AFP Politics

Désarmer toutes les polices municipales? La proposition de LFI provoque un tollé

Faut-il désarmer les polices municipales? À moins d’un an des élections municipales de 2026, la proposition de la cheffe des députés de La France insoumise Mathilde Panot créé la polémique – et reste loin de refléter l’état d’esprit des possibles candidats insoumis sur le terrain.”Une police municipale de proximité n’a pas besoin d’être armée”, a déclaré Mathilde Panot dimanche sur BFMTV, rappelant que La France insoumise souhaitait que la police municipale soit réintégrée dans la police nationale “avec une police de proximité”.”Une police de proximité, ça a existé, ça fonctionnait extrêmement bien et nous regrettons qu’elle ait été démantelée”, a-t-elle insisté, rappelant qu’une présence de la police nationale armée restait la règle.”Traduction: avec cette gauche, vous n’aurez plus le droit à la sécurité. La gauche sans le peuple”, a rapidement réagi sur X le ministre de la Justice Gérald Darmanin (Renaissance).”LFI fait le choix de l’insécurité dans nos communes!”, a pour sa part accusé la présidente (LR) de la région ÃŽle-de-France Valérie Pécresse.À gauche, pas vraiment de soutien non plus pour cette proposition.”Je ne me mettrais pas derrière un maire insoumis qui annoncerait qu’il va supprimer la vidéoprotection ou qu’il va supprimer l’armement des policiers. Ça n’a aucun sens. Comment peut-on même l’imaginer?”, a critiqué de son côté le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.Car Mathilde Panot a également estimé que les caméras de surveillance “n’ont jamais prouvé leur utilité”.Interrogé lundi sur TF1, le coordinateur du mouvement Manuel Bompard n’a pas franchement répondu sur un possible désarmement des policiers municipaux dans les communes qui passeraient sous pavillon insoumis au printemps 2026, se concentrant sur sa “préférence pour de la présence humaine” par rapport à la vidéosurveillance.”C’est beaucoup plus efficace pour lutter contre les problèmes d’insécurité”, a-t-il insisté.Car le sujet du désarmement de la police municipale ne fait pas l’unanimité dans le mouvement de gauche radicale, où une dizaine de députés se préparent à être têtes de liste l’année prochaine.- “Chacun se positionnera” -“Il faut des gages de sérieux. Il y a une demande de bonne gestion de la ville de la part des habitants. Moi je ne pourrais pas désarmer ma municipale par exemple”, indiquait récemment l’un d’eux à l’AFP.”Ça ne sera pas un tabou la délinquance, loin de là. Je ne proposerais pas de désarmer la municipale”, ajoutait un autre.”La réalité locale impose de ne pas désarmer la police municipale de Roubaix, compte tenu de l’augmentation de ses missions et de ses responsabilités”, précise pour sa part à l’AFP David Guiraud, candidat dans la ville du Nord, en précisant que “les policiers municipaux font un usage de leur arme nettement inférieur à celui des policiers nationaux”.Cet hiver le député et cadre insoumis Louis Boyard, candidat à une municipale partielle à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), ne proposait pas de désarmer la police municipale en cas de victoire.Au même moment, les Insoumis publiaient leur “boîte à outils programmatique”, une longue série de propositions, pour les élections de 2026, sur lesquelles ils comptent pour améliorer leur implantation locale à un an de la présidentielle.Parmi ces idées, figurait la volonté de “refuser l’armement létal des policiers municipaux”. Ce qui pour les Insoumis inclut les armes à feu et les lanceurs de balles de défense (LBD).”On veut retirer des armes létales, ça ne veut pas dire empêcher les policiers municipaux de se défendre”, explique pour l’AFP le député et co-responsable du programme de LFI, Hadrien Clouet.”Mathilde Panot a repris une des propositions de la boîte à outils. Après chacun se positionnera, il faudra des délibérations locales”, nuance-t-il également.Les Insoumis ne sont pas le seul parti à être traversé par des hésitations sur cette question, alors que la gauche fait régulièrement face aux accusations de laxisme, venues de la droite et de l’extrême droite, sur la question de la sécurité.Les Écologistes, qui ont remporté plusieurs grandes villes lors des dernières élections de 2020, sont eux-mêmes partagés.À Grenoble, le maire et porte-parole du parti vert Éric Piolle refuse d’armer sa police municipale. À l’inverse à Bordeaux, le maire Pierre Hurmic a annoncé l’année dernière qu’un quart de ses 200 agents seraient dorénavant dotés d’armes à feu.

