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L’UE “répliquera” aux menaces de droits de douane US sur l’acier, assure Paris

L’Union européenne “répliquera” aux nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump sur les importations d’acier et d’aluminium, comme elle l’avait fait lors de mesures similaires en 2018 de la part du président américain, a affirmé lundi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.”Nous répliquerons à nouveau”, comme l’Union européenne l’avait déjà fait en 2018 lors d’une décision similaire de M. Trump prise lors de son premier mandat, a assuré M. Barrot sur TF1. “Il n’y a aucune hésitation quand il s’agit de défendre nos intérêts”, a poursuivi le ministre. M. Barrot a ajouté que la Commission européenne avait un mandat pour agir en ce sens, et “qu’elle (avait) assuré” les pays membres qu’elle allait le mettre à exécution sans tarder. Le ministre français n’a pas donné de détails sur les mesures de rétorsion envisagées.Donald Trump a déclaré dimanche qu’il “(annoncerait) des droits de douane sur l’acier lundi”, que “tout l’acier arrivant aux Etats-Unis aura 25% de droits de douane”, et que le même sort serait réservé à l’aluminium importé.Lors de son premier mandat (2017-21), Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium afin de protéger l’industrie américaine qu’il estimait être confrontée à une concurrence déloyale en provenance de pays asiatiques et européens.Environ 25% des exportations européennes d’acier sont destinées aux Etats-Unis, selon le cabinet Roland Berger. Dès lors, “toute taxe de la part des Etats-Unis heurterait le secteur européen”, avait-il prévenu dans une note récente. L’industrie de l’acier est déjà soumise à une forte concurrence internationale ainsi qu’au recul de la demande de la part du secteur automobile, l’un de ses gros clients.

Richard Ferrand pressenti pour être proposé à la tête du Conseil constitutionnel

Richard Ferrand va-t-il prendre la tête du Conseil constitutionnel? Le président de la République doit proposer lundi soir le nom du successeur de Laurent Fabius: si ce marcheur de la première heure fait figure de favori, il devra passer l’épreuve du Parlement avant de devenir le premier des Sages.La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et son homologue du Sénat, Gérard Larcher, doivent également procéder chacun à une nomination, afin de remplacer, outre M. Fabius, Michel Pinault et Corinne Luquiens, qui achèvent leur mandat de neuf ans.Mais c’est bien le choix présidentiel pour présider l’institution qui recouvre le plus d’enjeu: la décision d’Emmanuel Macron apparaît comme un premier héritage pour le chef de l’Etat, puisque le futur président du Conseil constitutionnel sera en poste jusqu’en 2034, bien après la fin de son propre bail à l’Elysée.Cette nomination est d’autant plus politiquement sensible que personne dans la classe politique française ne se hasarde plus à exclure la possibilité de l’accession au pouvoir de Marine Le Pen dans les prochaines années. Or, le Rassemblement national – comme la droite de Laurent Wauquiez – s’est régulièrement montré critique du juge constitutionnel. Et le RN sur l’immigration envisage une révision de la loi fondamentale via la procédure controversée de l’article 11.”Sur le fond, il faut effectivement des gens capables de résister à un changement de régime. Ce n’est pas neutre”, explique une source au fait des nominations.Mais, sur la forme, si Emmanuel Macron devait en effet proposer le nom de Richard Ferrand, l’exercice s’annonce également ardu.Dimanche, la porte-parole du RN Edwige Diaz a dénoncé “le monde du recalage et du recyclage des battus”, rappelant que Richard Ferrand avait échoué à se faire réélire député du Finistère en 2022.”Ça pose aussi la question de l’indépendance du Conseil constitutionnel, parce que si c’est un très proche d’Emmanuel Macron qui est nommé président du Conseil constitutionnel, je pense que les Français pourront légitimement s’interroger sur l’indépendance de cette instance”, a encore tonné la députée lepéniste.- “On y arrivera” -Une fois annoncées, les trois personnalités devront passer le cap de l’audition parlementaire. Le candidat de Mme Braun Pivet – circule le nom de l’ex-députée MoDem et ancienne magistrate Laurence Vichnievsky – sera auditionné par la Commission des Lois du Palais-Bourbon, celui de M. Larcher – les noms du sénateur LR Philippe Bas ou du ministre François-Noël Buffet reviennent avec insistance – par celle du Palais du Luxembourg. Epée de Damoclès: leur candidature sera recalée si trois cinquièmes des commissionnaires s’y opposent.Le candidat de M. Macron devra pour sa part convaincre dans les deux chambres. Prudent, M. Ferrand a ainsi consulté plusieurs chefs de groupe parlementaire avant “d’accepter” la proposition présidentielle, alors que celui qui a créé sa société de conseil se tient publiquement éloigné de la politique depuis bientôt trois ans. Il en garde néanmoins l’oreille du chef de l’Etat.”Il a quand même été un peu abîmé par les polémiques”, souligne un député, rappelant l’affaire des Mutuelles de Bretagne qui lui avait coûté sa place au gouvernement en 2017, et pour laquelle il a obtenu un non-lieu au bénéfice de la prescription.Pire: “C’est le candidat du président de la République, dans le contexte actuel c’est déjà une difficulté”, estime une députée macroniste, pessimiste sur l’issue du vote.”Il coche quand même beaucoup de cases. Ancien président de l’Assemblée, comme (Jean-Louis) Debré, comme Fabius. Proche du président, comme cela se fait généralement. Politique, mais plutôt sorti du jeu”, rétorque un chef de groupe.”Je ne vois pas ce qui pourrait s’opposer à ce qu’il soit désigné”, a commenté de son côté dimanche sur Radio J le président du groupe centriste au Sénat, Hervé Marseille. Si Marine Le Pen est élue en 2027, le Conseil constitutionnel comme le Sénat seront “des remparts pour que la Constitution soit respectée”, a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron annonce 109 milliards d’euros d’investissements pour l’IA en France

