AFP Politics

La candidate LR remporte la municipale de Villeneuve-Saint-Georges, test manqué pour LFI

Test manqué pour LFI à un an des municipales: la candidate LR Kristell Niasme a largement remporté dimanche l’élection municipale anticipée de Villeneuve Saint-Georges (Val-de-Marne) avec 49% des voix, devant le député Insoumis Louis Boyard et le maire sortant divers droite Philippe Gaudin.L’ex-première adjointe passée dans l’opposition l’emporte avec 442 voix d’avance sur le candidat LFI (38,75%), malgré le maintien de Philippe Gaudin, qui n’obtient lui que 12,25%.Son salut nazi en plein conseil municipal en avril 2024 avait entraîné la démission de plusieurs conseillers municipaux et la tenue de cette élection anticipée.Pour ce second tour, la participation était en hausse avec près de 40% d’électeurs (39,69%) qui se sont déplacés, contre 33,45% au premier tour dimanche dernier.La France insoumise a ainsi échoué à ce scrutin à un an des prochaines élections municipales et alors que le parti manque cruellement d’élus locaux. Pourtant sur le papier, cette ville du sud du Val-de-Marne de quelque 35.000 habitants est un terreau fertile pour les ambitions municipales d’un mouvement qui concentre sa stratégie électorale sur la jeunesse et les quartiers populaires. Elle est la commune la plus défavorisée, avec un taux de pauvreté de 34%, et la plus jeune de ce département de banlieue parisienne.Louis Boyard avait d’ailleurs été réélu député au second tour des législatives en juillet 2024 avec un score prometteur de 61% dans cette ville.Au premier tour dimanche dernier, le député LFI de 24 ans était arrivé légèrement en tête avec 24,89% des voix contre 22,70% à sa rivale LR, la devançant de seulement 92 voix. “Seule contre tous, LFI a rassemblé 38% des voix”, a réagi Louis Boyard, qui s’est refusé à “porter un discours de défaite” dimanche soir, alors que lors des municipales de 2020, “la gauche rassemblée sans LFI avait fait 27% au second tour des élections”.”Où étaient nos camarades ?”, s’est-il interrogé, en désignant les écologistes, les communistes et les socialistes. “Où étaient-ils quand on a imploré la fusion ? Ils n’étaient pas là”, a-t-il dénoncé.- La droite “vraiment de retour” -“Les Villeneuvois ont envoyé un signal fort, ils ne veulent ni du chaos, ni de la faillite que représente #LFI, mais une maire courageuse et compétente”, a salué sur X la présidente LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse.”La défaite sévère qu’a subie Louis Boyard est une bonne nouvelle pour les habitants, mais aussi pour tous les Français attachés à la République et à une certaine idée de la politique”, a quant à lui tweeté le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. “Ce soir, la droite est vraiment de retour”, a-t-il ajouté.Lors de sa campagne, Mme Niasme avait misé sur un rejet du candidat Insoumis, le décrivant dans sa profession de foi comme un “apparatchik parachuté” et un “agitateur”, animé par “une idéologie du chaos”.Louis Boyard avait répondu à l’anathème en appelant sur les réseaux sociaux à la “mobilisation” contre “l’extrême droite de Kristell Niasme”.”La responsabilité des forces de gauche qui ont refusé le rassemblement au second tour est immense. Les déclarations du Parti socialiste, reprenant les campagnes de dénigrement des médias fascistes contre la liste de Louis Boyard, auront contribué au maintien au pouvoir de la droite la plus extrême”, a fustigé sur X le coordinateur de LFI, Manuel Bompard.Même critique chez le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui a dénoncé une classe politique “uni[e] face à LFI”. “Le score de Boyard est un acquis pour la prochaine municipale dans un an et pour toutes nos listes au premier tour”, a-t-il toutefois souligné.Arrivée en troisième position au premier tour, avec 20,70% des voix, la liste d’union de gauche PCF-EELV-PS s’était retirée et avait appelé à faire battre la droite, sans réussir pour autant à fusionner avec celle de Louis Boyard. “Les Villeneuvois•es sont les grands perdants de la division à gauche, imposée d’en haut”, a déploré sur X Daniel Henry, candidat PCF de cette liste. Ancienne cité ouvrière, Villeneuve-Saint-Georges s’est développée autour de son imposante gare SNCF de triage avant de subir les affres de la désindustrialisation.Marquée par son fort héritage cheminot, elle a été dirigée pendant plus de 30 ans par les communistes depuis la Seconde Guerre mondiale, dont récemment entre 2008 et 2020.

