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A Nouméa, Manuel Valls dévoile sa méthode pour sortir la Nouvelle-Calédonie de l’ornière

En déplacement en Nouvelle-Calédonie, le ministre des Outre-mer Manuel Valls a présenté lundi sa méthode et ses principes pour relancer le dialogue entre indépendantistes et non indépendantistes, avant des négociations sur l’avenir institutionnel du territoire qui doivent débuter mercredi.C’est déjà un premier succès: en organisant lundi une “plénière de restitutions et de méthode” au congrès de Nouvelle-Calédonie, Manuel Valls a réussi à rassembler autour d’une même table l’ensemble des forces politiques du territoire, malgré des mois de tensions et d’invectives.”Je pense que nous continuerons à discuter et à négocier ensemble, sous ce format, où toutes les formations acceptent de se parler entre elles et avec le gouvernement de la France”, a déclaré le ministre à l’issue de cette réunion, saluant “l’effort nécessaire” des participants tout en appelant chaque acteur à “prendre ses responsabilités”.L’ancien Premier ministre est arrivé samedi sur le territoire français du Pacifique sud, profondément meurtri par les émeutes de 2024 déclenchées par le projet gouvernemental de dégel du corps électoral calédonien qui ont fait 14 morts, causé plus de deux milliards d’euros de dégâts et laissé un territoire exsangue.Son objectif est de parvenir à un accord sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie et, au préalable, de rétablir le dialogue entre des communautés “fracturées”.Sur la forme, Manuel Valls a proposé trois axes de travail: le “lien avec la France”, englobant les questions d’autodétermination, de citoyenneté et du corps électoral, la “gouvernance” visant à clarifier les compétences des institutions locales et la définition d’un “nouveau contrat social”, avec un accent particulier sur la jeunesse.Mais le ministre a aussi posé des principes jugés indispensables: une “souveraineté avec la France”, la “protection de tous les habitants de la Nouvelle-Calédonie” et le respect de “la démocratie et l’état de droit”, a-t-il listé, évoquant aussi une Nouvelle-Calédonie “unie et indivisible”.- Calédoniens “épuisés” -Si les discussions de lundi se sont déroulées dans un climat jugé constructif, son arrivée à Nouméa, samedi, avait été plus mouvementée. Des militants non-indépendantistes et le député Nicolas Metzdorf l’avaient interpellé, lui reprochant une posture jugée trop conciliante avec les indépendantistes et un déni des référendums d’autodétermination de 2018, 2020 et 2021.Reste désormais le plus compliqué. Négocier et aboutir à “un accord, un compromis”, a poursuivi Manuel Valls, estimant que c’était aussi la demande des Calédoniens, “épuisés des atermoiements et des divisions”.Les négociations à proprement parler doivent débuter mercredi. À ce stade, un optimisme prudent domine. Le chef de la délégation de l’Union nationale pour l’indépendance (UNI), Jean-Pierre Djaiwé, s’est dit “très satisfait” de la méthode de Manuel Valls.”Ça ne va pas être facile, et il est difficile d’imaginer arriver à un accord d’ici à la fin de la semaine, mais tout le monde a envie de travailler et on peut peut-être arriver à un début de compromis”, a-t-il poursuivi.Même tonalité du côté de l’élu non-indépendantiste Philippe Dunoyer (Calédonie ensemble), estimant qu’il restait “plus de sujets de convergences que de divergences”, même si ces dernières sont majeures.Mais une inconnue demeure: le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), principal groupe indépendantiste, s’est dit satisfait de la méthode mais doit se réunir mardi avant de confirmer sa présence à la table des discussions.Les Loyalistes, le groupe de la cheffe de file non indépendantiste Sonia Backès, n’ont eux pas souhaité s’exprimer lundi soir.

Attentat de Mulhouse: Bayrou juge “inacceptable” que l’Algérie ait refusé “dix fois” de reprendre l’assaillant

