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“Make Europe Great Again”: l’extrême droite européenne s’affiche conquérante à Madrid

Avec Viktor Orban et Marine Le Pen en têtes d’affiche, de nombreux responsables d’extrême droite européens participent côte à côte samedi à un meeting à Madrid pour défendre un “virage à 180 degrés” de l’Union européenne, dans le sillage de la vague trumpiste.”Make Europe Great Again”: c’est sous ce mot d’ordre inspiré du “Make America Great Again” du président américain Donald Trump que les leaders du groupe parlementaire Patriotes pour l’Europe se sont rassemblés samedi matin dans un hôtel proche de l’aéroport madrilène.Ce sommet, organisé par le parti de droite radicale espagnol Vox, va voir défiler à la tribune le Premier ministre hongrois et la cheffe de file du Rassemblement national (RN) français, mais aussi le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini (La Ligue), l’ex-Premier ministre tchèque Andrej Babis (ANO) ou encore Geert Wilders, parfois surnommé le “Trump néerlandais”, dont le Parti de la liberté est arrivé en tête des élections législatives de novembre dernier.L’AfD allemande et les Frères d’Italie de la Première ministre Giorgia Meloni – seule dirigeante européenne présente à la cérémonie d’investiture du président américain – ne sont en revanche pas présents, faisant partie d’autres groupes parlementaires européens.- “Démonstration de force” -Selon le parti espagnol Vox, qui organise le rassemblement, quelque 2.000 personnes assistent à cette rencontre, convoquée au lendemain d’un dîner entre les leaders de Patriotes pour l’Europe et Kevin Roberts, le président du groupe de réflexion ultraconservateur américain The Heritage Foundation.”L’ère des élites bruxelloises est terminée”, ont déclaré dans un communiqué commun les membres de ce groupe parlementaire, dénonçant le “fanatisme climatique”, l'”immigration illégale” et la “réglementation excessive” promus selon eux par la Commission européenne. Il faut “un virage à 180 degrés” de l”UE, insiste Vox.Pour ces responsables politiques, le sommet de Madrid doit servir de “démonstration de force”, observe auprès de l’AFP Steven Forti, de l’Université autonome de Barcelone, pour qui le groupe Patriotes pour l’Europe, créé il y a quelques mois, reste une coalition fragile.Avec 86 députés – dont 30 issus du RN – sur un total de 720, ce groupe est la troisième force au Parlement européen depuis les élections européennes de juin 2024.Mais il se trouve en concurrence à Bruxelles et Strasbourg avec deux autres groupes d’extrême droite, les Conservateurs et réformistes européens (80 élus), menés par le parti de Giorgia Meloni, et l’Europe des nations souveraines (26 élus), qui compte parmi ses membres l’AfD.Dans ce contexte, Patriotes pour l’Europe veut “montrer sa centralité dans la compétition” avec ces autres coalitions, souligne Steven Forti.- “Occuper Bruxelles!” -Pour le chercheur, Patriotes pour l’Europe souhaite plus largement “profiter de la vague provoquée par la victoire de Trump et du choc que les mesures de Trump provoquent dans l’UE” pour redessiner “les équilibres” au sein de l’Union.Considéré comme l’un des plus proches alliés de Donald Trump en Europe, Viktor Orban a multiplié ces dernières semaines les déclarations enflammées, assurant que l’extrême droite était “le nouveau courant dominant” en Europe. “A notre tour d’occuper Bruxelles!”, a-t-il lancé.Pour Steven Forti, la mouvance Patriotes pour l’Europe “a un point commun avec Trump, c’est qu’elle veut fragiliser l’Union européenne”. Mais les prises de position du président américain peuvent aussi générer des “tensions” entre les différentes composantes de l’extrême droite européenne.Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a ainsi intensifié ses attaques contre l’Europe, entre menaces de hausse des droits de douane et velléités d’annexion du Groenland, un territoire danois. De quoi gêner aux entournures les partis nationalistes au sein de l’UE.”Aimer le patriotisme de Donald Trump, ça ne veut pas dire être le vassal des Etats-Unis”, a ainsi assuré mi-janvier Jordan Bardella, le président du RN, qui entend garder ses distances avec le président américain, dont les outrances inquiètent.A Madrid, Marine Le Pen cherchera à trouver un point d’équilibre vis-à-vis de Donald Trump, selon son entourage – les lepénistes ont du reste peu goûté le slogan “Make Europe Great Again” choisi pour le sommet, jugé “grotesque” par la garde rapprochée de l’ex-candidate à la présidentielle française.vab-burs/mdm/ab

