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A l’Assemblée, les députés PS espèrent une journée de victoires “concrètes”

Bloquer les prix en outre-mer, augmenter les effectifs soignants à l’hôpital, généraliser les repas à un euro pour les étudiants: les députés socialistes espèrent faire adopter jeudi, lors de leur “niche” parlementaire, plusieurs mesures “concrètes, du quotidien”, et montrer ainsi qu’ils peuvent “arracher des victoires” en “construisant des majorités”.Huit propositions législatives au total figurent au programme de ce créneau réservé aux initiatives portées par les élus PS. Parmi elles, cinq ont de bonnes chances d’être examinées et votées avant que la “niche” ne se referme, à minuit.Toutes ont déjà trouvé une majorité pour être adoptées en commission, et l’une a même déjà été validée par le Sénat. Avec ces textes, les socialistes – qui ont renoncé la semaine dernière à censurer le gouvernement Bayrou dont ils espèrent encore obtenir des concessions sur le budget – entendent marquer des points. “Nous restons dans l’opposition, évidemment, mais nous montrons notre capacité à gagner des votes, à faire avancer des dossiers”, indique une source interne au groupe. Le chef des députés PS, Boris Vallaud, n’a pas caché mercredi qu’il attendait “sur certains textes, un soutien” de la part du gouvernement et des élus du centre et de la droite.Les députés macronistes auront une “position constructive” face à ces propositions “assez consensuelles”, a promis l’un des leurs, Pierre Cazeneuve. Tout en soulignant qu’il ne fallait pas y voir un “effet conjoncturel” – comprendre, lié à la récente décision des socialistes de ne pas censurer l’exécutif – car les députés de son groupe ont “toujours” eu une telle attitude lors des “niches” réservées aux partis de l'”arc républicain”, selon lui.Quant aux élus du Rassemblement national, ils voteront “comme d’habitude ce qui va dans le bon sens, celui de l’intérêt de la France et des Français”, a indiqué à l’AFP une source au sein du groupe.- Le “calvaire” des pannes d’ascenseurs -A l’ouverture de la séance, jeudi matin, les députés ont commencé par se pencher sur un texte visant à lutter contre la vie chère dans les départements d’outre-mer, où les prix sont actuellement de 30 à 42% plus élevés que dans l’Hexagone.Cette “injustice” économique et sociale “enferme” 2,8 millions d’habitants “dans un système où vivre dignement est un combat quotidien”, a martelé la rapporteure, Béatrice Bellay, élue socialiste de Martinique.Son texte comprend notamment des dispositifs visant à faciliter le plafonnement par l’Etat du prix d’un panier de biens de première nécessité – pour le ramener au niveau constaté en métropole – et à lutter contre les monopoles et les oligopoles.Les écarts de prix posent un “défi à la cohésion sociale” et créent une situation “insoutenable pour nos compatriotes ultramarins”, a reconnu le ministre chargé des outre-mers, Manuel Valls, soulignant que le gouvernement soutenait cette proposition de loi, “tout en considérant qu’elle peut et qu’elle doit être améliorée”.Parmi les autres initiatives inscrites à l’agenda de l’Assemblée ce jeudi, figure un texte déjà adopté au Sénat début 2023, qui propose d’instaurer progressivement dans les hôpitaux des ratios pour garantir un nombre minimal de soignants par patient.Les députés PS relanceront par ailleurs leur combat pour le “repas à un euro” pour tous les étudiants. Un précédent vote, sur le même sujet, avait échoué à une voix près début 2023, malgré le soutien de la gauche et du Rassemblement national. Or, le sujet reste d’actualité: “plus d’un tiers des étudiants nous expliquent que régulièrement, ils sautent un repas faute de pouvoir se le payer”, souligne M. Vallaud. Autre texte “concret”, selon ses promoteurs: une proposition pour mieux lutter contre les pannes d’ascenseurs, qui lorsqu’elles se prolongent constituent un “calvaire” pour les habitants d’immeubles de grande hauteur. Le PS prévoit d’obliger les sociétés gérant ces équipements à intervenir dans les deux jours ouvrés, et à constituer des stocks suffisants de pièces détachées pour réparer au plus vite.Avant minuit, le élus socialistes espèrent encore faire adopter une proposition pour lutter contre la “financiarisation” des crèches, dont les dérives ont récemment été dénoncées dans un livre-enquête du journaliste Victor Castanet. Le texte prévoit d’interdire aux fonds d’investissement d’investir dans ce secteur.

