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Bétharram: Bayrou se défend et promet des moyens supplémentaires aux victimes

François Bayrou, sous pression dans le dossier des violences au sein de l’établissement de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), a défendu samedi son action lorsqu’il était ministre de l’Education et promis des moyens supplémentaires aux victimes qu’il a reçues longuement à Pau. “J’ai fait tout ce que je devais faire quand j’étais ministre et j’ai fait tout ce que je pensais devoir faire quand je ne l’étais plus”, a assuré le Premier ministre, en poste à l’Education de 1993 à 1997, après un échange “bouleversant” de trois heures et demie avec neuf des 112 victimes qui ont porté plainte pour agressions ou violences sexuelles. Il a notamment souligné avoir “fait organiser une inspection générale” de l’établissement catholique, dès qu’il a appris en 1996, le dépôt d’une première plainte d’un élève, giflé violemment par le surveillant général de ce collège-lycée sous contrat situé à une vingtaine de kilomètres de Pau. Et elle a donné lieu à un rapport “rassurant”, a-t-il ajouté, puisque l’inspecteur y déclare que Notre-Dame-de-Bétharram “n’est pas un établissement où les élèves sont brutalisés”.  Le Premier ministre a en outre répété, comme devant l’Assemblée nationale mardi et mercredi après la publication d’une enquête de Mediapart, qu’il “n’était pas au courant” des accusations de violences sexuelles au sein de l’établissement, où étaient scolarisés plusieurs de ses enfants. – Commission d’enquête parlementaire demandée -Le député Insoumis Paul Vannier, qui l’a accusé d’avoir menti à ce sujet devant les députés, a réclamé la création d’une commission d’enquête parlementaire sur le contrôle des établissements scolaires privés. La demande sera examinée mercredi en commission des Affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée, où une motion de censure déposée par le PS doit être étudiée dans la semaine. “C’est extrêmement grave”, s’il s’avère que François Bayrou “a menti devant la représentation nationale”, a estimé samedi Jordan Bardella, premier responsable RN à s’exprimer sur cette polémique. Alain Esquerre, porte-parole des victimes, a préféré saluer un “jour historique”. “J’ai 53 ans, ça fait 40 ans que j’attendais ce moment, donc c’est une immense victoire”, a-t-il déclaré, très ému.”Le scandale de Bétharram, je le rappelle, ce sont des agressions physiques, des sévices de toute nature, des humiliations et des attouchements et des viols sur des enfants âgés de 8 à 13 ans, perpétrés par 26 adultes, des prêtres, y compris directeurs et des surveillants laïcs”.Un homme de 45 ans, venu samedi après avoir entendu parler de l’affaire “il y a trois jours dans les médias” a raconté, sous couvert d’anonymat, avoir subi la punition dite “du perron”, lors de laquelle des élèves étaient laissés dehors, au bord du gave de Pau, sans vêtements ou encore celle du “pied du lit”, “où on devait rester planté devant notre lit, pendant des heures”.- Jean-Marc Sauvé sollicité -“J’invite tous ceux qui n’ont pas encore saisi la justice à se manifester, car un nombre colossal de victimes reste encore tapi dans l’ombre”, a ajouté Alain Esquerre. A ses côtés, François Bayrou a annoncé qu’il allait demander “des magistrats supplémentaires” pour “aller au bout” de l’enquête, qui se concentre sur une période allant des années 1970 aux années 1990, précisant que 95 des 112 victimes avaient déjà été entendues par les gendarmes.Il a également souhaité “examiner” la prise en charge des victimes de violences sexuelles même sans “condamnation pénale”. “Il faut que nous nous posions cette question: juridiquement, quel est le statut des victimes dont on sait qu’elles ont été victimes mais dont les actes sont prescrits ? Comment peut-on les reconnaître et comment peut-on les aider?”, a insisté le chef du gouvernement.Il a, en ce sens, annoncé que le haut fonctionnaire Jean-Marc Sauvé, qui avait présidé une commission d’enquête sur les violences sexuelles dans l’Eglise, allait s’entretenir “avec le collectif” de victimes de Bétharram, “pour partager avec lui ses questions et ses interrogations”.Il a aussi évoqué un possible élargissement du fonds d’indemnisation pour les victimes de violences physiques et sexuelles, afin qu’il ne concerne pas seulement les actes commis par des religieux, mais aussi par des “laïcs qui dépendent de ces institutions”. 

