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Opposé au reste du NFP, le PS ferait jeu égal en cas de dissolution, selon un sondage

Le Parti socialiste, qui s’est distingué de ses partenaires du Nouveau front populaire (NFP) en ne censurant pas le gouvernement de François Bayrou, s’en sortirait tout seul aussi bien que ces derniers réunis si des législatives anticipées devaient être convoquées, selon un sondage Ifop pour l’Opinion publié mardi.L’institut a interrogé un échantillon de 1.377 électeurs sur les deux hypothèses. Si La France insoumise, le Parti communiste et les Écologistes s’alliaient au premier tour, ils obtiendraient 14% des voix. Avec Place publique, le PS en récolterait 13%. Si en revanche, la France insoumise partait seule au premier tour face à une alliance PS, Place publique, PCF, Écologistes, elle obtiendrait 8% des voix (en baisse de 3 points par rapport au baromètre de juin 2024), très loin du reste de la gauche qui pourrait s’enorgueillir de 19% des voix (égal au précédent baromètre). A noter que quelle que soit la configuration étudiée, l’extrême droite arriverait très largement en tête avec 35% des voix pour le RN (34% en juin) et 3% pour Reconquête (4%). Autre élément saillant de cette étude, la progression de LR aux dépens notamment du bloc central. Dans les deux hypothèses, le parti macroniste Renaissance allié au Modem de François Bayrou, à Horizons et à l’UDI enregistrerait 15% des voix (17% en juin). Juste derrière, Les Républicains obtiendraient de 12 à 13%, en forte progression par rapport à juin dernier (8%).  L’étude a été réalisée par questionnaires auto-administrés les 5 et 6 février, auprès d’un échantillon de 1.377 personnes inscrites sur les listes électorales, selon la méthode des quotas. La marge d’erreur est de 1,4 à 3,1 points. 

Tapis rouge aux chefs d’Etats et patrons de la tech au sommet IA de Paris

Vers une intelligence artificielle plus éthique? Le sommet de Paris sur l’IA tente mardi d’aboutir à une position commune des Etats participants, sans garantie, mais risque d’être éclipsé par les vues d’Elon Musk sur un acteur-clé du secteur, OpenAI.Chefs d’Etat et dirigeants de la tech se réunissent au Grand Palais mardi matin, au dernier jour du sommet, pour les discours de treize personnalités.Dès 10h, le Premier ministre indien Narendra Modi, dont le pays co-préside l’événement, le vice-président américain J.D. Vance, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ou encore le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres prendront la parole. Le PDG de Google Sundar Pichai, la directrice générale du groupe sud-coréen Naver, Choi Soo-yeon, et le chanteur et créateur de mode Pharrell Williams figurent également parmi les intervenants. Le président français Emmanuel Macron s’exprimera, quant à lui, deux fois, avant le point d’orgue de sa journée: un déjeuner avec J.D. Vance à l’Elysée. Le numéro deux de l’exécutif américain, qui a fait carrière dans la Silicon Valley, effectue son premier déplacement à l’international depuis la prise de fonction de Donald Trump fin janvier et l’annonce de “Stargate”, un plan d’investissements dans l’IA américaine à hauteur de 500 milliards de dollars. Mais c’est un autre membre de l’administration Trump qui a agité lundi l’univers de la tech: Elon Musk, l’homme le plus riche du monde et patron du réseau social X, chercherait à prendre le contrôle de la start-up californienne OpenAI, qui a popularisé l’IA générative avec ChatGPT fin 2022.Selon des informations du Wall Street Journal, le milliardaire (qui dipose déjà de sa propre start-up d’IA générative, xAI, lancée en 2023)veut, avec un groupe d’investisseurs, racheter l’organisation à but non lucratif qui contrôle OpenAI pour la somme de 97,4 milliards de dollars.”Non merci (…)”, lui a sèchement répondu sur X le patron de la start-up mère de ChatGPT, Sam Altman.Si Musk n’a pas répondu présent à Paris, justifiant son absence par ses obligations à Washington, il a tout de même proposé sur X d’intervenir “en visio”. La dernière journée du sommet IA sera également l’occasion d’un rendez-vous “business” pour les entreprises de la tech européenne et internationale à Station F, l’incubateur de start-up fondé par le milliardaire français Xavier Niel. En présence notamment d’OpenAI.- “Troisième voie de l’IA” -Pour son ouverture lundi, le sommet IA a vu le président Macron promettre une “stratégie” comparable à celle pour reconstruire Notre-Dame de Paris après l’incendie de 2019.Son objectif: accélérer la construction d’infrastructures en France dédiées à cette technologie, avec un plan d’investissements privés à hauteur de 109 milliards d’euros.Il faut “choisir l’Europe et choisir” la France, a martelé M. Macron, avec pour arguments l’électricité bas carbone, les talents et la promesse d’une accélération des procédures.”Il est important que l’Europe fasse le choix d’une troisième voie de l’intelligence artificielle”, a insisté mardi matin sur Radio Classique Maya Noël, directrice générale de France Digitiale, une association représentant les jeunes entreprises tech, avec une approche “plus éthique et plus responsable”.Le chef de l’État devrait réitérer ce message mardi après-midi dans les allées de Station F, au milieu des 3.000 à 4.000 entrepreneurs réunis.  En parallèle, alors que la réglementation de l’IA, l’importance des modèles en source ouverte (qui permettent l’accès à leur code informatique et autorisent d’autres à les utiliser) et le respect de la vie privée ont été largement abordés lundi, les attentes portent sur la déclaration commune prévue mardi. Les participants au sommet devraient publier un texte non-engageant, rassemblant des principes partagés de régulation.Mais lundi, Max Tegmark, président du Future of Life Institute, un organisme non lucratif basé aux États-Unis qui met régulièrement en garde contre les méfaits de cette technologie, a appelé les participants à “ne pas signer” cette déclaration.Après la circulation d’un brouillon de cet accord, M. Tegmark s’est élevé contre une “occasion manquée”. En cause, notamment, l’absence supposée de mention relative aux “risques” associés à l’IA. L’envoyée spéciale de l’Élysée pour le sommet, Anne Bouverot, avait indiqué en amont que le texte final serait “très court”, sans en préciser le contenu.Pour la première fois organisé au sein de l’Union européenne, le sommet de Paris, auquel participent quelque 1.500 personnes, fait suite à deux autres en Corée du Sud et au Royaume-Uni.

