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Présidentielle: Le Pen “annoncera sa décision” après son procès en appel, sans attendre la cassation

Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu’elle ne se présentera “évidemment pas” si sa peine est confirmée en appel et qu’elle “annoncera donc (sa) décision” dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d’été. Tel est en tout cas l’agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.Condamnée en première instance – dans l’affaire des assistants parlementaires européens – à une peine d’inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l’élection présidentielle admet qu’elle ne pourra “évidemment pas” se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.”Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l’arrêt de la cour d’appel”, ajoute-t-elle, évacuant l’hypothèse d’un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. “On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment”, explique-t-elle.Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, “j’annoncerai donc ma décision cet été”, précise celle qui s’était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.Un calendrier choisi aussi “pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller”, souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.

La cote de confiance de Macron remonte un peu mais reste très faible, selon un sondage

La cote de confiance du président Emmanuel Macron, qui avait atteint un plus bas niveau le mois dernier, est légèrement remontée pour atteindre 16%, niveau qui reste très faible, selon un sondage mensuel Elabe pour Les Echos publié jeudi.Quelque 16% des Français interrogés ont dit lui faire confiance pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays, une hausse de 2 points par rapport au précédent baromètre.La cote de confiance du président avait atteint le mois dernier son plus bas depuis son premier mandat en 2017, selon Elabe.Ce sondage intervient en pleine crise politique, enclenchée par la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024.Depuis les législatives qui ont suivi, trois Premiers ministres, Michel Barnier, François Bayrou et Sébastien Lecornu se sont succédé, avec pour tous le même défi, faire voter un budget sans se faire censurer.D’après Elabe, 22% des Français interrogés ont dit faire confiance à Sébastien Lecornu.Parmi les autres personnalités politiques, Jordan Bardella, président du RN, reste en tête avec une cote de popularité de 39%, devant Marine Le Pen qui atteint 37%.La cote du président des Républicains (LR) Bruno Retailleau, ancien ministre de l’Intérieur, a baissé de trois points (27%). A gauche, Olivier Faure, patron du PS et au centre des actuels débats budgétaires, a perdu un point pour s’établir à 15%.L’ex-président Nicolas Sarkozy, incarcéré fin octobre à la suite de sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, a lui gagné deux points de popularité, à 25%.L’enquête a été réalisée en ligne du 4 au 5 novembre auprès d’un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. La marge d’erreur est comprise entre 1,4 et 3,1 points.

Lecornu ne “sera pas le Premier ministre qui fera une passation avec Bardella”, dit-il aux sénateurs

“Je ne serai pas le Premier ministre qui fera une passation de pouvoir avec Jordan Bardella”, a assuré Sébastien Lecornu aux sénateurs, les avertissant qu’une censure vaudrait dissolution, ont indiqué jeudi à l’AFP plusieurs participants à une réunion à la chambre haute.Le Premier ministre s’est rendu mercredi soir à la conférence des présidents du Sénat, une réunion des présidents de groupes et de commissions censée définir l’ordre du jour parlementaire.Le chef du gouvernement y a longuement pris la parole, selon plusieurs participants, pour défendre sa vision et appeler le Sénat à la “responsabilité” en vue des débats budgétaires, selon l’un d’eux.”S’il y a censure sur le budget alors il y aura démission et donc dissolution”, a notamment prévenu Sébastien Lecornu, selon son entourage, confirmant des propos rapportés par plusieurs participants à cette réunion, l’un d’eux évoquant la “gravité” avec laquelle M. Lecornu s’est exprimé. “Je ne serai pas le Premier ministre qui fera une passation de pouvoir avec Jordan Bardella”, a-t-il également insisté, affirment plusieurs témoins, confirmant une information de Public Sénat.”Il n’y a pas de deal avec le Parti socialiste”, a-t-il également répété selon les mêmes sources. Avant d’assurer: “Je ne veux pas de 49.3, je ne veux pas d’ordonnances” pour faire adopter le budget, des hypothèses relayées autant que dénoncées ces dernières semaines par de nombreux responsables politiques. “Il a confirmé qu’il ne voulait pas non plus de la loi spéciale”, un scénario possible si le budget est rejeté, a insisté un président de groupe qui estime de son côté que le Premier ministre avait voulu “créer un courant de dialogue” avec le Sénat.Cette visite de courtoisie à l’invitation du président du Sénat Gérard Larcher intervient alors que des tensions règnent entre l’exécutif et la majorité sénatoriale, une alliance droite-centristes, qui se plaint depuis plusieurs semaines du manque de transparence du gouvernement, de son absence de “cap” sur le budget et des concessions faites au Parti socialiste.”Il a dit son attachement au bicamérisme”, rapporte un participant. “Comme il n’y a pas d’Insoumis et de RN autour de la table au Sénat, il a insisté sur le fait qu’on était tous des républicains et des démocrates et qu’on n’était pas là pour détruire”, explique-t-il. 

