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Des salariés d’Universcience lancent une pétition pour “sauver” le Palais de la découverte

Des salariés d’Universcience ont lancé vendredi une pétition pour “sauver” le Palais de la découverte, géré par l’établissement, après que le gouvernement a mis fin aux fonctions de son président, Bruno Maquart.La question de l’avenir du musée des sciences, installé depuis 1937 dans une aile du Grand Palais à Paris, est “désormais posée”, au lendemain de la décision prise en Conseil des ministres “sans motif annoncé”, écrivent les auteurs de la pétition publiée sur le site .Le bâtiment, célèbre pour son planétarium ou sa salle consacrée à l’électricité, a fermé en 2020 pour rénovation et sa réouverture est normalement prévue en 2026.Le départ de Bruno Maquart fait suite à “une série d’annonces alarmantes depuis plusieurs mois”, comme la “réduction de la surface attribuée au Palais de la découverte au sein du Grand Palais”, le démenti “brutal” du ministère de la Culture concernant sa réouverture partielle en juin, ou des déclarations du président du Grand Palais “suggérant de déplacer le Palais de la découverte à la Cité des sciences et de l’industrie”, détaille le texte de la pétition.Ses auteurs demandent aux ministères de la Culture et de la Recherche, tutelles de l’établissement, de “confirmer au plus vite leur engagement en faveur de la réouverture du Palais de la découverte au Palais d’Antin, dans le Grand Palais”, estimant que l'”expulser” des lieux serait “le condamner à disparaître”.La pétition, initiée par des salariés d’Universcience qui chapeaute le Palais de la découverte et la Cité des sciences, avait recueilli 400 signatures en milieu d’après-midi.Dans une tribune séparée, publiée vendredi dans le Monde, une cinquantaine de représentants d’institutions scientifiques internationales appellent également la France à garantir l’avenir du Palais de la Découverte, “modèle de médiation exigeante et accessible”, qui a “inspiré des générations de scientifiques, d’enseignants et de citoyens”.”La fermeture ou la réduction définitive de cette institution ne représenterait pas seulement une perte pour Paris et pour la France, mais pour l’ensemble de la communauté internationale”, soulignent les signataires, responsables notamment de musées des sciences aux Etats-Unis, en Europe, en Afrique et en Amérique du Sud.

François Bayrou promet d’améliorer la situation des maires

Le Premier ministre François Bayrou a promis vendredi d’améliorer la situation des maires en vue des municipales de 2026 et de poursuivre le programme “Petites villes de demain”, qui aide les élus à mener à bien leurs projets d’aménagement.”Nous allons changer leur statut (…), améliorer leur situation quand ils sont en responsabilité, améliorer leur situation pour leur retraite et améliorer leur situation pour que l’expérience d’élu qui est la leur puisse servir ce qu’on appelle la validation des acquis”, a déclaré le Premier ministre lors des assises de l’Association des petites villes de France (APVF) à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône).Concernant le programme “Petites villes de demain”, qui arrive à échéance en mars 2026, le maire de Pau a estimé “nécessaire de le poursuivre” tout en l’adaptant “sans doute”, sans préciser quelle enveloppe budgétaire serait associée à ce programme.En réponse à une proposition du président de l’APVF Christophe Bouillon, François Bayrou s’est dit intéressé par l’idée d’un “article 40″ pour les collectivités, sur le modèle de l’article 40 de la Constitution qui limite le pouvoir d’initiative des parlementaires en matière financière afin de ne pas grever les finances de l’Etat.”C’est l’article 40 qui fait que normalement, dans une assemblée parlementaire, si vous proposez une dépense, vous devez proposer une recette. Et si on propose une nouvelle norme, il faut proposer la capacité de répondre à cette norme. Je reprends cette idée que je trouve juste et intéressante”, a-t-il déclaré.Il a en revanche réitéré la nécessité de faire participer les collectivités à l’effort de redressement des finances publiques pour 2026, assurant que “la bataille serait perdue si tout le monde ne participe pas à l’effort collectif”.Interrogé sur la possibilité d’une “année blanche” émise par Bercy, qui consisterait à un gel total des recettes des collectivités, François Bayrou a indiqué que ce n’était pas arbitré.”Les maires ont un sentiment d’avoir déjà fait beaucoup d’efforts, beaucoup de collectivités sont quand même à l’os (…) et ont des difficultés à payer les factures des équipements qu’elles ont entrepris”, a réagi Christophe Bouillon, président de l’APVF et maire de Barentin (Seine-Maritime).”Quand on a plus de charges et pas de recettes en face, qu’est-ce qu’on est obligés de faire ? Soit on abandonne un service public, soit on renonce à créer un équipement, une école, un gymnase ou autre”, a-t-il ajouté, soulignant  qu'”une année blanche pour les communes serait une année noire pour les habitants”.