François Bayrou a jugé lundi “inacceptable” que l’Algérie ait refusé “dix fois” de reprendre “l’assassin de Mulhouse” avant qu’il ne commette une attaque mortelle au couteau samedi, alors qu’il était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).”L’assassin de Mulhouse, il avait été présenté dix fois aux autorités algériennes pour que son pays d’origine accepte que nous le renvoyions chez lui. Les dix fois la réponse a été non. Est-ce que c’est acceptable? Pour moi c’est parfaitement clair, c’est inacceptable”, a déclaré le Premier ministre en marge d’une visite au Salon de l’agriculture.L’assaillant, interpellé après avoir fait un mort et cinq blessés, était déjà connu de la police et de la justice: “arrivé illégalement” en France en 2014 selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, cet homme de 37 ans avait récemment purgé une peine de prison pour apologie du terrorisme.”Notre responsabilité c’est de ne pas l’accepter”, a insisté François Bayrou, avant d’ajouter: “Imaginez la situation si elle était inversée (…) Qu’est-ce que diraient les autorités algériennes?”Pour le Premier ministre, “il faut donc préparer les décisions, prendre les décisions pour que le gouvernement et les pouvoirs publics algériens comprennent quelle est la détermination de la France”.Une allusion au conseil interministériel de contrôle de l’immigration prévu mercredi, dont la tenue était programmée avant l’attentat de Mulhouse mais où des mesures visant l’Algérie et d’autres pays seront discutées.

Au Salon de l’agriculture, Bayrou reconnaît que “tous les problèmes ne sont pas résolus”

Après le vote de la loi d’orientation agricole, “tous les problèmes ne sont pas résolus”, a reconnu lundi François Bayrou en visite au Salon de l’agriculture, saluant toutefois “un climat très positif” avec les syndicats agricoles.”On a un climat très positif, même si tous les problèmes ne sont pas résolus, on en est loin”, a déclaré le Premier ministre après une réunion matinale avec les quatre principales organisations du secteur (FNSEA, Jeunes agriculteurs, Coordination rurale, Confédération paysanne).Ces syndicats “reconnaissent les très grands efforts et les décisions qui ont été prises, notamment avec le vote de cette grande loi d’orientation qu’on a réussi à faire adopter” la semaine dernière, a souligné M. Bayrou.”On a réussi à construire les bases de ce qu’ils considèrent comme nécessaire pour reprendre la marche en avant”, a-t-il ajouté, mais il reste encore “à résoudre les problèmes des prix, du revenu, qui est le problème le plus important”, ainsi que “les questions de l’eau, qui sont aussi essentielles”.La rencontre avec les syndicats a aussi été l’occasion d’évoquer les “propositions de loi qui vont être examinées”, en particulier celle votée fin janvier au Sénat afin notamment de lever l’interdiction de certains pesticides néonicotinoïdes, sur lequel “on a un équilibre à mon sens possible à trouver”, a estimé le Premier ministre.Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a lui aussi trouvé que “ça s’est bien passé” avec le chef du gouvernement, qui a “redit sa volonté de simplifier la vie des agriculteurs” et même promis “quelque chose de révolutionnaire” sans plus de détail.Du côté de la Coordination rurale, la vice-présidente Amélie Rebière a considéré que “parler de souveraineté, c’est bien, mais reste à voir concrètement comment on la rétablit”, et espéré que M. Bayrou et sa ministre de l’Agriculture Annie Genevard “ont pris la mesure de la situation”.A l’inverse, la Confédération paysanne s’est dite “extrêmement choquée par les propos du gouvernement sur la souveraineté alimentaire”, sa porte-parole Laurence Marandola jugeant “irresponsable d’appeler à +produire plus+ pour exporter plus en faisant fi de la capacité à produire, de la question des limites et du partage des ressources”.

