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Gestion du Covid-19: les investigations menées par la CJR sont closes, sans mise en examen

L’enquête portant sur la gestion de l’épidémie de Covid-19 par le gouvernement a été clôturée par la Cour de justice de la République (CJR), sans mise en examen, a indiqué lundi à l’AFP le procureur général Rémy Heitz, confirmant une information de Franceinfo.A l’issue de cette information judiciaire ouverte en juillet 2020 pour mise en danger de la vie d’autrui notamment, l’ex-Premier ministre Edouard Philippe, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, ainsi que son successeur Olivier Véran sont placés sous le statut plus favorable de témoin assisté.L’absence de mise en examen ouvre la voie à un probable non-lieu.”Un avis de fin d’information a été délivré le 28 novembre”, a précisé Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, qui exerce les fonctions du ministère public près la CJR. “Par ailleurs, aucune personne n’est à ce jour mise en examen”, a-t-il ajouté.Les investigations avaient été ouvertes pour mise en danger de la vie d’autrui et abstention volontaire de combattre un sinistre.Elles découlaient de plusieurs plaintes dénonçant, dès le début du confinement en mars 2020 en France, le manque d’équipements de protection pour les soignants et la population ou encore les errements sur la nécessité ou non de porter des masques.Contactés lundi matin, les avocats des anciens ministres n’ont pas répondu dans l’immédiat à l’AFP.Dans cette enquête aux enjeux historiques, seule Agnès Buzyn a, un temps, été mise en examen pour mise en danger de la vie d’autrui. Elle s’était pourvue en cassation et avait obtenu l’annulation de cette mise en examen.La CJR est la seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement – Premiers ministres, ministres et secrétaires d’Etat – pour les crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Cette Cour a connu une forte inflation des plaintes lors de l’épidémie du Covid-19.

Bayrou veut remettre Mayotte “debout” après le passage du cyclone Chido

François Bayrou, déterminé à reconstruire Mayotte en deux ans, est arrivé lundi sur l’archipel dévasté par le cyclone Chido à la tête d’une imposante délégation ministérielle, avec la promesse d’un plan d’aide baptisé “Mayotte debout”, qui précédera d’autres mesures de long terme.”Les Mahorais ont souvent le sentiment que ce qu’on leur apporte, ce sont des assurances, de belles paroles de solidarité dans les déclarations, mais ce qu’ils veulent, c’est du réel. (…) Après une journée de dialogue, nous annoncerons ce soir un plan qui s’appellera +Mayotte debout+”, qui permettra “d’apporter des réponses rapides”, a affirmé le Premier ministre, alors que les habitants attendent de pied ferme des réponses concrètes du gouvernement.”Et puis après, il y aura une deuxième phase d’ici quelques mois. C’est un plan à long terme. Parce qu’il ne s’agit pas seulement de reconstruire Mayotte comme elle était. Il s’agit de dessiner l’avenir de Mayotte, différent”, a ajouté M. Bayrou.Désireux de “faire mentir la fatalité”, le Premier ministre a répété son “objectif” de rebâtir Mayotte en deux ans.Accompagné de cinq ministres, dont les ministres d’Etat Elisabeth Borne (Education) et Manuel Valls (Outremer), François Bayrou doit s’exprimer depuis le conseil départemental mahorais en fin de journée. Le sort de Mayotte pourrait faire l’objet d’un projet de loi spéciale, qui serait présentée lors du Conseil des ministres vendredi.- “Prudence” sur le bilan -Mais pour la députée Liot de Mayotte Estelle Youssouffa, les efforts ne sont “pas à la hauteur des besoins”. “Il faut calibrer l’aide à hauteur de la population réelle”, y compris les sans-papiers, nombreux dans l’archipel, a-t-elle souligné sur RTL.M. Bayrou a jugé à cet égard “irresponsable” de prétendre “qu’il n’y a pas un problème d’immigration brûlant à Mayotte”. “Notre devoir à nous, c’est de poser la question et de tenter d’apporter des réponses”, par “des propositions de loi qui isoleront les sujets qui seront des sujets de blocage”, a-t-il dit. Revenir sur le droit du sol à Mayotte, déjà restreint dans l’archipel, “est une question qu’il faut se poser”, a-t-il précisé.Environ un tiers de la population de Mayotte – officiellement 320.000 habitants selon l’Insee, mais peut-être 100.000 à 200.000 de plus compte tenu de l’immigration irrégulière – réside dans des habitats précaires, entièrement détruits.Chido, cyclone le plus dévastateur à Mayotte depuis 90 ans, a causé le 14 décembre la mort de 39 personnes et fait plus de 5.600 blessés, selon un bilan publié dimanche par la préfecture.Concernant le bilan des victimes, M. Bayrou a appelé lundi à une “très grande prudence”, affirmant que les “rumeurs de milliers de morts” n’étaient “pas fondées” et que les décès se comptaient plutôt en “quelques dizaines ou quelques centaines”. Le préfet de Mayotte avait évoqué au lendemain de la catastrophe la possibilité qu’il y ait “plusieurs centaines” de morts. “Peut-être approcherons-nous le millier, voire quelques milliers”, avait-il ajouté.Les dommages sont en tous cas colossaux dans ce département le plus pauvre de France. Les secours y sont depuis à pied d’Å“uvre pour rétablir les services essentiels comme l’eau, l’électricité et les réseaux de communications.- “Moteur diesel” -Après l’acheminement dans son avion de 2,5 tonnes de matériel humanitaire, le Premier ministre a débuté la journée par plusieurs visites: usine de dessalement de Petite-Terre, collège de Kaweni 2 à Mamoudzou, hôpital de campagne installé après le cyclone.”Tout a été vandalisé”, a déploré un professeur de sport, qui réclame que le collège soit “gardé”.En montrant les collines dévastées où se trouvaient des bidonvilles, le maire de Mamoudzou Ambdilwahedou Soumaila a plaidé pour que l’on “arrête ça”. “On ne peut pas laisser les gens refaire les mêmes erreurs en espérant que demain il y aura des résultats différents”, a-t-il fait valoir auprès de M. Bayrou.Plusieurs rencontres sont prévues avec les acteurs économiques, les forces de sécurité et les élus locaux, ainsi qu’une cérémonie d’hommage au capitaine de gendarmerie Florian Monnier décédé en intervention après le passage du cyclone.Lors d’un déplacement les 19 et 20 décembre, où il avait été confronté à l’impatience, la colère et au désespoir de Mahorais qui ont souvent tout perdu, le président Emmanuel Macron avait annoncé de premières mesures d’urgence pour Mayotte qui, “pendant des mois”, “ne vivra pas en situation normale”.  M. Bayrou a, lui, connu une première et intense polémique en se rendant, deux jours après le passage du cyclone, à Pau pour présider le conseil municipal de la ville dont il est le maire depuis 2014.Le chef du gouvernement a été “un peu un moteur diesel” sur Mayotte, a raillé lundi le député Rassemblement national Laurent Jacobelli.Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a lui demandé “des actes” au Premier ministre, car “les habitants se sentent abandonnés et attendent des aides”.A l’issue de sa visite à Mayotte, M. Bayrou se rendra sur l’île de La Réunion, importante base logistique pour l’aide à l’archipel mahorais, où il poursuivra sa visite mardi matin avant de regagner la métropole.

