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Des puissances européennes exhortent à mettre fin à “la catastrophe humanitaire” à Gaza

“La catastrophe humanitaire à laquelle nous assistons à Gaza doit cesser immédiatement”, ont exhorté vendredi Paris, Londres et Berlin, alors que le Programme alimentaire mondial (PAM) a alerté sur une forte hausse de la malnutrition, notamment des femmes et des enfants.Réagissant à l’alerte lancée par l’ONU et les ONG qui dénoncent un risque de famine imminente et généralisée, les trois capitales européennes ont appelé dans un communiqué commun le gouvernement israélien à “lever immédiatement les restrictions sur l’acheminement de l’aide”. Début mars, Israël a imposé sur la bande de Gaza un blocus total, très partiellement assoupli fin mai, entraînant de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant, et suscitant des critiques croissantes sur l’aggravation de la faim.Selon le Programme alimentaire mondial, l’agence de l’ONU s’occupant de l’aide alimentaire, un tiers environ des habitants de la bande de Gaza ne mangent pas pendant des jours.”La malnutrition est en forte augmentation, avec 90.000 femmes et enfants ayant besoin d’un traitement urgent”, a ajouté vendredi le PAM dans un communiqué à l’AFP, affirmant que “la crise alimentaire à Gaza a atteint des niveaux de désespoir sans précédent”.Dans leur communiqué commun, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne rappellent à Israël qu’il “doit respecter ses obligations en vertu du droit international humanitaire”.”Le moment est venu de mettre fin à la guerre à Gaza”, ajoutent-elles, exhortant “toutes les parties à mettre un terme au conflit en concluant immédiatement un cessez-le-feu”, après 21 mois de guerre.Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, s’est joint à leurs voix en affirmant que son pays ne pouvait plus accepter “les massacres et la famine” dans la bande de Gaza.Les inquiétudes se portent en particulier sur le nombre croissant d’enfants souffrant de malnutrition.Médecins sans frontières (MSF) a indiqué qu’un quart des enfants âgés de six mois à cinq ans et des femmes enceintes et allaitantes examinés la semaine dernière dans ses installations souffraient de malnutrition.Israël rejette toute responsabilité et accuse le Hamas de détourner l’aide, ce que le mouvement palestinien dément.- “paix durable” -Berlin, Paris et Londres ont par ailleurs réitéré leur appel à la libération des otages israéliens et au désarmement du mouvement islamiste palestinien Hamas.Ils disent également “s’opposer fermement à toute tentative visant à imposer la souveraineté israélienne sur les territoires palestiniens occupés”. “Les menaces d’annexion, les colonies et les actes de violence commis par les colons à l’encontre des Palestiniens compromettent les perspectives d’une solution négociée prévoyant la coexistence de deux États”, mettent-ils en garde.Jeudi, le premier ministre britannique Keir Starmer avait annoncé qu’il allait avoir un “entretien d’urgence” sur la situation à Gaza avec ses homologues français, Emmanuel Macron, et allemand, Friedrich Merz.Le communiqué des trois capitales ne précise pas s’il est paru avant ou après cet entretien.Dans un communiqué publié en parallèle de leur déclaration conjointe, Keir Starmer a indiqué que Londres n’allait pas immédiatement reconnaître l’Etat de Palestine, après l’annonce par Emmanuel Macron d’une reconnaissance formelle par la France lors de l’Assemblée générale des Nations unies, en septembre à New York.Le Premier ministre britannique a réaffirmé que la reconnaissance d’un Etat palestinien “doit être une des étapes” vers une “paix durable” dans la région.L’attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 restent otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée.Les représailles israéliennes ont fait 59.676 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l’ONU.

Statut de la Corse: Bayrou “favorable” au projet constitutionnel initial, malgré l’avis du Conseil d’Etat