Nouveau conseil de défense sur “l’entrisme” des Frères musulmans

Emmanuel Macron a convoqué lundi un nouveau conseil de défense sur “l’entrisme” des Frères musulmans, après une première réunion fin mai jugée insatisfaisante par le chef de l’Etat, qui avait demandé au gouvernement “de nouvelles propositions”.Ce conseil de défense et de sécurité nationale se tiendra lundi en fin de matinée à l’Elysée, a indiqué l’entourage du président à l’AFP, confirmant une information du Figaro, sans autre précision.D’après le quotidien, y sont attendus le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, sa collègue de l’Education Elisabeth Borne, mais aussi celle des Sports Marie Barsacq.Le précédent conseil de défense consacré à “l’entrisme” des Frères musulmans avait tourné au recadrage, M. Macron s’étant agacé que le rapport qu’il avait commandé sur le sujet ait fuité dans la presse avant cette réunion.”Compte tenu de l’importance du sujet et de la gravité des faits établis, il a demandé au gouvernement de formuler de nouvelles propositions”, s’était alors contenté d’indiquer l’Elysée.Le rapport faisait état d’une “menace pour la cohésion nationale” avec le développement d’un islamisme “par le bas” de la part des Frères musulmans.Née en 1928 en Egypte, la confrérie des Frères musulmans porte le projet d’un islam politique conservateur. Le mouvement a été interdit dans plusieurs pays, comme l’Arabie saoudite, l’Egypte et plus récemment la Jordanie.En France, il existe “dans certains quartiers” des phénomènes d’entrisme “identifiés”, avait affirmé M. Macron dans la foulée du premier conseil de défense, tout en appelant à ne pas “penser qu’il y en a partout, parce que ça peut rendre complotiste ou paranoïaque”.C’est précisément ce que lui reproche à gauche La France insoumise, dont le coordinateur national Manuel Bompard a encore dénoncé lundi sur TF1 une volonté de “pointer du doigt les Français de confession musulmane”.En pratique, les pistes avancées par M. Retailleau pour “s’attaquer aux écosystèmes islamistes” ont principalement pris la forme d’une réorganisation administrative, avec la création d’un rôle de “chef de file” en matière de renseignement, ou encore d’un “parquet administratif” capable par exemple de prononcer des dissolutions.Des “mesurettes administratives” rejetées en bloc par la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui avait réclamé d’aller “chercher, dénoncer, débusquer, couper les financements, interdire les publications” de cette “idéologie totalitaire”.Les décisions actées par ce nouveau conseil de défense pourraient faire l’objet d’un communiqué, a fait savoir l’Elysée.

Pour Bompard (LFI), une présidentielle anticipée serait “raisonnable”

Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a appelé lundi à l’organisation d’une “présidentielle anticipée”, la “solution la plus raisonnable” selon lui face au blocage du pays.”J’appelle à un retour aux urnes le plus rapidement possible”, a déclaré le député de Marseille sur TF1, estimant que la politique du gouvernement “ne permet pas de régler les problèmes auxquels nous sommes confrontés”.Interrogé sur l’opportunité de dissoudre l’Assemblée nationale alors qu’Emmanuel Macron vient de récupérer ce pouvoir, il a estimé que “la solution la plus raisonnable, ce serait l’organisation d’une élection présidentielle anticipée”.Il a rappelé que LFI avait fin 2024 “déposé à plusieurs reprises ce qu’on a appelé une procédure de destitution du président de la République” et que cette dernière avait toujours été rejetée par l’Assemblée nationale, grâce aux voix du RN notamment, a-t-il fustigé.”Le président de la République est aujourd’hui responsable de la situation de blocage dans lequel est le pays”, a insisté Manuel Bompard, lui reprochant d’avoir “refusé de tenir compte des résultats des dernières élections législatives” en choisissant un Premier ministre issu de LR.