2024, “annus horribilis” d’Emmanuel Macron, piégé par sa dissolution

Emmanuel Macron voulait que ce soit l’année du “réarmement” de la France, il termine 2024 comme désarmé par sa propre dissolution.”Annus horribilis”. Rarement l’expression aura si bien décrit un moment que les douze derniers mois du chef de l’Etat, englué dans la plus grave impasse politique des dernières décennies.Une année de tous les records institutionnels, mais des records peu enviables: un gouvernement démissionnaire pendant 51 jours, puis le bail à Matignon le plus éphémère de la Ve République pour Michel Barnier, renversé par l’Assemblée nationale lors d’une censure inédite depuis 1962.Et l’avènement juste avant Noël du gouvernement de son premier allié, le centriste François Bayrou – qui devient le quatrième Premier ministre en fonctions depuis le 1er janvier -, est loin de résoudre la crise.Face à ce marasme, Emmanuel Macron, tout puissant et protagoniste de tout depuis son arrivée à l’Elysée en 2017, en est réduit par instants à un rôle de figurant.”C’est une pièce dont le président n’est ni metteur en scène ni acteur”, soupirait un conseiller au moment où gauche et droite se rejoignaient pour renverser le gouvernement Barnier.Pourtant, cette pièce, il en est bien l’auteur.- Psyché présidentielle -Pour ses opposants comme pour l’essentiel de ses soutiens, la crise a été déclenchée par sa dissolution de l’Assemblée, cette annonce qui a fait l’effet d’une bombe le 9 juin, au soir d’élections européennes largement remportées par l’extrême droite.La regrette-t-il aujourd’hui? “Inéluctable” et “nécessaire”, “cette décision n’a pas été comprise”, “et c’est ma responsabilité”, a-t-il fini par lâcher devant les Français.On a connu mea culpa plus explicite.Edouard Philippe, qui a lui “toujours pensé que c’était une mauvaise décision”, suggère dans un sourire que venant d’Emmanuel Macron, peu porté sur le repentir, cela s’y apparente tout de même. “Je connais le président, dans la façon qu’il a eu de le dire (…) moi j’ai compris que le président faisait le premier pas pour l’admettre”, dit son ex-Premier ministre.Car depuis que le chef de l’Etat a chamboulé la vie institutionnelle du pays, ce sont les profondeurs de la psyché présidentielle que son propre camp cherche à sonder pour percer les ressorts de son choix. Dès le 10 juin, il doit répondre à ceux, nombreux, qui le jugent “fou” pour avoir provoqué un tel séisme.”Pour moi c’est un mystère, cet oxymore entre cette grande intelligence et cette erreur politique majeure qu’est la dissolution”, résume, presque désabusé, un ami de la première heure du président.- “Fiertés françaises” -2024, ce “millésime” vanté avec une pointe de grandiloquence par Emmanuel Macron, avait pourtant commencé sous d’autres auspices.Dans ses voeux de la Saint-Sylvestre, il promettait une “année de détermination, de choix, de régénération” et “d’espérance”.Et une année de “fiertés françaises”.Fierté pour les Jeux olympiques de Paris, ouverts par une cérémonie osée et spectaculaire sur la Seine qui a marqué les téléspectateurs du monde entier. Et fierté pour la réouverture de Notre-Dame, brûlée et reconstruite en cinq ans envers et contre tout.Des paris fous… et réussis, alors que beaucoup les pensaient intenables.Des parenthèses enchantées, aussi, mais qui se sont aussitôt refermées sans redonner des couleurs dans l’opinion à un chef de l’Etat dont la cote de popularité est au plus bas.Autre maître-mot de ce mois de janvier 2024: le “réarmement de la Nation”, que promet Emmanuel Macron dans ses voeux puis lors d’une grande conférence de presse, en prime time dans la salle des fêtes de l’Elysée.La formule est de Jonathan Guémas, la plume des discours présidentiels du premier quinquennat, de retour au palais comme conseiller stratégie et communication pour redonner de l’oxygène à un second mandat déjà essoufflé. Elle est déclinée ad nauseam: réarmement économique, industriel, européen, étatique, civique, académique, scientifique, technologique, agricole et même démographique!- Le plus jeune Premier ministre-Pour l’incarner, surprise du chef: Gabriel Attal, 34 ans, entre à Matignon.”Le plus jeune président de la République de l’Histoire nomme le plus jeune Premier ministre de l’Histoire”, clame l’impétrant.A grand renfort de communication, les stratèges macronistes esquissent le sens d’une nomination qui doit rimer avec “audace”, “mouvement”, “vitesse”.”Vous incarnez le retour aux sources de ce que nous sommes, le dépassement au service du pays, l’esprit de 2017″, lance Emmanuel Macron à ses nouveaux ministres. Comme en écho à “Révolution”, son livre-programme avant sa première élection, il leur demande d’être des “révolutionnaires”, pas “des gestionnaires”.Un discours offensif qui, en creux, dit crûment ce que le chef de l’Etat et sa garde rapprochée ont nié vingt mois durant: oui, le second quinquennat manquait jusqu’ici d’élan; oui, le président se sentait comme corseté avec une Première ministre, Elisabeth Borne, qui n’avait pas été son premier choix.- L’élan retombe -Mais la dynamique retombe. Polémique autour de la nouvelle ministre de l’Education, Amélie Oudéa-Castéra, qui s’enferre dans des explications controversées sur la scolarisation de ses enfants dans le privé. Puis une crise agricole inédite, qui oblige le jeune chef du gouvernement à essuyer les plâtres plus vite que prévu.La belle entente ne dure pas longtemps entre celui dont les tempes ont blanchi en sept ans de pouvoir et son “petit frère”, comme il appellera Gabriel Attal devant des enfants.Emmanuel Macron juge sévèrement sa gestion de la fronde paysanne, d’autant que lui-même vit une journée plus qu’agitée lors de l’inauguration du traditionnel salon de l’agriculture, accueilli par des syndicalistes remontés à bloc.Un “marcheur” historique assure qu’il “espérait vraiment qu’Attal prenne toute la lumière… et tous les coups”. Mais en fait, dès “le jour où il l’a nommé, Macron a vu la petite lumière qui brille dans les yeux d’Attal et il n’a pas dû le supporter”, ironise un vieux routier de la politique.Du coup, il fustige auprès de ses proches un Premier ministre obnubilé par la “com” et son image, et lui reproche de ne pas s’investir assez vite et assez fort dans la campagne des européennes qui démarre.