Immigration: des discours tranchants, mais des Français plus nuancés

Les Français sont-ils très majoritairement pour une politique plus ferme sur l’immigration, comme le martèle le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau? Les études d’opinion témoignent d’une réalité beaucoup plus nuancée, selon des experts. Sur l’immigration, “70% des Français sont d’accord avec moi”, a répété le ministre LR, vendredi à Valence, lors d’un échange avec un pharmacien qui lui a rétorqué, sans animosité: “Je fais partie des 30%…”Ce refrain des “70%”, Bruno Retailleau le décline depuis son arrivée à Beauvau, en septembre, en affirmant s’appuyer sur “plusieurs sondages, plusieurs publications, plusieurs instituts”.Seule trace de ce chiffre: un sondage du 6 décembre 2022, réalisé par l’institut CSA pour la chaîne CNews, qui indique que “Sept Français sur dix (70%) estiment que le gouvernement doit durcir sa politique d’immigration”.D’autres études plus récentes vont dans le même sens, mais dans une moindre proportion. Le baromètre annuel du Cevipof sur la confiance politique, publié début février, rapporte que 63% des personnes interrogées (+2 points par rapport à l’année dernière) sont “d’accord” pour dire qu'”il y a trop d’immigrés en France”. Si on leur demande si, “sur le plan migratoire, il faudrait se fermer davantage”, ils sont 64% (+2 points) à dire “oui”.Des chercheurs interrogés par l’AFP soulignent cependant que l’opinion est bien moins tranchée, alors que la question migratoire occupe le devant de la scène politique, alimentée par la place centrale du ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Bayrou et l’ascension électorale du Rassemblement national.- “Temps long” -“Si on regarde les études plus globalement, pas seulement les réponses à une seule question, on voit que l’immigration n’est pas un des premiers sujets de préoccupation, très loin de là”, affirme Antoine Bristielle, docteur en sciences politiques et directeur de l’observatoire de l’opinion de la Fondation Jean Jaurès.Selon un sondage Ipsos pour le Conseil économique, social et environnemental (Cese), en octobre, la santé constitue le premier sujet de préoccupation des Français en 2024 (40%, +3 points par rapport à 2023). L’immigration arrive sixième (18%, stable).Comme pour tout sondage, les réponses peuvent dépendre de la façon dont sont posées les questions, si la réponse est proposée ou selon le moment où il est mené, par exemple après un faits divers, rappelle le sociologue Hugo Touzet.”Sur le temps long, il y a moins d’hostilité et plus de tolérance” sur l’immigration, relève l’universitaire, préférant utiliser comme boussole l'”indice longitudinal de tolérance” (ILT).Construit à partir de données de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), cet indice vise à mesurer l’évolution des préjugés en France métropolitaine, 100 étant l’indice maximal de tolérance. En 2023, il s’élevait à 62, en recul de trois points sur un an. Il était de 52 en 1990.”L’acceptation de la diversité des religions et des origines dans la société est de moins en moins un problème, particulièrement dans les jeunes générations”, commente Vincent Tiberj, professeur en sociologie politique, qui a créé l’ILT.- “Stratégie” électorale -“La société française est beaucoup plus ouverte que ce qu’on en dit et surtout ce qu’on en montre”, insiste le chercheur, contestant les propos du Premier ministre sur un “sentiment” de “submersion migratoire” en France. Dans ce baromètre, en 2023, les sondés sont 69,1% à penser que “la présence d’immigrés est une source d’enrichissement culturel” et 68,9 % à estimer “qu’il n’y a pas de raison” de faire la différence entre un Français et un étranger en situation régulière en matière d’emploi, logement, aides sociales. Pour autant, 55,6% des répondants sont d’accord pour dire “qu’il y a trop d’immigrés en France” et 60,8% “que de nombreux immigrés viennent en France uniquement pour profiter de la protection sociale”. En 2014, sur ces mêmes questions, ils étaient 72% à penser qu’il y avait “trop d’immigrés en France”, 77% “que de nombreux immigrés viennent en France uniquement pour profiter de la protection sociale” et 63% que “la présence d’immigrés est une source d’enrichissement culturel”.”On voit clairement, en posant toujours les mêmes questions, que la situation aujourd’hui est beaucoup moins tendue” dans l’opinion, observe M. Tiberj.Pour Antoine Bristielle, les positions marquées de M. Retailleau, candidat à la présidence de LR, tiennent d’une “stratégie” pour “élargir le socle électoral des Républicains vers celui du Rassemblement national qui est celui qui est le plus préoccupé par l’immigration”.

