AFP Politics

Attal officiellement élu secrétaire général de Renaissance

Gabriel Attal a été officiellement élu secrétaire général de Renaissance, par le conseil national du parti fondé par Emmanuel Macron, réuni dimanche à Paris.Élu avec 94,9% des voix, l’ancien Premier ministre était le seul en lice, après le retrait de la candidature d’Elisabeth Borne.Il succède à Stéphane Séjourné, qui avait été élu en 2022 lors de la transformation de La République en marche en Renaissance, et a été récemment nommé commissaire européen.M. Attal cumulera cette fonction avec celle de président du groupe macroniste à l’Assemblée, Ensemble pour la République (EPR), à laquelle il a été élu en juillet.Mme Borne a de son côté été élue présidente du conseil national du parti, fonction pour laquelle elle était également seule candidate. Mme Borne a expliqué vouloir oeuvrer à ce que cette instance joue “pleinement le rôle de parlement de Renaissance”.Elle a annoncé une “méthode de travail”, avec l’instauration de commissions “à l’image de celles du Parlement”, chargée auprès des adhérents de définir les “thématiques prioritaires” des travaux du conseil national.Alors qu’En Marche a dominé l’Assemblée nationale de 2017 à 2022, et compté jusqu’à 400.000 adhérents via des inscriptions gratuites, le parti du président de la République Emmanuel Macron est depuis 2022 en difficulté, une situation aggravée par la dissolution. Le groupe EPR compte 93 membres et apparentés à l’Assemblée.

Pas de grand-messe à Renaissance pour la célébration de Gabriel Attal

Dans une indifférence quasi générale, entre crise politique et réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron, passe dimanche entre les mains de Gabriel Attal, avec pour objectif premier de “ne pas disparaître” avant l’effacement programmé du président en 2027.Incroyable contexte. Le gouvernement de Michel Barnier a été censuré. Plus d’un Français sur deux, selon des sondages, souhaite le départ du président de la République Emmanuel Macron, de nouveau en quête d’un locataire pour Matignon.De Donald Trump à Volodymyr Zelensky, de nombreux chefs d’État convergent vers Paris pour le retour au culte et au monde du trésor gothique de l’île de la Cité.En un pareil moment, quelle place pour Renaissance ?Cette discrétion obligée sied bien, en réalité, au parti présidentiel. Particulièrement à Gabriel Attal et ses équipes. Décidés à faire de ce conseil national, dimanche dans un hôtel du quartier Montparnasse, un non-évènement “interne”.Il s’agit pourtant de la prise de contrôle du parti du président par son ex-Premier ministre, pas vraiment ravi d’avoir été emporté par la dissolution quelques mois à peine après son arrivée à Matignon.Il déroule depuis sa partition, d’abord en s’emparant, malgré la volonté de l’Élysée, de la présidence du groupe à l’Assemblée. Et à présent du parti, avec 2027 en ligne de mire…Contexte aidant, personne, chez Renaissance, n’a le cÅ“ur à la grand-messe, au moment où Emmanuel Macron revient au centre de la crise politique -“pas loin de la crise de régime”, souligne Édouard Philippe-, la solution Barnier élaborée à l’Élysée s’étant fracassée à l’Assemblée nationale.Et tous sont liés, au demeurant, par leur remarquable discrétion sur le réel nombre d’adhérents (8.500 ? 10.000 ? 15.000 ?), tellement loin des 400.000 inscriptions gratuites revendiquées il y a six ans.Emmanuel Macron qui, Constitution oblige, ne peut se représenter, voit donc en partie son parti lui échapper. Huit ans après sa création, sept ans après sa fulgurante ascension vers l’Élysée. Depuis ? “Une maison vide”, “un parti né en cliquant” qui n’a “pas de contenu politique” et “ne s’est jamais structuré”, juge sévèrement un ancien ministre.”Il a toujours été ambigu avec le parti en disant +je m’en mêle pas+ et, en même temps, en étant très attentif à ce qui s’y passe”, relève un collaborateur. Résultat, “une machine électorale, très organisationnelle”. Mais “sans velléité, notamment du président, d’en faire un lieu de réflexion et de doctrine”, appuie une autre, présente depuis le début de l’aventure.- Quelle “carte d’identité” ? -Affaibli par la dissolution, Renaissance est au moins parvenu à s’éviter une lutte interne. Du plus mauvais effet en pleine crise ministérielle.Sans oublier les comptes demandés aux Premiers ministres successifs sur la dégradation des finances publiques. “Je voyais arriver les balles entre Élisabeth (Borne) et Gabriel devant les commission d’enquête (parlementaires), avec Bruno (Le Maire) en otage”, illustre, soulagée, une députée.Patient, l’ultra-favori Gabriel Attal a obtenu le renoncement d’Élisabeth Borne à briguer la tête du parti. Moyennant une liste commune et un accord sur la répartition des tendances dans les instances du parti.Mme Borne accèdera dimanche à la présidence du conseil national, avec l’objectif de le transformer en “un véritable Parlement du parti”, selon un soutien.Gabriel Attal, qui sera officiellement élu secrétaire général dimanche matin pour succéder à Stéphane Séjourné devenu commissaire européen, prononcera un discours à la mi-journée. Il esquissera quelques priorités et un calendrier de travail pour l’année 2025. “C’est le bon moment pour montrer le chemin doctrinal qu’il veut prendre”, espère un historique d’En Marche, tendance social-démocrate.M. Attal entend cependant se laisser un peu de temps, notamment pour l’installation du bureau exécutif, le gouvernement du parti. Mais “on ne peut pas être le seul parti qui ne se réunit pas, qui ne s’exprime pas. Et on a vraiment besoin de réfléchir à la carte d’identité de Renaissance, pour ne pas disparaître. C’est ça l’enjeu”, s’inquiète un cadre.Dans le bloc central, la concurrence s’organise. Édouard Philippe est déjà candidat déclaré à l’Elysée et son parti, Horizons, prépare des meetings régionaux, le premier le 26 janvier à Bordeaux. Membre de Renaissance, Gérald Darmanin a, lui, récemment lancé son cercle de réflexion, Populaires, et son association de financement a reçu l’agrément des autorités, publié samedi au Journal officiel.