L’augmentation des indemnités des élus locaux débattue à l’Assemblée lundi

Les députés s’emparent lundi d’un texte entendant encourager l’engagement des élus locaux, avec dès l’entame des discussions un débat qui s’annonce nourri sur l’augmentation des indemnités des maires et adjoints au maire, que le gouvernement veut contenir pour des raisons budgétaires.Le texte, très attendu à l’approche des élections municipales, et alors que de nombreux maires jettent l’éponge en cours de route, propose une panoplie de mesures parfois techniques pour accompagner les vocations, avant, pendant et à l’issue du mandat: maintien de la rémunération pendant un congé maternité, extension de la prise en charge des frais juridiques pour les élus non chargés de fonctions exécutives, définition plus restrictive de la prise illégale d’intérêts…Selon une étude du centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) en partenariat avec l’Association des maires de France (AMF) publiée en juin, 2.189 maires ont démissionné de leurs fonctions entre juillet 2020 et mars 2025, soit environ 6% des maires, un “phénomène sans précédent” selon l’institut.Adoptée en première lecture au Sénat en mars 2024, la proposition de loi “créant un statut de l’élu local”, dont l’examen avait été retardé par la dissolution, va occuper les débats de la dernière semaine de la session parlementaire extraordinaire, théoriquement jusqu’à vendredi.- Modulation -Elle propose en premier lieu une augmentation de 10% du plafond de l’indemnité des maires, qui varie de 1.048,2 euros brut mensuel pour les villes de moins de 500 habitants à 5.960,3 euros pour celles de plus de 100.000.Mais le gouvernement a déposé vendredi un amendement qui propose de limiter la hausse aux villes de moins de 20.000 habitants, avec un pourcentage de revalorisation décroissant (de 8 à 4%).”Il convient de limiter l’aggravation des charges pesant sur les budgets locaux”, souligne dans l’exposé des motifs le gouvernement, qui rappelle également que la loi “Engagement et Proximité” de 2019 a déjà permis d’augmenter les indemnités de fonction des maires et adjoints des trois premières strates (jusqu’à moins de 3.500 habitants).La hausse ainsi reformatée représenterait une charge de 41,3 millions d’euros pour les collectivités, contre 65 maximum dans la version actuelle.Dans un état d’esprit similaire, un autre amendement prévoit de limiter la hausse prévue pour les adjoints, avec un coût estimé à 61,5 millions, au lieu de 112 maximum.Au cours des débats en commission, plusieurs députés s’étaient exprimés en faveur d’une augmentation dégressive, dont la députée MoDem Blandine Brocard, soulignant que les maires des villes de plus de 100.000 habitants verraient leurs indemnités augmenter de plus de 600 euros brut, “quand les agents, eux, devront attendre une revalorisation du point d’indice”.- Congé électif -Le texte entend par ailleurs faciliter la conciliation entre l’exercice du mandat et celui d’une activité professionnelle. Ainsi, il propose de doubler la durée du “congé électif” pour les candidats têtes de liste aux élections locales, le portant à 20 jours.Il crée un statut de “l’élu étudiant” – alors que ces derniers représentent 0,69% des élus, contre 4,5% de la population -, avec des dispositions concernant le remboursement des frais engagés ou l’aménagement de la scolarité.La réinsertion professionnelle post-mandat fait aussi l’objet de nombreuses mesures, comme la création d’une “certification professionnelle” adaptée au parcours des élus locaux.Les plaintes de la maire écologiste de Poitiers Léonore Moncond’huy, qui avait dénoncé une perte de revenus lors d’un congé de maternité à venir, avaient influé sur les débats au Sénat. Les sénateurs, soutenus par le gouvernement, avaient approuvé le maintien du revenu des maires enceintes.Un article prévoit aussi une obligation de déclaration des dons de plus de 150 euros.

L’année blanche, “une très mauvaise solution” pour Coquerel (LFI)