Attaque au couteau à Mulhouse: Retailleau doit “agir ou partir”, estime Bardella

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a estimé dimanche, au lendemain d’une attaque mortelle au couteau à Mulhouse, que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau “fait énormément de communication”, mais qu’il devait maintenant “agir ou partir”.”A chaque fois, ce sont systématiquement les mêmes personnalités, les mêmes profils, des gens qui sont fichés, qui sont suivis pour leur proximité avec le fondamentalisme islamiste et que nous n’expulsons pas du territoire français”, a fait observer l’eurodéputé en marge d’une visite au Salon de l’agriculture à Paris.Le député RN, Jean-Philippe Tanguy, s’en est également pris sur France Inter au ministre de l’Intérieur, selon lui une “caution verbale pour une politique macroniste qui ne change pas”.”Bruno Retailleau fait preuve d’une grande détermination, d’une grande volonté en matière de maintien de l’ordre. (…) Le RN peut-être a peur” de lui, a réagi sur France 3 la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.Il n’y a “aucune raison” qu’il démissionne, a-t-elle ajouté, estimant que Jordan Bardella était “dans une campagne politique, politicienne”.Quatre personnes étaient en garde à vue dimanche dans l’enquête sur l’attentat perpétré samedi près d’un marché à Mulhouse, dont l’assaillant qui a tué un passant et blessé des agents et policiers municipaux.Le principal suspect, âgé de 37 ans, né en Algérie et en situation irrégulière en France, est également fiché au “FSPRT”, le fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.Il est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), mais l’Algérie a “refusé à dix reprises” de le reprendre sur son territoire, selon Bruno Retailleau.Jordan Bardella a appelé sur TF1 à “remettre en cause l’accord de 1968 qui facilite l’arrivée de ressortissants algériens sur notre sol”, et suggéré qu'”aucun visa ne (soit) donné à l’Algérie tant que l’Algérie refuse de récupérer ses ressortissants”.”Il faut couper l’aide publique au développement et l’argent de l’impôt des Français qui est donné chaque année par la France à un régime qui multiplie les provocations et qui multiplie l’hostilité à l’égard de la France”, a-t-il ajouté.- “amateurisme” – A propos des OQTF non-exécutées, Sophie Primas a reconnu “la difficulté avec l’Algérie de renvoyer effectivement un certain nombre de personnes”, “qui ont tous les papiers pour rentrer” dans leur pays, dont “on a les preuves de leur nationalité”, mais que “l’Algérie refuse”.L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a, de son côté, porté une violente charge contre Bruno Retailleau, dans “la surenchère” et “l’amateurisme”, selon lui.”Il veut croire que le rapport de force (avec l’Algérie, NDLR) va tout arranger (…) Nous savons que, dans ces situations de crise, loin de débloquer, cela conduit a une impasse encore plus grande”, a taclé l’ancien locataire du Quai d’Orsay. S’il y a “un message de fermeté” à porter, il doit l’être par “le président de la République et le ministre des Affaires étrangères”, a-t-il ajouté.

La France crée une commission pour évaluer son aide publique au développement

Le gouvernement français a décidé de créer une commission pour évaluer son aide publique au développement, au moment où l’administration du président américain Donald Trump a décidé de saborder son agence d’aide au développement, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.”Je viens de signer, il y a quelques jours, un décret qui instaure une commission d’évaluation de l’aide publique au développement”, a déclaré Jean-Noël Barrot lors d’un entretien avec Europe 1 et CNews.Selon lui, il s’agit “projet par projet” de s’assurer “systématiquement que ce que nous faisons est bien dans l’intérêt direct des Français, ou indirect, parce que vous savez que ces interventions de l’AFD (Agence française de développement, NDLR), elles bénéficient aussi très largement à des entreprises françaises”.M. Barrot était interrogé à la suite de la publication dimanche d’un article du Journal du Dimanche, sur des “milliards d’aide engloutis” par la France dans des pays étrangers, pour un montant annuel de 15 milliards d’euros. Le journal qualifie certaines aides de “délires” financés par les impôts des Français.Le débat sur l’opportunité de l’aide publique au développement de la France a apparu dans les réseaux sociaux ainsi que dans le discours de certaines personnalités conservatrices après le gel de l’aide humanitaire américaine décrété par Donald Trump quelques jours après son arrivée au pouvoir en janvier.Cette décision, prise au nom de “l’Amérique d’abord!”, a provoqué l’interruption de programmes humanitaires à travers le monde et affecte négativement des millions de bénéficiaires. Elle risque aussi d’impacter durablement le secteur humanitaire, où des dizaines de milliers d’emplois sont en péril.Il faut “évaluer l’impact de tout ce que nous faisons”, a encore estimé M. Barrot, la question la plus importante selon lui lui étant de “savoir si c’est utile aux Français”.Mais il existe déjà “des mécanismes d’évaluation très, je dirais très rigoureux, à commencer par le Parlement”, a-t-il précisé.La nouvelle commission d’évaluation “permettra de systématiser l’évaluation en lien avec les parlementaires, et de toujours nous assurer que l’aide publique au développement serve les intérêts de la France”, a observé Jean-Noël Barrot.

