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Menace de censure: Barnier recule sur l’électricité, mais des lignes rouges demeurent pour le RN

Michel Barnier a renoncé jeudi à augmenter les taxes sur l’électricité, dans l’espoir de convaincre le Rassemblement national de ne pas censurer le gouvernement, mais des “lignes rouges demeurent” pour le parti lepéniste.”J’ai décidé de ne pas augmenter les taxes sur l’électricité dans le projet de loi de finances 2025″, “cela permettra une baisse des prix de l’électricité de 14%, qui ira donc bien au-delà de la baisse de 9% prévue initialement”, affirme le Premier ministre dans un entretien au Figaro. Il a précisé qu’il s’agissait d’une demande quasi-unanime de la classe politique.Le président du RN, Jordan Bardella, s’est rapidement félicité sur X de cette “victoire”, mais a ajouté que “des lignes rouges demeurent” pour son parti. Le gouvernement doit aussi renoncer au “déremboursement supplémentaire de médicaments”, baisser drastiquement “la coûteuse” aide médicale d’Etat pour les étrangers sans papiers (AME), mettre en place “un moratoire sur toute nouvelle création ou hausse d’impôt et de taxe” et engager “un sérieux tour de vis migratoire et pénal”, a-t-il détaillé.En place depuis à peine plus de deux mois, le gouvernement joue sa survie face à la motion de censure que le RN menace de voter avec la gauche, peut-être dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale. Le parti lepéniste soutient également le Nouveau Front populaire dans sa tentative jeudi d’abroger la très décriée réforme des retraites. – “Responsabilités” -Sur le budget, l’exécutif s’est dit prêt d’emblée à “améliorer” les textes qui prévoyaient 60 milliards d’euros d’effort en 2025 afin d’assainir des finances publiques très dégradées. Il a multiplié les compromis, notamment sur l’indexation des retraites.Dans un autre geste, à l’endroit des macronistes cette fois qui veulent à tout prix préserver les allègements de charges des entreprises, Michel Barnier a confirmé jeudi qu’ils ne seraient pas réduits jusqu’à 2,25 Smic.Le gouvernement souhaitait initialement relever la fiscalité sur l’électricité à un niveau supérieur à celui qui prévalait avant le bouclier tarifaire contre l’inflation, pour engranger 3,4 milliards d’euros. Mais il avait ouvert la porte à des “concessions”.C’est finalement un revirement complet sur ce point qu’a acté le Premier ministre.”Chacun prendra ses responsabilités”, a-t-il dit devant un parterre de petites et moyennes entreprises après son annonce. “Je prends les miennes et ensuite, chacun devra prendre les siennes.”Le ministre de l’Economie et des Finances Antoine Armand a néanmoins réaffirmé sa détermination à redresser les comptes publics, alors que la deuxième économie de la zone euro est épinglée par Bruxelles pour son déficit excessif et attend la décision de l’agence de notation S&P sur sa dette vendredi soir. – “Décrocher comme un avion” -L’exécutif souhaite ramener le déficit public de 6,1% du PIB en 2024 à 5% en 2025, puis sous le plafond européen de 3% en 2029, tout en amorçant une lente réduction de la colossale dette (112% du PIB à fin juin soit presque 3.230 milliards d’euros).Or si le gouvernement tombe, le budget ne sera pas adopté, et la France foncera droit dans le mur, assurent ses membres.   “Ce que je dis aux partis politiques qui n’ont rien en commun, tout à droite ou tout à gauche de l’hémicycle”, c’est que “ce n’est pas parce qu’on n’est pas d’accord avec une politique qu’on met un pays dans le rouge”, a lancé Antoine Armand sur BFMTV/RMC.”On risque de décrocher comme un avion qui est en altitude et qui à un moment risque de perdre le contrôle. Or, il y a un chemin: ce chemin, c’est ce budget”, a-t-il ajouté, appelant notamment le Parti socialiste à la “responsabilité”.Un cri d’alarme partagé par le chef de file des députés de droite (DR) Laurent Wauquiez, en marge d’une réunion à Matignon sur les JO d’hiver 2030: “Ceux qui jouent en ce moment avec la motion de censure prennent le risque de plonger notre pays dans le chaos.”L’éventualité d’une France sans gouvernement fait déjà tressaillir les marchés. Le taux d’emprunt de la France a dépassé pour la première fois mercredi, brièvement, celui de la Grèce, pays qui avait frôlé la faillite. mpa-are-fff-sde/hr/swi

Gouvernement, Matignon: quels scénarios en cas de censure ?