A Villeneuve-Saint-Georges, LFI tente de ravir la mairie à une droite divisée

Un scrutin incertain: trois listes s’affrontent dimanche au second tour de l’élection municipale anticipée de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), où le député insoumis Louis Boyard, sans l’alliance PCF-EELV-PS, est opposé à deux candidats de droite, dont le maire sortant Philippe Gaudin.Au premier tour de cette municipale pour laquelle un tiers des électeurs se sont déplacés, le député LFI de 24 ans était arrivé en tête avec 24,89% des voix, juste devant l’ex-première adjointe LR Kristell Niasme (22,70%) et la liste d’union de gauche PCF-EELV-PS (20,70%). Cette dernière s’est retirée et a appelé à faire battre la droite, sans réussir à fusionner pour autant avec la liste de Louis Boyard. Le maire sortant Philippe Gaudin (divers droite), nettement distancé avec 15,54% au premier tour, a tout de même choisi de se maintenir dans une triangulaire. Son salut nazi en plein conseil municipal en avril 2024 avait entraîné la démission de plusieurs conseillers municipaux et la tenue de cette élection anticipée.A droite et à l’extrême-droite, plusieurs personnalités ont appelé à “faire barrage” à M. Boyard, notamment le président du Rassemblement national Jordan Bardella et le patron des députés LR Laurent Wauquiez, qui n’a toutefois pas explicitement appelé à voter pour la candidate LR, alors que Reconquête a expliqué soutenir la liste de Kristell Niasme. La candidature de Louis Boyard a des allures de ballon d’essai pour les Insoumis, qui manquent cruellement d’élus locaux et ont déployé les grands moyens pour tenter de remporter le scrutin. En cas de victoire de Louis Boyard, Villeneuve-Saint-Georges, avec ses quelque 35.000 habitants, deviendrait la plus grande commune à hisser le drapeau LFI.Sur le papier, cette ville du sud du Val-de-Marne est un terreau fertile pour les ambitions municipales d’un mouvement qui concentre sa stratégie électorale sur la jeunesse et les quartiers populaires. Elle est la commune la plus défavorisée, avec un taux de pauvreté de 34%, et la plus jeune de ce département de banlieue parisienne. Louis Boyard avait d’ailleurs été réélu député au second tour des législatives en juillet 2024 avec un score prometteur de 61% dans cette ville.Ancienne cité ouvrière, Villeneuve-Saint-Georges s’est développée autour de son imposante gare SNCF de triage avant de subir les affres de la désindustrialisation.Marquée par son fort héritage cheminot, elle a été dirigée pendant plus de 30 ans par les communistes depuis la Seconde Guerre mondiale, dont récemment entre 2008 et 2020.