Renaissance cherche toujours sa carte d’identité

Près de huit ans après l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, Renaissance, repris en main par Gabriel Attal, se cherche toujours une identité politique, l’ancien Premier ministre, issu de la gauche mais auteur de sérieux coups de barre à droite, aspirant à perpétuer le “en même temps” de 2017.Jeudi, l’Assemblée a adopté en première lecture une proposition de loi – la future “loi Attal”, dixit son auteur – durcissant la justice des mineurs. Dans l’hémicycle, le RN et la droite approuvent, la gauche s’insurge, renforcée par un ancien macroniste, Sacha Houlié, qui siège désormais parmi les non-inscrits. “Le reniement de vos convictions est total”, assène le député de la Vienne à l’ancien Premier ministre, qu’il connaît depuis des années.”Sur les 350 députés Renaissance élus en 2017, il ne doit pas en rester plus de 40. Progressivement, il y a eu un remplacement idéologique, d’autant plus qu’il n’y avait pas de colonne vertébrale”, expliquait récemment M. Houlié.”Ils sont paumés idéologiquement. Ils en veulent énormément au président, ce que je peux comprendre. Ils n’ont pas d’identité politique et ne savent pas quel est leur avenir”, ajoute un député qui les côtoie.”Le parti est né avec l’élection d’Emmanuel Macron. Il s’est confondu avec l’action du gouvernement et du président depuis huit ans. Donc son existence s’est confondue avec l’exercice du pouvoir. (Aujourd’hui), on n’est plus le parti majoritaire, puisque c’est une coalition qui est au gouvernement. Donc ça nous donne plus d’espace pour avoir notre identité propre”, explique Gabriel Attal.Une identité propre, oui, mais laquelle ? C’est une des questions débattues au cours des “États généraux” lancés par son nouveau secrétaire général, qui s’achèvent dimanche. Environ 500 évènements dans les différentes fédérations du parti, qui ne souhaite toujours pas donner le nombre de ses adhérents. La restitution de cette démarche est prévue lors d’un meeting le 6 avril à la Cité du Cinéma, en Seine-Saint-Denis.Jeudi, lors d’une réunion à Talence (Gironde), l’assistance laisse entrevoir l’hétérogénéité de la base militante. Les plus jeunes interpellent M. Attal sur la disparition de “l’aile gauche”. Une adhérente lui reproche plutôt d’avoir appelé à voter pour La France insoumise contre le RN dans l’entre-deux tours des législatives.- “Injonction permanente” -“En cherchant notre identité, ne tombons pas dans ce dans quoi certains voudraient nous faire tomber, c’est-à-dire le retour du clivage gauche-droite, cette espèce d’injonction permanente à devoir se positionner. Moi, j’ai toujours refusé de le faire”, leur explique Gabriel Attal. Qui ne se définit pas non plus comme “centriste”, parce que dans centriste, “il y a +triste+”.”Quand certains assument de dire +on est de droite, on veut être candidat de droite à la tête de parti de droite+, ça n’a jamais été mon discours. Ca n’est pas mon objectif et ça ne le sera pas dans les années qui viennent”, insiste-t-il, visant Édouard Philippe et Gérald Darmanin.Le nouveau garde des Sceaux, toujours membre de Renaissance, a récemment fait un sort au “en même temps” présidentiel, expliquant n’être “pas tout à fait sûr que cela corresponde à la société d’aujourd’hui”.Un constat partagé à regret par une macroniste pur jus: “Entre ceux qui pensent que le +en même temps+ n’a été qu’une parenthèse et qu’on arrive à un retour du clivage gauche-droite et ceux, dont je fais partie, qui sont devenus macronistes parce que progressistes… Ca devient compliqué”.Comment s’extirper de ce piège ? Devant ses adhérents, Gabriel Attal décline les “valeurs” récemment édictées sur France 2: “travailliste”, “humaniste”, “féministe”, “écologiste” et “républicaniste”. “Pour moi, à travers ces cinq grandes valeurs, je ne pense pas qu’on puisse se dire qu’on peut les classer à droite ou à gauche”.Renaissance, un parti libéral ? “Je considère que la liberté est le fondement de nos démocraties. Qu’on n’a peut-être pas suffisamment porté et incarné cette vision-là et cette valeur-là ces dernières années”. “Si les révolutionnaires ont donné comme devise +liberté-égalité-fraternité+ dans cet ordre, c’est que la liberté est quand même un objectif prioritaire pour notre société. C’est ce que j’ai envie de défendre”, explique Gabriel Attal.

