a condamné sur X des “scènes de liesse honteuses”, relevant que “la mort d’un homme, fût-il un adversaire politique, ne devrait inspirer que de la retenue et de la dignité” et non qu'”on danse sur un cadavre”.Celui qui était le plus jeune député lors de son élection en 1956 à l’Assemblée nationale -il était le dernier député de la IVe République encore en vie- doit, selon ses volontés, être inhumé à La Trinité-sur-Mer (Morbihan), où reposent ses parents.Sa mort a été annoncée alors qu’une partie de la classe politique était réunie à Paris devant l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, dix ans après les attentats de janvier 2015. – Multiples condamnations -L’Elysée a estimé dans un communiqué que Jean-Marie Le Pen était une “figure historique de l’extrême droite” française dont le “rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans (…) relève désormais du jugement de l’Histoire”.Le Premier ministre, François Bayrou, a reconnu “une figure de la vie politique française”, au-delà “des polémiques qui étaient son arme préférée et des affrontements nécessaires sur le fond”.Des propos jugés trop laudatifs par plusieurs responsables de gauche.”C’était un raciste. Un antisémite. Un colonialiste. Un nostalgique du régime de Vichy. Un antiféministe… Un multirécidiviste qui a fondé le FN avec des SS. Pas une figure de la vie politique française”, a commenté le secrétaire général du Parti socialiste Pierre Jouvet.Jean-Marie Le Pen a en effet multiplié tout au long de sa carrière les déclarations sulfureuses et provocations verbales. Il a été plusieurs fois condamné, notamment pour contestation de crime contre l’humanité.”La fin de la vie de Jean-Marie Le Pen ne doit pas marquer le début de sa réhabilitation”, a commenté Yonathan Arfi, président du Crif.Le fondateur du Front national, devenu Rassemblement national, s’était peu à peu retiré de la vie politique à partir de 2011, lorsque sa fille Marine avait repris la présidence du parti.Affaibli par plusieurs accidents de santé, une expertise médicale avait constaté en juin “une profonde détérioration” de son état physique et psychique, estimant qu’il n’était pas en mesure ni “d’être présent”, ni de “préparer sa défense” au procès des assistants des eurodéputés FN qui s’est tenu cet automne à Paris.Mi-novembre, il avait été hospitalisé puis admis dans une structure à Garches, non loin de son domicile de Rueil-Malmaison.Fidèle compagnon de route, Bruno Gollnisch, ex-député FN, a indiqué à l’AFP qu’il lui avait rendu visite il y a une dizaine de jours. “Nous avions plaisanté, il avait toute sa tête et récitait du Victor Hugo. Mais la communication n’était pas toujours très facile, il voyait et entendait de plus en plus difficilement”.- Front républicain -Tribun hors-pair, provocateur sulfureux obsédé par l’immigration et les juifs, patriarche contrarié par les siens, le Breton qui aimait à être surnommé “le menhir” avait sorti l’extrême droite française de sa marginalité au cours d’une carrière politique qui a marqué la Ve République.Le plus emblématique de ses succès restera inachevé. Le 21 avril 2002, à 73 ans et pour sa quatrième candidature à l’Élysée, il crée la surprise en se qualifiant pour le second tour de l’élection présidentielle.Le triomphe a son revers: pendant quinze jours, des millions de personnes défilent contre le racisme et son incarnation politique. Surtout, Jean-Marie Le Pen permet la réélection facile de son ennemi juré, Jacques Chirac.Vingt-deux ans plus tard, alors que le RN venait de triompher aux élections européennes, une providentielle dissolution décidée par Emmanuel Macron laissait entrevoir la possibilité que Marine Le Pen emmène l’extrême droite au pouvoir, un rêve auquel il s’était finalement mis à croire mais qui s’est encore fracassé sur un “front républicain”.Jean-Marie Le Pen, après avoir été marié avec Pierrette Lalanne, la mère de ses filles Marie-Caroline, Yann (elle-même mère de l’eurodéputée Marion Maréchal) et Marine, avait épousé en secondes noces Jany Paschos.Dans un communiqué, le RN a évoqué la mémoire de “celui qui, dans les tempêtes, tint entre ses mains la petite flamme vacillante de la nation française”.Le leader de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a pour sa part estimé que “le combat contre l’homme est fini” mais “celui contre la haine, le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme qu’il a répandus, continue”. Plusieurs responsables de gauche ont aussi appelé à poursuivre “sans relâche” la lutte contre l’extrême droite.