François Bayrou s’est dit vendredi auprès de l’AFP “favorable” au projet de loi initial de révision constitutionnelle sur la Corse, sans intégrer les modifications suggérées par le Conseil d’Etat, affirmant qu’il était “pour que l’Etat tienne la parole donnée”.”Je suis pour respecter l’accord de sortie de crise, proposé par le président de la République aux élus de la Corse, adopté à l’unanimité (-1 voix) par les élus de toutes sensibilités de l’Assemblée de Corse”, a déclaré le Premier ministre.”Je suis donc favorable à présenter au Parlement le texte qu’ils ont adopté. Et le Parlement en délibérera. Les deux assemblées auront toutes les prérogatives du constituant pour s’exprimer sur le texte. En règle générale, je suis pour que l’État tienne la parole donnée”, a ajouté François Bayrou, au risque de déplaire à la droite sénatoriale, qui est aussi un partenaire de son gouvernement.Le président Les Républicains du Sénat, Gérard Larcher, avait écrit au Premier ministre pour demander que le gouvernement intègre dans le projet constitutionnel l’intégralité des préconisations du Conseil d’Etat.”L’intention prêtée au ministre de ne pas tenir compte de l’avis du Conseil d’Etat ne manque pas de m’inquiéter. S’il en était ainsi, cela constituerait une atteinte grave aux prérogatives du Parlement”, affirmait le ténor des Républicains dans son courrier dont l’AFP a obtenu copie. Le projet de révision constitutionnelle sur la Corse, qui vise à octroyer à l’île “une autonomie dans la République”, doit être présenté en Conseil des ministres mercredi prochain.Or le Conseil d’Etat, consulté pour avis, a fait plusieurs recommandations. Le texte amendé par la juridiction, consulté par l’AFP, enlève notamment la notion de “communauté” corse, “de lien singulier (de cette communauté) à sa terre” et refuse un pouvoir législatif autonome à la Collectivité de Corse. Ces modifications sont jugées inacceptables par les nationalistes.François Bayrou avait exprimé son “plein soutien (au) processus historique” en ouverture mardi soir à Paris d’un “comité stratégique” sur la Corse, réunissant les élus et les préfets, organisé par le ministre de l’Aménagement du territoire, François Rebsamen.Le chef du gouvernement a ensuite consulté jeudi ses ministres Bruno Retailleau (Intérieur) et François Rebsamen, selon plusieurs sources, parlementaire et au sein de l’exécutif.Un échec du “statut d’autonomie” de la Corse pourrait “ouvrir la porte à des décennies d’incertitudes et de multiples dangers”, a averti jeudi le président autonomiste du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni.Cette révision constitutionnelle a été initiée en 2022 par Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, à la demande d’Emmanuel Macron, pour mettre un terme aux violences sur l’île provoquées par la mort en prison du militant indépendantiste Yvan Colonna.

Face aux critiques, la France défend sa décision de reconnaître l’Etat de Palestine

La France a défendu vendredi sa décision de reconnaître l’Etat de Palestine, affirmant qu’elle visait à “donner raison au camp de la paix”, en réponse aux virulentes critiques d’Israël et des Etats-Unis qui accusent Paris de faire le jeu du Hamas.L’annonce faite jeudi soir par le président Emmanuel Macron en vue d’une reconnaissance formelle par la France d’un Etat de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations unies, en septembre à New York, a suscité la colère d’Israël, qui a dénoncé une “récompense de la terreur”, en référence à l’attaque sans précédent du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023.Le secrétaire d’Etat Marco Rubio a “fermement” rejeté jeudi cette décision “imprudente” qui “ne sert que la propagande du Hamas”.Vendredi, le président Donald Trump a, lui, relativisé la portée de cette décision de son homologue français. “C’est quelqu’un de très bien, je l’apprécie, mais cette déclaration n’a pas beaucoup de poids”, a-t-il affirmé à la presse: “Cela ne changera rien”.L’ambassadeur des États-Unis en Israël, Mike Huckabee, avait ironisé, affirmant que M. Macron n’avait pas précisé où serait situé le futur État palestinien, “je peux désormais révéler en exclusivité que la France offrira la Côte d’Azur”, a-t-il déclaré sur X.Côté palestinien, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a salué vendredi “une victoire pour la cause palestinienne”. Le mouvement islamiste Hamas, rival du Fatah de M. Abbas, a dit voir dans cette décision un “pas positif”.Paris a assuré que sa décision ne récompense pas le Hamas, mais lui “donne tort”. “Le Hamas a toujours refusé la solution à deux États. En reconnaissant la Palestine, la France donne tort à ce mouvement terroriste. Elle donne raison au camp de la paix contre celui de la guerre”, a écrit sur X le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.- “Etat Hamas” -M. Macron fait également face aux critiques en France, de la part de la droite et de l’extrême droite, dont la leader Marine Le Pen a estimé que “reconnaître aujourd’hui un Etat palestinien, c’est reconnaître un Etat Hamas et donc un Etat terroriste”. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a dénoncé “une faute morale, une erreur diplomatique et un danger politique”. La France abrite la première communauté juive d’Europe, avec près de 500.000 personnes (moins de 1% de la population).Pays du G7 et membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, la France rejoindra en septembre un groupe d’au moins 142 autres Etats qui ont reconnu un Etat palestinien, selon un décompte de l’AFP.Cette annonce apparaît comme une tentative de faire bouger les lignes, alors que les discussions pour un cessez-le feu patinent, après 21 mois d’une guerre qui a plongé Gaza dans une situation humanitaire désastreuse.Depuis l’attaque du 7-octobre, qui a tué 1.219 personnes côté israélien, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles, Israël mène des représailles militaires qui ont fait 59.587 morts à Gaza, selon des données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l’ONU.”La catastrophe humanitaire à laquelle nous assistons à Gaza doit cesser immédiatement”, ont exhorté vendredi Paris, Londres et Berlin, dans un communiqué commun, appelant “le gouvernement israélien à lever immédiatement les restrictions sur l’acheminement de l’aide et à permettre de toute urgence à l’ONU et aux ONG humanitaires de mener à bien leur travail afin de lutter contre la famine”.- Divisions – Si l’Irlande, l’Espagne, la Norvège et la Slovénie ont acté la reconnaissance de l’Etat de Palestine en 2024, les Européens restent divisés sur la question d’un Etat de Palestine.Berlin a répété vendredi “ne pas envisager de reconnaître un Etat palestinien à court terme”.Le Premier ministre britannique Keir Starmer a, lui, insisté début juillet sur l’importance de l’obtention d’un cessez-le-feu pour amorcer un “processus” de reconnaissance.La France coprésidera en septembre avec l’Arabie saoudite une conférence internationale au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement pour essayer de relancer la solution dite “à deux Etats”, palestinien et israélien.Une réunion au niveau ministériel sur le sujet se tient lundi et mardi à New York.