Le PS lance son congrès à Nancy, pour essayer de réunir un parti divisé

Le Parti socialiste a entamé vendredi son congrès à Nancy, qui doit entériner la victoire d’Olivier Faure au poste de premier secrétaire, avec pour principal enjeu sa capacité à rassembler sa formation en vue de l’élection présidentielle.”L’heure est au rassemblement”, a déclaré la maire de Nantes, Johanna Rolland, proche d’Olivier Faure, lors d’une conférence de presse, assurant que “l’état d’esprit de la direction” était de “tendre la main”.Olivier Faure est arrivé en tête du vote des militants le 5 juin dernier, mais avec seulement 50,9% des voix (chiffres provisoires qui seront actualisés samedi), ce qui lui laisse une faible marge de manoeuvre.Juste avant d’arriver en gare de Nancy, le premier secrétaire a d’ailleurs été félicité pour sa victoire par le contrôleur du TGV, qui a pris le micro pour annoncer sa présence à bord et lui souhaiter “un bon congrès”. La question est de savoir s’il ouvrira la direction du parti à ses concurrents, et notamment au maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol.”La porte est ouverte à tout le monde. Tous ceux qui respectent la ligne stratégique fixée par le premier vote du congrès ont une place dans la direction”, a assuré Olivier Faure dans Libération vendredi.Mais Nicolas Mayer-Rossignol a déjà posé ses conditions: il réclame une “synthèse commune” comprenant les trois textes d’orientation qui se sont affrontés: celui d’Olivier Faure, le sien et celui de Boris Vallaud, le chef des députés socialistes, arrivé troisième.En privé, le premier secrétaire se montre dubitatif: “Faire la synthèse sur leur texte, ça n’a pas de sens, sinon ça ne sert à rien de faire une élection”, glisse-t-il. Nicolas Mayer-Rossignol insiste aussi pour que le PS clarifie qu’il n’y aura “pas d’alliance avec LFI, ni aux municipales, ni aux législatives (même en cas de dissolution), ni aux présidentielles à venir”.Olivier Faure a affirmé jeudi que le PS n’irait “pas derrière Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle” et qu’il n’y aurait pas d’accord national aux municipales avec les insoumis. Pas suffisant pour le maire de Rouen, qui a estimé dans L’Opinion que “l’ambiguïté demeure”.Nicolas Mayer-Rossignol exige aussi que “toute décision stratégique (alliances, mode de désignation du candidat à la présidentielle…) soit systématiquement soumise à un vote des militants”.Il fait également part de ses réticences quant à l’élaboration d’une primaire pour la présidentielle, alors qu’Olivier Faure défend une plateforme programmatique allant de Raphaël Glucksmann à François Ruffin, en vue d’une candidature commune pour 2027.”La ligne stratégique est tranchée. En démocratie, la majorité c’est 50 + 1″, a répondu Johanna Rolland.

Bayrou se prépare à tomber sur l’autel du budget

François Bayrou s’apprête la semaine prochaine à gravir deux nouveaux sommets de “l’Himalaya”, à commencer par la conclusion très incertaine du “conclave” des retraites, avant la présentation à la mi-juillet du budget, que le Premier ministre reste déterminé à placer sous le signe de l’austérité, quitte à y laisser sa place.Le chef du gouvernement, qui met régulièrement en avant cette chaîne de montagnes comme autant d’obstacles à son action, s’est dit “confiant” jeudi sur la possibilité d’un accord mardi entre partenaires sociaux, malgré leur point de blocage sur l’âge de la retraite à 64 ans.Mais même sans mesure d’âge, François Bayrou, qui avait obtenu en retour de cette remise à plat de la réforme Borne que les socialistes ne le censurent pas, espère un accord qu’il a promis de soumettre au Parlement. Il s’agirait pour ce grand défenseur de la “démocratie sociale” de montrer “la capacité des institutions sociales à discuter, à avancer”, explique un proche.Avec l’idée que syndicats et patronat se saisissent ensuite du dossier plus large du modèle social, pointé du doigt dans l’équation budgétaire.Le gouvernement privilégie pour son prochain budget la réduction des dépenses à une augmentation de la fiscalité, pour dégager 40 milliards d’euros d’économies, réparties entre Etat, Sécurité sociale et collectivités locales, et réduire le déficit public.- “Compromis aussi” -Malgré ces difficultés, le risque d’une censure avant l’été semble s’éloigner, sur ce sujet comme sur le plan d’économies que François Bayrou doit présenter après la fin de la session parlementaire le 11 juillet. Ce qui empêchera le dépôt d’une motion de censure avant la rentrée des députés le 22 septembre.”+Si je propose un budget avec des économies drastiques, j’ai une censure dans les 15 jours+”, avait reconnu l’intéressé lors d’une réunion de ses soutiens à Matignon, selon un participant.Olivier Faure, réélu à la tête d’un Parti socialiste divisé, en congrès ce week-end, reste prudent: “tout est sujet de censure mais tout est sujet de compromis aussi”.Côté Rassemblement national, si le député Jean-Philippe Tanguy défend “une pression politique” pour provoquer une nouvelle dissolution, la présidente de son groupe Marine Le Pen n’y aurait aucun intérêt puisqu’elle ne pourrait pas se représenter du fait de son inéligibilité.Au sein du groupe Les Républicains, “le ton se durcit beaucoup sur Bayrou, mais pas au point de le censurer” car “la question, c’est le changer pour faire quoi ?”, rapporte un cadre LR.François Bayrou préconise un plan “global” d’économies, qui pourrait notamment passer, selon plusieurs sources, par une “année blanche” (gel budgétaire) sauf pour les armées.- “Champ d’honneur” -Reste à savoir si le chef du gouvernement demandera à Emmanuel Macron de soumettre à référendum son plan de rétablissement des finances publiques, comme il en avait émis l’idée début mai.”L’idée ce n’est pas de faire un brûlot (budgétaire) en espérant tomber au champ d’honneur” sous la censure, décrypte un fidèle, mais “d’abord essayer de faire adopter” un texte “parce que la stabilité politique, elle a de la valeur”. “Après, François Bayrou ne veut pas durer pour durer”.Contempteur depuis des décennies de la dette publique, François Bayrou “ne remettra pas en cause sa conviction profonde” qui est d’équilibrer les comptes, complète un ministre. En cas de censure “il dira +j’ai fait le maximum+”, observe le même.Pierre Mendès France “n’est resté que 8 mois et on en parle encore”, fait remarquer en privé le chef du gouvernement à propos de son lointain prédécesseur.Une idée mitigée dans le camp présidentiel par ce que certains perçoivent comme une envie de durer. “Il va d’abord être dans un truc sacrificiel puis il lâchera potentiellement tout”, pense un ancien ministre Renaissance.A moins que François Bayrou parte de lui-même en “martyr”. “Je le vois mal partir sur les municipales à Pau tout en étant Premier ministre”, une fonction “éphémère alors que Pau c’est toute sa vie”, note un député socialiste.Un cacique du camp présidentiel pense qu’il cherche surtout “une sortie pour se présenter en 2027”.C’est un homme politique “insubmersible”, souligne une source ministérielle. Alors “s’il fait passer deux budgets” et “tient plus longtemps que Gabriel Attal”, resté 8 mois à Matignon, où François Bayrou approche des six mois, “il ira” à la présidentielle.

Etat palestinien: Macron prédit un moment “décisif” mais reste flou sur ses intentions

“Le moment est décisif.” Emmanuel Macron fait monter les enjeux mais entretient le suspense: reconnaitra-t-il, dès la semaine prochaine, un Etat palestinien, comme il l’a ouvertement envisagé, ou préférera-t-il temporiser? A cinq jours d’un rendez-vous clé à l’ONU et en pleine escalade entre Israël et l’Iran, toutes les options semblent sur la table.Le président français intervient vendredi après-midi à Paris en clôture d’un forum de la société civile qui va lancer un “appel pour la solution à deux Etats”.Il ne devrait pas lever totalement le voile sur ses intentions dans ce discours au Conseil économique, social et environnemental, mais préparer le terrain avant la conférence internationale qu’il coprésidera avec l’Arabie saoudite, le 18 juin à New York.Il devrait aussi réagir aux frappes israéliennes de vendredi en Iran, qui troublent encore plus le contexte de cette conférence, au risque de perturber les plans français. Paris a appelé à “éviter toute escalade susceptible de compromettre la stabilité régionale”.En avril, en rentrant d’Egypte où il s’était rendu aux portes de la bande de Gaza sous blocus humanitaire israélien, Emmanuel Macron avait annoncé que la France pourrait rejoindre “en juin” près de 150 pays ont déjà reconnu l’Etat palestinien.Mais depuis, il a envoyé des signaux contradictoires sur sa volonté de franchir ce pas retentissant dès la semaine prochaine.Il a ainsi dit vouloir que “d’autres pays” l’accompagnent et a évoqué des “reconnaissances réciproques”, ce qui impliquerait que de nouveaux Etats arabo-musulmans normalisent leurs relations avec Israël. Puis il a énuméré plusieurs conditions, dont la “démilitarisation” du Hamas et la “non-participation” du mouvement islamiste palestinien à la gouvernance de cet Etat.Autant de prérequis très loin d’être réunis.C’est en février 2024 qu’Emmanuel Macron a pour la première fois affirmé que “la reconnaissance d’un Etat palestinien” n’était “pas un tabou pour la France”.Ses équipes ont ensuite précisé que ce geste devait intervenir lorsqu’il serait “utile” plutôt que “symbolique”, pour se distinguer de pays comme l’Irlande ou l’Espagne qui l’ont fait l’an dernier sans faire bouger les lignes.- Inconnue saoudienne -Aussi, ses diplomates ont tenté de créer une “convergence euro-arabe” pour relancer une perspective politique face la guerre qui continue à Gaza, à l’intransigeance israélienne et au plan présenté par Donald Trump après son retour à la Maison Blanche, qui prévoyait un possible déplacement massif des Palestiniens de l’enclave assiégée.Mais les Européens restent divisés, l’Allemagne estimant qu’une reconnaissance aujourd’hui serait “un mauvais signal”.Dans ce contexte, Emmanuel Macron veut au minimum “déclencher un mouvement” pour ressusciter cette solution à deux Etats moribonde dont le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu ne veut pas entendre parler.Qu’il reconnaisse dès mercredi l’Etat palestinien ou un peu plus tard, il entend poser un cadre, un calendrier, avec des échéances précises et “irréversibles”, selon des sources diplomatiques.Il s’est donc cherché des alliés, et a signé en mai une déclaration avec les Premiers ministres britannique et canadien, Keir Starmer et Mark Carney, dans laquelle ils se disent “déterminés à reconnaître un Etat palestinien”. Reste à savoir s’ils sont prêts à accompagner une éventuelle annonce française.Il a aussi affiché un front uni, au Caire, avec l’Egypte et la Jordanie, apportant son soutien au plan arabe censé contrecarrer le plan Trump. Avec l’espoir que ces pays soutiennent en retour une démilitarisation du Hamas, voire une exfiltration de ses chefs de Gaza.La démilitarisation du Hamas est d’ailleurs l’un des engagements écrits qu’il a obtenu du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas dans une lettre cette semaine, avec la condamnation de l’attaque sans précédent du 7 octobre 2023 menée par le mouvement en Israël. “Des engagements concrets et inédits qui témoignent d’une volonté réelle d’avancer”, s’est félicité jeudi le chef de l’Etat français.Objectif: réunir un maximum de contreparties pour montrer à Israël et aux Etats-Unis que l’initiative française n’est pas hostile, mais au contraire une alternative au statu quo qui est aussi dans l’intérêt israélien, selon des diplomates français. Une émissaire d’Emmanuel Macron s’est rendue la semaine dernière en Israël pour tenter de rassurer.Mais pour l’instant, la diplomatie israélienne reste remontée à bloc, accusant le président français d’être “en croisade contre l’Etat juif”.L’autre grande inconnue est la position du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, associé à la conférence, et dont la France espère un pas au moins esquissé vers la reconnaissance à terme d’Israël.

Nouvelle-Calédonie: le leader kanak Christian Tein libéré après un an de détention

Le leader indépendantiste kanak Christian Tein a quitté jeudi soir la prison de Mulhouse-Lutterbach, où il était en détention depuis près d’un an dans le cadre de l’enquête sur les émeutes mortelles en Nouvelle-Calédonie au printemps 2024.Christian Tein est sorti en voiture du centre pénitentiaire, sans faire de déclaration, accompagné par sa compagne, qui s’était installée à Mulhouse afin de le soutenir lors des parloirs. Sa libération avait été prononcée quelques heures plus tôt par la cour d’appel de Paris.”Ce dossier vient de rentrer (…) dans l’histoire de la décolonisation de la Nouvelle-Calédonie et je ne peux que me réjouir qu’enfin des juges aient compris le fond du dossier”, s’est félicité François Roux, qui défend M. Tein.Christian Tein, qui comparaissait en visioconférence depuis sa prison, s’est engagé à “répondre aux convocations de la justice” et à vivre chez sa compagne.Sous contrôle judiciaire, il a interdiction de se rendre en Nouvelle-Calédonie et de contacter d’autres protagonistes du dossier.”Aujourd’hui victoire”, a salué Jean-Luc Mélenchon sur X. “Les leaders kanaks emprisonnés à 17.000 kilomètres de chez eux sont enfin libérés. Christian Tein et ses camarades seront bientôt parmi nous”, a écrit le leader insoumis.”Il demeure mis en examen pour son implication présumée dans les émeutes les plus graves de l’histoire récente de la Nouvelle-Calédonie” et sa “participation à une négociation politique (…) apparaît inenvisageable”, a considéré de son côté le député Renaissance de Nouvelle-Calédonie Nicolas Metzdorf.- “Prisonnier politique” -Élu en août 2024 président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), Christian Tein a toujours nié avoir appelé à commettre des violences et se présente comme un “prisonnier politique”.Il est le chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), une organisation que la justice soupçonne d’être derrière les émeutes qui ont éclaté le 13 mai 2024 en Nouvelle-Calédonie, faisant 14 morts, dont deux gendarmes, et plus de deux milliards d’euros de dégâts.L’avocate générale avait requis son maintien en détention provisoire, “unique moyen d’éviter une concertation frauduleuse” et pour garantir que M. Tein, présenté comme “le commanditaire” ayant diffusé “un mot d’ordre”, réponde aux convocations des juges d’instruction.Pour l’autre avocat de Christian Tein, Florian Medico, au contraire, “le dossier est vide” et les trois magistrats instructeurs ont pris la “décision unanime” de le remettre en liberté.”On ne reproche à M. Tein que des discours politiques, militants. Il n’a jamais, jamais appelé à prendre les armes, à la violence, à porter atteinte aux intérêts de l’Etat” mais a “toujours appelé au calme”, a assuré Me Medico. L’analyse de son téléphone portable n’a révélé aucun “appel à des rassemblements armés, à des violences”, seulement des documents politiques, selon le conseil. – “Boucs-émissaires” -Pour Me Medico, les troubles en Nouvelle-Calédonie étaient le “signe d’une détresse sociale” pour lesquels “on cherche des boucs-émissaires”.Les trois magistrats instructeurs qui enquêtent à Paris sur les émeutes mortelles de 2024 en Nouvelle-Calédonie ont ordonné le 3 juin la remise en liberté sous contrôle judiciaire de M. Tein, quelques jours après un interrogatoire.Ils ont notamment estimé qu’à ce stade de la procédure, il n’était pas démontré que M. Tein ou d’autres mis en examen auraient préparé un attroupement armé ou un groupement violent, avait indiqué à l’AFP une source proche du dossier.Mais le parquet a fait un référé-détention, contraignant le militant à rester incarcéré jusqu’à l’audience de jeudi.Le ministère public soupçonne M. Tein d’être le commanditaire d’un plan d’actions violentes contre l’État en trois phases visant à déstabiliser les entreprises et commerces, les administrations et services de l’État par la commission de nombreuses exactions contre les biens et les personnes.La cour d’appel a également remis en liberté trois autres militants indépendantistes incarcérés dans l’Hexagone, Dimitri Qenegei, Guillaume Vama, Erwan Waetheane, et confirmé celle d’un quatrième, Steeve Unë.Au cours de l’audience, ce dernier, qui comparaissait libre, a dénoncé, visiblement encore affecté, les conditions de leur transfert en avion vers l’Hexagone après leur mise en examen: “pendant trente heures, notre dignité a été mise plus bas que terre”.L’information judiciaire a été ouverte notamment pour complicité de tentatives de meurtres et vols avec arme et destructions en bande organisée à Nouméa, puis dépaysée à Paris en janvier 2025.jpa-mk-ssa-apz/asl

Gaza: de retour en France, Rima Hassan promet “autant de bateaux que nécessaire” face au blocus

L’eurodéputée LFI Rima Hassan est revenue jeudi soir à Paris sous les acclamations de plusieurs centaines de soutiens, à qui elle a promis “autant de bateaux que nécessaire” pour briser le blocus à Gaza, malgré l’arraisonnement de son voilier lundi par Israël.”J’ai un mot à dire à Israël. Le prochain bateau est bientôt prêt à partir”, a lancé l’élue franco-palestinienne, au micro devant une foule rassemblée place de la République à Paris.L’eurodéputée venait de débarquer d’un vol mouvementé entre Tel Aviv et l’aéroport de Roissy, après trois jours passés dans un centre de rétention en Israël, où elle avait été placée brièvement à l’isolement.”Il y a eu une situation conflictuelle à bord, avec d’autres voyageurs (…) suite à un mouvement de voyageurs hostiles”, a indiqué une source aéroportuaire, expliquant que Mme Hassan avait dû être évacuée de l’avion par la Police aux frontières. Rima Hassan ne s’est pas présentée aux arrivées à Roissy, où l’attendaient des représentants de LFI et des militants propalestiniens criant régulièrement “Free Palestine”, “ce n’est pas une guerre, c’est un génocide”. D’autres voyageurs sont, eux, sortis du même avion enveloppés du drapeau israélien, en levant le poing, répliquant pour certains aux militants propalestiniens.- “Kidnappés” -Mme Hassan a immédiatement pris la route de la place de la République, où elle a été accueillie par une haie d’honneur formée par une quinzaine de députés Insoumis, et Jean-Luc Mélenchon, qu’elle a étreint à son arrivée.”C’est une femme qui a donné la leçon de courage. Jeunes femmes, jeunes filles, essayez toutes quand vous serez grandes d’être Rima Hassan”, a salué le leader Insoumis.Aux côtés d’un autre Français libéré le même jour, Reva Viard, Mme Hassan est revenue sur son action: “Tout le monde le sait, elle était symbolique, mais elle était éminemment politique”, elle “visait d’abord, bien entendu, à livrer de l’aide humanitaire à Gaza” mais “surtout à dénoncer le blocus et à le briser”, a-t-elle insisté.Les deux militants avaient été arrêtés lundi, comme 10 autres personnes, après l’arraisonnement par Israël du voilier Madleen dans les eaux internationales, à environ 185 km de la côte de Gaza. “Nous avons été kidnappés et ramenés de force”, a encore dénoncé jeudi soir Rima Hassan, coiffée d’un keffieh et vêtue d’un survêtement gris hérité de sa détention. Ces douze militants et journalistes (français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais) étaient partis le 1er juin d’Italie à bord du Madleen pour rejoindre la bande de Gaza. L’opération visait à “briser le blocus israélien” imposé au territoire palestinien, ravagé par plus de vingt mois de guerre.- “Selfie yacht” -Jeudi, le gouvernement israélien a annoncé avoir renvoyé six passagers de ce qu’il nomme “le selfie yacht”. “Au revoir, et n’oubliez pas de prendre un selfie avant de partir”, a écrit le ministère israélien des Affaires étrangères dans un bref message en anglais sur son compte XQuatre autres passagers (la Suédoise Greta Thunberg, deux Français et un Espagnol) avaient regagné leur pays plus tôt cette semaine après avoir accepté d’être expulsés par Israël.Deux autres ressortissants français, à qui Mme Hassan a appelé ses soutiens à réserver un accueil similaire, doivent également revenir vendredi soir.Les 12 passagers à bord du bateau affrété par la Coalition de la flottille pour la liberté, un mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens lancé en 2010, combinant aide humanitaire et protestation politique contre le blocus du territoire palestinien, ont été interdits de séjour en Israël pendant 100 ans, selon l’ONG.Après avoir atteint la côte égyptienne, le Madleen s’était approché de Gaza en dépit des mises en garde d’Israël contre toute tentative de “briser le blocus maritime” imposé au territoire, “dont l’objectif principal est d’empêcher le transfert d’armes au Hamas”, considéré comme un organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne notamment.Israël fait face à une forte pression internationale pour mettre fin aux bombardements quotidiens de son armée à Gaza. L’ONU a dénoncé le 4 juin le choix “délibéré” d’Israël de priver les Gazaouis “des moyens de leur survie”.Depuis l’attaque du 7 octobre 2023 qui avait fait 1.218 morts côté israélien, Israël mène des représailles sanglantes à Gaza, qui ont fait plus de 55.207 morts côté palestinien, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. 

Le Conseil constitutionnel valide l’essentiel de la loi narcotrafic, dont le régime carcéral d’isolement

Le Conseil constitutionnel a censuré jeudi une poignée d’articles de la loi contre le narcotrafic, mais a validé, à une réserve près, le régime carcéral d’isolement prévu pour les narcotrafiquants les plus dangereux.Au total, il a déclaré conformes à la Constitution 32 articles de ce texte “visant à sortir la France du piège du narcotrafic”, prononcé la censure partielle ou totale de six autres articles et formulé plusieurs réserves.Le Conseil avait été saisi par des députés de gauche, qui estimaient que de nombreux articles de cette loi portée par les ministres de l’Intérieur et de la Justice, Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, faisaient “peser de graves menaces” sur l’état de droit.Ils lui demandaient en particulier de censurer l’article portant la création, devenue emblématique, de quartiers de haute sécurité dans les prisons pour les trafiquants les plus dangereux. Le premier à voir le jour, fin juillet, sera celui de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).La loi prévoit que les détenus, qu’ils soient en détention provisoire ou condamnés, y soient affectés sur décision du garde des Sceaux, sous certaines conditions. Le régime carcéral qui y est assorti, inspiré des lois antimafia italiennes, permet entre autres des fouilles intégrales encadrées en cas de contacts sans surveillance d’un agent. Des dispositions qui ont été dénoncées, notamment par l’Observatoire international des prisons (OIP) qui les juge “attentatoires aux droits fondamentaux”.Les Sages ont déclaré cet article conforme à la Constitution, tout en émettant une réserve sur la question des fouilles intégrales. Celles-ci ne doivent être réalisées que lorsque la surveillance par un agent pénitentiaire “a été empêchée par des circonstances particulières tenant à l’intimité de la personne détenue, à la nécessité de préserver la confidentialité de ses échanges ou à des difficultés exceptionnelles d’organisation du service pénitentiaire”, a souligné le Conseil.- Censures totales ou partielles -“Grande avancée pour la sécurité des Français ! Le Conseil constitutionnel valide en grande partie les dispositions relatives à la justice de la loi narcotrafic. Parquet national anti-criminalité organisée, régime carcéral très strict pour les narcotrafiquants, procédures anonymes pour les agents pénitentiaires… des mesures concrètes pour la sécurité des Français et contre ceux qui bafouent la République”, s’est félicité Gérald Darmanin sur X.Parmi les six articles censurés figurent aussi l’accès direct des services de renseignement aux bases de données fiscales et l’expérimentation du recours au renseignement algorithmique contre le narcotrafic, qui selon les Sages n’assure pas “une conciliation équilibrée” entre la prévention des atteintes à l’ordre public et le droit au respect de la vie privée.Sur le procès-verbal distinct, aussi appelé dossier-coffre et qui permet de ne pas divulguer certaines informations sur les techniques d’enquête aux trafiquants et à leurs avocats, le Conseil a censuré une des dispositions qui permettait “qu’à titre exceptionnel et par décision spécialement motivée, une condamnation pénale puisse, dans certains cas, être prononcée” sans que la personne mise en cause n’ait pu contester le recueil des preuves présentées à son encontre.Il a par ailleurs censuré partiellement l’article concernant la généralisation de la visioconférence pour les personnes détenues dans ces quartiers de lutte contre la criminalité organisée.Cette disposition a été introduite pour éviter au maximum les transports de détenus dangereux et donc les risques d’évasion, comme celle du narcotrafiquant multirécidiviste Mohamed Amra qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires le 14 mai 2024 au péage d’Incarville (Eure).Le Conseil constitutionnel a estimé qu’elle portait une “atteinte excessive aux droits de la défense” pour les personnes placées en détention provisoire.Sur l’activation à distance d’un appareil électronique pour procéder à des écoutes, il a jugé que les dispositions de l’article poursuivaient “les objectifs de valeur constitutionnelle de recherche des auteurs d’infractions et de prévention des atteintes à l’ordre public” et étaient “entourées de garanties suffisantes pour ne pas porter d’atteinte disproportionnée au droit au respect de la vie privée”.Mais les Sages ont ajouté une réserve, estimant que ces dispositions n’étaient applicables qu’aux délits “commis en bande organisée et punis d’une peine d’emprisonnement d’une durée égale ou supérieure à cinq ans”.

