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LFI dépose une proposition de loi pour abroger le “devoir conjugal”

La France insoumise a déposé à l’Assemblée nationale une proposition de loi visant à “mettre fin au devoir conjugal dans le droit français”, après une récente décision de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) condamnant la France, a-t-on appris vendredi.Le devoir conjugal, ou devoir d’avoir des relations sexuelles avec son époux ou épouse, ne figure pas en tant que tel dans le Code civil.Mais selon ce dernier, “les époux s’obligent mutuellement à une communauté de vie”. Or ces termes peuvent encore aujourd’hui être interprétés comme impliquant une “communauté de lit”, a dit la députée LFI Sarah Legrain, à l’initiative du texte déposé juste avant la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars.Le but de la proposition de loi est “de s’assurer que cette lecture aberrante du Code civil n’ait plus jamais cours dans les affaires de divorce”, a déclaré la députée à l’AFP. “C’est aussi une façon de réaffirmer notre attachement à la lutte contre le viol conjugal.”Mme Legrain a dit espérer pouvoir rassembler largement sur cette proposition, et avoir déjà recueilli la cosignature d’élus issus des groupes écologiste, communiste et du MoDem.En janvier, la CEDH a donné raison à une Française dont le mari avait obtenu le divorce aux torts exclusifs de son épouse, au motif qu’elle avait cessé d’avoir des relations sexuelles avec lui depuis plusieurs années. Dans son jugement, la Cour a souligné qu’une “jurisprudence ancienne mais constante” sur le devoir conjugal était “encore régulièrement appliquée par les juridictions de première instance et d’appel”. “La Cour ne saurait admettre, comme le suggère le gouvernement, que le consentement au mariage emporte un consentement aux relations sexuelles futures. Une telle justification serait de nature à ôter au viol conjugal son caractère répréhensible”, avait ajouté la CEDH.Le texte Insoumis propose de modifier le Code civil pour y préciser que la “communauté de vie ne saurait être interprétée comme une obligation d’avoir des relations sexuelles”. Cette semaine lors d’une conférence de presse, LFI a par ailleurs mis en valeur une série de propositions de lois du groupe, axées autour de l’indépendance économique des femmes: reconnaissance de la pénibilité des métiers féminisés, lutte contre le temps partiel contraint, meilleure protection dans le monde du travail des femmes victimes de violences conjugales.L’examen de toute proposition de loi dépend d’une éventuelle inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, par exemple lors d’une semaine transpartisane.

Municipales à Paris: les socialistes se déchirent autour de la date de leur primaire