Le Libanais Georges Abdallah, libre après 40 ans de prison, a décollé pour Beyrouth

Georges Abdallah est libre, et bientôt de retour chez lui après 40 ans derrière les barreaux en France. Le militant libanais propalestinien, condamné dans les années 1980 pour complicité d’assassinats de diplomates américain et israélien, a quitté sa prison vendredi et s’est envolé de Roissy vers Beyrouth dans la matinée.L’avion transportant Georges Abdallah vers le Liban a décollé peu après 09H30 du tarmac de cet aéroport de la région parisienne, a indiqué une source aéroportuaire.Un convoi de six véhicules, dont deux vans noirs et la voiture du préfet des Hautes-Pyrénées, s’était élancé gyrophares allumés du centre pénitentiaire de Lannemezan (Hautes-Pyréenées) sur les coups de 03H40, selon une équipe de l’AFP sur place. Des sources proches du dossier ont confirmé à l’AFP que l’ancien instituteur d’aujourd’hui 74 ans était bien à bord.Georges Abdallah a ensuite pris un vol entre Tarbes et la région parisienne. “Il était bien, en bonne santé, très heureux de retourner au Liban auprès de sa famille et de retrouver la liberté après plus de 40 ans”, a témoigné auprès de l’AFP le chargé d’affaires de l’ambassade du Liban à Paris, Ziad Taan, qui l’a vu à Roissy avant son départ. Il a précisé que Georges Abdallah avait “aussi eu des bons mots à l’égard des responsables de la prison de Lannemezan”, saluant “le traitement humain, respectueux” qu’il avait reçu sur place. La semaine dernière, la cour d’appel de Paris avait ordonné sa libération “à compter du 25 juillet”, à condition qu’il quitte le territoire français et n’y revienne plus. Georges Abdallah était libérable depuis 1999, mais avait vu jusque-là sa dizaine de demandes de libération échouer, faisant de lui l’un des plus anciens détenus de France. Selon son avocat Jean-Louis Chalanset, qui l’a vu une dernière fois dans sa prison jeudi, il semblait “très heureux”, “même s’il sait qu’il arrive au Moyen-Orient dans un contexte extrêmement lourd pour les populations libanaises et palestiniennes”.- “Petite valise” -Ces derniers jours, Georges Abdallah avait vidé sa cellule, décorée d’un drapeau rouge de Che Guevara et débordant de piles de journaux et de livres, qu’il a confiés à son petit comité de soutien. Il a aussi donné la majorité de ses vêtements à des codétenus, n’emportant qu'”une petite valise”, a relaté son avocat.Ses proches espèrent qu’il sera accueilli au “salon d’honneur” de l’aéroport de Beyrouth. Ils ont demandé l’autorisation aux autorités libanaises, qui réclamaient depuis des années à la France la libération de Georges Abdallah.Ce dernier se rendra ensuite dans son village natal de Kobayat (nord du Liban), où “un accueil populaire et officiel lui sera réservé”, selon sa famille.L’AFP l’avait rencontré le jour de la décision de la cour d’appel de Paris, le 17 juillet, dans sa cellule, en accompagnant une parlementaire. “Quarante ans, c’est beaucoup, mais on ne les sent pas quand il y a une dynamique de lutte”, avait assuré le détenu à l’épaisse barbe blanche. – “Symbole passé” -La durée de sa détention était “disproportionnée” par rapport aux crimes commis et au vu de l’âge de l’ancien chef des FARL (Fractions armées révolutionnaires libanaises), ont jugé les magistrats de la cour d’appel.Ce groupuscule de chrétiens libanais marxistes, dissous depuis longtemps, n’a “pas commis d’action violente depuis 1984”, a aussi rappelé la cour, voyant en Georges Abdallah un “symbole passé de la lutte palestinienne”.Tout en regrettant qu’il n’ait pas “évolué” ni exprimé de “regret ou compassion pour les victimes qu’il considère comme des ennemis”, les juges ont estimé que Georges Abdallah, qui veut “finir ses jours” dans son village, peut-être en s’engageant en politique locale, ne représente plus aujourd’hui de risque de trouble à l’ordre public. Le parquet général, qui s’était opposé à sa libération comme les Etats-Unis, parties civiles, a fait un pourvoi en cassation mais il n’est pas suspensif et ne peut donc empêcher son départ.A l’époque des faits, dans le contexte de la guerre civile libanaise et de l’invasion israélienne au Sud-Liban en 1978, les FARL ciblaient les intérêts d’Israël et de son allié américain à l’étranger. Notamment en France, tuant deux diplomates en 1982: le lieutenant-colonel américain Charles Ray, puis l’Israélien Yacov Barsimantov, considéré comme le responsable du Mossad en France, abattu par une femme devant son épouse et ses deux enfants.Identifié par ses empreintes découvertes dans une planque bourrée d’armes, dont le pistolet ayant servi aux deux assassinats, Georges Abdallah avait comparu seul au palais de justice en 1987, dans un contexte particulier. Il était devenu l’ennemi public numéro 1 car on le croyait, à tort, derrière la vague d’attentats de 1985-86 qui a fait 13 morts et installé la psychose dans les rues de Paris. Il avait été condamné à la perpétuité. 