Éducation à la sexualité: Borne défend un programme “indispensable”

L’éducation à la vie affective et sexuelle est “indispensable”, a déclaré jeudi la ministre de l’Education Elisabeth Borne alors que ce programme, devant être mis en oeuvre dans tous les établissements scolaires à la prochaine rentrée, a connu plusieurs contretemps.”Cette éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité est absolument indispensable”, a déclaré Mme Borne sur France Inter. Ce programme doit entrer en vigueur à la prochaine rentrée scolaire dans toutes les écoles, collèges et lycées et prévoit trois séances annuelles, selon des éléments transmis à l’AFP par le ministère.Le texte, qui devait initialement être appliqué à la dernière rentrée, sera finalement examiné mercredi prochain par le Conseil supérieur de l’éducation, une instance regroupant notamment les représentants des professeurs et des parents d’élèves.Il doit permettre de relancer dans les écoles, collèges et lycées le principe d’une éducation à la vie affective et sexuelle. Celle-ci est théoriquement imposée par la loi depuis 2001, mais elle est très peu enseignée.L’élaboration de ce programme a fait l’objet d’une fronde de la part d’associations conservatrices, puis par des responsables politiques, qui dénoncent notamment la présence d’une “théorie du genre”.”C’est à partir du lycée qu’on évoque cette notion d’identité de genre” dans le programme, a affirmé Mme Borne sur France Inter, soulignant la logique d’évoquer un concept présent dans le code pénal.Les documents consultés par l’AFP ne font pas mention du terme précis d'”identité de genre” avant la seconde. Toutefois, la notion seule de “genre”, différenciée du “sexe biologique”, est évoquée à partir de la cinquième.Plus largement, Mme Borne a souligné que les questions de sexualité n’étaient pas évoquées avant le collège. Seuls les sujets liés à la “vie affective et relationnelle” sont abordés à l’école primaire.”C’est un programme qui est très attentif à apporter les bonnes informations en fonction de l’âge de l’élève, qui doit permettre de transmettre des valeurs très importantes de respect de soi, de respect de l’autre, de promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes”, a conclu la ministre.Au sein du précédent gouvernement, mené par Michel Barnier, le ministre délégué à la Réussite scolaire, Alexandre Portier, avait exprimé son rejet du programme en l’état, avant d’être recadré par sa ministre de tutelle, Anne Genetet. Aucun des deux n’a été reconduit dans l’actuel gouvernement de François Bayrou.

Il faut “des mesures de rétorsion” en cas de surtaxes douanières par Trump, estime le ministre français du Commerce extérieur