Valse de consultations à l’Elysée, le PS s’ouvre mais veut “un Premier ministre de gauche”

Emmanuel Macron a reçu vendredi à l’Elysée les leaders du Parti socialiste, du bloc central et des Républicains, tentant d’esquisser les contours d’une hypothétique coalition élargie autour du futur Premier ministre, que le PS souhaite issu de la gauche.Les lignes bougent au lendemain de la démission de Michel Barnier. En particulier à gauche, où le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, s’est dit prêt à discuter du “gouvernement d’intérêt général” souhaité par le chef de l’Etat, mais sur la base “de concessions réciproques”.Une ouverture avant un rendez-vous au sommet au palais présidentiel, où M. Macron a d’abord rencontré en début de journée les dirigeants de son propre camp (Renaissance, MoDem, Horizons, Radicaux, UDI), avant d’accueillir à midi M. Faure et les chefs des groupes socialistes à l’Assemblée et au Sénat, Boris Vallaud et Patrick Kanner.”Le président n’a posé aucun préalable sur aucun sujet”, a affirmé le numéro un du PS, qui a réclamé au président “un Premier ministre de gauche” et fait savoir que ses troupes ne participeraient “en aucun cas à un gouvernement dirigé par un Premier ministre de droite”.Les socialistes ont même obtenu un geste d’ouverture de M. Macron: ce dernier a promis de s’entretenir avec leurs alliés écologistes, communistes et Insoumis, “probablement lundi” selon l’entourage du président. Les invitations ont été envoyées, mais LFI a prévenu qu’elle ne se rendrait pas à l’Elysée: “Nous sommes prêts à gouverner sur le programme pour lequel nous avons été élus”, écrit le coordinateur national de LFI Manuel Bompard dans un communiqué, ajoutant qu'”aucune discussion autre que la nomination d’un gouvernement du Nouveau Front Populaire ne saurait avoir lieu avec le chef de l’État”.- Un “arc” sous tension -Un choix qui confirme un profond désaccord entre Insoumis et socialistes, Jean-Luc-Mélenchon ayant notamment souligné vendredi que LFI n’avait “donné aucun mandat” au patron du PS “pour négocier un accord”.L’idée d’une grande coalition en braque également certains à droite. Comme le ministre démissionnaire de l’Intérieur, Bruno Retailleau, pour qui sa famille politique “ne pourra faire aucun compromis avec la gauche (…) qui a voté une motion de censure irresponsable”. Reçue dans la soirée à l’Elysée, une délégation des Républicains a tenu un discours plus mesuré: “Nous ne céderons pas à la facilité de la censure, sauf dans une seule hypothèse qui serait celle d’un gouvernement mettant en Å“uvre le programme du nouveau Front Populaire ou comportant des députés de la France Insoumise”, a expliqué le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez. Sans s’engager, néanmoins, sur une éventuelle participation au futur gouvernement, une décision qui dépendra du “contrat de gouvernement” proposé.En quête d’un “arc de gouvernement”, le chef de l’Etat a promis jeudi soir la nomination d’un nouveau Premier ministre “dans les prochains jours”.Cette annonce ne devrait toutefois pas intervenir avant lundi, selon plusieurs participants à la réunion matinale avec le bloc central.Entre-temps, Emmanuel Macron doit s’offrir une parenthèse avec la réouverture en grande pompe de Notre-Dame samedi, une journée chargée pour le chef de l’Etat qui recevra à l’Elysée le président élu américain Donald Trump puis son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.- L’option François Bayrou -Quel qu’il soit, le nouveau Premier ministre aura comme priorité le budget, dont les discussions au Parlement ont été interrompues par la motion de censure.En attendant de reprendre les débats sur ce budget l’année prochaine, une loi spéciale sera déposée “avant la mi-décembre au Parlement” afin que l’Etat puisse continuer à être financé.”On n’est pas très loin d’une crise de régime”, a alerté l’ex-Premier ministre Édouard Philippe, qui prône lui aussi “un accord qui va de LR jusqu’aux sociaux-démocrates”.Qui pour porter ce chantier? François Bayrou et Bernard Cazeneuve, dont les noms reviennent, ont occupé l’espace médiatique vendredi. Bernard Cazeneuve a notamment reconnu que François Bayrou “ferait un bon Premier ministre”.Les noms du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, de Xavier Bertrand, ou du maire de Troyes, François Baroin, circulent également.Le lauréat devra non seulement constituer une équipe que M. Macron souhaite “resserrée”, mais également composer avec un Rassemblement national qui vient de faire tomber Michel Barnier… Et s’est dit prêt à répéter la manoeuvre s’il n’était pas entendu.”Que personne ne pense que j’aurais dorénavant les mains liées. Je peux tout à fait voter à nouveau une motion de censure”, a martelé Marine Le Pen auprès du Figaro.pab-far-gbh-ama/hr/cbn