Que va faire Emmanuel Macron en cas de censure du gouvernement ? L’incertitude règne sur l’attitude qu’adopterait le chef de l’État, qui a plusieurs solutions à sa disposition — gouvernement démissionnaire, renommer Michel Barnier, changer de Premier ministre — avant de retrouver son droit de dissolution.Deux seules assurances : la première, s’il venait à être renversé, Michel Barnier devrait remettre la démission de son gouvernement. La seconde : Emmanuel Macron ne pourra pas alors dissoudre l’Assemblée, comme l’avait fait Charles De Gaulle en 1962 en réaction à la chute du gouvernement de Georges Pompidou, l’unique précédent dans l’histoire de la Ve République. L’actuel président ne récupérera cette prérogative qu’à l’issue d’une période d’un an après le scrutin (30 juin – 7 juillet) déclenché par sa dissolution.- Renommer Michel Barnier ? – “Un scénario de l’après-censure serait de renommer Barnier avec un gouvernement resserré”, estime un député macroniste. Car si le Premier ministre et son gouvernement étaient renversés, rien n’empêcherait Emmanuel Macron de renommer l’actuel locataire de Matignon. Mais ce proche soutien d’Emmanuel Macron “n’y croi(t) pas. S’il y avait une évidente affection entre les deux… Or il n’y en a pas”. Surtout, le Premier ministre renversé s’exposerait à une réaction similaire de l’Assemblée.- Un nouveau Premier ministre du “socle commun” ? -En écartant le Nouveau front populaire de Matignon, Emmanuel Macron avait érigé en principe la notion de “non-censurabilité”, à savoir la capacité du Premier ministre d’éviter une censure immédiate au Palais-Bourbon. Mais l’échec de Michel Barnier serait-il celui du “socle commun”, qui était parvenu en juillet à réélire à la présidence de l’Assemblée la macroniste Yaël Braun-Pivet ?Pour l’instant, les mêmes noms circulent, notamment celui de Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, issu de LR comme Michel Barnier. “Mais en bonne logique parlementaire vous avez tout intérêt à changer la position politique”, considère la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina.- Un “gouvernement technique” ? -C’est la piste suggérée par Karim Bouamrane, le maire de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), membre du PS mais réfractaire au NFP : un gouvernement qui ne serait composé d'”aucun élu” et serait chargé, “au moins jusqu’à la possibilité d’une nouvelle dissolution à l’été 2025”, “d’assurer la paix des braves”. C’est-à-dire de faire adopter des textes d’urgence et de remiser les objets les plus politiques à son successeur.”Il peut y avoir la tentation d’un gouvernement technique”, confirme, réticent, un proche soutien d’Emmanuel Macron.- Un Premier ministre du NFP ? -Après de longues et âpres semaines de négociations, le NFP avait proposé cet été le nom de la haute fonctionnaire Lucie Castets. Mais rien ne dit qu’elle soit toujours la candidate de la gauche pour Matignon cet hiver.Les socialistes, désireux d’élargir leur majorité, ne mentionnent plus son nom. Jeudi, François Hollande a même écarté cette hypothèse. Seuls les Insoumis défendent encore mordicus cette option.La patronne des Écologistes Marine Tondelier a indiqué la semaine dernière que le NFP pourrait accepter un autre Premier ministre qu’elle, mais à condition qu’Emmanuel Macron “fasse des propositions un peu plus crédibles que Bernard Cazeneuve pour représenter la gauche”. Le nom de l’ancien Premier ministre socialiste, figure du centre gauche, revient régulièrement, même si les doutes sur sa capacité à rallier l’ensemble de la gauche derrière lui persistent –- les Insoumis voteraient ainsi sa censure sans hésitation.L’intéressé a dit la semaine dernière à l’AFP ne pas vouloir “spéculer” sur la chute de Michel Barnier et ne “pas être dans l’état d’esprit” d’une éventuelle nomination à Matignon.- Nouvelle donne à gauche ? -Dimanche, le chef des députés socialistes Boris Vallaud a dit vouloir proposer à tous les partis, à l’exception du RN, “de poser la question des conditions d’une non-censure” si le gouvernement Barnier venait à être renversé.Mercredi, c’est le député PS de l’Eure Philippe Brun qui a plaidé pour un gouvernement de “centre-gauche”, qui “passerait un accord de non-censure avec le bloc central” en faisant des “compromis”.Hors de question pour La France insoumise. Une manière d'”enterrer le NFP”, a dénoncé sur Jean-Luc Mélenchon. “Il n’y a pas de possibilité d’accord avec le socle commun (…) Nous ne sommes pas d’accord pour dire que nous gouvernerons avec les macronistes”, a insisté mercredi la présidente du groupe insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot.

Barnier renonce à augmenter les taxes sur l’électricité pour éviter le censure

Michel Barnier a renoncé jeudi à augmenter les taxes sur l’électricité, dans l’espoir de convaincre le Rassemblement national de ne pas renverser son gouvernement lors d’une censure à l’Assemblée nationale qui provoquerait, selon lui, une “tempête” économique et financière.”J’ai décidé de ne pas augmenter les taxes sur l’électricité dans le projet de loi de finances 2025″, “cela permettra une baisse des prix de l’électricité de 14%, qui ira donc bien au-delà de la baisse de 9% prévue initialement”, affirme le Premier ministre dans un entretien au Figaro. Il a précisé qu’il s’agissait d’une demande quasi-unanime de la classe politique.Les députés du parti d’extrême droite avaient répété cette exigence dans un communiqué juste avant son annonce, comme ils avait réitéré d’autres revendications, dont l’indexation des pensions au 1er janvier “pour tous les retraités”.En place depuis à peine plus de deux mois, le gouvernement joue sa survie face à la motion de censure que le RN menace de voter avec la gauche, peut-être dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale, faute d’obtenir des engagements en faveur du pouvoir d’achat des Français, dont le parti d’extrême droite s’est érigé en garant.Le Rassemblement national soutient également la gauche dans sa tentative jeudi d’abroger la très décriée réforme des retraites. – “Responsabilités” -Sur le budget, l’exécutif minoritaire s’est dit prêt d’emblée à “améliorer” les textes qui prévoyaient 60 milliards d’euros d’effort en 2025 afin d’assainir des finances publiques très dégradées. Il a multiplié les compromis, notamment sur l’indexation des retraites.Dans un autre geste, à l’endroit des macronistes cette fois qui veulent à tout prix préserver les allègements de charges des entreprises, Michel Barnier a confirmé jeudi qu’ils ne seraient pas réduits jusqu’à 2,25 Smic.Jusqu’ici, Marine Le Pen avait jugé insuffisantes les concessions gouvernementales. Sa réaction à la décision sur l’électricité sera donc scrutée de près.Sur X, l’élue lepéniste Laure Lavalette a constaté que le chef du gouvernement avait “reculé face aux députés RN”, avant de prévenir qu’il avait “trois jours pour revoir sa copie” et éviter les “hausses de charges pour les entreprises” et les “déremboursements des médicaments”.Le gouvernement souhaitait initialement relever la fiscalité sur l’électricité à un niveau supérieur à celui qui prévalait avant le bouclier tarifaire contre l’inflation, pour engranger 3,4 milliards d’euros. Mais il avait ouvert la porte à des “concessions”.C’est finalement un revirement complet sur ce point qu’a acté le Premier ministre.”Chacun prendra ses responsabilités”, a-t-il dit devant un parterre de petites et moyennes entreprises après son annonce. “Je prends les miennes et ensuite, chacun devra prendre les siennes.”Le ministre de l’Economie et des Finances Antoine Armand a néanmoins réaffirmé sa détermination à redresser les comptes publics, alors que la deuxième économie de la zone euro est épinglée par Bruxelles pour son déficit excessif et attend la décision de l’agence de notation S&P sur sa dette vendredi soir. – “Décrocher comme un avion” -L’exécutif souhaite ramener le déficit public de 6,1% du PIB en 2024 à 5% en 2025, puis sous le plafond européen de 3% en 2029, tout en amorçant une lente réduction de la colossale dette (112% du PIB à fin juin soit presque 3.230 milliards d’euros).Or si le gouvernement tombe, le budget ne sera pas adopté, et la France foncera droit dans le mur, assurent ses membres.   “Ce que je dis aux partis politiques qui n’ont rien en commun, tout à droite ou tout à gauche de l’hémicycle”, c’est que “ce n’est pas parce qu’on n’est pas d’accord avec une politique qu’on met un pays dans le rouge”, a lancé Antoine Armand sur BFMTV/RMC.”On risque de décrocher comme un avion qui est en altitude et qui à un moment risque de perdre le contrôle. Or, il y a un chemin: ce chemin, c’est ce budget”, a-t-il ajouté, appelant notamment le Parti socialiste à la “responsabilité”.Un cri d’alarme partagé par le chef de file des députés de droite (DR) Laurent Wauquiez, en marge d’une réunion à Matignon sur les JO d’hiver 2030: “Ceux qui jouent en ce moment avec la motion de censure prennent le risque de plonger notre pays dans le chaos.”L’éventualité d’une France sans gouvernement fait déjà tressaillir les marchés. Le taux d’emprunt de la France a dépassé pour la première fois mercredi, brièvement, celui de la Grèce, pays qui avait frôlé la faillite. 

Emmanuel Macron, spectateur de la crise politique

Pour la première fois depuis sept ans, Emmanuel Macron assiste en spectateur impuissant à la crise politique qui se noue sous ses yeux… mais reste à l’affût du premier rôle quand il s’agira de la dénouer.Signe que la situation est grave, le chef de l’Etat est brièvement sorti mercredi de la réserve qu’il s’imposait en Conseil des ministres sur la politique nationale depuis la nomination de Michel Barnier à Matignon. “Il a rappelé l’importance de rester +groupés+”, rapporte une participante.Déjà depuis sa tournée en Amérique latine, la semaine dernière, il avait prôné “la stabilité” face au risque grandissant de censure du gouvernement, qui pourrait tomber avant Noël si la gauche et le Rassemblement national additionnent leurs voix pour contester son budget.D’après plusieurs de ses interlocuteurs, le président en est d’ailleurs convaincu: le parti d’extrême droite peut mettre sa menace à exécution.”Il pense que Barnier va chuter”, assure un proche. “Il dit que s’il était à la place de Marine Le Pen, il ne validerait pas un budget impopulaire”, abonde un autre visiteur régulier du palais.Mais alors que les marchés financiers commencent à s’alarmer, le sujet est ultrasensible. Fait rarissime, l’Elysée a démenti sur son compte X, mardi, des informations du Parisien selon lesquelles Emmanuel Macron aurait prédit que le gouvernement allait “tomber  (…) plus tôt qu’on ne le pense” — un compte-rendu aussitôt maintenu par le quotidien.”Le président de la République n’est pas un commentateur de l’actualité”, ont martelé ses services.Le problème, c’est qu’il n’en est plus un acteur non plus, sur la scène intérieure, depuis qu’il a dissous l’Assemblée nationale et perdu les législatives.- Appels à la démission -Dans son camp, certains font état d’un “petit coup de déprime” présidentielle, d’autres d’un “spleen” post-électoral qui s’est dissipé avec les Jeux olympiques, quand la plupart décrivent un chef de l’Etat “combatif”, toujours prêt à “rebondir” dès qu’il aura “retrouvé un peu de jeu de jambes”.De là à penser qu’il peut trouver un intérêt personnel dans une crise politique? Une censure, et c’est Emmanuel Macron qui se retrouve au centre du jeu, lui qui conserve le pouvoir de nomination du Premier ministre.”Ce n’est pas ce qu’il cherche, mais c’est un président d’opportunités. S’il y a une opportunité, il la saisit”, glisse un proche. “Si Barnier tombe, ça peut être l’occasion qui fait le larron.”Le visiteur régulier de l’Elysée estime aussi qu’il “y a deux trucs dans son cerveau qui s’opposent: le cerveau rationnel qui veut que Barnier dure, mais aussi une autre partie qui voit le coup à jouer s’il tombe”.D’autant qu’entre le président et son chef du gouvernement, le courant passe mal, à en croire nombre de macronistes pour qui le premier reproche au second de “remettre en cause sa politique économique”.Mais espérer revenir sur le devant de la scène de telle sorte est à double tranchant, car le chef de l’Etat, par sa dissolution controversée et la nomination de Michel Barnier après une longue période d’indécision, est aussi jugé responsable de l’impasse actuelle par les oppositions, une bonne partie de l’opinion, et une frange de ses propres soutiens.”L’ombre d’Emmanuel Macron est présente en permanence, avec sûrement des grenades dégoupillées que l’on voit régulièrement rouler sous les pieds du Premier ministre”, a commenté mercredi le patron des sénateurs socialistes Patrick Kanner.Il n’est pas assuré, en outre, qu’il trouve cette fois la martingale, à savoir un gouvernement susceptible de faire adopter un budget et de tenir plus que quelques semaines.Surtout, une crise institutionnelle, doublée éventuellement d’une crise financière, pourrait relancer les appels à sa démission.Mercredi, coup sur coup, le rapporteur général du budget à l’Assemblée, le centriste Charles de Courson, et le maire Les Républicains de Meaux Jean-François Copé ont plaidé pour un départ d’Emmanuel Macron afin de sortir du “chaos politique” qu’il a “déclenché”, pour citer le premier.Selon un sondage Elabe pour BFMTV, 63% des Français interrogés estiment aussi que le président devrait démissionner si le gouvernement était censuré.”Vous verrez bientôt des responsables macronistes demander le départ d’Emmanuel Macron”, prédit le député La France insoumise Paul Vannier.

Budget de la Sécu: le RN juge que le texte n’est “pas acceptable” et pose ses exigences

Le groupe RN à l’Assemblée juge jeudi que la version du budget de la Sécurité sociale issue de la commission mixte paritaire “n’est pas acceptable en l’état” et demande au gouvernement d’intégrer ses “exigences” avant le vote prévu lundi.Ces demandes, “évoquées lors de l’entretien entre (la cheffe de file du RN) Marine Le Pen et le Premier ministre” lundi sont, en ce qui concerne le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, “l’indexation pour tous les retraités des pensions au 1er janvier prochain, le retrait de la suppression des allègements de charges sur les entreprises sans mesure pour favoriser la hausse des salaires, et l’engagement de ne pas dérembourser les médicaments”, détaille le parti dans un communiqué. Le groupe RN invite par ailleurs Michel Barnier à “annoncer très rapidement qu’il renonce à l’augmentation des taxes sur l’électricité”, ce communiqué ayant été envoyé quelques minutes avant la publication d’un extrait d’une interview au Figaro du Premier ministre, où il affirme avoir “décidé de ne pas augmenter les taxes sur l’électricité dans le projet de loi de finances 2025”.Les députés RN demandent encore au chef du gouvernement “d’annoncer (…) qu’il baisse drastiquement l’AME”, l’aide médicale d’Etat, et “qu’il va négocier avec Bruxelles une baisse de la contribution de la France au budget de l’Union européenne ainsi que tout ou partie des économies structurelles proposées par le RN”.Le communiqué du groupe RN a été envoyé quelques minutes avant la publication de l’extrait d’une interview au Figaro du Premier ministre, dans laquelle il affirme avoir “décidé de ne pas augmenter les taxes sur l’électricité dans le projet de loi de finances 2025”.L’abandon de l’augmentation des taxes sur l’électricité figure déjà dans le projet de budget pour 2025 tel qu’examiné actuellement par le Sénat, via deux amendements identiques, du rapporteur LR du budget Jean-François Husson et du groupe socialiste, adoptés cette semaine. Le budget de la Sécurité sociale doit être soumis au vote des députés lundi, à moins que le Premier ministre ne décide de déclencher le 49.3 pour une adoption sans vote, ce qui l’exposerait à une motion de censure promise par la gauche et que le Rassemblement national menace de voter.Le gouvernement peut encore procéder à des ajustements sur le texte issu de la commission mixte paritaire, qui dans la pratique sont habituellement marginaux.

Municipales: quand Anne Hidalgo confond les noms des deux candidats PS à sa succession

La maire sortante de Paris Anne Hidalgo, venue accompagner son dauphin Rémi Féraud pour son premier déplacement de campagne jeudi, a fait un lapsus en confondant le nom du sénateur socialiste avec celui de son concurrent, Emmanuel Grégoire.”A certains moments, il y en a qui peuvent plus rassembler que d’autres, c’est tout à fait le cas d’Emmanuel Grégoire”, son ex-premier adjoint PS avec qui elle est en froid, a lancé Anne Hidalgo devant la presse. Avant de rectifier par le nom de Rémi Féraud, venu visiter un quartier du XXe arrondissement en réhabilitation, entouré des maires PS d’arrondissements et de nombreux adjoints à la maire.”Je parle d’Emmanuel Grégoire parce que ça a été mon premier adjoint et j’ai du respect pour son travail”, s’est-elle justifié, ajoutant qu’elle était “la reine des gaffes”. Anne Hidalgo, qui a désigné Rémi Féraud comme candidat à sa succession aux municipales de 2026, a appelé Emmanuel Grégoire, aujourd’hui député, à renoncer à sa candidature pour rejoindre les socialistes – dont le vote devra départager les deux candidats.”On a envie de faire ensemble, de faire avec lui, son intelligence, son engagement. Emmanuel, viens avec nous, ça ne sert à rien, regarde tout le monde est là”, a-t-elle estimé.Emmanuel Grégoire “est député depuis peu de temps, il y aura peut-être des législatives anticipées, il faut faire des choix”, a renchéri Rémi Féraud, appelant son concurrent à “venir participer à ce rassemblement”.La maire a remis à son dauphin une écharpe qui lui a servi de “porte-bonheur” pendant sa campagne de 2020. “Dans très longtemps, quand tu seras passé par la case mairie de Paris, ce que je souhaite, tu la remettras peut-être dans ce geste de transmission”, lui a-t-elle dit.

Patrick Balkany demande l’annulation de son inéligibilité en vue d’une éventuelle candidature en 2026

L’ancien maire LR de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) Patrick Balkany a demandé l’annulation de sa peine d’inéligibilité, en vue d’une éventuelle candidature en 2026, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.”Patrick Balkany, via son avocat, a déposé le 25 octobre 2024 une requête en relèvement de sa peine complémentaire d’inéligibilité de dix ans”, a indiqué une source judiciaire, confirmant une information de BFMTV.”La retraite, c’est l’antichambre de la mort. Et je n’ai pas envie de mourir, je suis beaucoup trop jeune pour mourir”, a de son côté déclaré M. Balkany à l’AFP. “Je m’ennuie beaucoup, la retraite c’est pas un truc pour moi, j’ai toujours dit que je mourrai dans mon bureau”, a-t-il ajouté. Ce sont même les habitants de Levallois-Perret qui le pousseraient à reconquérir le siège de maire, explique-t-il, racontant que lorsqu’il se promène dans la ville, il est arrêté “tous les 10 mètres” par des Levalloisiens lui demandant de “revenir”. En 2021, Patrick Balkany et son épouse Isabelle avaient été reconnus définitivement coupables de fraude fiscale et blanchiment pour avoir dissimulé, entre 2007 et 2014, quelque 13 millions d’euros d’avoirs au fisc, notamment deux fastueuses villas dans les Caraïbes et au Maroc.Patrick Balkany, 76 ans, avait été condamné à quatre ans et demi de prison ainsi que 100.000 euros d’amende et à une peine complémentaire de 10 ans d’inéligibilité.Le Parquet national financier (PNF) va “étudier la demande puis saisir le tribunal correctionnel” qui statuera à l’issue d’une audience à huis clos, a précisé la source judiciaire à l’AFP.Si la demande de Patrick Balkany était avalisée, il serait en mesure de se présenter aux élections municipales de Levallois-Perret en 2026.”L’inéligibilité décidée par les juges, c’est grotesque” et “anti-démocratique”, a en outre fustigé M. Balkany, affirmant que “les Français sont capables de choisir leurs élus”.

Copé (LR) visé par une enquête pour son utilisation des véhicules municipaux de Meaux

Jean-François Copé (LR) est visé par une enquête sur son utilisation potentiellement frauduleuse de véhicules municipaux à des fins dépassant ses fonctions de maire de Meaux (Seine-et-Marne), a indiqué jeudi à l’AFP le parquet de Paris, confirmant une information du Monde.Dans un rapport d’avril 2022, la Chambre régionale des comptes (CRC) d’ÃŽle-de-France avait pointé du doigt une utilisation excessive et possiblement indue de véhicules municipaux par celui qui dirige depuis 1995 et presque sans interruption la cité de Bossuet.L’association Anticor avait signalé les faits à la justice, et le parquet de Paris a confirmé avoir ouvert une enquête en juin 2024, confiée à la Brigade de répression de la corruption et de la fraude fiscale (BRCF).Dans le détail, la CRC avait notamment considéré que M. Copé avait bénéficié jusqu’en 2022 d’un véhicule de service et de deux chauffeurs pour des trajets quotidiens Meaux – Paris 16e, son lieu de résidence, sans autorisation du conseil municipal.La CRC estimait par ailleurs que durant toutes ces années, l’utilisation du véhicule avait dépassé le strict cadre de trajets professionnels liés à ses fonctions d’élu et que M. Copé n’a pas “fait la démonstration que ces trajets, importants et répétés”, pour un coût pour la ville de 126.000 euros annuels entre 2018 et 2020, “étaient strictement justifiés par l’exercice de son mandat”.La CRC se demandait ainsi si certains déplacements n’étaient pas plutôt réalisés pour des émissions parisiennes de politique nationale ou pour les fonctions d’avocat de M. Copé.Sollicité par l’AFP, l’ex-patron de la droite française a redit, comme à la CRC, qu’il “ignorait” la nécessité d’une délibération entre 2016 et 2022 pour pouvoir bénéficier d’un véhicule de fonction, erreur “immédiatement” corrigée “dès” qu’il en a “été informé”.Sur la régularité de l’utilisation des moyens municipaux, “les choses sont parfaitement claires” selon M. Copé, qui souligne que le véhicule et les chauffeurs ont été réservés “strictement” à son “activité de maire”.”Anticor a pour principale activité de saisir la justice contre les élus. Le parquet est dans le sien (son rôle, NDLR): il vérifie le bienfondé d’accusations. Dans ce dossier, tout est transparent, à commencer par moi, et donc, j’attends sereinement le déroulement de cette vérification”, a ajouté l’ex-ministre du Budget.”Un élu se doit d’être exemplaire (…). Personne n’est au-dessus des lois”, a commenté sur Facebook l’un des chefs de file de l’opposition municipale, André Moukhine-Fortier, revendiquant de se rendre “à pied, tout simplement”, à la mairie.

A l’Assemblée, où la censure menace, la gauche à l’offensive pour abroger la réforme des retraites

La gauche, soutenue par le RN, tente jeudi à l’Assemblée nationale d’abroger la très décriée réforme des retraites de 2023, face à l’obstruction du camp présidentiel, alors que la perspective d’une censure du gouvernement dès la semaine prochaine occupe tous les esprits. Parenthèse dans la tempête budgétaire en cours: la France insoumise dispose jeudi de la journée parlementaire annuelle réservée à ses textes. Avec un texte phare, une proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites de 2023, et à ramener de 64 à 62 ans l’âge légal de départ à la retraite.Mais le texte, qui aurait toutes les chances d’être adopté grâce au soutien de l’ensemble de la gauche et du RN, pourrait ne pas être soumis au vote avant l’heure limite de minuit, qui marquera la fin de la “niche” LFI.”Honte à vous de faire obstruction et de vous entêter, quand 70 % des Français restent opposés à votre réforme”, s’est indigné dans l’hémicycle le rapporteur (LFI) du texte, Ugo Bernalicis. “Si vous nous empêchez de voter aujourd’hui, ce ne sera qu’une raison de plus pour vous censurer”, a ajouté la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot. Les élus de la droite et du centre ont déposé des centaines d’amendements afin de retarder les débats – une stratégie qualifiée par la gauche de “sabotage indigne” ou de “méthode de voyous”, et contre laquelle LFI a appelé à un rassemblement à 19h00 aux Invalides, non loin de l’Assemblée.- “Promesses illusoires” -Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a observé de son côté que ces “quelques centaines d’amendements” n’étaient rien en regard des 19.000 qu’avait déposés la gauche au moment de l’examen de la réforme, en 2023. “C’est vous qui avez à l’époque voulu bloquer les débats, empêcher les votes!”, s’est-il exclamé.Sur le fond, “la responsabilité, ce n’est pas de revenir détricoter ce qui avait permis d’équilibrer les comptes”, a-t-il insisté. La gauche veut ouvrir “les vannes et la machine à promesses illusoires”, a fustigé sa collègue chargée du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet.Juste avant la pause méridionale, l’Assemblée avait examiné – et rejeté – une dizaine d’amendements, sur les plus de 700 à discuter, les débats surchauffés étant entrecoupés de multiples rappels au règlements et suspensions de séances pour ramener le calme.Les députés ont ainsi commencé par débattre pendant près de dix minutes d’une proposition – finalement rejetée – visant à qualifier le texte de LFI de “démarche électoraliste et idéologique”. “Pour le bloc central qui a passé des années à dénoncer l’obstruction, (…) c’est quand même assez savoureux”, a ironisé Matthias Renault (RN). “Nous ne participerons pas à cette comédie et à vos amendements de clowns!”, a fulminé de son côté Hadrien Clouet (LFI). “Le cirque au Parlement, c’est vous qui le faites!”, lui a répondu Richard Ramos (Modem). La proposition d’abrogation, approuvée sans encombre la semaine dernière en commission, revient non seulement sur la réforme de 2023 mais également sur celle menée en 2013 par la ministre PS Marisol Touraine – qui avait augmenté la durée de cotisation.Le groupe socialiste tentera de sauver la réforme Touraine via un amendement de son député Arthur Delaporte, mais approuvera la proposition quoi qu’il arrive pour abroger le recul de l’âge, a prévenu son chef Boris Vallaud.Présente dans l’hémicycle alors que son procès s’est achevé hier, la cheffe de file du RN Marine Le Pen n’a pas pris la parole. Son groupe doit se réunir à 14H00 pour débattre du budget de la Sécurité sociale, tel qu’issu des travaux de la commission mixte paritaire mercredi.Le texte doit être soumis au vote des députés lundi, à moins que le Premier ministre Michel Barnier ne décide de déclencher le 49.3 pour une adoption sans vote, ce qui l’exposerait à une motion de censure promise par la gauche et que le Rassemblement national menace de voter.Pour tenter de convaincre l’extrême droite de s’abstenir, le ministre de l’Economie Antoine Armand a affirmé jeudi que le gouvernement était prêt à de nouvelles “concessions”, notamment concernant la taxe sur l’électricité.

Patrick Balkany demande l’annulation de sa peine d’inéligibilité

L’ancien maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) Patrick Balkany a demandé l’annulation de sa peine d’inéligibilité, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.”Patrick Balkany, via son avocat, a déposé le 25 octobre 2024 une requête en relèvement de sa peine complémentaire d’inéligibilité de dix ans”, a indiqué cette source, confirmant une information de BFMTV.En 2021, Patrick Balkany et son épouse Isabelle avaient été reconnus définitivement coupables de fraude fiscale et blanchiment pour avoir dissimulé, entre 2007 et 2014, quelque 13 millions d’euros d’avoirs au fisc, notamment deux fastueuses villas dans les Caraïbes et au Maroc.Patrick Balkany, 76 ans, avait été condamné à quatre ans et demi de prison ainsi que 100.000 euros d’amende et à une peine complémentaire de 10 ans d’inéligibilité.Le Parquet national financier (PNF) va “étudier la demande puis saisir le tribunal correctionnel” qui statuera à l’issue d’une audience à huis clos, a précisé la source judiciaire à l’AFP.Si la demande de Patrick Balkany était avalisée, il serait en mesure de se présenter aux élections municipales de Levallois-Perret en 2026.