Le ministre français chargé du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin a appelé jeudi sur RTL l’Union européenne à se “préparer” à des “mesures de rétorsion” si Donald Trump mettait à exécution ses menaces de hausses de droits de douane à son encontre.”L’Europe ne doit pas se laisser faire”, a déclaré M. Saint-Martin. “Les Etats-Unis resteront un pays allié, mais nous devons nous préparer” à des “mesures de rétorsion”, a-t-il ajouté.Avant d’être réélu, Donald Trump avait menacé d’imposer des droits de douane sur les produits européens, sauf si l’UE augmentait ses achats en pétrole et gaz américains.Mardi, il a réaffirmé que les pays européens étaient “bons pour des droits de douane”, sans donner plus de précision sur le calendrier, la nature des produits visés, et les taux envisagés.Pour Laurent Saint-Martin, des surtaxes douanières vis-à-vis de l’UE “serait d’abord une mauvaise nouvelle pour les États-Unis : cela créerait un effet inflationniste.””Si Donald Trump n’a pas présenté dans ses premiers décrets” depuis son investiture lundi “des mesures d’augmentation de tarifs douaniers, c’est aussi parce qu’il sait (…) que cela aura d’abord des conséquences pour les États-Unis”, a-t-il également estimé.L’Union européenne est “prête à défendre ses intérêts économiques” si nécessaire, avait souligné lundi soir le commissaire européen à l’Economie Valdis Dombrovskis.Quand les Etats-Unis avaient augmenté les droits de douane sur l’acier et l’aluminium européens lors du premier mandat de Donald Trump (2017-2021), les Européens avaient répondu par des surtaxes sur des produits américains comme les motos Harley-Davidson et le Bourbon.Selon un responsable européen, les 27 sont encore divisés entre une approche simplement “défensive” – acheter des produits américains comme du gaz naturel liquéfié ou des armes pour tenter d’échapper à un conflit commercial avec Trump- ou plus “offensive” avec de possibles mesures de rétorsion.L’Union européenne n’est pas la seule dans le viseur du président américain.Dès son retour à la Maison Blanche lundi, Donald Trump a également dit vouloir imposer des droits de douane de 25% aux produits venant des voisins canadien et mexicain, et ce dès le 1er février. 

Budget: “En colère” contre les coupes sur l’écologie, Tondelier promet la censure

“On va voter la censure et on va le faire savoir très fortement”, a déclaré la cheffe des Écologistes Marine Tondelier jeudi à propos du projet de budget de l’État remanié par le gouvernement et le Sénat avec de très nombreuses coupes sur l’écologie. “Je suis en colère”, a-t-elle déclaré sur TF1, annonçant le lancement d’une pétition “Halte au sacrifice de l’écologie” et promettant “un inventaire permanent” de ce que le gouvernement “est en train de faire à l’écologie”.”C’est pas juste pour les petits oiseaux, c’est le pouvoir d’achat. Quand on baisse le leasing social, quand on ne permet pas aux Français d’acheter un véhicule électrique et donc on les rend dépendants du pétrole quand on leur permet pas de s’isoler et donc on les laisse dans des passoires thermiques l’hiver et dans des bouilloires thermiques l’été, quand on ne leur donne pas accès à ces choses élémentaires en 2024, alors non, on ne peut pas être fier d’être français”, a-t-elle critiqué.Le projet de budget de l’État pour 2025 doit être adopté jeudi au Sénat, après avoir été rejeté à l’Assemblée nationale lorsque Michel Barnier était encore Premier ministre. Il doit ensuite être passé au crible d’une commission mixte paritaire de sept députés et sept sénateurs, le 30 janvier, chargés d’en faire une version de compromis. S’ils y parviennent, la version commune devra passer le filtre de l’Assemblée nationale dans la semaine du 3 février pour un ultime vote, ou un possible retour du 49.3, sans doute suivi d’une nouvelle motion de censure.”Les sommes qu’on n’investit pas dans l’environnement, il est démontré par les économistes que ça coûtera cinq fois plus cher”,  a rappelé Marine Tondelier, en énumérant: “- 200 millions sur les énergies renouvelables, – 30 millions sur la biodiversité, – 175 millions sur le leasing social…”.Au total, selon la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, son périmètre “subira une réfection de ses moyens”, d’environ “un milliard d’euros (en moins) par rapport à l’exécution de l’année 2024”.

Loi narcotrafic: le Sénat propose la création d’un parquet national anti-criminalité organisée