Militants de SOS Racisme agressés: prison ferme requise contre l’ex-dirigeant des “Zouaves Paris” d’ultradroite

Neuf mois de prison ferme sous bracelet électronique ont été requis vendredi à Bobigny contre Marc de Cacqueray, ancien leader présumé du groupuscule d’ultradroite dissous les “Zouaves Paris”, au procès d’un bref “déchaînement de violences” subis par des militants de SOS-Racisme lors d’un meeting d’Eric Zemmour en 2021.Le tribunal correctionnel rendra son jugement le 16 janvier.Déjà condamné à plusieurs reprises pour violence, l’homme de 26 ans comparaissait libre sous contrôle judiciaire, pour violences en réunion, aux côtés d’un jeune homme de 21 ans. Tous deux ont admis leur présence au meeting mais assuré n’avoir pas participé aux violences.La procureure a requis contre Marc de Cacqueray-Valmenier 18 mois d’emprisonnement, dont neuf mois de prison ferme aménageable sous bracelet électronique et neuf mois avec sursis probatoire pendant deux ans. Elle a notamment demandé une obligation de soins psychologiques pour réfléchir aux passages à l’acte violents. Même si cela n’a duré qu’une à deux minutes, “on a une intensité des coups portés très grande”, a déclaré Marie-Alix Thiébaut, évoquant un “déferlement de violence”.Les cheveux tondus sur la nuque et la barbe très courte, cintré dans une veste Barbour, M. de Cacqueray-Valmenier s’est présenté à la barre comme diplômé d’école de commerce mais actuellement titulaire d’un CDI dans “l’entretien de propriétés et la sécurité”. Il a admis avoir été employé “en Bretagne” mais avoir dû cesser son travail sur ce site du fait d’une “médiatisation” – des articles avaient affirmé qu’il était employé comme gardien de l’île privée de Vincent Bolloré.Quand le président Jean-Baptiste Acchiardi le présente comme “une figure reconnue dans la mouvance d’extrême droite”, le prévenu répond: “bien malgré moi mais je le reconnais”. Il conteste toutefois avoir jamais été le leader du groupuscule ultranationaliste les “Zouaves Paris”, “fréquenté que de manière anecdotique”, sans “rôle moteur”. Le gouvernement a dissous en janvier 2022 ce groupe informel accusé d’être à l’origine de nombreux “agissements violents”, de “propager un discours ouvertement raciste” et de diffuser “régulièrement des images reprenant les symboles de l’idéologie nazie”. – “Pluie de coups” -De jeunes plaignants ont décrit “la pluie de coups” soudains reçus le 5 décembre 2021, à Villepinte, lors du premier meeting de campagne du candidat à la présidentielle Éric Zemmour. Une douzaine de militants de SOS Racisme étaient montés sur des chaises pour exhiber chacun une lettre de la phrase “Non au racisme”, également scandée. Ils avaient alors été agressés à coups de poing, de pied ou de mobilier jeté sur eux par des dizaines de personnes.Une militante de SOS Racisme, qui s’est vue reconnaître six jours d’ITT suite aux violences, a expliqué, émue, qu’ils voulaient “porter le message +non au racisme+ là même où le racisme se vit”. “J’ai juste eu le temps de crier une fois +non au racisme+” que le militant – noir – à mes côtés s’est “direct fait attraper et lyncher”, a-t-elle affirmé. Plusieurs plaignants ont identifié M. de Cacqueray-Valmenier comme un des agresseurs dont le bas du visage était dissimulé par un cache-cou noir remonté, ce qui a été vivement contesté par son conseil, Me Clément Diakonoff, plaidant la relaxe. “Vu le contexte et le nombre de personnes, il n’y a aucune parole, aucun élément fiable qui permette objectivement dans votre dossier d’identifier mon client”, a renchéri son autre avocat, Me Cyrille Dutheil de la Rochère.Marc de Cacqueray-Valmenier conteste même avoir été avec des gens appartenant aux Zouaves Paris pendant ce meeting.”Il y avait 13.000 personnes et comme écrirait Albert Camus, j’étais parmi eux mais j’étais pourtant seul”, ironise-t-il. Il assure être victime de sa mauvaise réputation de néonazi et d’une masse de “fake news”, depuis la “surmédiatisation” de son profil en 2019. Il avait notamment été condamné, en janvier 2022 à Paris, à un an de prison ferme aménagée en détention à domicile sous bracelet électronique, pour violence en réunion sans incapacité, lors d’une expédition dans un bar de la mouvance antifasciste à Paris. La procureure a requis une “peine d’avertissement” de 10 mois de prison avec sursis simple, à l’encontre du second prévenu, un apprenti, âgé de 18 ans au moment des faits. 

LR ne censurera le futur gouvernement que s’il contient des députés LFI ou applique le programme du NFP, affirme Wauquiez

Les députés Les Républicains ne censureront le futur gouvernement que s’il “met en oeuvre le programme du Nouveau Front populaire ou comporte des députés de La France insoumise”, a affirmé vendredi leur chef de file Laurent Wauquiez après un rendez-vous à l’Elysée.”Nous ne cèderons pas à la facilité de la censure, sauf dans une seule hypothèse qui serait celle d’un gouvernement mettant en Å“uvre le programme du nouveau Front Populaire ou comportant des députés de la France Insoumise”, a expliqué le chef du groupe Droite républicaine à l’Assemblée, dans une brève déclaration à la presse. Avec Mathieu Darnaud, chef des sénateurs LR, et plusieurs cadres du parti gaulliste, il s’est entretenu pendant plus d’une heure et demie avec Emmanuel Macron, qui doit désigner prochainement le futur Premier ministre après la censure du gouvernement de Michel Barnier.Laurent Wauquiez a appelé à la constitution d’un gouvernement qui soit “le plus stable possible”, mais n’a pas clarifié la question de la participation des Républicains à la future équipe gouvernementale.”La décision de participer à un gouvernement ne se prendra que sur la base du contrat de gouvernement” que proposera le futur locataire de Matignon, a-t-il expliqué.”Dans cette période, la décision de toute notre famille politique unie est d’assumer ses responsabilités”, a-t-il ajouté.Le leader de la droite a semblé un peu plus mesuré qu’un autre homme fort de son parti, Bruno Retailleau, qui avait affirmé dans la journée sur X que la droite “ne pourra faire aucun compromis avec la gauche qui a trahi Blum et Clemenceau”, durcissant le ton alors qu’Emmanuel Macron multiplie les consultations et a promis de nommer un Premier ministre “dans les prochains jours”.

