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Le défenseur des baleines Paul Watson fait citoyen d’honneur de la ville de Paris

Paul Watson, figure de la défense des baleines, a reçu lundi la citoyenneté d’honneur de la ville de Paris des mains de la maire Anne Hidalgo, qui a estimé que la nationalité française devrait lui être accordée.L’activiste américano-canadien, fondateur de l’organisation de protection de la biodiversité et des écosystèmes marins Sea Shepherd, s’est dit “fier et honoré” d’être “associé à une ville où le débat contemporain sur le changement climatique a commencé” et a rappelé que “rien n’est accompli sans prendre des risques”.Cette distinction de la ville est donnée “à des personnes qui sont menacées” et qui “portent un combat qui a à voir avec les droits humains”, a expliqué Anne Hidalgo. Engagé depuis une cinquantaine d’années pour la défense des baleines et connu pour ses actions coup-de-poing, l’homme de 74 ans espère “arriver au changement sans blesser personne” et affirme qu’il a “toujours opéré dans le cadre de la loi”.Paul Watson a été détenu au Groenland pendant cinq mois, avant que le Danemark ne rejette une demande d’extradition émanant du Japon. Il a pu rentrer à Paris, où il vit depuis 10 ans, le 20 décembre. “La France doit vous donner plus qu’un asile elle doit vous donner la nationalité”, a affirmé la maire PS de Paris, alors que l’Americano-Canadien, qui avait demandé la nationalité française en octobre, se dit “très optimiste” à propos de la démarche.Sea Shepherd “a un bateau qui ira en Islande cet été. On a un autre navire qui stationne dans l’océan près de l’Australie et surveille, donc si le Japon retourne dans cette zone, nous serons là”, a déclaré Paul Watson à la presse.Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, explique que face à une “répression de plus en plus forte” il faut “s’attendre à ce que le mouvement de la défense pour la planète soit aussi de plus en plus important”.Paul Watson avait été arrêté le 21 juillet à Nuuk, capitale du Groenland, un territoire autonome du Danemark, après la relance d’une demande émise par le Japon en 2012 via une notice rouge d’Interpol.Le militant affirme qu'”il faut remettre en cause Interpol non seulement pour moi, mais pour les centaines de personnes qui vivent dans des pays où Interpol est utilisé comme une arme pour stopper les dissidents activistes et les lanceurs d’alerte”.Les autorités nippones accusent Paul Watson d’être coresponsable de dommages et blessures à bord d’un navire baleinier japonais en 2010 dans le cadre d’une campagne menée par Sea Shepherd.

Le PS se prononce contre la censure sur le budget 

Le Bureau national du PS a décidé lundi à la quasi-unanimité de s’abstenir de voter la censure sur le budget du gouvernement de François Bayrou, a-t-on appris auprès de participants. En revanche, l’instance du PS a décidé, dans un même vote interne, de déposer une motion de censure spontanée, via l’article 49.2 de la constitution, sur “les valeurs de la République” après les propos de François Bayrou sur “le sentiment de submersion” migratoire. Une motion qui, de l’aveu même des participants à ce bureau national, n’a “aucune chance” de recueillir les voix du RN ou de LR, et donc d’être adoptée.Le PS, qui s’affirme dans l’opposition, est hostile au budget du gouvernement, en dépit des concessions obtenues. Mais au nom de la stabilité politique, il ne votera pas la motion de censure, ni sur le budget de l’Etat (PLF) ni sur le budget de la Sécurité sociale (PLFSS), a précisé un membre du Bureau national.Alors qu’une partie du PS avait exprimé sa volonté de censurer après les expressions du Premier ministre sur l’immigration, il a été décidé de “disjoindre les deux sujets”, selon la même source.”C’est pas parce qu’on n’est pas d’accord avec les expressions du Premier ministre sur l’immigration, qu’on censure le budget” car “il faut un budget pour le pays”, précise ce cadre du parti. Mais “on dépose une motion de censure sur les valeurs” pour dénoncer “l’ambiance droitière du gouvernement”, “une motion symbolique et politique”, qui a recueilli l’accord de tous les courants du PS, précise-t-il.      Alors que le PS était divisé lors de la première motion de censure, “notre obsession c’est de trouver une solution qui nous va bien à nous”, résume le même, “qu’on arrive à pouvoir se mettre d’accord en interne”.Les autres membres du Nouveau Front populaire, La France insoumise, les Ecologistes et le PCF ont eux annoncé qu’ils voteraient la censure. caz/hr/sp