La France va reconnaître l’Etat de Palestine en septembre à l’ONU (Macron)

La France va reconnaître l’Etat de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre à New York, a annoncé jeudi le président Emmanuel Macron sur ses réseaux sociaux.”Fidèle à son engagement historique pour une paix juste et durable au Proche-Orient, j’ai décidé que la France reconnaîtra l’État de Palestine. J’en ferai l’annonce solennelle à l’Assemblée générale des Nations unies, au mois de septembre prochain”, écrit le chef de l’Etat français sur X et Instagram.La France coprésidera alors avec l’Arabie saoudite une conférence internationale au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement visant à relancer la solution dite “à deux Etats”, palestinien et israélien.Cette conférence, initialement prévue en juin, avait été reportée à la dernière minute en raison de la guerre entre Israël et l’Iran. Dans l’intervalle, une réunion au niveau ministériel se tiendra les 28 et 29 juillet à New York.A ce jour, au moins 142 Etats ont reconnu un Etat palestinien, selon un décompte de l’AFP. Les Etats-Unis et Israël s’opposent fermement à un tel projet.”L’urgence est aujourd’hui que cesse la guerre à Gaza et que la population civile soit secourue”, a martelé le président français sur X.Dans ce contexte, “il faut enfin bâtir l’État de Palestine, assurer sa viabilité et permettre qu’en acceptant sa démilitarisation et en reconnaissant pleinement Israël, il participe à la sécurité de tous au Proche-Orient”, a-t-il ajouté.En franchissant le pas de la reconnaissance, la France entend “apporter une contribution décisive à la paix au Proche-Orient” et “mobilisera tous ceux de ses partenaires internationaux qui souhaitent y prendre part”, écrit également Emmanuel Macron dans une lettre adressée au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Depuis le château d’Angers, Bayrou cherche les chemins escarpés de la croissance