Censure: des agriculteurs murent la permanence parlementaire de Hollande à Tulle

Des agriculteurs ont muré la permanence parlementaire de l’ancien président socialiste François Hollande vendredi à Tulle pour protester contre son vote mercredi en faveur de la motion de censure qui a renversé le gouvernement de Michel Barnier, a constaté une correspondante de l’AFP. “On vient murer symboliquement la permanence. Il est sur un territoire rural. S’il ne veut pas défendre ses agriculteurs, son territoire, il n’a pas besoin d’une permanence en Corrèze”, a déclaré Emmanuel Lissajoux, président de la branche départementale de la FNSEA, accompagné d’une trentaine de militants de son syndicat et des Jeunes agriculteurs.”Ca va retarder toutes les avancées obtenues” par les agriculteurs, a-t-il ajouté, évoquant la réforme du calcul des retraites agricoles, des mesures sur l’emploi des saisonniers agricoles et la défiscalisation du cheptel bovin ou encore l’aide à l’installation.”En faisant tomber le gouvernement, ils ont fait tomber ces mesures quasiment acquises, négociées ces dix derniers mois”, a-t-il encore regretté.Depuis jeudi soir, des actions similaires ont visé les permanences de députés ayant voté la censure du gouvernement Barnier dans d’autres départements de Nouvelle-Aquitaine: Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Charente, Haute-Vienne, Vienne et Dordogne.Les agriculteurs répondaient à un appel national du syndicat majoritaire FNSEA et de son partenaire, les Jeunes agriculteurs (JA), dont le secrétaire général Quentin Le Guillous a exhorté ses troupes “à aller à la rencontre de tous les députés pour demander des comptes” après la censure du gouvernement. Les projets de budget 2025 et celui de financement de la Sécurité sociale contenaient en effet des mesures réclamées par les syndicats (allègements fiscaux et du coût du travail des saisonniers, annulation de la hausse de la fiscalité sur le gazole agricole…).

Militants de SOS Racisme agressés: l’ex-dirigeant des “Zouaves” se pose en victime à son procès

L’ancien leader présumé du groupuscule d’ultradroite dissous les “Zouaves Paris”, Marc de Cacqueray-Valmenier, s’est posé en victime de sa mauvaise réputation de néonazi, vendredi à Bobigny, où il était jugé pour la violente agression de militants de SOS Racisme lors d’un meeting en 2021 d’Éric Zemmour.Déjà condamné à plusieurs reprises pour violence, l’homme de 26 ans aux cheveux tondus sur la nuque et au bouc court comparaissait libre sous contrôle judiciaire, pour violence en réunion, avec un seul autre prévenu, un apprenti de 21 ans. Tous deux ont admis leur présence au meeting tout en assurant n’avoir pas participé aux violences.Cintré dans un pull noir sur chemise blanche, M. de Cacqueray-Valmenier se présente à la barre comme diplômé d’école de commerce mais actuellement titulaire d’un CDI dans “l’entretien de propriétés et la sécurité”, payé 2.000 à 3.000 euros. Il admet avoir travaillé “en Bretagne” mais avoir dû cesser son travail sur ce site du fait d’une “médiatisation” – des articles avaient affirmé qu’il était employé comme gardien de l’île privée de