Bétharram: Bayrou va rencontrer les victimes, le gouvernement ordonne une inspection

Accusé par la gauche d’avoir menti sur sa connaissance des violences et agressions sexuelles au collège-lycée de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), qui a été fréquenté par plusieurs de ses enfants, François Bayrou va rencontrer samedi à Pau le collectif des victimes.La rencontre aura lieu à 11h45 à la mairie de Pau dont le Premier ministre est resté maire. Face à un dossier de plus en plus embarrassant, le gouvernement a aussi demandé vendredi au rectorat une inspection de l’établissement catholique sous contrat avec l’Etat.L’entretien avec les victimes se tiendra quelques jours avant une motion de censure socialiste contestant les récents propos du Premier ministre sur l’immigration.Le parquet de Pau mène l’enquête depuis un an sur plus d’une centaine de plaintes visant des violences physiques, agressions sexuelles et viols qui auraient été commis au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram entre les années 1970 et 1990.Le chef du gouvernement a déjà échangé au téléphone mercredi avec le porte-parole des victimes Alain Esquerre, qui lui reprochait de “n’avoir pas eu un mot” pour les personnes concernées depuis le début de l’affaire en 1996. M. Bayrou lui a demandé “comment il pouvait les aider”, selon son entourage.Le représentant des victimes, administrateur d’une page Facebook des “anciens du collège et lycée de Bétharram victimes de l’institution”, a expliqué sur la radio Ici Béarn Bigorre lui avoir demandé d'”allouer davantage de moyens au parquet de Pau” pour cette affaire, et de faire des violences sexuelles “une priorité nationale”. – “Affaire politique” -“Je lui ai dit que c’est ce que j’attendais d’un Premier ministre, et certainement pas de dire que tout est faux”, a poursuivi M. Esquerre.François Bayrou a “récusé” mercredi tout mensonge, parlant de “polémiques artificielles”. Mardi, il avait affirmé qu’il n’avait “jamais à cette époque, été averti (…) des faits qui ont donné lieu à des plaintes ou à des signalements”. François Bayrou était ministre de l’Éducation entre 1993 et 1997, puis député des Pyrénées-Atlantiques et président du conseil général les années suivantes. Certains de ses enfants ont été scolarisés dans cet établissement où sa femme a enseigné le catéchisme.Le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola, a accusé vendredi sur franceinfo La France insoumise de monter l’affaire en épingle “en mélangeant les dates et en expliquant que, puisqu’il aurait pu savoir plus tard, il devait savoir avant”. – Aucun contrôle -Le ministère de l’Education nationale, qui n’a “à ce stade” pas retrouvé de traces de contrôle de cet établissement dans le passé malgré de nombreuses plaintes, a ordonné vendredi soir au rectorat de Bordeaux de mener une inspection de Betharram. Dans un communiqué, le ministère “rappelle qu’une circulaire datant de juin 2024 demande aux recteurs de renforcer les contrôles” des établissements privés sous contrat “dans le cadre d’une stratégie pluriannuelle”, adoptée après un rapport parlementaire sur le financement public, qui pointait une certaine opacité.Parallèlement, La France insoumise et les écologistes maintiennent la pression.  Le député Paul Vannier a demandé à la ministre de l’Education Elisabeth Borne de “diligenter une mission de l’Inspection générale” et sa requête de création d’une commission d’enquête parlementaire sur le contrôle des établissements scolaires privés sera examinée mercredi.Un autre député LFI, Jean-François Coulomme, a annoncé sur X avoir saisi la justice pour “non-dénonciation” de mauvais traitements ou d’agressions sexuelles sur mineurs.Le groupe des écologistes à l’Assemblée a demandé vendredi l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la “lumière” sur les violences commises au sein du lycée et l’absence de traitement des signalements.En avril 1996, une plainte avait dénoncé les violences physiques d’un surveillant à Bétharram sur un enfant de la classe d’un des fils de M. Bayrou. Puis en mai 1998, un prêtre, ancien directeur de l’institution, avait été mis en examen et écroué pour viol, avant d’être retrouvé mort en février 2000. Le juge chargé de ce dossier a relaté dans plusieurs médias que François Bayrou avait “fait la démarche de venir (le) voir lorsque le prêtre était en détention”. “Il était inquiet au regard du fait qu’un de ses fils était scolarisé” à Bétharram et “disait qu’il ne pouvait pas croire que le père Carricart avait fait ce qu’on lui reprochait”. lum-sac-ved-ppy-are-cma/hr/clr