Sur la promenade des remparts du château d’Angers, François Bayrou a invité jeudi ses ministres à s’accorder et laisser de côté leurs différends pour s’attaquer à la montagne d’économies qui les attend, tout en valorisant les “potentiels” de croissance comme le tourisme.”Nous avons devant nous des enjeux si importants qu’il est illusoire de penser les relever si nous n’arrivons pas à conjuguer nos forces”, a affirmé le Premier ministre à l’occasion de son premier déplacement depuis la présentation la semaine dernière de son plan de rigueur budgétaire prévoyant près de 44 milliards d’économies.La tâche est titanesque et lui a valu des menaces de censure de toutes parts.”On ne veut pas travailler le lundi de Pâques! Taxez les riches!”, a lancé une femme sur son passage, peu après son arrivée dans le centre-ville d’Angers, ville tenue par l’ancien ministre Horizons Christophe Béchu, dont le parti est un des partenaires de sa coalition gouvernementale.La proposition du gouvernement de travailler deux jours fériés est celle qui a suscité le plus de critiques.Depuis la présentation de cette cure budgétaire, le ministre de l’Intérieur et patron des Républicains Bruno Retailleau prend chaque jour davantage ses distances avec la macronie, y compris avec le président Emmanuel Macron, sans vouloir pour le moment quitter gouvernement. Dans une allusion à son turbulent ministre qu’il voit à 20 heures, et aux divisions qu’il suscite, François Bayrou a dénoncé ceux qui oeuvrent dans leur “coin”, restent “dans leur tuyau d’orgue”, et “n’aiment pas travailler avec d’autres”. “A mes yeux c’est une faute”, a-t-il asséné.Face à cette nouvelle cacophonie de ses poids lourds, il a effectué un double rappel à l’ordre: les “différences de sensibilités” ne doivent pas devenir des “divergences” a-t-il dit à M. Retailleau, avant d’appeler sa ministre de la Culture Rachida Dati, auteure d’une violente charge contre les magistrats ayant ordonné qu’elle soit jugée, au “respect de l’institution judiciaire”, un “devoir d’Etat”.- Facture -Bon élève, alors que son parti dirigé par Edouard Philippe n’est pas toujours tendre avec le centriste, Christophe Béchu explique que les jardins “anachroniques” du château vont être transformés en promenade urbaine, parce que leur entretien coûte cher.Ils signent ensuite ensemble un contrat sur le tourisme d’affaires et l’événementiel avec les professionnels de la filière, ainsi que Régions de France et France Urbaine, dont M. Béchu est un des vice-présidents.Une association Etat-collectivités locales qui permet de “jouer en équipe”, salue le maire d’Angers, alors que les collectivités risquent d’être mises au régime sec l’an prochain.Avant de mettre son paraphe, François Bayrou lui prête un stylo. “C’est tout un symbole de partager le même crayon”, relève l’ancien ministre de l’Ecologie. “Tu me dis à qui on envoie la facture Christophe?” demande en souriant le ministre de l’Economie Eric Lombard, architecte du plan d’économies avec sa collègue du Budget Amélie de Montchalin.L’ancien responsable sarkozyste Franck Louvrier, désormais deuxième vice-président de la région Pays-de-la-Loire chargé de l’économie, fait valoir qu’un “touriste de loisirs dépense quatre fois moins qu’un touriste d’affaires”. Un secteur que veut doper le gouvernement, alors que M. Bayrou cherche à stimuler la production en parallèle de sa cure d’austérité annoncée.Sous les voutes d’une salle du château, avec les six ministres qui l’accompagnent mais sans la presse, le Premier ministre a aussi pu observer la célèbre tapisserie de l’Apocalypse. Un chef d’oeuvre du XIVe siècle, témoin d’une époque troublée par les épidémies et la guerre de Cent ans, mais livrée à un moment (1382) où le pouvoir royal a trouvé la voie de son redressement.  