Le président Emmanuel Macron s’est fait dimanche le promoteur de l’intelligence artificielle (IA) en France, vantant les mérites de cette technologie et annonçant 109 milliards d’euros d’investissements dans le pays pour la développer, à la veille du Sommet international sur l’IA de Paris.Ces investissements venus d’entreprises privées, prévus “dans les prochaines années”, sont “l’équivalent pour la France de ce que les Etats-Unis ont annoncé avec +Stargate+”, a souligné le chef de l’Etat sur la chaîne de télévision France 2. Ce projet “Stargate”, dévoilé en janvier par le président Donald Trump, comprend des dépenses d’au moins 500 milliards de dollars dans des infrastructures d’IA.Depuis fin 2022 et la mise à la disposition du grand public du logiciel ChatGPT, capable de répondre à toutes sortes de questions posées par les utilisateurs, l’IA s’est développée à très grande vitesse et les pays rivalisent pour se faire une place sur la carte mondiale de cette technologie, le plus souvent à coup d’investissements massifs.- “Chaîne de valeur” -Parmi ceux déjà évoqués ces derniers jours pour la France, les Emirats arabes unis prévoient une enveloppe comprise entre 30 et 50 milliards d’euros pour bâtir un data center dont la localisation n’est pas encore connue et le fonds canadien Brookfield va investir 20 milliards d’euros pour notamment en construire un à Cambrai (Nord).Devenus centraux dans la compétition de l’intelligence artificielle, ces centres de données s’apparentent à de gigantesques bâtiments conçus notamment pour permettre l’entraînement des modèles d’IA.Preuve de leur importance, la pépite tricolore Mistral, qui a développé son propre outil conversationnel baptisé Le Chat, a annoncé dimanche la construction de son premier data center en France, près de Paris, afin de “maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur, de la machine jusqu’au logiciel”, a précisé son patron, Arthur Mensch, sur la chaîne de télévision TF1.Plus largement, l’exécutif a aussi annoncé cette semaine que 35 sites “prêts à l’emploi” avaient été identifiés pour accueillir des data centers. La France en compte actuellement plus de 300, se plaçant ainsi au sixième rang mondial des pays en accueillant le plus, après les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et le Canada, selon un rapport du Conseil économique social et environnemental.Au cours de son entretien, Emmanuel Macron a également mis en avant les apports de l’intelligence artificielle en matière de santé, comme dans la lutte contre le cancer, ou pour déléguer certaines tâches au travail. “Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que ça va tout remplacer”, a toutefois insisté le chef de l’Etat, alors que le développement de l’IA s’est accompagné de craintes sur le maintien de certains emplois, la désinformation en ligne ou le respect du droit d’auteur.Pour débattre de ces enjeux, qu’ils soient diplomatiques, politiques, économiques, éthiques ou juridiques, des chefs d’Etat et de gouvernement, ainsi que des patrons du secteur, sont justement réunis lundi et mardi au Grand Palais lors d’un Sommet international de l’IA.- IA “d’intérêt général” -La participation d’une centaine de pays est annoncée, avec par exemple le Premier ministre indien Narendra Modi, le vice-président des Etats-Unis J.D. Vance, le vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le chancelier allemand Olaf Scholz.Côté chefs d’entreprise, Arthur Mensch est attendu, tout comme le dirigeant d’OpenAI, Sam Altman.Face à des acteurs privés très ambitieux, la demande de régulation est forte. Le président français a promis, pour la fin du Sommet, une déclaration “avec des principes forts sur la protection des droits, l’environnement, l’intégrité de l’information, la propriété intellectuelle”.Dimanche, une initiative réunissant la France et huit autres pays dont l’Allemagne, le Nigeria et le Chili, ainsi que des associations et des entreprises, a en outre été lancée afin de promouvoir une IA “d’intérêt général”, avec le soutien de onze patrons de la tech, dont Arthur Mensch ou Fidji Simo, à la tête de la plateforme américaine de livraison de courses Instacart.Baptisée “Current AI” et dotée d’un budget initial de 400 millions de dollars, avec l’ambition d’en lever 2,5 milliards sur cinq ans, elle souhaite développer l’accès à des bases de données privées et publiques dans des domaines comme la santé et l’éducation, et investir dans des outils et des infrastructures en source ouverte pour rendre l’IA plus “transparente et sécurisée”, selon un communiqué. 