Censure du budget: Bompard en “désaccord radical” avec Jospin

Le coordinateur de LFI Manuel Bompard s’est dit dimanche “en désaccord radical” avec l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, après son appel à ne pas voter la censure du gouvernement Bayrou, et a confirmé qu’un refus des socialistes de le faire équivaudrait pour lui à un “changement d’alliance électorale”.”Je suis en désaccord radical avec ce que dit Lionel Jospin. Précisément, ce qui a fait beaucoup de mal à la gauche, c’est quand vous faites campagne sur un programme, que donc vous déplacez des électeurs et puis (…) finalement quelques mois plus tard, vous reniez votre programme”, a-t-il déclaré sur BFMTV.”Personne ne peut croire sérieusement que le budget présenté par François Bayrou a quelque rapport que ce soit avec le programme que nous avons porté dans les élections législatives”, a-t-il ajouté.Dans une interview à France 5, Lionel Jospin a jugé “pas responsable” de voter la censure alors qu’un 49.3 aura lieu lundi sur le budget avec par conséquent une motion de censure déposée par une partie de la gauche dont LFI.En cas de chute du gouvernement, “qui pourrait faire face au drame de Mayotte, qui chercherait la réconciliation en Nouvelle-Calédonie, qui assurerait la sécurité ?”, s’est inquiété l’ancien Premier ministre socialiste qui avait dirigé un gouvernement de “gauche plurielle” entre 1997 et 2002.Si les socialistes “ne votent pas la motion de censure, alors ils auront procédé à un changement d’alliance, c’est-à-dire qu’ils seront dans un soutien sans participation au gouvernement de François Bayrou. A partir de ce moment-là, ils auront renié les engagements qu’ils ont pris devant les électeurs”, a insisté M. Bompard. L’Insoumis a également dénoncé le “chantage” de François Bayrou lorsqu’il dit que la France “ne peut pas rester sans budget”.”Les députés ont voté une loi qui permet de renouveler les lignes budgétaires de l’année 2024. Donc, en fait, aujourd’hui, on a un budget, c’est le budget 2024. Mais vous avez des consignes qui sont données dans les ministères et qui consistent à dire +Non, pour l’instant, on gèle toutes les dépenses+ alors qu’en fait, si on peut dépenser”, a-t-il assuré.”Cette manière d’essayer de nous obliger à renoncer à nos convictions pour adopter ce budget alors qu’il serait très mauvais, c’est un chantage”, a-t-il renchéri.

Bardella pousse l’idée d’un référendum sur l’immigration face à la “submersion”

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a poussé samedi lors d’un meeting à Montélimar d’idée d’un référendum sur l’immigration, réponse à la “submersion migratoire en cours et à venir”, sans dire un mot sur la question brûlante du budget et d’une éventuelle censure de François Bayrou.Devant 3.000 personnes, dans ce département où deux députés sur quatre sont RN, l’eurodéputé s’est longuement attardé sur l’idée d’un “référendum sur l’immigration” – dont la constitutionnalité est largement remise en cause par de nombreux experts -, qu’il réclame immédiatement à Emmanuel Macron.A défaut, “nous (l’)organiserons dès notre arrivée au pouvoir”, promet-il.”Le projet de loi qui sera soumis à l’approbation des Français constituera un véritable bouclier juridique et politique face à la +submersion migratoire+ en cours et à venir”, s’est amusé le président du parti d’extrême droite, paraphrasant le Premier ministre.François Bayrou a suscité un tollé à gauche et jusque dans son camp en évoquant lundi sur LCI le “sentiment de submersion” migratoire selon lui ressenti par les Français, estimant qu’il faut en la matière une juste “proportion”, et que “cette question de proportion, elle est très rapidement et très souvent atteinte”.L’expression, empruntée à l’extrême droite et assumée par M. Bayrou lors des Questions au gouvernement mardi, a redonné de la vigueur à l’hypothèse d’une censure du gouvernement par le PS.Le président du parti d’extrême droite s’est montré fort peu disert sur la question, alors qu’un 49.3 est attendu lundi sur le budget, et par conséquent une motion de censure mercredi, promise par une partie de la gauche dont LFI. “La décision n’est pas prise”, a-t-il sobrement commenté auprès de plusieurs journalistes après le meeting, faisant valoir que le texte sur lequel M. Bayrou demandera aux députés de se prononcer peut encore évoluer.Une commission mixte paritaire réunissant à huis clos sept sénateurs et sept députés a abouti vendredi à une version de compromis sur le budget, que le gouvernement peut encore amender.A l’issue de la CMP, le député RN Jean-Philippe Tanguy avait affirmé à la presse que son groupe déciderait lundi de son vote sur la version finale du budget -si vote il y a- et de sa position sur la censure.