Criant au “délire fiscal”, la droite veut reprendre la main sur le débat budgétaire

Criant au “bal des fous” et au “délire fiscal” au lendemain d’une victoire socialiste sur une augmentation de la CSG sur le capital, plusieurs prétendants de droite à la présidentielle ont voulu jeudi reprendre la main sur le débat budgétaire et défendre une politique favorable aux entreprises. Mercredi soir, les socialistes ont obtenu avec le soutien de macronistes l’adoption d’un amendement – porté à l’identique par les socialistes, les insoumis et les communistes – qui augmente la contribution sociale généralisée sur les revenus du capital. La mesure doit rapporter 2,8 milliards d’euros supplémentaires afin de financer notamment la suspension de la réforme des retraites concédée par le gouvernement en échange de la non-censure immédiate du PS. Mais venant après déjà plusieurs hausses d’impôts adoptées en première lecture ces trois dernières semaines, c’en est trop pour la droite. “Un bal des fous”, a soufflé Xavier Bertrand, président LR de la région des Hauts-de-France sur BFMTV. Un “délire fiscal”, a tancé auprès de l’AFP Edouard Philippe, le président d’Horizons. “Un suicide français”, a déploré le ministre de la Justice Gérald Darmanin dans Les Échos. C’est “un hold-up fiscal en bande organisée, avec une chasse déclarée contre tous ceux qui créent, qui entreprennent et qui embauchent”, a abondé le président des Républicains, Bruno Retailleau, pour qui “on reconduit la vieille illusion socialiste selon laquelle l’impôt est rédempteur”, alors que “ce choc fiscal décourage le travail et appauvrit la France”. Souvent par le biais d’une alliance des voix de la gauche et du Rassemblement national, plusieurs augmentations d’impôts sur les grandes entreprises mais aussi sur les holdings ou la “fortune improductive” ont été adoptées dans le budget de l’Etat. En revanche les augmentations d’impôts sur les hauts revenus, en particulier la taxe Zucman, n’ont pas été retenus. La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a d’ailleurs estimé que l’ensemble des mesures votées par l’Assemblée restaient dans les clous de l’objectif du gouvernement, et plaçaient la France sur une trajectoire de déficit autour de 4,7% du PIB.- Politique de l’offre -Depuis mardi, les députés se penchent sur le projet de budget pour la Sécurité sociale, qui ouvre également la voie à de nouvelles augmentations de prélèvements, dont la CSG sur le capital fait partie. Mais à droite, on tonne que la solution est dans la politique de l’offre, qui consiste à aider les entreprises pour favoriser l’emploi et l’investissement. Plutôt que la politique de la demande pour encourager la consommation.Portée par François Hollande d’abord et instituée à grande échelle par Emmanuel Macron depuis 2017, elle est farouchement défendue par les ténors de la droite et du centre qui reprochent à la gauche et à l’extrême droite de mener le pays à “la catastrophe financière”, selon les termes du président du Sénat Gérard Larcher sur Cnews-Europe 1. Il a promis de supprimer toutes ces hausses lors du passage du texte devant le Sénat.”C’est la politique de l’offre qui fonctionne !”, s’époumonne Gérald Darmanin, pour qui le président du RN Jordan “Bardella est un communiste économique”.”Notre pays a besoin (…) d’un pacte de confiance entre l’État et les entreprises”, insiste Édouard Philippe, candidat déclaré à l’Élysée, qui profite de cette agitation autour de la fiscalité pour proposer la baisse de moitié des impôts de production, contre une baisse équivalente des aides aux entreprises. Un jeu à somme nulle pour l’Etat mais “positif” pour la croissance et les entreprises à qui “on enlève un frein à la compétitivité extrêmement important”, défend-il. Furieuse de la hausse de la CSG sur le capital, la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen a voulu cette fois se démarquer de la gauche, sans épargner les macronistes et LR.”Quand il s’agit de soumettre les grandes multinationales étrangères au respect des règles fiscales qui s’appliquent à nos PME (…), les députés macronistes et LR hurlent à la mort”, a-t-elle regretté. “Mais quand il s’agit de taper durement les petits épargnants, leurs PEL, PEA et leurs assurances-vie en augmentant de 2,8 milliards la CSG, les macronistes soutiennent et applaudissent et les LR se taisent”. 

