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Censure: LFI prévient le PS que c’est Retailleau qui va écrire la suite

La France insoumise a prévenu lundi le PS que s’il ne censure pas François Bayrou sur le budget, “la suite” de la politique du gouvernement “s’écrira” avec le très droitier ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau qui a annoncé son intention de “toucher” à l’aide médicale d’Etat”. “Vous verrez que la suite ça sera avec M. Retailleau que ça s’écrira”, a déclaré le président de la commission des Finances Eric Coquerel sur Public Sénat. “Le gouvernement va s’appuyer sur d’autres groupes, notamment le Rassemblement national, pour passer ce qu’annonce” Bruno Retailleau (LR), par exemple des restrictions sur l’aide médicale d’Etat, dispositif permettant à des ressortissants étrangers sans titre de séjour régulier en France de se soigner.Outre sa volonté de “toucher” à l’AME, Bruno Retailleau s’est également dit favorable dimanche à la création de statistiques ethniques en France “à une condition, c’est qu’on ne les utilise pas pour la discrimination positive”. C’est “ce que va laisser vivre le parti socialiste s’il ne vote pas la censure”, a insisté le député Insoumis. De fait, l’eurodéputé Place publique Raphaël Glucksmann a reconnu sur Sud radio que la question de la censure se poserait si le gouvernement décidait de toucher à l’AME. “C’est clair, depuis le début on l’a formulé, il n’y aura pas de nouvelle loi immigration et il ne faut pas toucher à l’aide médicale d’Etat”, a-t-il déclaré, tout en précisant qu’il ne pouvait s’engager au nom du groupe socialiste à l’Assemblée nationale.Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, avait déjà critiqué dimanche les propos du ministre de l’Intérieur, l’accusant d’être “d’accord pour les statistiques ethniques mais alors uniquement à des fins discriminatoires, surtout pas pour servir à corriger les inégalités décelées”.

Macron donne ses orientations aux armées, face à Trump et à l'”accélération” des menaces

Emmanuel Macron doit donner lundi “ses orientations” aux armées face à “une accélération” des menaces qui nécessite à ses yeux un vrai sursaut de l’Europe, lors d’une cérémonie de voeux qui coïncide avec l’investiture de Donald Trump à la Maison Blanche.Le chef de l’Etat se rend à Cesson-Sévigné, près de Rennes, pour ce rendez-vous annuel qu’il place cette fois sous le signe “de l’innovation, du cyber et de l’intelligence artificielle” à trois semaines du sommet sur l’IA qu’il organise les 10 et 11 février à Paris.Ce quartier militaire accueille le Commandement de l’appui terrestre numérique et cyber, “créé en 2024 pour garantir la supériorité opérationnelle des forces terrestres”, souligne l’Elysée.Ces dernières années, les vÅ“ux aux armées ont été l’occasion pour le président de défendre la loi de programmation militaire (LPM) pour 2024-2030, qui prévoit 413 milliards d’euros pour répondre à la multiplication des tensions internationales.”Au terme de la loi de programmation militaire, nous aurons doublé notre budget militaire en dix ans. Quel pays peut en dire autant? Et nous n’avons pas attendu 2022″ et l’invasion russe de l’Ukraine “pour nous réveiller”, a-t-il déjà plaidé le 6 janvier devant les ambassadeurs de France.Emmanuel Macron, chef des armées, pourrait donc reprendre l’avertissement de Sébastien Lecornu. Son ministre des Armées a prévenu début janvier que l’absence de budget pour 2025, en jachère en raison de la crise politique, était une “menace” pour “le réarmement” du pays car elle suspend la hausse de crédits prévue par la LPM, de 3,3 milliards cette année.Cette augmentation n’est “pas négociable” malgré le contexte général de restrictions budgétaires, a-t-il mis en garde.- “Allié solide” -Le déplacement en Bretagne tombe le jour de l’investiture de Donald Trump à Washington, à laquelle assisteront d’autres dirigeants, comme la Première ministre italienne Giorgia Meloni, mais pas Emmanuel Macron, qui n’a pas été invité.”Il y a forcément un écho, car l’élection de Trump pose des questions sur la guerre en Ukraine, le rôle de l’Otan…”, glisse un proche du président, qui s’attend à des “annonces”.”Si on décide d’être faibles et défaitistes, il y a peu de chances d’être respectés par les Etats-Unis d’Amérique du président Trump”, avait martelé Emmanuel Macron dans son discours aux ambassadeurs.Il avait affirmé la nécessité de “coopérer” avec le tribun populiste, qui “sait qu’il a en France un allié solide”. Mais il avait surtout réitéré son appel, qu’il devrait encore détailler lundi, à un “réveil stratégique” européen.”Il y a une accélération, une transformation de la menace et un changement profond de l’environnement stratégique”, avait-il dit le 6 janvier, évoquant “la Russie qui a complètement transformé son industrie de guerre et qui produit aujourd’hui autant que la totalité des Européens”, les Etats-Unis qui “ont des discussions stratégiques de plus en plus désinhibées” et la Chine qui se dote d’un arsenal “dont la magnitude n’est pas à notre échelle”.”Il faut aller maintenant beaucoup plus vite et beaucoup plus fort”, “avec un programme massif d’investissements européens”, en assumant “une préférence européenne” dans le domaine de l’armement, avait-il insisté.L’arrivée de Donald Trump pourrait aussi être l’occasion pour Emmanuel Macron d’en dire davantage sur les “garanties de sécurité” que l’Europe pourrait fournir à Kiev dans le cadre d’un éventuel règlement négocié avec Moscou.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit mi-janvier avoir discuté avec son homologue français d’un éventuel “déploiement de contingents” militaires étrangers dans son pays.L’idée de déployer des troupes européennes en Ukraine fait l’objet de discussions en coulisses parmi les alliés de Kiev. Elles pourraient servir à assurer le maintien d’un hypothétique cessez-le-feu, auquel a notamment appelé le président élu américain.