L’année blanche, consistant en un gel des dépenses publiques à leur niveau de cette année pour réduire le déficit budgétaire en 2026, serait une “très mauvaise solution”, a affirmé dimanche le président de la commission des Finances, Éric Coquerel (LFI), sur LCI.Citant une étude de l’Institut des politiques publiques, M. Coquerel a souligné qu’une telle mesure rapporterait “un peu moins de six milliards”, avec des “effets récessifs (…) surtout pour les plus défavorisés”.”Pour la consommation, ça va être très mauvais (…) Je pense que c’est une très mauvaise solution”, a dit le député de Seine-Saint-Denis, qui prône pour sa part un “gros nettoyage” dans les niches fiscales, et d’augmenter les impôts des plus riches et des grandes entreprises (taxe “Zucman” sur le patrimoine, “taxe Zucman” sur les multinationales, ISF climatique…).Le gouvernement veut faire un effort total de 40 milliards d’euros pour le budget 2026, réparti entre l’État, la Sécurité sociale et les collectivités locales, afin de respecter l’objectif de diminution du déficit public.Une “année blanche”, qui consisterait à geler retraites, prestations sociales et barème de l’impôt sur le revenu, engendrerait un gain budgétaire de 5,7 milliards d’euros, a estimé fin juin l’Institut des politiques publiques (IPP) à propos de cette piste d’économies régulièrement évoquée.Invité d’Europe 1, le vice-président délégué de LR, François-Xavier Bellamy a lui aussi estimé dimanche que ce serait “l’inverse de la bonne stratégie”, invitant à “s’attaquer de très près à la dépense sociale dans notre pays, qui est devenu (…) un problème majeur”, citant le RSA et les allocations chômage.Même son de cloche du côté du vice-président du RN, Sébastien Chenu, qui a fustigé dans le JDD “une logique de coups de rabot, d’ajustements à la marge”, quand il faudrait “changer de logique” et “ouvrir enfin les vrais dossiers: agences d’État, immigration, contribution à l’UE”.

Une performance burlesque ouvre un Festival d’Avignon ancré dans l’actualité

Cultures arabes célébrées, programmation résonnant avec l’actualité dont le procès des viols de Mazan, soutien à Boualem Sansal et au peuple palestinien: Le Festival d’Avignon a ouvert samedi sa 79e édition avec une pièce burlesque qui a clivé le public.Dans la majestueuse Cour d’honneur du Palais des papes, la chorégraphe capverdienne Marlene Monteiro Freitas a lancé en soirée le coup d’envoi de ce grand rendez-vous international par le spectacle “Nôt”, une performance pour huit danseurs et musiciens. Farce rappelant l’univers carnavalesque du Cap-Vert cher à cette chorégraphe ? Délire onirique trouvant son inspiration dans les “Mille et une nuits”, comme elle l’avait annoncé ? Cette performance déjantée a fait défiler des artistes affublés de masques aux grands yeux, en robes et chaussettes noires, avec tablier blanc, mimant tour à tour des poupées automates ou des bouffons miniatures.Le tout dans un univers mêlant “Les noces” de Stravinsky, Nick Cave, percussions, coups de sifflets, bruitages et fumigènes. Entre sorties prématurées, huées ou au contraire applaudissements, le spectacle a divisé le public de la Cour d’honneur. Cette édition est par ailleurs marquée par un message de “solidarité avec le peuple palestinien”, dans une tribune signée par 26 artistes invités et le directeur du festival, Tiago Rodrigues, et publiée par le média culturel français Télérama.”Nous, femmes et hommes du spectacle réunis à Avignon (…) demandons la cessation du massacre de masse en cours ayant déjà tué un nombre effroyable d’enfants. Nous dénonçons la politique destructrice de l’Etat d’Israël”, écrivent-ils notamment.Un texte soutenu par de nombreux directeurs de scènes, comme Emmanuel Demarcy-Mota (Théâtre de la Ville à Paris), Caroline Guiela Nguyen (Théâtre national de Strasbourg) ou Julien Gosselin (Théâtre de l’Odéon à Paris).Après l’anglais en 2023 et l’espagnol en 2024, la langue et les cultures arabes sont à l’honneur cette année. Dans ce cadre, une quinzaine d’artistes, essentiellement chorégraphes et musiciens, viennent enrichir une édition de 42 spectacles qui fait la part belle à la danse. Le directeur a invité les spectateurs à “profiter du beau, de la joie, de la poésie ensemble” et à “ouvrir nos yeux face aux troubles (…), aux injustices et aux inégalités du monde”. Parmi les moments forts, est prévue le 18 juillet une nuit de lecture d’extraits du procès des viols de Mazan commis sur Gisèle Pelicot, droguée pendant des années par son époux qui la livrait à des inconnus. Cette création de Milo Rau devrait avoir un écho particulier, alors que ce procès au retentissement international s’est tenu à Avignon entre septembre et décembre 2024. Une lecture de textes de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis plus de sept mois en Algérie et condamné à cinq ans de prison pour “atteinte à l’unité nationale”, aura elle lieu le 9 juillet. L’auteur de 80 ans est “emprisonné pour ses idées”, ce qui est “inacceptable”, a commenté Tiago Rodrigues sur France Culture.- “Cultures en lutte” -Fondé en 1947 par Jean Vilar, le plus célèbre festival de théâtre au monde, avec celui d’Edimbourg, transforme chaque année en juillet la Cité des papes en ville-théâtre. A côté du “In”, démarre, en même temps cette année, le “Off”, plus grand marché du spectacle vivant en France, avec quelque 1.700 spectacles. Mais le théâtre est célébré alors qu’il traverse un moment difficile en France, la culture étant touchée par de multiples coupes budgétaires. La CGT spectacle, premier syndicat du secteur qui réclame depuis fin juin la “démission” de la ministre de la Culture Rachida Dati, a appelé “à refuser de jouer si la ministre ou un autre membre du gouvernement Bayrou s’affichait”.”Puisqu’elle nous prive de culture, privons-là de tout!”, a lancé Maxime Séchaud, secrétaire général adjoint CGT spectacle, lors d’un rassemblement qui a réuni brièvement plusieurs dizaines de personnes devant la mairie, en fin d’après-midi, derrière une banderole “cultures en lutte”.La ministre n’a pas annoncé sa venue en Avignon.Tiago Rodrigues a aussi appelé à “défendre le service public de la culture”, “trésor” de la France.