- L’Europe “peut mourir” -Car ce scrutin, il est “existentiel”, martèle la macronie, qui a mis l’Europe au coeur de son ADN politique.Gabriel Attal avait été choisi en partie comme “arme” censée tenir tête à Jordan Bardella, président et candidat du Rassemblement national pour les européennes, mais les sondages sont en berne face à l’extrême droite.Le président tarde à choisir sa propre tête de liste, essuie refus sur refus, et finit par adouber, un peu par défaut, l’eurodéputée sortante Valérie Hayer, sans que la campagne décolle. Emmanuel Macron dégaine donc son “discours de la Sorbonne 2”, et dramatise les enjeux.L’Europe “peut mourir”, lance-t-il dans le vénérable amphithéâtre parisien.Au sein du Vieux Continent, sa voix porte: souvent moqués au début, ses concepts d’autonomie stratégique et de souveraineté européenne ont fait leur chemin dans l’esprit des Vingt-Sept.Mais le président français a aussi semé le trouble auprès de ses alliés de l’Otan, en n’excluant pas, en février, l’envoi de troupes sur le sol ukrainien à l’avenir. Un tabou absolu pour les Etats-Unis et l’Allemagne, qui désavouent ses propos, mais aussi pour l’opinion française et ses opposants hexagonaux, qui en font un argument électoral.Dans les urnes, le résultat est catastrophique. Le 9 juin, le RN de Jordan Bardella engrange plus que le double des voix de la coalition macroniste, talonnée par Raphaël Glucksmann et les socialistes. L’extrême droite frôle en tout les 40%.- “Cloportes” -La réponse d’Emmanuel Macron, dans une allocution-surprise, est donc immédiate: il dissout l’Assemblée et organise des élections législatives anticipées.Son “conseiller mémoire”, Bruno Roger-Petit, convoque le général de Gaulle, Raymond Aron et Pierre Mendès-France pour justifier une décision qui assomme tout le monde, à commencer par Gabriel Attal, qui n’est mis dans la confidence qu’à la dernière minute. La rupture est consommée entre le Premier ministre et celui qui l’a nommé.”On ne se trompe jamais quand on redonne la parole au peuple”, assure l’entourage présidentiel, qui mise sur les divisions de la gauche et l’impréparation des adversaires pour “saisir le système”, “prendre tout le monde de court” et “gagner”.A ce moment-là, Emmanuel Macron “croit franchement qu’il peut gagner”, rapporte un proche qui s’est un peu éloigné, sans jamais rompre. “Et il se dit que s’il rate son coup et qu’au fond c’est Bardella” qui devient Premier ministre, “ce n’est pas un drame”.Las, la gauche s’unit en 24 heures, le RN reçoit le renfort inattendu du président du parti Les Républicains Eric Ciotti, tandis que c’est le camp présidentiel qui semble le plus sonné.Les soutiens d’Emmanuel Macron lui en veulent. Et beaucoup de Français aussi, pour ce début d’été chamboulé alors que se profilaient tranquillement les vacances et les JO.Dans une vidéo devenue virale, un sympathisant s’emporte auprès de Gabriel Attal, devenu chef de campagne: “Vous, vous êtes bien, mais il faudra dire au président qu’il ferme sa gueule!”.Edouard Philippe, qui vise l’Elysée en 2027, finit de s’émanciper en enfonçant Emmanuel Macron, accusé d’avoir “tué la majorité présidentielle”.Et d’autres ténors de feu cette majorité s’en prennent sans ménagement aux conseillers du chef de l’Etat, soupçonnés d’avoir ourdi la dissolution sans concertation.”Les parquets des palais de la République sont pleins de cloportes”, tance le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. “Une clique sans expérience politique”, renchérit un ex-conseiller, qui regrette l’isolement présidentiel.- “Trêve olympique” -A des députés, Emmanuel Macron racontera que ses stratèges lui avaient dit: “t’inquiète pas, on est prêt”. “Moi j’appuie sur le bouton et je me retourne: en fait personne n’était prêt.”Les législatives se muent en chemin de croix pour le président, qui intervient à tout bout de champ alors que son camp lui demande de rester en retrait. Jusqu’à ce long podcast intimiste de 1h49 dans lequel il affirme que le vote pour le RN ou pour La France insoumise, les “deux extrêmes” renvoyés dos à dos, mènerait à “la guerre civile”. “Un chef d’Etat ne doit pas dire ça”, s’étrangle un vieil ami du président.La dissolution devait favoriser une “clarification”. C’est l’inverse qui se produit: si le parti de Marine Le Pen arrive largement en tête au premier tour, le “front républicain” anti-RN débouche au second sur une Assemblée sans majorité, coupée en trois blocs.La gauche, ressoudée au sein du Nouveau Front populaire arrivé en tête contre toute attente, réclame d’accéder à Matignon.Mais Emmanuel Macron temporise. La dissolution était urgente, la formation d’un gouvernement attendra!L’équipe Attal, démissionnaire, gère les affaires courantes pendant tout l’été, bien au-delà de la “trêve olympique” décrétée par le président.Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand, Thierry Beaudet, David Lisnard… les noms valsent pour le poste de Premier ministre et comme souvent, l’homme de l’Elysée peine à trancher.- “Parfum de cohabitation” -Il se résout finalement à nommer Michel Barnier, un opposant de droite, ex-commissaire et négociateur européen, pour que le gouvernement exhale ce “parfum de cohabitation” promis au vu de la défaite macroniste.Mais dès sa naissance, et à rebours du “front républicain”, la survie du nouvel exécutif dépend du bon vouloir du RN… qui le censurera trois mois plus tard, avec la gauche, laissant le pays sans budget pour 2025.Encore un raté pour Emmanuel Macron qui avait justifié la dissolution par la menace de censure à l’automne, en plein débat budgétaire, qui aurait été “dix fois pire”, “la crise totale”, comme il l’expliquait-il en petit comité.Finalement, il aura les deux crises pour le prix d’une.D’autant qu’entre les périodes électorales, la gestion d’affaires courantes et l’absence d’exécutif stable, c’est une année quasiment blanche en termes de réformes qui se termine, et un bilan qui voit ses principales réussites remises en cause: la réindustrialisation marque le pas, et les investissements étrangers sont mis sur pause.Emmanuel Macron rumine. Aux dires de ses proches, il accuse Michel Barnier, dont il n’a guère goûté l’indépendance, d’avoir écorné le sacro-saint dogme macroniste contre toute hausse d’impôts.Alors qu’il a fait mine de rester en retrait pendant l’automne, le président veut donc profiter de la censure pour reprendre la main à l’hiver, en nommant un fidèle en la personne de l’inamovible et discret ministre des Armées Sébastien Lecornu.Mais François Bayrou, persuadé d’être l’homme de la situation, menace de déclencher une crise dans la crise s’il n’est pas envoyé à Matignon. Emmanuel Macron cède, sur fond de montée, lente mais continue, des appels à sa démission.Cruelle, Marine Le Pen constate, dans Le Parisien: “Emmanuel Macron a même perdu son pouvoir de nomination du Premier ministre, qui s’est nommé lui-même. Il ne lui reste pas grand-chose”.