Bruno Retailleau sur l’AME: “on y touchera”

Le ministre LR de l’Intérieur Bruno Retailleau a assuré dimanche que le gouvernement Bayrou allait “toucher” à l’aide médicale d’Etat (AME), un dispositif permettant à des ressortissants étrangers sans titre de séjour régulier en France de se soigner.”On y touchera”, a affirmé le ministre, tenant d’une ligne de fermeté sur les questions migratoires. “C’est un sujet du PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale)”, a ajouté M. Retailleau qui était l’invité de l’émission BFM Politique. M. Retailleau demande que soient reprises les conclusions du rapport Evin/Stefanini, remis fin 2023 avant la dissolution, qui selon lui avait jugé que l’AME était un “encouragement à la clandestinité”.Dans ce document, l’ancien ministre PS Claude Evin et le préfet Patrick Stefanini, figure de LR, prônaient notamment un ajustement du panier de soins accessibles via l’AME. Ils ont aussi souligné le rôle du dispositif pour éviter la dégradation de l’état de santé des migrants clandestins, ainsi que la propagation de maladies à toute la population. La droite et l’extrême droite demandent la réduction du périmètre de soins éligibles à l’AME, voire sa disparition pure et simple. Le dispositif est en revanche défendu par la gauche et une partie du bloc centriste. En décembre dans le cadre de l’examen du budget de l’Etat, le Sénat a approuvé, avec l’appui du gouvernement, une diminution de 200 millions d’euros du budget alloué à l’AME sur un total de 1,3 milliard en augmentation de plus de 9% par rapport à 2024.L’Aide médicale d’État permet la prise en charge des personnes en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois, dont les ressources sont faibles et n’ouvrent pas droit à la couverture du système de droit commun. Plus largement sur la politique migratoire, Bruno Retailleau a redit “souhaiter” l’abolition du droit du sol à Mayotte même s’il a convenu qu’en l’état, les conditions politiques n’étaient pas réunies. Même constat pour un débat sur le droit du sol en métropole. “Il doit y avoir, non pas une automaticité, mais ça doit procéder d’un acte volontaire”, a déclaré le ministre qui veut ainsi revenir aux dispositions de la loi mise en place par l’ex-ministre RPR Charles Pasqua en 1993 avant d’être supprimées sous le gouvernement socialiste de Lionel Jospin. La loi Pasqua soumettait l’obtention de la nationalité française, pour un mineur né en France de parents étrangers disposant d’une carte de séjour, à ses 18 ans, à une déclaration préalable. 