À l’Assemblée, les socialistes obtiennent une victoire sur la CSG sur le capital

Les socialistes ont remporté une victoire mercredi soir dans les débats budgétaires avec l’adoption à l’Assemblée nationale de l’une de leurs propositions phares: une hausse de la CSG sur les revenus du capital, destinée à financer la suspension de la réforme des retraites.Un premier vote défavorable sur une mesure similaire plus tôt dans la soirée avait révélé des tensions à gauche, mais les socialistes ont finalement réussi à rassembler autour de la mesure.Le groupe du parti à la rose n’a pas censuré le gouvernement de Sébastien Lecornu pour tenter de décrocher des victoires budgétaires, et en premier lieu la suspension de la réforme des retraites. Mais reste la question du financement alors que le gouvernement cherche à réduire le déficit en dessous de 5% du PIB. Or après le rejet la semaine dernière des propositions de la gauche de taxer les hauts patrimoines, dont la taxe Zucman, les socialistes pressaient depuis plusieurs jours l’exécutif de soutenir leurs propositions de nouvelle recette dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Mercredi, c’est donc finalement un amendement de Jérôme Guedj (PS) qui a été adopté, avec le soutien d’une bonne partie du camp gouvernemental, pour faire progresser la Contribution sociale généralisée (CSG) sur les revenus du capital, en escomptant aller chercher en 2026 2,8 milliards d’euros supplémentaires.La mesure monte de 9,2% à 10,6% le taux d’une fraction de la CSG, qui porte notamment sur certains revenus de l’immobilier, d’épargne et de placements (produits de contrats d’assurance vie, dividendes, épargne salariale, plans épargne logement), ou des plus-values immobilières et mobilières (ventes d’actions…).Le PS, qui menace de censure en cas d’échec sur les nouvelles recettes fiscales, a reçu un avis favorable mais particulièrement réservé du gouvernement. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a appelé à voter pour, surtout pour que l’amendement puisse être rediscuté dans la suite de la navette parlementaire, sans approuver ses modalités.”Ce qui a été voté n’est pas une hausse de la fiscalité alors que nous sommes en première lecture. Ce qui a été voté, c’est la possibilité d’en débattre jusqu’à la fin du processus budgétaire”, a-t-elle insisté. La mesure a été adoptée par 168 voix contre 140. Les voix de nombreux députés macronistes (de Renaissance et du MoDem) se sont jointes à celles de la gauche. Les députés de la droite (LR et Horizons) ont voté contre, tout comme le Rassemblement national. “Vous ne venez pas de décider de taxer le haut patrimoine, vous avez taxé l’assurance-vie, vous avez taxé les PEL”, a regretté le patron des députés LR Laurent Wauquiez. Le député RN Jean-Philippe Tanguy a décrit la mesure comme “le financement des magouilles entre le Parti socialiste et le gouvernement”, estimant qu’elle ne protège pas “l’épargne des classes populaires et moyennes”.- “Magouille de non-censure” -Jerôme Guedj a balayé l’argument, son camp soutenant que la mesure concerne essentiellement les dividendes des actionnaires, et qu’avec un PEL dont la moyenne en France est de 25.000 euros, cette hausse représenterait seulement 50 centimes d’euros par mois. La soirée avait pourtant mal commencé pour les socialistes, avec le rejet d’un amendement similaire. Un épisode illustrant les divisions à gauche entre le PS, LFI et les écologistes. Les Insoumis avaient en effet voté contre ce premier amendement, dénonçant une “magouille de non-censure”, selon la présidente du groupe Mathilde Panot. Une partie des écologistes s’étaient abstenus.Mme Panot avait alors appelé à voter les amendements suivants pour des taux plus importants, ou sans limite dans le temps.”C’est une politique de la terre brûlée, ils ne veulent pas de recettes, ils ne veulent pas de budget pour la France”, avait dénoncé après le premier vote Sandrine Runel (PS), le premier secrétaire Olivier Faure reprochant aux Insoumis de pratiquer le “tout ou rien, et surtout rien”.