Bayrou arrivé à Mayotte, le gouvernement attendu au tournant

François Bayrou est arrivé lundi à Mayotte à la tête d’une imposante délégation ministérielle pour une intense journée de déplacement sur l’île dévastée par le cyclone Chido, où les réponses concrètes du gouvernement sont attendues de pied ferme par les habitants.L’avion du Premier ministre s’est posé lundi à 05H40 locales (03H40 à Paris) à l’aéroport de Mamoudzou. M. Bayrou est accompagné de cinq ministres dont deux des poids lourds de son gouvernement annoncé lundi: les ministres d’Etat Elisabeth Borne (Education) et Manuel Valls (Outremer).Valérie Létard (Logement), Yannick Neuder (Santé) et Thani Mohamed Soilihi (Francophonie et Partenariats internationaux), ex-sénateur de l’île, sont également du voyage dans l’avion primo-ministériel qui transporte 2.5 tonnes de matériel humanitaire, notamment des pastilles de purification d’eau, du matériel pour effectuer des soins et du matériel pour les patients sous dialyse, a indiqué Matignon.Poursuite de l’acheminement de l’aide, reconstruction, éducation et rentrée scolaire immanquablement perturbée: les nouvelles mesures du gouvernement sont attendues sur l’île, deux semaines après le passage de Chido, qui a causé la mort de 39 personnes et plus de 5.600 blessés, selon un bilan de la préfecture de Mayotte publié dimanche.Le cyclone le plus dévastateur qu’ait connu l’île depuis 90 ans a causé le 14 décembre des dommages colossaux dans le département le plus pauvre de France, où les secours sont depuis à pied d’Å“uvre pour rétablir les services essentiels comme l’eau, l’électricité et les réseaux de communications.”Le souci qui doit être le nôtre, et qui est un impératif, c’est de présenter des solutions concrètes le plus vite possible. La solidarité ne peut pas être seulement dans les mots, il faut qu’elle soit dans la réalité”, a expliqué mercredi à l’AFP le Premier ministre.La journée débute à 07H15 locales (05H15 heure de Paris) par la visite de l’usine de dessalement de Petite Terre, suivie de celle du collège de Kaweni 2 à Mamoudzou et de l’hôpital de campagne installé après le cyclone.Plusieurs rencontres sont prévues avec les acteurs économiques, du monde de l’éducation, les forces de sécurité et les élus locaux, ainsi qu’une cérémonie d’hommage au capitaine de gendarmerie Florian Monnier décédé en intervention après le passage du cyclone.A l’issue de cette journée, François Bayrou s’exprimera au conseil départemental avant de se rendre en soirée sur l’île de La Réunion, importante base logistique pour l’aide à Mayotte, située à 1.435 kilomètres, où il poursuivra sa visite mardi matin avant de regagner la métropole.- “Plan de reconstruction” -Le déplacement de M. Bayrou et de ses ministres suit celui d’Emmanuel Macron les 19 et 20 décembre lors duquel le président a annoncé de premières mesures d’urgence pour une île qui, “pendant des mois”, “ne vivra pas en situation normale”. M. Bayrou est donc chargé “d’assurer le suivi rigoureux de ces engagements”, a fait savoir l’Elysée dimanche.M. Macron a également été confronté pendant de longues heures à l’impatience, la colère et au désespoir de Mahorais qui ont souvent tout perdu. Il s’est attiré des critiques pour avoir notamment répondu: “N’opposez pas les gens! Si vous opposez les gens on est foutu, parce que vous êtes contents d’être en France. Parce que si c’était pas la France vous seriez 10.000 fois plus dans la merde!”.Son nouveau Premier ministre François Bayrou a, lui, connu une première et intense polémique en se rendant, deux jours après le cyclone, à Pau pour présider le conseil municipal de la ville dont il est le maire depuis 2014. L’annonce de la composition de son gouvernement lundi, journée décrétée de deuil national, a également été critiquée.Autant de points rappelés par le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure qui, dans une lettre ouverte, demande “des actes” au Premier ministre. “Les habitants se sentent abandonnés et attendent des aides”, écrit M. Faure, qui interroge également M. Bayrou sur “le travail de recensement des personnes décédées”.Sur place, des collectifs de citoyens mahorais exigent également “des réponses concrètes” et immédiates du Premier ministre. Dans une lettre ouverte, ils dénoncent “l’insuffisance criante des mesures” de soutien après le passage du cyclone.Et ils demandent “un plan de reconstruction rapide et structuré”, la création d’un “fonds solidaire exceptionnel” pour indemniser les sinistrés, y compris les non-assurés, et la “suppression des impôts fonciers pour l’année en cours”.Le sort de Mayotte doit faire l’objet d’un projet de loi spéciale, qui pourrait être présentée lors du Conseil des ministres prévu vendredi.

Isoler les narcotrafiquants en prison ? La proposition de Darmanin diversement accueillie