Mélenchon n’est pas “le chef” du Nouveau Front populaire, souligne Faure (PS)

Jean-Luc Mélenchon, qui accuse les socialistes de “forfaiture” après leur refus de censurer le gouvernement jeudi, “n’est pas le chef du Nouveau Front populaire”, souligne le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure dans un entretien samedi à La Dépêche.Appelant le tribun insoumis à “argumenter plutôt qu’à invectiver et menacer”, Olivier Faure observe que “si à chaque désaccord, il organise une purge comme il a déjà pu le faire dans son propre parti, il finira tout seul”.”Le NFP ce n’est pas un parti unique, mais une coalition. Jean-Luc Mélenchon n’en est pas le chef”, insiste le socialiste, qui remarque que les insoumis ont la “liberté” de prendre “des positions qui ne sont pas les nôtres”. “La nôtre est de nous définir par nous-mêmes”, ajoute-t-il.Il juge par ailleurs “irresponsable” de “tout faire reposer sur une présidentielle anticipée”, comme le font les Insoumis, qui réclament le départ d’Emmanuel Macron. “Nous avons fait un autre choix, celui de négocier avec le gouvernement pour éviter le pire à nos concitoyens”, affirme-t-il. “Demain quand ils iront chez le médecin ou à la pharmacie, ils ne seront pas moins remboursés et ils le devront aux socialistes”. Olivier Faure salue aussi le fait que les deux autres partenaires du Nouveau Front populaire, les communistes et les Ecologistes, même en ayant voté la censure, ont “annoncé qu’ils souhaitaient reprendre les discussions avec le gouvernement” sur le budget et ont “publiquement fait savoir qu’ils comprenaient notre position”.”Personne n’est cramponné à LFI. Le NFP ce sont quatre forces autonomes”, assène-t-il. Mais le chef des socialistes rappelle que son parti peut censurer le gouvernement “à tout moment”. Il souligne toutefois que “la discussion ne fait que commencer” et que “du fait de la procédure parlementaire, il faudra au-delà du PLF et du PLFSS (projet de loi de finances et projet de loi de financement de la sécurité sociale, ndlr), un troisième texte pour pouvoir introduire des mesures nouvelles. C’est sur cet ensemble qu’il faudra juger”.

Eric Coquerel (LFI) veut “convaincre” le PS “d’ici février” de censurer le budget

Le président LFI de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel, veut convaincre les socialistes “d’ici février” de censurer le budget, “pire”, à ses yeux, que celui défendu par l’ancien gouvernement de Michel Barnier.  Pour le député, le Parti socialiste s’est “écarté” du Nouveau Front populaire en refusant jeudi de voter la censure après la déclaration de politique générale du Premier ministre François Bayrou, à l’inverse des autres partenaires de l’alliance de gauche. Seuls huit socialistes l’ont voté sur 66.Mais le PS a “une séance de rattrapage” avec le prochain vote du budget fin février/début mars, a-t-il souligné samedi sur franceinfo, expliquant qu’il fallait “entre 15 et 20 voix” socialistes pour faire chuter François Bayrou, “si toute l’opposition vote la motion”, Rassemblement national compris.Lors des prochaines législatives, des candidats insoumis pourraient être présentés dans les circonscriptions des socialistes qui ne voteront pas la prochaine censure, a confirmé Eric Coquerel.Mais “mon travail est d’ici février de convaincre de censurer, si on ne veut pas laisser Emmanuel Macron continuer sa politique pendant trois ans”, a-t-il dit, espérant rallier “suffisamment” de députés PS, “voire tout le groupe” à l’Assemblée nationale.Le député de Seine-Saint-Denis estime que le budget Bayrou “est un budget Barnier en pire” et que la réouverture de la négociation sur la réforme des retraites fixant l’âge de départ à 64 ans est “un attrape-nigaud”.Le conclave des partenaires sociaux proposé par M. Bayrou pour une durée de trois mois pour rediscuter de la réforme sert juste “à gagner du temps”, estime-t-il. “C’est de la fumée soit pour ne pas censurer, soit pour ne pas abroger” la réforme de 2023, assure-t-il, se disant persuadé qu'”il n’y aura pas d’accord global”.Le président des députés socialistes, Boris Vallaud, a précisé vendredi qu’il n’y avait aucun accord entre le gouvernement et les socialistes sur le budget, et que la censure était “toujours sur la table”.