Le Sénat a lancé mercredi des débats très attendus sur la lutte contre le trafic de stupéfiants, en adoptant en commission une proposition de loi transpartisane qui propose notamment la création d’un parquet national anti-criminalité organisée (Pnaco).”Sortir la France du piège du narcotrafic”: ainsi intitulé, le texte des sénateurs Étienne Blanc (Les Républicains) et Jérôme Durain (Parti socialiste) a été examiné en commission des Lois, avant son arrivée dans l’hémicycle à partir de mardi.Issue d’une commission d’enquête sénatoriale sur l’impact du narcotrafic en France, l’initiative a intéressé les gouvernements successifs ces derniers mois. Tout particulièrement le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui a fait de la lutte contre le trafic de drogue l’une de ses priorités, sous l’angle de la fermeté et de la répression.Si les débats seront largement approfondis en séance publique en présence du gouvernement, les sénateurs de la commission des Lois ont déjà remanié le texte.Principale modification: après avoir envisagé de créer un “parquet national anti-stupéfiants”, le Sénat a opté pour une structure élargie, dénommée parquet national anti-criminalité organisée – le “Pnaco”.Cette nouvelle structure, sur le modèle du PNF (parquet financier) ou du Pnat (parquet anti-terroriste), aurait notamment un “monopole sur les crimes les plus graves” et serait chargé de “coordonner les parquets sur tout le spectre de la criminalité organisée”.”Ce qui nous manque, c’est une direction, un pilotage. Il nous faut une spécialisation et une incarnation pour que la lutte contre le narcotrafic ait un visage, une structuration”, appuie auprès de l’AFP M. Durain, qui est également l’un des co-rapporteurs du texte avec la présidente LR de la commission des Lois, Muriel Jourda.- “Freiner le mouvement” -Ce Pnaco, qui se substituerait à l’actuelle juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco), s’appuierait sur un Office anti-stupéfiants (Ofast) aux prérogatives renforcées, placé sous la double tutelle de Beauvau et de Bercy.Le texte propose par ailleurs de nombreux outils à la justice et à la police, comme la création d’une procédure “d’injonction pour richesse inexpliquée” pour obliger les suspects à s’expliquer sur leur train de vie. La création d’une nouvelle infraction “d’appartenance à une organisation criminelle”, inspirée de la législation italienne antimafia, est également proposée par la commission sénatoriale, tout comme un mécanisme de gel administratif des avoirs des narcotrafiquants. Le régime des repentis, qui collaborent avec la justice, y est également approfondi.”Autour de nous, des pays sont passés au stade du narco-Etat. Nous avons une chance de freiner le mouvement, mais il est urgent de se doter d’instruments pour faire face”, explique Muriel Jourda à l’AFP.Même si de nombreuses mesures font consensus, certaines sont plus irritantes, comme l’idée de créer un procès-verbal distinct – ou “dossier-coffre” – pour ne pas divulguer à la défense certaines techniques d’enquête sensibles; ou la possibilité accordée aux préfets de prononcer des “interdictions de paraître” sur les points de deal. Une partie de la gauche regrette aussi que le texte n’aborde pas le volet de la prévention face au trafic: “On s’intéresse qu’au volet policier, judiciaire, répressif mais il faudrait mener en parallèle une grande campagne de prévention, et agir sur la politique de la ville”, estime le sénateur écologiste Guy Benarroche.