La proposition du nouveau ministre de la Justice Gérald Darmanin d’un isolement renforcé en détention des narcotrafiquants les plus dangereux, réitérée dimanche devant les professionnels du tribunal judiciaire de Paris, est diversement accueillie chez les magistrats et avocats.”La France est capable malgré les difficultés budgétaires d’isoler les quelques dizaines, la centaine de chefs de réseaux pour donner un signal extrêmement fort et montrer le volontarisme de l’Etat”, a assuré le garde des Sceaux à l’issue d’un déplacement au tribunal de Paris.Pour ce faire, a-t-il développé, il faudra “un renforcement de moyens, un isolement peut-être dans certains centres pénitentiaires particuliers, des brouillages” de téléphones portables dans certaines cellules. M. Darmanin avait annoncé samedi soir dans une interview au Parisien vouloir instaurer un isolement renforcé des “100 plus grands narcotrafiquants” qui poursuivent leurs activités criminelles depuis leur cellule, “inspiré du modèle appliqué aux plus grands terroristes” incarcérés.”Je n’ai pas forcément besoin d’un texte législatif pour cela”, l’isolement pénitentiaire étant une mesure administrative, a-t-il précisé dimanche lors d’un point presse, sans toutefois détailler l’organisation de ce régime de détention particulier alors que la surpopulation carcérale bat des records avec 80.130 détenus au 1er novembre. – “Vrai sujet” -“Avec quelques millions (d’euros) de plus, une bonne organisation, du volontarisme, des fonctionnaires très engagés (…) dans les prochains mois, nous aurons mis hors d’état de nuire des gens qui continuent de semer la mort dans les rues françaises”, a promis le ministre.”On a des détenus dangereux un peu partout. Il faut des établissements spécifiques pour ce type de détenus”, a réagi auprès de l’AFP Emmanuel Baudin, secrétaire général de FO Justice. Les narcotrafiquants gèrent “tellement d’argent”, disposent d'”un tel réseau qu’il faut absolument les isoler, c’est un vrai sujet”, ajoute M. Baudin. Les magistrats spécialisés dans la criminalité organisée réclament eux aussi “un régime pénitentiaire particulier pour les criminels qui, depuis leur cellule, continuent leurs activités criminelles”, rappelle l’un d’entre eux, prenant l’exemple du régime spécial instauré par l’Italie pour les mafieux. “Même si vous placez un brouilleur au pied de la cellule d’un criminel, il trouve le moyen de faire passer ses messages par un autre détenu et en quelques minutes il poursuit ses activités”, souligne-t-il.- “Torture blanche” -Vouloir un isolement renforcé, “c’est ignorer totalement ce qu’est l’isolement: une torture blanche, une mesure inefficace aux conséquences dramatiques sur la santé physique et psychique des individus”, estime au contraire Romain Boulet, président de l’association des avocats pénalistes.”Cette mesure administrative sera décidée sur la base du renseignement pénitentiaire, une étiquette qui va tomber sur quelqu’un soupçonné d’être un des plus gros narcotrafiquants sans respect de la présomption d’innocence, sans qu’on sache ce qui a présidé à une telle étiquette, et qui sera quasiment impossible à contester”, redoute-t-il.Pour l’avocat Bruno Rebstock, “alors que la situation carcérale n’a jamais été aussi dégradée (…) le nouveau ministre de la Justice n’ambitionne que de recréer sous une autre appellation les quartiers de haute sécurité”, abandonnés en 1982.”A force de s’accoutumer à ces régimes d’exception, on assimile le délinquant de droit commun à des terroristes, auquel on réserve à présent le même sort”, soupire le pénaliste Raphaël Chiche.Le nouveau locataire de la place Vendôme entend également “faire écrouer les personnes condamnées à des peines courtes, voire très courtes dans des lieux carcéraux de quelques dizaines de places maximum”. Ces nouveaux lieux de détention seraient construits rapidement, grâce notamment à un cahier des charges moins strict, a-t-il estimé dimanche.”Il nous faut des établissements spécifiques, des prisons légères” qui permettraient aux petits délinquants d’exécuter leurs peines “sans être mélangés aux voyous chevronnés”, abonde une magistrate.Mais ces nouvelles prisons devraient être adaptées au profil des détenus, insiste-t-elle. “Il faut penser les murs autour des détenus et non l’inverse. On nous demande de faire des miracles sur les questions d’exécution des peines, de réinsertion et de lutte contre la récidive dans un immobilier carcéral datant du 19e siècle”, regrette-t-elle.Un autre magistrat s’interroge: le garde des Sceaux va-t-il intégrer cette proposition à la loi sur l’aménagement des peines de prison ferme inférieures à six mois ou modifier cette loi ? “Il n’a pas été clair”.