Décès de l’ancien ministre Didier Guillaume, chef du gouvernement de Monaco

L’ancien ministre français de l’Agriculture, Didier Guillaume, devenu en septembre ministre d’Etat de Monaco chargé de diriger le gouvernement de la principauté, est décédé vendredi d’une “maladie fulgurante”, a annoncé la Principauté.”Son Altesse Sérénissime le Prince Souverain a l’immense tristesse de faire part du décès de M. Didier Guillaume, ministre d’Etat de la Principauté de Monaco, suite à une maladie fulgurante survenue lors de son hospitalisation”, a indiqué un communiqué du cabinet du prince Albert de Monaco, sans préciser le lieu du décès de l’ancien sénateur socialiste.Le 10 janvier, le Palais princier avait annoncé que Didier Guillaume allait “devoir subir un traitement nécessitant une hospitalisation programmée, qui ne lui permettra pas d’exercer ses fonctions de ministre d’État durant les prochaines semaines”. Une journée de deuil national a été décrétée le 23 janvier, jour des obsèques de l’ancien ministre d’Etat, qui seront célébrées en la cathédrale de Monaco à 11H00, a précisé vendredi soir le Palais princier.Le président Emmanuel Macron a salué la mémoire de cet “élu enraciné dans la Drôme, humaniste en République”. “Son engagement pour les autres était comme lui, vibrant, chaleureux, entier. De Bourg-de-Péage à Monaco. Je pense à sa famille. Je perds un ami”, a-t-il écrit sur X.”Didier Guillaume (…) était un homme solide et généreux. Un humaniste au plein sens du terme. À lui et aux siens notre gratitude et notre affection”, a réagi sur X le Premier ministre François Bayrou.Âgé de 65 ans, ce Drômois avait accumulé les mandats dans son département: maire de Bourg-de-Péage (1995-2004), président du Conseil général de la Drôme (2004-2015) puis sénateur (2008-2018).”Profondément attristé d’apprendre le décès de Didier Guillaume (…) Ayons une pensée fraternelle en mémoire de son action au service de nos idéaux”, a réagi le sénateur Patrick Kanner, qui a succédé à Didier Guillaume à la tête du groupe socialiste au Sénat.Spécialisé dans les questions agricoles, cet ancien fidèle de François Hollande puis de Manuel Valls avait finalement accédé à un portefeuille gouvernemental sous Emmanuel Macron, en étant chargé de l’Agriculture de 2018 à 2020.Auparavant, ce passionné de rugby avait été pressenti pour prendre la tête du comité d’organisation de la Coupe du monde 2023. Il y avait renoncé, la fonction étant essentiellement honorifique.Après son départ du gouvernement en juillet 2020, il était devenu membre de la Ligue nationale de rugby et conseiller du président sur les affaires publiques.Dans son communiqué, le prince Albert II de Monaco a salué les “qualités humaines” et “l’engagement remarquable” de Didier Guillaume “au service de la Principauté dès sa prise de fonctions le 2 septembre 2024”.Isabelle Berro-Amadeï, ministre des Relations extérieures de la principauté, est chargée de l’intérim à la tête du gouvernement monégasque, précise le communiqué.Le gouvernement monégasque, non issu des urnes, présente au prince des projets de lois et assure l’administration de la principauté située en bord de Méditerranée.Traditionnellement détaché par la France, le ministre d’Etat est nommé par le prince, qu’il représente.