La gauche française cherche à surfer sur la victoire de Mamdani à New York

Des Insoumis à Marine Tondelier, en passant par François Ruffin ou Clémentine Autain, plusieurs potentiels candidats de gauche à la présidentielle tentaient mercredi de surfer sur le succès de Zohran Mamdani à la mairie de New York pour valider leur stratégie de “radicalité” dans leurs propositions.”Cette victoire porte en elle une leçon: seule la gauche de rupture peut battre l’extrême droite”, a rapidement réagi sur X la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot dans une analogie manifeste avec la situation française et la perspective d’un deuxième tour face au RN en 2027.La France insoumise se reconnaît dans cette nouvelle figure de la gauche du Parti démocrate qui s’est opposée aux leaders de son mouvement et a émergé notamment grâce à un programme à destination des classes populaires et des jeunes, ainsi qu’un discours résolument pro-palestinien. “Face à l’establishment médiatique, économique et politique qui a dépensé des dizaines de millions de dollars pour lui barrer la route”, Zohran Mamdani a réussi “à renverser la table avec des propositions radicalement concrètes (gel des loyers, bus gratuits, crèches publiques…) et sans jamais détourner le regard sur le racisme et Gaza”, s’est réjouie l’eurodéputée insoumise Manon Aubry sur le même réseau social.Plusieurs ex-Insoumis candidats possibles à une éventuelle primaire de gauche à la présidentielle ont pour leur part mis en avant son succès en juin lors d’une primaire qui lui avait permis de “renverser l’establishment démocrate”.”Comment a-t-il renversé la table ? Par une primaire. Par la question sociale comme obsession. Par une campagne de terrain. Par un candidat qui se fait reporter”, s’est ainsi félicité François Ruffin qui siège au groupe écologiste et revendique les mêmes méthodes de campagne.”Un candidat élu par une primaire innovante” avec “un profil franchement de gauche”, a renchéri Clémentine Autain, également intéressée par la présidentielle.Au contraire, LFI estime que sa volonté de ne pas participer à une primaire pour 2027 est également renforcée dans la mesure où la primaire démocrate n’a pas empêché Andrew Cuomo, battu par Zohran Mamdani, de se présenter ensuite en candidat indépendant.- Paris comme New York -Une autre candidate à la présidentielle, la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier, s’est également réjouie du succès du candidat résolument anti-Trump, “né en Ouganda, musulman, écologiste et authentiquement de gauche””Dans la bascule fasciste en cours aux Etats-Unis, cette victoire est une source d’espoir incroyable et une inspiration pour la gauche qui ne renonce ni à ses valeurs, ni à gouverner pour changer la vie des gens maintenant”, a jugé celle qui se positionne à mi-distance des Insoumis et des socialistes.Du côté du PS, le N.1 Olivier Faure a dit se sentir “parfaitement en phase” avec le programme de M. Mamdani, notamment dans la défense des services publics qui sont “le patrimoine de ceux qui n’en ont pas”. “Il se revendique comme socialiste, mais à la sauce américaine. Ce n’est pas un insoumis”, a-t-il encore fait valoir mercredi devant l’Association des journalistes parlementaires (AJP).D’autres au PS ont tiré des leçons du succès de M. Mamdani, non pas pour la présidentielle mais pour les… municipales. “Inspirons-nous de cet élan pour ouvrir la voie d’une victoire de la gauche à Paris en 2026 face à aux droites extrêmes et réactionnaires qui tournent le dos aux urgences sociales et climatiques”, a ainsi réagi le candidat socialiste à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire.Seule voix discordante à gauche, le radical de gauche Guillaume Lacroix.”Inquiet mais pas surpris de voir en France la gauche +Chavez+ et la gauche +Kamala+ réconciliées, en extase et triomphantes ce matin d’avoir gagné New-York cette nuit, depuis leur canapé, grâce à leurs tweets décisifs”, a-t-il ironisé.