Présidence LR: deux candidats, deux campagnes entre ombre et lumière

Bruno Retailleau accapare la lumière dont il bénéficie au ministère de l’Intérieur, tandis que Laurent Wauquiez sillonne la France dans l’ombre: les deux candidats déclarés à la présidence de LR ont opté pour des stratégies opposées pour séduire les militants.Si les deux hommes de droite ont en commun d’avoir choisi en 24 heures le Figaro pour annoncer leur candidature, ils ont divergé dès le début sur la forme. Le patron des députés Les Républicains a opté pour une interview, et le ministre de l’Intérieur pour un courrier aux militants dont des extraits ont été publiés.Ils seront départagés les 17 et 18 mai par un vote des adhérents, avec un second tour éventuel prévu une semaine plus tard, selon le guide électoral élaboré par la haute autorité du parti.Dans les heures qui ont suivi leurs annonces de candidature, tous deux ont retrouvé les militants dans des lieux qui ont accentué le contraste de ce début de campagne.  Paris pour Bruno Retailleau, qui s’est rendu mercredi soir dans un bar de la capitale à la rencontre d’une centaine de jeunes LR. La région Auvergne-Rhône-Alpes pour Laurent Wauquiez, le fief qu’il a présidé pendant huit ans, avec un véritable meeting de début de campagne à Valence devant plus de 350 personnes. Les chaises initialement prévues pour les adhérents se sont révélées insuffisantes, comme lors d’une réunion publique il y a une semaine dans l’Yonne.Un regain d’affluence manifeste pour un parti qui a frôlé la disparition après avoir accumulé les revers électoraux depuis 2012. Un “effet Retailleau”, comme le vantent les partisans du Vendéen?”C’est bien la preuve qu’il y a une remobilisation de nos adhérents qui est due à notre participation au gouvernement”, assure un proche du ministre de l’Intérieur, qui attribue au même phénomène les récents succès électoraux de LR.- Donner la parole aux adhérents –  Pour sa campagne, le ministre a un atout dont ne dispose pas son adversaire qui a refusé d’entrer au gouvernement: les projecteurs sont braqués sur lui à Beauvau et ses fréquentes apparitions médiatiques lui permettent de renforcer son image d’homme à poigne qui veut “rétablir l’ordre”.”Je n’étais pas prédestiné à me présenter à l’élection de LR. Ma priorité, c’est le ministère de l’Intérieur, mais je me suis dit que j’avais sans doute une responsabilité”, a-t-il déclaré vendredi soir lors d’un meeting à Sassenage (Isère), dans la périphérie de Grenoble.Comme il ne dispose pas de la même tribune, Laurent Wauquiez, qui a taclé son adversaire en assurant que “la France a besoin d’un ministre de l’Intérieur à temps plein”, a axé sa campagne sur les adhérents. Ce sont eux qui éliront le successeur d’Eric Ciotti – depuis qu’il a fait alliance avec le RN en juin, son poste à la tête de son ancien parti est resté vacant. C’est donc sans surprise que le patron des députés LR s’est employé à cajoler les troupes dans son premier discours de campagne. Les adhérents “donnent de leur temps sans attendre rien en retour, et c’est un honneur de s’engager pour eux à la tête de notre parti”, a ainsi lancé M. Wauquiez à Valence, où il s’est engagé à leur donner la possibilité de s’exprimer dans des référendums internes pour “trancher la ligne politique” du parti. Il a également promis de se rendre pendant les trois mois de campagne dans “chaque fédération” LR du pays pour prononcer des discours, mais aussi proposer des “moments de convivialité” autour d’un verre comme à Valence ou dans l’Yonne.Alors que Laurent Wauquiez a pour lui davantage de temps pour sillonner le terrain, Bruno Retailleau doit cibler efficacement les adhérents. Il a d’abord choisi de leur écrire, et promis lui aussi de leur “redonner la parole”.Le ministre a sans doute en tête un précédent notable en 2012, rappelé par le directeur de l’Ifop, Frédéric Dabi, qui observe que M. Retailleau semble “avoir pris le pas” dans les sondages sur son rival: “n’oubliez pas que François Fillon avait l’opinion avec lui, mais c’est Jean-François Copé qui a gagné en obtenant le soutien des adhérents”, a-t-il prévenu.