Parti socialiste: Hollande et Faure accentuent leur duel avant le congrès

Au sein du PS, le premier secrétaire Olivier Faure et l’ex-président François Hollande poursuivent leur duel de manière de plus en plus ostensible, dans l’espoir de prendre le leadership sur le parti en vue du prochain congrès.”Ce sera la ligne de Hollande contre la ligne de Faure”, prédit un cadre du parti, alors que les deux hommes multiplient les désaccords stratégiques. Le dernier en date porte sur la motion de censure spontanée que le PS va déposer après le débat budgétaire, à la suite des propos du Premier ministre sur “le sentiment de submersion” migratoire.”Absurde”: c’est de cette manière qu’a qualifié Olivier Faure lundi matin sur BFMTV la position de l’ancien président, qui la veille sur le même média avait expliqué que cette motion de censure n’avait pas vocation à faire tomber le gouvernement.L’ancien chef de l’Etat considère même que si le Rassemblement national décide de la voter, alors le PS devra “prendre (sa) responsabilité” et ne pas censurer.”Vous imaginez le ridicule ?”, a rétorqué Olivier Faure, affirmant que François Hollande s’exprimait “pour lui-même”, et non au nom du parti ou du groupe de députés, qui ont choisi la semaine dernière de ne pas renverser le gouvernement sur le budget pour ne pas “bloquer le pays”, mais de le faire “sur les valeurs”.Olivier Faure, conscient que les probabilités sont faibles que le RN se joigne au reste de la gauche, affirme pour sa part vouloir que la motion de censure du PS “aille à son terme”. “Si le gouvernement tombe, ça ne sera pas un malheur”, a même affirmé celui qui fut l’un des artisans de la Nupes puis du Nouveau Front populaire, avec LFI.Car même s’il a fait opérer à son parti une mue réformiste ces dernières semaines en refusant de voter la censure des Insoumis sur le budget, le patron du PS sait qu’il doit aussi rassurer les plus “unionistes” de son camp, qui voient d’un mauvais œil la “rehollandisation” du PS, après les années difficiles du parti consécutives à son quinquennat.- influence -Depuis que François Hollande est revenu dans l’arène politique en juin dernier, en retrouvant son poste de député de Corrèze, l’ex-président, hostile à LFI et au rassemblement de la gauche pour 2027, ne cache pas son animosité face à la stratégie d’Olivier Faure, qui avait fait l'”inventaire” de son quinquennat en prenant le parti en 2018. Sans pour autant pousser un nom en particulier, il a d’ailleurs appelé ouvertement à remplacer le premier secrétaire lors du prochain congrès qui devrait avoir lieu d’ici la fin “du premier semestre”, a indiqué Olivier Faure mardi sur Sud Radio en confirmant qu’il serait candidat à sa succession.Et l’ancien chef de l’Etat a usé de son influence, notamment auprès des députés, pour modifier la ligne du parti. Dans l’optique de rompre définitivement avec La France insoumise pour que le PS joue sa propre carte en 2027… Celle de Hollande lui-même ?  Aussitôt après la première non-censure des députés PS sur la déclaration de politique générale de François Bayrou, – contre l’avis d’Olivier Faure et du patron des députés socialistes Boris Vallaud – il s’est d’ailleurs enorgueilli de voir les socialistes constituer “désormais le pôle central au sein de l’Assemblée nationale”. Dans le groupe à l’Assemblée, “quand il parle, c’est construit, à juste titre, ça pèse”, reconnait un député proche de ses orientations, qui juge que le centre de gravité du groupe “n’est plus le même à 66 députés que dans le groupe Nupes”, beaucoup plus LFI-compatible.L’ex-chef de l’Etat a notamment fédéré autour de lui des élus souvent moins connus, d’anciens élus locaux, parfois ex-députés entre 2012 et 2017.  Mais “le parti est plus à gauche que le groupe de députés”, veut croire le cadre socialiste cité plus haut, toujours certain qu’Olivier Faure reste majoritaire au sein du parti.”Tout le monde donnait Olivier Faure perdant pour le congrès, c’est moins évident aujourd’hui”, en faisant le choix de s’affranchir de LFI, estime aussi un député opposé à la ligne du premier secrétaire sortant.A l’inverse chez LFI, un élu juge qu’en venant “sur les positions de François Hollande, Faure s’est cramé pour le congrès”.