Retraites: la “confiance” de Bayrou n’occulte pas “l’ampleur des désaccords”

Les partenaires sociaux et le gouvernement se sont réunis plus de deux heures vendredi au ministère du Travail, pour lancer une difficile remise en chantier de la réforme des retraites de 2023, François Bayrou affichant son optimisme, malgré “l’ampleur des désaccords” constatée par la CGT.Les travaux ne démarreront vraiment qu’à l’issue d’une délicate mission de chiffrage sur le financement du système, confiée à la Cour des comptes. Celle-ci rendra son rapport le 19 février, a annoncé François Bayrou à la presse, à la sortie de cette première réunion, fixant à “fin mai” l’objectif d’un accord entre les partenaires sociaux.”Cette idée qu’ils vont partager des mois et des mois de travail, pour moi, c’est une idée fructueuse”, s’est-il réjoui, déplorant l’état de “blocage général” dans lequel se trouve la France.Il a dit “faire confiance” au dialogue social, et à cette démarche “constructive” et “nouvelle”. D’abord appelés “conclave” par le Premier ministre, ces travaux doivent prendre la forme d’une “concertation” ou d’une “conférence sociale” selon la formule qui sera choisie. Mais pour la N.1 de la CGT Sophie Binet, la réunion a “été l’occasion de constater l’ampleur des désaccords” autour de la table.Les organisations syndicales sont “unies ce matin pour dire que 64 ans, c’est toujours non”, a souligné Mme Binet. A ce stade des discussions, “on a posé le cadre, beaucoup d’éléments de méthode et de sujets qui peuvent être évoqués” et “moi je suis optimiste, je pense que c’est un moment important pour les organisations syndicales et patronales”, a ensuite déclaré la secrétaire générale de la CFDT Marilyse Léon.- “Clarifier” les chiffres -“Il faut un bougé sur l’âge légal, il faut progresser sur la question de la pénibilité” et “les inégalités entre les hommes et les femmes”, a-t-elle plaidé.Interrogée sur BFMTV, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet s’est dite en écho “favorable” à des “changements” notamment sur “la question de l’aménagement des carrières pénibles”, sur la “question des femmes” et aussi sur “les impacts démographiques sur les régimes de répartition”. Mais la ministre qui se déclare toujours “pour un recul de l’âge”, appelle aussi à lever un “tabou sur un choix français qui est de faire peser sur (…) les actifs et les entreprises une part importante du financement de la protection sociale” .”Ce qui est important dans cette première phase, c’est qu’on va pouvoir ressortir tous les chiffres, les exposer, en discuter, en débattre et informer l’ensemble des citoyens”, a commenté de son côté François Hommeril (CFE-CGC) à l’issue de la réunion. Mais il s’est dit “inquiet” de la volonté de François Bayrou de traiter “en même temps” la question de l’équilibre des régimes par répartition et celle de la retraite des fonctionnaires, qui selon le syndicaliste devrait rester du “domaine de la politique de l’Etat”.En raison notamment du déséquilibre du régime des fonctionnaires, François Bayrou considère que le déficit des retraites est bien plus lourd que celui calculé par le Conseil d’orientation des retraites, rattaché à Matignon.Vendredi matin, les syndicats ont tous demandé des “clarifications sur les chiffres” du Premier ministre, “qui ajoutent artificiellement 40 milliards de déficit” et “alourdissent la facture de ce qu’il faudrait trouver” pour financer une abrogation, a rapporté Mme Binet. – Divergences -“Je pense que le sujet des retraites privées est suffisamment complexe” sans avoir à y ajouter “la dimension des retraites publiques qui doivent être traitées dans un autre cadre”, a jugé de son côté le président de l’organisation patronale U2P, Michel Picon.”L’engagement direct du Medef porter(a) logiquement sur le seul périmètre des régimes de retraites du secteur privé”, a averti son président Patrick Martin dans une déclaration envoyée à l’AFP. “Une éventuelle révision de la réforme des retraites ne saurait porter atteinte à son rendement ni conduire à un alourdissement du coût du travail, alors que la conjoncture est tendue et que l’intensité de la compétition internationale va s’exacerber dès les prochaines semaines”, a-t-il ajouté.”Nous avons eu des clarifications sur la méthode mais qui ne correspondent pas encore exactement à nos attentes”, a complété M. Martin qui au nom du Medef défend la mise en place d’un régime par capitalisation, une idée qui ulcère les syndicats.bat-are-lby-eva/grd/mpm