Le gouvernement accuse LFI de propager des “fake news” sur “l’interdiction” des découverts bancaires

La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a accusé mercredi La France Insoumise de propager des “fake news” en disant que la France va interdire les découverts bancaires dans le cadre d’une directive européenne qui doit entrer en vigueur en novembre 2026.”Nous ne sommes pas en train d’interdire les découverts”, a martelé Maud Bregeon, interviewée sur CNEWS/Europe 1.Les règles d’attribution des découverts bancaires vont être durcies, en application d’une directive européenne, avec pour conséquence possible des difficultés de liquidités pour certains clients.En réaction, La France Insoumise a lancé fin octobre une pétition, qui a recueilli plus de 54.000 signatures, contre “l’interdiction” des découverts bancaires.”Ne commençons pas à relayer les fake news de M. Bompard, de Mme Panot ou de M. Mélenchon”, a répondu Maud Bregeon mercredi.”Ce que fait La France insoumise là est d’une extrême gravité. La France Insoumise s’empare d’un sujet, l’instrumentalise à des fins politiques, fait des tracts, ment aux Français sur un sujet qui touche environ 45% de la population”, a-t-elle insisté.La directive européenne visant à encadrer strictement les découverts bancaires a été adoptée par le Parlement européen, une mesure qui a été ratifiée par une ordonnance signée par Emmanuel Macron en septembre.Jusqu’à présent, chaque banque fixe les conditions de durée, de montant et de taux d’intérêt qui permettent à un client d’avoir un solde débiteur, c’est-à-dire d’être temporairement “dans le rouge”. En contrepartie, le client doit payer à sa banque des intérêts, sources non négligeables de revenus pour un établissement bancaire.Or, à partir du 20 novembre 2026, les banques auront davantage d’impératifs. Elles auront l’obligation de faire une analyse de solvabilité du client – c’est-à-dire étudier sa capacité à rembourser en analysant ses revenus et ses charges – même pour les découverts inférieurs à 200 euros et de moins d’un mois.Si un client est surendetté ou a des revenus que la banque estime trop faibles, le découvert pourra lui être refusé, y compris s’il est d’un montant très limité.

“La démocratie gagne toujours”: dix ans après le 13-Novembre, François Hollande se souvient