Karima Delli candidate à la tête des Ecologistes face à Tondelier

L’ex-eurodéputée Karima Delli a annoncé vendredi à La Voix du Nord sa candidature pour diriger les Ecologistes, en promouvant “une ligne poulaire, fiable”, face à Marine Tondelier qui brigue un deuxième mandat lors du prochain congrès en avril.Mme Delli, âgée de 45 ans et actuellement élue au conseil régional des Hauts-de-France aux côtés de Mme Tondelier, plaide pour “redonner toute sa place à l’écologie, aujourd’hui écrabouillée entre le PS et LFI, et attaquée de toute part”.”Nous cultivons une forme d’entre-soi”, déplore-t-elle auprès du quotidien régional. “Or je considère que l’écologie est la nouvelle lutte des classes. Il nous faut une ligne populaire, fiable et promouvoir de réels changements et arrêter de nous regarder le nombril et nous perdre dans des enjeux politiciens”, appuie-t-elle.Alors que Mme Tondelier fait figure de chantre de l’union à gauche au sein du Nouveau front populaire, Mme Delli fustige le manque de “victoires politiques” obtenues par sa concurrente. “J’aurais aimé qu’on sorte des négociations avec le gouvernement en disant qu’on avait réussi à obtenir le ticket climat qui permettrait aux gens, comme en Allemagne, de voyager en illimité dans les transports en commun pour 29 euros par mois, ce qui est une vraie mesure populaire”, fait-elle valoir.Mme Delli attaque aussi le bilan de Mme Tondelier aux Européennes de 2024, à l’issue desquelles les Ecologistes n’ont obtenu que 5,5%.”Je considère qu’une veste verte”, comme celle qu’arbore régulièrement Mme Tondelier, “ne doit pas masquer les vestes que nous avons prises aux élections”, ironise celle qui fut eurodéputée de 2009 à 2024.Secrétaire nationale des Ecologistes depuis 2022, Mme Tondelier remet son mandat en jeu au printemps, avec un vote attendu du 24 au 26 avril, au terme d’un long processus interne.

Dati annonce qu’un spectacle du Puy du Fou est “éligible” au Pass Culture

La ministre de la Culture Rachida Dati a indiqué vendredi que le spectacle nocturne proposé par le parc d’attractions vendéen le Puy du Fou était “éligible” au Pass culture attribué aux jeunes.Mme Dati a rappelé sur X que “les parcs d’attraction ne sont pas éligibles au @pass_Culture”. Toutefois, “le Puy-du-Fou a la particularité d’organiser un spectacle vivant disposant d’une billetterie autonome” du parc d’attraction, le spectacle du soir “La Cinéscénie”. “Ce spectacle, comme d’autres, est donc éligible au @pass_Culture, sauf à être victime d’une discrimination contraire à la liberté artistique !”, a-t-elle ajouté.Le reste des spectacles proposés par le Puy du fou est, à ce stade, couplé à l’entrée pour le parc d’attractions.Le Pass Culture est un dispositif qui accorde aux jeunes de 15 à 18 ans 300 euros à dépenser dans la culture. Depuis son arrivée à son poste il y a un an, la ministre a souhaité le réformer en faisant, entre autres, une part plus large au spectacle vivant.Le 18 janvier, Mme Dati avait indiqué, toujours sur X, avoir “demandé à (ses) services d’examiner la demande du @PuyduFou concernant l’éligibilité (…) (au) Pass Culture”.Dans une lettre ouverte publiée mercredi sur le site du quotidien Libération, le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière (LFI) s’en alarmait. Il dénonçait une “polémique montée de toutes pièces, par des courants de la droite réactionnaire et conservatrice ainsi que de l’extrême droite, sur les acteurs culturels pouvant (…) prétendre” à ce dispositif.”Ces réseaux (…) estiment qu’il s’agit d’une inégalité de traitement et qu’ils subissent une injustice dirigée, selon eux, de manière politicienne notamment par +la gauche wokiste+, les +gauchistes+ ou encore +l’extrême gauche+”, écrivait Alexis Corbière.”Pourquoi céder face à la controverse fabriquée par l’extrême droite ?”, interrogeait encore le député, affirmant que le “Puy est un endroit fortement marqué idéologiquement, avec un point de vue historique orienté de manière totalement subjective sur notre passé, se rapprochant plus d’une propagande réactionnaire, mêlant fiction, réécriture de l’histoire et Histoire”.En France, en Espagne et aux Pays-Bas, où le parc vendéen collabore depuis plusieurs années avec le parc d’attraction Efteling, le Puy du Fou a, en 2024, accueilli 2,8 millions de visiteurs et joué 11.828 représentations de ses spectacles.Créé par le souverainiste et soutien d’Éric Zemmour Philippe de Villiers il y a 47 ans, le parc a été accusé dans le livre “Le Puy du Faux”, paru en 2022 et écrit par quatre historiens, de se servir de “vieux clichés historiques” pour diffuser des “messages politiques très marqués à droite”. 