Retraites: Panosyan juge nécessaire “de travailler plus longtemps”

Après le diagnostic financier “préoccupant” de la Cour des comptes sur les retraites, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a défendu dimanche l’idée “de travailler plus longtemps” et jugé que l’introduction d’une dose de capitalisation dans le système “doit faire partie des sujets en discussion”.Publié jeudi, le rapport de la Cour des Comptes sur l’état financier du système de retraites, qui doit servir de base à trois mois de travaux des partenaires sociaux pour “revoir” la réforme des retraites de 2023 “montre qu’il y a une trajectoire financière inquiétante”. “Un régime par répartition (…) quand il n’est pas équilibré ce n’est pas un système soutenable”, a déclaré Mme Panosyan-Bouvet sur franceinfo.Faut-il aller plus loin que le décalage de l’âge légal à 64 ans ? “Il faut regarder l’ensemble des leviers aujourd’hui, ça peut être la mesure d’âge, ça peut être la durée de cotisation, ça peut être la sous-indexation” des retraites par rapport à l’inflation, a-t-elle répondu.”Maintenant, c’est vraiment aux partenaires sociaux de se saisir” de ce rapport “pour se rendre compte, sur des chiffres incontestables, qu’il y a un problème, et puis de proposer des compromis”, a-t-elle poursuivi.Interrogée sur sa préférence, la ministre a dit ne pas vouloir “préempter le débat” conduit par les syndicats et le patronat. Mais “ma préférence, elle est connue (…) Je pense que dans un dans un monde où il y a une espérance de vie en bonne santé” qui augmente, “il y a la nécessité de travailler plus longtemps, notamment pour aussi augmenter le taux d’emploi de nos seniors”, a-t-elle dit.D’après la Cour, “depuis 2008, l’espérance (de vie) en bonne santé à partir de 65 ans, elle a augmenté de presque deux ans pour les hommes comme pour les femmes”, a relevé Mme Panosyan-Bouvet. Elle a souligné qu’il fallait toutefois “prendre en compte” la question des “carrières pénibles”, des métiers “qui ne sont pas tenables toute une vie”.Un deuxième rapport de la Cour des Comptes attendu pour avril portera sur “les conséquences des régimes de retraite sur l’emploi et la compétitivité”, a-t-elle rappelé.Elle a, par ailleurs, regretté que l’idée proposée par la CPME d’introduire une part de capitalisation dans le système soit “taboue dans les discussions sociales”. “On a 15 millions de Français aujourd’hui qui font de la capitalisation, (…) ce n’est absolument pas tabou pour les Français” et “ça doit faire partie des sujets de discussion”, a-t-elle jugé.

Affaire Bétharram: Bayrou a “toute ma confiance”, dit Macron

François Bayrou, sous pression depuis deux semaines dans l’affaire Bétharram, a “toute ma confiance”, a déclaré samedi Emmanuel Macron en marge du Salon de l’agriculture à Paris.”Le Premier ministre a répondu à toutes les questions sur ce sujet avec beaucoup de clarté. Le Premier ministre, je l’ai nommé et il a toute ma confiance”, a dit le chef de l’Etat.Des témoins accusent François Bayrou, ministre de l’Éducation de 1993 à 1997, d’avoir été au courant à l’époque d’accusations de violences sexuelles au sein de cet établissement du Béarn fréquenté par plusieurs de ses enfants, ce qu’il a démenti à plusieurs reprises.Vendredi, il a dénoncé “la mécanique du scandale qu’on cherche” et les attaques visant sa “famille” au lendemain de la diffusion, par Mediapart, d’une vidéo. Une ancienne professeure de mathématiques de Bétharram y réaffirme avoir alerté, au milieu des années 1990, celui qui était alors ministre de l’Éducation nationale et son épouse, qui enseignait le catéchisme dans l’école.Un ex-surveillant général de Bétharram a été mis en examen pour viol et placé en détention provisoire dans cette affaire de violences sur mineurs s’étalant sur des décennies, deux autres hommes qui avaient été placés en garde à vue bénéficiant de la prescription.Ces trois personnes sont les seules encore en vie parmi les 11 mises en cause pour viols aggravés et agressions sexuelles aggravées par les 112 victimes déclarées au sein de l’établissement.”Ces témoignages, des années, des dizaines d’années après, sont extrêmement bouleversants”, a souligné le chef de l’Etat.”Le combat de la lutte contre les violences qui sont faites à nos enfants, c’est le mien depuis le début et je le mènerai jusqu’au bout”, a-t-il ajouté.La Commission indépendante sur les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a demandé mercredi un audit global sur les dispositifs d’alerte existants dans les établissements accueillant des enfants après les révélations de l’affaire Bétharram.