Logement social: un objectif de 100.000 constructions fixé pour 2025

Le ministère du Logement et le mouvement HLM se sont fixés vendredi un objectif de construction de 100.000 logements sociaux pour 2025 à l’occasion de la signature d’un pacte d’engagements réciproques.”Face à la crise du logement (…) le gouvernement a engagé par la loi de finances pour 2025 un réinvestissement et une remobilisation des leviers de la production”, rappellent les deux parties dans un communiqué conjoint.”Pour que ce réinvestissement porte des fruits concrets, le gouvernement et le mouvement HLM s’engagent sur une feuille de route qui vise à mobiliser l’ensemble des acteurs (…) pour atteindre une production de 100.000 logements sociaux, en sus des besoins propres à la rénovation urbaine”, annonce le communiqué, précisant qu’une “attention particulière sera portée aux logements de petite surface”.A titre de comparaison, l’Union sociale pour l’habitat (USH), qui représente les bailleurs sociaux, évalue à environ 85.300 le nombre d’agréments de logements sociaux délivrés en 2024. Cette feuille de route, en quatre axes, a été signée par la ministre du Logement Valérie Létard et l’ensemble des fédérations HLM à l’occasion d’un déplacement à Ormesson (Val-de-Marne).Parmi les trois autres objectifs, 120.000 à 130.000 logements sociaux verront leur “mode d’énergie rénové ou changé”, et l’accession sociale à la propriété des locataires HLM sera facilitée.Dans le cadre du Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU), 16.500 logements sociaux seront par ailleurs reconstitués.Chaque objectif s’accompagne d’une liste d’engagements réciproques, des moyens financiers associés ainsi que des indicateurs de suivi. “Il faut se mobiliser (…) pour donner un coup de boost au monde du logement social (…) Le secteur va pouvoir dégager un milliard d’euros supplémentaire pour construire du logement social et rénover le parc”, avait expliqué jeudi Mme Létard dans un entretien à Ouest France.Pour relancer la construction de logements sociaux, le gouvernement a réduit de 200 millions d’euros la ponction prélevée chaque année sur les bailleurs, dite “réduction de loyer de solidarité” (RLS).Il table aussi sur la baisse du taux du Livret A au 1er février et sur l’extension du prêt à taux zéro (PTZ) pour le neuf dans tout le territoire et pour tous les types de logements. Le PTZ reste toutefois applicable dans l’ancien, en zone détendue, et sous condition de travaux de rénovation thermique.”Ces dispositions financières seront complétées par des mesures de mobilisation du foncier et de simplifications législatives et réglementaires”, précise le communiqué, tandis qu’un soutien aux “maires bâtisseurs” de 100 millions d’euros est également prévu.”La loi de finances 2025 marque enfin une inflexion du traitement budgétaire du logement social”, s’est félicitée l’USH dans un communiqué, rappelant que la situation financière des bailleurs se dégradait.”Cette feuille de route est un premier pas dans un moment difficile pour tout un secteur”, a déclaré sa présidente Emmanuelle Cosse, citée dans le communiqué.”L’engagement de Valérie Létard mérite d’être salué, même si cette baisse reste insuffisante au regard de la gravité de la crise du logement”, a estimé de son côté Jean-Luc Vidon, président de la Fédération nationale des associations régionales HLM, pointant la “disparition” d’une aide de 400 millions d’euros de l’Etat en 2025 pour la rénovation du parc HLM.

Nicolas Sarkozy équipé d’un bracelet électronique, une première pour un ex-président

C’est inédit pour un ancien président de la République: Nicolas Sarkozy s’est vu poser ce vendredi après-midi, à son domicile, le bracelet électronique qu’il a été condamné à porter dans l’affaire dite des écoutes.L’ex-président avait été convoqué au tribunal de Paris le 28 janvier dernier par un juge d’application des peine (Jap) pour déterminer les modalités de cette mesure. A l’issue de sa convocation, le Jap avait fixé le début d’exécution de la peine au 7 février, a indiqué vendredi le parquet de Paris.L’ex-chef de l’État ne peut désormais quitter son domicile qu’entre 08H00 et 20H00 – 21H30 les lundis, mercredi et jeudis car il comparaît ces jours-là, depuis le 6 janvier et jusqu’au 10 avril, au procès des soupçons de financement libyen de sa campagne 2007.Un agent de surveillance électronique de l’administration pénitentiaire est venu à son domicile, pour poser le bracelet à sa cheville, et paramétrer le dispositif.Cette procédure avait été lancée après le rejet le 18 décembre du pourvoi en cassation de Nicolas Sarkozy dans l’affaire dite des écoutes, rendant effective sa condamnation à un an de prison ferme aménagé sous bracelet électronique pour corruption et trafic d’influence.Nicolas Sarkozy – définitivement coupable aux yeux de la justice dans cette affaire – “continue à contester le bien-fondé de la condamnation”, a déclaré son avocate Me Jacqueline Laffont à l’AFP, précisant qu’il saisirait “avant la fin du mois” la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) – une saisine qui n’empêche néanmoins pas l’exécution des peines. “Dans cette attente, il ne sollicite aucune dérogation à la règle de droit”, a-t-elle précisé.- Libération conditionnelle -Peu après la confirmation de sa condamnation dans l’affaire des écoutes, et avant l’ouverture du procès libyen, Nicolas Sarkozy s’était rendu avec sa femme et sa fille aux Seychelles pour des vacances, ce qu’il ne pourra désormais plus faire sans en demander l’autorisation.Il va cependant pouvoir demander sans délai à bénéficier d’une libération conditionnelle – et donc pouvoir se faire retirer ce bracelet – sous certaines conditions, comme le permet la loi pour les plus de 70 ans, âge qu’il a depuis le 28 janvier, jour de sa convocation devant le Jap.Dans ce dossier aussi appelé “Bismuth”, l’ex-chef de l’État avait été, le 17 mai 2023, une deuxième fois reconnu coupable d’avoir noué en 2014, aux côtés de son avocat historique Thierry Herzog, un “pacte de corruption” avec Gilbert Azibert, haut magistrat à la Cour de cassation, afin qu’il transmette des informations et tente d’influer sur un recours formé dans l’affaire Bettencourt. Et ce, en échange d’un “coup de pouce” promis pour un poste honorifique à Monaco.L’ex-président a toujours fait valoir qu’il avait perdu son recours dans l’affaire Bettencourt et que Gilbert Azibert n’avait jamais été nommé sur le Rocher. Mais selon la loi, le délit de corruption peut être constitué par de simples offres ou promesses. Les trois hommes se sont vu infliger la même peine, avec pour Thierry Herzog, qui a prêté serment il y a 45 ans, une interdiction de porter la robe noire pendant trois ans. Avec le rejet des pourvois, ces peines deviennent, elles aussi, définitives.Le Jap de Paris a aussi été saisi concernant Thierry Herzog et celui de Bordeaux pour Gilbert Azibert.

Santé: où est passé le plan contre l’infertilité ?

Début 2024, Emmanuel Macron annonçait un grand plan contre l’infertilité: il n’est pas devenu réalité. Le gouvernement veut désormais s’emparer simultanément des thématiques de vieillissement et de natalité, au risque, selon des spécialistes, de mélanger les genres.L’infertilité est le “tabou du siècle”, affirmait en janvier 2024 le président de la République, annonçant “un grand plan de lutte contre ce fléau”.Objectif: réduire l’ampleur d’un phénomène qui touche plus de trois millions de Français. Un couple sur quatre, en effet, tente sans succès d’avoir un enfant pendant plus d’un an.Or l’annonce présidentielle n’a guère été suivie d’effets.Un rapport commandé par l’exécutif et remis en 2022 avait largement inspiré l’idée d’un plan contre l’infertilité. Des programmes de recherches ont été lancés, par exemple pour améliorer l’efficacité des procréations médicalement assistées (PMA), mais l’infertilité n’a fait l’objet d’aucune campagne ou mesure concrète auprès du grand public. Quelques pistes, inspirées du rapport, sont certes étudiées par la Haute autorité de santé (HAS): une consultation spécialisée à partir de 29 ans pour les femmes et les hommes, et une autre consultation 100 jours avant qu’un couple se lance dans la conception d’un enfant.Mais “pour tout le reste, je vous mentirais en disant qu’on a avancé sur quelque chose de concret”, admet auprès de l’AFP le professeur Samir Hamamah, spécialiste de la reproduction et co-auteur du rapport. Certains manques apparaissent criants au spécialiste. Pourquoi ne pas mieux informer sur la baisse de la fécondité dès après 25 ans, alors que les difficultés à concevoir sont souvent liées à des tentatives trop tardives ?”Les Français doivent savoir que leur fertilité chute avec l’âge”, insiste M. Hamamah.Le sujet n’est pas totalement absent de l’agenda du gouvernement. Ce vendredi, la ministre Catherine Vautrin, dont le large portefeuille comprend la santé, menait un déplacement consacré à l’infertilité à l’hôpital parisien Tenon. – “Des enjeux différents” -Cette visite n’a pas été l’occasion d’annonces concrètes. La ministre, qui avait évoqué voici quelques semaines un “plan démographique 2050″, a réitéré son souhait de passer par une approche globale qui prenne à la fois en compte les enjeux de natalité et de vieillissement dans leurs ramifications multiples.”L’idée, c’est de vraiment prendre tous les sujets”, également “le logement”, le “handicap”, “les sujets d’accès au soin” ou “l’alimentation”, a-t-elle énuméré, promettant une “feuille de route” pour les mois à venir.”Il y aura non seulement des choses autour de l’infertilité mais (aussi) des approches globales”, a assuré Mme Vautrin, admettant par ailleurs que le déploiement du plan n’avait pas été aidé par l’instabilité politique et les changements fréquents de gouvernement depuis un an.Cette approche globale suscite une grande méfiance de la part de spécialistes et d’associations de patients, qui redoutent un mélange des genres pouvant rendre inaudible la question de l’infertilité.”Ca va nous mettre des bâtons dans les roues”, redoute, auprès de l’AFP, Virginie Rio, présidente du collectif BAMP qui regroupe des patients de l’assistance médicale à la procréation et des personnes infertiles.”On va mélanger des sujets peut-être liés mais qui ont des enjeux et des objectifs différents”, avance-t-elle.Un regret revient dans ses propos, comme dans ceux de M. Hamamah: M. Macron n’aurait pas dû lier l’annonce du plan infertilité au souhait d’un “réarmement démographique”, au risque de prêter le flanc aux accusations d’idéologie nataliste.En associant de nouveau l’infertilité et la démographie, “on va avoir une réaction de gens qui ne veulent pas d’enfants, beaucoup plus audibles que les personnes infertiles”, regrette Mme Rio. “C’est invisibiliser les besoins relatifs à l’infertilité, qui est déjà un sujet difficile à faire exister dans la société.”

Nicolas Sarkozy équipé vendredi d’un bracelet électronique, une première pour un ex-président

C’est inédit pour un ancien président de la République : Nicolas Sarkozy se fait poser ce vendredi, à son domicile, le bracelet électronique auquel il a été condamné dans l’affaire dite des écoutes.Nicolas Sarkozy avait été convoqué au tribunal de Paris le 28 janvier dernier par un juge d’application des peine (JAP) pour déterminer les modalités de cette mesure. A l’issue de sa convocation, le JAP avait fixé le début d’exécution de la peine au 7 février, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.Selon cette source, la pose n’avait pas eu lieu dans la matinée et devrait donc se tenir dans l’après-midi.Sur place, un agent de surveillance électronique de l’administration pénitentiaire doit lui poser le bracelet à la cheville et paramétrer le dispositif.Nicolas Sarkozy ne pourra désormais quitter son domicile que durant certaines heures, fixées lors de son entretien avec le JAP la semaine dernière.”La procédure suit son cours, je n’ai aucun commentaire à faire”, a réagi auprès de l’AFP Jacqueline Laffont, l’avocate de Nicolas Sarkozy. L’entourage de ce dernier n’a pas non plus souhaité réagir.Cette procédure avait été lancée après le rejet le 18 décembre du pourvoi en cassation de Nicolas Sarkozy dans l’affaire dite des écoutes, rendant définitive sa condamnation à un an de prison ferme aménagé sous bracelet électronique pour corruption et trafic d’influence.- Libération conditionnelle -L’ancien chef de l’Etat est en ce moment trois après-midi par semaine au tribunal de Paris, où il est jugé depuis le 6 janvier et jusqu’au 10 avril dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne 2007.Peu après la confirmation de sa condamnation dans l’affaire des écoutes, et avant l’ouverture du procès libyen, Nicolas Sarkozy s’était rendu avec sa femme et sa fille aux Seychelles pour des vacances, ce qu’il ne pourra désormais plus faire sans en demander l’autorisation. Il va cependant pouvoir demander sans délai à bénéficier d’une libération conditionnelle – et donc pouvoir se faire retirer ce bracelet – sous certaines conditions, comme le permet la loi pour les plus de 70 ans, âge qu’il a depuis le 28 janvier, jour de sa convocation devant le JAP.Dans ce dossier aussi appelé “Bismuth”, l’ex-chef de l’Etat avait été, le 17 mai 2023, une deuxième fois reconnu coupable d’avoir noué en 2014, au côté de son avocat historique Thierry Herzog, un “pacte de corruption” avec Gilbert Azibert, haut magistrat à la Cour de cassation, afin qu’il transmette des informations et tente d’influer sur un recours formé dans l’affaire Bettencourt. Et ce, en échange d’un “coup de pouce” promis pour un poste honorifique à Monaco.L’ex-président a toujours fait valoir qu’il avait perdu son recours dans l’affaire Bettencourt et que Gilbert Azibert n’avait jamais été nommé sur le Rocher. Mais selon la loi, le délit de corruption peut être constitué par de simples offres ou promesses. Les trois hommes se sont vu infliger la même peine, avec pour Thierry Herzog, qui a prêté serment il y a 45 ans, une interdiction de porter la robe noire pendant trois ans. Avec le rejet des pourvois, ces peines deviennent, elles aussi, définitives.Le JAP de Paris a aussi été saisi concernant Thierry Herzog et celui de Bordeaux pour Gilbert Azibert. 

Revers pour l’ex-ministre Olivier Dussopt, condamné en appel pour favoritisme

La cour d’appel de Paris a infligé un revers à l’ancien ministre du Travail Olivier Dussopt, relaxé en première instance, en le condamnant vendredi à 15.000 euros d’amende, dont 10.000 avec sursis, pour favoritisme dans le marché de l’eau à Annonay (Ardèche) en 2009, commune dont il était maire.L’ex-directeur général de la Société d’aménagement urbain et rural (Saur, géant du marché de l’eau) Olivier Brousse a écopé pour sa part de 15.000 euros d’amende, tandis que la Saur, condamnée pour recel de favoritisme, devra verser 100.000 euros d’amende.Les trois prévenus avaient été tous relaxés en première instance.”Je prends acte de la décision de la cour d’appel de Paris d’une amende ferme de 5.000 euros”, a réagi l’ancien ministre dans un communiqué.”Je tiens à souligner, comme cela a été dit dès le début, qu’il n’y a eu dans ce dossier aucun enrichissement ni intérêt personnel”, a-t-il insisté.”La cour considère qu’une erreur aurait été commise dans une procédure de passation d’un marché public de sous-traitance en 2009, erreur ayant pu entraîner une rupture d’égalité entre les candidats, ce que je conteste”, a affirmé M. Dussopt qui a encore la possibilité de se pourvoir en cassation pour contester la décision de la cour d’appel.- “Avantage injustifié” -Olivier Dussopt est “coupable” d’avoir “procuré ou tenté de procurer à autrui un avantage injustifié, en l’espèce notamment en communiquant des informations privilégiées au directeur général de Saur, Olivier Brousse, en sollicitant l’insertion d’une clause sur l’emploi et en modifiant la répartition des valeurs prix et aspect technique pour la notation, et ce au bénéfice de Saur”, a estimé la cour d’appel.Olivier Brousse est “coupable” de “complicité d’atteinte à la liberté d’accès ou à l’égalité des candidats dans les marchés publics” tandis que la Saur est “coupable” de “recel de biens provenant d’atteinte à la liberté d’accès ou à l’égalité des candidats dans les marchés publics”.Olivier Dussopt a quitté le gouvernement en janvier 2024 après avoir conduit la réforme des retraites, il avait renoncé à se présenter aux élections législatives en juin dernier et briguer un cinquième mandat de député.Selon le Parquet national financier (PNF), à l’origine de la plainte contre M. Dussopt, ce dernier aurait, à la suite d’une réunion avec Olivier Brousse, cherché à modifier les critères d’évaluation d’un appel d’offres dans l’attribution du marché public de l’eau à Annonay.La Saur avait remporté le marché en décembre 2009 bien que son offre (à 5,6 millions d’euros) soit plus chère que celle de ses concurrents.”Ce sont des faits qui remontent à plus de 15 ans, lors de la création à Annonay, ville dont j’étais maire, d’une régie municipale qui avait permis de baisser le prix de l’eau de 25%.  J’ai toujours agi dans l’intérêt des Annonéens et de la ville d’Annonay”, s’est défendu M. Dussopt dans son communiqué.Lors du procès en première instance, en novembre 2023, le PNF avait requis dix mois de prison avec sursis et 15.000 euros d’amende contre l’ancien ministre du Travail dans le gouvernement d’Élisabeth Borne.Lors d’une perquisition chez l’ex-ministre dans le cadre de l’enquête préliminaire, ouverte en mai 2020 après un article de Mediapart, les enquêteurs avaient saisi le compte-rendu de la réunion qui s’était tenue fin juillet 2009 entre Olivier Dussopt et Olivier Brousse.La perquisition avait également mis au jour un mail de l’élu aux services municipaux, sollicitant la modification de clauses du cahier des charges et la diminution de l’importance accordée au prix dans l’évaluation des offres des candidats.C’est sur la base de ces documents que le PNF avait conclu que le ministre avait “procuré ou tenté de procurer des informations privilégiées” à M. Brousse en lien avec les marchés de l’eau “à venir”, alors que la commune avait décidé de basculer d’une délégation de service public à une régie.Le Parquet national financier avait annoncé, le 24 janvier 2024, qu’il faisait appel de la relaxe après que le tribunal correctionnel de Paris avait rejeté toutes les charges visant l’ancien ministre du Travail.

Droit du sol, identité française: Bayrou prêt à entrer dans un large débat

Après Mayotte, la France entière ? Au lendemain d’un vote pour restreindre le droit du sol dans l’archipel, François Bayrou souhaite rouvrir ce dossier explosif dans le cadre d’un débat “plus large” sur l’identité française, réclamé par la droite mais déjà dénoncé dans son propre gouvernement.”On peut entrer dans un débat (…) on ne va pas tout repousser”: interrogé sur RMC, le Premier ministre a ouvert la porte à une discussion qui comprendrait la question très sensible du droit du sol, proposée notamment par son ministre de la Justice Gérald Darmanin.Mais pour M. Bayrou, “il faut un débat public approfondi et beaucoup plus large que ça”, incluant d’autres sujets “qui fermentent depuis des années” autour des notions d’identité et de citoyenneté.”Qu’est-ce que c’est qu’être français? Qu’est-ce que ça donne comme droits? Qu’est-ce que ça impose comme devoirs? Qu’est-ce que ça procure comme avantages? Et en quoi ça vous engage à être membre d’une communauté nationale? A quoi croit-on quand on est Français?”, a ainsi développé le chef du gouvernement.Dix jours après sa phrase polémique sur le “sentiment de submersion” migratoire, ces nouveaux propos font aussi écho au vote, la veille, d’une proposition de loi portée par Les Républicains (LR) et soutenue par le gouvernement pour restreindre drastiquement le droit du sol à Mayotte.Quand “il y a des milliers et des milliers de personnes qui arrivent avec l’idée que s’ils mettent au monde des enfants là, ils seront Français, tout ça évidemment mérite d’être reconsidéré”, a justifié M. Bayrou, mettant sur le même plan la situation en Guyane.- LR jubile, Borne se rebiffe -L’ouverture d’un tel débat ne peut que ravir la droite, qui entend pousser son avantage sur la thématique de l’immigration. Mayotte est “la première étape”, a déjà prévenu le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, dont l’objectif affiché est “d’étendre ces restrictions sur le reste du territoire français”.”Dans la situation migratoire que nous vivons, le droit du sol n’est pas tenable”, a insisté vendredi l’eurodéputé et vice-président des Républicains François-Xavier Bellamy, s’appuyant sur les chiffres officiels publiés cette semaine: plus de 336.700 titres de séjours délivrés en 2024, en hausse de 1,8% par rapport à 2023.Point de vue partagé par Bruno Retailleau, lui aussi membre de LR et “parfaitement d’accord” avec la réflexion du Premier ministre. En déplacement à Lognes (Seine-et-Marne), le ministre de l’Intérieur a insisté sur la nécessité – dans le cas d’une naturalisation – “d’assimiler des valeurs” comme la “liberté de conscience” ou “l’égalité entre les hommes et les femmes”.Actuellement, le droit du sol permet d’attribuer la nationalité française dès l’âge de 13 ans à un enfant né en France de parents étrangers, à condition d’avoir résidé dans le pays depuis au moins cinq ans.La remise en cause de ce principe divise au sein du gouvernement, dont la numéro deux Elisabeth Borne a clairement fait savoir vendredi sur RTL qu’elle n’était “pas favorable” au débat proposé par Gérald Darmanin.Le ministre de la Justice a enfoncé le clou dans le Parisien: “Etre français, ça ne peut pas être le hasard de la naissance”, a-t-il lancé.- LFI remet la pression -Le débat souhaité par le Premier ministre relance aussi la querelle à gauche, où les Insoumis reprochent d’autant plus aux socialistes leur choix de ne pas censurer le gouvernement Bayrou pour laisser passer le budget.”Tous nos partenaires de gauche savent maintenant ce qui va se passer si ce gouvernement ne tombe pas: la suite, c’est M. Retailleau, c’est la remise en question du droit du sol”, a mis en garde sur France 2 le député LFI Eric Coquerel.Une nouvelle occasion se présentera lundi, avec une motion de censure sur le budget de la Sécurité sociale – la troisième en moins d’une semaine. Ne pas la voter “serait une lourde faute morale contre l’exigence républicaine”, a prévenu La France insoumise dans un communiqué.Le Parti socialiste s’est pour l’heure contenté de réaffirmer son “attachement” au droit du sol, promettant sur X de “défendre ce principe fondateur de notre République”. Mais dans la foulée, son premier secrétaire Olivier Faure a estimé sur le même réseau social que “le débat sur l’identité nationale n’est pas tabou” car “tout dépend ensuite de que l’on en attend”.”Le PS a largué les amarres avec la non-censure. Ils sont prêts à tout accepter pour coller à Bayrou”, a déploré le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, mettant de nouveau en lumière les déchirements entre partenaires de gauche.

Immigration: des mesures pour mieux lutter contre les réseaux de passeurs

Partage de renseignements entre les ministères sur les trafics de migrants ou encore création d’une “task force financière”: le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau et son homologue des Comptes publics, Amélie de Montchalin, ont annoncé vendredi leurs mesures pour mieux lutter contre les réseaux de passeurs.Appelant à “sortir de la naïveté”, le ministre de l’Intérieur en déplacement à l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim), en Seine-et-Marne, a dit vouloir “désormais mener une lutte à 360 degrés” contre les réseaux criminels de passeurs.”On a des filières qui deviennent de plus en plus violentes et dangereuses et il faut que cette lutte change de dimension (…) pour qu’on ait plus de résultats encore et qu’on soit plus efficace”, a déclaré le ministre.Pour y parvenir les ministres ont annoncé la mise en place d’un plan de lutte, sans toutefois donner de détails sur les moyens financiers et humains qui y seraient alloués. “L’Etat français est un Etat solide, mais trop souvent organisé en silos, alors que ces filières-là ne connaissent pas les frontières”, y compris “administratives”, a pointé M. Retailleau. “Pour la première fois, une convention va être signée entre Tracfin (la cellule antiblanchiment du ministère de l’Economie, ndlr) , le renseignement financier et les services du ministère de l’Intérieur en charge de la lutte contre l’immigration clandestine”, a souligné Amélie de Montchalin.Une “cellule d’échanges de renseignements” est ainsi créée et associe “l’ensemble” des services des ministère des Armées, de l’Intérieur (comprenant gendarmerie, police, préfecture, police judiciaire, renseignement) mais ceux aussi du ministère de l’Economie (notamment les douanes et du service de lutte contre le blanchiment d’argent, Tracfin), selon M. RetailleauParmi les mesures annoncées, il est également prévu “un plus grand recours aux technologies”, comme “la lecture automatique des plaques d’immatriculation”, la pose de balises sur les voitures ou “les intercepteurs de données numériques”, a détaillé M. Retailleau.”Plus de 4.000 passeurs” ont été interpellés en France en 2024, a indiqué le patron de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim) selon Xavier Delrieu.”Plus de 600 traversées” en “small-boats” – nom donné à des canots pneumatiques de fortune – vers l’Angleterre ont par ailleurs été répertoriées l’an dernier, “permettant à plus de 36.000 migrants de rejoindre les côtes britanniques”, soit une hausse de 24% sur un an, a précisé le responsable dans une interview au Figaro.

Débat sur être français: “il faut respecter le mode de vie”, déclare Retailleau

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a déclaré vendredi que pour être français il “faut respecter le mode de vie” et “les principes républicains” du pays, lors d’un déplacement à Lognes (Seine-et-Marne).Le ministre a mis en avant l’importance de “l’assimilation” et s’est dit “parfaitement d’accord” avec l’idée formulée plus tôt dans la matinée par François Bayrou qui avait jugé “trop étroit” un débat sur le droit du sol et souhaité un débat “plus large” sur “qu’est-ce que c’est qu’être Français”.Au lendemain d’un vote pour restreindre le droit du sol dans l’archipel de Mayotte, François Bayrou a dit souhaité rouvrir ce dossier explosif dans le cadre d’un débat “plus large” sur l’identité française, réclamé par la droite mais déjà dénoncé dans son propre gouvernement.”Qu’est-ce que c’est qu’être Français? Qu’est-ce que ça donne comme droits? Qu’est-ce que ça impose comme devoirs? Qu’est-ce que ça procure comme avantages? Et en quoi ça vous engage à être membre d’une communauté nationale? A quoi croit-on quand on est Français?”, a développé le chef du gouvernement qui a fait récemment polémique en évoquant un “sentiment de submersion” migratoire.  Interrogé sur ces déclarations lors d’un déplacement en Seine-et-Marne pour évoquer la lutte contre le trafic illicite des migrants, Bruno Retailleau a rappelé que “l’accès à la naturalisation, c’est le code civil”. “Le code civil, dans les articles 21 notamment, parle d’assimilation”.”On voit bien qu’il y a des conditions administratives à respecter, mais (…) cela signifie qu’il faut assimiler des valeurs”, a-t-il développé, citant la liberté, l’égalité entre les hommes et les femmes, la fraternité, “une notion républicaine qui dépasse les croyances, qui dépasse la couleur de peau, les conditions sociales”. “La question du travail, c’est important, mais ce n’est pas tout”, a-t-il ajouté. “Il faut respecter le mode de vie”, “les principes républicains”, a-t-il estimé, évoquant le partage de “destins communs”, d’une “culture”, de “principes”. “De ce point de vue là, nous sommes d’accord” avec le Premier ministre, a ajouté le ministre de l’Intérieur.

Droit du sol: Bayrou prêt à “entrer dans un débat”

Après Mayotte, la France entière ? Au lendemain d’un vote pour restreindre le droit du sol dans l’archipel, François Bayrou souhaite rouvrir ce dossier explosif dans le cadre d’un débat “plus large” sur l’identité française, réclamé par la droite mais déjà dénoncé dans son propre gouvernement.”On peut entrer dans un débat (…) on ne va pas tout repousser”: interrogé sur RMC, le Premier ministre a ouvert la porte à une remise en question du droit du sol, proposée notamment par son ministre de la Justice Gérald Darmanin.Mais pour M. Bayrou, “il faut un débat public approfondi et beaucoup plus large que ça”, incluant d’autres sujets “qui fermentent depuis des années” autour des notions d’identité et de citoyenneté.”Qu’est-ce que c’est qu’être français? Qu’est-ce que ça donne comme droits? Qu’est-ce que ça impose comme devoirs? Qu’est-ce que ça procure comme avantages? Et en quoi ça vous engage à être membre d’une communauté nationale? A quoi croit-on quand on est Français?”, a ainsi développé le chef du gouvernement.Dix jours après sa phrase polémique sur le “sentiment de submersion” migratoire, ces nouveaux propos font aussi écho au vote, la veille, d’une proposition de loi portée par Les Républicains (LR) et soutenue par le gouvernement pour restreindre drastiquement le droit du sol à Mayotte.Quand “il y a des milliers et des milliers de personnes qui arrivent avec l’idée que s’ils mettent au monde des enfants là, ils seront Français, tout ça évidemment mérite d’être reconsidéré”, a justifié M. Bayrou, mettant sur le même plan la situation en Guyane.- LR jubile, Borne se rebiffe -L’ouverture d’un tel débat ne peut que ravir la droite, qui entend pousser son avantage sur la thématique de l’immigration. Mayotte est “la première étape”, a déjà prévenu le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, dont l’objectif affiché est “d’étendre ces restrictions sur le reste du territoire français”.”Dans la situation migratoire que nous vivons, le droit du sol n’est pas tenable”, a insisté vendredi l’eurodéputé et vice-président des Républicains François-Xavier Bellamy, s’appuyant sur les chiffres officiels publiés cette semaine: plus de 336.700 titres de séjours délivrés en 2024, en hausse de 1,8% par rapport à 2023.Point de vue partagé par Bruno Retailleau, lui aussi membre de LR et “parfaitement d’accord” avec la réflexion du Premier ministre. En déplacement à Lognes (Seine-et-Marne), le ministre de l’Intérieur a insisté sur la nécessité – dans le cas d’une naturalisation – “d’assimiler des valeurs” comme la “liberté de conscience” ou “l’égalité entre les hommes et les femmes”.Actuellement, le droit du sol permet d’attribuer la nationalité française dès l’âge de 13 ans à un enfant né en France de parents étrangers, à condition d’avoir résidé dans le pays depuis au moins cinq ans.La remise en cause de ce principe divise au sein du gouvernement, dont la numéro deux Elisabeth Borne a clairement fait savoir vendredi sur RTL qu’elle n’était “pas favorable” au débat proposé par M. Darmanin.”Ce que les Français attendent de nous, ce sont des actes et pas de renvoyer à une future modification constitutionnelle”, a souligné la ministre de l’Education nationale, qui avait déjà eu maille à partir avec son collègue lorsqu’elle officiait à Matignon et lui à Beauvau à l’époque de la loi immigration fin 2023.- LFI remet la pression -Le débat souhaité par le Premier ministre risque aussi d’alimenter la querelle à gauche, où les socialistes vont de nouveau devoir justifier leur choix de ne pas censurer le gouvernement Bayrou pour laisser passer le budget.”Tous nos partenaires de gauche savent maintenant ce qui va se passer si ce gouvernement ne tombe pas: la suite, c’est M. Retailleau, c’est la remise en question du droit du sol”, a mis en garde sur France 2 le député LFI Eric Coquerel.Une nouvelle occasion se présentera lundi, avec une motion de censure sur le budget de la Sécurité sociale – la troisième en moins d’une semaine. Et le PS, qui préfère attendre l’adoption définitive du texte pour déposer sa propre motion à la suite des propos de François Bayrou sur la “submersion” migratoire, est toujours sous la pression de ses alliés du Nouveau Front populaire.”Refuser à nouveau de voter la censure serait non seulement renier le programme du NFP, mais aussi une lourde faute morale contre l’exigence républicaine”, a prévenu La France insoumise dans un communiqué.Le Parti socialiste s’est pour l’heure contenté de réaffirmer son “attachement” au droit du sol, promettant sur X de “défendre ce principe fondateur de notre République”.