Mayotte: grand nettoyage dans les rues de Mamoudzou, à quelques heures de la visite de Bayrou

Dans le centre de Mamoudzou, c’est l’effervescence: tractopelles et camions ont envahi dimanche les rues de la commune chef-lieu de Mayotte pour une grande opération de déblaiement, à la veille de la visite du Premier ministre et de cinq membres de son gouvernement. Près de 200 agents et une centaine d’entreprises sont à pied d’oeuvre depuis samedi pour ce qui est qualifié de “déblaiement géant d’envergure” par les équipes municipales, deux semaines après le passage dévastateur du cyclone Chido. Dès 07H00, plusieurs axes principaux du coeur de Mamoudzou, dont la très fréquentée rue du Commerce, ont été fermés à la circulation pour permettre le passage des équipes de nettoyage.”Il y a beaucoup de gens qui pensent que c’est parce que les ministres arrivent qu’on nettoie les rues”, glisse à l’AFP une commerçante de cette artère bloquée. “Depuis le 13 décembre, avec le passage du cyclone, les déchets traînent partout. Ça sent mauvais, et il n’y a pas eu de nettoyage. J’espère que c’est vraiment parce que c’est le week-end qu’ils en profitent”, souligne-t-elle. “Cette opération était planifiée depuis plus d’une semaine. Il fallait profiter de ce week-end pour agir efficacement, quand le trafic est réduit”, rétorque Yssad Mohamed Youssouf, directeur de la propreté urbaine et du développement durable de Mamoudzou. Que cette opération ait été mise en place pour l’arrivée du Premier ministre et des membres de son gouvernement, dont le nouveau titulaire du portefeuille des Outre-mer Manuel Valls, ou non, les habitants constatent les résultats et ne s’en plaignent pas.”L’important, c’est que ce soit fait”, lâche Arsène Said, 25 ans, en se promenant le long d’une rue fraîchement débarrassée de ses ordures. “Je les attends toujours à Kaweni”, agglomération de Mamoudzou, complète néanmoins l’éducateur.- Un prochain retour à la normale -Après le passage du cyclone Chido, les différents villages de la commune chef-lieu de Mayotte ont été submergés par des déchets de toutes sortes: végétaux, métalliques et ordures ménagères. Le ramassage des déchets avait été interrompu pendant plusieurs jours à cause des nombreux arbres, poteaux et autres encombrants qui s’étaient retrouvés le long des routes.Depuis quelques jours, les rues retrouvent peu à peu leur propreté. “Nous sommes à 40% à Kaweni, 50% à M’Tsapéré”, autre quartier de Mamoudzou, précise Yssad Mohamed Youssouf. “Dans les villages, on a beaucoup avancé, mais l’hypercentre, qui n’avait pas encore été traité, était resté à l’abandon. C’est une zone immense, avec de nombreux dégâts. L’objectif, c’était que d’ici ce soir, nous ayons traité 80% de Mamoudzou”. Même si l’initiative est saluée, les résidents, à l’instar de Mouhoudroiri Nasser, ne peuvent cacher leurs réserves. “On pourrait installer davantage de bennes à ordures pour récupérer ce qui reste. Parce que même si on en enlève, dès le deuxième jour de nouveaux déchets apparaissent”.Les opérations de ce week-end sont amenées à se répéter dans les prochains jours. “Actuellement, nous avons quatre sites où nous déposons ces déchets en attendant de pouvoir les transférer ailleurs”, indique le directeur de la propreté urbaine. Le quai de transfert de Hamaha, le plus proche de la commune, est pour le moment fermé, ayant subi de gros dégâts suite au passage de Chido. Il devrait rouvrir la semaine prochaine, selon les autorités.Le site de l’installation de stockage des déchets non dangereux (ISDND) est lui désormais ouvert. Le transfert des déchets vers le site situé à Dzoumogné, dans la commune de Bandraboua, au nord de Mayotte, devrait donc être enclenché dans les prochains jours.- Penser l’après -En attendant que le circuit de traitement des déchets reprenne un cours normal, des montagnes de tôles et d’ordures ménagères s’entassent sur le terre-plein de M’Tsapéré ou sur un terrain vague près du village de Tsoundzou.”C’est vraiment problématique”, reconnaît le directeur de la propreté urbaine. “Nous avons demandé l’accompagnement des services de l’État”. Selon la municipalité, la situation devrait revenir à la normale d’ici la semaine prochaine.Actuellement, une centaine d’entreprises privées dotées de moyens roulants sont mobilisées, notamment pour transporter les déchets verts jusqu’au centre de la ville pour les broyer.Pour Yssad Mohamed Youssouf, l’objectif final est bien de valoriser le plus de déchets possible. “Disposer de gros broyeurs, réutiliser les copeaux de bois… Tout cela représente des filières à développer pour maximiser la valorisation de ces matériaux”. 