Le 13 novembre 2015, François Hollande se trouve au Stade de France lorsque les premières explosions retentissent à l’extérieur, début d’une soirée d'”horreur” dont l’ex-président se souvient avec émotion, dans un entretien à l’AFP.De 2012 à 2017, son quinquennat “aura été marqué par la lutte contre le terrorisme islamiste”. Dix ans après les attentats de Saint-Denis et Paris, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés, M. Hollande l’assure: à la fin, “la démocratie gagne toujours”.Question: Les cérémonies de commémoration des attentats du 13-Novembre s’adressent-elles d’abord à notre pays ou aux survivants et proches des victimes tuées?Réponse: “Elles s’adressent d’abord aux survivants et aux proches des victimes. C’est le devoir que nous avons à leur égard. Ne rien oublier, savoir que les cicatrices ne sont pas refermées, qu’il y a des blessures qui ne s’effaceront jamais et que nous sommes en dette à l’égard de cette partie de notre communauté nationale qui a été touchée. Pourquoi en dette? Parce que c’est la France qui était visée, toute la France, et ce sont certaines personnes qui sont tombées. Ensuite, elles s’adressent à la France et plus qu’à la France, au monde entier, pour montrer que les démocraties sont plus fortes que les barbares ou que les totalitarismes de toutes sortes, les fanatismes.”Q: Le 13 novembre 2015, peu avant minuit, vous prenez la parole depuis l’Elysée. “C’est une horreur”, dites-vous. On vous sent très ému. R: “Oui, je le suis encore au moment où je vous parle, quand je revois ces images, parce que cette intervention à la télévision est inédite. Le président de la République ne s’exprime pas devant les Français à minuit. S’il le fait, c’est parce qu’il y a des actes d’une très grande gravité qui viennent, et qui sont même en train de se commettre. Donc, je le fais parce que je mesure ce que ça représente, des dizaines de morts, des centaines de blessés. Et les mots +c’est une horreur+ me viennent spontanément. Ce discours, je ne l’ai pas écrit. Je l’ai prononcé avec trois, quatre phrases que j’avais la volonté de donner aux Français, pour à la fois marquer ce que nous vivions, la sidération qu’ils ressentaient, et aussi l’action que je devais engager.”  Q: Dix ans après le 13-Novembre, vous y pensez encore souvent? R: “Oui, j’y pense chaque fois que je passe devant les lieux. Il se trouve que je n’habite pas si loin à Paris, et donc je passe devant les terrasses, devant le Bataclan, et je me rends aussi parfois au Stade de France. (…) Mais je n’ai pas besoin d’être forcément sur les lieux pour y songer, parce que tout mon quinquennat aura été marqué par la lutte contre le terrorisme islamiste. (…) La France, durant toutes ces années, elle a fait bloc et elle a été capable de surmonter. Et la meilleure preuve, j’évoquais le procès (des attentats du 13-Novembre, en 2021-2022 ndlr), c’est que lorsque je me suis adressé, sans qu’ils aient à répondre, aux accusés, aux terroristes, ceux qui étaient les complices ou même ceux qui ont agi, je leur ai dit: +Vous voyez, la différence, c’est que vous, vous avez attaqué, vous avez tué, vous avez assassiné des personnes innocentes. Nous, on vous juge, vous avez des avocats, vous avez le droit, vous avez un procès, eh bien c’est ça, nous avons gagné la partie. Vous êtes des individus qui ont commis l’irréparable, nous, nous sommes la démocratie, elle gagne, elle gagne toujours à la fin+.”Q: L’extension de la déchéance de nationalité que vous proposez après les attentats, le regrettez-vous?R: J’avais reçu toutes les formations politiques et parmi les demandes qui étaient faites par l’opposition de l’époque, il y avait la déchéance de nationalité, qui existe dans notre droit et qui pouvait être étendue aux doubles nationaux, même si en l’occurrence ceux qui avaient commis ces actes horribles à Paris étaient des Français qui n’avaient pas de double nationalité. Donc j’ai pris cette mesure parce qu’elle pouvait réunir (…) puis ensuite il y a eu cette interrogation: même si cette déchéance existe -et qu’elle est prononcée encore aujourd’hui, bien plus que je ne l’avais fait durant mon quinquennat- est-ce qu’elle était comprise pour ce qu’elle était? Est-ce qu’il n’y avait pas un risque que les personnes qui ont la double nationalité par naissance (…) aient le sentiment qu’ils n’étaient pas des Français comme les autres. (…) Et comme il y avait cette crainte, en tout cas ce débat, j’ai pensé que c’était mieux de retirer la mesure. Elle était faite pour unir, elle commençait à diviser.Q: Avez-vous avez finalement des regrets sur cette période? R: “Non, je n’ai pas de regrets sauf celui, toujours, qui reste à l’esprit, même si ce n’était pas ma responsabilité, de dire +Est-ce que nous aurions pu déjouer ici, là?+, chaque fois qu’il se produisait un attentat. (…) Mais je pouvais aussi dire, +on en a déjoué beaucoup, d’attentats+, dont personne n’a entendu, et heureusement, parler. (…) Est-ce que j’ai des regrets pour avoir mené la politique internationale qui était la mienne contre le terrorisme islamiste? Non, je pense que c’était, et c’est encore le devoir de la France. (…) Pas de regrets non plus dans les lois que nous avons pu faire voter, parce que ça, c’était mon interrogation. (…) Est-ce que, finalement, pour protéger les Français, on n’allait pas mettre en cause nos libertés, nos principes fondamentaux? Non, j’ai tenu bon pour que l’on trouve cet équilibre.”Q: Certains des auteurs des attentats étaient Français. N’est-ce pas aussi un échec de la République? R: “Oui, on peut dire que c’est un échec collectif. Comment n’a-t-on pas pu leur donner l’amour de leur propre pays, l’amour de leurs propres concitoyens? Comment on n’a pas pu les amener à réfléchir à ce que représente l’idée de la France plutôt que cette idée fanatique d’aller tuer ses semblables? Pourquoi? Et comment on les a laissés s’échapper, d’une certaine façon, de la République? Oui, cette question-là, on doit se la poser à bien des égards encore aujourd’hui.”