“Je considère de que je n’ai commis aucune infraction”, affirme Jean Castex

Le PDG de la RATP Jean Castex a fait part vendredi de sa certitude de n’avoir “commis aucune infraction” au lendemain de sa garde à vue dans le cadre d’une enquête pour détournements de fonds publics dans les Pyrénées-Orientales. L’ancien Premier ministre a été entendu par les enquêteurs de la section de recherche de la gendarmerie au sujet de l’octroi d’aides publiques à une entreprise de haute technologie, lorsqu’il était président de la communauté de communes de Conflent Canigo (Pyrénées-Orientales) fin 2017.”Une plainte a été déposée six ans plus tard”, a révélé Jean Castex qui a assuré avoir “répondu à toutes les questions” qui lui ont été posées jeudi.La garde à vue a duré de 09h00 à 18h30 et aucune mise en examen n’a été prononcée à son issue. Trois autres personnes ont également été entendues dans le cadre de cette enquête préliminaire: deux anciens vice-présidents et le directeur général des services de la collectivité.”Bien sûr, respect de la présomption d’innocence, de moi-même et des trois autres personnes qui ont été entendues”, a souligné Jean Castex. “Je suis au moment où je m’exprime devant vous très serein”, a-t-il ajouté.”Ce que je demande aux uns et aux autres, c’est de laisser la justice faire son travail, respectons l’autorité judiciaire”, a ensuite conclu le PDG de la RATP.La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, présente à ses côtés pour la présentation à la presse des futurs métro parisiens, a également réagi, considérant comme “extrêmement déplacé de faire de la publicité sur une enquête préliminaire”.

Bétharram: Mignola accuse LFI de “mélanger les dates”, les Insoumis saisissent la justice contre Bayrou

Le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola, a accusé vendredi La France insoumise d'”essayer de faire une affaire politique” de l’attitude de François Bayrou face aux accusations d’agressions sexuelles dans l’établissement catholique Notre-Dame de Bétharram, les Insoumis saisissant de leur côté la justice pour “non-dénonciation”.”La France insoumise essaie d’en faire une affaire politique, une affaire politicienne, en mélangeant les dates et en expliquant que puisqu’il aurait pu savoir plus tard, il devait savoir avant”, a critiqué Patrick Mignola, qui appartient au MoDem, créé par François Bayrou, sur franceinfo.Le chef du gouvernement est soupçonné par la gauche d’avoir menti à l’Assemblée en affirmant mercredi qu’il n’avait “jamais à cette époque, été averti (…) des faits qui ont donné lieu à des plaintes ou à des signalements”. Il était ministre de l’Éducation entre 1993 et 1997, puis député des Pyrénées-Atlantiques et président du conseil général les années suivantes. Certains de ses enfants ont été scolarisés dans cet établissement.Mais il aurait dû, selon l’opposition et des victimes, déclencher l’article 40 du code de procédure pénale qui lui imposait de signaler à la justice des faits dont il aurait eu connaissance.Le député LFI Jean-François Coulomme, a lui annoncé sur X avoir saisi le “procureur de la cour de Cassation de Paris et la Cour de justice de la République” pour non-dénonciation de mauvais traitements ou d’agressions sexuelles infligés à des mineurs.Son collègue de groupe Paul Vannier a de son côté indiqué qu’il allait écrire à la rectrice de Nouvelle-Aquitaine et au préfet des Pyrénées-Atlantiques pour savoir à la fois si l’établissement avait “fait l’objet d’inspections depuis les années 1950″, et si une commission s’était déjà réunie pour statuer sur le contrat d’association liant l’Etat à l’établissement.Le parquet de Pau mène l’enquête depuis un an sur plus d’une centaine de plaintes visant des violences physiques, agressions sexuelles et viols qui auraient été commis à Bétharram entre les années 1970 et 1990.En avril 1996, une plainte avait déjà dénoncé les violences physiques d’un surveillant à Bétharram sur un enfant de la classe d’un de ses fils, condamné par la suite. Puis en mai 1998, un prêtre, ancien directeur de l’institution, avait été mis en examen et écroué pour viol.”Il y a un enchaînement de dates qu’on est en train de mélanger”, a affirmé Patrick Mignola. “La réponse qui a été apportée par François Bayrou, c’est +à cette époque, au moment où je suis ministre de l’Éducation nationale, au moment où mes enfants sont scolarisés, non je n’étais pas au courant+”, a-t-il répété.Le juge qui enquête sur le viol de 1998 a relaté dans plusieurs médias que “François Bayrou a fait la démarche de venir (l)e voir lorsque le prêtre était en détention”. “Il était inquiet au regard du fait qu’un de ses fils était scolarisé” à Bétharram et “disait qu’il ne pouvait pas croire que le père Carricart avait fait ce qu’on lui reprochait”.