Confiance en hausse pour Bayrou, au plus bas pour Macron, selon un sondage

François Bayrou gagne 4 points de cote de confiance, à 36% des sondés, tandis qu’Emmanuel Macron perd un point supplémentaire à 31%, retrouvant son plus bas niveau dans le baromètre Toluna – Harris Interactive pour LCI publié vendredi.M. Bayrou voit sa cote de confiance progresser par rapport à la précédente livraison de cette étude le 27 décembre, deux semaines après son arrivée à Matignon et quelques jours après la formation de son gouvernement.”En pleine négociation dans le cadre du vote du projet de loi de finances, le Premier ministre voit son niveau de confiance progresser auprès des sympathisants de quasiment tous les bords politiques”, relève l’institut. A l’exception des sympathisants d’Ensemble pour la République (Renaissance), chez qui la cote de M. Bayrou a chuté de 5 points, mais reste néanmoins la plus élevée (69%).De son côté, Emmanuel Macron perd un point par rapport à décembre, à 31%, soit le niveau le plus bas recueilli dans ce baromètre, comme en janvier 2019 lors de la crise des “gilets jaunes”.Ce “baromètre de la confiance politique” donne par ailleurs en baisse la cote de la quasi-totalité des ministres. Bruno Retailleau reste en tête à 40% (-2), devant Gérald Darmanin (39%, -2).S’agissant des autres personnalités politiques, Jordan Bardella est toujours en tête (40%, +1) devant Marine Le Pen (38%, stable), Édouard Philippe (36%, -2) et Gabriel Attal (34%, +2).Par ailleurs, toujours selon Toluna – Harris Interactive, 67% des sondés estiment que le recours à l’article 49.3 de la Constitution par François Bayrou pour faire adopter le budget serait “une mauvaise méthode”, contre 61% en novembre pour Michel Barnier et 57% en janvier 2023 pour Elisabeth Borne.Mais seulement 45% des sondés se disent favorable à une motion de censure sur ce budget, soit une baisse de 4 points par rapport à décembre.Enquête réalisée en ligne du 28 au 30 janvier, portant sur un échantillon de 1.054 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus (méthode des quotas). Marge d’erreur de 1,4 à 3,1 points.

Mayotte: la reconstruction “sans doute” au-dessus du milliard d’euros, chiffre Valls