Retraites, économies: l’Assemblée démarre l’autre marathon budgétaire pour la Sécurité sociale

L’Assemblée nationale a entamé mardi l’examen du budget de la Sécurité sociale, qui contient la suspension de la réforme des retraites mais aussi plusieurs mesures explosives, et dont l’adoption la semaine prochaine est encore très incertaine.Franchises médicales, durée des arrêts de travail,… Les discussions sur le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) s’annoncent inflammables. La gauche dénonce “un musée des horreurs”, et le RN un “copier-coller mal fagoté” d’un projet initial de François Bayrou.Le gouvernement a prévu des économies massives pour réduire le déficit de la Sécu à 17,5 milliards en 2026, contre 23 cette année.”Sans maîtrise, le système finirait par se consumer de lui-même”, a déclaré la ministre de la Santé Stéphanie Rist.Mardi soir, les députés ont entamé les débats sur le fond en supprimant l’article liminaire, tableau obligatoire des prévisions de dépenses et recettes de la Sécu pour 2025 et 2026.Un premier vote par essence politique, mais serré. Le RN, les Insoumis, les ciottistes et les communistes ont voté sa suppression, les socialistes ont majoritairement voté pour le maintenir, et les écologistes se sont abstenus.Les députés ont aussi écarté dans un vote plus large l’objectif de dépenses de l’Assurance maladie (ONDAM) 2025, la quasi-intégralité des députés PS et écologistes ayant cette fois voté la suppression.Un net coup de frein en 2026 sur ces mêmes dépenses d’assurance maladie, qui n’augmenteraient que de 1,6%, est au coeur des débats, car il supposerait 7,1 milliards d’euros d’économies par rapport à l’évolution naturelle.La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a estimé que l’objectif réel de dépenses était plus élevé une fois certains transferts opérés, et assuré que le gouvernement allait débloquer “un milliard de plus à répartir entre l’hôpital, le médicosocial et France Santé”.- La CSG clé ? -Les débats sur les articles sont programmés jusqu’à dimanche soir, avant un vote sur l’ensemble du texte le 12, après deux journées de relâche en raison de l’Armistice du 11-Novembre.Selon plusieurs sources parlementaires et gouvernementale, la discussion sur la suspension de la réforme des retraites, condition de la non-censure du PS, pourrait toutefois être renvoyée au 12 novembre, avant le vote, pour permettre au maximum de députés d’être présents.Mais il faudrait pour cela les députés adoptent la partie “recettes”, dont l’examen a commencé mardi soir, et qu’ils avaient rejeté en commission. S’ils la repoussent à nouveau, l’ensemble du texte sera rejeté sans aborder la partie “dépenses” et donc la suspension de la réforme des retraites.Le budget sera quoi qu’il en soit remanié.”C’est sur le PLFSS que le sort du gouvernement se joue dans les jours qui viennent”, a résumé à l’AFP le socialiste Jérôme Guedj.Sébastien Lecornu a lui-même déclaré être prêt à certains compromis, notamment pour renoncer au gel des pensions de retraite, – casus belli pour de nombreux groupes -, et des minimas sociaux. Mais “on ne va pas mettre l’économie à terre”, a-t-il prévenu devant les députés Renaissance.Des incertitudes planent sur le financement de la suspension de la réforme des retraites (au moins 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard en 2027). Les propositions gouvernementales d’une surtaxe sur les complémentaires santé, ou d’une sous-indexation des retraites, ont été fustigées en commission.Pour remplir les caisses, le PS propose une hausse de la CSG sur les revenus du capital, mécanisme auquel Sébastien Lecornu semble ouvert, comme certains députés Renaissance ou MoDem.Le débat sur cette mesure devrait avoir lieu mercredi.Thibault Bazin (LR), rapporteur général du budget est contre, estimant qu’elle pèsera sur “les produits d’épargne de millions de Français”.”Le sujet n’est pas ce que le gouvernement accepte (…) c’est ce que vous votez entre vous”, a insisté plus largement Amélie de Montchalin, invoquant la promesse gouvernementale de renoncer à l’arme du 49.3.Les députés devront se hâter avec près de 2.500 amendements déposés (une partie sera irrecevable). Le 12 novembre, le texte sera transmis au Sénat en raison des délais constitutionnels.Si le vote a lieu, l’adoption du texte dépendra en grande partie des abstentions. A gauche d’abord, alors que le PS a pour l’instant exclu de voter.Au RN aussi éventuellement, Marine Le Pen n’ayant pas exclu la possibilité d’une abstention – tout comme celle d’un vote contre.