Levée de boucliers contre l’idée d’une taxation de certains retraités

Le Rassemblement national et La France insoumise ont tous deux fait part mercredi de leur franche opposition à la proposition de la ministre du Travail de mettre à contribution certains retraités pour financer la Sécurité sociale, une idée également critiquée par des soutiens du gouvernement.”Taxer des retraités qui ont 2.000 euros de retraite” est “totalement scandaleux”, a estimé le vice-président du RN Sébastien Chenu. “S’il y a ça dans le budget (…) je suis favorable à ce qu’on ne laisse pas passer”, a-t-il prévenu sur TF1, en suggérant que ce serait un motif de censure du gouvernement.La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a proposé mardi de faire contribuer certains retraités au financement de la protection sociale. Cette contribution pourrait porter “sur les personnes retraitées qui peuvent se le permettre”, a avancé la ministre, en précisant que “ça peut être 40%” des retraités “en fonction du niveau de pension”. A Matignon, on souligne que la proposition de Mme Panosyan-Bouvet est “une position personnelle”.Pour M. Chenu, ce sujet est “en train de s’ériger en ligne rouge”, considérant qu’une taxation serait équivalente à une “spoliation” du “fruit du travail” des retraités.La volonté de l’ex Premier ministre Michel Barnier de mettre en cause l’indexation générale des retraites sur l’inflation au 1er janvier avait été avancée par le RN pour justifier la censure qui a fait tomber le gouvernement.Même position à l’autre bout de l’échiquier politique. “Je trouve ça scandaleux d’un point de vue démocratique”, a réagi le coordinateur de LFI Manuel Bompard sur BFMTV.- “Très malhonnête” -Si LFI est favorable à “une réforme fiscale pour que les hautes fortunes contribuent davantage”, “essayer de faire croire que c’est une mesure de justice fiscale d’aller s’en prendre aux retraités qui gagnent 2.000 euros par mois, ça me paraît vraiment très malhonnête”, a-t-il jugé.Le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, a ironisé de son côté sur un “concours Lépine” qui ne lui paraît “pas la meilleure façon de procéder” alors que les débats budgétaires reprennent au Parlement.Le “principe de solidarité” suppose certes de tenir compte des “facultés contributives” de chacun, mais “ce qui m’ennuie un peu (…) c’est qu’il paraît plus aisé d’aller chercher” des contributions “chez les retraités que chez les très hauts patrimoines”, a-t-il déploré devant l’Association des journalistes parlementaires (AJP).La proposition de Mme Panosyan-Bouvet a suscité par ailleurs des réactions contrastées chez les soutiens du gouvernement.Le vice-président d’Horizons Christian Estrosi l’a jugé “inadmissible” sur RTL. “Pour tous les retraités, c’est la même règle. Parce que si on commence à toucher à un niveau de retraite, la porte est ouverte et petit à petit on va en abuser et aller vers les pensionnés les plus faibles”, a jugé le maire de Nice, ville prisée de nombreux retraités.A l’inverse, la députée (MoDem) Perrine Goulet avait estimé mardi, lors d’un point presse à l’Assemblée nationale, “pas inopportun” de réfléchir à une participation des retraités à l’effort de financement des besoins du grand âge. “Il ne faut rien se fermer”, et éviter que les efforts ne “reposent que sur les actifs”, avait-elle souligné.L’idée a également été défendue par le patron du Medef Patrick Martin. Selon lui “tout le monde doit participer à l’effort de guerre” pour réduire les déficits.