Mayotte: Bayrou attendu tôt lundi matin, en quête de “solutions concrètes”

Le Premier ministre François Bayrou arrivera tôt lundi matin à Mayotte pour une visite tournée vers des “solutions concrètes” pour les habitants de l’île dévastée par le cyclone Chido, a-t-on appris samedi auprès de Matignon.Il sera accompagné des ministres d’État Élisabeth Borne (Éducation) et Manuel Valls (Outremer) et des ministres Valérie Létard (Logement), Yannick Neuder (Santé) et Thani Mohamed Soilihi (Francophonie et Partenariats internationaux).La journée débutera à 07H15 locales (05H15 heure de Paris) par la visite de l’usine de dessalement de Petite Terre, suivie de celle du collège de Kaweni 2 à Mamoudzou et de l’hôpital de campagne installé après le cyclone. Plusieurs rencontres sont prévues avec les acteurs économiques, les forces de sécurité et les élus locaux, ainsi qu’une cérémonie d’hommage au capitaine de gendarmerie Florian Monnier décédé en intervention après le passage du cyclone.A l’issue de cette journée, François Bayrou s’exprimera au conseil départemental avant de se rendre en soirée sur l’île de La Réunion, importante base logistique pour l’aide à Mayotte, située à 1.435 kilomètres, où il poursuivra sa visite mardi matin avant de regagner la métropole. M. Bayrou se rend à Mayotte “avec la volonté d’apporter des solutions concrètes aux populations sur place sur les questions d’éducation, de santé, d’habitat”. Et “avec son expérience d’élu local, qui sait apporter des réponses concrètes, et rapides surtout, pour répondre aux besoins et des Mahoraises et les Mahorais”, explique son entourage.Le déplacement, initialement programmé dimanche et lundi, a été décalé de 24 heures.Vendredi, dans une lettre ouverte, le patron du Parti socialiste Olivier Faure a réclamé “des actes” pour Mayotte au Premier ministre, à qui il reproche également de ne pas s’être rendu “immédiatement” sur place, d’avoir annoncé la composition de son gouvernement le jour du deuil national lundi dernier et d’avoir “semblé chercher à relativiser l’importance de la catastrophe”.Nommé Premier ministre le 13 décembre, veille du passage du cyclone, M. Bayrou avait suscité une vive polémique en se rendant le 16 décembre au Conseil municipal de Pau, ville dont il entend rester maire, après avoir participé en visio-conférence à une réunion de crise sur Mayotte.”Les débris continuent de s’entasser faisant craindre des risques sanitaires, l’eau et la nourriture demeurent rationnés, l’électricité est coupée pour la moitié de la population et dans le nord-ouest de l’île et dans les bidonvilles rasés, les habitants se sentent abandonnés et attendent des aides”, a écrit le premier secrétaire du PS, qui interroge également le chef du gouvernement sur “le travail de recensement des personnes décédées”.Le bilan humain reste toujours très incertain, avec 39 morts officiellement dénombrés et plus de 4.000 blessés.