Macron retrouve l’arme de la dissolution, mais il ne semble pas prêt à la dégaîner

Emmanuel Macron retrouve la semaine prochaine le pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale. Mais après l’échec de la précédente dissolution, qui a plombé sa fin de règne, il assure vouloir éviter d’y recourir sauf en cas de blocage du pays.”S’il devait dissoudre à nouveau, ce serait d’abord perçu comme un énorme aveu d’échec total de ce second mandat”, dit à l’AFP le politologue Bruno Cautrès.Le 9 juin 2024, au soir d’élections européennes largement remportées par l’extrême droite, le chef de l’Etat annonçait la convocation de législatives anticipées, à la surprise générale. Un mois plus tard, le résultat du scrutin était sans appel: un Parlement éclaté, sans aucune majorité, qui inaugurait l’une des plus graves crises politiques de la Ve République et condamnait le pays à un mélange d’instabilité et d’immobilisme.L’article 12 de la Constitution prévoit qu’il “ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l’année qui suit” des élections anticipées. Le président de la République, qui exhorte en vain depuis douze mois les députés à “travailler ensemble”, n’a donc pu brandir cette menace pour les y inciter.Mais lorsque l’intention de dissoudre à nouveau à l’automne prochain lui a été prêtée fin avril, Emmanuel Macron a démenti formellement avoir même “envisagé une telle chose”.”Mon souhait, c’est qu’il n’y ait pas d’autre dissolution”, a-t-il nuancé début juin. “Mais mon habitude n’est pas de me priver d’un pouvoir constitutionnel”, a-t-il prévenu, n’excluant pas de dissoudre “si des formations politiques décidaient (…) de bloquer le pays”.”Les Français veulent que tout le monde travaille ensemble et qu’on ait des résultats concrets pour que la vie des gens s’améliore”, a-t-il encore botté en touche vendredi. – “Roulette russe” -Le souvenir de l’an dernier est cuisant.A l’époque, le président misait sur les divisions de la gauche et l’impréparation des adversaires pour “prendre tout le monde de court” et “gagner”, comme l’avait expliqué son entourage.Plusieurs de ses interlocuteurs ont aussi rapporté qu’il était prêt à prendre le risque d’une victoire du Rassemblement national et d’une cohabitation avec Jordan Bardella à Matignon, vue comme un possible antidote à l’accession de Marine Le Pen à l’Elysée en 2027. Or aucun de ces scénarios ne s’est réalisé, et la “clarification” prédite par M. Macron a laissé la place à une Assemblée coupée en trois blocs, plus ou moins friables, et un pays quasi-ingouvernable.Dissoudre à nouveau pourrait donc permettre de sortir de l’impasse, d’autant que le gouvernement de François Bayrou est menacé d’une censure à l’automne sur le budget comme celle qui a fait tomber Michel Barnier un an plus tôt.”Le problème, c’est que si on fait une dissolution et qu’on en arrive à la même situation de non-majorité, là, ça va devenir très, très compliqué”, soupire une ministre.Or rien n’indique, dans les sondages, que l’issue du scrutin serait sensiblement différente. “Si ça redonnait les mêmes résultats”, “je ne vois pas comment le chef de l’Etat échapperait à la très forte pression pour qu’il démissionne”, explique Bruno Cautrès.”Il a goûté une fois à la roulette russe. Il a compris”, estime le politologue.Un opposant de gauche résume ainsi l’équation présidentielle: “Rater une dissolution, c’est déjà beaucoup. En rater deux… faut partir monsieur”. Emmanuel Macron a d’ailleurs esquissé, par petites touches, un mea culpa, reconnaissant que sa décision n’avait pas été “comprise” par les Français et n’avait pas “permis de clarifier les choses”.Parmi ses alliés, même ceux qui déplorent l’immobilisme actuel, peu lui conseilleraient de récidiver.”Il vaut mieux un an et demi où il ne se passe pas grand-chose qu’un truc qui explose. Je pense que personne n’a intérêt à l’aventure”, souffle un proche d’Edouard Philippe (Horizons), candidat déclaré à la prochaine présidentielle.Dans l’opposition, à gauche comme à l’extrême droite, les partis assurent se préparer à un éventuel retour aux urnes prématuré, qu’ils appellent plus ou moins ouvertement de leurs voeux.Le RN, en tête des intentions de vote réclame cette nouvelle dissolution. C’est “l’intérêt des Français”, a encore dit Marine Le Pen jeudi, même si elle a ajouté douter que le président “fasse ce choix”, “compte tenu du très faible bénéfice” qu’il “pourrait en tirer”.Mais pour Bruno Cautrès, quels que soient les affichages, “tout le monde a plutôt intérêt à jouer 2027”.