Levée de boucliers contre l’idée d’une taxation de certains retraités

Le Rassemblement national et La France insoumise ont tous deux fait part mercredi de leur franche opposition à la proposition de la ministre du Travail de mettre à contribution certains retraités pour financer la Sécurité sociale, une idée également critiquée par des soutiens du gouvernement.”Taxer des retraités qui ont 2.000 euros de retraite” est “totalement scandaleux”, a estimé le vice-président du RN Sébastien Chenu. “S’il y a ça dans le budget (…) je suis favorable à ce qu’on ne laisse pas passer”, a-t-il prévenu sur TF1, en suggérant que ce serait un motif de censure du gouvernement.La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a proposé mardi de faire contribuer certains retraités au financement de la protection sociale. Cette contribution pourrait porter “sur les personnes retraitées qui peuvent se le permettre”, a avancé la ministre, en précisant que “ça peut être 40%” des retraités “en fonction du niveau de pension”. A Matignon, on souligne que la proposition de Mme Panosyan-Bouvet est “une position personnelle”.Pour M. Chenu, ce sujet est “en train de s’ériger en ligne rouge”, considérant qu’une taxation serait équivalente à une “spoliation” du “fruit du travail” des retraités.La volonté dl’ex Premier ministre Michel Barnier de mettre en cause l’indexation générale des retraites sur l’inflation au 1er janvier avait été avancée par le RN pour justifier la censure qui a fait tomber le gouvernement.Même position à l’autre bout de l’échiquier politique. “Je trouve ça scandaleux d’un point de vue démocratique”, a réagi le coordinateur de LFI Manuel Bompard sur BFMTV.- “Très malhonnête” -Si LFI est favorable à “une réforme fiscale pour que les hautes fortunes contribuent davantage”, “essayer de faire croire que c’est une mesure de justice fiscale d’aller s’en prendre aux retraités qui gagnent 2.000 euros par mois, ça me paraît vraiment très malhonnête”, a-t-il jugé.Le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, a ironisé de son côté sur un “concours Lépine” qui ne lui paraît “pas la meilleure façon de procéder” alors que les débats budgétaires reprennent au Parlement.Le “principe de solidarité” suppose certes de tenir compte des “facultés contributives” de chacun, mais “ce qui m’ennuie un peu (…) c’est qu’il paraît plus aisé d’aller chercher” des contributions “chez les retraités que chez les très hauts patrimoines”, a-t-il déploré devant l’Association des journalistes parlementaires (AJP).La proposition de Mme Panosyan-Bouvet a suscité par ailleurs des réactions contrastées chez les soutiens du gouvernement.Le vice-président d’Horizons Christian Estrosi l’a jugé “inadmissible” sur RTL. “Pour tous les retraités, c’est la même règle. Parce que si on commence à toucher à un niveau de retraite, la porte est ouverte et petit à petit on va en abuser et aller vers les pensionnés les plus faibles”, a jugé le maire de Nice, ville prisée de nombreux retraités.A l’inverse, la députée (MoDem) Perrine Goulet avait estimé mardi, lors d’un point presse à l’Assemblée nationale, “pas inopportun” de réfléchir à une participation des retraités à l’effort de financement des besoins du grand âge. “Il ne faut rien se fermer”, et éviter que les efforts ne “reposent que sur les actifs”, avait-elle souligné.L’idée a également été défendue par le patron du Medef Patrick Martin. Selon lui “tout le monde doit participer à l’effort de guerre” pour réduire les déficits.

Macron et Scholz promettent une Europe “forte et unie” face à Trump

Le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz ont promis mercredi de tout mettre en oeuvre pour une “Europe “unie et forte” face au “défi” que va représenter l’Amérique de Donald Trump.”Le président Trump sera, c’est déjà clair, un défi à relever”, a estimé le dirigeant allemand en visite à Paris. “L’Europe ne va pas se dérober ni se cacher, mais être un partenaire constructif et sûr de lui”, a-t-il ajouté depuis l’Elysée où il était reçu par Emmanuel Macron.Le président français a appelé les Vingt-Sept, et plus particulièrement le couple franco-allemand, à jouer “tout leur rôle” pour une Europe “unie, forte et souveraine”, qui sache défendre ses “intérêts” alors que le nouveau président américain promet de relever massivement les droits de douane à l’encontre de l’UE et menace de réduire son soutien militaire.”La seule réponse aux temps dans lesquels nous entrons, c’est plus d’unité, plus d’ambition et d’audace et plus d’indépendance des Européens. C’est cela qui nous anime et c’est dans ce sens que nous continuerons d’agir”, a martelé Emmanuel Macron.Les deux dirigeants se sont retrouvés autour d’un déjeuner pour l’un de leurs derniers grands rendez-vous avant les élections législatives du 23 février en Allemagne, pour lesquelles le chef de l’opposition, le chrétien-démocrate Friedrich Merz, part favori.La rencontre était organisée le jour du 62ème anniversaire du Traité de l’Elysée, signé en 1963, qui avait scellé la réconciliation des deux pays après la Seconde Guerre mondiale.- “Redonner de l’élan” -En coulisses, la diplomatie française fait le pari d’une relation moins laborieuse avec le probable futur chancelier qu’avec Olaf Scholz même si les deux capitales ont continué à travailler de façon étroite ces trois dernières années sur les grands sujets européens.”Le couple franco-allemand doit vraiment se reconstituer et redonner à l’Europe un élan aux côtés de sa présidente” de la Commission européenne Ursula von der Leyen, a insisté la porte-parole du gouvernement français Sophie Primas.Emmanuel Macron espère des investissements européens massifs dans les nouvelles technologies, y compris par une  mutualisation de la dette – sujet tabou à Berlin – pour faire face à la concurrence américaine. Il plaide aussi pour une défense et une industrie de défense européennes renforcées.   Les deux dirigeants ont appelé à soutenir l’automobile, l’acier ou la chimie européennes face aux coups de butoir promis par Donald Trump. Un agenda pour le prochain chancelier ?Le candidat conservateur Friedrich Merz s’est lui-même dit “très proche” du président français mardi, lors du Forum économique de Davos, précisant le rencontrer “régulièrement”.A Paris, les attentes restent toutefois prudentes. “Ca va un peu soulager tout le monde même si Merz n’est pas facile non plus et si tout ne va pas changer de manière radicale avec lui”, relève Hélène Miard-Delacroix, spécialiste de l’Allemagne à La Sorbonne.- “Orthogonal” -“La façon qu’a Scholz d’être buté, c’est de ne rien dire. Merz, s’il est buté, on va l’entendre. Il est un peu colérique”, pointe-t-elle.De l’avis général, les torts sont partagés dans le rendez-vous manqué entre Emmanuel Macron et Olaf Scholz, deux tempéraments aux antipodes, omniprésent pour l’un, taiseux pour l’autre.L’ex-ministre des Finances d’Angela Merkel est arrivé à la chancellerie avec une vision peu enthousiaste de la France et de ses dérapages budgétaires à répétition.Les désaccords sont nombreux, sur le projet de bouclier antimissile européen, la livraison de missiles longue portée à l’Ukraine ou la mise en oeuvre de l’accord de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur, réclamée par Berlin contre l’avis de Paris.Emmanuel Macron, qui se pose volontiers en chef de file de l’UE, suscite aussi beaucoup d’incompréhension outre-Rhin.”Il a une façon d’être, de se comporter, de faire des coups, de lancer des phrases, de provoquer le destin qui est orthogonale à ce qu’est Scholz”, observe Hélène Miard-Delacroix.”Certaines de ses décisions, dont la dissolution de l’Assemblée, n’ont pas été comprises, comme le fait que la France s’assoie littéralement sur les critères de convergence” de la zone euro, renchérit Hans Stark, conseiller pour les relations franco-allemandes à l’Institut français de relations internationales (Ifri). Vu d’Allemagne, il passe pour “un président très affaibli et isolé”, ajoute-t-il.

Fin de vie: “Pas question d’abandonner” le sujet qui sera à l’agenda parlementaire “le plus vite possible”

Le gouvernement n’a pas l’intention “d’abandonner” le projet de l’aide légale à mourir qui sera à l’agenda parlementaire “le plus vite possible”, même si l’exécutif souhaite le distinguer de celui des soins palliatifs, a assuré mercredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas qui veut “rassurer les associations”.”Ce sujet sera à l’agenda le plus vite possible. Il n’est pas question du tout de l’abandonner, mais il est question de libertés individuelles, du vote du Parlement sur des sujets qui sont des sujets distincts”, a-t-elle affirmé à l’issue du Conseil des ministres.François Bayrou a suscité l’inquiétude des partisans de l’aide légale à mourir en faisant savoir mardi qu’il souhaitait aborder séparément ce sujet, clivant, de celui des soins palliatifs, accédant ainsi à une demande des adversaires de l’euthanasie et du suicide assisté.”Le Premier ministre est très attaché à cette liberté parlementaire de pouvoir avoir une réponse à chacun de ces sujets. Quand vous devez en même temps répondre à la question sur l’accès de chacun aux soins palliatifs et sur l’aide active à mourir, vous n’avez pas de liberté sur aucun des deux choix, puisque l’un engage l’autre”, a justifié Sophie Primas. Elle a distingué “la possibilité pour tous les Français de bénéficier de soins palliatifs, qui sont une réponse à la peur tout à fait légitime vis-à-vis de la souffrance et de la fin de vie” d’un sujet “éthique qui a trait à l’aide active à mourir”.En optant pour deux textes, M. Bayrou répond à une demande de ceux qui sont opposés ou sceptiques sur l’aide à mourir, principalement à droite de l’échiquier politique. Mais cette scission suscite la désapprobation des partisans de cette aide comme la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.

Le parquet de Paris recadre Retailleau et son annonce “prématurée” de l’arrestation d’un influenceur algérien

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé mercredi, en pleine crise entre Paris et Alger, une nouvelle interpellation en France d’un influenceur algérien, provoquant un rarissime recadrage du parquet de Paris au sujet d’une communication ministérielle jugée “prématurée”.Cette annonce est intervenue en pleine période de tensions entre Paris et Alger, que le gouvernement français entend désormais aplanir pour éviter toute “escalade”, a prévenu mercredi la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas.L’annonce de M. Retailleau semble avoir été mal reçue par le parquet de Paris.”Il est rappelé que seule l’autorité judiciaire est légitime à communiquer sur une affaire judiciaire en cours et qu’une personne qui n’est pas jugée est présumée innocente”, a expliqué à l’AFP le parquet de Paris dans une rarissime prise de parole aux allures de remontrance. “En l’occurrence, cette fuite est par ailleurs tout à fait prématurée”.- “Signalement” -Cette mise au point est intervenue peu après l’annonce sur le réseau social X par le ministre de l’Intérieur d’une nouvelle interpellation en France d’un influenceur algérien, présenté “comme Rafik Meziane” et qui, d’après lui, “appelait à commettre des actes violents sur le territoire français sur TikTok”.”Le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) enquête sur un signalement effectué sur la plateforme PHAROS et portant notamment sur une republication de vidéo sans commentaire”, a de son côté détaillé le parquet, ajoutant qu’une perquisition a eu lieu “afin de saisir le matériel informatique et vérifier si des éléments matériels permettraient ou non de qualifier une infraction”. “A ce stade, rien n’est retenu contre la personne concernée, qui doit en outre suivre des soins. Elle n’est à cette heure pas en garde à vue”, conclut le ministère public au terme de cette ferme mise au point.Selon une source proche du dossier, l’influenceur algérien a été interpellé mercredi matin dans le 13e arrondissement de Paris. Son état de santé ayant été jugé incompatible avec la garde à vue, il sera convoqué jeudi, a également précisé cette source à l’AFP.- Sept influenceurs interpellés -Le ministre de l’Intérieur avait conclu son message par les mots “Ne rien laisser passer”, comme il l’avait déjà fait, le 16 janvier, après l’annonce de l’arrestation d’un autre influenceur algérien, Mahdi B., condamné puis incarcéré.Les relations entre la France et l’Algérie sont dégradées, notamment autour des dossiers du Sahara occidental et du sort de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre.Elles se sont encore envenimées avec l’arrestation récente à Montpellier d’un influenceur algérien de 59 ans, “Doualemn”, après une vidéo litigieuse sur TikTok.Mis dans un avion le 9 janvier pour l’Algérie, cet agent d’entretien, père de deux enfants, avait été renvoyé en France le soir même. Le 12 janvier, sa rétention a été prolongée de vingt-six jours par un juge.Bruno Retailleau avait estimé qu’en renvoyant “Doualemn” vers Paris, l’Algérie avait cherché à “humilier la France”. L’Algérie avait rejeté les accusations françaises “d’escalade” et “d’humiliation”, en invoquant une “campagne de désinformation” contre Alger.Depuis début janvier, plusieurs autres influenceurs algériens sont visés par des procédures en France pour des propos haineux, visant souvent des opposants au gouvernement algérien.Pour la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, qui a vanté “sa détermination”, “Bruno Retailleau est dans son rôle de ministre de l’Intérieur pour assurer la sécurité et la protection des Français”.”Personne n’a intérêt à une escalade entre la France et l’Algérie”, a encore assuré Sophie Primas, tout en soulignant que “l’Algérie aujourd’hui fait monter la tension”. “Nous devons ramener nos relations avec l’Algérie au même niveau qu’avec d’autres Etats”, a-t-elle martelé, plaidant pour un “apaisement sans naïveté”. abo-mca-gd-mk-fff/mat/asm