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Municipale de Villeneuve-Saint-Georges: pas d’accord à gauche, la liste d’union ne fusionne pas avec LFI

Aucun accord n’a été trouvé mardi à gauche pour le second tour de la municipale anticipée de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), où la liste PCF-EELV-PS, arrivée en 3e position, annonce son retrait pour “faire barrage à la droite”, sans fusionner avec celle de l’insoumis Louis Boyard, arrivé en tête.La tête de liste de l’alliance PCF-PCF-EELV, le communiste Daniel Henry, a annoncé “avec l’assentiment de ses colistiers” qu’il retirait sa liste, sans fusionner avec la liste LFI, car “les conditions pour la fusion ne sont pas remplies”, a expliqué à l’AFP Jonathan Kienzlen, premier secrétaire fédéral du PS du Val-de-Marne, à l’issue d’une conférence de presse commune avec M. Henry.”Cette décision est sûrement le moins pire des mauvais choix”, a réagi l’entourage de Louis Boyard.Parmi les raisons du désaccord, le refus du candidat insoumis de respecter la répartition à la proportionnelle des places, en fonction des résultats du premier tour, a accusé M. Kienzlen.”Ils nous proposaient 10 places contre 20 pour eux, ce n’est pas une négociation, c’est une reddition. Louis Boyard voulait la majorité à lui tout seul”, a-t-il déploré, en précisant: “en responsabilité nous appelons à faire barrage à la droite” lors du second tour dimanche.”Nous avons également dit que certains profils sur la liste de Louis Boyard posaient problème”, a-t-il également indiqué. Une référence à un colistier du candidat insoumis qui avait qualifié le Hamas de “résistance palestinienne” qui “répond au terrorisme d’État” israélien après les attaques du 7 octobre 2023.”Chercher un prétexte de personne sur une liste c’est juste un moyen de justifier la non-fusion”, balaie le coordinateur insoumis Manuel Bompard.  Avec 24,89% des voix, la liste emmenée par Louis Boyard, 24 ans, a devancé au premier tour celle de l’ex-première adjointe LR Kristell Niasme (22,70%) et celle de la gauche PCF-EELV-PS (20,70%).Une absence de fusion des listes de gauche pourrait être préjudiciable à Louis Boyard pour le second tour, si les trois listes de droite et centre-droit qualifiées après le premier tour venaient, elles, à fusionner.Daniel Henry avait indiqué un peu plus tôt dans un communiqué que Louis Boyard l’avait informé mardi matin, qu’il souhaitait “exclure le Parti socialiste de l’accord”. “Cette exigence nouvelle, à mois de 7 heures de la limite légale de dépôt des listes, est inacceptable”, avait écrit la tête de liste communiste.caz-leo/jmt/abl

“Submersion” migratoire: Bayrou choque la gauche, le PS annule une réunion de négociations sur la censure

François Bayrou a maintenu mardi son idée d’une “submersion” migratoire tout en la restreignant à Mayotte et à certains autres départements, une expression chère au Rassemblement national qui a divisé son camp et choqué la gauche, jusqu’à provoquer l’annulation d’une réunion des socialistes avec le gouvernement sur le budget.La France “approche” d’un “sentiment de submersion” en matière d’immigration, avait déclaré François Bayrou lundi soir sur LCI, suscitant un torrent de protestations.Mardi devant l’Assemblée nationale, il a expliqué qu’il voulait parler de Mayotte et de plusieurs autres départements, mais sans éteindre la colère de la gauche. “Quiconque est confronté à la situation à Mayotte, et ce n’est pas le seul endroit de France, mesure que le mot de submersion est celui qui est le plus adapté. Parce que tout un pays, (…) toute une communauté de départements français est confrontée à des vagues d’immigration illégale telles qu’elles atteignent 25% de la population”, a affirmé le Premier ministre, applaudi par les députés du RN.”Ce ne sont pas les mots qui sont choquants, c’est les réalités”, a-t-il ajouté, réfutant toute “connivence” avec quiconque.Il répondait au chef de file des députés socialistes Boris Vallaud qui l’accusait d’avoir “emprunté (ce vocabulaire) à l’extrême droite”.La veille sur LCI, François Bayrou avait estimé que “les apports étrangers sont positifs pour un peuple, à condition qu’ils ne dépassent pas une proportion”. “Dès l’instant que vous avez le sentiment d’une submersion, de ne plus reconnaître votre pays, les modes de vie ou la culture, vous avez rejet”, a-t-il affirmé.- “Neutraliser le RN” -En disant “que tout est une affaire de proportion”, le Premier ministre “a justifié la politique que je souhaite mener”, s’est réjoui mardi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (LR), tenant de l’aile la plus à droite de l’exécutif.”Qu’un homme centriste, modéré, équilibré, puisse dire, au bout d’un mois et demi à Matignon, qu’il y a une proportion d’étrangers qui ne doit pas être dépassée sur le sol national, c’est une avancée”, a renchéri son homologue à la Justice, Gérald Darmanin (Renaissance).Côté RN, si le vice-président Sébastien Chenu s’est félicité d’avoir “gagné la bataille idéologique”, Marine Le Pen attend de François Bayrou “des actes qui suivent les constats”.Un ancien ministre macroniste considère de son côté que François Bayrou “veut neutraliser le RN avec son expression”, car il “considère désormais que la dynamique de censure se trouve plus à l’extrême droite qu’à gauche”.Mais il risque de faire “la même erreur que Michel Barnier”, renversé en décembre, “il sous-estime la volonté de rupture de Marine Le Pen et celle de mettre à bas la caste politique”, ajoute ce responsable.Les déclarations du chef du gouvernement ont également choqué l’aile gauche du camp présidentiel. La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet n’aurait “jamais tenu ces propos” qui la “gênent”. “On parle d’hommes et de femmes, de notre pays, la France qui, par son Histoire, par sa géographie, par sa culture, a toujours accueilli et s’est construite avec cette tradition”.- “Offensive raciste” -Le tollé est général à gauche. “Ce n’est pas une querelle de mots, c’est un différend profond sur ce que signifie notre République. Notre République, elle est fraternelle. Notre République, elle accueille et notre pays a été construit grâce à l’immigration et il est beau”, a affirmé la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain, qui a déjà prévu – avant cette polémique – de voter la censure. Elle a accusé François Bayrou de “jeter en pâture à l’extrême droite toutes celles et tous ceux qui sont nés hors de nos frontières mais qui vivent avec nous”.Selon l’Insee, en 2023, la population étrangère vivant en France s’élevait à 5,6 millions de personnes, soit 8,2% de la population totale, contre 6,5% en 1975.Cela pourra-t-il influencer la décision du groupe socialiste de voter la censure du gouvernement sur le budget qui pourrait être soumis la semaine prochaine à l’Assemblée via l’article 49.3 de la Constitution ? Le PS, qui cherche des concessions de François Bayrou en échange d’une non-censure, a annoncé l’annulation d’une réunion prévue mardi avec le gouvernement.”A l’évidence, ce sujet ne pourra que peser dans la décision du groupe”, a reconnu lors d’un point de presse le député PS Emmanuel Grégoire alors que les Insoumis maintiennent la pression sur les socialistes.”Ne pas censurer le gouvernement Bayrou, c’est laisser continuer l’offensive raciste de Retailleau, celui qui parle de Français de papier, de régression ethnique des habitants des quartiers populaires ou encore des belles heures de la colonisation”, a affirmé la cheffe des députés LFI Mathilde Panot.Du côté des associations de défense des droits des migrants, la présidente de la Cimade, Fanélie Carrey-Conte, a jugé que les propos de François Bayrou “illustraient un basculement vers des analyses de plus en plus stigmatisantes sur la question migratoire”. 

Lutte contre le narcotrafic: Darmanin et Retailleau appellent au “sursaut national” et à un “changement de paradigme”

Une boîte à outils judiciaire et policière pour “changer de paradigme” et “réarmer” la France face au narcotrafic: les ministres Gérald Darmanin et Bruno Retailleau ont appelé mardi au “sursaut national”, en ouverture des débats au Sénat sur une proposition de loi transpartisane très attendue.Érigé comme “priorité absolue” du gouvernement par le ministre de la Justice, et comme “menace existentielle” par son homologue de l’Intérieur, le trafic de drogue est au cœur des discussions de la chambre haute jusqu’à mercredi.À l’ouverture de la discussion parlementaire mardi, les deux ministres ont affiché leur franc soutien au texte des sénateurs Étienne Blanc (Les Républicains) et Jérôme Durain (Parti socialiste), qui pourrait faire quasiment consensus dans l’hémicycle, un fait rarissime sur les sujets régaliens.”Devant la submersion (du narcotrafic), un changement de paradigme complet est possible dans l’intégralité de la puissance publique et de son organisation”, a plaidé Gérald Darmanin, au lendemain de l’envoi par ses services d’une circulaire de politique pénale à tous les procureurs, qui érigeait cette lutte comme “priorité absolue”.”Point de bascule”, “mexicanisation” de la France… Bruno Retailleau ne manque pas une occasion, lui non plus, de rappeler l’ampleur du phénomène: mardi devant ses anciens collègues parlementaires, il a appelé à un “sursaut national” dans un “combat vital”, saluant également la “volonté transversale” perceptible au Parlement sur ce dossier.- Parquet dédié -La proposition de loi du Sénat, au titre évocateur – “sortir la France du piège du narcotrafic” – multiplie les propositions de toutes sortes, allant de la restructuration du système judiciaire à la question de l’immunité des repentis, en passant par une réforme de la procédure pénale.Un vote solennel est prévu mardi 4 février au Palais du Luxembourg, puis l’Assemblée nationale s’en saisira, potentiellement durant la semaine du 17 mars.Sa mesure phare, probablement adoptée dès mardi après-midi, est la création d’un “Pnaco”, un parquet national anti-criminalité organisée.Gérald Darmanin a dit souhaiter sa mise en place au 1er janvier 2026, précisant qu’il serait “par défaut” situé à Paris, après avoir évoqué lundi l’hypothèse de l’installer à Marseille.Sur le modèle du parquet antiterroriste, la nouvelle structure se saisirait des crimes les plus graves, soit quelques centaines de dossiers, et aurait un rôle de coordination des parquets. Il s’appuierait sur un Office anti-stupéfiants (Ofast) aux prérogatives renforcées.”Sa mise en place est urgente au vu de l’état de la menace. Il est essentiel que ce nouvel acteur soit doté de toutes les prérogatives qui lui permettront d’être véritablement un chef de file”, a souhaité l’auteur du texte Étienne Blanc.En parallèle, le garde des Sceaux a affirmé qu’il proposerait prochainement la création d’une “nouvelle juridiction inter-régionale spécialisée (Jirs)”, après avoir promis la veille de quasiment doubler le nombre de magistrats spécialisés.- Prévention en question -Le texte propose également la création d’une procédure “d’injonction pour richesse inexpliquée” pour obliger les suspects à s’expliquer sur leur train de vie, ou encore d’une nouvelle infraction “d’appartenance à une organisation criminelle”. Autre idée: un mécanisme de gel administratif des avoirs des narcotrafiquants, pour les “frapper au portefeuille”.Avec une ambition: “Trouver des solutions pour que nos institutions reprennent l’ascendant face aux trafiquants”, a martelé Jérôme Durain.Certaines mesures sont plus irritantes, comme l’idée de créer un procès-verbal distinct – ou “dossier-coffre” – pour ne pas divulguer à la défense certaines techniques d’enquête sensibles ; ou la possibilité accordée aux préfets de prononcer des “interdictions de paraître” sur les points de deal.Ce dernier point, “c’est une mesure Retailleau”, veut croire le sénateur écologiste Guy Benarroche, dont le groupe réserve encore sa position sur l’ensemble du texte. Comme d’autres élus et plusieurs associations, il craint “une atteinte aux libertés individuelles et au droit de la défense”, et regrette que le texte laisse de côté le volet de la prévention et de la santé publique.Les débats dériveront donc forcément sur l’épineuse question de la dépénalisation de l’usage de drogues, mais également sur l’absence de financement nécessaire à la restructuration de l’arsenal répressif prônée par ce texte.

La ministre Pannier-Runacher défend l’écologie face aux “populismes”

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a défendu mardi les politiques environnementales, “inévitable solution” face aux “populismes qui voudraient faire de l’écologie l’origine de tous nos maux”. “2025 sera l’année de tous les dangers pour l’environnement. Danger, car nous sommes confrontés à la montée des populismes qui voudraient faire de l’écologie l’origine de tous nos maux”, a-t-elle dit en présentant ses voeux aux acteurs de la transition écologique.”L’écologie n’est pas un luxe réservé à une élite de grandes villes” mais “la seule réponse viable dont nous disposons pour lutter contre trois menaces – le dérèglement climatique, la disparition de la biodiversité et les pollutions”. C’est l'”inévitable solution”, a-t-elle plaidé.Même si aucun responsable n’a été cité, ces propos interviennent après le retour au pouvoir aux Etats-Unis de Donald Trump, climatosceptique, mais aussi en France à des attaques d’une partie de la droite contre l’Office français de la biodiversité (OFB) ou des normes jugées trop contraignantes par exemple. La ministre a aussi défendu des politiques publiques parfois critiquées comme par exemple les zones à faibles émissions (ZFE), le zéro artificialisation nette (ZAN) et le diagnostic de performance énergétique (DPE) des bâtiments.”Je ne renoncerai pas”, a-t-elle lancé, tout en reconnaissant que ces dispositifs “ne sont pas parfaits” et que “des aménagements locaux sont nécessaires”.A l’heure ou le gouvernement cherche des économies et prône la simplification, la ministre a aussi défendu une “logique de résultat” et annoncé une mission “pour renforcer les actions et l’impact de (son) ministère et de (ses) opérateurs dans un contexte général hostile à la transition écologique”.

Lutte contre le narcotrafic: au Sénat, un texte pour “réarmer” la France face aux trafiquants

Une boîte à outils judiciaire et policière pour “répondre à la menace” et “réarmer” la France face au narcotrafic: le Sénat examine à partir de mardi une proposition de loi transpartisane soutenue par le gouvernement, qui en a fait une priorité.Face à la multiplication des faits divers liés au trafic de drogue, une réponse législative à la hauteur ? Les ministres de la Justice et de l’Intérieur, Gérald Darmanin et Bruno Retailleau, affichent en tout cas leur franc soutien à ce texte présenté à la chambre haute.”Je n’ai pas à attendre la loi pour renforcer les moyens contre le narcotrafic”, a lancé le garde des Sceaux lundi soir sur TF1, érigeant la lutte contre le narcotrafic comme une “priorité absolue” dans une circulaire de politique pénale envoyée en parallèle à tous les procureurs.”Submersion”, “point de bascule”, “mexicanisation” de la France: Bruno Retailleau ne manque pas une occasion, lui non plus, de rappeler l’ampleur du phénomène.”Il faut se réarmer, parce que c’est une menace, avec la corruption notamment, désormais existentielle pour notre pays”, a-t-il lancé mardi matin sur France 2.- Parquet dédié -Au Sénat, le constat a été dressé l’année dernière par deux parlementaires, Etienne Blanc (Les Républicains) et Jérôme Durain (Parti socialiste), pilotes d’une commission d’enquête au long cours. Leurs propositions de toutes sortes, allant de la restructuration du système judiciaire à la question de l’immunité des repentis, en passant par une réforme de la procédure pénale, figurent dans ce texte très attendu. Un vote solennel est prévu mardi 4 février au Palais du Luxembourg, puis l’Assemblée nationale s’en saisira, potentiellement durant la semaine du 17 mars, selon plusieurs sources parlementaires.”Nous devons donner au ministère de l’Intérieur tous les moyens d’agir pour rétablir l’ordre dans la République”, plaide le chef des sénateurs LR Mathieu Darnaud.Les sénateurs entendent ainsi tenter de rétablir la “symétrie” entre les moyens de la justice et ceux des narcotrafiquants, tout en donnant une “incarnation” à cette lutte: c’est l’objet de la création d’un “Pnaco”, un parquet national anti-criminalité organisée.Gérald Darmanin, favorable à cette proposition-phare des sénateurs, a dit souhaiter sa mise en place au 1er janvier 2026.Sur le modèle du parquet antiterroriste, la nouvelle structure aurait un “monopole sur les crimes les plus graves”, soit quelques centaines de dossiers, tout comme un rôle de coordination des parquets. Il s’appuierait sur un Office anti-stupéfiants (Ofast) aux prérogatives renforcées, placé sous la double tutelle de Beauvau et de Bercy.- Prévention en question -Le texte propose également la création d’une procédure “d’injonction pour richesse inexpliquée” pour obliger les suspects à s’expliquer sur leur train de vie, ou encore d’une nouvelle infraction “d’appartenance à une organisation criminelle”. Autre idée: un mécanisme de gel administratif des avoirs des narcotrafiquants, pour les “frapper au portefeuille”.”Il faut qu’on se dote d’outils pour répondre à la menace. Il ne s’agit pas d’une délinquance habituelle, donc on ne peut pas se contenter de l’arsenal habituel”, justifie Jérôme Durain, parlementaire socialiste qui assume de travailler main dans la main avec la droite majoritaire au Sénat pour répondre à ce “sujet devenu transpartisan”.Certaines mesures sont plus irritantes, comme l’idée de créer un procès-verbal distinct – ou “dossier-coffre” – pour ne pas divulguer à la défense certaines techniques d’enquête sensibles; ou la possibilité accordée aux préfets de prononcer des “interdictions de paraître” sur les points de deal.Ce dernier point, “c’est une mesure Retailleau”, veut croire le sénateur écologiste Guy Benarroche, dont le groupe réserve encore sa position sur l’ensemble du texte. Comme d’autres élus et plusieurs associations, il craint “une atteinte aux libertés individuelles et au droit de la défense”, et regrette que le texte laisse de côté le volet de la prévention et de la santé publique.Les débats dériveront donc forcément sur l’épineuse question de la dépénalisation de l’usage de drogues, mais également sur l’absence de financement nécessaire à la restructuration de l’arsenal répressif prônée par ce texte.Le ministère de la Justice évalue ainsi à 130 millions d’euros les moyens nécessaires à la création du Pnaco.

Affaire Ghosn: Rachida Dati renonce à citer en justice l’actuel président de Renault

La ministre de la Culture Rachida Dati a renoncé à citer en justice l’actuel président de Renault, Jean-Dominique Senard, devant le tribunal correctionnel de Nanterre, pour entrave à la justice et omission de témoigner en faveur d’un innocent, a indiqué mardi le parquet de Nanterre, sollicité par l’AFP. L’audience était prévue sur trois jours, de mercredi à vendredi, et n’aura donc pas lieu.Contacté, le conseil de Mme Dati, Me Olivier Baratelli, n’était pas joignable dans l’immédiat. L’avocat de M. Senard, Me Antonin Lévy, n’a pas souhaité commenter. Mme Dati avait saisi au printemps 2024 le tribunal correctionnel de Nanterre via la procédure dite de “citation directe” afin de faire comparaître M. Senard.Dans cet acte, l’avocat de la ministre avait accusé M. Senard d’avoir “dissimulé et fait dissimuler à la justice française des documents essentiels de nature à innocenter Madame Rachida Dati d’infractions qui lui sont reprochées”.L’ex-ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy et ex-députée européenne est mise en examen pour corruption et trafic d’influence passif par personne investie d’un mandat électif public depuis juillet 2021, dans l’enquête sur des contrats noués par une filiale de Renault-Nissan quand Carlos Ghosn en était le PDG.Dans la citation, le conseil de Mme Dati avait affirmé que “le but recherché par Jean-Dominique Senard était d’accabler Carlos Ghosn dans une volonté générale de dénigrement et de critique des choix de son prédécesseur”, avec “une volonté claire d’omerta, destinée à accabler artificiellement Madame Rachida Dati pour atteindre Carlos Ghosn”.”M. Senard est serein face à cette nouvelle action, qui n’est fondée ni en droit ni en fait”, avait réagi en mai auprès de l’AFP Me Antonin Levy, l’avocat de Jean-Dominique Senard. “Depuis sa prise de fonctions, l’entreprise a coopéré pleinement avec les autorités judiciaires et a répondu à toutes les réquisitions émises par elles et tendant à obtenir les pièces permettant au juge de se former une opinion sur les activités de Madame Dati”, avait ajouté le conseil.

Scinder les textes soins palliatifs et aide active à mourir est “une erreur” pour Braun-Pivet

Scinder le projet de loi fin de vie en deux textes, sur les soins palliatifs et sur l’aide active à mourir, comme l’a confirmé le Premier ministre François Bayrou est “une erreur”, a estimé mardi la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. “Je crois que c’est une erreur”, a-t-elle déclaré sur BFMTV-RMC, appelant à ne pas “tergiverser” sur cette question. “Il ne faut pas distinguer” deux textes “parce que c’est bien souvent les mêmes personnes”, a-t-elle expliqué, “on ne peut pas savoir lorsqu’on sera peut-être confronté à cette situation très douloureuse ce que l’on souhaitera à ce moment-là”.”C’est un débat qu’il faut appréhender dans sa globalité”, a-t-elle insisté, “ce que je ne veux pas, c’est que l’on tergiverse”. Signataire lundi d’une tribune de plus de 200 socialistes et macronistes exhortant le Premier ministre à ne pas scinder le texte, Yaël Braun-Pivet a rappelé que “les Français se disent à longueur d’études extrêmement favorables à ce que l’on ouvre ce nouveau droit”. Mais lundi soir, François Bayrou qui est réticent à l’aide active à mourir, a répété qu’il souhaitait “deux textes” distincts. “Les soins palliatifs, pour moi ce n’est pas un droit, c’est un devoir”, a déclaré sur LCI le Premier ministre, qualifiant l’aide à mourir de “débat de conscience”.”Les personnes qui sont en fin de vie doivent pouvoir se voir proposer un accompagnement global (qui) comprendra évidemment la possibilité de faire des soins palliatifs, la possibilité d’avoir recours à une aide active à mourir”, lui a répondu Yaël Braun-Pivet. Scinder ce cadre revient à “diviser les gens et surtout les parcours”, a-t-elle estimé, prônant “de la souplesse”. Le projet de loi fin de vie était en cours d’examen à l’Assemblée nationale en juin et a été interrompu net par la dissolution. Le gouvernement n’entend pas le réinscrire au calendrier parlementaire avant l’adoption des budgets de l’État et de la Sécurité sociale. 

Bayrou sur “le sentiment de submersion” migratoire: Braun-Pivet n’aurait “jamais tenu ces propos”

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet n’aurait “jamais tenu les propos” du Premier ministre François Bayrou qui a évoqué lundi soir “un sentiment de submersion” migratoire en France. “Je n’aurais jamais tenu ces propos et ils me gênent. On parle d’hommes et de femmes, on parle de notre pays, la France, qui, de par son histoire, de par sa géographie, de par sa culture, a toujours accueilli et s’est construite avec cette tradition-là”, a-t-elle déclaré mardi sur BFMTV/RMC. La France “approche” d’un “sentiment de submersion” en matière d’immigration, a estimé lundi François Bayrou.”Je pense que les apports étrangers sont positifs pour un peuple, à condition qu’ils ne dépassent pas une proportion”, a déclaré le Premier ministre sur LCI.”Mais dès l’instant que vous avez le sentiment d’une submersion, de ne plus reconnaître votre pays, les modes de vie ou la culture, dès cet instant-là vous avez rejet”, a-t-il ajouté, en estimant “qu’on approche” de ce seuil.”Evidemment qu’il faut réguler l’immigration, évidemment qu’il faut être très ferme sur nos valeurs, sur les conditions et nos exigences d’intégration (…) Mais je n’utilise pas ces mots et je ne les utiliserai jamais parce que je crois que c’est contraire à ce que nous sommes profondément”, a ajouté Mme Braun-Pivet. “Il faut regarder le sujet migratoire en face. Mais moi ce que je souhaiterais, c’est que l’on arrête de le regarder uniquement par le prisme du ministère de l’Intérieur (…) c’est un sujet beaucoup plus large que cela”, a-t-elle dit.

Emmanuel Macron “au chevet du Louvre”, annonces à la clé

Emmanuel Macron se rend mardi “au chevet du Louvre” pour des “annonces” en réponse à l’alerte du musée le plus visité au monde, confronté à une vétusté alarmante et au casse-tête des milliers de touristes qui défilent quotidiennement sous la pyramide et devant la Joconde.”Il y aura des annonces concernant le Louvre et son avenir”, s’est bornée à dire lundi la présidence à des journalistes, sans dévoiler les solutions que préconisera le chef de l’Etat.Au soir de la présidentielle de 2017, Emmanuel Macron s’était mis en scène devant la pyramide de verre pour célébrer sa victoire. Mardi, il pourrait s’exprimer avec le chef-d’oeuvre de Léonard de Vinci en arrière-plan.Le musée cristallise l’attention depuis que sa présidente-directrice, Laurence des Cars, a tiré la sonnette d’alarme dans une note du 13 janvier à la ministre de la Culture, Rachida Dati.Le document égrène les problèmes: “Multiplication d’avaries dans des espaces parfois très dégradés”, “obsolescence” des “équipements techniques”, “inquiétantes variations de températures mettant en danger l’état de conservation des oeuvres”…La pyramide inaugurée en 1988, majestueuse entrée voulue par l’ancien président François Mitterrand et conçue par l’architecte Ieoh Ming Pei, est jugée “structurellement dépassée” car elle était prévue pour accueillir quatre millions de visiteurs par an. Le musée en a compté près de neuf millions (dont 80% d’étrangers) en 2024 et dix millions avant la pandémie de Covid-19!M. Macron va-t-il reprendre l’idée d’une seconde entrée du côté de la Cour carrée de l’ancien château? L’Elysée reconnaît que l’inadéquation à la fréquentation actuelle est un “point central”.De la même manière, un conseiller présidentiel relève que la réflexion porte aussi sur le lieu d’accrochage de la Joconde, car “l’engouement des visiteurs”, qui sont 20.000 par jour à l’admirer, “obère les conditions de visite dans les espaces environnants”. Sans confirmer à ce stade un éventuel déplacement du portrait de Mona Lisa dans un nouvel espace.- Budget contraint -Le président de la République fait face à deux écueils.Après la défaite de son camp aux législatives, il ne peut plus dicter ses décisions au gouvernement comme il l’a fait pendant sept ans. En outre, la situation très dégradée des finances publiques rend inimaginables des investissements massifs de l’Etat.Or les travaux nécessaires se chiffrent, selon la direction du musée, en “centaines de millions d’euros”. Le chiffre d’un demi-milliard a circulé, sans être confirmé. “Il n’est évidemment pas question, au moment où nous construisons un budget (…) de maîtrise des dépenses publiques, d’ajouter une ligne de 500 millions comme cela”, a prévenu lundi la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, sur TF1. Selon elle, l’annonce éventuelle de fonds publics “n’engage que le président”.L’Elysée assure au contraire que M. Macron, qui s’est rendu discrètement sur place à l’automne pour constater l’étendue des besoins, a préparé ses annonces “en lien” avec Mme Dati, qu’il avait nommée à la Culture il y a un an. “Ce ne sont pas des annonces présidentielles découplées de l’action gouvernementale”, insiste un conseiller.Sans détailler les pistes de financement, la présidence a minimisé la difficulté technique d’un billet d’entrée plus cher pour les touristes étrangers hors Union européenne, évoqué par la ministre.Elle a d’ailleurs noté que les tarifs du Louvre étaient “nettement dans le bas de la fourchette” par rapport aux “grands musées équivalents”. Et souligné les “possibilités de progression en matière de mécénat”.Selon une source gouvernementale, l’exécutif réfléchit à la manière de “mobiliser des ressources ailleurs”, auprès de donateurs privés et de grandes entreprises, comme ce fut le cas pour les 846 millions d’euros de dons qui ont permis de reconstruire Notre-Dame de Paris.Ce chantier, qui a permis de rouvrir en décembre la cathédrale cinq ans après l’incendie, est une des principales actions culturelles d’Emmanuel Macron. Au-delà, son “grand projet”, dixit l’Elysée, c’est la Cité internationale de la langue française, dans le château restauré de Villers-Cotterêts, dans l’Aisne.Si aujourd’hui “le président se place au chevet du Louvre”, c’est qu’il se considère, malgré sa perte de pouvoir, comme “garant du temps long”, chargé “de protéger tout ce qui fait le patrimoine, la fierté et le rayonnement du pays”, plaide son entourage, qui n’hésite pas à élargir son “domaine réservé” au gré de l’actualité.”Ce n’est pas son domaine”, grince pourtant un membre du gouvernement. “Il s’achète des points de popularité à bon compte.”

Budget: Bayrou confirme certaines concessions et appelle l’ensemble des partis à la “responsabilité”

Pas de suppression de postes enseignants pour les socialistes, pas de nouvel impôt sur les ménages pour la droite et le centre. Toujours à la merci d’une censure, François Bayrou a confirmé lundi plusieurs concessions faites aux partis en les appelant à la “responsabilité” pour trouver un compromis sur le budget.”J’ai confiance dans le sentiment de responsabilité de tous”, a affirmé le chef du gouvernement sur la chaîne LCI. Cet entretien intervient alors que les débats ont repris ce lundi en commission à l’Assemblée sur les comptes de la Sécurité sociale, avant une réunion cruciale, jeudi, de sept sénateurs et sept députés en commission mixte paritaire (CMP) pour rechercher un compromis sur le budget de l’Etat.François Bayrou espère de nouveau convaincre le PS de ne pas voter une censure. Il a confirmé à cet égard l’abandon, réclamé par les socialistes, de la suppression de 4.000 postes d’enseignants, une décision “définitive”.Il a également écarté l’hypothèse de 7 heures de travail non rémunéré par an pour financer la Sécurité sociale, un autre irritant pour le PS mais aussi pour certains macronistes, car “le travail doit être payé”. “Le compte n’y est pas complètement, mais on chemine”, a réagi le chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner sur la même chaîne.Mais les socialistes “ne sont pas les seuls” à avoir des demandes, a ajouté M. Bayrou, en citant la droite et le camp présidentiel. A cet égard, s’il a confirmé une contribution exceptionnelle sur les très hauts revenus et les grandes entreprises, il a aussi assuré que les ménages ne paieraient “aucun impôt nouveau” en 2025.- “Sentiment d’une submersion” -Sur l’immigration, “un certain nombre de villes ou de régions” ont “le sentiment d’une “submersion”, a assuré François Bayrou.Des propos “extrêmement choquants” pour le coordinateur de LFI Manuel Bompard. “Ça ne correspond pas du tout à la réalité”, a-t-il dit sur LCI en ajoutant que les étrangers représentaient 7,7% de la population en France selon l’Insee.Favorable à une restriction du droit du sol à Mayotte mais pas en métropole, le chef du gouvernement se pose aussi en homme de compromis. Pour lui, ses ministres, le très droitier Bruno Retailleau (Intérieur) qui veut durcir les conditions de régularisation des étrangers en France, et le rocardien Eric Lombard (Economie) pour qui le pays “a besoin d’une immigration de travail”, ont tous “les deux” raison.Si “on n’a pas de budget, alors aucune des décisions nouvelles qui ont été annoncées ne peut être remplie”, a de nouveau prévenu le Premier ministre.Il a promis aussi que l’organisation de l’Etat sera “repensée en profondeur” et que l’Etat allait maigrir “nécessairement”.Concernant le texte sur la Sécurité sociale (PLFSS), dont une première mouture avait entraîné la chute du gouvernement Barnier début décembre, les discussions ont repris ce lundi à partir de la version adoptée par le Sénat fin novembre.   Mais les termes de l’équation ont changé, avec un déficit 2025 de la Sécu désormais anticipé à au moins 23 milliards d’euros, contre 16 milliards évoqués à l’automne. Un dérapage qui s’explique notamment par l’abandon forcé des mesures d’économie sur les retraites, et par le coût de certaines concessions faites aux socialistes sur le budget des hôpitaux ou sur le remboursement des consultations médicales et des médicaments.Après son examen en commission, le texte doit revenir dans l’hémicycle à partir du 3 février.- Budget de “compromis” -En attendant, le gouvernement est confronté à la réunion décisive de la commission mixte paritaire (CMP), jeudi, pour rechercher un compromis sur l’autre texte majeur, celui du budget 2025 de l’Etat.Cette CMP, où le socle commun soutenant le gouvernement est majoritaire, pourrait être l’une des dernières occasions d’intégrer des concessions susceptibles de résister à la censure.L’exécutif en a bien conscience: la version du texte adoptée la semaine dernière par le Sénat doit être adoucie pour devenir un “budget de compromis”, a assuré dimanche la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.La version issue de la CMP sera ensuite soumise à l’Assemblée, la semaine du 3 février, avec vraisemblablement l’usage du 49-3. Qui devrait donc déclencher une nouvelle motion de censure, déposée par les Insoumis.D’où les appels du pied de l’exécutif en direction des rangs socialistes, qui ont renoncé mi-janvier à voter une précédente censure, mais sans s’engager pour la suite. “Le compromis n’empêchera pas, évidemment, le PS d’être dans l’opposition”, a souligné Mme Montchalin.Une perspective vivement rejetée par Manuel Bompard: si le PS ne vote pas cette censure, a-t-il mis en garde, il changera d’alliance et entrera dans “un soutien sans participation” au gouvernement.