La tension est montée d’un cran chez les socialistes parisiens, vendredi lors du choix de la date de leur primaire pour départager les deux prétendants à la succession d’Anne Hidalgo à l’Hôtel de ville en 2026, livrés à une guerre fratricide qui risque de laisser des traces.Le match opposant le sénateur Rémi Féraud, dauphin adoubé par la maire sortante, au député Emmanuel Grégoire, son ancien premier adjoint désormais honni, devrait se tenir le 30 juin, dans la foulée du congrès national du PS à la mi-juin.Le choix d’une date de primaire était très attendu par les quelque 3.000 militants socialistes de la capitale, désireux d’éviter un “pourrissement” du climat en interne renvoyant une image de division aux électeurs parisiens, à un an des municipales.  Le vote houleux du conseil fédéral du PS, dans la nuit de jeudi à vendredi, n’a pourtant fait qu’envenimer la situation. Au terme d’un scrutin serré – 61 voix contre 55 -, la direction fédérale a demandé de déroger à la circulaire du bureau national du PS fixant au 3 avril la désignation du chef de file pour les municipales dans plusieurs grandes villes. Une proposition que le parti devrait accepter.Objectif: laisser du temps “pour permettre une dynamique de campagne en s’assurant d’une belle photo de famille le soir du vote, avec notre tête de liste désignée et l’ensemble des chefs de file d’arrondissement, prêts à mener bataille, la seule qui compte vraiment, face à la droite de Rachida Dati”, plaide la patronne de la fédération, Lamia El Aaraje, dans un courrier aux militants.Mais ce choix est vivement contesté au sein du camp d’Emmanuel Grégoire qui souhaitait garder la date du 3 avril.”Choisir le 30 juin, c’est prendre un retard coupable dans la préparation de la campagne auprès des Parisiens”, a-t-il regretté vendredi matin devant quelques journalistes.”Voter tôt est ce qu’il y a de plus bénéfique pour le PS, parce que nos partenaires écologistes vont désigner leur candidat la semaine prochaine, et que la droite se prépare méthodiquement”, fait valoir Antoine Guillou, adjoint à la maire et “pro-Grégoire”.Pour Emmanuel Grégoire, le camp adverse cherche à “gagner du temps” et “perturber” la primaire parisienne avec l’élection du patron du PS en juin, briguée par le premier secrétaire sortant Olivier Faure, qui le soutient, et le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, proche d’Anne Hidalgo.- Soupçons d’irrégularités -L’ex-adjoint de l’édile fait aussi part d’une “pression” des partisans de Rémi Féraud pour qu’il jette l’éponge. “Tout ça ne suffit pas à endiguer notre dynamique de campagne”, selon le député qui affiche le soutien de plus de 650 militants et une soixantaine d’élus. Son concurrent lui, met en avant celui des maires d’arrondissement dont le vote est décisif.A ces critiques sur la date viennent s’ajouter des soupçons “d’irrégularités” émanant des pro-Grégoire sur le déroulement du scrutin. Ces derniers accusent notamment la direction fédérale d’avoir “remplacé” au dernier moment des membres du corps électoral pour faire basculer le vote.”C’est inacceptable, nous ne nous laisserons pas faire”, a averti le candidat, qui ne fera néanmoins pas de recours. “Lamia El Aaraje a suivi scrupuleusement les règles édictées par le PS”, a-t-on répondu dans l’entourage de cette adjointe à la maire.Des participants ont rapporté une ambiance “très dure” lors de la réunion, dégradant un peu plus le climat de guerre fratricide qu’a déclenchée Anne Hidalgo quand elle a renoncé à briguer un troisième mandat. En jetant dans la bataille deux parlementaires qui ont chacun dirigé le PS parisien et que rien n’opposait sur le plan personnel.Ce duel risque de laisser des traces au-delà du 30 juin, au moment de la constitution des listes électorales. “Il y a un risque qu’ils s’abîment dans leurs querelles internes”, redoute ainsi un responsable de gauche qui y voit “tous les ingrédients de la défaite”, après 25 ans de règne socialiste.Si elle affiche moins de divisions, la droite parisienne peine pour l’heure à se rassembler derrière Rachida Dati en raison notamment de désaccords sur la réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille qui doit être examinée à l’Assemblée nationale la semaine prochaine.

Narcotrafic: un texte adopté en commission à l’Assemblée, amputé de dispositions phares

Les députés ont approuvé vendredi en commission une proposition de loi sénatoriale visant à renforcer l’arsenal judiciaire contre le fléau du nacrotrafic, non sans l’amputer de quelques mesures phares, sous l’impulsion de la gauche, inquiète pour les libertés publiques.Le texte, porté à la chambre haute par Étienne Blanc (LR) et Jérôme Durain (PS), y avait été adopté à l’unanimité le 4 février.Le vote devrait être plus partagé à l’Assemblée nationale, où le texte arrivera en séance le 17 mars. En commission des Lois, la France insoumise a voté contre, tandis que le PS, les communistes et les écologistes se sont abstenus.”L’amendement Darmanin vient polluer le texte”, a déploré la députée socialiste Colette Capdevielle auprès de l’AFP. Allusion à l’amendement déposé en début de semaine par le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, qui vise à créer un nouveau régime carcéral d’isolement pour les narcotrafiquants les plus dangereux. Saisi par le garde des Sceaux, le Conseil d’État rendra son avis sur le dispositif le 14 mars.”Nous aurions voté pour s’il n’y avait pas eu l’amendement Darmanin sur les prisons”, a assuré à l’AFP Roger Vicot (PS), corapporteur du texte à l’Assemblée nationale.Création d’un parquet national anticriminalité organisée (Pnaco), lutte contre le blanchiment, procédure pénale simplifiée, nouveaux outils pour les enquêteurs… la proposition de loi propose un large éventail de mesures dont plusieurs inquiètent fortement les avocats pénalistes et les défenseurs des libertés publiques.Plusieurs dispositions ont été supprimées par les députés : ainsi de l’obligation faite aux plateformes de messagerie chiffrée (Signal, WhatsApp…) d’autoriser l’accès aux correspondances des trafiquants pour les services de renseignement, contre laquelle la ministre du Numérique, Clara Chappaz, avait elle-même émis des réserves. Ou de la mise en place d’un “dossier coffre” ou “procès-verbal distinct” permettant de stocker des informations recueillies via des techniques spéciales d’enquête (surveillance, infiltration, sonorisation…), sans que les avocats des narcotrafiquants ne puissent y accéder.Supprimées également, la possibilité d’activer à distance des objets connectés – téléphones portables ou appareils électroniques – afin d’écouter et filmer à leur insu les personnes visées, celle de faire passer à 120 heures la garde à vue des “mules”, les personnes transportant des produits stupéfiants “in corpore”, ou encore l’instauration d’une procédure de “plaider coupable” (CRPC) pour les infractions criminelles relatives au trafic de drogue.Malgré ces évolutions, le texte demeure “inacceptable”, a jugé la France insoumise dans un communiqué.