Bayrou appelle les ministres à éviter “les divergences”, Retailleau veut rester

François Bayrou a appelé jeudi les membres du gouvernement à éviter “les divergences”, avant un entretien avec le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau qui a annoncé son intention de rester au gouvernement malgré les tensions créées avec le camp présidentiel par ses critiques du chef de l’Etat.Lors d’un déplacement à Angers, le chef du gouvernement a assuré que les sensibilités politiques différentes étaient “les bienvenues” au sein de son gouvernement, mais qu’elles ne devaient “pas prendre la forme de divergences”, en réponse à une question sur les récentes déclarations controversées de son ministre de l’Intérieur et patron de LR sur la fin de la macronie. “Mon travail à moi, c’est de coordonner, fédérer, rassembler, rapprocher et entraîner”, a ajouté François Bayrou, qui a précisé avoir déjà eu une rencontre jeudi matin avec Bruno Retailleau avant celle prévue à 20H00 à Matignon. En marge d’un déplacement dans un commissariat parisien, Bruno Retailleau avait affirmé auparavant ne pas voir “de raison de quitter” le gouvernement… “tant que les décisions (du gouvernement) sont conformes à l’intérêt national, conformes à mes convictions”.”Tant que je peux faire mon devoir, je le ferai à fond”, a-t-il répété, mais “ne comptez pas sur moi pour abdiquer mes convictions”.Le débat sur le supposé double jeu du patron des Républicains, à la fois ministre d’Emmanuel Macron et critique de son action pour s’en différencier en vue de l’élection présidentielle de 2027, avait repris de la vigueur après une virulente interview mardi à l’hebdomadaire ultraconservateur Valeurs Actuelles.Dans celle-ci, il critique “l’impuissance” du +en même temps+, postulat du chef de l’Etat qui revendique d’être à la fois de droite et de gauche, et prédit la fin du macronisme avec Emmanuel Macron parce qu’il “n’est ni un mouvement politique, ni une idéologie”.De quoi excéder les soutiens du Président et faire monter les tensions avec celui-ci.Les deux hommes devaient se rencontrer jeudi pour discuter notamment de l’Algérie, déjà un sujet de discorde après une autre interview récente du ministre dans laquelle il a fustigé la “diplomatie des bons sentiments” de Paris à l’égard d’Alger.Mais la rencontre a été annulée par l’Elysée qui n’a pas fourni d’explications.”Cette rencontre sera sans doute remise parce qu’on a, avec le président de la République, un certain nombre de sujets dont on doit parler. Et donc je serai amené à le rencontrer, peu importe la date ou l’heure”, a relativisé Bruno Retailleau.- Réunion avec Bayrou -En revanche, il verra le Premier ministre François Bayrou “sur les différents dossiers” le concernant, selon un proche d’Emmanuel Macron. Pour un recadrage ? “Je suis toujours prêt à discuter”, a assuré Bruno Retailleau.Même “s’il peut y avoir des moments de tensions parce qu’on n’a pas des accords sur tout”, le ministre a récusé que le conseil des ministres mercredi ait été marqué par une ambiance fraîche, comme l’ont relaté certains participants dans la presse.”Il s’est déroulé absolument normalement. Il ne faut pas grossir les choses (…) J’entends aussi qu’on me respecte. Il y a des ministres qui m’ont critiqué sur telle ou telle mesure depuis des mois. M’avez vous entendu leur faire le moindre reproche ?”, a-t-il plaidé.En attendant ce rendez-vous avec le Premier ministre, le Vendéen a tenu à montrer qu’il continuait son action et s’exprimait toujours de “façon brute” en présentant un plan anti-mortiers après les scènes de “guérilla urbaine” vues ces dernières semaines à Béziers, Limoges ou Charleville-Mézières.Fidèle à ses formules choc ou outrancières sur les jeunes commettant des actes de délinquance, déjà qualifiés de “barbares” après les dégradations commises à Paris lors de la finale de la Ligue des champions, il s’en est pris à “la France des salauds qui tirent sur nos policiers, sur nos gendarmes et sur nos sapeurs-pompiers”.Il a annoncé à la rentrée un projet de loi pour que “la pénalisation de la vente d’engins pyrotechniques à des non professionnels soit punie d’un an d’emprisonnement (au lieu de six mois), voire trois ans si le produit a été vendu à un mineur ou au moyen d’un service de communication électronique”.

Fraude à l’impôt sur les dividendes: Eric Lombard retire une disposition contestée de Bercy