Macron au Liban pour soutenir ses nouveaux dirigeants

Emmanuel Macron a affiché vendredi son soutien aux nouveaux dirigeants libanais et annoncé la tenue prochaine d’une conférence internationale à Paris pour aider à la reconstruction du Liban qui sort d’une guerre avec Israël.Le président français a salué le tout récent déblocage politique, qu’il n’avait pu obtenir lors de ses deux visites il y a quatre ans dans la foulée d’une explosion dévastatrice.Il a également appelé à accélérer l’application de l’accord de cessez-le-feu dans le sud du Liban, qu’il a évoqué lors d’un entretien avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, également en visite à Beyrouth.”Depuis le 9 janvier dernier, en plein milieu de l’hiver, le printemps est apparu”, a déclaré le chef de l’Etat français à son homologue Joseph Aoun.Le commandant en chef de l’armée a été élu le 9 janvier, après plus de deux ans de crise politique, et a chargé Nawaf Salam quatre jours plus tard de former un gouvernement.”Vous êtes cet espoir. Et le Premier ministre désigné concrétise cet espoir à vos côtés”, a ajouté le président français. M. Salam est engagé dans des consultations délicates pour former son gouvernement mais se heurte encore aux réserves du puissant Hezbollah pro-iranien, incontournable au Liban.”L’atmosphère (..) était très positive avec tous les blocs (parlementaires) et aujourd’hui avec Nabih Berri”, le président du Parlement, allié du Hezbollah, a toutefois déclaré M. Salam dans la soirée, à l’issue d’une rencontre avec M. Aoun.- “Soutien massif” -“Je suis convaincu que les prochains jours permettront de donner un gouvernement” au Liban, a assuré en fin de visite Emmanuel Macron devant la communauté française, après avoir rencontré dans la journée le Premier ministre désigné mais aussi M. Berri.Le président français a annoncé par ailleurs la tenue “dans quelques semaines”, à l’occasion d’une visite de Joseph Aoun à Paris, d’une “conférence internationale pour la reconstruction, afin de mobiliser les financements”. Il a estimé que “la communauté internationale” devait “anticiper un soutien massif à la reconstruction des infrastructures”, au Liban, qui vit depuis cinq ans une crise économique inédite.Le pays sort en outre d’une guerre dévastatrice entre le Hezbollah pro-iranien et Israël, à laquelle un accord de cessez-le-feu a mis fin le 27 novembre.Le président français a appelé à “accélérer” la mise en oeuvre de cet accord.”Il faut un retrait total des forces israéliennes, un monopole total de l’armée libanaise sur les armes”, a-t-il souligné.Selon l’accord de cessez-le-feu, l’armée libanaise doit se déployer aux côtés des Casques bleus dans le sud, d’où l’armée israélienne doit se retirer au 26 janvier. Le Hezbollah doit également retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière. La France fait partie du mécanisme d’application du cessez-le-feu.- Retour sur ses pas -Emmanuel Macron a déambulé vendredi matin dans le quartier de Gemmayzé qui avait été dévasté par l’explosion au port de Beyrouth en 2020.Le quartier tendance où s’enchaînent bars branchés et galeries d’art est revenu à la vie grâce à l’initiative de ses habitants et d’ONG, certains projets ayant été financés avec des fonds français.Salué par les habitants, il a pris des selfies avec les passants et les commerçants, qui lui ont offert du café. “C’est le premier qui est venu en 2020, après l’explosion, nous n’avons pas oublié”, lui a dit une dame âgée.Emmanuel Macron avait été accueilli en sauveur en 2020 par une population remontée contre ses dirigeants, qu’elle rendait responsable de l’incurie ayant abouti au drame.L’explosion, provoquée par le stockage de tonnes de nitrate d’ammonium, avait défiguré la capitale libanaise et fait plus de 220 morts.Le président français avait effectué deux visites au Liban en 2020, arrachant à la classe politique un engagement à former un gouvernement réformateur, promesse qu’elle n’a jamais tenue.Depuis, il a continué de maintenir à distance la pression sur les dirigeants libanais, nommant en juin 2023 son ex-ministre, Jean-Yves Le Drian, comme émissaire personnel pour faciliter l’élection d’un président.Mais il aura fallu encore un an et demi pour que le Parlement parvienne la semaine dernière à élire le général Aoun.”J’avais pris l’engagement que la France serait toujours là et qu’elle ne lâcherait rien”, a dit vendredi Emmanuel Macron devant la communauté française en fin de visite. “La France n’a rien lâché.”Il a aussi annoncé que les vols Air France desservant le Liban, suspendus depuis mi-septembre, seraient rétablis “début février”.Selon Ziad Majed, professeur à l’université américaine de Paris, plusieurs facteurs ont contribué au déblocage: “la guerre dévastatrice” entre Israël et le Hezbollah, “l’affaiblissement” de celui-ci par l’armée israélienne, “la crise économique qui dure”. Mais aussi la chute de Bachar al-Assad en Syrie, allié de l’Iran, et “une crainte de l’arrivée de Donald Trump” à la Maison Blanche, avec son “soutien à Israël”.