Le député LFI Delogu condamné à 5.000 euros d’amende pour des violences lors du blocus d’un lycée

Le député LFI Sébastien Delogu a été condamné à une amende de 5.000 euros vendredi à Marseille pour “violences aggravées” à l’encontre de deux cadres de l’Éducation nationale en marge d’un blocus lycéen en 2023 à Marseille, ce qu’il conteste.Le député des quartiers nord de Marseille a écopé d’une peine moins importante que les réquisitions du procureur qui avait demandé six mois de prison avec sursis. Une décision pour laquelle il compte néanmoins faire appel, selon son avocat.”La question ne relève pas de la peine en soi” mais “du principe de la condamnation et de la culpabilité” de M. Delogu, a expliqué Me Yonès Taguelmint à la sortie de l’audience, au côté du député, qui ne s’est pas exprimé. “On n’est pas sur de véritables violences et coups portés”, a insisté l’avocat.Sébastien Delogu, âgé de 37 ans, a donc été reconnu coupable des faits de “violences aggravées” qui lui étaient reprochés à l’encontre du proviseur-adjoint et d’une conseillère principale d’éducation (CPE) du lycée Saint-Exupéry, tous deux parties civiles, et d’avoir refusé de se soumettre à un relevé d’empreintes digitales.Dans son réquisitoire, le 7 janvier, le procureur avait regretté que l’élu n’ait pas reconnu “les trois petits coups de pied administrés discrètement” aux deux victimes. Le prévenu doit “faire preuve d’exemplarité en sa qualité de personne chargée d’une mission de service public, ce qui est une circonstance aggravante pour la loi”, avait ajouté le magistrat.Les faits s’étaient déroulés devant cet établissement du 15e arrondissement, dans les quartiers populaires du nord de la ville, alors que des élèves cagoulés tentaient de bloquer l’entrée avec des conteneurs à poubelles.Présent aux côtés de grévistes d’une usine située en face, M. Delogu avait expliqué à l’audience être intervenu après avoir vu un lycéen maintenu à terre par des membres de la direction du lycée.Le député avait lui-même porté plainte pour “violences”, affirmant avoir été percuté par un conteneur à poubelles, plainte finalement classée sans suite.Outre l’amende, M. Delogu a été condamné à verser 300 euros au titre du préjudice physique et 300 euros au titre du préjudice moral, ainsi que 1.000 euros de frais de justice, à chacune des deux parties civiles.

Au procès libyen, le petit coffre plein de grosses coupures d’Eric Woerth

Pendant la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy, de généreux donateurs anonymes – un, deux peut-être plus, Eric Woerth l’ignore et ne va pas “spéculer” – ont déposé à l’accueil de très grosses enveloppes de cash. C’est tout à fait inhabituel mais le trésorier ne pose pas de questions: il “stocke”, dit-il au tribunal.”J’ai été le premier étonné”, certifie à la barre du tribunal correctionnel de Paris, presque désolé, le désormais député de l’Oise.Dans ces enveloppes déposées “une dizaine de fois” au QG de campagne du candidat Sarkozy, jugé pour un présumé financement libyen de sa campagne présidentielle, Eric Woerth avait trouvé parfois jusqu’à 4 à 5.000 euros. Et “35.000” au total. Un montant étonnant, surtout quand on sait que la somme de tous les dons officiels pour la campagne (souvent pas plus de quelques dizaines d’euros à la fois) s’étaient eux élevés à 