Emmanuel Macron à la télévision pour parler d’IA avant le Sommet de Paris

Le président Emmanuel Macron est attendu dimanche soir à la télévision pour affirmer la place de la France sur la carte mondiale de l’intelligence artificielle, à la veille du Sommet de Paris sur cette technologie qui réunit dirigeants politiques et chefs d’entreprise.Le chef de l’Etat doit s’exprimer à 20H30 sur la chaîne France 2 pour évoquer sa stratégie en matière d’IA, qui a fait irruption auprès du grand public il y a deux ans avec ChatGPT, le robot conversationnel du groupe américain OpenAI capable de répondre à toutes sortes de questions posées par les utilisateurs.L’intelligence artificielle a depuis bouleversé de nombreux pans de la société. La France, et plus largement l’Union européenne, veulent ainsi se faire une place face aux mastodontes des Etats-Unis et de Chine.Avec l’IA, “on peut faire de très grandes choses: changer la santé, l’énergie, la vie dans notre société”, a affirmé le président dans une vidéo publiée dimanche sur les réseaux sociaux, dans laquelle figurent aussi plusieurs séquences parodiques où son visage a par exemple été implanté dans des films grâce à cette technologie.”La France et l’Europe doivent être au cÅ“ur de cette révolution pour saisir toutes leurs chances et pour pousser aussi les principes qui sont les nôtres, ce en quoi nous croyons. C’est le but de ce Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle à Paris”, a-t-il ajouté.Danc cette bataille, l’exécutif vient par exemple d’annoncer que 35 sites “prêts à l’emploi” avaient été identifiés pour accueillir des data centers, ces gigantesques bâtiments conçus notamment pour permettre l’entraînement des modèles d’IA.- Course aux centres de données -Dans cette course aux centres de données, le fonds canadien Brookfield va investir 20 milliards d’euros en France pour notamment en construire un à Cambrai (Nord), a appris l’AFP d’une source proche du dossier, confirmant une information de La Tribune Dimanche.Jeudi, la présidence française avait déjà indiqué que les Emirats arabes unis avaient l’intention de construire dans le pays un centre de données géant, pour un investissement compris entre 30 et 50 milliards d’euros, sans en révéler la localisation.La France compte actuellement plus de 300 centres de données, se plaçant ainsi au sixième rang mondial des pays en accueillant le plus, après les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et le Canada, selon un rapport du Conseil économique social et environnemental (CESE).Lundi et mardi, des chefs d’Etat et de gouvernement, ainsi que des patrons du secteur, seront ensuite réunis pour débattre de multiples questions relatives aux intelligences artificielles, qu’elles soient diplomatiques, politiques, économiques, éthiques ou encore juridiques.La participation d’une centaine de pays est annoncée, avec par exemple le Premier ministre indien Narendra Modi, le vice-président des Etats-Unis J.D. Vance, le vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le chancelier allemand Olaf Scholz.- Demande de régulation -Côté chefs d’entreprise, le fondateur de Mistral AI, la pépite française du secteur, Arthur Mensch, est attendu, tout comme le dirigeant d’OpenAI, Sam Altman.Au-delà de l’enthousiasme qu’elle a pu faire naître, l’IA suscite aussi parfois des réserves en raison des potentielles menaces qui l’accompagnent.Quels emplois va-t-elle détruire? Quelles données personnelles récolte-t-elle et où vont-elles? L’intelligence artificielle n’accroît-elle pas le risque de désinformation, d’arnaques en ligne et d’autres fléaux d’internet? Ne creuse-t-elle pas les inégalités culturelles, économiques ou générationnelles?Face à des acteurs privés très ambitieux, la demande de régulation est forte. Le président français a promis, pour la fin du Sommet, une déclaration “avec des principes forts sur la protection des droits, l’environnement, l’intégrité de l’information, la propriété intellectuelle”.Selon La Tribune Dimanche, la création d’une fondation dotée de 400 millions d’euros doit notamment être annoncée, avec pour objectif de développer une culture “open source” de l’IA, c’est-à-dire des modèles permettant d’avoir plus facilement accès à leurs données et à leur recette de construction pour savoir comment ils fonctionnent exactement.

Sarkozy annonce “renoncer à toute expression médiatique” et “mettre entre parenthèses” ses activités publiques d’ex-président (sur X)

“J’ai décidé de mettre entre parenthèses mes activités publiques d’ancien Président, et de renoncer à toute expression médiatique”, a indiqué samedi sur X Nicolas Sarkozy, 24 heures après s’être vu poser un bracelet électronique, une première pour un ancien chef de l’Etat.”Je continuerai à exercer ma vie professionnelle comme j’en ai reçu le droit”, a ajouté l’avocat de profession.Dans l’affaire des écoutes, l’ex-chef de l’Etat a été définitivement condamné à un an d’emprisonnement ferme aménagé sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d’influence.Il ne peut désormais quitter son domicile qu’entre 8H00 et 20H00 – jusqu’à 21H30 les jours d’audience du procès dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne 2007, pour lequel il est prévenu devant le tribunal correctionnel de Paris jusqu’au 10 avril.Un agent de surveillance électronique de l’administration pénitentiaire est venu vendredi à son domicile pour poser le bracelet à sa cheville, et paramétrer le dispositif.Cette procédure avait été lancée après le rejet le 18 décembre de son pourvoi en cassation, dernier recours possible devant les juridictions françaises.Dans son message sur X, l’ancien président de la République (2007-2012) indique qu’il déposera “avant la fin du mois” un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme, “qui dira si j’ai été victime, comme je le crois, d’une injustice et en tirera toutes les conséquences”. Celui-ci n’est toutefois pas suspensif de la peine prononcée.

“Nous sommes le futur!”: à Madrid, l’extrême droite européenne veut suivre la “tornade Trump”

“Nous sommes le futur!”: réunis à Madrid, les leaders du groupe parlementaire d’extrême droite Patriotes pour l’Europe, Viktor Orban et Marine Le Pen en tête, ont réclamé samedi un “virage à 180 degrés” de la politique européenne, dans le sillage de la vague trumpiste.”Make Europe Great Again”: c’est sous ce mot d’ordre, inspiré du “Make America Great Again” de Donald Trump, que ces figures de la droite nationaliste se sont rassemblées, invitées par le parti espagnol Vox, dans un hôtel situé près de l’aéroport madrilène.Depuis l’élection du président américain, “le monde et l’Europe vivent une accélération de l’histoire”, a lancé à la tribune Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement national (RN) français. “Nous sommes en face d’un véritable basculement” et “l’UE semble en état de sidération”, a-t-elle ajouté.Un message appuyé par le Premier ministre hongrois Viktor Orban, pour qui “la tornade Trump a changé le monde”. “Une ère a pris fin. Hier, nous étions les hérétiques. Aujourd’hui, nous sommes le courant majoritaire”, a-t-il affirmé.Outre Mme Le Pen et M. Orban, ce meeting a vu notamment défiler à la tribune l’ex-Premier ministre tchèque Andrej Babis (ANO), le Néerlandais Geert Wilders, dont le Parti de la liberté est arrivé en tête des élections législatives de novembre, ou le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini (La Ligue).Rattachés à d’autres groupes au Parlement européen, l’AfD allemande et les Frères d’Italie de la Première ministre Giorgia Meloni – seule dirigeante européenne présente à la cérémonie d’investiture du président américain – étaient en revanche absents de cette rencontre.- “Profiter de la vague” -Au total, 2.000 personnes ont assisté à ce rassemblement, convoqué au lendemain d’un dîner entre les leaders de Patriotes pour l’Europe et Kevin Roberts, le président du groupe de réflexion ultraconservateur américain The Heritage Foundation.Objectif, selon les organisateurs: “définir la stratégie à suivre” face à la Commission européenne, accusée de promouvoir l'”immigration illégale” et le “fanatisme climatique”. “Il est temps de dire stop”, a insisté Matteo Salvini.Pour Steven Forti, professeur à l’Université autonome de Barcelone (UAB) et spécialiste de l’extrême droite, ce meeting était l’occasion, pour Patriotes pour l’Europe, de “profiter de la vague provoquée par la victoire de Trump” et d’afficher son ambition de redessiner “les équilibres” au sein de l’Union.Patriotes pour l’Europe a “un point commun avec Trump, c’est sa volonté de fragiliser l’Union européenne”, explique à l’AFP le chercheur, en référence aux menaces de hausse des droits de douane du président américain ou de ses velléités d’annexion du Groenland, un territoire danois. De quoi gêner cependant aux entournures les partis nationalistes européens pour qui les références à Trump ne vont pas sans “tensions”, souligne le chercheur.”La France ne peut pas être assujettie aux États-Unis”, a ainsi assuré à des journalistes avant le sommet Marine Le Pen, dont l’entourage a confié avoir peu goûté le slogan “Make Europe Great Again” choisi pour le sommet, jugé “grotesque”.- Trump, “un frère d’armes” -“Le président Trump, pour nous, est un frère d’armes”, a toutefois insisté le Néerlandais Geert Wilders, en appelant de ses voeux une “reconquista” de l’extrême droite en Europe – en référence aux guerres menées par les rois catholiques espagnols contre les musulmans entre le VIIIe et le XVe siècle.Avec Trump, “nous sommes le futur”, a assuré de son côté Viktor Orban, considéré comme l’un des plus proches alliés du président américain en Europe. Le 20 janvier, jour de son investiture, le chef du gouvernement hongrois avait lancé: “A notre tour d’occuper Bruxelles!” Au-delà du trumpisme, cette rencontre madrilène – qui a été légèrement perturbée par l’entrée d’une Femen dans le hall de l’hôtel – doit servir de “démonstration de force” à Patriotes pour l’Europe, qui souhaite insister sur sa “centralité dans la compétition” au sein de l’extrême droite, souligne Steven Forti.Avec 86 députés – dont 30 issus du RN – sur un total de 720, ce groupe est la troisième force au Parlement européen depuis les élections européennes de juin 2024.Mais il se trouve en concurrence à Bruxelles et Strasbourg avec deux autres groupes d’extrême droite, les Conservateurs et réformistes européens (80 élus), menés par le parti de Giorgia Meloni, et l’Europe des nations souveraines (26 élus), qui compte parmi ses membres l’AfD.

“Make Europe Great Again”: l’extrême droite européenne s’affiche conquérante à Madrid

Avec Viktor Orban et Marine Le Pen en têtes d’affiche, de nombreux responsables d’extrême droite européens participent côte à côte samedi à un meeting à Madrid pour défendre un “virage à 180 degrés” de l’Union européenne, dans le sillage de la vague trumpiste.”Make Europe Great Again”: c’est sous ce mot d’ordre inspiré du “Make America Great Again” du président américain Donald Trump que les leaders du groupe parlementaire Patriotes pour l’Europe se sont rassemblés samedi matin dans un hôtel proche de l’aéroport madrilène.Ce sommet, organisé par le parti de droite radicale espagnol Vox, va voir défiler à la tribune le Premier ministre hongrois et la cheffe de file du Rassemblement national (RN) français, mais aussi le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini (La Ligue), l’ex-Premier ministre tchèque Andrej Babis (ANO) ou encore Geert Wilders, parfois surnommé le “Trump néerlandais”, dont le Parti de la liberté est arrivé en tête des élections législatives de novembre dernier.L’AfD allemande et les Frères d’Italie de la Première ministre Giorgia Meloni – seule dirigeante européenne présente à la cérémonie d’investiture du président américain – ne sont en revanche pas présents, faisant partie d’autres groupes parlementaires européens.- “Démonstration de force” -Selon le parti espagnol Vox, qui organise le rassemblement, quelque 2.000 personnes assistent à cette rencontre, convoquée au lendemain d’un dîner entre les leaders de Patriotes pour l’Europe et Kevin Roberts, le président du groupe de réflexion ultraconservateur américain The Heritage Foundation.”L’ère des élites bruxelloises est terminée”, ont déclaré dans un communiqué commun les membres de ce groupe parlementaire, dénonçant le “fanatisme climatique”, l'”immigration illégale” et la “réglementation excessive” promus selon eux par la Commission européenne. Il faut “un virage à 180 degrés” de l”UE, insiste Vox.Pour ces responsables politiques, le sommet de Madrid doit servir de “démonstration de force”, observe auprès de l’AFP Steven Forti, de l’Université autonome de Barcelone, pour qui le groupe Patriotes pour l’Europe, créé il y a quelques mois, reste une coalition fragile.Avec 86 députés – dont 30 issus du RN – sur un total de 720, ce groupe est la troisième force au Parlement européen depuis les élections européennes de juin 2024.Mais il se trouve en concurrence à Bruxelles et Strasbourg avec deux autres groupes d’extrême droite, les Conservateurs et réformistes européens (80 élus), menés par le parti de Giorgia Meloni, et l’Europe des nations souveraines (26 élus), qui compte parmi ses membres l’AfD.Dans ce contexte, Patriotes pour l’Europe veut “montrer sa centralité dans la compétition” avec ces autres coalitions, souligne Steven Forti.- “Occuper Bruxelles!” -Pour le chercheur, Patriotes pour l’Europe souhaite plus largement “profiter de la vague provoquée par la victoire de Trump et du choc que les mesures de Trump provoquent dans l’UE” pour redessiner “les équilibres” au sein de l’Union.Considéré comme l’un des plus proches alliés de Donald Trump en Europe, Viktor Orban a multiplié ces dernières semaines les déclarations enflammées, assurant que l’extrême droite était “le nouveau courant dominant” en Europe. “A notre tour d’occuper Bruxelles!”, a-t-il lancé.Pour Steven Forti, la mouvance Patriotes pour l’Europe “a un point commun avec Trump, c’est qu’elle veut fragiliser l’Union européenne”. Mais les prises de position du président américain peuvent aussi générer des “tensions” entre les différentes composantes de l’extrême droite européenne.Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a ainsi intensifié ses attaques contre l’Europe, entre menaces de hausse des droits de douane et velléités d’annexion du Groenland, un territoire danois. De quoi gêner aux entournures les partis nationalistes au sein de l’UE.”Aimer le patriotisme de Donald Trump, ça ne veut pas dire être le vassal des Etats-Unis”, a ainsi assuré mi-janvier Jordan Bardella, le président du RN, qui entend garder ses distances avec le président américain, dont les outrances inquiètent.A Madrid, Marine Le Pen cherchera à trouver un point d’équilibre vis-à-vis de Donald Trump, selon son entourage – les lepénistes ont du reste peu goûté le slogan “Make Europe Great Again” choisi pour le sommet, jugé “grotesque” par la garde rapprochée de l’ex-candidate à la présidentielle française.vab-burs/mdm/ab

Logement social: un objectif de 100.000 constructions fixé pour 2025

Le ministère du Logement et le mouvement HLM se sont fixés vendredi un objectif de construction de 100.000 logements sociaux pour 2025 à l’occasion de la signature d’un pacte d’engagements réciproques.”Face à la crise du logement (…) le gouvernement a engagé par la loi de finances pour 2025 un réinvestissement et une remobilisation des leviers de la production”, rappellent les deux parties dans un communiqué conjoint.”Pour que ce réinvestissement porte des fruits concrets, le gouvernement et le mouvement HLM s’engagent sur une feuille de route qui vise à mobiliser l’ensemble des acteurs (…) pour atteindre une production de 100.000 logements sociaux, en sus des besoins propres à la rénovation urbaine”, annonce le communiqué, précisant qu’une “attention particulière sera portée aux logements de petite surface”.A titre de comparaison, l’Union sociale pour l’habitat (USH), qui représente les bailleurs sociaux, évalue à environ 85.300 le nombre d’agréments de logements sociaux délivrés en 2024. Cette feuille de route, en quatre axes, a été signée par la ministre du Logement Valérie Létard et l’ensemble des fédérations HLM à l’occasion d’un déplacement à Ormesson (Val-de-Marne).Parmi les trois autres objectifs, 120.000 à 130.000 logements sociaux verront leur “mode d’énergie rénové ou changé”, et l’accession sociale à la propriété des locataires HLM sera facilitée.Dans le cadre du Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU), 16.500 logements sociaux seront par ailleurs reconstitués.Chaque objectif s’accompagne d’une liste d’engagements réciproques, des moyens financiers associés ainsi que des indicateurs de suivi. “Il faut se mobiliser (…) pour donner un coup de boost au monde du logement social (…) Le secteur va pouvoir dégager un milliard d’euros supplémentaire pour construire du logement social et rénover le parc”, avait expliqué jeudi Mme Létard dans un entretien à Ouest France.Pour relancer la construction de logements sociaux, le gouvernement a réduit de 200 millions d’euros la ponction prélevée chaque année sur les bailleurs, dite “réduction de loyer de solidarité” (RLS).Il table aussi sur la baisse du taux du Livret A au 1er février et sur l’extension du prêt à taux zéro (PTZ) pour le neuf dans tout le territoire et pour tous les types de logements. Le PTZ reste toutefois applicable dans l’ancien, en zone détendue, et sous condition de travaux de rénovation thermique.”Ces dispositions financières seront complétées par des mesures de mobilisation du foncier et de simplifications législatives et réglementaires”, précise le communiqué, tandis qu’un soutien aux “maires bâtisseurs” de 100 millions d’euros est également prévu.”La loi de finances 2025 marque enfin une inflexion du traitement budgétaire du logement social”, s’est félicitée l’USH dans un communiqué, rappelant que la situation financière des bailleurs se dégradait.”Cette feuille de route est un premier pas dans un moment difficile pour tout un secteur”, a déclaré sa présidente Emmanuelle Cosse, citée dans le communiqué.”L’engagement de Valérie Létard mérite d’être salué, même si cette baisse reste insuffisante au regard de la gravité de la crise du logement”, a estimé de son côté Jean-Luc Vidon, président de la Fédération nationale des associations régionales HLM, pointant la “disparition” d’une aide de 400 millions d’euros de l’Etat en 2025 pour la rénovation du parc HLM.