Harcèlement moral: peine confirmée en appel pour l’ex-députée Laetitia Avia

La cour d’appel de Paris a confirmé vendredi la peine prononcée en première instance à l’encontre de l’ancienne députée LREM Laetitia Avia, de six mois d’emprisonnement avec sursis et deux ans d’inéligibilité pour le harcèlement moral de cinq assistants parlementaires.La cour d’appel a estimé que l’ancienne députée de Paris redevenue avocate après sa défaite aux législatives en 2022, aujourd’hui âgée de 39 ans, avait commis une faute civile concernant un assistant parlementaire pour lequel elle avait été relaxée en première instance et revu à la hausse les dommages et intérêts à verser aux parties civiles.Dans un article de Mediapart publié en mai 2020, cinq anciens assistants parlementaires accusaient celle qui était alors députée de faire subir à ses collaborateurs humiliations, harcèlements et abus de pouvoir. Les témoignages évoquaient également des propos jugés sexistes, racistes ou homophobes que tenait Laetitia Avia dans des échanges avec son équipe.La députée, macroniste de la première heure, portait alors au Parlement un projet de loi contre la haine en ligne, qui a été censuré en grande partie le mois suivant par le Conseil constitutionnel.Après plusieurs plaintes, une enquête avait été ouverte en juillet 2020 et, deux ans plus tard, l’élue avait été citée à comparaître devant le tribunal.Lors du procès en première instance, sept anciens salariés, qui n’avaient pas tous porté plainte, avaient longuement témoigné, décrivant la “violence verbale” et “l’agressivité” de leur ancienne patronne, parfois via des remarques et surnoms sur leurs origines.

Municipales à Paris: les ministres Dati et Haddad lancent l’union des LR et macronistes