Ferrand au Conseil constitutionnel: le RN “l’attend au tournant”, le PS “doute de sa compétence et de son impartialité”

Richard Ferrand, candidat d’Emmanuel Macron pour présider le Conseil constitutionnel, sera “attendu au tournant” par le RN sur son indépendance d’esprit et devra lever les “doutes sérieux” du PS sur ses “compétences” et son “impartialité”.”On l’attend au tournant, Richard Ferrand”, a affirmé le vice-président du RN Sébastien Chenu sur Public Sénat, soucieux que ce proche d’Emmanuel Macron fasse “du droit” et “pas de la politique” pour “protéger la Constitution”.Richard Ferrand doit se plier à des auditions parlementaires le 19 février. Pour bloquer sa nomination, ses opposants doivent cependant rassembler 3/5e des voix additionnées des membres des commissions des Lois des deux chambres.”Son intérêt, s’il ne veut pas être mis en cause immédiatement, c’est de montrer une certaine indépendance d’esprit rapidement”, a estimé Sébastien Chenu, jugeant qu’ “il ne l’a pas démontré tout au long de sa carrière politique, c’était un fidèle, un inféodé du président de la République”.Il a rappelé la position du RN, favorable à ce que soient nommés au Conseil constitutionnel “des gens qui soient très éloignés de la sphère partisane, des professionnels du droit ou des gens qui n’aient pas eu d’engagement politique au sens partisan du terme”. Les nominations politiques, “ça affaiblit l’institution” car pour “le grand public”, le chef de l’État et les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat “nomment leurs copains”.  Du côté de la gauche, le socialiste Olivier Faure sur Sud Radio a fait part de son “doute sérieux” sur “les compétences juridiques” et “l’impartialité” de Richard Ferrand.”C’est à lui maintenant de les lever et de dire quelles sont les garanties qu’il apporte”, a-t-il jugé.Il a cependant reconnu que M. Ferrand avait “toutes les chances d’être approuvé” car “il n’y a pas 3/5e d’opposition au Parlement”.