Le ministre de l’Economie Eric Lombard a annoncé jeudi le retrait d’un texte d’application de Bercy contesté par des parlementaires, qui y voient une brèche dans un dispositif de lutte contre le contournement de l’impôt sur les dividendes.C’est l’épilogue de plusieurs semaines de passes d’armes entre Bercy et des sénateurs et députés qui accusaient le gouvernement d’avoir altéré ce dispositif voté dans le budget 2025 et visant à lutter contre la fraude aux dividendes, dite “CumCum”.Ce stratagème d’évasion fiscale consiste, pour des actionnaires étrangers d’entreprises françaises, à confier temporairement leurs actions à un tiers français – généralement une banque, moyennant rétribution – au moment du versement des dividendes. Cela leur permet d’échapper au prélèvement à la source de l’impôt dû en tant que non-résident.Le mécanisme voté dans le budget 2025 permettait de remédier à cette faille en imposant que la retenue à la source s’applique aux “bénéficiaires effectifs”. Mais le texte d’application publié par l’administration fiscale, qui dépend de Bercy, permettait des exceptions, notamment lorsque les banques ne connaissent pas les bénéficiaires des dividendes ou en exonérant les “marchés réglementés” d’appliquer cette disposition. Ce texte avait été pris sur la base d’un avis du Conseil d’Etat, assure Bercy.”J’ai décidé de retirer le texte en question, le paragraphe 4 pour être précis”, car cette disposition “a été considérée par le Sénat comme portant le risque de dénaturer le texte, ce qui n’était évidemment pas l’objet”, a déclaré Eric Lombard, affirmant agir dans “un esprit de compromis”.Il s’exprimait aux côtés du président de la commission des Finances du Sénat, Claude Raynal (PS), et du rapporteur général de cette commission, Jean-François Husson (LR) qu’il avait rencontrés plus tôt alors que la chambre haute était à l’origine de la mise en oeuvre de cette disposition législative, votée dans le cadre du budget 2025. Ces derniers ont salué la décision d’Eric Lombard. Jean-François Husson y a vu notamment un “signal fort” envoyé aux Français et à “celles et ceux qui pratiquaient une fraude organisée”. – 4,5 milliards d’euros -Cette marche arrière intervient après que le ministre de l’Economie, interrogé à plusieurs reprises sur le sujet ces dernières semaines, avait démenti toute faille dans la lutte contre la fraude et défendu la conformité du texte d’application par rapport à la loi. Le dossier avait aussi pris de l’ampleur à l’aune des débats budgétaires dans le cadre du futur projet de budget 2026 pour lequel le gouvernement recherche 43,5 milliards d’euros d’économies. Selon Jean-François Husson, cette “délinquance en col blanc” représenterait un manque à gagner d’environ 1,5 à 2 milliards d’euros sur 2025. Outre d’éventuelles économies, la pratique de la fraude “CumCum” est surtout dans le viseur de la justice. Le parquet national financier (PNF) a ouvert plusieurs enquêtes. Il a perquisitionné cinq établissements financiers à ce propos en mars 2023: BNP Paribas, Exane (gestionnaire de fonds, filiale de BNP Paribas), Société Générale, Natixis (filiale de BPCE, rassemblant les Banques populaires et les Caisses d’épargne) et HSBC.Des “procédures de redressement” visent “cinq établissements de la place pour un montant de 4,5 milliards d’euros” et sont en cours, ce qui signifie que l’argent n’a pas encore été récupéré, a rappelé Eric Lombard, sans les nommer. Le nouveau texte d’application de Bercy grevé des dispositions litigieuses sera republié jeudi, a-t-il précisé, en rappelant que la lutte contre la fraude fiscale a rapporté “plus de 10 milliards d’euros” en 2024.”Nous allons renforcer l’année prochaine les moyens qui seront donnés à cette maison pour lutter contre la fraude, notamment la fraude fiscale”, a-t-il poursuivi.Dans une réaction transmise à l’AFP, la Fédération bancaire française (FBF) a indiqué prendre acte de la décision de Bercy de retirer son texte d’application qui permettait pourtant de réduire des “incertitudes”. Supprimer cette disposition “ne crée pas des conditions favorables à la sauvegarde d’un marché de capitaux efficient et souverain” et constitue “un frein aux activités financières conduites sur la place de Paris, sources d’importantes recettes fiscales”, selon la FBF, qui redoute un “impact négatif sur les comptes publics”.

Narcotrafiquants transférés à la prison de Vendin-le-Vieil: une plainte contre Darmanin déposée à la CJR

L’avocat d’un détenu qui vient d’être transféré à la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), Me Philippe Ohayon, a annoncé jeudi avoir déposé plainte pour abus d’autorité contre le ministre de la Justice Gérald Darmanin devant la Cour de justice de la République (CJR).La plainte, dont l’AFP a eu connaissance, reproche au garde des Sceaux d’avoir ordonné ce transfert “en s’affranchissant de l’obligation d’établir des liens préexistants entre le détenu, depuis la détention, et des réseaux de criminalité ou de délinquance organisée”, obligation pourtant posée par le Conseil constitutionnel comme condition préalable à ces transfèrements.Ce faisant, “le garde des Sceaux ou son délégataire a éhontément piétiné les conditions légales fixées par le Conseil constitutionnel”, est-il estimé dans la plainte.La CJR est la seule instance habilitée à juger des ministres dans l’exercice de leurs fonctions. Le coup d’envoi des incarcérations dans le quartier de haute sécurité de Vendin-le-Vieil, destiné à accueillir les 100 narcotrafiquants les plus “dangereux” du pays, a été donné mardi, avec 17 premiers détenus qui y ont été transférés.Douze autres détenus y ont été incarcérés jeudi, a annoncé Gérald Darmanin sur X. Un autre quartier de haute sécurité doit entrer en fonction à la mi-octobre à la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), pour y accueillir aussi 100 personnes. L’objectif de ces quartiers est de placer ces détenus totalement à l’isolement, selon un régime de détention très strict inspiré de la lutte antimafia en Italie.Mi-juin, le Conseil constitutionnel a validé ce régime carcéral d’isolement, inclus dans la loi visant à lutter contre le narcotrafic, estimant que le législateur avait “défini avec suffisamment de précision les motifs d’affectation dans les quartiers de lutte contre la criminalité organisée”.Les dispositions de la loi “subordonnent la décision d’affectation dans ces quartiers à la condition qu’il soit établi que ces personnes détenues continuent à entretenir des liens avec les réseaux de la criminalité et de la délinquance organisées pendant la durée de leur détention ou qu’elles y aient établi de tels liens”, avait observé le Conseil.Or, selon le plaignant, condamné pour des infractions à la législation sur les stupéfiants et les armes et soupçonné d’association de malfaiteurs criminelle, le dossier pénitentiaire “ne fait qu’induire, à partir de procédures au demeurant anciennes, une capacité à établir des liens” avec la criminalité organisée.Le garde des Sceaux “a imposé à ses services de fonder les ordres de transfert non pas sur +des liens établis+, mais +des liens supposés+ lui donnant la possibilité de saisir et transférer des prisonniers bien plus facilement en se délestant de la charge de la preuve imposée par les juges constitutionnels”, est-il affirmé dans la plainte, où est dénoncée “une opération concertée de police administrative dûment médiatisée, suivant un agenda politique précis”.