Dans l’archipel de Mayotte aux infrastructures ravagées après le passage mi-décembre du cyclone Chido, la reconstruction prendra du temps pour un coût “sans doute au-dessus du milliard” d’euros, a estimé vendredi Manuel Valls dans un entretien à l’AFP.Le ministre des Outre-mer, en visite à Mayotte pour deux jours, a évoqué “le chiffre (de la reconstruction), qu’il soit au-dessus ou en-dessous du milliard (d’euros), sans doute au-dessus”, citant notamment les “établissements publics, scolaires, (les) mairies, tous les équipements publics” mais aussi “évidemment tout ce qui concerne l’économie ou l’agriculture”.Le département, le plus pauvre de France, a été ravagé le 14 décembre par Chido.Ce cyclone le plus dévastateur à Mayotte depuis 90 ans a causé la mort d’au moins 39 personnes et provoqué des dégâts colossaux aux infrastructures vitales, hôpital, routes et établissements scolaires. Ses vents jusqu’à 200 km/h ont pulvérisé les maisons en dur comme en tôle.”Nous sommes encore dans la phase d’urgence”, a souligné vendredi M. Valls, en déplacement dans cet archipel de l’océan Indien avec la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne, après une première visite avec François Bayrou fin décembre. “Nous revenons de très loin”, a-t-il ajouté.La reconstruction ne “va pas se faire en douze mois”, mais “elle va se faire sur plusieurs années pour des raisons évidentes”, a-t-il estimé.- Au “rendez-vous” – Au-delà de la question du financement de la reconstruction, “pour moi, l’essentiel, ce sont les projets”, a dit M. Valls à l’AFP.”Ce que nous souhaitons avec le général (Pascal) Facon (chargé de piloter la reconstruction de Mayotte, NDLR), c’est d’avoir tous les projets pour que l’État puisse venir en aide aux communes”.Malgré des finances publiques dégradées, l’État sera au “rendez-vous en termes de financement”, a assuré l’ancien Premier ministre socialiste, promettant d'”associer les Mahorais” à la reconstruction.Pendant des semaines, des Mahorais ont été privés d’électricité ou subi des coupures préjudiciables.Au 21 janvier, cinq semaines après Chido, la préfecture évaluait le pourcentage de clients alimentés en électricité à 95% sur l’archipel. “On revient au niveau d’avant Chido”, indiquait-on vendredi dans l’entourage du ministre Valls, un niveau “qui n’est pas parfait et sur lequel il faut encore travailler”.Le réseau est en train d’être renforcé grâce à l’enfouissement de certaines lignes électriques, ce qui signifie qu'”aujourd’hui, on touche à la fin de la phase d’alimentation d’urgence”, assure-t-on de même source.Le territoire – dont les infrastructures ne permettent plus de couvrir les besoins depuis plus d’un an – privait déjà ses habitants d’eau courante pendant trente heures, tous les deux jours. Depuis le cyclone, qui a gravement endommagé le réseau, certains attendent encore le rétablissement de la distribution.Sur l’eau, la restauration des filières économiques et agricoles, “il y a encore beaucoup de travail à réaliser”, a concédé M. Valls. – Professeurs “épuisés” -Sur le volet de la santé, l’équipe de Manuel Valls a recensé cinq dispensaires ouverts (M’tsamboro, Mamoudzou Jacaranda, M’tsapéré, Dembéni et Bouéni) et deux en cours d’ouverture (Acoua et Koungou). L’hôpital de Mamoudzou est désormais opérationnel à 100%.Pour l’Éducation, Mme Borne a évoqué la rentrée scolaire, effectuée lundi dans des conditions dégradées et perturbée. Trois cellules d’appui psychologique ont été mises en place pour accompagner le retour des élèves alors qu’une partie des établissements scolaires n’ont toujours pas pu rouvrir en raison de dommages trop importants.Le coût des réparations “est de l’ordre de 250 à 300 millions d’euros”, a-t-elle avancé lors d’un point presse au rectorat.Concernant les examens à venir, la ministre doit annoncer “la semaine prochaine des modalités particulières pour le brevet” qui sera “vraisemblablement en contrôle continu”. “Pour l’épreuve anticipée du bac on va pouvoir alléger le nombre de textes”, a-t-elle indiqué, proposant aussi de “prolonger un petit peu l’inscription à Parcoursup”.Quant aux professeurs, ils “sont épuisés”, a souligné Élisabeth Borne auprès de l’AFP, promettant une semaine de vacances supplémentaire “pour qu’ils puissent se reposer”.Un projet de loi d’urgence pour venir en aide à Mayotte et ses quelques 320.000 habitants selon les estimations de l’Insee au 1er janvier 2025 a été adopté le 22 janvier par l’Assemblée nationale. Le texte doit être examiné lundi au Sénat. Environ un tiers de la population vit dans des habitats précaires.