Nicolas Sarkozy équipé d’un bracelet électronique, une première pour un ex-président

C’est inédit pour un ancien président de la République: Nicolas Sarkozy s’est vu poser ce vendredi après-midi, à son domicile, le bracelet électronique qu’il a été condamné à porter dans l’affaire dite des écoutes.L’ex-président avait été convoqué au tribunal de Paris le 28 janvier dernier par un juge d’application des peine (Jap) pour déterminer les modalités de cette mesure. A l’issue de sa convocation, le Jap avait fixé le début d’exécution de la peine au 7 février, a indiqué vendredi le parquet de Paris.L’ex-chef de l’État ne peut désormais quitter son domicile qu’entre 08H00 et 20H00 – 21H30 les lundis, mercredi et jeudis car il comparaît ces jours-là, depuis le 6 janvier et jusqu’au 10 avril, au procès des soupçons de financement libyen de sa campagne 2007.Un agent de surveillance électronique de l’administration pénitentiaire est venu à son domicile, pour poser le bracelet à sa cheville, et paramétrer le dispositif.Cette procédure avait été lancée après le rejet le 18 décembre du pourvoi en cassation de Nicolas Sarkozy dans l’affaire dite des écoutes, rendant effective sa condamnation à un an de prison ferme aménagé sous bracelet électronique pour corruption et trafic d’influence.Nicolas Sarkozy – définitivement coupable aux yeux de la justice dans cette affaire – “continue à contester le bien-fondé de la condamnation”, a déclaré son avocate Me Jacqueline Laffont à l’AFP, précisant qu’il saisirait “avant la fin du mois” la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) – une saisine qui n’empêche néanmoins pas l’exécution des peines. “Dans cette attente, il ne sollicite aucune dérogation à la règle de droit”, a-t-elle précisé.- Libération conditionnelle -Peu après la confirmation de sa condamnation dans l’affaire des écoutes, et avant l’ouverture du procès libyen, Nicolas Sarkozy s’était rendu avec sa femme et sa fille aux Seychelles pour des vacances, ce qu’il ne pourra désormais plus faire sans en demander l’autorisation.Il va cependant pouvoir demander sans délai à bénéficier d’une libération conditionnelle – et donc pouvoir se faire retirer ce bracelet – sous certaines conditions, comme le permet la loi pour les plus de 70 ans, âge qu’il a depuis le 28 janvier, jour de sa convocation devant le Jap.Dans ce dossier aussi appelé “Bismuth”, l’ex-chef de l’État avait été, le 17 mai 2023, une deuxième fois reconnu coupable d’avoir noué en 2014, aux côtés de son avocat historique Thierry Herzog, un “pacte de corruption” avec Gilbert Azibert, haut magistrat à la Cour de cassation, afin qu’il transmette des informations et tente d’influer sur un recours formé dans l’affaire Bettencourt. Et ce, en échange d’un “coup de pouce” promis pour un poste honorifique à Monaco.L’ex-président a toujours fait valoir qu’il avait perdu son recours dans l’affaire Bettencourt et que Gilbert Azibert n’avait jamais été nommé sur le Rocher. Mais selon la loi, le délit de corruption peut être constitué par de simples offres ou promesses. Les trois hommes se sont vu infliger la même peine, avec pour Thierry Herzog, qui a prêté serment il y a 45 ans, une interdiction de porter la robe noire pendant trois ans. Avec le rejet des pourvois, ces peines deviennent, elles aussi, définitives.Le Jap de Paris a aussi été saisi concernant Thierry Herzog et celui de Bordeaux pour Gilbert Azibert.

Santé: où est passé le plan contre l’infertilité ?

Début 2024, Emmanuel Macron annonçait un grand plan contre l’infertilité: il n’est pas devenu réalité. Le gouvernement veut désormais s’emparer simultanément des thématiques de vieillissement et de natalité, au risque, selon des spécialistes, de mélanger les genres.L’infertilité est le “tabou du siècle”, affirmait en janvier 2024 le président de la République, annonçant “un grand plan de lutte contre ce fléau”.Objectif: réduire l’ampleur d’un phénomène qui touche plus de trois millions de Français. Un couple sur quatre, en effet, tente sans succès d’avoir un enfant pendant plus d’un an.Or l’annonce présidentielle n’a guère été suivie d’effets.Un rapport commandé par l’exécutif et remis en 2022 avait largement inspiré l’idée d’un plan contre l’infertilité. Des programmes de recherches ont été lancés, par exemple pour améliorer l’efficacité des procréations médicalement assistées (PMA), mais l’infertilité n’a fait l’objet d’aucune campagne ou mesure concrète auprès du grand public. Quelques pistes, inspirées du rapport, sont certes étudiées par la Haute autorité de santé (HAS): une consultation spécialisée à partir de 29 ans pour les femmes et les hommes, et une autre consultation 100 jours avant qu’un couple se lance dans la conception d’un enfant.Mais “pour tout le reste, je vous mentirais en disant qu’on a avancé sur quelque chose de concret”, admet auprès de l’AFP le professeur Samir Hamamah, spécialiste de la reproduction et co-auteur du rapport. Certains manques apparaissent criants au spécialiste. Pourquoi ne pas mieux informer sur la baisse de la fécondité dès après 25 ans, alors que les difficultés à concevoir sont souvent liées à des tentatives trop tardives ?”Les Français doivent savoir que leur fertilité chute avec l’âge”, insiste M. Hamamah.Le sujet n’est pas totalement absent de l’agenda du gouvernement. Ce vendredi, la ministre Catherine Vautrin, dont le large portefeuille comprend la santé, menait un déplacement consacré à l’infertilité à l’hôpital parisien Tenon. – “Des enjeux différents” -Cette visite n’a pas été l’occasion d’annonces concrètes. La ministre, qui avait évoqué voici quelques semaines un “plan démographique 2050″, a réitéré son souhait de passer par une approche globale qui prenne à la fois en compte les enjeux de natalité et de vieillissement dans leurs ramifications multiples.”L’idée, c’est de vraiment prendre tous les sujets”, également “le logement”, le “handicap”, “les sujets d’accès au soin” ou “l’alimentation”, a-t-elle énuméré, promettant une “feuille de route” pour les mois à venir.”Il y aura non seulement des choses autour de l’infertilité mais (aussi) des approches globales”, a assuré Mme Vautrin, admettant par ailleurs que le déploiement du plan n’avait pas été aidé par l’instabilité politique et les changements fréquents de gouvernement depuis un an.Cette approche globale suscite une grande méfiance de la part de spécialistes et d’associations de patients, qui redoutent un mélange des genres pouvant rendre inaudible la question de l’infertilité.”Ca va nous mettre des bâtons dans les roues”, redoute, auprès de l’AFP, Virginie Rio, présidente du collectif BAMP qui regroupe des patients de l’assistance médicale à la procréation et des personnes infertiles.”On va mélanger des sujets peut-être liés mais qui ont des enjeux et des objectifs différents”, avance-t-elle.Un regret revient dans ses propos, comme dans ceux de M. Hamamah: M. Macron n’aurait pas dû lier l’annonce du plan infertilité au souhait d’un “réarmement démographique”, au risque de prêter le flanc aux accusations d’idéologie nataliste.En associant de nouveau l’infertilité et la démographie, “on va avoir une réaction de gens qui ne veulent pas d’enfants, beaucoup plus audibles que les personnes infertiles”, regrette Mme Rio. “C’est invisibiliser les besoins relatifs à l’infertilité, qui est déjà un sujet difficile à faire exister dans la société.”