“Nourrir, pas empoisonner”: les chefs se mobilisent contre la loi Duplomb

Au nom de la défense des terroirs et de la qualité de leurs produits, la mobilisation s’amplifie en cuisine pour le retrait de la loi Duplomb, au sein d’une profession qui rechigne souvent à exposer ses opinions politiques.Tout est parti début juillet d’une photo d’un pré d’herbes sauvages du Mont Mézenc (Haute-Loire), postée sur Instagram par le très discret chef trois étoiles Jacques Marcon… Accompagnée d’un texte cinglant, adressé au sénateur Laurent Duplomb, rapporteur de la loi éponyme. “Avec cette loi, vous vous êtes érigé en porte-parole de l’industrie agroalimentaire qui privilégie une agriculture intensive et néfaste pour les générations futures”, a écrit le chef.La loi Duplomb prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes – interdit en France mais autorisé en Europe. Plus de 1,8 million de Français ont déjà signé une pétition demandant son retrait.Le texte du chef Marcon a été largement partagé par des restaurateurs sur les réseaux sociaux.  – “Coup de massue” -Parmi ceux qui ont fait savoir leur opposition, Glenn Viel, 45 ans, chef trois étoiles et jury de “Top Chef”. “Je ne comprends pas (cette loi)”, affirme-t-il à l’AFP, dénonçant “les pesticides qui polluent notre terre” alors que “l’alimentation a une grande part (de responsabilité) dans les cancers”. “On a la capacité de mettre des milliards dans la défense de notre pays. Et c’est normal”, poursuit-il. “Est-ce qu’on ne pourrait pas trouver un milliard ou deux pour nos agriculteurs, pour les aider à faire cette transition (écologique)?”Pour Marie-Victorine Manoa, jeune cheffe trentenaire, autrice et chroniqueuse dans l’émission “Très très bon!”, cette loi a été un “coup de massue”. “Cuisiner des produits médicamentés et stériles n’excite personne”, grince celle qui appelle à la “rébellion générale”.Après la prise de parole du chef Marcon, une tribune, publiée jeudi dans Le Monde, a été lancée pour fédérer les mécontents de la profession, à l’initiative de l’entreprise Ecotable qui accompagne les restaurateurs vers plus d’éco-responsabilité. Elle réunit déjà près de 400 signatures, des étoilés aux cantines, en passant par des bistrots et des collectifs de restaurateurs-paysans.Intitulée “Nous faisons ce métier pour nourrir, pas pour empoisonner”, elle dit l’inquiétude des restaurateurs face à la qualité des produits servis et demande le retrait de la loi Duplomb.”Nous avons bien conscience des difficultés que rencontrent les producteurs français au quotidien”, nuance le texte, qui reconnaît des agriculteurs “tiraillés par la rentabilité de leur métier et les demandes citoyennes croissantes à sortir du productivisme”.- “Inaction” -Un sursaut encore timide mais rare, dans un milieu qui met en avant la qualité des produits et les circuits courts mais peu prompt à se mobiliser comme lors de la crise des agriculteurs, en 2024.Les chefs “sont des personnes qui ne prennent pas souvent la parole mais l’alimentation, c’est leur quotidien”, explique Fanny Giansetto, fondatrice d’Ecotable.”Nous les restaurateurs, on est plutôt des besogneux, on ferme notre gueule et on avance. Mais à un moment, il faut taper du poing sur la table”, estime Glenn Viel.Versant dans l’autocritique, Jacques Marcon se dit “aussi responsable de cette loi rétrograde” et prêt à devenir “un vrai militant de la cause agricole et de la cause environnementale”. Mais il enjoint aussi tout un milieu “à se remettre en question”, à “aider” les agriculteurs. Celui qui revendique son lien avec le monde paysan déplore certaines pratiques comme certains chefs qui font pression sur les prix ou l’abandon de races bovines comme la salers, au profit du japonais Wagyu par exemple, ou du boeuf australien. Mais, selon lui, la jeune génération a davantage “envie de changer le monde”.