L’ombre de Musk plane sur le sommet IA de Paris

Vers une intelligence artificielle plus éthique? Le sommet de Paris sur l’IA va tenter mardi d’aboutir à une position commune des Etats participants mais risque d’être éclipsé par les vues d’Elon Musk sur un acteur-clé du secteur, OpenAI.Chefs d’Etat et dirigeants de la tech se réunissent au dernier jour du sommet à Paris, au moment où l’homme le plus riche du monde cherche à prendre le contrôle de la start-up californienne qui a popularisé l’IA générative avec ChatGPT fin 2022.Selon des informations du Wall Street Journal lundi, Elon Musk veut, avec un groupe d’investisseurs, racheter l’organisation à but non lucratif qui contrôle OpenAI pour la somme de 97,4 milliards de dollars.Si le milliardaire proche de Donald Trump n’a pas répondu à l’invitation au sommet IA lancée par le président français Emmanuel Macron, il risque d’être présent dans les discussions mardi et d’alimenter le débat sur la course à l’intelligence artificielle, étant lui-même partie prenante avec sa start-up d’IA générative, xAI, lancée en 2023.”Non merci (…)”, lui a sèchement répondu sur X le patron d’OpenAI, Sam Altman, qui sera un des participants-phare de la dernière journée du sommet IA, marquée par un volet “business”. Mardi, la session de clôture du sommet IA de Paris, prévoit de dérouler le tapis rouge aux chefs d’État et patrons de la tech pour une série de discours impliquant treize personnalités.Le Premier ministre indien Narendra Modi, dont le pays co-préside l’événement, le vice-président américain J.D. Vance, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres prendront la parole. Le PDG de Google Sundar Pichai, la directrice générale du groupe sud-coréen Naver, Choi Soo-yeon, et le chanteur et créateur de mode Pharrell Williams figurent également parmi les intervenants. L’événement se doublera d’un “Business day”, réunion des entreprises de la tech européenne et internationale, à Station F, l’incubateur de start-up fondé par le milliardaire français Xavier Niel. Le président français Emmanuel Macron s’exprimera, quant à lui, deux fois, avant le point d’orgue de sa journée: un déjeuner avec J.D. Vance à l’Elysée. Le numéro deux de l’exécutif américain, qui a fait carrière dans la Silicon Valley, effectue son premier déplacement à l’international depuis la prise de fonction de Donald Trump fin janvier et l’annonce de “Stargate”, un plan d’investissements dans l’IA américaine à hauteur de 500 milliards de dollars. – “Choisir la France” -Pour son ouverture lundi, le sommet IA a vu le président Macron promettre une “stratégie” comparable à celle mise en avant pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris.Son objectif: accélérer la construction d’infrastructures en France dédiées à cette technologie, avec un plan d’investissements privés à hauteur de 109 milliards d’euros.Il faut “choisir l’Europe et choisir” la France, a martelé lundi M. Macron, avec pour arguments l’électricité bas carbone, les talents et la promesse d’une accélération des procédures.Le chef de l’État devrait réitérer ce message mardi après-midi dans les allées de Station F, au milieu des 3.000 à 4.000 entrepreneurs internationaux réunis.  En parallèle, alors que la réglementation de l’IA, l’importance des modèles en source ouverte (qui permettent l’accès à leur code informatique et autorisent d’autres à les utiliser) et le respect de la vie privée ont été largement abordés lundi, les attentes portent sur la déclaration commune prévue mardi. Les participants au sommet devraient publier un texte non-engageant, rassemblant des principes partagés de régulation.Mais lundi, Max Tegmark, président du Future of Life Institute, un organisme non lucratif basé aux États-Unis qui met régulièrement en garde contre les méfaits de cette technologie, a appelé les participants à “ne pas signer” cette déclaration.Après la circulation d’un brouillon de cet accord, M. Tegmark s’est élevé contre une “occasion manquée”. En cause, notamment, l’absence supposée de mention relative aux “risques” associés à l’IA. L’envoyée spéciale de l’Élysée pour le sommet, Anne Bouverot, avait indiqué en amont que le texte final serait “très court”, sans en préciser le contenu.Pour la première fois organisé au sein de l’Union européenne, le sommet de Paris, auquel participent quelque 1.500 personnes, fait suite à deux autres en Corée du Sud et au Royaume-Uni.