Mayotte: déplacement décalé d’un jour pour Bayrou, en quête de “solutions concrètes”

Le Premier ministre François Bayrou arrivera lundi à Mayotte, et non dimanche comme initialement envisagé, pour une visite tournée vers des “solutions concrètes” pour les habitants de l’île dévastée par le cyclone Chido, a-t-on appris samedi auprès de Matignon.M. Bayrou s’envolera dimanche soir pour Mayotte où il passera la journée de lundi, avant de se rendre en soirée sur l’île de La Réunion, importante base logistique située à 1.435 kilomètres, où il poursuivra sa visite mardi. Il sera accompagné des ministres d’État Élisabeth Borne (Éducation) et Manuel Valls (Outremer) et des ministres Valérie Létard (Logement), Yannick Neuder (Santé) et Thani Mohamed Soilihi (Francophonie et Partenariats internationaux).Les détails de la visite de cette importante délégation ministérielle n’ont pas encore été précisés.M. Bayrou se rend à Mayotte “avec la volonté d’apporter des solutions concrètes aux populations sur place sur les questions d’éducation, de santé, d’habitat”. Et “avec son expérience d’élu local, qui sait apporter des réponses concrètes, et rapides surtout, pour répondre aux besoins et des Mahoraises et les Mahorais”, explique son entourage.Vendredi, dans une lettre ouverte, le patron du Parti socialiste Olivier Faure a réclamé “des actes” pour Mayotte au Premier ministre, à qui il reproche également de ne pas s’être rendu “immédiatement” sur place, d’avoir annoncé la composition de son gouvernement le jour du deuil national lundi dernier et d’avoir “semblé chercher à relativiser l’importance de la catastrophe”.Nommé Premier ministre le 13 décembre, veille du passage du cyclone, M. Bayrou avait suscité une vive polémique en se rendant le 16 décembre au Conseil municipal de Pau, ville dont il entend rester maire, après avoir participé en visio-conférence à une réunion de crise sur Mayotte.”Les débris continuent de s’entasser faisant craindre des risques sanitaires, l’eau et la nourriture demeurent rationnés, l’électricité est coupée pour la moitié de la population et dans le nord-ouest de l’île et dans les bidonvilles rasés, les habitants se sentent abandonnés et attendent des aides”, a écrit le premier secrétaire du PS, qui interroge également le chef du gouvernement sur “le travail de recensement des personnes décédées”.Le bilan humain reste toujours très incertain, avec 39 morts officiellement dénombrés et plus de 4.000 blessés.

Mayotte : le chef du PS demande des “actes” à François Bayrou

Le patron du Parti socialiste Olivier Faure a demandé vendredi des “actes” au Premier ministre François Bayrou lors de son déplacement à Mayotte, jugeant qu'”à trois reprises” il n’avait “pas adressé les bons signaux” aux Mahorais depuis le passage du cyclone Chido dans l’archipel.Dans une lettre ouverte, le premier secrétaire du PS reproche au nouveau Premier ministre de ne pas s’être rendu “immédiatement” dans l’archipel, d’avoir annoncé la composition de son gouvernement le jour du deuil national et d’avoir “semblé chercher à relativiser l’importance de la catastrophe”. “Nul ne doute que s’il s’agissait d’un département de l’hexagone, l’attention portée serait décuplée”, affirme Olivier Faure.”Sur toutes (les) questions qui appellent un retour de l’Etat dans ce département français, vous saurez compter sur des socialistes constructifs mais exigeants pour que vos paroles se transforment en actes”, pointe-t-il alors que François Bayrou est attendu dimanche à Mayotte.”Les débris continuent de s’entasser faisant craindre des risques sanitaires, l’eau et la nourriture demeurent rationnés, l’électricité est coupée pour la moitié de la population et dans le nord-ouest de l’île et dans les bidonvilles rasés, les habitants se sentent abandonnés et attendent des aides”, écrit le chef du PS.”Pouvez-vous nous indiquer où en est le travail de recensement des personnes décédées engagé par les équipes de la Préfecture et du ministre de l’Intérieur ?”, demande-t-il alors que le bilan humain reste toujours très incertain, avec 39 morts officiellement dénombrés.”Au-delà de la reconstruction, il faudra aussi et surtout investir dans cette île de l’océan indien qui a été ignorée depuis des décennies comme si son seul intérêt avait été au fond d’assurer une présence de la France dans cette vaste zone économique et maritime dans le grand jeu de la compétition mondiale”, insiste-t-il encore.

Les ministres français des Armées et des Affaires étrangères au Liban pour le Nouvel An

Les ministres français des Armées, Sébastien Lecornu, et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, se rendront de lundi à mercredi au Liban, pour rencontrer notamment les militaires français de la Finul à l’occasion du Nouvel An, a-t-on appris vendredi auprès du ministère des Armées.Lundi à Beyrouth, Sébastien Lecornu doit s’entretenir avec le général Joseph Aoun, chef d’état-major des Forces armées libanaises, qui doit piloter le déploiement des militaires dans le sud du pays à la suite du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.Le général Aoun est cité comme un candidat possible pour le poste de président de la République, vacant depuis plus de deux ans.Le 31 décembre, il s’entretiendra avec le général Edgar Lawandos, commandant du secteur sud du Litani et qui représente le Liban au sein du comité de surveillance du cessez-le-feu.Ce comité, qui rassemble le Liban, Israël, les Etats-Unis, la France et la force de l’ONU au Liban (Finul), est chargé de surveiller l’application du cessez-le-feu et toutes les potentielles violations. Celui-ci est entré en vigueur le 27 novembre, après deux mois de guerre ouverte entre Israël et le mouvement islamiste pro-iranien.Sébastien Lecornu et Jean-Noël Barrot se rendront ensuite dans le camp de la Finul à Deir Kifa pour passer le réveillon avec une partie des 700 militaires françaises déployés au sein de la Finul.