Le budget 2026 tiendra plus compte de l’égalité femmes-hommes, selon le gouvernement

Le budget de la France pour 2026 tiendra davantage compte du principe de l’égalité entre les femmes et les hommes, en prévoyant une “étude d’impact” pour chaque article des textes budgétaires, a annoncé vendredi le gouvernement.”Jusqu’à présent, des choix budgétaires majeurs ont été effectués sans que leur incidence sur l’égalité entre les femmes et les hommes ne soit systématiquement interrogée”, ont indiqué dans un communiqué le ministère des Comptes publics et celui de l’Egalité entre les femmes et les hommes, à la veille de la Journée internationale des droits des femmes. Pour “éliminer ces biais”, le budget 2026 reposera sur “une nouvelle approche”, précise les deux ministères: “une budgétisation intégrant l’égalité entre les femmes et les hommes”. Ainsi, tous les articles des textes budgétaires feront l’objet d’une “étude d’impact” qui examinera l’effet des mesures en matière d’égalité femmes-hommes. Les dépenses de l’Etat seront aussi soumises à “une analyse qualitative” afin d'”identifier et corriger les biais de genre”. Cette démarche sera inaugurée dans le secteur de l’éducation, premier budget de l’Etat doté de près de 65 milliards d’euros. Enfin, le gouvernement prévoit aussi la mise en place d’un “outil de suivi des indicateurs”. “L’égalité femmes-hommes ne doit plus être une simple intention mais une réalité mesurable dans l’action publique. En intégrant cet objectif dès la conception de notre budget, nous faisons le choix d’une transformation structurelle et durable”, a déclaré la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, citée dans le communiqué.

Ukraine: Retailleau prend ses distances avec Fillon

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, longtemps réputé proche de François Fillon, a pris vendredi ses distances sur l’Ukraine avec l’ancien candidat LR à l’Elysée qui a attribué cette semaine “une part de responsabilité” à Volodymyr Zelensky dans la guerre avec la Russie.  “La première responsabilité, c’est Monsieur Poutine”, a affirmé à la presse le ministre, à l’issue d’un déplacement à Orléans consacré à la sécurité dans les transports. Il doit ensuite participer dans la soirée à une réunion publique à Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire) dans le cadre de sa campagne à la présidence de LR.   “L’agresseur, c’est la Russie et c’est Monsieur Poutine”, a ajouté M. Retailleau, interrogé sur les propos tenus dans Valeurs actuelles par M. Fillon, dont il a repris le micro-parti appelé “Force Républicaine” en 2017.Dans cet entretien, l’ancien Premier ministre a estimé que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a eu “sa part de responsabilité dans le déclenchement de la guerre”. “Il n’est pas le héros irréprochable magnifié par des Européens auxquels il procure le frisson d’un combat pour la liberté par procuration”, a-t-il assuré. Aux côtés du maire d’Orléans, l’ex-LR Serge Grouard (DVD), M. Retailleau, qui s’est lancé dans la course à la présidence des Républicains face à Laurent Wauquiez, le président des députés du parti, a assuré vouloir “rassembler et élargir notre famille politique”.”La France a besoin de solutions qui viennent plutôt de la droite, de fermeté, d’autorité”, a-t-il dit, ajoutant espérer un jour “convaincre” le maire d’Orléans “de revenir” au sein de sa famille politiqueM. Grouard a rappelé avoir quitté Les Républicains “de longue date”, mais il a exprimé “toute son affection, son amitié et son soutien” à Bruno Retailleau. 