Au procès libyen, Sarkozy et les petits carnets du ministre du pétrole

Nicolas Sarkozy l’assure depuis le début du procès: “personne” n’avait jamais parlé d’un “pseudo” financement de sa campagne par la Libye avant qu’il n’envoie des “avions français” soutenir les rebelles en 2011. Personne, sauf un ancien ministre du pétrole, qui l’a écrit dans des petits carnets découverts de façon rocambolesque.Régulièrement et notamment quand les questions l’exaspèrent, l’ex-chef de l’Etat annonce un décompte – un peu aléatoire – du temps qu’il a déjà passé à la barre du tribunal correctionnel de Paris depuis le début du procès le 6 janvier. “22 heures !”, lance Nicolas Sarkozy ce lundi dans la salle d’audience particulièrement pleine de curieux venus tenter d’apercevoir le bracelet électronique qu’il porte désormais sous sa chaussette bleue marine.Ni le poids à la cheville droite, ni le temps passé à la barre n’entravent pourtant son énergie à répéter sa “profonde indignation”, face aux témoignages incriminants que la présidente lui lit ce jour à l’audience. “Accablant de bêtise !”, “que des +gossips+, que des ragots”, enrage l’ex-président qui jure et rejure n’avoir pas touché “un centime” libyen. “Je dois rester bien sûr posé, calme, respectueux, mais quand même, y a un moment c’est fort quoi ! Les innocents ont le droit de s’indigner !”La présidente Nathalie Gavarino, toujours impassible, continue, en arrive aux fameux carnets de Choukri Ghanem. Ex-Premier ministre libyen, ex-ministre du pétrole, il avait rompu avec Mouammar Kadhafi quelques mois avant la chute du régime en 2011 et s’était exilé à Vienne.En avril 2012 et dans des circonstances troubles, son corps est retrouvé dans le Danube. L’enquête conclura à un infarctus suivi d’une noyade. “Il semble qu’il soit mort de manière naturelle fort heureusement”, commente Nicolas Sarkozy à la barre. Un an après sa mort et “de manière totalement incidente”, dans le cadre d’une enquête n’ayant rien à voir avec celle qui occupe le tribunal, insiste le procureur financier, ses agendas sont découverts en perquisition chez son gendre, avant d’être réclamés quelques années plus tard par la justice française dans ce dossier.- “Escroquerie” -Dans ces agendas écrits en arabe où l’on parle de tout sauf de politique française, le nom de Nicolas Sarkozy apparaît pourtant une fois, à la date du 29 avril 2007 – en plein entre-deux-tours de la présidentielle qu’il remportera.Choukri Ghanem y résume “un déjeuner” avec deux autres hauts dignitaires libyens, au cours duquel il a appris que trois virements d'”un million et demi”, de “trois millions”, puis de “deux millions” ont été envoyés “à Sarkozy”.Un total de 6,5 millions d’euros, et surtout la trace d’une mention de financement bien antérieure aux accusations “scandaleuses” lancées par le clan Kadhafi en mars 2011 – des représailles selon Nicolas Sarkozy après l’engagement militaire de la France dans la coalition occidentale. “Je suis celui qui abat la dictature kadhafienne”, justifie, enflammé, l’ex-président à la barre.Le procureur financier ne peut lui s'”empêcher de relever la correspondance assez troublante” entre les montants indiqués dans les carnets, et les virements libyens effectivement retrouvés sur le compte “Rossfield” de l’intermédiaire libanais Ziad Takieddine – jugé mais en fuite.”N’est-ce pas de nature à accréditer de manière extrêmement forte la réalité de ce pacte de corruption ?”, demande Philippe Jaeglé.”Donc pour vous Rossfield, c’est pour moi ?”, rétorque agressif l’ex-chef de l’Etat.”M. Sarkozy, est-ce que vous pouvez répondre sans poser de question”, le prie la présidente.”Les versements libyens sur Rossfield ne me concernent pas”, martèle Nicolas Sarkozy plus calmement. Dans les carnets, note-t-il, Choukri Ghanem écrit aussi au sujet des dignitaires libyens qui auraient envoyé des fonds: “On leur a dit que l’argent n’était pas arrivé, il semblerait que les mecs en chemin l’ont détourné”.Ziad Takieddine a été “capable de faire croire” aux Libyens qu’il “pouvait beaucoup de choses, qu’il était très implanté en France, elle est là l’escroquerie”, assure Nicolas Sarkozy. “Ils se sont fait avoir”.

Conseil constitutionnel : Macron choisit Richard Ferrand, mis au défi des auditions parlementaires

Choisi lundi par Emmanuel Macron pour succéder à Laurent Fabius à la tête du Conseil constitutionnel, l’ancien président de l’Assemblée Richard Ferrand doit désormais surmonter la délicate épreuve des auditions parlementaires, incertaine pour ce proche du président dans le contexte politique.La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et son homologue du Sénat, Gérard Larcher, ont également procédé à une chacun : l’ex-députée MoDem et ex-magistrate Laurence Vichnievsky pour la première, le sénateur Les Républicains Philippe Bas pour le second.Ces derniers candidats doivent remplacer Corinne Luquiens et Michel Pinault qui, comme M. Fabius, achèvent leur mandat de neuf ans.Mais c’est bien le choix présidentiel qui recouvre le plus d’enjeu : la décision d’Emmanuel Macron apparaît comme un premier héritage pour le chef de l’État, puisque le futur président du Conseil constitutionnel sera en poste jusqu’en 2034, bien après la fin de son propre bail à l’Élysée.Cette nomination est d’autant plus sensible que personne dans la classe politique française ne se hasarde plus à exclure la possibilité de l’accession au pouvoir de Marine Le Pen dans les prochaines années.Or, le Rassemblement national – comme la droite de Laurent Wauquiez – s’est régulièrement montré critique du juge constitutionnel. Et le RN envisage parfois une révision de la loi fondamentale pour permettre des référendums notamment sur l’immigration.”Sur le fond, il faut effectivement des gens capables de résister à un changement de régime. Ce n’est pas neutre”, explique une source au fait des nominations.- “Recyclage” -Le choix par M. Macron d’, premier de cordée de son accession au pouvoir, qui a gardé l’oreille du président malgré un retrait apparent de la vie politique – il a créé en 2022 sa société de conseil – suscite des critiques tant dans la classe politique que parmi les juristes.”Ce même Richard Ferrand qui en 2023 se disait favorable au 3e mandat présidentiel de Macron !”, a fustigé sur X la présidente des députés LFI Mathilde Panot, faisant référence à un entretien de ce dernier au Figaro, dans lequel il regrettait “à titre personnel” la “limitation du mandat présidentiel dans le temps”, qui “corsète la vie publique” selon lui.Le profil de M. Ferrand “ne s’intègre ni dans une exigence de compétence technique ni dans une impartialité, objective comme subjective, le plaçant au-dessus des contingences politiques”, estiment pour leur part les universitaire Dominique Chagnollaud et Jules Lepoutre dans une tribune au Monde.Dimanche, la porte-parole du RN Edwige Diaz a dénoncé sur France 3 “le monde du recasage et du recyclage des battus”, rappelant que Richard Ferrand, président de l’Assemblée sortante, avait été battu aux législatives de 2022 dans le Finistère.De leur côté, les députés communistes ont déposé une proposition de loi pour encadrer les nominations au Conseil. Il faut “en finir avec les nominations qui font polémique et le fragilisent”, écrivent-ils.M. Ferrand “coche quand même beaucoup de cases. Ancien président de l’Assemblée, comme (Jean-Louis) Debré, comme Fabius. Proche du président, comme cela se fait généralement. Politique, mais plutôt sorti du jeu”, rétorque un chef de groupe.Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, on assure également que cette nomination est “dans la tradition de la Ve République” avec le choix d’un “législateur, ancien président de l’Assemblée connu pour son indépendance”.- A l’Assemblée le 19 février -Les trois personnalités doivent désormais passer le cap de l’audition parlementaire. Celles-ci sont programmées le 19 février.Laurence Vichnievsky sera auditionnée par la Commission des Lois du Palais-Bourbon, Philippe Bas par celle du Palais du Luxembourg. Épée de Damoclès: leur candidature sera recalée si trois cinquièmes des commissionnaires s’y opposent.M. Ferrand devra pour sa part convaincre dans les deux chambres, une mission ardue à l’Assemblée où le camp macroniste est loin d’être majoritaire. Prudent, M. Ferrand a ainsi consulté plusieurs chefs de groupe parlementaire et prépare ces auditions. “Il a quand même été un peu abîmé par les polémiques”, souligne un député, rappelant l’affaire des Mutuelles de Bretagne qui lui avait coûté sa place au gouvernement en 2017, et pour laquelle il a obtenu un non-lieu au bénéfice de la prescription.”C’est le candidat du président de la République, dans le contexte actuel c’est déjà une difficulté”, estime une députée macroniste, pessimiste sur l’issue du vote.

