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La composition du gouvernement Bayrou “avance”

Des ministres LR et François Rebsamen pour la gauche: la composition du gouvernement de François Bayrou “avance” et son annonce est imminente, après une première semaine à Matignon chargée en polémiques.Nommé le 13 décembre à l’issue d’une journée rocambolesque, le patron du MoDem continue ce week-end à affiner son équipe, qu’il souhaite resserrée et la plus ouverte possible. “Cela avance. (…) La structuration des grands pôles ministériels est fixée”, a expliqué le président des députés Modem, Marc Fesneau, dans La Tribune dimanche, confirmant que la liste complète du gouvernement devrait être présentée “en une seule fois” et “avant Noël” De fait, le président Emmanuel Macron rentre en France dimanche matin, après trois jours complets hors de l’Hexagone, à Mayotte, puis Djibouti et l’Éthiopie, ouvrant une fenêtre pour une annonce. Lundi, il y a peu de chances qu’un gouvernement soit annoncé, en raison de la journée de deuil national décrétée par le chef de l’État pour les Mahorais dont l’île a été dévastée par le cyclone Chido.  Resterait encore mardi, le 24 décembre, juste avant que la France ne plonge dans les fêtes de fin d’année.Gouvernement ou pas, François Bayrou entame sa mission avec une cote historiquement basse, avec 66% de personnes insatisfaites selon le baromètre Ifop-Journal du Dimanche.- Wauquiez pas au gouvernement -Après avoir rencontré les partis et groupes parlementaires un par un, puis tous ensemble, le Premier ministre fait face à plusieurs obstacles pour se démarquer des choix opérés par son prédécesseur, Michel Barnier.  Les Républicains ont tardé à donner leur blanc seing pour accepter de participer au gouvernement, alors même que François Bayrou a annoncé son intention de maintenir le très droitier ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Mais samedi soir, après avoir échangé avec François Bayrou, le chef des députés LR Laurent Wauquiez a confirmé à ses troupes qu’il s’orientait vers une participation du parti au gouvernement, moyennant des engagements écrits du Premier ministre “avec des précisions sur la feuille de route”. Évoquant son “cas personnel”, selon des participants à cette réunion, Laurent Wauquiez a déclaré: “La seule configuration possible pour moi, c’était Bercy (le ministère des Finances) avec une feuille de route claire, notamment pas d’augmentation d’impôts. Il n’y a pas cette feuille de route. Il (François Bayrou) m’a proposé autre chose, j’ai décliné”.”Rejoindre le gouvernement aujourd’hui est tout sauf confortable”, a estimé l’autre homme fort de LR, Bruno Retailleau, dans le JDD. Mais “si la droite ne prend pas ses responsabilités, malgré les assurances reçues sur ses lignes rouges, alors François Bayrou n’aura d’autre choix que de se tourner vers la gauche”, a-t-il estimé. C’est justement le flanc gauche qui reste le plus ardu à convaincre pour le chantre de la “co-responsabilité”.- “Importantes concessions” -Jeudi, le chef du parti socialiste Olivier Faure est sorti déçu de Matignon, se disant “consterné de la pauvreté de ce qui (a été) proposé” et n’excluant pas de censurer le tout nouveau Premier ministre, allié de la première heure d’Emmanuel Macron. Jean-Luc Mélenchon dont le mouvement refuse tout accord avec François Bayrou leur a emboîté le pas, jugeant que le quatrième Premier ministre de l’année “ne passera pas l’hiver” sans avoir été censuré par l’Assemblée nationale. Comme Michel Barnier le 4 décembre sur le projet de budget de la sécurité sociale. Pour autant, l’ancien ministre socialiste François Rebsamen, 73 ans, a annoncé dans La Tribune dimanche être “prêt” à rejoindre le gouvernement, vantant sa “relation de confiance” de longue date avec François Bayrou.  Mais ce dernier doit faire des “concessions importantes” à la gauche, a prévenu samedi l’eurodéputé Place publique Raphaël Glucksmann, évoquant notamment les retraites. Le maire de Pau a accepté le principe d’ouvrir une réflexion pour revoir la réforme portant l’âge de la retraite à 64 ans, mais sans suspendre la réforme actuelle.Sans “négocier vraiment” avec la gauche, le Premier ministre exigerait de cette dernière une “reddition” plutôt que de créer les conditions d’un “compromis”, a prévenu M. Glucksmann.

La “loi spéciale” pour pallier l’absence de budget pour 2025 promulguée

La “loi spéciale”, palliatif budgétaire soumis en urgence après la censure du précédent gouvernement, a été promulguée vendredi par le président Emmanuel Macron dans l’attente d’un budget en bonne et due forme, selon le Journal officiel paru samedi.Cette loi spéciale a été adoptée en urgence en décembre par le Parlement afin d’autoriser l’exécutif à prélever l’impôt et à emprunter pour financer l’Etat et la Sécurité sociale, malgré l’absence de budget pour 2025.La loi a été promulguée depuis Mamoudzou, à Mayotte, où le chef de l’Etat s’est rendu ces derniers jours pour constater l’immensité des besoins du département français, dévasté par le cyclone Chido.Avec cette loi, “la continuité de l’État est maintenue et garantie, mais de façon temporaire”, a réagi le ministre du Budget démissionnaire Laurent Saint-Martin samedi matin sur X. “La nécessité de doter le pays d’un budget pour 2025 demeure, tout comme l’urgence de redresser nos comptes publics”, a-t-il ajouté.”Cette loi spéciale donne tout ce qu’il faut à l’État pour assurer ses fonctions essentielles au début de 2025, mais rien de plus. Elle devra être complétée le plus rapidement possible” par un budget, avait aussi souligné le 18 décembre le rapporteur général de la commission des Finances au Sénat, Jean-François Husson (Les Républicains).Le nouveau Premier ministre François Bayrou a dit jeudi soir sur France 2 espérer l’adoption d’un budget “à la mi-février”, en reconnaissant n’être “pas sûr d’y arriver”. Il a précisé qu’il repartirait de “la copie qui a été votée” au Parlement avant la censure du gouvernement de Michel Barnier.M. Bayrou, nommé le 13 décembre en remplacement de M. Barnier, a en outre dit souhaiter que son gouvernement soit présenté “dans le weekend”, ou “en tout cas, avant Noël”, avant “mardi soir”.

Mayotte : Macron annonce des mesures d’urgence, pas de retour à la “normale” avant des mois

“De l’eau, de l’eau !” : Emmanuel Macron a quitté Mayotte vendredi après avoir constaté l’immensité des besoins sur l’archipel suite au passage du cyclone Chido, promettant le raccordement des foyers à l’eau dès samedi mais écartant tout retour à la normale avant des “mois”.  “Il y a l’urgence qu’on est en train de faire. Il va y avoir la stabilisation parce que pendant des mois, Mayotte ne vivra pas en situation normale”, a-t-il déclaré à Mayotte la 1ère, au journal de Mayotte et Kwezi TV avant de s’envoler pour Djibouti et le traditionnel Noël avec les troupes déployées à l’étranger.Les écoles ne pourront pas toutes rouvrir à la rentrée du 13 janvier, a-t-il notamment averti. “Mais on veut pouvoir apporter une solution à toutes les familles” à cette date, a-t-il assuré, évoquant entre autres la scolarisation d’élèves à La Réunion, territoire français distant de 1.400 km.L’approvisionnement en eau, problème le plus critique six jours après le passage du cyclone, sera en revanche rétabli dans les foyers, au moins de façon partielle, dès samedi, a-t-il ajouté. Durant ses deux jours à Mayotte, le chef de l’Etat, confronté à la détresse d’habitants à la fois exaspérés et accablés par les dégâts du cyclone, a promis la mobilisation générale de la métropole et mis en garde contre la “division”.-  35 morts -Sur place, le bilan provisoire s’élève désormais à 35 morts et quelque 2.500 blessés, a annoncé vendredi le ministère de l’Intérieur. Mais “il est vraisemblable qu’il y ait beaucoup plus de victimes”, a reconnu Emmanuel Macron. Le cyclone a également fait 75 morts au Mozambique et 13 autres au Malawi, au moins.Un gendarme de 50 ans envoyé en renfort à Mayotte est décédé vendredi des suites d’un malaise, a par ailleurs annoncé dans un communiqué le ministre démissionnaire de l’Intérieur Bruno Retailleau, expliquant qu’il a perdu connaissance alors qu’il menait une opération “de rétablissement des réseaux de communication”.Avant de décoller, Emmanuel Macron a tenu en visioconférence une réunion de la cellule interministérielle de crise pour “transmettre au gouvernement et aux administrations les actions utiles à prendre”, selon l’Elysée. Matignon a ainsi annoncé dans l’après-midi une batterie de mesures, dont des facilités ou report du paiement des impôts des entreprises et particuliers.  Déterminé à “rebâtir” l’archipel, notamment par une “loi spéciale”, M. Macron a dit faire de la maîtrise de l’immigration une priorité et un préalable.”On ne pourra pas régler les problèmes de fond de Mayotte si on ne règle pas le problème de l’immigration clandestine”, a-t-il affirmé. A moyen terme, il entend augmenter le nombre de reconduites à la frontière depuis ce territoire de l’océan Indien, qui était de 22.000 en 2023.Sachant qu’environ un tiers de la population de Mayotte, soit plus de 100.000 habitants, notamment les personnes en situation irrégulière venant des Comores voisines, vivent dans des bidonvilles que l’Etat veut démanteler depuis des années.- “Coupés du monde” -Dans une station-service au pied d’un de ces bidonvilles, celui de Kawéni à Mamoudzou, les habitants qui font la queue dans l’espoir de s’approvisionner notamment pour alimenter des groupes électrogènes laissent éclater leur frustration.”On est fatigué. On en a marre. On a soif. On a faim”, énumère Yazéa Abdou, une Mahoraise de 26 ans, qui assure à l’AFPTV que les “gens dorment à la station”, faute de mieux.Dans la matinée, le chef de l’Etat s’est rendu à Tsingoni, commune enclavée de l’ouest de Grande-Terre, l’île principale de l’archipel. Loin de Mamoudzou, le chef-lieu, les secours, l’eau, l’électricité et la nourriture tardent à arriver.”On veut de l’eau”, l’ont imploré plusieurs habitants. L’un d’eux, Badirou Abdou, prévient: “Ici on est coupés du monde”, il “y a des gens qui dorment dehors, par terre… Les maladies, ça va arriver”.”Déjà 80 tonnes d’alimentation et 50 tonnes d’eau ont été distribuées dans neuf communes hier”, a assuré Bruno Retailleau sur X, ajoutant que “tout est mis en place pour permettre de distribuer 600.000 litres d’eau par jour”, soit un peu moins de deux litres par personne, dans un territoire où il fait actuellement plus de 30 degrés.- Polémique -Jeudi, lors d’une première journée parfois tendue sur ces îles ravagées le 14 décembre par le cyclone le plus violent depuis 90 ans, Emmanuel Macron avait pu constater l’étendue des dégâts et l’ampleur de la détresse, faisant face pendant de longues heures à l’impatience et la colère de Mahorais qui ont parfois tout perdu.”Si c’était pas la France, vous seriez 10.000 fois plus dans la merde !”, a rétorqué jeudi le président au milieu de la foule en colère.Face aux polémiques suscitées par ces propos à Paris, le chef de l’Etat a affirmé avoir répondu à des “gens” du Rassemblement national qui “insultaient la France (…) en disant +on ne fait rien+”.bur-cl-acc-fff-sha-mca-vl/cal

Macron quitte Mayotte après une réunion de crise sur l’archipel dévasté

“De l’eau, de l’eau !” Emmanuel Macron a quitté Mayotte vendredi après avoir constaté l’immensité des besoins sur l’archipel, où il a été confronté à la détresse d’habitants à la fois exaspérés et accablés par les dégâts du cyclone Chido.”Nous sommes une Nation” et “Mayotte et la France, jusqu’au bout”, a écrit sur le réseau social X le chef de l’Etat en français et mahorais au moment de s’envoler vendredi midi en direction de Djibouti où il doit partager un repas de Noël avec les troupes militaires, après deux jours de visite dans le département le plus pauvre de France. Sur place, le bilan provisoire s’élève désormais à 35 morts et quelque 2.500 blessés, a annoncé vendredi le ministère de l’Intérieur.Avant de décoller, Emmanuel Macron a tenu en visioconférence une réunion de la cellule interministérielle de crise pour “transmettre au gouvernement et aux administrations les actions utiles à prendre”, a indiqué l’Elysée.”On ne pourra pas régler les problèmes de fond de Mayotte si on ne règle pas le problème de l’immigration clandestine”, a affirmé dans la matinée le président à des journalistes. A moyen terme, il entend augmenter, jusqu’à presque doubler, le nombre de reconduites à la frontière depuis ce territoire de l’océan Indien, qui était de 22.000 en 2023.- “Coupés du monde” -Le chef de l’Etat s’est rendu à Tsingoni, commune enclavée de l’ouest de Grande-Terre, l’île principale de l’archipel. Loin de Mamoudzou, le chef-lieu, les secours, l’eau, l’électricité et la nourriture tardent à arriver.”On veut de l’eau, de l’eau”, l’ont imploré plusieurs habitants.L’un d’eux, Badirou Abdou, raconte que des hélicoptères ont “largué (…) des bouteilles sur le terrain de foot”. “Heureusement on est une population sage qui se bouscule pas, mais c’est pas la meilleure manière de le faire”, glisse-t-il.Il prévient: “Ici on est coupés du monde”, il “y a des gens qui dorment dehors, par terre… Les maladies, ça va arriver”.C’était “la manière la plus rapide” pour que l’eau arrive, “mais on va faire mieux ces prochains jours”, assure le président, précisant que la sécurité civile avait été déployée pour “déblayer” les routes.”Déjà 80 tonnes d’alimentation et 50 tonnes d’eau ont été distribuées dans neuf communes hier”, a abondé le ministre démissionnaire de l’Intérieur Bruno Retailleau sur X, assurant que “tout est mis en place pour permettre de distribuer 600.000 litres d’eau par jour”, soit un peu moins de deux litres par personne, dans un territoire où il fait actuellement plus de 30 degrés.Durant sa déambulation, Emmanuel Macron s’est accroupi devant Moinecha Djindani, 70 ans, qui l’a béni en mahorais. “Il faut bien me regarder droit dans les yeux: je suis votre maman, j’ai un enfant plus âgé que vous”, lui dit-elle en lui tapotant le crâne. “On se bat pour rétablir l’eau et on va rien lâcher”, a promis le chef de l’Etat. “Je suis très contente”, a acquiescé la septuagénaire dans un rire.- “10.000 fois plus dans la merde” -Jeudi, lors d’une première journée parfois tendue sur ces îles ravagées le 14 décembre par le cyclone le plus violent depuis 90 ans, Emmanuel Macron avait pu constater l’étendue des dégâts et l’ampleur de la détresse, faisant face pendant de longues heures à l’impatience, la colère et le désespoir de Mahorais qui ont parfois tout perdu.”Si c’était pas la France, vous seriez 10.000 fois plus dans la merde !”, a rétorqué jeudi le président au milieu de la foule qui criait, des propos qui lui ont valu de vives critiques de l’opposition à Paris.Concernant le bilan, qui s’alourdit au compte-goutte, “il est vraisemblable qu’il y ait beaucoup plus de victimes”, a reconnu Emmanuel Macron, rappelant qu’une mission avait été diligentée pour établir un bilan exact.Environ un tiers de la population de Mayotte, soit plus de 100.000 habitants, notamment les personnes en situation irrégulière venant des Comores voisines, vivent dans des logements précaires.”Mettre fin” aux bidonvilles et “supprimer” ces habitats “indignes” et “dangereux”, c’est l’un des objectifs de la loi spéciale promise par le président pour “rebâtir” Mayotte. Le Premier ministre François Bayrou a fixé un délai potentiel de deux ans pour cette reconstruction.Dans une station-service au pied d’un de ces bidonvilles, celui de Kaweni à Mamoudzou, les habitants qui font la queue dans l’espoir de s’approvisionner notamment pour alimenter des groupes électrogènes laissent éclater leur frustration.”On est fatigué. On en a marre. On a soif. On a faim”, énumère Yazéa Abdou, une Mahoraise de 26 ans, qui assure à l’AFPTV que les “gens dorment à la station”, faute de mieux.bur-cl-acc-fff-sha-mca/cal/gvy

Macron quitte Mayotte après une réunion de crise et une visite dans une zone enclavée

“De l’eau, de l’eau, de l’eau!” Emmanuel Macron a quitté Mayotte vendredi midi après avoir constaté les besoins urgents dans des zones enclavées de Mayotte, où il a été confronté, comme la veille, à la détresse d’habitants à la fois exaspérés et accablés par les dégâts générés par le cyclone Chido.”Nous sommes une Nation” et “Mayotte et la France, jusqu’au bout”, a écrit sur X le chef de l’Etat en français et mahorais au moment de s’envoler en direction de Djibouti où il doit partager un repas de Noël avec les troupes, après deux jours de visite dans le département le plus pauvre de France. Avant de décoller, il a tenu en visioconférence une réunion de la cellule interministérielle de crise, pour “transmettre au gouvernement et aux administrations les actions utiles à prendre”, a indiqué l’Elysée.”On ne pourra pas régler les problèmes de fond de Mayotte si on ne règle pas le problème de l’immigration clandestine”, a d’ores et déjà dit vendredi matin le président à des journalistes. “C’est une certitude.”A moyen terme, il entend augmenter, jusqu’à presque doubler, le nombre de reconduites à la frontière, qui était de 22.000 en 2023.Le chef de l’Etat s’est rendu à Tsingoni, commune enclavée de l’ouest de Grande-Terre, l’île principale de l’archipel de l’océan Indien. Loin de Mamoudzou, le chef-lieu, les secours, l’eau, l’électricité et la nourriture tardent à arriver.”On veut de l’eau, de l’eau”, l’implorent plusieurs habitants.L’un d’eux, Badirou Abdou, raconte que des hélicoptères ont “largué (…) des bouteilles sur le terrain de foot”. “Heureusement on est une population sage qui se bouscule pas mais c’est pas la meilleure manière de le faire”, glisse-t-il.Il prévient: “ici on est coupés du monde”, “y a des gens qui dorment dehors par terre… les maladies, ça va arriver”.C’était “la manière la plus rapide” pour que l’eau arrive, “mais on va faire mieux ces prochains jours”, répond le président, précisant que la sécurité civile avait été déployée pour “déblayer” les routes.Dans sa déambulation, Emmanuel Macron s’accroupit devant Moinecha Djindani, 70 ans, qui le bénit en mahorais. “Il faut bien me regarder droit dans les yeux: je suis votre maman, j’ai un enfant plus âgé que vous”, lui dit-elle en lui tapotant le crâne.”Je te promets on se bat pour rétablir l’eau et on va rien lâcher”, lui assure le chef de l’Etat. “Je suis très contente”, acquiesce-t-elle dans un rire.Ici, l’accueil est chaleureux.Jeudi, lors d’une première journée intense et parfois tendue sur ces îles ravagées le 14 décembre par le cyclone le plus violent depuis 90 ans, Emmanuel Macron avait déjà pu constater l’étendue des dégâts et l’ampleur de la détresse.- “Dans la merde” -Le président de la République a été confronté pendant de longues heures à l’impatience, la colère et le désespoir de Mahorais qui ont souvent tout perdu.”Macron démission !”, “tu racontes des salades”, “de l’eau, de l’eau, de l’eau”, lui ont lancé jeudi soir des jeunes et des mères de famille.”N’opposez pas les gens! Si vous opposez les gens on est foutu, parce que vous êtes contents d’être en France. Parce que si c’était pas la France vous seriez 10.000 fois plus dans la merde!”, s’est époumoné le président au milieu de la foule qui criait. “Il n’y a pas un endroit de l’océan Indien où on aide autant les gens.”Ces propos ont fait vivement réagir ses opposants à Paris. “Attitude arrogante et donneuse de leçons”, a estimé la député écologiste Sandrine Rousseau. “A travers ce genre d’expression”, les Mahorais “ont toujours le sentiment d’être traités à part”, a ajouté le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu.Vendredi matin, Emmanuel Macron a affirmé que la foule qui l’a interpellé la veille au soir était notamment composée de “militant politiques du RN”. “Il faut faire attention”, a-t-il dit.Selon des chiffres provisoires, 31 morts et quelque 2.500 blessés ont été officiellement recensés. “Il est vraisemblable qu’il y ait beaucoup plus de victimes”, a reconnu Emmanuel Macron, rappelant qu’une mission avait été diligentée pour vérifier le nombre de morts.- “Énormément investi” -Environ un tiers de la population de Mayotte, soit plus de 100.000 habitants, notamment les personnes en situation irrégulière venant des Comores voisines, vivent dans des logements précaires.”Mettre fin” aux bidonvilles et “supprimer” ces habitats “indignes” et “dangereux”, c’est l’un des objectifs de la “loi spéciale” promise par le président pour “rebâtir” Mayotte. Le Premier ministre François Bayrou a fixé un délai potentiel de deux ans pour cette reconstruction.”Mayotte est une île où on a énormément investi”, “simplement elle est soumise à une pression migratoire qui fait qu’elle s’effondre sous celle-ci”, a plaidé vendredi Emmanuel Macron face aux accusations de désengagement de l’Etat.

Macron dit “merci” à Gisèle Pelicot “éclaireuse” pour les femmes

Emmanuel Macron a dit vendredi “merci” sur X à Gisèle Pelicot, “pour les femmes, qui ont pour toujours une éclaireuse pour parler et lutter”, au lendemain de la fin du procès des viols de Mazan.”Merci Gisèle Pelicot. Pour ce mot de justice au nom duquel vous avez affronté l’épreuve tête haute”, a dit le président sur le réseau social. “Pour nous tous, car votre dignité et votre courage ont ému et inspiré la France et le monde.”La classe politique unanime avait déjà salué jeudi le “courage” de Gisèle Pelicot après la condamnation de son ex-mari à la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle dans le procès de Mazan. Elle est devenue une véritable icône féministe depuis sa décision de refuser le huis clos à l’ouverture de ce procès hors norme.Outre Dominique Pelicot, la cour criminelle de Vaucluse a déclaré coupables l’ensemble de ses 50 coaccusés, clôturant quatre mois d’un procès devenu symbole des violences faites aux femmes.Le principal condamné était jugé pour avoir assommé d’anxiolytiques son épouse, pendant une décennie, pour en faire son objet sexuel et la livrer à des dizaines d’hommes recrutés sur internet.

Avant une réunion de crise, Macron dans une zone enclavée de Mayotte où l’eau manque

“De l’eau, de l’eau, de l’eau!” Emmanuel Macron a pu constater vendredi les besoins urgents dans des zones enclavées de Mayotte, où il est confronté depuis la veille à la détresse d’habitants partagés entre exaspération et accablement après le passage du cyclone Chido.Le chef de l’Etat devait conclure en fin de matinée sa visite de deux jours dans le département le plus pauvre de France par une réunion, en visioconférence, de la cellule interministérielle de crise, pour “transmettre au gouvernement et aux administrations les actions utiles à prendre”, a annoncé l’Elysée.”On ne pourra pas régler les problèmes de fond de Mayotte si on ne règle pas le problème de l’immigration clandestine”, a d’ores et déjà dit vendredi matin le président à des journalistes. “C’est une certitude.”Auparavant, il s’est rendu à Tsingoni, commune enclavée de l’ouest de Grande-Terre, l’île principale de l’archipel de l’océan Indien. Loin de Mamoudzou, le chef-lieu, les secours, l’eau, l’électricité et la nourriture tardent à arriver.”On veut de l’eau, de l’eau”, l’implorent plusieurs habitants.L’un d’eux, Badirou Abdou, raconte que des hélicoptères ont “largué (…) des bouteilles sur le terrain de foot”. “Heureusement on est une population sage qui se bouscule pas mais c’est pas la meilleure manière de le faire”, glisse-t-il.Il prévient: “ici on est coupés du monde”, “y a des gens qui dorment dehors par terre… les maladies, ça va arriver”.C’était “la manière la plus rapide” pour que l’eau arrive, “mais on va faire mieux ces prochains jours”, répond le président, précisant que la sécurité civile avait été déployée pour “déblayer” les routes.Dans sa déambulation, Emmanuel Macron s’accroupit devant Moinecha Djindani, 70 ans, qui le bénit en mahorais. “Il faut bien me regarder droit dans les yeux: je suis votre maman, j’ai un enfant plus âgé que vous”, lui dit-elle en lui tapotant le crâne.”Je te promets on se bat pour rétablir l’eau et on va rien lâcher”, lui assure le chef de l’Etat. “Je suis très contente”, acquiesce-t-elle dans un rire.Ici, l’accueil est chaleureux.Jeudi, lors d’une première journée intense et parfois tendue sur ces îles ravagées le 14 décembre par le cyclone le plus violent depuis 90 ans, Emmanuel Macron avait déjà pu constater l’étendue des dégâts et l’ampleur de la détresse.- “Dans la merde” -Le président de la République a été confronté pendant de longues heures à l’impatience, la colère et le désespoir de Mahorais qui ont souvent tout perdu.”Macron démission !”, “tu racontes des salades”, “de l’eau, de l’eau, de l’eau”, lui ont lancé jeudi soir des jeunes et des mères de famille.”N’opposez pas les gens! Si vous opposez les gens on est foutu, parce que vous êtes contents d’être en France. Parce que si c’était pas la France vous seriez 10.000 fois plus dans la merde!”, s’est époumoné le président au milieu de la foule qui criait. “Il n’y a pas un endroit de l’océan Indien où on aide autant les gens.”Ces propos ont fait vivement réagir ses opposants à Paris. “Attitude arrogante et donneuse de leçons”, a estimé la député écologiste Sandrine Rousseau. “A travers ce genre d’expression”, les Mahorais “ont toujours le sentiment d’être traités à part”, a ajouté le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu.Vendredi matin, Emmanuel Macron a affirmé que la foule qui l’a interpellé la veille au soir était notamment composée de “militant politiques du RN”. “Il faut faire attention”, a-t-il dit.Selon des chiffres provisoires, 31 morts et quelque 2.500 blessés ont été officiellement recensés. “Il est vraisemblable qu’il y ait beaucoup plus de victimes”, a reconnu Emmanuel Macron, rappelant qu’une mission avait été diligentée pour vérifier le nombre de morts.- Reconstruction en “deux ans”? -Environ un tiers de la population de Mayotte, soit plus de 100.000 habitants, notamment les personnes en situation irrégulière venant des Comores voisines, vivent dans des logements précaires.”Mettre fin” aux bidonvilles et “supprimer” ces habitats “indignes” et “dangereux”, c’est l’un des objectifs de la “loi spéciale” promise par le président pour “rebâtir” Mayotte. Le Premier ministre François Bayrou a fixé un délai potentiel de deux ans pour cette reconstruction.A moyen terme, le président a aussi dit vouloir “renforcer la lutte contre l’immigration clandestine” en augmentant, jusqu’à presque doubler, le nombre de reconduites à la frontière, qui était de 22.000 en 2023.”Mayotte est une île où on a énormément investi”, “simplement elle est soumise à une pression migratoire qui fait qu’elle s’effondre sous celle-ci”, a plaidé vendredi Emmanuel Macron face aux accusations de désengagement de l’Etat.Vendredi soir, après cette visite de deux jours, le président de la République est attendu à Djibouti pour partager le traditionnel repas de Noël avec les troupes françaises déployés à l’étranger.

Cyclone: Macron conclut sa visite dans l’archipel dévasté de Mayotte avec une réunion de crise

Le président français Emmanuel Macron doit conclure vendredi sa visite dans l’archipel de Mayotte, dévasté par le cyclone Chido, par une réunion de crise, après avoir été confronté depuis la veille à la profonde détresse d’habitants partagés entre exaspération et accablement.Vendredi matin, M. Macron s’est d’abord rendu dans des localités éloignées de Mamoudzou, le chef-lieu du département le plus pauvre de France, où les secours, l’eau, l’électricité et la nourriture tardent à arriver.A Tsingoni, commune enclavée de l’ouest de Grande-Terre, l’île principale de l’archipel de l’océan Indien, il a été interpellé sur les pénuries. “On veut de l’eau, de l’eau”, l’ont imploré des habitants.”On a envoyé la force militaire pour déblayer les routes”, “tout va être distribué”, a assuré le président français, reconnaissant qu’il fallait “mieux informer” car l’absence d’information “crée de l’angoisse”. Pour le rétablissement des lignes téléphoniques, “ça va prendre du temps”, mais “on va mettre des systèmes satellitaires”, a-t-il promis.Selon des chiffres provisoires, 31 morts et quelque 2.500 blessés ont été officiellement recensés après le passage de ce cyclone dévastateur. “Il est vraisemblable qu’il y ait beaucoup plus de victimes”, a reconnu M. Macron, rappelant qu’une mission avait été diligentée pour vérifier le nombre de morts.Une centaine d’évacuations sanitaires ont également été effectuées depuis le 16 décembre, selon le ministère de l’Intérieur.Au Mozambique, le cyclone Chido – qui a frappé ce pays d’Afrique australe dimanche – a fait au moins 73 morts.A 12H30 locales (10H30 à Paris), le président français devait présider en visioconférence depuis Mayotte la cellule interministérielle de crise, pour “conclure son déplacement et transmettre au gouvernement et aux administrations les actions utiles à prendre”, a annoncé l’Elysée.Jeudi, lors d’une première journée intense et parfois tendue sur ces îles ravagées le 14 décembre par le cyclone le plus violent depuis 90 ans, Emmanuel Macron a pu constater l’étendue des dégâts et l’ampleur de la détresse.”J’ai décidé de dormir ici parce que je considérais que compte tenu de ce que vit la population”, repartir le jour-même aurait pu “installer l’idée qu’on vient, on regarde, on s’en va”, avait-il expliqué dans la soirée à la presse. “C’est une marque de respect, de considération”, avait-il estimé.- “Macron, démission !” -Le président français a été confronté depuis son arrivée dans l’archipel à l’impatience, la colère et le désespoir de Mahorais qui ont souvent tout perdu.”Macron démission !”, “tu racontes des salades”, “de l’eau, de l’eau, de l’eau !”, lui ont lancé jeudi soir des jeunes et des mères de famille. N’arrivant pas à détailler les mesures égrenées au fil de la journée, Emmanuel Macron a fini par lâcher: “C’est pas moi le cyclone ! Je ne suis pas responsable !”.”N’opposez pas les gens! Si vous opposez les gens, on est foutus, parce que vous êtes contents d’être en France. Parce que si c’était pas la France, vous seriez 10.000 fois plus dans la merde!”, s’est époumoné le président au milieu de la foule qui criait. “Il n’y a pas un endroit de l’océan Indien où on aide autant les gens.”, a-t-il encore lancé. Ces propos ont fait vivement réagir à gauche et à l’extrême droite dans le pays. “Attitude arrogante et donneuse de leçons”, a estimé la député écologiste Sandrine Rousseau.”Quel mépris et quelle morgue à l’égard de ces Français qui souffrent d’une catastrophe naturelle qui ravage l’ÃŽle de Mayotte!”, a estimé de son côté le député Rassemblement national (RN – extrême droite) Christophe Bentz.- Reconstruction en “deux ans”? -Environ un tiers de la population de Mayotte, soit plus de 100.000 habitants, notamment des personnes en situation irrégulière venant des Comores voisines, vivent dans des logements précaires.Mayotte est séparée de seulement 70 kilomètres des côtes comoriennes. Au moment de la proclamation de l’indépendance des Comores, Mayotte avait choisi de rester en France par deux référendums en 1974 et 1976. La pauvreté pousse tous les jours des Comoriens à tenter de gagner Mayotte par la mer et au péril de leur vie à bord de pirogues très précaires.”Mettre fin” aux bidonvilles à Mayotte et “supprimer” ces habitats “indignes” et “dangereux”, c’est l’un des objectifs de la “loi spéciale” promise par le président français pour “rebâtir” Mayotte. Le Premier ministre François Bayrou a fixé un délai potentiel de deux ans pour cette reconstruction.A moyen terme, Emmanuel Macron a aussi dit vouloir “renforcer la lutte contre l’immigration clandestine” en augmentant, jusqu’à presque doubler, le nombre de reconduites à la frontière, qui était de 22.000 en 2023.Il a fixé à lundi 23 décembre la journée de “deuil national” en solidarité avec Mayotte, avec drapeaux en berne et minute de silence partout en France à la mi-journée.

Macron conclut sa visite à Mayotte avec une réunion de crise

Emmanuel Macron doit conclure vendredi sa visite à Mayotte, dévastée par le cyclone Chido, par une réunion de crise pour dicter au gouvernement les “actions utiles” après avoir été confronté depuis la veille à la détresse d’habitants partagés entre exaspération et accablement.Vendredi matin, le chef de l’Etat s’est d’abord rendu dans des localités éloignées de Mamoudzou, le chef-lieu du département le plus pauvre de France, où les secours, l’eau, l’électricité et la nourriture tardent à arriver.A Tsingoni, commune enclavée de l’ouest de Grande-Terre, l’île principale de l’archipel de l’océan Indien, il a été interpellé sur les pénuries. “On veut de l’eau, de l’eau”, l’ont imploré des habitants.”On a envoyé la force militaire pour déblayer les routes”, “tout va être distribué”, a assuré le président, reconnaissant qu’il fallait “mieux informer” car l’absence d’information “crée de l’angoisse”. Pour le rétablissement des lignes téléphoniques, “ça va prendre du temps”, mais “on va mettre des systèmes satellitaires”, a-t-il promis.A 12H30 locales (10H30 à Paris), il devait présider en visioconférence depuis Mayotte la cellule interministérielle de crise, pour “conclure son déplacement et transmettre au gouvernement et aux administrations les actions utiles à prendre”, a annoncé l’Elysée.Jeudi, lors d’une première journée intense et parfois tendue sur ces îles ravagées le 14 décembre par le cyclone le plus violent depuis 90 ans, Emmanuel Macron a pu constater l’étendue des dégâts et l’ampleur de la détresse.”J’ai décidé de dormir ici parce que je considérais que compte tenu de ce que vit la population”, repartir le jour-même aurait pu “installer l’idée qu’on vient, on regarde, on s’en va”, a-t-il expliqué dans la soirée à la presse. “C’est une marque de respect, de considération”, a-t-il assuré.- “Dans la merde” -Le président de la République a été confronté pendant de longues heures à l’impatience, la colère et le désespoir de Mahorais qui ont souvent tout perdu.”Macron démission !”, “tu racontes des salades”, “de l’eau, de l’eau, de l’eau”, lui ont lancé jeudi soir des jeunes et des mères de famille. N’arrivant pas à détailler les mesures égrenées au fil de la journée, Emmanuel Macron a fini par lâcher: “C’est pas moi le cyclone ! Je ne suis pas responsable !”.”N’opposez pas les gens! Si vous opposez les gens on est foutu, parce que vous êtes contents d’être en France. Parce que si c’était pas la France vous seriez 10.000 fois plus dans la merde!”, s’est époumoné le président au milieu de la foule qui criait. “Il n’y a pas un endroit de l’océan Indien où on aide autant les gens.”Ces propos ont fait vivement réagir à gauche et à l’extrême droite. “Attitude arrogante et donneuse de leçons”, a estimé la député écologiste Sandrine Rousseau. “A travers ce genre d’expression”, les Mahorais “ont toujours le sentiment d’être traités à part”, a ajouté le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu.Selon des chiffres provisoires, 31 morts et quelque 2.500 blessés ont été officiellement recensés. “Il est vraisemblable qu’il y ait beaucoup plus de victimes”, a reconnu Emmanuel Macron, rappelant qu’une mission avait été diligentée pour vérifier le nombre de morts.Une centaine d’évacuations sanitaires ont également été effectuées depuis le 16 décembre, selon le ministère de l’Intérieur.Au Mozambique le cyclone Chibo qui a frappé dimanche ce pays africain a fait au moins 73 morts.- Reconstruction en “deux ans”? -Environ un tiers de la population de Mayotte, soit plus de 100.000 habitants, notamment les personnes en situation irrégulière venant des Comores voisines, vivent dans des logements précaires.”Mettre fin” aux bidonvilles et “supprimer” ces habitats “indignes” et “dangereux”, c’est l’un des objectifs de la “loi spéciale” promise par le président pour “rebâtir” Mayotte. Le Premier ministre François Bayrou a fixé un délai potentiel de deux ans pour cette reconstruction.A moyen terme, le président a aussi dit vouloir “renforcer la lutte contre l’immigration clandestine” en augmentant, jusqu’à presque doubler, le nombre de reconduites à la frontière, qui était de 22.000 en 2023.Emmanuel Macron a fixé à lundi 23 décembre la journée de “deuil national” en solidarité avec Mayotte, avec drapeaux en berne et minute de silence partout en France à la mi-journée.Vendredi soir, après cette visite intense de deux jours, le président de la République est attendu à Djibouti pour partager le traditionnel repas de Noël avec les troupes françaises déployés à l’étranger.

Macron prolonge sa visite à Mayotte, en proie à la colère après le passage du cyclone

Emmanuel Macron prolonge vendredi sa visite à Mayotte, dévastée par le cyclone Chido, auprès d’habitants partagés entre exaspération et accablement face à l’énorme travail de reconstruction qui se profile, en se rendant dans un des nombreux bidonvilles de l’archipel.Jeudi, lors d’une première journée dans le département le plus pauvre de France qui a été ravagé le 14 décembre par le cyclone le plus violent depuis 90 ans, le chef de l’Etat a pu constater l’étendue des dégâts et l’ampleur de la détresse.”J’ai décidé de dormir ici parce que je considérais que compte tenu de ce que vit la population”, repartir le jour-même aurait pu “installer l’idée qu’on vient, on regarde, on s’en va”, a-t-il expliqué dans la soirée à la presse. “C’est une marque de respect, de considération”, a-t-il assuré.Le président de la République a été confronté pendant de longues heures à l’impatience, la colère et le désespoir de Mahorais qui ont souvent tout perdu.”Macron démission !”, “tu racontes des salades”, “de l’eau, de l’eau, de l’eau”, lui ont lancé jeudi soir des jeunes et des mères de famille. N’arrivant pas à détailler les mesures égrenées au fil de la journée, Emmanuel Macron a fini par lâcher: “C’est pas moi le cyclone ! Je ne suis pas responsable !”.”N’opposez pas les gens! Si vous opposez les gens on est foutu, parce que vous êtes contents d’être en France. Parce que si c’était pas la France vous seriez 10.000 fois plus dans la merde!”, s’est époumoné le président au milieu de la foule qui criait. “Il n’y a pas un endroit de l’océan Indien où on aide autant les gens.”Vendredi, il devrait s’éloigner de Mamoudzou, le chef-lieu de l’archipel français de l’océan Indien, pour se rendre dans les localités les plus isolées où les secours, l’eau potable, l’électricité et la distribution de vivres prennent plus de temps à arriver.L’éloignement et l’inaccessibilité sont évoqués parmi les raisons qui compliquent l’établissement d’un bilan précis.Selon des chiffres provisoires, 31 morts et quelque 2.500 blessés ont été officiellement recensés. “Il est vraisemblable qu’il y ait beaucoup plus de victimes”, a reconnu Emmanuel Macron, rappelant qu’une mission avait été diligentée pour vérifier le nombre de morts.Au Mozambique le cyclone Chibo qui a frappé dimanche ce pays africain a fait au moins 73 morts.- Reconstruction en “deux ans”? -Il a aussi dit qu’il se rendrait vendredi matin dans un bidonville, où les logements en tôle ont souvent été pulvérisés par le cyclone.Environ un tiers de la population, soit plus de 100.000 habitants, notamment les personnes en situation irrégulière venant des Comores voisines, vivent dans des logements précaires.”Mettre fin” aux bidonvilles et “supprimer” ces habitats “indignes” et “dangereux”, c’est l’un des objectifs de la “loi spéciale” promise par le président pour “rebâtir” Mayotte. Il s’agit de “déroger aux règles”, raccourcir les délais et faciliter la construction, à l’instar de ce qui a été fait pour organiser les Jeux olympiques et restaurer Notre-Dame de Paris en cinq ans après l’incendie de 2019.Alors que le chef de l’Etat n’a pas fixé de calendrier à ce stade pour la reconstruction, son Premier ministre François Bayrou, depuis Paris, s’est voulu ambitieux.”Il faut se fixer un délai beaucoup plus bref que les cinq années”, “peut-être deux ans”, a-t-il dit jeudi soir. “J’espère qu’on y arrivera. C’est une tâche surhumaine, immense.”A moyen terme, le président a aussi dit vouloir “renforcer la lutte contre l’immigration clandestine” en augmentant, jusqu’à presque doubler, le nombre de reconduites à la frontière, qui était de 22.000 en 2023.Dans l’immédiat, il a assuré que 50% de l’eau et de l’électricité serait “rétabli d’ici” vendredi, même si cela pourra prendre “plusieurs semaines” dans les communes les plus “isolées. La distribution d’eau en bouteilles et de vivres atteindra toutes les communes “d’ici dimanche.”Emmanuel Macron a fixé à lundi 23 décembre la journée de “deuil national” en solidarité avec Mayotte, avec drapeaux en berne et minute de silence partout en France à la mi-journée.Vendredi soir, après cette visite intense de deux jours, le président de la République est attendu à Djibouti pour partager le traditionnel repas de Noël avec les troupes françaises déployés à l’étranger.