Bayrou exhorte “les grands” groupes de la tech à aider “les petits”

François Bayrou a exhorté jeudi à Paris au salon des nouvelles technologies VivaTech “les grands” groupes à aider “les petits”, à l’instar de dix grandes entreprises qui ont franchi le milliard d’euros d’investissements dans les start-ups. “ll n’y a de stratégie de conquête, pour l’IA, le numérique, les start-ups, que si les grands aident les petits. Que si une chaîne se crée entre les plus grands groupes et (…) les débutants”, a déclaré le Premier ministre au stand de la French Tech.”La France est un pays qui a de très grandes difficultés. On les connaît et on va devoir les affronter, mais avec des atouts comme aucun autre pays n’en a”, a-t-il salué devant la presse, voyant dans VivaTech “une rencontre formidable” pour les entreprises du numérique ou de l’intelligence artificielle (IA).A ses côtés la ministre déléguée à l’IA et au numérique Clara Chappaz a annoncé le franchissement de “la barre du milliard d’euros d’investissements par les grands groupes pour acheter des solutions des start-ups”. Les huit groupes fondateurs de ce programme “Je choisis la French Tech”, lancé en 2023, ont été rejoints cette année par deux nouveaux: Capgemini et Sopra Steria. Le programme vise 2 milliards d’euros d’engagements d’ici 2027, selon Matignon.”C’est non seulement un engagement qui aide absolument les start-ups à accélérer” mais aussi à “construire l’innovation de demain”, a-t-elle souligné.Outre Mme Chappaz, M. Bayrou était accompagné par trois ministres: Éric Lombard (Economie), Laurent Marcangeli (Fonction publique) et Philippe Baptiste (Recherche).Au Pavillon du numérique de l’Etat, M. Marcangeli a annoncé un partenariat avec la start-up française Mistral pour “équiper 10.000 agents” de la Fonction publique avec son logiciel conversationnel Le Chat, similaire à ChatGPT.A terme, il s’agit de mettre cette technologie à la disposition des 5,7 millions d’agents publics en France.Ainsi “on démultiplie la capacité d’action des agents” et “on multiplie les services qu’on peut rendre à la population”, a salué M. Bayrou. 

Glucksmann décrit une “juxtaposition de cocottes-minute” en France

L’eurodéputé Place publique Raphaël Glucksmann a décrit jeudi la France comme “une juxtaposition de cocottes-minute” qui peuvent “exploser à tout moment”, en citant l’éducation, la justice, la police, ou le secteur hospitalier. “La France est devenue une juxtaposition de cocottes-minute, ça peut exploser à tout moment”, a observé l’eurodéputé sur France 2, assurant passer “des semaines et des semaines à aller à bas bruit partout en France, rencontrer les acteurs du secteur hospitalier, rencontrer les acteurs de la police, rencontrer les acteurs de la justice, rencontrer les acteurs de l’éducation”. Il a regretté qu’il n’y ait “pas cette réflexion profonde pour faire évoluer, pas simplement pour injecter de l’argent pour calmer les gens dans chaque cocotte-minute et faire baisser la pression, mais pour refonder notre modèle”.  Interrogé sur le meurtre d’une surveillante en Haute-Marne par un collégien, il a estimé que l'”école est touchée par un phénomène d’hyperviolence qui est suscité par la société dans son ensemble”. Évoquant le “sanctuaire républicain” de l’école de la IIIe République, il a rappelé qu'”à l’époque, il y avait des partis de masse qui canalisaient, il y avait les églises, il y avait le service militaire qui était de trois ans pendant la troisième République”. “Il n’y a plus aucune autre structure intégratrice que l’école, aucune autre structure éducative que l’école”, a-t-il relevé.”On fait tout reposer sur l’école” et “il n’y a pas une mesure qui va tout changer”, comme l’installation de portiques de sécurité à l’entrée des établissements, a-t-il complété, notant néanmoins “un problème fondamental des réseaux sociaux”.