Affaire Bayou: Les Écologistes regrettent les “souffrances” occasionnées sur l’ex-député

Deux jours après l’annonce du classement sans suite de l’enquête visant Julien Bayou, Les Écologistes ont déploré les “souffrances” et les “conséquences négatives” que cette affaire a occasionné chez l’ancien patron du mouvement qui accuse la direction actuelle de “médiocrité” et de “lâcheté”.”Nous regrettons que cette affaire, amplifiée par sa médiatisation, ait pu occasionner des souffrances et eu des conséquences négatives sur la vie de Julien Bayou”, écrivent Les Écologistes dans un communiqué.”Nous regrettons l’impact qu'(elle) a eu sur notre mouvement, autant critiqué d’en faire trop que pas assez, et sur l’ensemble de ses militants et militantes”, ajoute le parti, précisant qu’il va engager un débat interne sur “les enseignements à en tirer”.La procédure pour harcèlement moral et abus de faiblesse visant Julien Bayou, ouverte après une plainte de son ex-compagne, a été classée sans suite pour “absence d’infraction”. Les conclusions, rendues en octobre, d’une enquête interne diligentée par le parti allaient dans le même sens.Mais l’ancien député estime avoir “tout perdu”. “Médiocrité”, “lâcheté”, “bassesse”: vendredi, il a lancé une violente charge contre son ancien parti lors d’une conférence de presse à Paris.En cause: la gestion par la direction de cette affaire qui avait débuté à la fin de l’été 2022 et poussé Julien Bayou à démissionner de ses fonctions de secrétaire national des Écologistes et de coprésident du groupe écolo à l’Assemblée nationale. “Cette longue séquence devra nous guider dans l’amélioration de nos pratiques politiques”, écrivent Les Écologistes qui rappellent leur “attachement au principe de la présomption d’innocence” et soulignent que la question de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles reste “au cœur de (leur) engagement politique”.De son côté, la députée Sandrine Rousseau, qui avait accusé Julien Bayou de “comportements de nature à briser la santé morale des femmes” et remis en cause les conclusions de l’enquête interne, a redit son “soutien aux victimes” sur le réseau social Bluesky. “Il est des moments plus durs que d’autres en politique. Celui-ci en est un”, a-t-elle ajouté. 

Le RN lance une campagne nationale contre l’accord UE-Mercosur

Le vice-président du Rassemblement national, Louis Aliot, a qualifié samedi de “catastrophique” le traité UE-Mercosur, alors que le RN lance une campagne nationale contre cet accord de libre-échange qui doit encore être ratifié par les pays européens.Dans une conférence de presse à Perpignan, M. Aliot, maire de cette ville, a dénoncé un accord entre l’Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur “qui va sortir au forceps dans une situation agricole française très difficile”.”S’il y a d’autres mobilisations, on sera là au soutien de nos agriculteurs”, a-t-il ajouté.”On ne pourrait être d’accord que s’il y avait une réciprocité dans les conditions de production. Vous pouvez ouvrir votre marché aux productions du monde entier, mais elles doivent respecter les mêmes normes”, a-t-il encore déclaré.Concernant l’opposition du président Emmanuel Macron au traité tel qu’il a été signé le 6 décembre, le maire de Perpignan a affirmé: “Ils savent très bien que les agriculteurs sont vent debout, que l’opinion est vent debout, et que la signature sèche du traité du Mercosur sans l’accord des parties agricoles en France serait catastrophique pour tout le monde”.”Si le président (Macron) et son gouvernement affirment rejeter cet accord, ils laissent pourtant son processus d’adoption se poursuivre à Bruxelles”, écrit le RN dans un communiqué.”Ce double discours est inacceptable. La France, deuxième contributeur net à l’UE, dispose de leviers de pression pour bloquer cet accord”, poursuit-il.Alors que le président du RN, Jordan Bardella, doit se rendre dimanche au Salon de l’agriculture, des milliers de tracts vont être distribués ce week-end par les militants “partout en France” pour rendre visible cette opposition, selon le RN.La France, opposée “au Mercosur tel qu’il a été signé”, continue à chercher une “minorité de blocage” au sein de l’UE pour empêcher sa ratification, a déclaré M. Macron peu avant l’inauguration samedi du 61e Salon de l’agriculture à Paris.L’accord contesté permettrait notamment à l’UE, déjà premier partenaire commercial du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay, Bolivie), d’y exporter plus facilement ses voitures, machines et produits pharmaceutiques. Il permettrait en échange aux pays sud-américains d’écouler vers l’UE des denrées telles que viande, sucre, riz, miel, soja.