La tombe de Jean-Marie Le Pen à La Trinité-sur-Mer dégradée, indignation à droite

Croix et plaques renversées, marbre fendu : la tombe de Jean-Marie Le Pen, décédé le 7 janvier et inhumé au cimetière de sa ville natale de La Trinité-sur-Mer (Morbihan), a été dégradée, suscitant de vives réactions de la famille et du Rassemblement national.”La tombe a été véritablement saccagée, probablement à coups de masse cette nuit”, a déclaré à l’AFP Gilles Pennelle, eurodéputé RN et conseiller régional de Bretagne, dénonçant un acte “odieux”, “ignoble et abject”.”Le respect des morts est sacré, c’est très profond en Bretagne”, a ajouté M. Pennelle, qui a dit avoir été “averti par des Trinitains” dans la matinée. Selon lui, “la pierre centrale est fendue”, “la croix cassée”, ainsi que “les plaques” en hommage à Jean-Marie Le Pen et ses parents, inhumés dans le même caveau.”Je trouve ça honteux, et tout le monde ici trouve ça honteux, même si je n’apprécie pas l’homme. Ce sont des détraqués qui font des choses pareilles. Mais, je vais vous dire, je ne suis pas étonnée que cela soit arrivé”, a réagi auprès de l’AFP Catherine, 71 ans, habitante de la commune voisine de Saint-Philibert.Vendredi en début d’après-midi, une grande bâche recouvrait la tombe de l’ancien leader, dans un cimetière toujours accessible au public, selon des journalistes de l’AFP sur place.”C’est ahurissant, c’est débile, c’est irrespectueux”, s’indigne Michel, 67 ans, sympathisant du RN. “Ça va faire comme la tombe de Pétain sur l’Ile-d’Yeu ou les tombes des juifs en Alsace. Ça me dépasse complètement mais quand on voit le monde actuel dans lequel on vit, plus grand-chose ne m’étonne…”La fille aînée de Jean-Marie Le Pen, Marie-Caroline Le Pen a posté sur X une photo de la tombe dégradée. “Pas de mot pour qualifier les individus qui s’attaquent à ce qu’il y a de plus sacré. Ceux qui s’attaquent aux morts sont capables du pire contre les vivants”, écrit-elle pour accompagner le cliché.La même photo a été postée sur X par Marion Maréchal, la petite fille de l’ancienne figure de l’extrême droite. “Vous avez détruit la tombe de nos ancêtres. Vous pensez peut-être nous briser le cÅ“ur, nous intimider, nous décourager ?”, fustige-t-elle. – “Acte inqualifiable” -Jordan Bardella, président du Rassemblement national, parti issu du Front national, a lui aussi vivement réagi. “La profanation de la tombe de Jean-Marie Le Pen est un acte inqualifiable, commis par ceux qui ne respectent ni les vivants ni les morts. La morale la plus universelle réprouve déjà ses auteurs : je souhaite qu’ils soient également retrouvés et sévèrement punis par la justice”, s’insurge-t-il sur X.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a de son côté dénoncé une “abjection absolue”. “Le respect des morts est ce qui distingue la civilisation de la barbarie”, souligne-t-il sur le même réseau social.”Quelle honte”, renchérit le président LR du Sénat Gérard Larcher. “Quels que soient nos combats et nos différends politiques, rien ne justifie de vandaliser une sépulture”.Fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, décédé le 7 janvier à l’âge de 96 ans, a été inhumé dans le caveau familial le 11 janvier dans le cimetière de sa ville natale de la Trinité-sur-Mer (Morbihan).La cérémonie religieuse dans l’église de ce bourg breton de 1.700 habitants avait réuni environ 200 personnes, dont sa fille Marine Le Pen, qui avait repris les rênes du parti cofondé par son père. L’inhumation dans le cimetière s’était déroulée dans la stricte intimité familiale.Le 22 janvier à Paris, c’est à l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce qu’un hommage de toute l’extrême droite avait été rendu à Jean-Marie Le Pen.Tribun provocateur, Jean-Marie Le Pen a été condamné pour plusieurs de ses déclarations sur la Seconde guerre mondiale, et pour des injures homophobes.”Compte tenu du caractère exceptionnel de l’événement de ce jour, la gendarmerie du Morbihan réactivera une surveillance du site” du cimetière, annonce de son côté la préfecture.La brigade de recherches de la gendarmerie de Lorient a été chargée de l’enquête, ouverte par le parquet de Lorient.

