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Harcèlement moral: des témoins décrivent la violence au sein du cabinet ministériel de Nathalie Elimas

Au premier jour lundi du procès de l’ex-secrétaire d’État Modem Nathalie Elimas pour harcèlement moral sur d’anciens collaborateurs, plusieurs témoins ont raconté “une situation extrêmement dégradée” et “des comportements violents” au sein du ministère.  “La ministre pouvait être agréable et sympathique mais elle pouvait vriller en quelques secondes”, a raconté à la barre du tribunal correctionnel de Paris Mathieu Blugeon, l’ancien directeur de cabinet de la secrétaire d’État à l’Éducation prioritaire.”Elle pouvait avoir des comportements violents avec des hurlements”, a poursuivi le témoin, évoquant des punitions, un système infantilisant de bons et de mauvais points attribués par la ministre à ses collaborateurs. Aujourd’hui conseillère régionale en Ile-de-France (bloc présidentiel), Nathalie Elimas doit s’expliquer devant la justice concernant des soupçons de harcèlement moral à l’encontre de membres de son cabinet, essentiellement des conseillers en communication qui se sont succédé auprès d’elle lorsqu’elle était secrétaire d’État.Ces cinq ex-membres de son cabinet, quatre femmes et un homme, se sont constitués parties civiles. L’ex-membre du gouvernement (2020-2022) se voit reprocher des “propos vexatoires et humiliants, des injonctions contradictoires, des critiques sur leurs compétences professionnelles, le tout intervenant après un bref état de grâce”.En décembre 2021, la secrétaire d’État a fait l’objet d’une enquête administrative de l’Inspection générale de l’enseignement supérieur et de la recherche (Igesr), après des signalements internes quant à des “dysfonctionnements” au sein de son cabinet relatifs “aux relations de travail”.Lors de l’enquête, Mme Elimas avait contesté ces accusations.Appelé à témoigner par le ministère public, M. Allal, co-rédacteur du rapport de l’Igesr, a raconté avoir “observé une situation extrêmement dégradée voire délétère” au sein du cabinet de la secrétaire d’État.  “Dans un cabinet ministériel il y a des horaires extensibles, beaucoup de pression, des situations de crise et ça fait partie du quotidien”, a rappelé Patrick Allal. “Mais les injonctions contradictoires, les accusations mensongères ou infondées, l’infantilisation, c’est du harcèlement moral”, a poursuivi l’ancien inspecteur, pour qui dans ce cabinet, “toutes les cases étaient cochées”.  Nommée en juillet 2020, Mme Elimas a démissionné en mars 2022.Elle encourt deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende.Le procès doit se poursuivre jusqu’à jeudi. 

Un texte sur le logement social retiré juste avant son examen à l’Assemblée

Face aux levées de boucliers, une proposition de loi visant à durcir les conditions de maintien dans un logement social a été retirée lundi par son rapporteur macroniste, juste avant le début de son examen dans l’hémicycle à l’Assemblée nationale.Vivement critiqué par la gauche et les professionnels du secteur, le texte “portant fin du maintien à vie dans le logement social” avait été déposé par l’ancien ministre du Logement Guillaume Kasbarian (Ensemble pour la République, groupe macroniste).Regrettant une motion de rejet prévue par la France insoumise — qui en cas d’adoption aurait écarté le texte avant son examen — son rapporteur, le député macroniste Stéphane Vojetta, a déclaré lundi sur X faire “le choix de la responsabilité” et retirer le texte “dans sa forme actuelle pour le redéposer dans les prochains jours, modifié et clarifié”.L’adoption de la motion de rejet “était une possibilité”, a reconnu auprès de l’AFP M. Vojetta. Plutôt que de prendre le risque d’enterrer le texte, il préfère donc “le redéposer en incorporant les changements demandés par l’opposition et par le gouvernement”.Le texte proposait d’abaisser les seuils de revenu à partir desquels un bailleur social peut demander à un locataire de quitter un logement, ou lui réclamer un “sur-loyer” complémentaire. L’accession à la propriété “d’un logement adapté aux besoins ou susceptible de générer des revenus permettant l’accès au parc privé” était aussi introduit comme motif de résiliation d’un bail.Concrètement, “un salarié qui vit à Saint-Denis devra quitter son logement social à partir d’un salaire net de 3.800 euros par mois” pendant deux ans, contre 4.336 euros par mois actuellement, avait argumenté M. Vojetta lors de l’examen en commission des affaires économiques. Concernés selon lui: 30.000 logements sociaux pouvant être libérés, alors que 2,7 millions de foyers étaient en attente fin 2024. La gauche s’est réjouie du retrait annoncé par M. Vojetta. “Très content que notre motion de rejet ait été si efficace que nous n’avons même pas eu à la présenter”, a ironisé sur X le député LFI François Piquemal, qui devait la défendre.Le texte était “trompeur et mensonger”, au “contenu inefficace et même contre productif. Et donc ils se sont bien rendu compte que ça ne pouvait pas aller plus loin que le débat médiatique”, a commenté auprès de l’AFP le député PS Iñaki Echaniz.- Mixité sociale -M. Vojetta avait pourtant expliqué vendredi vouloir “tendre la main” aux oppositions, “notamment à la gauche”, et déposé plusieurs amendements en ce sens. L’un d’eux visait à modifier le titre du texte évoquant un supposé “logement social à vie”, et critiqué comme “fallacieux”. Un autre amendement proposait que l’obligation de résiliation du bail pour les locataires devenus propriétaires ne s’applique que dans les zones tendues – hors quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV).Un troisième proposait que ces quartiers prioritaires, moins favorisés, restent exemptés des sur-loyers afin d’y “préserver la mixité sociale”.Le Rassemblement national avait, lui, déposé des amendements visant à exclure les personnes de nationalité française du durcissement des conditions d’accès.En commission la semaine dernière, des amendements supprimant les articles principaux de la proposition de loi avaient été adoptés. Mais la commission avait ensuite rejeté la copie vidée de sa substance, qui devait donc arriver dans sa version initiale dans l’hémicycle.Les communistes avaient demandé son retrait, compte tenu de la “large majorité dégagée contre le texte”.”Nous voulons de la mixité sociale, pas des ghettos !” avait réagi la ministre chargée de la Ville Juliette Méadel, opposée à l’initiative. En réponse, Guillaume Kasbarian lui avait suggéré de démissionner.La ministre chargée du Logement Valérie Létard avait elle déclaré que si l’objectif était “louable”, il fallait “travailler à un texte équilibré”.L’Union sociale pour l’habitat, qui représente les bailleurs sociaux, avait critiqué une proposition de loi qui “ne ferait qu’amplifier les atteintes à la mixité sociale, principe fondateur du modèle français du logement social”.L’Agence nationale pour l’information sur le logement (Anil) l’avait elle considérée comme “davantage une mesure de diversion médiatique qu’une tentative de répondre à la crise profonde”.

Marine Le Pen ou les ambitions contrariées d’une héritière

Marine Le Pen, entravée par la justice dans sa course à l’Elysée, peut à nouveau se poser comme la victime d’un “système” dont elle se dit persécutée, leitmotiv d’une carrière politique de près de trente ans lors de laquelle elle a autant mis en scène ses déboires que sa capacité, jusqu’alors, à les surmonter.”Un procès politique”? En aucun cas, avait-elle d’abord juré, disant “faire confiance en la Justice”.Il s’agissait, pour Marine Le Pen, de parachever une entreprise de “normalisation”, respectueuse des institutions, deux ans avant une quatrième candidature à l’Elysée que les sondages, pour la première fois, lui promettaient potentiellement victorieuse.Mais, lorsque son ciel judiciaire s’est assombri, celle qui avait dit, treize ans plus tôt lors de son accession à la tête du Rassemblement national (ex-FN) “prendre l’ensemble de l’histoire de (son) parti” et “assumer tout”, en retrouvait soudainement les accents outranciers.”C’est ma mort politique qu’on réclame”, se posait-elle en victime d’un “système”, reprenant les antiennes de son père, Jean-Marie Le Pen, qui avaient fait le succès du parti extrémiste dès les années 80.- Mater dolorosa -Née en 1968, elle n’avait que quatre ans lorsque ce patriarche co-fonde le Front national, six ans lors de sa première candidature à la présidentielle, et à peine deux de plus lorsque la famille réchappe à un attentat dans leur appartement parisien.Marine Le Pen, la fille du “diable de la République”, raconte alors une construction personnelle indissociable de son père et de ses idées, rappelant les brimades scolaires ou, adolescente, le brutal départ de sa mère du foyer familial abondamment relayé par les médias.Le piteux score de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de la présidentielle de 2002 (17,79%) la convainc néanmoins que la seule rhétorique de la provocation et de la victimisation du FN est une impasse. D’autant que celle qui a été adoubée par son père pour reprendre le flambeau nourrit une divergence majeure avec lui: Marine Le Pen, elle, veut le pouvoir.La stratégie nouvelle tient en un mot, “dédiabolisation”, qui la conduit notamment à la tête du parti à partir de 2011 à opérer des revirements programmatiques spectaculaires, au risque de l’illisibilité, sur l’Union européenne, l’euro, la peine de mort ou les alliances internationales.Il n’est plus question non plus de prêter le flanc aux critiques en accointances douteuses ou ambiguïtés sur le racisme et l’antisémitisme.Marine Le Pen limoge les éléments les plus radicaux jusqu’à son propre père, en 2015, une tragi-comédie politico-familiale, où elle entend occuper le rôle sacrificiel, diffusée en direct sur les chaînes d’information en continu.Sept ans plus, tard, elle retrouve ces mêmes accents lorsque sa nièce, Marion Maréchal, lui préfère Eric Zemmour pour la présidentielle: “Je l’ai élevée avec ma sœur pendant les premières années de sa vie”, sanglote-t-elle sur BFMTV – ladite sœur et mère de Marion, Yann Le Pen, proteste.La figure de mater dolorosa doit procéder d’une “humanisation” de l’aspirante présidente Le Pen, une “honnête mère de famille” qui a surmonté les épreuves politiques et personnelles, proche du peuple et chantre d’une France “apaisée”. A la tête de 120 députés dans une Assemblée nationale éclatée, elle veille encore à incarner “le calme des vieilles troupes”, prérequis de la fonction suprême qu’elle vise.- Passionaria -Le personnage a pourtant ses failles: consciemment ou non, il est régulièrement visité par celui de la passionaria, Marine-la-réprouvée, paria, victime, toujours, de l'”Etat profond” – variante de “l’establishment” cher à son père – que ce soit lorsque le parti est au bord de la faillite ou qu’un “front républicain” se met en place. Jusqu’à ce procès, derrière lequel elle voit la main de l’honnie Union européenne, et qui signe – provisoirement – sa chute politique.Un mois et demi après les réquisitions, la mort de Jean-Marie Le Pen la faisait d’ailleurs revenir sur sa décision de l’exclure, qu’elle “ne se pardonnera jamais”. L’apparente absolution a fait tiquer quelques conseillers. Les diatribes s’accompagnent également du geste, jusqu’à trébucher. N’est-ce pas sa difficulté à se maîtriser qui lui a fait perdre son débat d’entre-deux-tours de la présidentielle de 2017, lorsqu’elle a singé la série “Les envahisseurs” en ricanant à gorge déployée?”C’est parfois plus fort qu’elle”, admet un proche, qui entend lui faire renoncer en public à l’ironie, le second degré et la violence verbale, réputés contre-productifs.Marine Le Pen veut au contraire croire que cette singularité participe des promesses de changement qu’elle doit apporter avec son parti.Mais son mantra, “On a survécu à tout, on survivra encore au reste”, a soudainement perdu de sa superbe, lundi: désormais empêchée de concourir à nouveau à l’Elysée, elle ne peut plus compter que sur une hypothétique décision en appel davantage favorable d’ici 2027, pour espérer retourner l’une des situations les plus délicates de sa carrière.

Lettre de l’ambassade américaine: le ministre français du Commerce extérieur “profondément choqué”, ne veut “pas transiger” sur les valeurs

Le ministre français du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin s’est dit lundi “profondément choqué” de la lettre envoyée par l’ambassade américaine à des entreprises françaises et a appelé à “ne pas transiger” sur la loi et les “valeurs françaises”.Affirmant sur RTL que le gouvernement aurait “une discussion avec l’ambassade des Etats-Unis”, M. Saint-Martin a dit souhaiter “comprendre quelle est vraiment l’intention derrière” cette initiative. Plusieurs entreprises françaises ont reçu ces derniers jours une lettre et un questionnaire de l’ambassade des Etats-Unis leur demandant si elles mettaient en place des programmes internes de lutte contre les discriminations.La missive les prévient que, le cas échéant, cela pourrait les empêcher de travailler avec l’Etat américain.Pour M. Saint-Martin, cette lettre revient à demander aux entreprises “de renoncer aux politiques d’inclusion qui sont la loi tout simplement française et parfois européenne, notamment sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans la lutte contre les discriminations, contre le racisme, la promotion de la diversité pour aider les personnes en situation de handicap”. “Tout ceci, ce sont des avancées qui correspondent d’abord à nos valeurs françaises. Nous en sommes fiers et nous ne voulons pas transiger sur cela”, a martelé le ministre, pour qui cette demande des Etats-Unis “serait un pas de plus dans l’extraterritorialité américaine, mais cette fois-ci sur le champ des valeurs”. Samedi, son ministère avait déjà vivement réagi, dénonçant des “ingérences américaines inacceptables”. Dimanche, le président du Medef Patrick Martin a déclaré qu’il était “hors de question” de “renoncer” aux règles d’inclusion dans les entreprises françaises.Depuis son retour à la Maison Blanche, le président Trump s’est engagé dans une vaste réforme du gouvernement fédéral, traquant les dépenses publiques jugées de gaspillage ou contraires à sa politique, comme les programmes soutenant la diversité ou de l’inclusion.

Jugement de Marine Le Pen: “ça ne nous affaiblira pas”, assure Aliot (RN)

“Dans tous les cas de figure, ça ne nous affaiblira pas”, a estimé lundi le vice-président du Rassemblement national Louis Aliot, quelques heures avant le  jugement dans l’affaire des assistants parlementaires européens du FN dans laquelle Marine Le Pen joue son avenir politique. Si le tribunal correctionnel prononçait une peine d’inéligibilité avec exécution immédiate à l’encontre de celle qui domine les sondages pour 2027, “nos électeurs regarderont cela de près, dans tous les cas de figure, ça ne nous affaiblira pas et on sera au combat pour remporter les élections”, a expliqué ce proche de la responsable d’extrême droite sur TF1. Et si cette dernière était empêchée de se présenter à la présidentielle, “il ne fait pas mystère qu’aujourd’hui Jordan Bardella serait le mieux placé évidemment” pour lui succéder, a assuré Louis Aliot, qui risque également une condamnation dans ce dossier. Si lui-même était frappé d’une peine d’inéligibilité avec exécution immédiate, il devrait démissionner de la mairie de Perpignan, une situation qu’il a “envisagée”. Il a expliqué avoir “une candidate” qu’il appuiera “pour qu’elle soit maire”.Mais, a-t-il ajouté, “il n’y a pas d’enrichissement personnel, c’est une affaire de qualification de travail d’un assistant parlementaire pour quatre mois de travail donc j’imagine que les juges tiendront compte aussi de l’individualisation des peines”.Interrogé sur la “sérénité” revendiquée par Marine Le Pen à la veille du jugement, il a estimé qu'”on n’a pas le choix que d’être serein”. “On s’adaptera à la décision prise par les juges”, a-t-il complété, promettant que la cheffe de file des députés frontistes “se battra en appel quoiqu’il arrive”. “Quelqu’un qui est empêché de se présenter à une élection par les juges, ça pose quand même un problème de fond sur la séparation des pouvoirs, le contrôle des juges sur la démocratie”, a-t-il conclu.

Les Insoumis relancent leur campagne pour une VIe République

Cheval de bataille historique de La France insoumise, la VIe République fait l’objet d’une nouvelle campagne du mouvement mélenchoniste, au moyen d’une série de meetings qui ont débuté dimanche à Montpellier, et d’une pétition pour inscrire le sujet à l’agenda de l’Assemblée.”Si vous voulez vous opposer à l’autoritarisme, lutter contre les coups de force et les dénis de démocratie permanents, alors vous devez lutter contre la Ve République et pour la VIe République”, a expliqué depuis la ville de l’Hérault le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, devant environ 500 personnes, selon les organisateurs.Ce changement de régime “vise à redonner le pouvoir au peuple, à refonder les institutions, à changer les règles du jeu”, a pour sa part affirmé la députée locale Nathalie Oziol.”Les élections législatives n’ont pas été respectées. La volonté du peuple français n’a pas été respectée”. Et Emmanuel Macron “a pu être aussi irresponsable et brutalisant avec notre démocratie pour la simple raison que la Ve République le lui permet”, a argumenté le député Pierre-Yves Cadalen.Cette nouvelle campagne pour un changement de Constitution a pour but affiché la “convocation d’une Assemblée constituante”, qui serait “élue à la proportionnelle intégrale” un peu comme aux élections européennes, a expliqué cette semaine à l’AFP M. Cadalen, premier signataire de la pétition avec sa cheffe de groupe Mathilde Panot.L’élu du Finistère se fixe toutefois un premier objectif plus modeste: atteindre les 100.000 signatures pour être publiée sur le site de l’Assemblée “serait déjà beaucoup”, reconnaît-il, avant même d’envisager les 500.000 pour organiser un débat dans l’hémicycle. Dimanche, le compteur dépassait les 9.000 signatures.D’où la série de meetings programmés jusqu’en juin, avec de prochaines étapes en avril à Belfort, Roubaix, ou encore Auxerre avec Jean-Luc Mélenchon le 30 avril. Une “consultation populaire” est également prévue à partir de lundi au travers d’un “site dédié” (pourla6erepublique.fr) pour “que l’ensemble des citoyens s’implique”, indique M. Cadalen.Les Insoumis ont néanmoins quelques idées déjà arrêtées, comme l’inscription dans la constitution du droit à mourir dans la dignité ou d’une “règle verte” donnant la primauté à l’écologie.Pourfendeur de la “monarchie présidentielle”, le parti de Jean-Luc Mélenchon – qui entend présenter un candidat en 2027 – ne propose pas de supprimer la fonction de chef de l’État, mais plutôt de rééquilibrer les pouvoirs avec notamment un nouveau “référendum révocatoire”.Par ailleurs, Manuel Bompard a proposé aux autres groupes, en particulier aux députés communistes et écologistes, de “déposer ensemble une motion de censure” contre le gouvernement de François Bayrou, mais après avoir obtenu “la garantie” de “l’ensemble des députés de gauche” de la voter.

Congrès des Ecologistes : forte de 2.500 soutiens, Tondelier répond aux critiques internes

Grande favorite à sa réélection à l’issue du congrès du parti fin avril, la patronne des Écologistes Marine Tondelier, qui revendique le soutien de 2.500 adhérents, répond aux critiques internes et tacle ses partenaires de gauche, dans un courrier diffusé dimanche aux militants.”Déjà soutenue par 2.500 adhérent(e)s”, écrit au début d’une missive d’une trentaine de pages la secrétaire nationale sortante.Seize mille seront appelés à se prononcer pour la départager face à trois concurrents, beaucoup moins médiatiques: l’ex-eurodéputée Karima Delli, le maire-adjoint de Paris Florentin Letissier et celle de Bordeaux Harmonie Lecerf-Meunier. La secrétaire nationale des Écologistes, qui s’est vue reprocher en interne sa gestion de l’affaire Julien Bayou, finalement blanchi par la justice après des accusations de harcèlement moral, et est accusée par certains de verrouiller le parti en tentant d’écarter de potentiels rivaux, ne cache pas son agacement.”Les congrès sont trop souvent l’occasion pour certain(e)s de régler leurs petits comptes personnels (…), des séquences qui risquent de se transformer en moment de rechute collective”, prévient-elle. “Tant d’occasions données aux journalistes de nous caricaturer en égoïstes querelleurs incapables de s’entendre entre eux”, ajoute Marine Tondelier, lançant un appel à l’unité pour ce congrès “historique”.Devenue incontournable à gauche depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, elle décoche aussi ses flèches à l’encontre des alliés du Nouveau Front populaire. “Je suis parfois saisie d’abattement quand nos partenaires déraillent franchement de nos valeurs et objectifs communs”, déplore-t-elle. Et de citer “l’incapacité à reconnaître leurs erreurs funestes de la part des leaders de la France Insoumise”.”Au même titre que la lutte anti-raciste, anti-coloniale, féministe ou LGBTQIA+, la lutte contre l’antisémitisme fait partie de nos fondamentaux”, martèle-t-elle alors que la liste des polémiques associant LFI à l’antisémitisme ne cesse de s’allonger.Les dirigeants du PS et du PCF ne sont pas épargnés.Marine Tondelier déplore “le retour d’une ligne socialiste dont la gauche dans son ensemble a souhaité tourner la page” et “les appels du pied réactionnaire de certains représentants communistes”.

Pour Attal, “une erreur” de considérer que l’antisémitisme appartient au “passé” du RN

Gabriel Attal a estimé dimanche que c’était “une erreur” de “considérer que l’antisémitisme n’était qu’une “question de passé” pour le Rassemblement national, malgré la récente visite de Jordan Bardella en Israël.Comme Radio J lui demandait si cette visite du président du parti d’extrême droite et de l’eurodéputée Marion Maréchal en Israël pouvait être qualifiée d’historique, l’ancien Premier ministre a répondu: “non, je ne crois pas”.”Ils ont été invités par un ministre d’extrême droite dans un colloque organisé par un parti d’extrême droite en Israël. C’est ça la réalité”, a poursuivi M. Attal.M. Bardella et Mme Maréchal ont été conviés à une conférence pour la lutte contre l’antisémitisme à l’initiative du ministre des affaires de la diaspora du gouvernement de Benjamin Netanyahu, Amichai Chikli.”Considérer que l’antisémitisme n’est qu’une question de passé pour le RN, c’est une erreur”, a insisté Gabriel Attal.Le Rassemblement national est “un parti qui s’est construit dans la haine des juifs. Mais c’est pas seulement le passé, c’est aussi le présent. C’est ça qui me frappe, on ne le dit jamais. A l’Assemblée nationale, au sein du groupe RN, vous avez un député (…) qui, avant d’être député, a tenu une librairie négationniste”, a-t-il développé, visant sans le nommer l’élu du Var Frédéric Boccaletti.”Je rappelle que l’été dernier, au moment de la campagne de la dissolution et des législatives, on a vu se multiplier partout en France des candidats investis par le RN qui soit posaient avec une casquette nazie fièrement, soit tenaient ou avaient tenu des propos antisémites”, a-t-il ajouté.Le secrétaire général de Renaissance, qui s’est lui aussi récemment rendu en Israël, a également dénoncé “un nouvel antisémitisme qui se déploie à l’initiative de l’extrême gauche et de La France insoumise”.Gabriel Attal s’est justifié d’avoir appelé à voter pour des candidats LFI contre le RN au deuxième tour des législatives car, “après avoir empêché des députés LFI d’être élus au premier tour et donc qu’ils puissent avoir une majorité”, “le péril qui restait c’était une victoire du Rassemblement national”.”Je chercherai toujours dans toutes les élections qui viendront à barrer la route à LFI et au RN et je continuerai à le faire”, a-t-il dit.

Antisémitisme: “Jean-Luc Mélenchon est le Jean-Marie Le Pen d’aujourd’hui”, attaque Aurore Bergé

La ministre chargée de la Lutte contre les discriminations Aurore Bergé a estimé dimanche la France insoumise donnait “un permis” aux Français pour être antisémite et a accusé son leader Jean-Luc Mélenchon d’être le “Jean-Marie Le Pen d’aujourd’hui” avec ces “petites phrases” et “blagues nauséabondes”.LFI “donne un permis aux Français de pouvoir être antisémite parce que Jean-Luc Mélenchon, c’est le Jean-Marie Le Pen aujourd’hui. En fait, Jean-Luc Mélenchon, c’est les petites phrases, c’est des petites blagues nauséabondes”, a-t-elle déclaré sur BFMTV en comparant l’ex-président du Front national plusieurs fois condamné pour apologie de crimes de guerre, provocations à la haine et à la discrimination ou antisémitisme, avec le leader de gauche très critiqué mais jamais condamné sur ces chefs de poursuites.”Quand vous prenez des propos comme celui qu’il a tenu il y a peu de temps en disant +On va leur couper les cheveux en quatre pour en faire des édredons+. Jean-Luc Mélenchon, c’est un homme cultivé (…) qui connaît très bien l’histoire et les références historiques. Ça ne peut pas être autre chose qu’une référence directe à Auschwitz”, où on coupait les cheveux des déportés “pour ensuite les commercialiser et en faire des matelas”, a dénoncé la ministre de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations.Lors d’un meeting à Brest, le leader insoumis dénonçant les accusations d’antisémitisme à propos d’une affiche visant l’animateur TV Cyril Hanouna, a fustigé les journalistes et les propriétaires de médias qui selon son propos, acceptent de perdre de l’argent alors que “le reste du temps, (ils) vous couperaient les cheveux pour en faire des édredons”. Mme Bergé a considéré qu’en matière d’antisémitisme, le RN cherche à “dissimuler son histoire, son passé” tandis que LFI agissait comme une” “gomme magique qui permet d’effacer l’ardoise du Rassemblement national et du Front national sur la question de l’antisémitisme”.Le RN, “par l’histoire qui est la sienne, par les candidats qui ont été investis il y a quelques semaines à peine”, dont certains “tenaient des propos négationnistes”, montre qu’il y a encore, évidemment, des relents qui sont des relents antisémites (au sein de ce parti)”, a-t-elle estimé.

Le Pen “ne croit pas” qu’une peine d’inéligibilité immédiate sera prononcée contre elle

Marine Le Pen, qui sera fixée sur son sort lundi dans le dossier des assistants parlementaires d’eurodéputés RN, “ne croit pas” que les juges iront jusqu’à prononcer une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire à son encontre.”Je lis ici et là que nous serions fébriles. Personnellement, je ne le suis pas, mais je comprends qu’on puisse l’être : avec l’exécution provisoire, les juges ont un droit de vie ou de mort sur notre mouvement”, a commenté la cheffe de file du Rassemblement national dans La Tribune Dimanche. “Je ne crois pas qu’ils iront jusque là”, a-t-elle ajouté, dans une de ses rares expressions publiques sur cette échéance.A la surprise générale, l’accusation a requis en novembre à l’encontre de la triple candidate malheureuse à la présidentielle une peine de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire (s’appliquant immédiatement, même en cas d’appel) en plus de cinq ans de prison dont deux fermes (une peine aménageable), et 300.000 euros d’amende.Le jugement de lundi pourrait donc bouleverser sa carrière politique et l’empêcher de se présenter en 2027.”Si je suis interdite de me présenter avec exécution provisoire, c’est-à-dire avec l’impossibilité en réalité que mon appel puisse avoir une influence sur la décision qui a été prise, ce serait incontestablement une décision profondément antidémocratique”, avait récemment estimé Marine Le Pen, assurant qu’elle ferait dans ce cas, malgré tout, appel de la décision.- En tête de sondage -Selon un sondage publié samedi, si une élection présidentielle se tenait aujourd’hui, Marine Le Pen arriverait en tête du premier tour avec entre 34% et 37% des intentions de vote, en fonction des candidats face à elle.Quatre cas de figure ont été testés dans cette enquête Ifop pour Le Journal du Dimanche.La cheffe de file du RN obtient son meilleur score dans un scénario où sont aussi candidats le premier secrétaire du PS Olivier Faure (5%), l’ex-Premier ministre macroniste Gabriel Attal (20%), et le patron des députés LR Laurent Wauquiez (8%). Elle passe en revanche à 34% d’intentions de vote lorsque Gabriel Attal est remplacé par le patron d’Horizons Edouard Philippe (21%) et Laurent Wauquiez par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (11%). L’enquête a été réalisée en ligne du 26 au 27 mars, auprès d’un échantillon de 1.119 personnes inscrites sur les listes électorales. La marge d’erreur est comprise entre 1,4 et 3,1 points.