Conseil constitutionnel : Laurence Vichnievsky et Philippe Bas, la juge et le sénateur

En plus de Richard Ferrand, proposé par Emmanuel Macron pour présider le Conseil constitutionnel, les présidents de l’Assemblée et du Sénat ont eux aussi choisi deux futurs Sages, respectivement l’ex-députée Laurence Vichnievsky et le sénateur Philippe Bas.Laurence Vichnievsky, magistrate en politiqueCandidate de Yaël Braun-Pivet, la députée MoDem porte à 70 ans l’étiquette d’une femme “pragmatique”.La native de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), fille d’un père russe professeur d’université et nièce d’oncles préfets et magistrats, fait notamment ses classes à la prestigieuse Ecole Alsacienne.D’abord juge en banlieue parisienne, elle a été juge d’instruction au pôle financier du tribunal judiciaire de Paris et présidente du tribunal de grande instance de Chartres.Son nom est associé à des affaires médiatisées, elle qui avait hérité du dossier concernant la mort en 1979 de l’ex-ministre RPR du Travail Robert Boulin, et qui a notamment instruit l’affaire Elf, avec les juges Renaud Van Ruymbeke et Eva Joly.Comme cette dernière, elle quitte le monde judiciaire pour entrer dans l’arène politique en 2009 au sein d’EELV.Porte-parole puis conseillère régionale en Provence-Alpes-Côte d’Azur, elle prendra ensuite ses distances avec le parti écologiste, avant de se rapprocher du MoDem et d’être élue conseillère régionale en Auvergne-Rhône-Alpes fin 2015 sur la liste de Laurent Wauquiez (LR).Dans un entretien sur le site du MoDem en 2016, elle estime que le système politique “hypertrophie les pouvoirs du président de la République”, prône la “défense de l’environnement”, mais critique “les dérives gauchisantes des représentants officiels de l’écologie”.Elue députée en 2017, cette “pessimiste active” est membre de la Cour de justice de la République, et passe son temps en commission des Lois.Elle y côtoie Yaël Braun-Pivet qui vante aujourd’hui une Laurence Vichnievsky “à la fois politique et magistrate” et très “indépendante”.Elle a toutefois échoué à se faire réélire députée après la dissolution.Son passé de juge “n’est pas celui qui nous rassure (…), on verra à l’audition”, souligne un cadre RN, qui l’estime “dure”. “Elle a l’image d’une juge offensive”, mais est “estimable” et “pragmatique”, note un influent député à l’extrême droite.Suscitera-t-elle des réticences à droite ? Un proche de Laurent Wauquiez, désormais chef des députés LR, se souvient juste qu’elle ne paraissait pas poser problème sur ces bancs au conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes. Elle est “plus à droite qu’on ne le croit”, juge un cadre MoDem.Philippe Bas, serviteur de l’Etat de droitHaut-fonctionnaire au CV long comme le bras, fin politique au discours minutieux et ardent défenseur de la Ve République, le sénateur Les Républicains Philippe Bas incarne comme peu de parlementaires le service de l’Etat.Âgé de 66 ans – comme la Constitution du 4 octobre 1958 -, le sénateur de la Manche fut secrétaire général de l’Elysée sous Jacques Chirac (2002-2005), ministre de la Santé de Dominique de Villepin, soutien-clé dans la campagne de François Fillon à la présidentielle de 2017.Au fil d’une carrière débutée au… Conseil d’Etat, dès 1984, le natif de Paris ne s’est jamais tenu très loin des institutions de la Ve République.Pour Gérard Larcher, Philippe Bas “est le choix de la légitimité”, glisse-t-on dans l’entourage du président du Sénat, qui souligne la “richesse et la diversité de sa carrière”. “Nul doute qu’il apporterait au Conseil constitutionnel la sagesse et l’expertise juridique nécessaires à l’accomplissement de sa mission constitutionnelle”, explique-t-on encore.Au Sénat, Philippe Bas détonne par son discours millimétré et ses formules teintées parfois d’un humour un peu pince-sans-rire ou d’autodérision.Avec ses fines lunettes et son style “vieille France”, l’énarque est surtout systématiquement consulté lorsqu’il s’agit de toucher à la Constitution.Quitte à s’attirer les foudres dans son camp, c’est lui qui réussit à débloquer le dossier sensible de l’inscription de l’avortement dans la Constitution, lorsqu’il propose un compromis autour du terme de “liberté” d’avoir recours à une IVG, entraînant derrière lui une majorité au Sénat.Favorable à l’union de la droite avec le centre pour contrer le Rassemblement national bien avant la dissolution, cet ancien collaborateur de Simone Veil n’en reste pas moins un élu très critique d’Emmanuel Macron, sur son choix de dissoudre l’Assemblée nationale par exemple. Il a aussi piloté au Sénat une commission d’enquête retentissante sur l’affaire Benalla.

Richard Ferrand, le dernier grognard de Macron prêt à devenir Sage

Il se serait imaginé “éteindre la lumière” des quinquennats d’Emmanuel Macron comme Premier ministre, mais Richard Ferrand a été désigné lundi comme le candidat du président pour la tête du Conseil constitutionnel. Une consécration pour cet ex-président de l’Assemblée issu de la gauche, resté un influent entremetteur politique.Vendredi 13 décembre 2024, 10H30, un nom s’affiche sur le téléphone de Richard Ferrand: François Bayrou. “Richard, il nous faut nous voir”, souffle le patron du MoDem, à peine sorti du bureau d’Emmanuel Macron où il tente d’arracher sa nomination comme Premier ministre.Pourquoi, en plein bras de fer, M. Bayrou passe-t-il une heure à écumer sa colère dans un appartement de la rive gauche de Paris ? Car il sait Richard Ferrand l’un des rares capables de décoder la psyché élyséenne, après dix années à côtoyer Emmanuel Macron. “Il a un positionnement unique auprès du président qui est de pouvoir vraiment tout lui dire, sans filtre, et le président l’écoute pour de vrai. Ce lien-là je ne l’ai jamais vu s’éteindre”, témoigne l’ancien ministre Stanislas Guerini.Un poids que M. Ferrand, 62 ans, s’emploie à minimiser auprès de ses interlocuteurs, faisant valoir qu’il y avait “des sujets sur lesquels” il pouvait “emporter la conviction” du président. “D’autres, ce sont des bouteilles à la mer”, s’amuse-t-il.Sans mandat électif depuis 2022, désormais à la tête d’une société de conseil, M. Ferrand n’en conserve pas moins un pied en politique, au point d’être maintes fois cité pour Matignon. Il est aperçu devisant avec François Hollande devant Notre-Dame le jour de la réouverture, à une table de restaurant avec les ex-ministres Eric Dupond-Moretti et Olivier Dussopt, tandis que fuitent des bribes de ses échanges avec Nicolas Sarkozy…Et cet adepte de la formule ciselée, amateur de bonne chère et de rugby, d’ironiser sur le taux de remplissage de sa messagerie à l’heure des remaniements, ou sur les floraisons de mots doux – et intéressés – qu’on lui susurre à l’adresse du président, y compris d’opposants notoires. – Garant -Du commando originel qui a contribué à amener M. Macron au pouvoir en 2017, beaucoup ont pris le large, usés, déçus voire balayés par les affres de la politique. Mais Richard Ferrand, qui végétait au mitan des années 2010 dans le marais des députés socialistes avant d’être propulsé sur le devant de la scène par l’aventure macroniste, est arrimé dans la garde rapprochée. Y compris après sa défaite aux législatives de 2022, après dix ans de mandat dans le Finistère où cet Aveyronnais d’origine avait jeté l’ancre. Y compris aussi après avoir essuyé dès l’été 2017, tout juste nommé ministre de la Cohésion des territoires, une tempête judiciaire avec le dossier des Mutuelles de Bretagne. Mis en examen pour “prise illégale d’intérêts”, il a vu le feuilleton se clore en octobre 2022, la Cour de cassation confirmant la prescription de faits que M. Ferrand estime de toutes façons “pas établis”.Père de deux jeunes filles et d’un fils plus âgé issu d’un premier mariage, cet ancien journaliste et dirigeant d’une agence de graphisme s’est souvent dit meurtri par cette affaire immobilière. Cela l’a aussi amené à réserver sa réponse pour se porter candidat à la présidence du Conseil constitutionnel. Pas tant une question d’envie: comment refuser de s’inscrire dans les pas de Laurent Fabius et Jean-Louis Debré, qui furent également ses prédécesseurs à la présidence de l’Assemblée ? Une manière aussi de se poser en garant des institutions en cas d’arrivée de forces populistes à l’Elysée en 2027.Ses ennuis passés pourraient-ils amener députés et sénateurs à rejeter la candidature de M. Ferrand ?”Je pense qu’il prend une banane à la fin”, prédit une ancienne ministre, notant que l’ombre portée d’Emmanuel Macron ne représentait guère un avantage. L’adversité pourrait-elle même venir de son camp, où la page Macron commence à se tourner, avec la prise de contrôle du parti par Gabriel Attal ? Visant notamment M. Ferrand, l’entourage de l’ex-Premier ministre avait d’ailleurs moqué l’an dernier dans la presse l’influence des “boomers” qui voudraient faire de la Ve République un “Ehpad”. A l’inverse, un cadre de la majorité fait valoir l’expérience au Perchoir (2018-2022) de M. Ferrand “qui a plutôt donné le sentiment de respecter chacun”. Avant de tempérer: “Comme on est dans un moment politique où tout le monde veut faire la peau de tout le monde, on ne sait pas”.

Budget de la Sécurité sociale: l’Assemblée repousse une nouvelle motion de censure contre Bayrou

L’Assemblée nationale a rejeté lundi une nouvelle motion de censure, déposée par LFI contre le recours de François Bayrou à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter sans vote la partie “recettes” du budget de la Sécurité sociale pour 2025. La motion n’a recueilli que 115 voix sur 289 nécessaires, en l’absence du soutien du RN et du groupe PS.Face à un hémicycle fortement clairsemé, François Bayrou a défendu le besoin d’un budget “adopté dans les plus brefs délais”. La vice-présidente LFI de l’Assemblée Nadège Abomangoli ayant appelé à censurer un budget qui “multiplie les trompe-l’oeil” et un gouvernement qui “parle et agit comme le Rassemblement national”.Chahuté par les Insoumis, le socialiste Jérôme Guedj a assumé la non-censure et appelé à “un Grenelle du financement” de la Sécu, mettant notamment sur la table le financement par “les successions”, “le patrimoine” ou encore une “participation des retraités”.Dans la foulée le Premier ministre a engagé un autre 49.3, sur la dernière partie du texte, concernant les “dépenses” pour 2025. Les Insoumis répondant par l’annonce d’une nouvelle motion de censure, qui devrait être examinée probablement mercredi.Une fois adopté à l’Assemblée, le texte ira au Sénat, où le gouvernement espère une validation sans modification par la chambre haute, a priori les 17 et 18 février, qui vaudrait adoption définitive au Parlement et viendrait clore la séquence budgétaire.Le projet de loi, qui avait coûté son poste à Michel Barnier, a depuis fait l’objet de tractations, notamment entre l’exécutif et le PS.Il prévoyait de contenir la hausse des dépenses de santé à +2,6%, pour arriver à 264,2 milliards d’euros. Le gouvernement a promis de réviser cet objectif à +3,3%. Une rallonge de plus d’un milliard pour redonner de l’air aux hôpitaux.L’exécutif a aussi renoncé à une hausse des tickets modérateurs (reste à charge du patient après le remboursement de l’assurance maladie), notamment sur les consultations médicales, pour un coût chiffré à 400 millions d’euros.La censure a par ailleurs eu raison de la désindexation des retraites sur l’inflation, largement combattue dans l’hémicycle.Après un premier passage au Sénat, le texte prévoyait une nouvelle “journée de solidarité” en faveur du grand âge, soit sept heures annuelles supplémentaires travaillées sans rémunération. Mais le gouvernement y a renoncé.Le projet initial prévoyait un déficit de 16 milliards d’euros, mais le retard pris depuis la censure, certaines concessions non compensées et la dégradation des prévisions macro-économiques, conduisent le gouvernement à prévoir un déficit autour de 23 milliards d’euros en 2025, un déficit “considérable et en progression”, a alerté François Bayrou évoquant une “tâche immense pour l’avenir”.