Budget, social: le gouvernement ouvre le dialogue, pas de “tabou” de Bayrou sur les retraites

Les partenaires sociaux à Matignon, les groupes parlementaires chez les ministres en charge du budget de l’État et de la Sécurité sociale: le gouvernement a affiché sa volonté de dialogue en démarrant une série de rendez-vous, le Premier ministre affirmant être “sans tabou” sur les retraites.A la numéro un de la CFDT Marylise Léon, reçue en fin d’après-midi, François Bayrou a assuré n’avoir “aucun tabou” sur tous les sujets liés aux retraites”, “y compris sur l’âge légal”, selon la responsable syndicale.Pour le premier syndicat, ce sujet “doit être rouvert avec tout ce qui peut être possible et imaginable en matière de financement”.Reçu avant elle, le président du Medef Patrick Martin a lui dit vouloir élargir la discussion sur les retraites au “financement de la protection sociale” par de la “capitalisation” ou de la “fiscalité”.Le président de la CPME François Asselin a souligné qu’il ne fallait pas “faire miroiter aux Français des promesses qu’on ne pourra jamais tenir”, faute de financement, et suggéré de concentrer les améliorations sur les métiers engendrant de l’usure professionnelle.Les rencontres avec les autres organisations se poursuivront jusqu’à lundi, à la veille du discours de politique générale du Premier ministre devant l’Assemblée nationale.Matignon avait indiqué que les échanges porteraient sur “l’actualité sociale” y compris “ce que le Premier ministre a mis sur la table” sur les retraites, mais ni Marylise Léon ni Patrick Martin n’ont apporté de précision sur ses intentions.François Bayrou avait proposé en décembre aux forces politiques de rouvrir une discussion, pendant neuf mois, sur la réforme controversée des retraites de 2023, sans la suspendre. Il avait affirmé croire qu’il pouvait y avoir une autre solution pour leur financement que le report de l’âge de 62 à 64 ans, évoquant un système “à points”.- “Méthode horizontale” -En prônant, selon Matignon, sa “méthode très horizontale”, il semble inscrire ses pas dans ceux de son prédécesseur, en matière de dialogue social. Mme Léon a estimé qu’il a fait preuve d’un “niveau d’écoute semblable” à Michel Barnier. Le maintien à son poste de la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, désormais sous la tutelle de Catherine Vautrin, accrédite l’idée d’une continuité.De quoi quelque peu rassurer des partenaires sociaux qui, unanimes à l’exception de la CGT, avaient alerté le 17 décembre sur “l’instabilité dans laquelle a basculé notre pays”, qui fait “peser le risque d’une crise économique aux conséquences sociales dramatiques”.Éviter “l’instabilité” et le spectre d’une nouvelle censure, c’est l’objectif des rencontres entre les ministres en charge du budget de l’État et de la Sécurité sociale et les groupes parlementaires.Les socialistes, qui ont agité la menace d’une censure s’ils n’obtenaient pas des “concessions remarquables” du gouvernement, ont été reçu pendant deux heures par cinq ministres.A l’issue, le chef du groupe socialiste à l’Assemblée nationale Boris Vallaud a émis le souhait de pouvoir “construire la stabilité, dans la justice, avec des mesures utiles à la vie quotidienne des Français”.Son homologue au Sénat Patrick Kanner a toutefois ajouté qu’il “n’y aura(it) pas de stabilité avec les politiques publiques menées jusqu’à maintenant”, réclamant “des infléchissements”.