Vincent Bolloré.Quand le président Jean-Baptiste Acchiardi le présente comme “une figure reconnue dans la mouvance d’extrême droite”, le prévenu répond: “bien malgré moi mais je le reconnais”.Mais il conteste avoir jamais été le leader du groupuscule ultranationaliste les “Zouaves Paris”, qu’il dit n’avoir “fréquenté que de manière anecdotique” en 2020. Le gouvernement avait annoncé en janvier 2022 la dissolution de ce groupe informel, accusé d’être à l’origine de nombreux “agissements violents”, de “propager un discours ouvertement raciste” et de diffuser “régulièrement des images reprenant les symboles de l’idéologie nazie”. – “Pluie de coups” -Dans la petite salle du tribunal correctionnel emplie de militants de SOS-Racisme, les deux prévenus semblent rivaliser d’amnésie, quand de jeunes plaignants décrivent “la pluie de coups” reçus le 5 décembre 2021, à Villepinte, lors du premier meeting de campagne du candidat à la présidentielle Éric Zemmour. Une douzaine de militants de SOS Racisme étaient montés sur des chaises pour exhiber chacun une lettre de la phrase “Non au racisme”, également scandée. Ils avaient alors été agressés à coups de poing, de pied ou de mobilier jeté sur eux par des dizaines de personnes.Une militante de SOS Racisme, qui s’est vue reconnaître six jours d’ITT suite aux violences, a expliqué, émue, qu’ils voulaient “porter le message +non au racisme+ là même où le racisme se vit”. “J’ai juste eu le temps de crier une fois +non au racisme+” que le militant – noir – à ses côtés s’est “direct fait attraper et lyncher”, a-t-elle dit. “Je me suis retrouvée au sol”, prenant “des coups dans tous les sens”, a-t-elle raconté, faisant partie des plaignants qui ont identifié M. de Cacqueray comme un des agresseurs, dont le bas du visage était dissimulé par un cache-cou noir remonté. Lui ne se reconnaît sur aucune photographie ni sur la vidéo d’une minute et demie de violences projetée. Il conteste même d’ailleurs avoir été “avec des gens appartenant aux Zouaves Paris pendant ce meeting”. “Il y avait 13.000 personnes et comme écrirait Albert Camus, j’étais parmi eux mais j’étais pourtant seul”, ironise-t-il. L’avocat des parties civiles, Sacha Ghozlan, a plaidé que les militants, souvent noirs et arabes, de SOS Racisme, avait pris un “torrent de coups” par des personnes “animées par la haine et idéologisées”, membres d'”une jeunesse néonazie – et ce n’est pas un abus de langage”, a-t-il insisté.M. de Cacqueray-Valmenier, lui, s’est dit ciblé par une masse de “fake news”. “A partir de 2019, j’ai connu une surmédiatisation de mon profil, j’ai manqué d’être renvoyé de l’école où je faisais mon master, j’ai perdu plusieurs emplois”, a-t-il déploré. Il avait notamment été condamné, en janvier 2022 à Paris, à un an de prison ferme aménagée en détention à domicile sous bracelet électronique, pour violence en réunion sans incapacité, lors d’une expédition dans un bar de la mouvance antifasciste à Paris. En 2023, la Cour de cassation a confirmé sa condamnation à quatre mois d’emprisonnement avec sursis pour violences aggravées contre un jeune homme de la mouvance antifasciste en 2017. 

“Coup de force”, “trahison”: la classe politique s’indigne de l’accord UE-Mercosur

“Coup de force”, “trahison”, “coup de poignard”: la classe politique s’est indignée vendredi de la conclusion, annoncée par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, de l’accord commercial UE-Mercosur visant à supprimer la majorité des droits de douane entre les deux zones.”Pendant que Macron joue au Monopoly politique, le gouvernement allemand se réjouit de la forfaiture de von der Leyen: elle a signé le traité de libre échange Mercosur en Uruguay! (…) La France sort de l’Histoire”, a réagi le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon. “Pas une honte, une trahison!” a pour sa part écrit le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, à propos de ce projet de traité discuté depuis 1999 et qui devrait entre autres, permettre la création d’un vaste marché de plus de 700 millions de consommateurs, mais qui est rejeté par les agriculteurs européens et français. Le président du groupe macroniste à l’Assemblée Gabriel Attal a de son côté interpellé sur X la leader du Rassemblement national, Marine Le Pen: “En faisant tomber le gouvernement, vous avez affaibli la voix de la France en Europe, et limité sa capacité de blocage du Mercosur. Il n’y a jamais de hasard: il n’y a que des responsabilités à assumer. Alors, qu’attendez-vous pour assumer les conséquences de vos actes?”, s’est-il interrogé. L’intéressée comme son allié, le président du groupe UDR (Union des droites pour la République), Eric Ciotti, ont qualifié l’accord UE-Mercosur de “coup de poignard”: “dans le dos du peuple français” pour la première, “contre les peuples européens, contre la France, contre les décisions souveraines du parlement français et nos agriculteurs!” pour le second. “Face à la menace de l’accord (…) notre pays dispose d’un moyen de pression: le gel immédiat de la contribution française au budget de l’UE. C’est le rôle du président de la République de faire respecter la volonté de la France, et de protéger nos agriculteurs !” a écrit sur X le président du RN Jordan Bardella.En France, soutenus par une classe politique réunie dans une rare unanimité, les agriculteurs se mobilisent contre le traité de libre-échange. Ils redoutent une déferlante de viande latino-américaine et mettent en garde contre une concurrence déloyale de produits n’étant pas soumis aux normes environnementales et sanitaires strictes en vigueur en Europe.Un accord politique avait été conclu en 2019, mais l’opposition de la France, notamment, a bloqué l’adoption définitive, opposition qui s’est renforcée avec la crise agricole qui sévit en Europe.Le gouvernement français a estimé de son côté que cet accord “n’engage” que la Commission. Celle-ci négocie au nom des Etats membres qui doivent ensuite approuver et ratifier le traité.Ursula von der Leyen, qui devait assister à la réouverture samedi de la cathédrale Notre-Dame de Paris, a finalement fait savoir qu’elle ne ferait pas le déplacement.

Le PS prêt à négocier avec Macron pour obtenir “un Premier ministre de gauche”

Reçus vendredi à l’Elysée pour discuter de la formation d’un nouveau gouvernement, les leaders du Parti socialiste ont réclamé à Emmanuel Macron la nomination d’un “Premier ministre de gauche”, le président promettant de nouvelles consultations dans les prochains jours.Les lignes bougent au lendemain de la démission de Michel Barnier. En particulier à gauche, où le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, s’est dit prêt à discuter du “gouvernement d’intérêt général” souhaité par le chef de l’Etat, mais sur la base “de concessions réciproques”.Une ouverture avant un rendez-vous au sommet au palais présidentiel, où M. Macron a d’abord rencontré en début de journée les dirigeants de son propre camp (Renaissance, MoDem, Horizons, Radicaux, UDI), avant d’accueillir à midi M. Faure et les chefs des groupes socialistes à l’Assemblée et au Sénat, Boris Vallaud et Patrick Kanner. Il reçoit une délégation des Républicains à 20H00.”Le président n’a posé aucun préalable sur aucun sujet”, a affirmé le numéro un du PS, qui a lui fait savoir que ses troupes ne participeraient “en aucun cas à un gouvernement dirigé par un Premier ministre de droite”.Les socialistes ont même obtenu un geste d’ouverture de M. Macron: ce dernier a promis de s’entretenir avec leurs alliés écologistes, communistes et Insoumis, “probablement lundi” selon l’entourage du président.- Un “arc” sous tension -En se disant prêt à “des compromis sur tous les sujets”, y compris sur la réforme des retraites, M. Faure a néanmoins déclenché l’incompréhension ou la colère des partenaires du Nouveau Front populaire.A commencer par le patriarche Insoumis, Jean-Luc-Mélenchon, qui a souligné que “LFI n’a donné aucun mandat” au patron du PS “pour négocier un accord”. La cheffe des Ecologistes, Marine Tondelier, a aussi sursauté, appelant le PS à ne “pas tomber dans ce piège”.L’idée d’une grande coalition en braque également certains à droite. Comme le ministre démissionnaire de l’Intérieur, Bruno Retailleau, pour qui sa famille politique “ne pourra faire aucun compromis avec la gauche (…) qui a voté une motion de censure irresponsable”. En quête d’un “arc de gouvernement”, le chef de l’Etat a tenté jeudi soir de reprendre la main lors d’une allocution télévisée, promettant la nomination d’un nouveau Premier ministre “dans les prochains jours”.Cette annonce ne devrait toutefois pas intervenir avant lundi, selon plusieurs participants à la réunion matinale avec le bloc central.Entre-temps, Emmanuel Macron doit s’offrir une parenthèse avec la réouverture en grande pompe de Notre-Dame samedi, une journée chargée pour le chef de l’Etat qui recevra à l’Elysée le président élu américain Donald Trump puis son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.- L’option François Bayrou -Quel qu’il soit, le nouveau Premier ministre aura comme priorité le budget, dont les discussions au Parlement ont été interrompues par la motion de censure.En attendant de reprendre les débats sur ce budget l’année prochaine, une loi spéciale sera déposée “avant la mi-décembre au Parlement”.Qui pour porter ce chantier? François Bayrou a déjeuné jeudi avec le président et s’est également entretenu avec un autre prétendant, l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve. Les deux hommes ont occupé l’espace médiatique vendredi: “Le centre ne peut pas être la réponse seul. Ce qui s’impose, ce sont des rassemblements de personnalités qui gardent leurs idées et qui décident de travailler ensemble”, a lancé le patron du MoDem sur LCI. Quant à Bernard Cazeneuve, il a reconnu que François Bayrou “ferait un bon Premier ministre”.Les noms du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, de Xavier Bertrand, ou du maire de Troyes, François Baroin, circulent également.Le lauréat devra non seulement constituer une équipe que M. Macron souhaite “resserrée”, mais également composer avec un Rassemblement national qui vient de faire tomber Michel Barnier… Et s’est dit prêt à répéter la manoeuvre s’il n’était pas entendu.”Que personne ne pense que j’aurais dorénavant les mains liées. Je peux tout à fait voter à nouveau une motion de censure”, a martelé Marine Le Pen auprès du Figaro.pab-far-gbh-ama/hr/swi

Gouvernement: le PS s’ouvre de plus en plus au compromis et provoque la fureur des Insoumis