9.800 euros.C’est “anormalement élevé” et Eric Woerth est “intrigué”, mais ne s’en inquiète pas plus que ça. N’a-t-il vraiment aucun souvenir de la date de réception de cette première enveloppe ? Et après la deuxième, pourquoi n’a-t-il pas donné de “consigne” ? Ni tenu de “registre” ? Et qui sont ces gens qui se priveraient d’avantages fiscaux avec des dons anonymes ? “Ca étonne”, “ça questionne”, répète, perplexe, la présidente du tribunal en bombardant de questions le prévenu, tout de même ex-ministre du Budget.”Mais quelles questions je peux me poser ? Je reçois de l’argent. J’ai pas organisé un système de collecte. Y a une ou plusieurs personnes qui déposent des sommes de façon réitérée, je sais pas quoi en faire”, répond le prévenu. “Nous n’en avons absolument pas besoin, y a zéro besoin d’argent dans cette campagne”, martèle Eric Woerth – comme le fanfaronne régulièrement Nicolas Sarkozy depuis le début du procès pour expliquer qu’il n’avait “aucune” raison d’aller réclamer des millions au dictateur libyen Mouammar Kadhafi.Et donc, “à la fin de la campagne, je le donne au personnel qui a bien travaillé, comme gratification”, explique M. Woerth, grande silhouette fine dans son costume noir, crâne dégarni, petites lunettes.- “Quel seuil ?” -Des primes en argent liquide que des salariés ont confirmé avoir reçues mais seulement à hauteur totale de 10.000 euros. On pourrait imaginer que “dans l’esprit du donateur”, c’était plutôt de l’argent destiné à la campagne Sarkozy ?, demande la présidente.”Oui mais il choisit une manière de donner qui n’est pas légale, donc j’extraie de la campagne”. “J’aurais pu le mettre dans ma poche, on serait pas là pour en parler”, avance M. Woerth.Pendant l’enquête, lui rappelle la présidente, il avait expliqué ranger l’argent dans des chemises à rabat dans un petit coffre de son bureau.”Une ou plusieurs chemises ?”, demande la présidente l’air de rien.”Peut-être deux-trois”.Sûr ? La présidente a “regardé”, et quelque “300 billets”, ça fait “15 liasses”… “ça ne me semble pas représenter une quantité qui nécessite plusieurs chemises à rabats”, avance-t-elle, comme pour dire qu’il y aurait pu y avoir plus.Eric Woerth bafouille qu’il s’était peut-être trompé sur les pochettes mais pas sur le montant. La présidente essaie encore. “Et si ça avait continué ?”. A partir de “quel seuil” de dons anonymes se serait-il “inquiété” ? 50.000 ? “Ah non là je l’aurais pas stocké, je l’aurais déclaré quelque part”. Alors “quel seuil ?”, pousse la magistrate.”J’en sais rien, j’essaie de vous relater mon état d’esprit”, supplie presque Eric Woerth. “C’est arrivé au fur et à mesure dans une campagne de dingue, on l’a classé, je l’ai rendu au personnel après, voilà… je, je, je pense avoir bien fait”, bafouille-t-il encore.  L’accusation, qui interroge “la crédibilité” de cette version qui “heurte le bon sens”, trouve plutôt que ces grosses coupures ressemblent beaucoup à celles des “valises de cash” arrivées selon elle de Libye pour financer illégalement la campagne Sarkozy. Sans illusion sur la réponse, la présidente pose la question dans un sourire:- En tout cas vous confirmez que les 35.000 euros ne venaient pas de la famille Kadhafi ?- On m’a demandé d’aller en Libye pour le chercher, mais le billet d’avion était trop cher, ironise le prévenu.