Candidate à Paris, la ministre de la Culture Rachida Dati a plaidé vendredi pour l’union de la droite et des macronistes dans la capitale en vue des municipales, aux côtés de son collègue Renaissance Benjamin Haddad, dont le parti n’a toutefois pas officiellement arrêté une position sur le sujet.”Les Parisiens ont envie d’alternance, ils veulent que ça change. Alors si on perd demain, ce sera de notre faute car on se sera saboté”, a lancé Mme Dati devant quelques dizaines de militants LR et Renaissance réunis au petit matin dans un café du XVIe arrondissement.”On a une responsabilité d’union. On a un socle idéologique commun”, a-t-elle insisté.A ses côtés, le ministre des Affaires européennes, Benjamin Haddad, acquiesce, martelant deux mots, “rassemblement” et “unité”, et dénonçant “le sectarisme”.A neuf mois des municipales, il n’est cependant pas acquis que les macronistes se rangent d’un bloc derrière Mme Dati. Même si cette ex-ministre de Nicolas Sarkozy jure “loyauté et reconnaissance” éternelles à Emmanuel Macron, qu’elle a rejoint début 2024, subsistent des séquelles de la campagne au couteau en 2020 contre la candidate du camp présidentiel Agnès Buzyn. Sans compter les affaires judiciaires qui lestent la candidature de Mme Dati, même si celle-ci a affirmé crânement vendredi être “très tranquille” sur le sujet et n’avoir “peur de rien”.”Rachida (Dati) est une warrior (combattante, NDLR)”, observe M. Haddad pour qui celle qui a été élue à trois reprises maire du VIIe arrondissement “est la mieux placée” pour 2026.Renaissance n’a cependant pas encore tranché sa stratégie pour Paris, alors qu’une frange des militants, notamment dans le noyau historique, pourrait soutenir le candidat Horizons Pierre-Yves Bournazel, qui a lancé sa campagne début juin. Une décision doit être prise d’ici à la fin de l’été sur le sujet.Mais flotte l’idée que Mme Dati a déjà obtenu l’aval de M. Macron: dans des extraits sonores diffusés début juin par France 2, la ministre de la Culture affirme à des élus parisiens LR avoir eu “l’assurance” du président d’être le “candidat unique” à Paris.Vendredi, Mme Dati a affirmé “parler et voir très régulièrement” le patron de Renaissance Gabriel Attal. “On n’a aucun intérêt à s’entraver”, a-t-elle insisté. La ministre a plutôt réservé ses banderilles pour un autre LR: le sénateur Francis Szpiner, candidat à l’investiture des LR pour les municipales. “Il est fébrile”, “dans l’attaque et la surréaction”, a raillé Mme Dati.

La maire de Strasbourg Jeanne Barseghian candidate à sa réélection

La maire de Strasbourg Jeanne Barseghian (Les Ecologistes) a annoncé jeudi qu’elle sera candidate aux élections municipales de 2026 pour “continuer à se battre pour faire face à l’urgence écologique et sociale”.”J’ai voulu confirmer cette envie que j’ai de me représenter comme maire pour un second mandat même si je ne vais pas rentrer en campagne tout de suite”, a déclaré Mme Barseghian à l’AFP.L’annonce a été faite jeudi lors d’une soirée organisée par les groupes de la majorité municipale “autour du bilan de ces cinq dernières années”, qui “a été l’occasion de rappeler les réalisations qui ont été menées et aussi l’importance de continuer à se battre pour faire face à l’urgence écologique et sociale”, a-t-elle expliqué, confirmant une information du journal local les Dernières nouvelles d’Alsace.Parmi les projets qu’elle souhaite poursuivre, la maire a cité la relance du projet d’extension du tramway vers le nord, après le rejet du premier projet par la commission d’enquête publique; la transformation d’ampleur de la gare, ou encore la vaste rénovation de l’opéra, au coût estimé à 120 millions d’euros.”Je constate aussi les besoins qui sont criants en matière d’urgence climatique, on l’a vu encore ces derniers jours avec la canicule, il faut qu’on accélère sur la rénovation des logements, la rénovation des bâtiments publics, autant de choses qui me motivent à aller de l’avant”, a-t-elle ajouté.En 2020, Jeanne Barseghian est devenue à l’âge de 39 ans la première écologiste à diriger la capitale alsacienne, succédant au socialiste Roland Ries.Alors qu’elle conduit aujourd’hui une majorité plurielle, Jeanne Barseghian se dit “convaincue qu’un rassemblement des forces de gauche écologiste et citoyenne fait sens à Strasbourg”.”Je plaide pour un rassemblement large et qui prenne aussi en compte la dimension citoyenne” a indiqué Mme Barseghian.Ses opposants politiques se sont empressés de réagir, à l’instar du coprésident du groupe Centristes et Progressistes, Pierre Jakubowicz, qui a fustigé son bilan “qui aura dégradé le vivre ensemble, la qualité et le cadre de vie, la solidarité et la sécurité, le rayonnement et l’attractivité de Strasbourg”.”En annonçant sa candidature, la maire de Strasbourg offre aux Strasbourgeois l’occasion d’exprimer, par les urnes, le désaveu massif d’un mandat marqué par l’inaction, les divisions et les renoncements”, tacle pour sa part Renaissance dans un communiqué.