Violences faites aux enfants: Vautrin “favorable” au prolongement de la Ciivise

Catherine Vautrin est “favorable” à la prolongation du mandat de la Commission sur les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) et est “sensible” à une dizaine de ses propositions, a-t-on indiqué vendredi dans l’entourage de la ministre la Santé.Créée en 2021, la Ciivise a traversé une crise de gouvernance fin 2023 qui a retardé le lancement de l’acte II de ses travaux. Ces derniers ont officiellement repris en avril 2024, pour une durée d’un an et six mois. Dans un rapport remis mardi à la ministre de la Santé, des Solidarités et des Familles, cette instance indépendante a jugé “indispensable” une prolongation de son mandat au-delà de 2025, plaidant pour une nouvelle échéance à septembre 2026.”La Ciivise a besoin d’être prolongée parce qu’il n’y a toujours pas les fondations d’une véritable politique publique dédiée aux violences faites aux enfants et à l’inceste”, a notamment souligné Thierry Baubet, membre du collège directeur de la Ciivise.Contacté par l’AFP, l’entourage de Catherine Vautrin a indiqué vendredi que la ministre était “favorable à la prolongation de la Ciivise” et qu’elle s’était “montrée sensible à la dizaine de propositions qui dépendent de son champ ministériel.”Dans son rapport, la commission a listé quinze mesures jugées “prioritaires”. Parmi ces mesures figurent l’encadrement de la pratique des “examens médicolégaux intrusifs”, la “clarification” des obligations de signalement des violences sexuelles par les médecins ou encore le déploiement sur l’ensemble du territoire des unités d’accueil pédiatrique enfance en danger (UAPED). La Ciivise a également appelé à déclarer imprescriptibles les viols et agressions sexuelles commis contre les enfants et à une mise en oeuvre “effective” de l’éducation à la vie affective et sexuelle dans les établissements scolaires.

Salvini, numéro 2 du gouvernement italien, qualifie Macron de “fou”

Le dirigeant italien d’extrême-droite Matteo Salvini, numéro 2 du gouvernement ultraconservateur, a une nouvelle fois qualifié de “fou” vendredi le président français Emmanuel Macron, qu’il accuse de pousser l’Europe à la guerre avec la Russie.Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, M. Salvini s’emploie à freiner l’aide militaire de l’Italie à Kiev tout en tentant de faire oublier la proximité passée entre sa formation politique, La Ligue, et le parti de Vladimir Poutine, Russie unie.Le président français, souvent à l’initiative avec Bruxelles dans le soutien à l’Ukraine, est, avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la principale cible des attaques verbales de M. Salvini.”Zelensky demande la paix, Trump oeuvre pour la paix, Poutine veut la paix” tandis qu'”à Bruxelles et Paris, il y a un fou”, a-t-il dit vendredi en déplacement à Milan, selon ses propos rapportés par l’agence de presse Ansa.Si l’Italie “veut investir dans sa sécurité nationale”, elle n’acceptera “jamais une armée européenne commandée par ce fou de Macron qui parle de guerre nucléaire”, a-t-il ajouté.Emmanuel Macron a évoqué ces derniers jours la possibilité de faire bénéficier l’Europe du parapluie nucléaire français. Il a précisé jeudi se donner jusqu’à “la fin du semestre” pour voir “s’il y a des coopérations nouvelles qui peuvent voir le jour”, au sein de l’Union européenne sur ce sujet.Pour Matteo Salvini, M. Macron “a un besoin désespéré de donner un sens” aux derniers temps de son second et dernier mandat présidentiel. “Mais qu’il ne le fasse pas à nos dépens ni à ceux de nos enfants”.Il avait déjà traité le chef de l’Etat français de fou l’an dernier quand ce dernier avait évoqué l’envoi de troupes européennes en Ukraine, lui conseillant de “se faire soigner”.Systématiquement à contre-courant de la politique pro-Kiev de la cheffe de gouvernement Giorgia Meloni, de culture atlantiste, M. Salvini est un admirateur de longue date de Vladimir Poutine et son parti avait signé en 2017 un accord avec Russie unie, le parti du président russe.S’il a condamné l’invasion russe de l’Ukraine, il a aussi tenu des propos controversés sur la réélection de M. Poutine (“Quand un peuple vote, il a toujours raison”) ou la mort en prison d’Alexeï Navalny, principal opposant au chef du Kremlin, estimant qu’il revenait “aux médecins et aux juges” russes de faire la lumière sur les circonstances de son décès.La Ligue fait partie, aux côtés du Rassemblement national (RN) français, du groupe Identité et démocratie au Parlement européen.

Culture: Dati dévoile un plan de lutte contre les violences et le harcèlement sexistes et sexuels

La ministre de la Culture Rachida Dati a dévoilé vendredi les contours du plan 2025-2027 de lutte contre les violences et le harcèlement sexistes et sexuels dans la culture, qui doit contribuer à “mettre fin à la loi du silence”.”Trop de victimes hésitent à parler, hésitent à porter plainte, trop de victimes redoutent encore les conséquences, sur leur vie professionnelle ou artistique, qui conduisent à des conséquences sur la vie économique”, a déclaré Rachida Dati, ciblant “des comportements intolérables, moralement condamnables, et parfois pénalement répréhensibles”.Ce plan biennal s’articule autour de quatre axes: prévenir et former plus massivement, mieux repérer et signaler les faits de harcèlement et de violences, agir et prendre des mesures rapidement, ainsi que renforcer l’accompagnement des victimes.Il concerne de nouveaux secteurs tels que le patrimoine, les musées et l’archéologie préventive.Parmi les actions à instaurer, la conditionnalité des aides culturelles, principe déjà à l’oeuvre dans le précédent plan, doit être élargie aux festivals de cinéma ou lors de l’obtention ou du renouvellement d’un label, a illustré Mme Dati.Les missions de la cellule d’écoute psychologique et juridique, opérée par Audiens depuis 2020, doivent elles aussi être renforcées: heures d’ouverture plus larges, meilleure communication dans le secteur du jeu vidéo, accompagnement étroit dans la rédaction d’une plainte. Par ailleurs, le ministère de la Culture veut engager une concertation interministérielle sur le travail des enfants dans le spectacle. Mme Dati s’est dit favorable à l’instauration d’un “responsable enfant” dans le spectacle vivant, au même titre que ce qui existe dans le cinéma et l’audiovisuel. L’annonce de ce plan s’est faite en présence des députés Sandrine Rousseau (Les Ecologistes) et Erwan Balanant (MoDem), présidente et rapporteur de la commission d’enquête relative aux violences commises dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité.Parmi les auditions menées à l’Assemblée nationale, la commission a notamment entendu Judith Godrèche. L’actrice a accusé de viols le réalisateur Benoît Jacquot, de 25 ans son aîné, avec qui elle a entretenu une relation alors qu’elle avait 14 ans. Elle a porté des accusations similaires à l’encontre du cinéaste Jacques Doillon. Des enquêtes sont en cours et les deux hommes contestent ces allégations.La commission doit rendre son rapport le 9 avril. 

Congrès du PS: la patronne des Écologistes Marine Tondelier souhaite qu'”Olivier Faure gagne”

La patronne des Écologistes Marine Tondelier a déclaré vendredi souhaiter que le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure “gagne” le prochain congrès du PS, prévu du 13 au 15 juin.Interrogée pour savoir ce qu’elle attendait du congrès du PS, Marine Tondelier a répondu : “qu’Olivier Faure gagne”, lors d’une conférence de presse pour présenter les candidats de son courant au futur congrès des Écologistes, prévu en avril prochain.”On s’est toujours fait confiance humainement et politiquement, même quand on n’était pas d’accord. Chacun d’entre nous a fait ce qu’il a dit et a dit ce qu’il a fait. C’est quand même une valeur assez rare en politique”, a-t-elle souligné à propos de sa relation avec le patron des socialistes.La secrétaire nationale a par ailleurs justifié la décision de son courant de ne pas présenter la candidature du maire de Grenoble Éric Piolle au poste de porte-parole, lui préférant Guillaume Hédouin, conseiller régional de Normandie, avec un profil issu de la ruralité.Éric Piolle s’est plaint d’avoir été évincé des espaces de discussions internes, accusant Marine Tondelier de vouloir “éjecter ceux qui porteraient des nuances sur la stratégie”.  “Éric est un porte-parole naturel de ce parti. Mais (…) il a accès à beaucoup de médias, il doit respecter les statuts comme les autres, sa candidature ne les respecte pas”, a expliqué Marine Tondelier. Elle dit avoir regretté ses prises de position dans la presse. “Quand on utilise à mon encontre le mot +bétonner+, je trouve que ce n’est pas anodin. Quand on dit que +je verrouille+, ça ne va pas. Et quand j’entends (dire) +je suis le seul qui a l’expérience de tout ça+, ça me dérange (…) Mais ça n’empêche pas Éric d’être un porte-parole naturel du parti, il est des nôtres”, a-t-elle conclu.Secrétaire nationale des Écologistes depuis 2022, Mme Tondelier remet son mandat en jeu en avril. Trois autres écologistes, l’ex-eurodéputée Karima Delli, l’élue bordelaise Harmonie Lecerf et le maire-adjoint de Paris Florentin Letissier ont annoncé vouloir l’affronter. Marine Tondelier a déjà le soutien de 1.750 personnalités, dont les ex-candidats écologistes à la présidentielle Yannick Jadot, Eva Joly et Noël Mamère, et de nombreux maires écologistes.

Les prisons de Vendin-le-Vieil et Condé-sur-Sarthe choisies pour accueillir les 200 narcotrafiquants les plus dangereux

Les 200 narcotrafiquants les plus dangereux seront emprisonnés dans la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), à partir du 31 juillet, suivie mi-octobre de celle de Condé-sur-Sarthe (Orne), a annoncé jeudi Gérald Darmanin.”Nous aurons deux établissements de haute sécurité cette année”, “ça fait 200 narcotrafiquants qui, d’ici le 15 octobre, seront totalement à l’isolement du reste de la société”, a déclaré sur France 2 le garde des Sceaux.Ces deux prisons, toutes les deux récentes, sont déjà les deux établissements les plus sécurisés de France.Mais le ministre a souligné qu’il fallait “rendre tout à fait hermétiques les deux établissements, renforcer les moyens, y mettre un certain nombre de personnels supplémentaires”. “A partir du mois d’avril, pour la prison du Pas-de-Calais, on sortira les détenus qui ne sont pas concernés”, a-t-il encore indiqué. “On fera pendant deux mois des formations pour les agents, une sécurité totale et les travaux. Et à partir du mois de mai-juin, les nouveaux détenus rentreront”.Sont déjà détenus à Vendin-le-Vieil Salah Abdeslam, le seul membre encore en vie des commandos jihadistes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, et le braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd, surnommé le “roi de la belle”, tous les deux placés à l’isolement. “On va laisser sur place les personnes les plus dangereuses”, a dit M. Darmanin.- “Plus jamais une affaire Amra” -“C’est une révolution pour les prisons françaises, pour l’administration française, on n’a jamais fait ça”, s’est-il félicité, assurant qu’il ne fallait “plus jamais une affaire Amra”.Le narcotrafiquant Mohamed Amra, qui était l’homme le plus recherché de France et a été arrêté en Roumanie, a été incarcéré dans le centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe après sa remise à la France.Son cas, après son évasion sanglante qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires en mai 2024, a plusieurs fois été invoqué par M. Darmanin pour justifier la création de nouvelles prisons destinées aux trafiquants de stupéfiants, dont le régime carcéral d’isolement est inspiré de la lutte anti-mafia en Italie.Ce “régime de détention très strict” a fait l’objet d’un amendement à la proposition de loi sur la lutte contre le narcotrafic, qui a été adopté mercredi par la commission des lois de l’Assemblée nationale.Ce régime comprend des mesures telles que des fouilles intégrales après tout contact avec l’extérieur, des parloirs équipés d’hygiaphone ou encore un accès limité au téléphone.Ces dispositions ont été dénoncées, notamment par l’Observatoire international des prisons qui les juge “attentatoires aux droits fondamentaux”.Face aux critiques, M. Darmanin a saisi le Conseil d’Etat, qui doit se réunir la semaine prochaine.Dans ces prisons, seront affectées des personnes qui sont soit en détention provisoire, soit condamnées, a encore expliqué le ministre.”Ce sont les services de police et de justice qui vont me désigner les personnes les plus dangereuses”, a indiqué M. Darmanin. “Je prendrai un arrêté pour chacune des personnes et ces personnes seront mises dans cette prison”. En principe, pour une durée de quatre ans, renouvelable.Parmi les critères permettant de déterminer le degré de dangerosité des détenus, figurent la “capacité à corrompre”, la “capacité à menacer”, la “capacité à tenir une communication avec l’extérieur”, “toucher de l’argent de l’étranger”, “menacer des magistrats, des policiers, des journalistes, des avocats”. Pour protéger les surveillants pénitentiaires travaillant dans ces prisons, M. Darmanin a annoncé qu’il acceptait de “les anonymiser”, dans les procès-verbaux.Par ailleurs, seront affectés “deux ou trois gardiens pour un détenu afin qu’il y ait un contrôle qui s’applique et qu’on ne puisse pas menacer ou corrompre les gardiens”.”Deux établissements en 2025 au lieu d’un confirment qu’un changement s’opère dans la prise en charge de la population pénale”, a commenté auprès de l’AFP le syndicat pénitentiaire Ufap-Unsa, appelant à créer “des établissements spécialisés  et adaptés pour tous les profils: criminalité organisée, terroristes, détenus violents et cas psy”.