“Aucun accord” sur le budget: le PS répond à Lombard

Le chef des députés socialistes Boris Vallaud a contredit vendredi le ministre de l’Économie Éric Lombard, qui avait considéré qu’il y avait un “accord” avec le PS pour qu’il ne censure pas le budget, précisant que la censure était “toujours sur la table”.”Non, Éric Lombard, il n’y a évidemment aucun accord avec les socialistes sur le budget. Notre décision d’hier est une mise à l’épreuve de la négociation et consolide nos premières avancées. Le chemin est encore long jusqu’au budget, la censure est toujours sur la table”, écrit Boris Vallaud sur X.Plus tôt dans la matinée, le ministre de l’Économie, un ami personnel du patron du PS Olivier Faure, avait considéré que le fait que les socialistes n’aient pas voté la motion de censure des Insoumis jeudi revenait à un “accord” avec eux pour qu’ils votent le budget le mois prochain. “Grâce à la décision d’hier, nous aurons un budget”, s’est-il avancé.L’échange n’a pas échappé à Jean-Luc Mélenchon.”C’est au tour du ministre Lombard de le vérifier: le PS ne respecte aucun accord. Celui qu’il a conclu avec Hollande et Faure ne vaudra rien”, a-t-il taclé sur X, alors que les Insoumis reprochent aux socialistes d’avoir “trahi” le Nouveau Front populaire en refusant de voter la censure jeudi.”La girouette (le Parti socialiste, NDLR) votera la censure du budget car toute la gauche va l’y obliger. Au sommet et à la base”, a-t-il pronostiqué.