- “Dialogue fécond”? -Avant de rencontrer les socialistes, le ministre de l’Economie Éric Lombard avait jugé qu’il y avait “plus de perspectives d’un dialogue fécond” avec les partis de gauche qu’avec le Rassemblement national, s’attirant les foudres de Marine Le Pen.Méthode, calendrier, mesures de fond: la ministre de la Santé et du Travail Catherine Vautrin a promis d'”examiner ensemble les points essentiels du texte de projet de loi de financement de la Sécurité sociale tel qu’il a été discuté par le Parlement à l’automne”.Début décembre, le gouvernement Barnier était tombé après l’adoption d’une motion de censure déposée par la gauche après déclenchement par le Premier ministre de l’article 49.3 sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.”Nous, on repart des dernières propositions qu’on avait faites sur le PLFSS au moment de la commission mixte paritaire (CMP)”, a averti le député PS Jérôme Guedj auprès de l’AFP.”La sécurité sociale a un problème essentiellement de recettes. On a décidé d’une dépense nécessaire, l’augmentation de la rémunération des soignants, sans dégager de ressources pour financer cette dépense nouvelle. Aujourd’hui ça coute 14 milliards, le Ségur. Donc, c’est d’une conférence de financement de la sécu dont on a besoin, avec des recettes nouvelles”, selon l’élu de l’Essonne.grd-are-eva-boc-lby/alu/od/gvy

Décès de Le Pen: rassemblements d’opposants à travers la France

Plusieurs centaines d’opposants à Jean-Marie Le Pen se sont rassemblés mardi soir dans plusieurs villes de France pour célébrer, avec chants, fumigènes et feux d’artifice, le décès de cette figure historique de l’extrême droite.”Ce sale raciste est mort”, disait à Paris une pancarte brandie dans la foule de quelques centaines de personnes qui s’est formée en début de soirée place de la République, et où flottaient quelques drapeaux du Nouveau parti anticapitaliste (NPA).”La jeunesse emmerde le Front national”, scandaient des participants dont certains étaient montés sur la statue centrale, alors que d’autres lançaient des slogans antifascistes, ont constaté des journalistes de l’AFP.Là comme à Lyon, quelques feux d’artifice ont été tirés.”Rien, absolument rien ne justifie qu’on danse sur un cadavre. La mort d’un homme, fût-il un adversaire politique, ne devrait inspirer que de la retenue et de la dignité. Ces scènes de liesse sont tout simplement honteuses”, a commenté le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur X. A Lyon, jusqu’à 600 personnes, selon la préfecture, se sont réunies dans le centre-ville. Le rassemblement a eu lieu à l’initiative de l’ultragauche afin de “faire la fête” après la mort de Jean-Marie Le Pen, comme le dit l’appel lancé sur le compte Rebellyon sur X.Plusieurs tags injurieux ont été laissés sur les murs de la ville, notamment “Mort au con” et “Le Pen, tu dois cramer pour rentrer dans l’urne”.A Marseille, où entre 200 à 300 personnes se sont retrouvées sur le Vieux Port selon des journalistes de l’AFP sur place, l’ambiance était aussi festive, entre bouteilles de champagne, petits chapeaux de fête et cette pancarte: “Enfin”.”C’est la mort d’un personnage qu’on déteste, parce qu’il était misogyne, raciste, négationniste, antisémite et tout ça. Il faut célébrer quand les personnages aussi haineux meurent”, a expliqué à l’AFP Louise Delporte, une étudiante en sciences politiques de 20 ans.”C’est un symbole qui meurt et c’est vraiment bien de le savoir. Un symbole d’une extrême droite qui n’a plus aucun sens aujourd’hui. Malheureusement, elle existe encore et il faut rappeler qu’elle ne doit pas être vivante”, s’est de son côté réjoui Vivien Perez, un jeune musicien de 24 ans.Jean-Marie Le Pen, figure de l’extrême droite française et finaliste de la présidentielle de 2002, est mort mardi à l’âge de 96 ans en région parisienne, dans un établissement où il avait été admis il y a plusieurs semaines.Des manifestations monstres avaient été organisées à travers la France au printemps 2002 contre sa qualification au second tour de l’élection présidentielle qui l’avait opposé à Jacques Chirac.vid-epe-mla-vk-alc-al/bfa/gvy