Crèches: la ministre Aurore Bergé visée par une enquête pour faux témoignage

La ministre Aurore Bergé est visée par des investigations de la Cour de justice de la République (CJR) pour avoir nié tout lien personnel avec une lobbyiste des crèches privées devant une commission parlementaire, des propos remis en cause dans un livre et des messages. La CJR a ouvert mardi une information judiciaire pour “faux témoignage”, a annoncé vendredi dans un communiqué Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation.”Nous prenons acte de l’ouverture d’une instruction qui est la suite naturelle de la saisine de la CJR”, a réagi auprès de l’AFP Me Jade Dousselin, avocate d’Aurore Bergé. La ministre “répondra évidemment à toutes les demandes qu’aura cette dernière pour mener à bien son instruction”, a-t-elle ajouté.Ces investigations font “suite à un signalement émanant du bureau de l’Assemblée nationale” le 9 octobre 2024 après “des déclarations faites sous serment devant une commission d’enquête parlementaire le 30 avril 2024” par la ministre, précise Rémy Heitz, qui exerce les fonctions de ministère public à la CJR. Le 23 janvier, la commission des requêtes de la CJR, qui filtre les plaintes et signalements, “a émis un avis favorable à la saisine de la commission d’instruction de cette Cour pour instruire contre Mme Aurore Bergé, en sa qualité de ministre, du chef de faux témoignage”, précise le procureur général.Cette commission d’instruction, composé de trois magistrats, agit comme un juge d’instruction et va donc enquêter.Des députés de La France insoumise et du groupe Ecologiste et Social avaient demandé que le bureau de l’Assemblée nationale, plus haute instance exécutive de la chambre, composée de 22 députés (à majorité à gauche), engage une “procédure pour parjure” contre Aurore Bergé.Après un vote de dix voix contre neuf le 9 octobre, le bureau de l’Assemblée nationale avait saisi la justice.Les députés de gauche la suspectaient d’avoir passé sous silence des relations avec les lobbys devant une commission d’enquête parlementaire sur le modèle économique des crèches.Auditionnée par cette commission le 30 avril, Aurore Bergé, alors ministre chargée de l’Egalité, avait affirmé sous serment n’avoir aucun “lien personnel, intime ou amical, ni d’accointances” avec la déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC), Elsa Hervy.- “Une copine” -Or, dans son livre-enquête paru début septembre, “Les Ogres” (Flammarion), sur les dérives et la “voracité” de certains groupes privés de crèches, le journaliste d’investigation Victor Castanet évoque un “pacte de non-agression” qui aurait été conclu entre Mme Bergé, à l’époque où elle était ministre des Familles (juillet 2023-janvier 2024) et Elsa Hervy.Aurore Bergé, alors députée Ensemble pour la République (EPR) – elle n’avait pas été renommée dans le gouvernement Barnier -, avait rejeté les accusations et porté plainte en diffamation contre Victor Castanet.En réponse, le journaliste avait rendu publics des documents attestant selon lui d'”une entente entre Aurore Bergé et Elsa Hervy”.L’un de ces documents est un courriel adressé le 8 août 2023 par la ministre à sa directrice de cabinet, où elle dit à propos de Mme Hervy: “C’est surtout une copine 🙂 Elle sera très aidante avec moi”.Selon Victor Castanet, qui a publié une capture d’écran de messagerie, Mme Bergé a qualifié les membres de la FFEC de “meilleurs alliés”. Enfin, dans un troisième message, Elsa Hervy écrit à une personne identifiée par le journaliste d’investigation comme un collaborateur de la ministre: “J’obéis”, en parlant de la mise en place d’un plan de communication.Mme Bergé avait déposé une plainte pour le vol de sa correspondance et une enquête est en cours depuis le 22 octobre à Paris. Elle a été entendue la semaine dernière en tant que plaignante.Issue de LR, Aurore Bergé a été ministre des Solidarités et des Familles (juillet 2023 à janvier 2024), puis en charge de l’Egalité entre les femmes et les hommes dans le gouvernement Attal.Privée de maroquin sous Michel Barnier, elle a retrouvé le ministère de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations le 23 décembre.La CJR est la seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement pour des infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions.