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Macron attend les dirigeants du monde à Nice pour un sommet de “mobilisation” sur l’océan

Emmanuel Macron est arrivé dimanche à Nice pour accueillir les dirigeants de la planète à la veille d’un sommet de l’Onu sur les océans où il entend “mobiliser”, en particulier contre l'”énorme erreur” de ceux tentés de “se détourner du combat climatique”.”Nous avons le devoir de nous mobiliser parce que la science est claire et que les faits sont là”, a déclaré le président français à la mi-journée à Monaco, en clôture d’un forum de deux jours sur l’économie bleue.”On est au pire moment !”,  a-t-il insisté quelques heures plus tard à son arrivée à Nice, en évoquant une série de crises toutes liées en elles: biodiversité, eau, alimentation, santé, changement climatique. Face à cela, Donald Trump aux Etats-Unis et beaucoup d’autres à travers le monde, “y compris d’ailleurs en France”, remettent en cause la priorité du climat: “Passez, il n’y a rien à voir. On s’en occupera ou gérera crise après crise… Enorme erreur”, a lancé le président français.Il s’exprimait après avoir écouté les recommandations des plus de 2.000 chercheurs du monde entier, qui ont demandé écoute et soutien à l’issue d’un congrès ces derniers jours, ainsi que des élus de la coalition des villes côtières, lancée samedi sous l’égide des Nations Unies.”La planète ne peut plus supporter des promesses non tenues”, a prévenu le président brésilien Luiz Ignacio Lula da Silva avant d’arriver à Nice.En début d’après-midi, plusieurs dizaines de navires scientifiques ou de prestige ont célébré la Journée mondiale des océans dans la baie des Anges, sous un vent fort et un ciel rendu laiteux par les fumées des incendies au Canada.Avant d’ouvrir lundi matin la troisième conférence de l’Onu sur les océans (Unoc3), en présence d’une soixantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, M. Macron a prévu un dîner d’Etat au Negresco, l’hôtel emblématique de la promenade des Anglais.Jusqu’à 5.000 policiers, gendarmes et militaires ont été mobilisés pour la sécurité.- Chalutage de fond -Comme aux négociations climatiques, les Etats-Unis, premier domaine maritime au monde, n’ont envoyé qu’une délégation technique, avec un responsable de la Maison Blanche chargé de l’environnement. “C’est mieux que la chaise vide. Et on continuera à avancer”, a temporisé M. Macron. “On se bat ensemble, un océan, une terre”, a assuré LaToya Cantrell, la maire démocrate de la Nouvelle-Orléans, dévastée en 2005 par l’ouragan Katrina. “Nous exhortons nos dirigeants à investir avec nous sur les lignes de front”.Fin avril, Donald Trump a cependant provoqué de vives inquiétudes en décidant unilatéralement d’ouvrir l’extraction minière dans des eaux internationales du Pacifique.Pour mieux sauvegarder les écosystèmes, un effort est attendu sur les aires marines protégées (AMP). Des annonces de plusieurs pays lundi devraient leur faire dépasser les 10% de la surface des mers, contre actuellement 8,4% mais encore loin de l’objectif de 30% en 2030.Le niveau de protection fait aussi débat. Mis sous pression par les ONG, M. Macron a annoncé samedi une limitation du chalutage de fond dans certaines AMP. Et le Royaume-Uni doit annoncer lundi son intention d’étendre l’interdiction du chalutage de fond à plus de la moitié des aires marines protégées d’Angleterre.Dans de nombreux domaines, “l’action ne progresse pas à la vitesse ou à l’échelle requise”, reconnaissent les Etats dans le projet de déclaration finale de la conférence, négociée depuis des mois.- “Il y a de l’argent” -Exploitation minière des fonds marins, traité international sur la pollution plastique et régulation de la surpêche et de la pêche illégale seront au menu des discussions.La France a dû revoir ses ambitions à la baisse pour cette première conférence onusienne dans l’Hexagone depuis la COP21 en 2015. Ainsi, la barre des 60 ratifications nécessaires pour l’entrée en vigueur du traité de la haute mer de 2023 ne sera pas atteinte à Nice. Un nouveau train de ratifications est attendu lundi, et la barre devrait être atteinte à l’automne, a assuré M. Macron.Les échanges devraient également porter sur un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins — actuellement soutenu par 33 pays–, sur le futur traité contre la pollution plastique et sur la ratification d’accords concernant la lutte contre la pêche illégale et la surpêche.Si le sommet de Nice “n’est pas à proprement parler une conférence de mobilisation de fonds”, selon l’Elysée, le Costa Rica espère 100 milliards de dollars de nouveaux financements pour le développement durable de l’océan.La protection des océans, qui couvrent 70,8% du globe, est le moins bien financé des 17 objectifs de développement durable de l’Onu.np-aag-fcc-fff/abb/cbn

Retraites: le ministre de l’Economie peu favorable à une capitalisation obligatoire

Le ministre de l’Economie, Eric Lombard a estimé dimanche que ce n’était pas “le bon moment” d’introduire une part “obligatoire” de capitalisation dans le système des retraites, comme l’a proposé l’ancien Premier ministre Edouard Philippe. “En faire un élément obligatoire, je ne pas sûr que ce soit le bon moment. On a des priorités plus plus brûlantes sur la question des retraites”, a déclaré Eric Lombard lors d’un entretien sur France Inter/France Info/Le Monde. “Le problème de la capitalisation, c’est que dans l’organisation actuelle, c’est inégalitaire: c’est ceux qui ont de l’argent donc ceux qui ont des revenus plus élevés qui peuvent le placer”, a-t-il souligné. “Et si on devait faire une capitalisation obligatoire, qui le financerait? Les entreprises, on voit bien que les marges sont serrées et il y a pas de quoi prélever. Donc cela demanderait une réflexion plus large sur l’organisation”, a-t-il ajouté, privilégiant aujourd’hui une “incitation à investir”. Candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, Edouard Philippe a évoqué mercredi 15% de part de capitalisation à introduire dans le système des retraites car “notre société vieillit” tout en faisant face à “la dénatalité”. Par ailleurs, Eric Lombard a réitéré la volonté du gouvernement de maîtriser la dépense publique dans le cadre du prochain budget pour 2026, qui nécessitera environ 40 milliards d’euros d’efforts par rapport à l’évolution des dépenses si aucune mesure n’était prise. “Nous n’augmenterons pas les impôts dans leur ensemble”, a-t-il affirmé. “On est dans la stabilisation d’ensemble (de la dépense, NDLR), donc cela veut dire qu’on va pas faire de l’austérité de façon générale”, a-t-il expliqué. Concernant la piste d’une “année blanche”, soit un gel budgétaire, son éventuel périmètre d’application nécessiterait “des décisions politiques au cas par cas”, a estimé le ministre. “On est obligé de tout distinguer suivant les secteurs”, a-t-il développé. “Si on doit avoir des fonds pour la défense, il faut que d’autres ministères contribuent. De la même façon, dans le domaine social, il y a des prestations probablement (qu’)on peut stabiliser” alors que d’autres bénéficient aux “personnes les plus modestes, même si l’inflation est très basse cette année”. “Il faut qu’on engage la baisse du nombre de fonctionnaires”, a-t-il aussi indiqué, mais “les nombres ne sont pas encore fixés”. Dans un entretien au Journal du dimanche publié samedi soir, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a aussi affirmé que le gouvernement voulait “revoir cette tendance” de hausse du nombre de fonctionnaires ces dernières années,

Bellamy (LR) juge “légitime” une candidature Retailleau en 2027

L’eurodéputé François-Xavier Bellamy (LR) a estimé dimanche que “si Bruno Retailleau souhaite être candidat” à la présidentielle en 2027, “personne ne peut lui contester qu’il est légitime pour cela”, lors d’un entretien sur France 3.”Il n’a jamais encore dit s’il serait candidat à cette élection. C’est un choix qui lui appartient. C’est un choix d’une telle importance que c’est à lui qu’il revient de se décider sur cette question fondamentale”, a fait observer l’eurodéputé, qui avait soutenu le ministre de l’Intérieur dans la campagne interne à LR pour la présidence du parti, au terme de laquelle Bruno Retailleau s’est largement imposé face à Laurent Wauquiez avec près de trois quarts des suffrages.A propos de ce dernier, qui avait plaidé pour un rassemblement “de Gérald Darmanin à (l’eurodéputée zemmouriste) Sarah Knafo” en vue de 2027, François-Xavier Bellamy a considéré que “notre devoir, c’est de réussir à réunir de nouveau tous les électeurs de droite”.”Certains nous ont quittés pour voter pour Emmanuel Macron parce qu’ils ont cru à la promesse du +En même temps+, ils voient aujourd’hui que le mirage s’est évanoui. D’autres nous ont quittés parce qu’ils se sont tournés vers Éric Zemmour, vers Marine Le Pen. Moi, je n’ai jamais cru que l’avenir était là”, a-t-il ajouté, en appelant à “une droite sans complexe” et “sans lâcheté”.M. Bellamy s’en est notamment pris à Mme Le Pen, qui “continue de marteler que le Rassemblement national n’est pas un parti politique de droite” ou a joint les voix de ses députés à celles de LFI pour “voter la retraite à 60 ans”.L’eurodéputé LR a en revanche considéré que “Jordan Bardella”, qualifié de “figure politique majeure”, “sera évidemment un candidat de très grand talent s’il devait se présenter demain à l’élection présidentielle”.”J’entends dire que le Rassemblement national aujourd’hui devient peut être plus libéral d’un point de vue économique, ou bien parle un peu plus aux entreprises. Je ne vois pas en réalité de changement dans la ligne du parti. La vraie question, c’est que ce qui a mis la France dans le mur, c’est le +en même temps+ macroniste. On ne s’en sortira pas avec un autre +en même temps+”, a-t-il néanmoins mis en garde.

Tanguy (RN) défend “une pression politique” pour provoquer une nouvelle dissolution

Le député RN Jean-Philippe Tanguy a défendu dimanche “une pression politique” contre l’exécutif “pour montrer que seule la voie des urnes est possible, donc la dissolution” de l’Assemblée nationale, lors d’un entretien sur LCI.Le député de la Somme a estimé que “chaque mois perdu pour la France se paie durement pour nos compatriotes”, tout en rappelant qu’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale ne pourrait être constitutionnellement possible qu’à la rentrée.”On respecte les échéances, pour que le débat se fasse sur le fond, sur des réalités, et que les Françaises et les Français sachent vraiment pourquoi ils votent: pour l’impasse avec M. Macron ou pour une rupture vers un avenir meilleur avec Jordan Bardella et Marine Le Pen”, a souligné l’élu d’extrême droite.M. Tanguy a en outre prévenu que “si le chemin que M. Bayrou montre, ça continue à être une impasse, nous censurerons (le gouvernement) parce que nous ne voulons pas aller davantage vers cette impasse”.”M. Bayrou a annoncé des échéances. Les Françaises et les Français, y compris une partie de ceux qui votent pour nous, attendent ces échéances. Nous, on respecte ce processus et on attend de voir les grands choix que fera M. Bayrou”, a-t-il ajouté, en référence notamment au conclave sur les retraites mais également le budget 2025.Samedi, un sondage Elabe pour La Tribune dimanche et BFMTV a prêté environ 33% d’intentions de vote au premier tour aux candidats RN en cas de nouvelles législatives anticipées, un score comparable à celui qu’avait recueilli le parti à la flamme le 30 juin.Mais, relève cette même étude, deux tiers des personnes interrogées sont défavorables à une nouvelle dissolution.A propos du mode de scrutin, que le Premier ministre, François Bayrou, souhaite faire passer à la proportionnelle, M. Tanguy a rappelé que sa formation y était favorable, bien que “ce serait plus difficile pour (le RN) d’avoir une majorité de députés” qu’en conservant le système actuel de scrutin uninominal majoritaire à deux tours.

Macron en visite d’Etat à Monaco, pays de “grands combats” pour les océans

Une “amitié” séculaire, des “défis communs” et du faste: Emmanuel Macron a entamé samedi une visite d’Etat de deux jours à Monaco, la première d’un président français depuis 41 ans, en hommage à l’engagement du prince Albert II pour la protection des océans et en “soutien à la souveraineté” de la principauté. “Il n’y a pas de petits pays. Il n’y a que des pays qui choisissent des grands combats. Vous en êtes !”, a lancé le président lors d’un dîner d’Etat au palais princier, saluant en Albert II “l’expert et le pédagogue des océans”.La visite d’Etat se veut un prélude à la conférence des Nations unies sur l’océan qui s’ouvrira lundi dans la ville voisine de Nice.Joignant le geste à la parole, Emmanuel Macron a offert un cadeau peu commun au prince, la désignation d’un mont sous-marin de son nom, Albert II, dans l’Océan indien.Une soixantaine d’invités, de la princesse Caroline à l’explorateur Jean-Louis Etienne et l’animateur Stéphane Bern, ont levé leur verre en l’honneur des deux dirigeants dans une salle du trône surchauffée entre d’immenses bouquets de fleurs aux tons framboise, rose et blanc.Le président français et son épouse Brigitte avaient été accueillis dans l’après-midi par le prince Albert II et la princesse Charlène, accompagnés de leurs enfants Jacques et Gabriella, âgés de 10 ans, dans la cour d’honneur du palais. Madame Macron, vêtue d’un tailleur pantalon beige, et Charlène, d’un haut vert d’eau et d’un pantalon blanc, se sont fait la bise, tout sourire. La princesse Gabriella a aussi remis un bouquet à la Première Dame.- “Etroitesse des liens” -Les ministres français de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, des Transports Philippe Tabarot et de l’Europe Benjamin Haddad étaient présents.   Avant le dîner d’Etat, Emmanuel Macron et son épouse ont aussi pris le temps de faire quelques pas dans Monaco, en tenue décontractée, main dans la main, selon des images de Monaco Matin.Dimanche, le président et le prince se rendront dans une entreprise qui produit de l’énergie grâce à de l’eau de mer ainsi qu’au musée océanographique de Monaco, avant un déjeuner avec leurs épouses.Cette visite d’Etat, la première d’un président français à Monaco depuis François Mitterrand en 1984, traduit “l’étroitesse des liens privilégiés entre nos deux pays” à un moment où nos sociétés traversent des “vents contraires” et “un défi environnemental majeur”, a relevé Albert II.Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont aussi effectué des visites en 1997, 2008 et 2013 mais à un niveau protocolaire moindre. M. Macron était passé en janvier, à titre privé, pour les funérailles du chef du gouvernement.”La France est à vos côtés et elle le sera toujours”, a martelé Emmanuel Macron, en  marquant son “soutien envers Monaco et sa souveraineté”.La principauté, un des plus petits États souverains de la planète après le Vatican, est célèbre pour sa famille princière, son casino, ses fastes, son grand prix de Formule 1 et son paradis fiscal. Minuscule enclave de deux km2 sur la Côte d’Azur, entre Nice et Menton, Monaco entretient des liens étroits – bancaires, fiscaux, douaniers – avec la France, régis par une série de conventions.- Accord douanier -Avec 9.900 nationaux – sur 38.000 habitants – la principauté n’a pas les moyens de gérer seule son micro-Etat. La France assure donc la sécurité de son territoire, et détache en permanence des magistrats, des enseignants et des hauts fonctionnaires.Un accord renforçant la coopération douanière bilatérale sera signé dimanche à l’occasion de la visite. Il s’agit d’un enjeu complexe, notamment pour les flux d’argent liquide, en l’absence de frontières visibles entre Monaco et la France.La principauté a été inscrite en juillet 2024 sur la “liste grise” du Groupe d’action financière (Gafi), organisme international chargé d’évaluer l’action des États en matière de lutte contre le blanchiment. La Commission européenne pourrait aussi la mettre sur sa liste des “juridictions de pays tiers à haut risque”, selon plusieurs médias. Jointe par l’AFP, elle s’est refusée samedi à tout commentaire. Les deux gouvernements vont aussi intensifier la coopération sur le “partage de données et les infractions routières” commises par des Monégasques en France, précise l’Elysée.Dimanche, Emmanuel Macron et le prince clôtureront un forum sur l’économie et la finance bleue à Monaco.Ce rendez-vous vise à réunir des entrepreneurs engagés dans des activités durables liées à l’océan et de très gros acteurs financiers, avec l’idée que dans ce domaine particulier, l’intérêt de la planète peut coïncider avec celui des investisseurs.

Repousser encore l’âge de la retraite? L’option qui ulcère les syndicats

Repousser de nouveau l’âge de départ à la retraite pour rééquilibrer les comptes: suggérée dans un rapport encore non adopté, cette option suscitait samedi une levée de boucliers des syndicats qui bataillent toujours pour revenir sur les 64 ans imposés par la dernière et très contestée réforme de 2023. S’il ne doit être formellement adopté que jeudi prochain par les membres du Conseil d’orientation des retraites (COR), le rapport annuel de cet organisme rattaché à Matignon ne passe déjà pas inaperçu – accusé d’être “orienté” selon la CGT voire de tenter de “biaiser les travaux” du “conclave” sur les retraites prévus jusqu’au 17 juin. Dans ce rapport, consulté vendredi par l’AFP, le COR, présidé par l’économiste Gilbert Cette, revoit à la baisse le déficit escompté pour 2030 (6,6 milliards d’euros) mais à la hausse celui à long terme (2070). Il évalue surtout quatre pistes pour rééquilibrer le système.Le document qualifie les trois premières mesures  – modération de la progression des pensions nettes de prélèvements, hausse des contributions retraites des salariés, hausse des contributions retraites des employeurs – de “récessives” et semble encourager la quatrième option: un “recul de l’âge de départ à la retraite qui permet un accroissement des taux d’emploi”. “Pour équilibrer structurellement le système de retraite chaque année jusqu’en 2070 via le seul levier de l’âge de départ à la retraite, il serait nécessaire de porter cet âge à 64,3 ans en 2030, 65,9 ans en 2045 et 66,5 ans en 2070”, écrit-il. Et donc aller au-delà des 64 ans instaurés par la réforme de 2023, adoptée au forceps par le gouvernement d’Elisabeth Borne malgré une contestation massive dans les rues. – “Mission commandée” -Pour la CGT, Gilbert Cette, est “sorti de son rôle”. “Il y a un scandale dans le fait de ne flécher qu’une seule préconisation. Jusqu’à présent, le COR émettait des hypothèses et aux politiques de trancher. Là, c’est totalement orienté”, a fustigé auprès de l’AFP son représentant Denis Gravouil, chargé de la protection sociale et des retraites.”Gilbert Cette est en mission commandée par Emmanuel Macron”, critique le syndicaliste, notant que ce “pré-rapport” a fuité au lendemain du vote symbolique par les députés d’une résolution pour l’abrogation de la réforme de 2023.”Le COR n’existe qu’à travers les avis de son conseil, il se réunit jeudi. Donc il n’y a aucune orientation sur les retraites qui existe pour l’heure au niveau du COR… sauf à vouloir électriser ou biaiser les travaux du conclave en cours. Ce qui est inadmissible”, a grincé Yvan Ricordeau, secrétaire général adjoint de la CFDT.”C’est du Gilbert Cette, avec sa grille de lecture néolibérale et son obsession du déficit public”, a réagi Michel Beaugas, secrétaire confédéral de FO, dans Le Monde. – “Hypothèse unilatérale” -Gilbert Cette, soutien de M. Macron lors de la présidentielle de 2017, a été nommé en octobre 2023, prenant la suite de Pierre-Louis Bras. Ce dernier avait été vivement critiqué par l’exécutif en déclarant que “les dépenses de retraites ne dérapent pas”. Son remplacement avait été dénoncé par les syndicats.Un récent rapport de la Cour des comptes a démontré que reculer l’âge légal “était efficace financièrement à très court terme, sur les deux-trois premières années, mais que l’effet était assez faible sur du moyen-long terme”, a de son côté rappelé vendredi sur FranceInfo, Cyril Chabanier, pour la CFTC, évoquant “d’autres leviers” à “actionner”.”Pour la première fois, on a un rapport qui ne retient qu’une hypothèse unilatérale, qui est celle de Gilbert Cette. Les autres hypothèses ne sont pas présentées”, a renchéri Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances à l’Assemblée, sur la même radio.Le rapport sort alors que les négociations entre les cinq partenaires sociaux restant pour rediscuter la réforme de 2023, le “conclave” voulu par le Premier ministre, entrent dans le dur.L’un des principaux points de crispation tient précisément à la question de l’âge, sur lequel les syndicats veulent un retour. FO et la CGT avaient claqué la porte au début du processus, tout comme l’U2P côté patronal. Deux réunions plénières sont prévues mercredi et jeudi avant une réunion finale le 17 juin.

Macron marquera son soutien au Groenland le 15 juin face aux visées de Trump

Le président français Emmanuel Macron effectuera une visite officielle le 15 juin au Groenland afin de “renforcer la coopération” avec ce territoire autonome du Danemark convoité par Donald Trump, a annoncé samedi l’Elysée.Il s’y rendra “à l’invitation” du Premier ministre du Groenland, Jens-Frederik Nielsen, et de la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, qu’il rencontrera “conjointement”, précise l’Elysée dans un communiqué.Emmanuel Macron sera le premier chef d’Etat étranger à s’y rendre depuis les menaces d’annexion du président américain. Il rejoindra ensuite le Canada, également convoité par Donald Trump, pour un sommet du G7. Les trois dirigeants échangeront “sur la sécurité en Atlantique Nord et dans l’Arctique, ainsi que sur les sujets liés au changement climatique, à la transition énergétique et à la sécurité d’approvisionnement en minerais critiques”, indique la présidence française.Ce déplacement vise à “renforcer la coopération” avec le Groenland dans ces domaines et à “contribuer au renforcement de la souveraineté européenne”, souligne-t-elle.La Première ministre danoise s’est félicitée de cette prochaine visite, “un autre témoignage concret de l’unité européenne” face à une “situation de politique étrangère difficile” pour le royaume, a-t-elle relevé dans un communiqué.Donald Trump répète à l’envi depuis son retour à la Maison Blanche en janvier vouloir prendre possession de l’immense territoire arctique, riche en ressources minières et stratégiquement situé, “d’une manière ou d’une autre”.”Il nous le faut”, martèle-t-il, sans exclure le recours à la force, en invoquant des raisons de “sécurité internationale”.- “Pas à vendre” – Son vice-président, JD Vance, s’est rendu le 28 mars sur la base militaire américaine de Pituffik, au nord-ouest du Groenland, un déplacement alors perçu comme une provocation. Il avait toutefois dû renoncer à visiter le territoire groenlandais lui-même face au tollé déclenché sur place et au Danemark.JD Vance avait accusé le Danemark de n’avoir “pas fait du bon travail pour le peuple du Groenland”, pas assez investi dans l’économie locale et “pas bien assuré sa sécurité”.Le Danemark martèle de son côté que le Groenland “n’est pas à vendre”. S’adressant aux dirigeants américains depuis l’immense île, la Première avait lancé début avril: “Vous ne pouvez pas annexer un autre pays”.Si les principaux partis groenlandais sont favorables à l’indépendance du territoire à plus ou moins long terme, aucun ne soutient l’idée d’un rattachement aux Etats-Unis.La population – 57.000 habitants, dont plus de 19.000 dans la capitale Nuuk – majoritairement inuite rejette également toute perspective de devenir américaine, d’après un sondage publié fin janvier.Face aux visées américaines, le Danemark a annoncé qu’il allait consacrer deux milliards d’euros au renforcement de la sécurité dans l’Arctique, zone stratégique en raison de la proximité russe et américaine, et l’Atlantique Nord.Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a aussi évoqué comme “une possibilité” l’envoi de troupes européennes pour assurer la sécurité dans l’Arctique tout en relevant qu'”elle ne se pose pas” pour Copenhague dans l’immédiat.Après leur départ de l’archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon, le 28 mai, deux bâtiments de la marine française ont longé le Groenland en direction du grand nord pour se “familiariser aux opérations en zone arctique, zone aux intérêts stratégiques grandissants”, a annoncé le 3 juin le ministère des Armées.Très stratégique pour la défense américaine, le Groenland est sur la trajectoire la plus courte pour un tir de missile vers la Russie.Avec le réchauffement climatique et la fonte des glaces, il se trouve aussi sur le chemin de nouvelles routes maritimes très convoitées susceptibles de raccourcir le trafic commercial.Ce territoire de deux millions de km2 recouvert à 85% de glace dispose également de vastes réserves minières, y compris de terres rares, et pétrolières inexploitées dont l’accès s’annonce toutefois compliqué.

Le gouvernement dévoile sans convaincre ses propositions pour les quartiers populaires

Le gouvernement a dévoilé vendredi à Montpellier quarante-deux propositions visant à renforcer l’égalité des chances pour les enfants et adolescents des quartiers populaires, et à mieux les accompagner psychologiquement, mais sans annonce forte et sans parvenir à convaincre les élus. Plus de la moitié des annonces correspondent à des programmes existants, plébiscités par les élus.Près de deux ans après les émeutes qui ont en partie enflammé les quartiers populaires, le chef du gouvernement et huit de ses ministres ont détaillé leurs propositions à l’occasion d’un comité interministériel des villes (CIV) placé sous le signe de “l’enfant dans la ville”.”Tout le monde voit qu’il y a des difficultés qui sont énormes et en même temps ces difficultés, on peut arriver à les surmonter au moins en partie”, a déclaré François Bayrou devant la presse à l’issue du comité.Trois axes ont été retenus: le soutien à l’enfance et à l’émancipation de la jeunesse, l’amélioration du cadre de vie des habitants et le développement économique, notamment en faveur de l’entrepreneuriat féminin.Sur l’enfance, les objectifs de scolarisation des moins de trois ans seront ainsi “doublés dès la rentrée 2026” dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) — la France en compte 1.600, soit six millions d’habitants.Cela correspond à 100 nouvelles classes de très petite section de maternelle par an pour favoriser la socialisation précoce et lutter contre les inégalités scolaires “à la racine”.Cent nouvelles crèches seront également créées d’ici 2029.Pour renforcer la prise en charge psychologique des jeunes, un accueil psychologique sera mis en place là où existent déjà des programmes de lutte contre le décrochage scolaire, en mobilisant le dispositif Mon soutien psy. Rien n’a été précisé en revanche sur la façon dont seraient mobilisés ces spécialistes dans un contexte de forte pénurie dans les quartiers.- Dispositifs évaluables -D’autres programmes seront par ailleurs amplifiés, telles les cités éducatives, aujourd’hui au nombre de 250 dans 600 QPV. De source gouvernementale, 60% des mesures présentées sont “reconduites, parce qu’elles marchent”.Des formations de l’enseignement supérieur “d’excellence” seront également fléchées pour des lycéens, et les jeunes pourront être préparés dès le lycée à des concours de catégorie A et B de la fonction publique.”Nous nous sommes efforcés de constituer un socle de dispositifs crédibles (…) évaluables, avec des objectifs qui ont une échéance”, a précisé une source gouvernementale, ajoutant que les crédits votés en 2025 “seront exécutés” et les nouvelles actions “financées”.Environ 70% des mesures du dernier CIV sont “réalisées ou en cours de déploiement” et 30% ont été “retravaillées” ou abandonnées faute de budget. Deuxième grand axe: l’amélioration du cadre de vie des habitants, avec le doublement à près de 500 du nombre de “délégués à la cohésion police/population”, souvent d’anciens policiers ou gendarmes qui assurent une présence sur le terrain.Le gouvernement entend également résoudre, d’ici janvier 2026, “l’ensemble des difficultés d’entretien des parties communes” des immeubles sociaux, en privant certains bailleurs défaillants de l’abattement fiscal dont ils bénéficient aujourd’hui. Mesure innovante, mille offres de stage d’internat dans les QPV seront proposées aux jeunes médecins.Enfin une batterie de mesures pour favoriser le développement économique, notamment au bénéfice des femmes, prévoient la création d’un fonds d’investissement de 60 millions d’euros en 2025 et une enveloppe de 150 millions d’euros de microcrédit. Pour attirer les investisseurs privés et dynamiser l’économie des quartiers, des incitations fiscales remplaceront le dispositif des zones franches urbaines-territoire entrepreneur (ZFU-TE).”Nous allons cibler les entreprises et les secteurs sous-représentés”, a expliqué à l’AFP Juliette Méadel, qui souhaite notamment faire revenir dans les quartiers du “commerce artisanal de qualité comme un salon de thé, une librairie ou un marchand de légumes”. Ce rendez-vous se tient dans un contexte budgétaire particulièrement tendu, alors que le gouvernement cherche 40 milliards d’économies pour 2026.”Les mesures ne sont pas au niveau des souffrances vécues par les habitants”, a taclé Gilles Leproust, président de l’association Ville et Banlieue, qui regrette l’absence de propositions “pour les associations, qui sont en train de crever”.”Des outils parfois intéressants, parfois insuffisants et certains insignifiants” a réagi Philippe Rio, maire PCF de Grigny (Essonne), alors que Driss Ettazaoui, vice-président de la communauté d’agglomération d’Évreux (MoDem), estime qu’il n’y a “rien de nouveau ou d’innovant”.”Le CIV a mis en avant l’enfance et l’éducation comme priorités. Pourtant, des centaines de fermetures de classes sont programmées pour la rentrée prochaine, y compris dans les quartiers populaires”, a relevé Mélody Tonolli, adjointe à la maire de Paris à la politique de la Ville.

Olivier Faure réélu à la tête d’un PS à “rassembler” et à crédibiliser pour 2027

Réélu de justesse à la tête du Parti socialiste, Olivier Faure va devoir s’atteler à la lourde tâche de “rassembler” le parti, toujours divisé sur la ligne stratégique, et lui permettre de se poser en alternative crédible pour 2027, sur le projet et le candidat.Le patron des socialistes, réélu sur le fil dans la nuit de jeudi à vendredi, avec 50,9% des voix, contre 49,1% pour Nicolas Mayer-Rossignol, a dit sur TF1 vouloir “rassembler” sa famille politique, après plusieurs mois de campagne qui ont étalé de profondes divisions internes, mais aussi “rassembler la gauche et les écologistes” et “renverser la table” face à “l’internationale réactionnaire”. Un peu plus tôt, Nicolas Mayer-Rossignol l’a exhorté à répondre aux attentes de “changement”, d'”affirmation” et de “clarté” dans les alliances avec LFI, exprimées par une partie des électeurs.Le score serré oblige la direction sortante à donner “des gages”, a-t-il martelé lors d’une conférence de presse. Le député Philippe Brun a assuré qu’ils étaient “ouverts au rassemblement”, mais “nous n’irons pas dans une direction s’il n’y a pas de discussions sur le fond, ni de motion de synthèse”.Dans le camp d’Olivier Faure, on se dit disposé à travailler avec Boris Vallaud et Nicolas Mayer-Rossignol, mais “sur la base de la ligne qui a gagné le congrès”.Une gageure, d’autant que Nicolas Mayer-Rossignol a régulièrement accusé Olivier Faure de “gestion clanique”, de manque de travail et d'”ambiguïté” vis-à-vis de LFI.Le premier secrétaire a promis, comme ses concurrents, qu’il n’y aurait pas d’accords nationaux avec la formation mélenchoniste pour les prochaines échéances électorales. – Accords au cas par cas avec LFI-Mais le PS pourrait à nouveau discuter d’accords “au cas par cas” avec LFI pour contrer le Rassemblement national, a nuancé vendredi la maire de Nantes Johanna Rolland, proche d’Olivier Faure. M. Mayer-Rossignol a exigé “une clarté absolue sur le refus de ce type d’alliance”. Olivier Faure a répondu sur TF1 qu’il existait déjà des coalitions avec LFI dans certaines villes. “Partout où ça existe, je vois pas pourquoi on y renoncerait”.En début de nuit, les résultats provisoires avaient donné lieu à une querelle de chiffres, laissant craindre le même pugilat qu’au congrès de Marseille en 2023. Mais les deux concurrents ont eu à cÅ“ur de ne pas rejouer le même scénario, et Olivier Faure a finalement été annoncé vainqueur vers 4H00 du matin, son concurrent reconnaissant sa défaite. Les résultats seront officiellement validés lors d’un congrès à Nancy du 13 au 15 juin. Olivier Faure a bénéficié du soutien de Boris Vallaud, le troisième homme du congrès, qui n’avait pas donné de consigne de vote mais indiqué qu’il voterait pour lui. Le premier secrétaire doit désormais réconcilier un parti divisé notamment sur la stratégie pour la présidentielle.Lui, tout comme Boris Vallaud, prônent une candidature commune de la gauche non-mélenchoniste pour 2027, allant du leader de Place publique Raphaël Glucksmann à l’ex-député LFI François Ruffin.Nicolas Mayer-Rossignol défend pour sa part une candidature issue d'”un grand Parti socialiste” réunissant les socialistes et ceux qui gravitent autour, comme Bernard Cazeneuve ou Raphaël Glucksmann.       Sur LCI, le leader de Place Publique a adressé ses félicitations à Olivier Faure – avec qui il nourrit une relation en dents de scie – en rappelant qu’il était “allié” avec le PS. Bernard Cazeneuve, de son côté, a profité de ce scrutin pour inviter vendredi soir dans une vidéo ceux qui le souhaitent à le rejoindre, plaidant pour retrouver “l’esprit de responsabilité” pour gouverner.- Faire émerger un candidat –      A 56 ans, Olivier Faure va devoir donner un nouvel élan en vue des élections municipales puis présidentielle, alors qu’il dirige le parti depuis 2018.Il a déjà annoncé que les axes programmatiques seraient dévoilés lors des journées d’été du parti à Blois fin août, avant la présentation d’un projet fin novembre. Le camp Mayer-Rossignol réclame “une phase de six mois pour préparer un vrai programme”, qui ne sera pas “l’actualisation de celui du Nouveau Front populaire”.  Dans un parti de seulement 40.000 adhérents, et où ses concurrents ont répété à l’envi que le PS ne produisait plus d’idées, Olivier Faure devra en outre faire émerger un candidat socialiste potentiel.Beaucoup en interne sont persuadés qu’il souhaite endosser le costume, même s’il s’est gardé d’exprimer toute ambition. Tout juste a-t-il concédé qu’il ne se “déroberait” pas.”Sa légitimité pour une éventuelle candidature n’est pas renforcée par le résultat” du scrutin, a remarqué M. Mayer-Rossignol.

“Sextape” à Saint-Etienne: le maire sera jugé pour chantage en septembre

La justice a ordonné vendredi un procès contre le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau, ex-LR, accusé d’avoir fait chanter son Premier adjoint avec une vidéo intime, et envisage d’organiser un procès à Lyon en septembre.Près de trois ans après l’éclosion du scandale, les deux juges d’instruction saisis de ce dossier ont rendu leurs conclusions, a annoncé à l’AFP le procureur de Lyon Thierry Dran.Ils ordonnent le renvoi de Gaël Perdriau devant le tribunal correctionnel pour “chantage, soustraction, détournement de fonds publics par un dépositaire de l’autorité publique et participation à une association de malfaiteurs”, un délit puni d’au moins cinq ans de prison, a-t-il précisé dans un communiqué.Sous réserve de recours, le procès se tiendra entre le 22 et le 26 septembre, a ajouté le procureur.L’affaire porte sur une vidéo montrant l’ancien Premier adjoint centriste Gilles Artigues, un rival potentiel du maire, en train de se faire masser par un escort-boy dans une chambre d’hôtel à Paris en janvier 2015.Gaël Perdriau, 52 ans, est soupçonné d’avoir exigé “la loyauté politique” de Gilles Artigues, “des arbitrages électoraux et son absence d’opposition aux décisions du maire” contre la non divulgation de ce film, selon un document judiciaire consulté par l’AFP. Exclu du parti Les Républicains et vilipendé par ses opposants, le maire a toujours clamé son innocence et refusé de démissionner, même s’il s’est mis en retrait de ses fonctions à la métropole. Il n’a pas non plus exclu de se représenter aux élections municipales de 2026.Contacté par l’AFP vendredi, il n’a pas souhaité s’exprimer et ses avocats n’étaient pas immédiatement disponibles.- Sept co-prévenus -Les magistrats instructeurs demandent que le maire soit jugé avec trois anciens proches, accusés d’avoir organisé le tournage de la sextape: son ex-directeur de cabinet, Pierre Gauttieri, son ancien adjoint à l’Éducation, Samy Kefi-Jérôme, et l’ex-compagnon de ce dernier, Gilles Rossary-Lenglet, qui avait révélé l’affaire à Mediapart en 2022.Contrairement aux réquisitions du parquet, les juges ordonnent également le renvoi de deux couples à la tête d’associations stéphanoises soupçonnées d’avoir servi à rémunérer les auteurs de la sextape en échange de prestations fictives financées par la mairie. Ils seront jugés pour “abus de confiance”.”Je suis satisfait que le procès ait lieu en 2025 (…) et que tous les protagonistes, y compris les représentants des associations, soient renvoyés devant un tribunal”, a déclaré à l’AFP Gilles Rossary-Lenglet. “Même si je sais que je vais être condamné, je suis heureux car la vérité va gagner à la fin”, a ajouté celui qui se présente comme un “lanceur d’alerte”.L’enquête comporte un second volet: lors de l’instruction, M. Rossary-Lenglet a fourni une vidéo de juin 2015 dans laquelle est évoqué un projet de chantage contre l’ancien maire de Saint-Etienne Michel Thiollière (UMP-rad, de 1994 à 2008). L’idée, selon lui, était de piéger l’ancien édile avec une prostituée mineure. Mais le plan a été abandonné.- “Bonne nouvelle” -Selon Me André Buffard qui représente les deux victimes, l’annonce d’un procès constitue “un soulagement” pour Gilles Artigues qui est désormais directeur diocésain de l’enseignement catholique du Tarn. Quant à Michel Thiollière, il est “heureux d’apprendre que les faits le concernant (…) seront eux-aussi jugés”, a ajouté l’avocat.Les élus stéphanois, de droite comme de gauche, ont également salué la tenue d’un procès en septembre.  “C’est une très bonne chose que la justice se prononce avant le démarrage de la campagne municipale, qui pourra se dérouler sur des bases plus claires”, a ainsi déclaré Nicole Peycelon, une élue LR qui a fait défection de la majorité.Les élections auront lieu “dans un climat plus serein, car les Stéphanois sauront à quoi s’en tenir”, a renchéri l’écologiste Olivier Longeon.C’est une “bonne nouvelle pour Saint-Etienne”, “M. Perdriau ne pourra plus se draper derrière la seule présomption d’innocence pour continuer de nuire aux intérêts de notre territoire et de ses habitants”, a ajouté l’opposition socialiste dans un communiqué.