Emmanuel Macron devrait nommer Richard Ferrand à la présidence du Conseil constitutionnel

Emmanuel Macron devrait désigner l’ancien député Richard Ferrand, un de ses fidèles, pour prendre la présidence du Conseil constitutionnel en remplacement de Laurent Fabius, ont affirmé lundi à l’AFP des sources au sein de l’exécutif.Le chef de l’Etat doit dévoiler son choix dans une semaine, lundi 10 février.Une source macroniste avait déjà dit à l’AFP en janvier qu’Emmanuel Macron penchait pour nommer Richard Ferrand, ancien président de l’Assemblée nationale, mais la réponse de ce fidèle parmi les fidèles n’était pas encore connue.L’ex-socialiste semble avoir désormais donné son accord, dit un conseiller de l’exécutif, confirmant que le président de la République “se dirige” bien vers sa nomination. Une autre source gouvernementale a aussi confirmé ce choix probable.”Ça correspond à une forme de tradition”, plaide un interlocuteur d’Emmanuel Macron, faisant valoir que désigner un ancien président de l’Assemblée proche du chef de l’Etat ne serait “pas une première”. Jacques Chirac avait ainsi choisi son lieutenant Jean-Louis Debré, quand François Hollande avait nommé Laurent Fabius, membre comme lui du Parti socialiste.”Au Conseil constitutionnel, il y a toujours un équilibre à tenir entre vrais juristes et législateurs”, insiste cette source. Une nomination de Richard Ferrand, qui a officiellement quitté la vie politique depuis sa défaite aux législatives en 2022 et a créé une société de conseil, risque toutefois de susciter de vives critiques.”Le Conseil constitutionnel ne peut pas être l’endroit où on recase ses amis”, a ainsi prévenu dimanche le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard.Sur X, le constitutionnaliste Benjamin Morel a estimé que “nommer Richard Ferrand, à l’image très abîmée dans l’opinion, très proche du président”, ce serait “affaiblir profondément le Conseil dont on n’a jamais autant eu besoin”.Le mandat de neuf ans de trois des neufs membres du Conseil constitutionnel arrive à échéance: Laurent Fabius, Corinne Luquiens et Michel Pinault.Le 10 février, Emmanuel Macron doit annoncer le remplaçant du premier en même temps que les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, désigneront chacun un des deux autres nouveaux membres. Pour la première, le nom de l’ex-juge d’instruction et ancienne députée MoDem Laurence Vichnievsky est le plus souvent cité, tandis que le second pencherait pour le sénateur Philippe Bas.Les candidats doivent ensuite être auditionnés le 19 février par les commissions des Lois de l’Assemblée et du Sénat, avant d’être officiellement désignés.

Porté par des succès “inespérés”, LR amorce sa refondation

Porté par sa participation au gouvernement, requinqué par des victoires symboliques ce week-end, l’une sur LFI et l’autre sur son rival Gabriel Attal, le parti de droite LR amorce mercredi une réforme en profondeur pour se remettre d’aplomb d’ici aux municipales de 2026 et préparer d’éventuelles législatives anticipées.”Des résultats inespérés”: un cadre LR consulté par l’AFP n’en croit toujours pas ses yeux au lendemain de la victoire de la candidate Les Républicains Kristell Niasme qui a barré la route au LFI Louis Boyard lors de la municipale anticipée de Villeneuve Saint-Georges (Val-de-Marne).Un succès auquel s’ajoute celui de la législative partielle à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), où la candidate Elisabeth de Maistre est arrivée largement en tête au premier tour, éliminant la macroniste Laurianne Rossi (Renaissance), soutenue par Gabriel Attal.Sans oublier l’élection de Claire Pouzin à Francheville (Rhône) qui permet à la droite de retrouver le goût de la victoire, après des années de déboires électoraux et le départ de son ancien président Eric Ciotti, désormais allié du Rassemblement national.Pour Laurent Wauquiez, ces résultats prouvent que “la refondation de la droite avance”. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau va plus loin: “la droite est vraiment de retour”, se félicite-t-il sur X, son entourage attribuant ce retour en grâce à la participation au gouvernement de François Bayrou et auparavant à celui de Michel Barnier.”En quatre mois, la droite a relevé la tête et prouve qu’elle parle aux gens quand elle est au pouvoir”, souligne-t-on du côté de la place Beauvau, tout en reconnaissant qu’il est encore trop tôt pour en déduire que LR est “remis sur les rails” pour les prochaines échéances électorales.  “Ce sont des signaux positifs même s’il faut prendre avec précaution les résultats des partielles”, admet l’entourage de Laurent Wauquiez qui doit présenter les propositions de “refondation” du parti mercredi lors d’un bureau politique. “Nous allons refonder notre famille politique, allons gagner les élections et porter ce mouvement de refondation que notre pays attend depuis si longtemps”, a affirmé le patron des députés LR la semaine dernière lors d’une réunion publique à Maison-Alfort (Val-de-Marne) où il a distillé les grandes lignes de la reconstruction de sa famille politique. “On va tout changer. Changer notre organisation, notre nom, le programme que nous portons”, a promis le député de Haute-Loire.   La décision sur le mode de désignation du candidat à l’Elysée est toutefois renvoyée à plus tard, afin d’éviter une nouvelle “guerre des chefs” qui pénaliserait encore la droite, affirme Laurent Wauquiez, qui ne cache pas ses ambitions élyséennes.Tout comme Bruno Retailleau, porté par sa hausse dans les sondages depuis qu’il s’est installé au ministère de l’Intérieur.  Son entourage ne souhaite d’ailleurs pas que le processus de désignation du présidentiable tarde trop: “il faut avoir un candidat, un parti refondé et un projet au début 2026 pour les municipales”, exige-t-il, appelant à éviter “l’erreur” de la présidentielle de 2022 où la droite avait trop tardé, à son goût, à lancer sa candidate Valérie Pécresse.- Référendums internes -En attendant, Laurent Wauquiez présentera des propositions devant le bureau politique basées sur les plus de “20.000 questionnaires” que les adhérents ont remplis et adressés au parti. Leur préoccupation “numéro 1” est la question “des normes administratives et de la lourdeur administrative”, a-t-il dévoilé, promettant de faire de ce sujet une priorité pour le parti, aux côtés des traditionnels sujets régaliens. “Je veux que nous fassions bouger les lignes. Si nous ne renversons pas la table, nous n’obtiendrons pas de résultat”, estime-t-il, proposant également de donner la parole aux adhérents pour qu’ils s’expriment en interne lors de consultations afin qu’ils “tranchent la ligne politique” de la droite.Dans le cadre de cette refondation, Laurent Wauquiez souhaite aussi que la droite s’empare des questions écologiques.”La première chose à faire pour l’environnement dans notre pays, c’est de bloquer les importations chinoises parce qu’elles sont le produit d’un pays qui pollue la planète avec ses centrales à charbon”, a-t-il expliqué. 

Budget: Bayrou va dégainer ses 49.3 au risque de la censure

François Bayrou fera usage pour la première fois lundi de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter le budget de l’État, puis l’invoquera sur celui de la Sécurité sociale, mettant ainsi en jeu son poste lors de motions de censure dont l’adoption dépendra des socialistes et du RN.Deux mois après la chute du gouvernement Barnier, les députés doivent examiner à partir de 16H00 le texte de compromis sur le budget de l’État, dont a accouché vendredi une commission mixte paritaire (CMP) réunissant 14 députés et sénateurs.L’ensemble des députés d’opposition ont voté contre le texte en CMP, ne laissant guère d’autre choix au Premier ministre que d’engager la responsabilité du gouvernement, en l’absence de majorité à l’Assemblée.”Un pays comme le nôtre ne peut pas rester sans budget. Le seul moyen, c’est d’engager la responsabilité du gouvernement”, a annoncé M. Bayrou à La Tribune Dimanche. Matignon a confirmé que le chef du gouvernement dégainerait deux fois l’arme constitutionnelle dès lundi, sur les deux budgets.Selon une source gouvernementale, il devrait le faire rapidement sur le budget de l’État, après les traditionnels discours du rapporteur du texte et du président de la commission des Finances, et juste avant l’examen d’une motion de rejet préalable de LFI.Et les débats devraient aussi être courts sur la première partie du budget de la Sécurité sociale qui en compte trois. M. Bayrou pourrait encore recourir deux fois cette semaine au 49.3 sur ce texte, en espérant une adoption conforme au Sénat autour des 17-18 février.Mais il faudra d’abord passer les haies de la censure.- PS tiraillé -La France insoumise a annoncé de longue date une motion de censure pour faire chuter M. Bayrou sur le budget de l’État et en déposera une deuxième en réponse au 49.3 sur le budget de la Sécu. Leur examen pourrait intervenir dès mercredi, avec le soutien attendu des communistes et écologistes, même si une décision devra être arrêtée mardi au groupe écologiste.La position du Rassemblement national et du PS, dont les voix sont nécessaires pour renverser le gouvernement, n’est pas connue. Le groupe présidé par Marine Le Pen doit prendre sa décision lors d’une réunion de groupe lundi à partir de 15H00. Le député RN Jean-Philippe Tanguy a affirmé dimanche que le budget proposé était “pire que l’absence de budget”, et que lui-même souhaitait la censure.Mais il appartiendra à Marine Le Pen et à Jordan Bardella de trancher.Les regards sont plus particulièrement braqués sur les socialistes, avec qui le gouvernement négocie depuis plusieurs semaines.A Ouest-France dimanche, le président du groupe Boris Vallaud a affirmé que la question n’était “pas encore tranchée”. Un bureau national s’est réuni lundi midi, mais la décision pourrait se faire attendre jusqu’à mercredi.Si le PS a “arraché des concessions”, elles “restent largement insuffisantes”, affirme-t-il. “Mais nous savons aussi que ce pays a besoin d’un budget et nous entendons les inquiétudes, les craintes des entreprises, des collectivités ou des associations”, dit-il.Deux lignes s’affrontent donc au PS entre ceux qui ne veulent pas laisser le pays sans gouvernement et sans budget, comme le demande l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, et ceux qui veulent censurer notamment au nom des valeurs depuis que M. Bayrou a utilisé le terme de “sentiment de submersion” migratoire, cher à l’extrême droite.- “Changement d’alliance” -Lundi, les premiers se faisaient davantage entendre. “Ce n’est évidemment pas un budget (de la Sécurité sociale) de gauche mais il est assurément plus acceptable que le budget Barnier”, a estimé dans Les Échos Jérôme Guedj.Les socialistes pourraient-ils demander de nouvelles concessions d’ici mercredi ? Pas dans le budget de l’État puisque la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a confirmé sur France 2 que le texte soumis au 49.3 sera celui issu de la CMP.Quant à une hausse du Smic, celle-ci “n’est pas à l’ordre du jour”, selon la ministre du Travail Catherine Vautrin, qui l’a renvoyée à “une conférence sociale plus large”, après le conclave sur les retraites.Les socialistes restent par ailleurs sous la pression des Insoumis. S’ils “ne votent pas la motion de censure, alors ils auront procédé à un changement d’alliance (…) et auront renié les engagements pris devant les électeurs”, répète le coordinateur du mouvement Manuel Bompard.LFI devrait “peut-être s’interroger sur sa stratégie”, a répondu le député socialiste Philippe Brun après la nette défaite du candidat Insoumis Louis Boyard à la municipale partielle de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).sl-far-sac-are/sde/jco

Porté par des succès “inespérés”, LR amorce sa refondation

Porté par sa participation au gouvernement, requinqué par des victoires symboliques ce week-end, l’une sur LFI et l’autre sur son rival Gabriel Attal, le parti de droite LR amorce mercredi une réforme en profondeur pour se remettre d’aplomb d’ici aux municipales de 2026 et préparer d’éventuelles législatives anticipées.”Des résultats inespérés”: un cadre LR consulté par l’AFP n’en croit toujours pas ses yeux au lendemain de la victoire de la candidate Les Républicains Kristell Niasme qui a barré la route au LFI Louis Boyard lors de la municipale anticipée de Villeneuve Saint-Georges (Val-de-Marne).Un succès auquel s’ajoute celui de la législative partielle à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), où la candidate Elisabeth de Maistre est arrivée largement en tête au premier tour, éliminant la macroniste Laurianne Rossi (Renaissance), soutenue par Gabriel Attal.Sans oublier l’élection de Claire Pouzin à Francheville (Rhône) qui permet à la droite de retrouver le goût de la victoire, après des années de déboires électoraux et le départ de son ancien président Eric Ciotti, désormais allié du Rassemblement national.Pour Laurent Wauquiez, ces résultats prouvent que “la refondation de la droite avance”. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau va plus loin: “la droite est vraiment de retour”, se félicite-t-il sur X, son entourage attribuant ce retour en grâce à la participation au gouvernement de François Bayrou et auparavant à celui de Michel Barnier.”En quatre mois, la droite a relevé la tête et prouve qu’elle parle aux gens quand elle est au pouvoir”, souligne-t-on du côté de la place Beauvau, tout en reconnaissant qu’il est encore trop tôt pour en déduire que LR est “remis sur les rails” pour les prochaines échéances électorales.  “Ce sont des signaux positifs même s’il faut prendre avec précaution les résultats des partielles”, admet l’entourage de Laurent Wauquiez qui doit présenter les propositions de “refondation” du parti mercredi lors d’un bureau politique. “Nous allons refonder notre famille politique, allons gagner les élections et porter ce mouvement de refondation que notre pays attend depuis si longtemps”, a affirmé le patron des députés LR la semaine dernière lors d’une réunion publique à Maison-Alfort (Val-de-Marne) où il a distillé les grandes lignes de la reconstruction de sa famille politique. “On va tout changer. Changer notre organisation, notre nom, le programme que nous portons”, a promis le député de Haute-Loire.   La décision sur le mode de désignation du candidat à l’Elysée est toutefois renvoyée à plus tard, afin d’éviter une nouvelle “guerre des chefs” qui pénaliserait encore la droite, affirme Laurent Wauquiez, qui ne cache pas ses ambitions élyséennes.Tout comme Bruno Retailleau, porté par sa hausse dans les sondages depuis qu’il s’est installé au ministère de l’Intérieur.  Son entourage ne souhaite d’ailleurs pas que le processus de désignation du présidentiable tarde trop: “il faut avoir un candidat, un parti refondé et un projet au début 2026 pour les municipales”, exige-t-il, appelant à éviter “l’erreur” de la présidentielle de 2022 où la droite avait trop tardé, à son goût, à lancer sa candidate Valérie Pécresse.- Référendums internes -En attendant, Laurent Wauquiez présentera des propositions devant le bureau politique basées sur les plus de “20.000 questionnaires” que les adhérents ont remplis et adressés au parti. Leur préoccupation “numéro 1” est la question “des normes administratives et de la lourdeur administrative”, a-t-il dévoilé, promettant de faire de ce sujet une priorité pour le parti, aux côtés des traditionnels sujets régaliens. “Je veux que nous fassions bouger les lignes. Si nous ne renversons pas la table, nous n’obtiendrons pas de résultat”, estime-t-il, proposant également de donner la parole aux adhérents pour qu’ils s’expriment en interne lors de consultations afin qu’ils “tranchent la ligne politique” de la droite.Dans le cadre de cette refondation, Laurent Wauquiez souhaite aussi que la droite s’empare des questions écologiques.”La première chose à faire pour l’environnement dans notre pays, c’est de bloquer les importations chinoises parce qu’elles sont le produit d’un pays qui pollue la planète avec ses centrales à charbon”, a-t-il expliqué. 

Accident mortel de car scolaire: “Toute l’éducation nationale est en deuil”, dit Borne

“Toute l’éducation nationale est en deuil”, a déclaré lundi la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, quatre jours après l’accident de car mortel survenu jeudi à Châteaudun (Eure-et-Loir), lors d’un déplacement lundi dans le lycée où était scolarisée l’adolescente décédée.”Toute la communauté scolaire est touchée par ce qu’il s’est passé et je voulais vraiment exprimer mon soutien” à toute la communauté éducative et à ceux “choqués ou qui ressentiront plus tard le choc de ce drame”, a ajouté Mme Borne à la presse.Notamment venue à la rencontre des camarades de Joana, 15 ans, décédée dans l’accident, elle a dit avoir l’objectif “qu’un tel drame ne se reproduise plus”, évoquant notamment le renforcement des contrôles annoncés par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et le ministre des Transports, Philippe Tabarot.”Je vais demander à tous les recteurs d’être très attentifs à tous les signalements qui peuvent être faits sur des chauffeurs”, a-t-elle aussi annoncé, après avoir visité durant une heure les cellules d’écoute et de soutien psychologique mises en place.Des fleurs étaient encore disposées lundi devant l’entrée de l’établissement, et une boîte installée dans le hall pour y déposer des messages de soutien à l’attention des proches de la lycéenne, a constaté un journaliste de l’AFP.L’examen du corps de la victime a permis de “connaître la mort, consécutive à un traumatisme crânien”, selon le parquet de Chartres.Vingt autres élèves avaient été blessés en urgence relative et quatorze transportés vers l’hôpital de la ville, mais plus aucun n’était hospitalisé vendredi.Le chauffeur du car scolaire qui a provoqué l’accident a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dans la soirée vendredi.Le jeune homme de 26 ans, dont les analyses sanguines ont confirmé qu’il avait consommé du cannabis, est mis en examen pour homicide involontaire aggravé, car il conduisait “après usage de produit stupéfiant”, a précisé dans un communiqué le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier.Il est aussi mis en examen pour blessures involontaires aggravées pour la même raison.La peine encourue maximale pour ces infractions est de sept ans de prison.Le ministre des Transports avait de son côté saisi le Bureau d’enquêtes accidents (BEA) des transports terrestres pour déterminer les circonstances exactes de l’accident.

Budget: Bayrou va dégainer le 49.3 au risque de la censure

François Bayrou fera usage pour la première fois lundi de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter le budget, mettant ainsi en jeu son poste mercredi lors d’une motion de censure dont l’adoption dépendra des socialistes et du RN.Deux mois après la chute du gouvernement Barnier, les députés doivent examiner à partir de 16H00 le texte de compromis dont a accouché vendredi une commission mixte paritaire réunissant à huis clos 14 parlementaires des deux chambres.L’ensemble des députés d’opposition ont voté contre le texte en CMP, ne laissant guère d’autre choix au Premier ministre que d’engager la responsabilité du gouvernement, en l’absence de majorité à l’Assemblée.”Maintenant, il faut passer sans tarder à l’adoption. Un pays comme le nôtre ne peut pas rester sans budget. Le seul moyen, c’est d’engager la responsabilité du gouvernement”, a annoncé M. Bayrou à La Tribune Dimanche.Le Premier ministre devrait enchaîner rapidement, peut-être dès lundi soir, un deuxième 49.3, sur la première partie du budget de la Sécurité sociale, qui arrive en nouvelle lecture à l’Assemblée. Deux ou trois 49.3 au total devront être déclenchés sur ce texte avant sa transmission au Sénat, un pour chaque partie.- les socialistes partagés -La France insoumise a annoncé de longue date une motion de censure pour faire chuter M. Bayrou, que devraient voter mercredi communistes et écologistes.La position du Rassemblement national et du PS, sans les voix desquelles cette motion ne peut passer, n’est pas encore connue. Les regards sont plus particulièrement braqués sur les socialistes, avec qui le gouvernement négocie depuis plusieurs semaines.Dans une interview à Ouest-France dimanche, le président du groupe PS Boris Vallaud a affirmé que la question n’était “pas encore tranchée”. Un bureau national se réunit lundi midi, mais la décision pourrait se faire attendre jusqu’à mercredi.Si le PS a “arraché des concessions”, elles “restent largement insuffisantes pour faire de ce budget un bon budget”, affirme-t-il. “Mais nous savons aussi que ce pays a besoin d’un budget et nous entendons les inquiétudes, les craintes des entreprises, des collectivités ou des associations”, dit-il.Deux lignes s’affrontent donc au PS entre ceux qui ne veulent pas laisser le pays sans gouvernement et sans budget, comme le leur demande l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, et ceux qui veulent censurer notamment au nom des valeurs depuis que François Bayrou a utilisé le terme de “sentiment de submersion” migratoire, cher à l’extrême droite.Lundi, ce sont davantage les premiers qui se faisaient entendre. “Ce n’est évidemment pas un budget (de la Sécurité sociale) de gauche mais il est assurément plus acceptable que le budget Barnier qui faisait des économies à la serpe”, a estimé dans les Echos Jérôme Guedj.- changement d’alliance -Les socialistes pourraient-ils demander de nouvelles concessions d’ici mercredi ? Pas dans le budget de l’Etat puisque la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a confirmé lundi sur France 2 que le texte soumis au 49.3 sera celui issu de la CMP. “On a été au bout de ce qui peut être une discussion”, a jugé le chef des députés Modem Marc Fesneau.Quant à une hausse du Smic demandée par les socialistes, celle-ci “n’est pas à l’ordre du jour”, selon la ministre du Travail Catherine Vautrin qui l’a renvoyé à “une conférence sociale plus large sur le travail” qui se déroulerait après le conclave sur les retraites. Les socialistes restent par ailleurs sous la pression des Insoumis. S’ils “ne votent pas la motion de censure, alors ils auront procédé à un changement d’alliance. Ils seront dans un soutien sans participation au gouvernement et auront renié les engagements pris devant les électeurs”, répète le coordinateur de LFI Manuel Bompard.Mais LFI devrait “peut-être s’interroger sur sa stratégie”, a répondu le député socialiste Philippe Brun après la nette défaite de son candidat Louis Boyard à la municipale partielle de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).- Le RN attend la décision des chefs -Le sort de François Bayrou dépend également du RN, plus en retrait, le Premier ministre ayant choisi de négocier avec le PS. “Nous avons une réunion lundi après-midi pour déterminer notre position”, a déclaré sur Public Sénat le porte-parole du RN Julien Odoul.Le député Jean-Philippe Tanguy a estimé dimanche que le budget proposé était “pire que l’absence de budget”, et que lui-même souhaitait la censure.Mais il appartiendra à Marine Le Pen et à Jordan Bardella de trancher. Au RN, pas de vote interne mais “une unité de commandement”, s’est félicité M. Tanguy.

Darmanin à Rome lundi pour étudier le régime carcéral réservé aux mafieux

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, est attendu lundi à Rome pour une visite d’étude du régime carcéral italien réservé aux détenus les plus dangereux, dans le cadre de son projet de créer un établissement de haute sécurité pour les plus gros narcotrafiquants. M. Darmanin doit visiter dans la matinée le Centre pénitentiaire romain de Rebibbia, où une cinquantaine de détenus appartenant au crime organisé sont soumis à un régime d’isolement et de surveillance particulièrement draconien.Des entretiens sont prévus avec son homologue Carlo Nordio et le procureur national anti-mafia et anti-terrorisme, Giovanni Melillo, avant une conférence de presse à 18H30.M. Darmanin a annoncé début janvier son intention de rassembler les “cent plus gros narcotrafiquants” incarcérés dans “une prison de haute sécurité”.Cet établissement sera “réalité” fin juillet, et deux autres d’ici deux ans, pour détenir “plus de 600” narcotrafiquants “particulièrement dangereux”, a-t-il par la suite précisé.Il souhaite priver ces détenus de moyens de contacter l’extérieur sans contrôle et de poursuivre leurs activités de narcotrafic depuis leur cellule.Très restrictif, le modèle italien de détention réservé aux condamnés les plus dangereux pourrait inspirer le garde des Sceaux dans son ambition de doter l’administration pénitentiaire de prisons bunker.- “La prison dure” -L’Italie dispose d’un régime de détention connu sous le nom de 41-bis, appliqué essentiellement à des prisonniers poursuivis pour crimes mafieux et terroristes.Régulièrement dénoncé par les ONG de défense des droits, ce régime fait partie d’un arsenal législatif et pénitentiaire connu sous le nom de “prison dure”.Il a été créé en 1975 pour éviter des mutineries mais a été introduit à plus grande échelle après la vague d’attentats et d’assassinats perpétrés par la mafia dans les années 1980 et 1990.Cet article du règlement pénitentiaire, qui suspend de fait les conditions habituelles de détention, est devenu une arme essentielle de l’arsenal de l’Etat contre le crime organisé.Il peut également être appliqué à d’autres crimes violents et au terrorisme. Selon des chiffres de février 2024, 725 détenus étaient soumis à ce régime carcéral, dont quatre terroristes, les autres appartenant aux principaux groupes mafieux et groupes criminels organisés de la péninsule.Ce régime de détention prévoit l’isolement total pour le prisonnier, sauf deux heures à l’air libre dans un groupe ne pouvant pas dépasser quatre détenus soigneusement choisis pour éviter plusieurs risques: d’un côté celui de la connivence avec d’autres personnes appartenant au même groupe criminel, de l’autre d’éventuel conflits avec un groupe criminel opposé.Ils ont en outre droit à un seul entretien par mois avec des membres de leur famille, derrière une paroi de verre, et cet entretien est enregistré par les autorités carcérales. Ceux qui ne profitent pas de ce droit ont, après au moins six mois de détention, le droit à un appel téléphonique par mois, d’une durée de dix minutes maximum, avec des membres de leur famille, le tout également enregistré.Des limites sont également introduites concernant les sommes d’argent et autres biens que ces détenus peuvent recevoir.- La taille des casseroles -Ils occupent des sections dédiées des prisons italiennes et sont surveillés par des gardes appartenant à un groupe spécial de la police pénitentiaire.Ces gardes changent de prison tous les six mois pour éviter des contacts prolongés avec des détenus dangereux.L’objectif de ce système est double: couper la communication des prisonniers avec l’extérieur, empêchant ainsi les mafieux de diriger leurs organisations depuis la prison; et les convaincre, en raison des conditions pénibles, de devenir des collaborateurs de justice (“repentis”).Dans un récent rapport, l’ONG Antigone, qui s’occupe des conditions des détenus en Italie, a dénoncé “certaines restrictions dont l’objectif semble être de harceler davantage plutôt que de garantir la sécurité: par exemple la taille des casseroles autorisées ou le nombre et la taille des photos et livres pouvant être gardés dans la cellule”.

Budget: François Bayrou va dégainer le 49.3 pour la première fois

Le Premier ministre François Bayrou fera usage pour la première fois lundi de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter le budget, ouvrant la porte à une motion de censure de gauche à l’issue incertaine.Les députés doivent examiner à partir de 16H00 le texte de compromis dont a accouché vendredi une commission mixte paritaire réunissant à huis clos 14 parlementaires des deux chambres.L’ensemble des députés d’opposition ont voté contre le texte en CMP, ne laissant guère d’autre choix au Premier ministre que d’engager la responsabilité du gouvernement, en l’absence de majorité à l’Assemblée.”Maintenant, il faut passer sans tarder à l’adoption. Un pays comme le nôtre ne peut pas rester sans budget. Le seul moyen, c’est d’engager la responsabilité du gouvernement. Ce sera fait ce lundi”, a annoncé M. Bayrou à La Tribune Dimanche.Le Premier ministre devrait enchaîner rapidement, peut-être dès lundi soir, un deuxième 49.3, sur la première partie du budget de la Sécurité sociale, qui arrive en nouvelle lecture à l’Assemblée. Trois 49.3 au total devront être déclenchés sur ce texte avant sa transmission au Sénat, un pour chaque partie.- “Comptes à rendre” -La France insoumise a annoncé de longue date une motion de censure pour faire chuter M. Bayrou, que devraient voter mercredi communistes et écologistes.La position du Rassemblement national et du PS, sans les voix desquels cette motion ne peut passer, n’est pas encore connue. Les regards sont plus particulièrement braqués sur les socialistes, avec qui le gouvernement négocie depuis plusieurs semaines.Dans une interview à Ouest-France dimanche, le président du groupe PS Boris Vallaud a affirmé que la question n’était “pas encore tranchée”.Si le PS a “arraché des concessions”, elles “restent largement insuffisantes pour faire de ce budget un bon budget”, affirme-t-il. “Mais nous savons aussi que ce pays a besoin d’un budget et nous entendons les inquiétudes, les craintes des entreprises, des collectivités ou des associations”, dit-il.M. Vallaud, qui s’est élevé avec force mardi contre les propos du Premier ministre sur une supposée “submersion migratoire”, craint aussi de voir arriver en France “un moment trumpiste”, dont les signaux seraient la remise en cause du droit du sol à Mayotte, la circulaire du ministre de l’Intérieur durcissant les critères de régularisation des sans-papiers, la remise en cause du Pacte vert, la “révolte” de certains grands patrons.”Ceux qui se compromettent là-dedans, auront des comptes à rendre au regard de l’histoire”, assure-t-il.- Jospin contre la censure -L’ancien Premier ministre Lionel Jospin est intervenu dans ce débat samedi, en appelant les socialistes et la gauche de manière générale “à ne pas voter la censure”, ce qui laisserait sinon le pays sans gouvernement et sans budget.Argumentaire vivement contesté par les leaders Insoumis dimanche. Le coordinateur de LFI Manuel Bompard s’est dit “en désaccord radical” avec M. Jospin, au nom de la fidélité aux promesses faites aux électeurs. Le président Insoumis de la commission des finances à l’Assemblée, Eric Coquerel, a lui souligné la faiblesse des concessions obtenues par le PS, avec au total un budget “pire” que celui proposé par Michel Barnier, prévoyant 6,2 milliards d’euros de recettes en moins et 6,4 milliards d’économies en plus.Il a aussi relativisé l’urgence pour le pays de se doter d’un budget, alors que la loi spéciale votée fin 2024 permet de gérer les affaires courantes et qu’un projet de loi pourrait permettre de voter rapidement des dispositions urgentes et consensuelles.Le RN, plus en retrait, François Bayrou négociant en premier lieu avec le PS, a lui aussi déclaré qu’il ferait connaître sa position en début de semaine. Le député Jean-Philippe Tanguy a estimé dimanche sur France 3 que le budget proposé était “pire que l’absence de budget”, et que lui-même souhaitait la censure.Mais il appartiendra à Marine Le Pen, présidente du groupe, et à Jordan Bardella, président du parti, de trancher, a-t-il souligné.