Bayrou lance la concertation sur les retraites, ses modalités déjà disputées

“Abrogation”, “pénibilité”, “capitalisation”: les partenaires sociaux sont arrivés vendredi avec des revendications diverses au ministère du Travail, reçus par François Bayrou pour lancer une difficile concertation sur la très décriée réforme des retraites, adoptée au forceps en 2023.La négociation promise, que M. Bayrou a décrite comme un “conclave” de trois mois, ne démarrera vraiment que dans “quelques semaines”, à l’issue d’une délicate mission de chiffrage sur le financement du système, confiée à la Cour des comptes.Le Premier ministre est arrivé un peu avant 11H00, rejoignant plusieurs ministres dont Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarité et Familles), Astrid Panosyan-Bouvet (Travail) et Eric Lombard (Economie) qui l’attendaient devant l’entrée, a constaté un journaliste de l’AFP.S’il ne s’est pas exprimé, son entourage a souligné que “l’acte posé aujourd’hui est important parce que pour François Bayrou, le respect de la démocratie sociale c’est le respect de la démocratie tout court et des Français”.”J’espère que ce n’est pas juste une stratégie politique pour essayer de faire gagner du temps au gouvernement de François Bayrou. Si jamais il pense que c’est ça, et que nous allons nous laisser instrumentaliser, (..) je n’y resterai pas”, a prévenu d’emblée sur France info, peu avant son arrivée, le secrétaire général de Force Ouvrière Frédéric Souillot. Il a promis de se battre pour “l’abrogation” de la réforme de 2023 – qui décale l’âge légal de départ de 62 à 64 ans – “injuste, brutale et injustifiée financièrement”, selon lui, critiquant le choix du mot “conclave” dans une “république laïque”. Cette première réunion “va permettre de parler de méthode”. La CGT ne participera jamais à aucun conclave (..) les discussions doivent être sous le regard des salariés” en toute “transparence”, a aussi réagi, devant le ministère, la cheffe de la CGT Sophie Binet, promettant que “le retrait des 64 ans” sera “un point indispensable”.- Chiffres en débat -C’est cette proposition phare du nouveau locataire de Matignon qui lui a permis d’échapper jeudi à la censure des socialistes: “remettre ce sujet (des retraites) en chantier avec les partenaires sociaux”, sans pour autant accéder à la demande du PS de “suspendre” la réforme.François Bayrou, qui considère que le poids des retraites dans le déficit public est bien plus lourd que celui calculé par le Conseil d’orientation des retraites, rattaché à Matignon, a chargé la Cour des comptes d’établir “un constat” fondé sur “des chiffres indiscutables”. Matignon a une exigence: ne pas “dégrader l’équilibre financier” du système. Sur BFMTV/RMC vendredi matin, le ministre de l’Economie Eric Lombard s’est montré optimiste. “Les partenaires sociaux se voient tout le temps, donc je pense qu’ils peuvent embrayer, et si la mayonnaise prend, ça nous permettra probablement une belle avancée sociale et politique”, a-t-il espéré.Sur le format des concertations, le président du Medef déplore “des interférences politiques” et refuse de parler des retraites du secteur public. Il explique ne pas vouloir “recréer des tuyauteries entre les régimes privés (…) remarquablement bien gérés par les partenaires sociaux, et des régimes qui sont chroniquement déficitaires”.Patrick Martin espère également que les discussions auront lieu à “huis clos” et avec les organisations représentatives, alors que le syndicat Unsa et les agriculteurs de la FNSEA, qui n’en font pas partie, ont été conviés.-  refus “unanime” des 64 ans -Sur le fond des débats, les différends sont nombreux entre les syndicats et le patronat, qui ne veut pas modifier l’âge de départ porté progressivement par la réforme d’Elisabeth Borne à 64 ans et souhaite mettre en place un régime par capitalisation.Réunis en intersyndicale jeudi après-midi, toutes les organisations syndicales représentatives ont rappelé “unanimement leur refus du report de l’âge de départ à 64 ans”, selon Julie Ferrua, codéléguée générale de Solidaires.Toutefois, des divergences existent aussi chez les centrales syndicales. “On n’a pas les mêmes solutions pour trouver les sources de financement”, concède Solidaires, qui n’a pas été conviée comme la FSU aux premières discussions.C’est la première fois que les partenaires sociaux ont la main sur cette réforme.”On a enfin la parole”, s’est réjouie Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT sur TF1, “les organisations syndicales vont enfin pouvoir s’exprimer et parler du travail”. Et parmi les sujets que la CFDT souhaite porter, se trouve “la pénibilité” et les “inégalités entre les hommes et les femmes à la retraite”.”Les partenaires sociaux pourraient être au rendez-vous de l’Histoire”, veut croire François Asselin pour la CPME.bat-are-lby-eva/ito/sla