Le Pen, un “visionnaire” pour le RN, un “être abject” pour la gauche, une “figure historique” pour l’exécutif

Un “visionnaire” et un “patriote” pour l’extrême droite, un “être abject, raciste et antisémite pour la gauche”, une “figure historique” pour l’exécutif, les réactions sont contrastées à la mort de Jean-Marie Le Pen. Le RN salue un “visionnaire” et un “patriote”L’extrême droite ne marque aucune distance avec le fondateur du Front national dans ses hommages.Jean-Marie Le Pen “a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté”, dans “l’armée française en Indochine et en Algérie”, ou en tant que “tribun du peuple”, a déclaré le président du Rassemblement national (ex-FN) Jordan Bardella.Son vice-président Sébastien Chenu a déploré la “disparition d’un immense patriote, visionnaire et d’une incarnation du courage” qui “a porté l’espoir de millions de Français”.Le parti a salué son fondateur qui “restera celui qui, dans les tempêtes, tint entre ses mains la petite flamme vacillante de la nation française et qui, par une volonté et une ténacité sans limite, fit du mouvement national une famille politique autonome, puissante et libre”.”Pars tranquille, je n’abandonnerai pas la mission”, a salué de son côté sa petite-fille Marion Maréchal. “Tu as suscité, tout au long de ta vie, des centaines de milliers de vocations. Tu as permis, longtemps seul contre tous, que des millions de Français soient de nouveau fiers d’eux-mêmes et de leur pays. Merci pour tout cela”, a ajouté l’eurodéputée, nièce de Marine Le Pen.Éric Zemmour (Reconquête) retient qu’il “fut parmi les premiers à alerter la France des menaces existentielles qui la guettaient”.”Au delà des polémiques, il aura marqué son temps par la force et la constance de ses convictions nationales”, a renchéri Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France).Éric Ciotti, qui s’est allié au RN lors des dernières législatives, a salué un “homme politique au parcours jalonné de zones d’ombres, mais aussi de courage, d’intuitions puissantes et de patriotisme sincère”. Seul à prendre ses distances, le maire de Béziers Robert Ménard estime que Jean-Marie Le Pen “tenait des propos inacceptables, insupportables”.L’exécutif évoque “une figure de la vie politique”Jean-Marie Le Pen, était une “figure historique de l’extrême droite” dont le “rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans (…) relève désormais du jugement de l’Histoire”, a ainsi écrit l’Élysée.Pour le Premier ministre François Bayrou, Jean-Marie Le Pen “aura été une figure de la vie politique française”, au-delà “des polémiques qui étaient son arme préférée et des affrontements nécessaires sur le fond”.Jean-Marie Le Pen “aura incontestablement marqué son époque”, a relevé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, estimant qu’une “page de l’histoire politique française se tourne”.Pour la gauche, “le combat continue” contre les “idées racistes”La gauche s’indigne des hommages rendus à un “raciste”, un “antisémite” et un “tortionnaire”. “Le respect de la dignité des morts et du chagrin de leurs proches n’efface pas le droit de juger leurs actes. Ceux de Jean-Marie Le Pen restent insupportables. Le combat contre l’homme est fini. Celui contre la haine, le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme qu’il a répandus, continue”, a écrit le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon.”Il