Le RN va lancer une commission d’enquête sur les comptes de la Sécu

Le Rassemblement national va lancer une commission d’enquête à l’Assemblée nationale pour “contrôler les flux financiers et la gestion interne de la Sécurité sociale”, a annoncé mardi la députée Joëlle Mélin, lors des débats budgétaires dans l’hémicycle.”Il faut contrôler les dépenses et les recettes, mais il faut aussi, et il est grand temps de le faire, contrôler les flux financiers et la gestion interne de la Sécurité sociale. Cela n’a jamais été fait”, a lancé depuis la tribune de l’hémicycle la députée des Bouches-du-Rhône, à l’occasion des débat sur le budget de la Sécu pour 2026. Elle a annoncé que le groupe présidé par Marine Le Pen ferait usage de son droit de tirage, permettant à chaque formation politique de lancer une fois par session ordinaire de l’Assemblée la commission d’enquête de son choix.”Nous ferons expliquer pourquoi la caisse famille a perdu 16 milliards d’euros en trois ans” et “pourquoi les rapports de certification font état de 30 milliards de cotisations non recouvrées au 31 décembre 2024”, a énuméré la députée. Elle a également appelé à ce que les travaux mettent en lumière “combien coûte l’immigration directement et indirectement à notre pays”, “les sommes réellement recouvrées auprès des pays étrangers dont nous soignons les ressortissants” et “pourquoi 150 milliards d’aides non contributives indispensables pour nos concitoyens les plus précaires, sont soumis à si peu de contrôles”.”Nous répondrons à toutes les questions qui seront posées dans ce cadre”, a répondu dans la soirée dans l’hémicycle la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.”Contrôler les flux financiers, la gestion interne de la Sécurité sociale, c’est effectivement une très bonne mission, c’est la mienne (…) c’est aussi la responsabilité du conseil d’administration des Urssaf (…) et c’est aussi le rôle de la Cour des comptes”, a toutefois rétorqué la ministre, arguant qu'”il n’y a pas de choses cachées”.