La déclaration a fait l’effet d’une petite bombe à gauche. En s’ouvrant à des négociations pour le prochain gouvernement avec macronistes et LR au nom de la “responsabilité”, Olivier Faure a engagé le Parti socialiste sur une étroite ligne de crête, plongeant le Nouveau Front populaire dans la crise.Vendredi matin, à quelques heures de sa rencontre à l’Elysée avec Emmanuel Macron, le patron du PS s’est dit prêt à discuter avec le bloc central et la droite sur la base “de concessions réciproques” en vue de la formation d’un nouveau gouvernement qui aurait un “contrat à durée déterminée”.Avant de poser des conditions, à son arrivée pour rencontrer le chef de l’Etat: “Un Premier ministre de gauche” et un “changement de cap”.Mais il est prêt à de larges discussions. Laurent Wauquiez, le chef de file des LR, “peut venir autour de la table”, a-t-il reconnu. Il y a quelques jours encore, ses proches rejetaient pourtant fermement la proposition de Gabriel Attal d’un accord de non-censure allant des LR au PS.En gage de bonne volonté, le patron du PS a évoqué vendredi “un gel” de la réforme des retraites, et non plus une abrogation immédiate – pourtant la principale revendication de la gauche – expliquant la nécessité d’organiser “une conférence de financement”.”Quand je veux 100 et que j’obtiens 50, ça s’appelle faire un pas. J’aimerais par exemple qu’on rétablisse un ISF qui rapporte plutôt 15 milliards que trois, mais on verra”, a-t-il résumé.En échange de ces concessions, les socialistes espèrent donc décrocher un gouvernement de gauche qui ne serait pas censuré par le bloc central à l’Assemblée. Mais côté Insoumis, on s’étrangle. “Olivier Faure a tué le NFP (Nouveau Front populaire) pour discuter avec Attal et Retailleau”, a taclé le député LFI Paul Vannier, lieutenant de Jean-Luc Mélenchon.”Gouverner avec ceux qui pensent qu’il y a en France +des Français de papier+ et que +certains régressent vers leurs origines ethniques+ ? Eh oh, réveillez-vous ! Respectez-vous ! Respectez les électeurs !”, a renchéri le coordinateur de LFI Manuel Bompard en référence à des déclarations du ministre démissionnaire LR Bruno Retailleau.”Je ne reçois jamais de mandat de Jean-Luc Mélenchon”, a balayé Olivier Faure après son entretien avec Emmanuel Macron, au cours duquel il a plaidé pour que le chef de l’Etat appelle également les communistes et les Ecologistes.- Mise en garde écologiste -Car même chez les Ecologistes, parti qui est habituellement un point d’équilibre entre la gauche radicale de LFI et celle, plus sociale-démocrate du PS, la sortie d’Olivier Faure a provoqué des froncements de sourcils.Les Verts avaient tendu dans la semaine la main au bloc central, mais n’avaient pas inclus les LR dans le cercle possible des négociations, leur reprochant leur attitude à l’égard du front républicain pendant les législatives.”Attention. Vigilance”, a conseillé Marine Tondelier à Olivier Faure sur BFMTV.”Emmanuel Macron souhaite sûrement la mort du NFP mais le Parti socialiste ne peut pas tomber dans ce piège”, a prévenu la cheffe des Ecologistes en reprochant au PS de “mal commencer ses négociations” en lâchant trop de lest. “Tondelier se retourne contre le PS. Ils ont voulu nous isoler mais c’est le PS qui va s’isoler”, savoure un cadre LFI. Jusqu’à jeudi, par leur refus net de tout compromis avec le bloc central, les Insoumis étaient en effet dans une position minoritaire au sein du NFP.”Tout le monde a conscience de la gravité de la situation. Ça confère une responsabilité particulière. Donc oui il faut discuter”, temporise cependant le sénateur et porte-parole communiste Ian Brossat auprès de l’AFP.En s’engageant aussi franchement sur le chemin de la discussion, Olivier Faure se retrouve une nouvelle fois dans des situations inconfortables, lui qui est déjà tiraillé entre l’alliance avec les Insoumis et l’aile droite de son parti, qui souhaite rompre les ponts avec LFI.Alors que le congrès du PS, qu’il avait gagné de justesse la dernière fois, se profile pour 2025, beaucoup lisent aussi dans ses prises de position comme des gages donnés à son aile réformiste. “Il est sous pression et veut gagner son congrès mais il va tout perdre. Son congrès et sa crédibilité”, pronostique le cadre insoumis.