est légitime de respecter le deuil de la famille de Jean Marie Le Pen. En revanche, il n’y a aucune bienveillance à accorder au passé d’un homme qui a torturé en Algérie et qui pensait que les chambres à gaz étaient un détail de l’histoire”, a réagi le premier secrétaire du PS Olivier Faure. “Hier, aujourd’hui et demain, nous ferons face aux idées de l’extrême droite”.”Les amis de Vichy et la torture en Algérie. Le FN fondé avec des Waffen SS, les +Durafour crématoire+ et les +points de détail de l’histoire+. Un fasciste d’un autre temps s’en est allé. Mais laisse derrière lui des héritiers, très actuels”, a relevé de son côté le député François Ruffin.Après la mort de l’ex-président du Front National, “restent ses idées nauséabondes. Combattons-les, sans relâche”, écrit le porte-parole du PCF Ian Brossat.Pour Philippe Poutou (NPA), “l’année 2025 ne commence pas trop mal avec cette bonne nouvelle de la mort de Le Pen, un raciste, un colonialiste, un facho, un tortionnaire, un assassin, un homophobe, …”

Décès de Le Pen: plusieurs rassemblements d’opposants à travers la France

Plusieurs centaines d’opposants à Jean-Marie Le Pen se sont rassemblés mardi soir dans plusieurs villes de France pour célébrer, avec chants, fumigènes et feux d’artifice, le décès de cette figure historique de l’extrême droite.”Ce sale raciste est mort”, disait à Paris une pancarte brandie dans la foule de quelques centaines de personnes qui s’est formée en début de soirée place de la République, et où flottaient quelques drapeaux du Nouveau parti anticapitaliste (NPA).”La jeunesse emmerde le Front national”, scandaient des participants dont certains étaient montés sur la statue centrale, alors que d’autres lançaient des slogans antifascistes, ont constaté des journalistes de l’AFP.Là comme à Lyon, quelques feux d’artifice ont été tirés.”Rien, absolument rien ne justifie qu’on danse sur un cadavre. La mort d’un homme, fût-il un adversaire politique, ne devrait inspirer que de la retenue et de la dignité. Ces scènes de liesse sont tout simplement honteuses”, a commenté le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur X. A Lyon, quelque 200 à 300 personnes se sont réunies vers 19H00 dans le centre-ville, a constaté un journaliste de l’AFP, à l’appel de l’ultragauche, afin de “faire la fête” après la mort de Jean-Marie Le Pen, comme le dit l’appel lancé sur le compte Rebellyon, sur X.A Marseille, où entre 200 à 300 personnes se sont retrouvées sur le Vieux Port selon des journalistes de l’AFP sur place, l’ambiance était aussi festive, entre bouteilles de champagne, petits chapeaux de fête et cette pancarte: “Enfin”.”C’est la mort d’un personnage qu’on déteste, parce qu’il était misogyne, raciste, négationniste, antisémite et tout ça. Il faut célébrer quand les personnages aussi haineux meurent”, a expliqué à l’AFP Louise Delporte, une étudiante en sciences politiques de 20 ans.”C’est un symbole qui meurt et c’est vraiment bien de le savoir. Un symbole d’une extrême droite qui n’a plus aucun sens aujourd’hui. Malheureusement, elle existe encore et il faut rappeler qu’elle ne doit pas être vivante”, s’est de son côté réjoui Vivien Perez, un jeune musicien de 24 ans.Jean-Marie Le Pen, figure de l’extrême droite française et finaliste de la présidentielle de 2002, est mort mardi à l’âge de 96 ans en région parisienne, dans un établissement où il avait été admis il y a plusieurs semaines.Des manifestations monstres avaient été organisées à travers la France au printemps 2002 contre sa qualification au second tour de l’élection présidentielle qui l’avait opposé à Jacques Chirac.vid-epe-mla-vk-alc-al/bfa/gvy