Présidence LR: Wauquiez déterre à son tour la hache de guerre

Le patron des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a taclé jeudi son rival Bruno Retailleau lors du lancement de sa campagne à la tête de la présidence de LR, en assurant que “la France a besoin d’un ministre de l’Intérieur à temps plein”.”J’ai tout fait pour qu’on reste en équipe”, a déclaré le patron des députés LR à Valence devant près de 350 personnes qui l’ont accueilli au cri de “Laurent président !” lors de son premier meeting de campagne mis sur pied en “trois jours” sur ses terres d’Auverge-Rhône-Alpes. “J’aurais tant aimé que jusqu’au bout on reste comme cela”, a-t-il déploré, en allusion à la décision la veille de Bruno Retailleau, en verve dans les sondages, de se lancer dans la course, ajoutant qu’en politique “il faut additionner et non diviser”.Laurent Wauquiez, au contraire, a plaidé pour la “complémentarité” entre le parti et les membres du gouvernement.”Notre mouvement a évidemment besoin de ministres totalement engagés à leur tâche pour obtenir les résultats qu’attendent les Français (et) d’un président qui donne toute son énergie et son temps à la refondation” de LR, a-t-il soutenu, se disant opposé à des primaires ouvertes à droite.  Au lendemain de l’annonce de la candidature du ministre de l’Intérieur, le chef des députés LR, chargé de mener à bien la refondation d’un parti qui a frôlé la disparition, a d’abord annoncé sa candidature dans un entretien accordé au Figaro. Il s’est ensuite rendu à Valence où il a distillé des petites piques contre son adversaire qui lui dispute une présidence qui peut le propulser dans la course à l’Elysée. “Je ne dois rien à François Bayrou. J’ai donc la liberté de porter la parole de la droite sans être lié par la solidarité gouvernementale”, a-t-il soutenu devant la presse, prenant clairement ses distances par rapport à l’exécutif et le camp macroniste. Promettant de “faire tout pour aider Bruno Retailleau à obtenir des résultats” à Beauvau s’il prend la tête des Républicains, Laurent Wauquiez assure que sa “première responsabilité” comme président de LR “sera de rassembler”.A l’issue d’un conseil stratégique où les deux candidats se sont retrouvés au petit matin au siège du parti, le ministre de l’Intérieur a rejeté les accusations du clan Wauquiez qui lui reproche de ne pas avoir respecté un accord passé entre les deux hommes sur la distribution des rôles, l’un prenant le parti et l’autre entrant au gouvernement. “Voter ce n’est pas diviser. La démocratie a été inventée pour éviter la guerre, avec des règles”, s’est défendu Bruno Retailleau à l’issue de la réunion, rappelant que son rival avait lui aussi essayé d’entrer au sein des exécutifs successifs de Michel Barnier et de François Bayrou.Bruno Retailleau espère surfer sur sa popularité pour s’emparer du parti, héritier du gaullisme et dépourvu de patron depuis la décision en juin de l’ancien président Eric Ciotti de faire alliance avec le RN aux législatives. – La bataille a commencé -Lors de la réunion du conseil stratégique, les deux candidats ont soigneusement évité de mettre de l’huile sur le feu, tout en lançant une première bataille autour du calendrier pour l’organisation du congrès qui devra désigner le nouveau président des Républicains.Une note de juristes a “préconisé” un délai de 90 jours pour la convocation du congrès et non celui de 45 jours qui figure dans les statuts. Les partisans de Bruno Retailleau étaient favorables à une accélération du processus, tandis que Laurent Wauquiez a défendu que le délai de 90 jours soit respecté. La haute autorité du parti s’est réunie dans la soirée afin de trancher pour que le processus électoral soit lancé dès dimanche, veille du bureau politique qui doit entériner la date du congrès, mais sa décision n’a pas encore été communiquée.”Elle va probablement préconiser un délai de 90 jours”, a affirmé un participant à l’issue de la réunion, estimant qu’elle ne peut se permettre de prendre le risque d’une bataille juridique qui retarderait tout le processus. Le congrès aurait donc lieu le 17 mai.Dans son intervention au conseil stratégique, le patron des députés a assuré que l’élection du président de LR ne devait pas être “l’antichambre de 2027”. Ce à quoi Bruno Retailleau a immédiatement répondu en disant qu’il était “d’accord”. “Je suis bien d’accord”, a insisté le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui a d’ores et déjà annoncé sa candidature à l’Elysée tout en soutenant la candidature Retailleau pour la présidence de LR.

L’ancien Premier ministre Jean Castex en garde à vue dans une enquête pour détournements de fonds, puis relâché

L’ancien Premier ministre Jean Castex a été placé en garde à vue jeudi à Montpellier, puis relâché à l’issue de son audition, dans le cadre d’une enquête pour détournements de fonds publics dans les Pyrénées-Orientales.Les conditions de l’octroi d’aides publiques à une entreprise est examinée par les enquêteurs de section de recherche de la gendarmerie.”M. Castex, lui en tant que président de la communauté de commune de Conflent Canigou, deux anciens vice-présidents et le directeur général des services ont été placés en garde à vue, et relâchés à l’issue de la garde à vue, dans le cadre d’une enquête préliminaire pour faux, usage de faux, détournements de fonds publics sans enrichissement personnel”, a dit à l’AFP le procureur de Perpignan, confirmant une information du journal Midi Libre.Un signalement d’Anticor, association mobilisée contre la corruption et pour l’éthique en politique, est à l’origine de l’enquête.La garde à vue a duré de 09h00 à 18h30. Aucune mise en examen n’a été prononcée dans ce dossier. “L’enquête se poursuit”, a précisé le procureur.”La question est de savoir si pour sauver une entreprise en difficulté et sauver des emplois, est-ce que le montage fait était légal ou pas”, a ajouté le magistrat.Dans un communiqué adressé à l’AFP, Jean Castex a confirmé s’être rendu “dans le cadre d’une enquête préliminaire, à la gendarmerie de Montpellier, pour y être entendu sur des faits remontant à 2017/2018 (…), qui concernent un dossier d’aide économique à une entreprise “dans laquelle il n’avait aucun intérêt personnel”.Il dit avoir répondu “à toutes les questions” qui lui ont été posées et se tenir “sereinement à la disposition de l’autorité judiciaire”.L’actuel PDG de la RATP a été maire de la ville de Prades de 2008 à 2020 et président de la communauté de communes Conflent Canigou de 2015 à 2020, quand il a été nommé à Matignon.Chef du gouvernement pendant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, Jean Castex faisait fréquemment référence à ses fonctions d’élu local dans les Pyrénées-Orientales. Originaire du Gers, il s’était établi dans ce département frontalier de l’Espagne, d’où est originaire son épouse, dont il avait également été conseiller départemental.ap/dch/dch