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Agriculteurs: la Coordination rurale promet le “chaos” dans le Sud-Ouest

Les agriculteurs manifestent encore mardi en France, et singulièrement dans le Sud-Ouest, où la Coordination rurale (CR) affirme vouloir “provoquer un chaos” pour se faire entendre. Moins d’un an après une mobilisation historique, les syndicats agricoles estiment n’avoir pas obtenu suffisamment d’avancées. Ils redoutent en plus une ratification prochaine d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et des pays latino-américains du Mercosur.En fin d’après-midi, l’alliance majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA) a salué “une première victoire” après l’annonce de la tenue d’un débat suivi d’un vote le 26 novembre à l’Assemblée nationale sur le traité de libre-échange entre l’UE et des pays du Mercosur.”Nous avançons enfin dans le bon sens” et “sans anticiper la position du Parlement, soyons fiers, collectivement, de cette action syndicale. […] Rien n’est gagné, nous ne sommes pas naïfs, mais la mobilisation continue”, a déclaré sans plus de précision sur la suite du mouvement Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, dans le communiqué commun.De son côté, Sophie Lenaerts, vice-présidente de la Coordination rurale, interrogée en marge du congrès de la CR à Chasseneuil-du-Poitou, s’est demandé “quel est l’intérêt de débattre d’un sujet sur lequel tout le monde est d’accord ? Pourquoi pas mais cela semble être une perte de temps. Ce débat permettra au moins de comprendre la ratification du traité et le principe du vote, complexe”, selon elle.L’alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs évite d’organiser des blocages comme l’an dernier, privilégiant des actions symboliques pour “ne pas ennuyer les Français”, son rival de la Coordination rurale hausse d’un cran la mobilisation mardi.- OFB attaquée -A Guéret (Creuse) pourtant, une trentaine de manifestants, accompagnés de tracteurs et de bennes remplies de déchets et de fumier, ont forcé la porte d’entrée de l’Office français de la biodiversité (OFB) et de la Mutualité sociale agricole. Ils ont répandu des pneus et des déchets à l’intérieur et saccagé des piles de dossiers.Le chef local des services de l’OFB est allé à leur rencontre pour discuter brièvement et a subi des insultes et des menaces. Il a porté plainte, selon cette même source.”Exprimer ses inquiétudes face au Mercosur comme l’ont fait pacifiquement les agriculteurs depuis dimanche est légitime”, a souligné de son côté la ministre de l’Agriculture Annie Genevard sur X (ex-Twitter). “Mais jamais je ne tolérerai les atteintes aux personnes et aux biens, les dégradations, qui sont inacceptables”. A 19H mardi, 26 actions mobilisaient 1.600 agriculteurs et 421 engins agricoles sur 24 départements, selon les autorités.Sur l’autoroute A9, au péage du Boulou (Pyrénées-Orientales), des agriculteurs de la CR ont établi un barrage à la mi-journée, bloquant des camions de marchandises mais laissant passer les voitures, à une dizaine de kilomètres de la frontière espagnole. Deux citernes de vin espagnol ont été déversées sur la chaussée, selon une source policière.”On va bloquer l’A9, mais aussi les dépôts de carburants, les ports, les centrales d’achat. On veut provoquer un chaos et une pénurie alimentaire”, a assuré Serge Bousquet-Cassagne, figure de la CR dans le Sud-Ouest, présent au Boulou.Sur l’A9, “fleuve de fruits et légumes qui arrivent d’Espagne”, il envisage “un blocage durable (…) sur plusieurs jours”.Les forces de l’ordre sont présentes en nombre autour de ce péage. “À un moment donné, ils vont vouloir nous virer. S’ils ne le font pas de la bonne manière, on brûlera tout”, a menacé M. Bousquet-Cassagne.Au sein d’une organisation qui se présente comme apolitique, le responsable syndical affiche régulièrement son soutien au Rassemblement national.- “Pas du blabla” -Le syndicat, reconnaissable à ses bonnets jaunes, tient en parallèle son congrès national dans la Vienne, dont il préside la chambre d’agriculture depuis 2019.Lors des prochaines élections professionnelles, prévues en janvier, la Coordination rurale entend ravir d’autres chambres à l’alliance FNSEA-JA, à qui elle reproche notamment d’être trop proche de l’agro-industrie et des gouvernements successifs. A Charleville-Mézières, les agriculteurs de la Coordination rurale mobilisés comptent rester devant la préfecture cette nuit et jusqu’à mercredi soir, selon le secrétaire général de la CR 08, Thierry Lebègue. Ce matin, ils ont déversé du fumier et des pneus devant le bâtiment. FNSEA et JA ont poursuivi de leur côté leur mobilisation, entamée lundi. A Bourges (Cher), une dizaine de tracteurs ont ainsi lancé une opération escargot depuis la rocade vers l’Espace de l’Europe, une voie du centre-ville.L’alliance majoritaire a choisi des artères au nom symbolique, comme le pont de l’Europe à Strasbourg, pour interpeller la Commission européenne qui semble déterminée à conclure l’accord avec des pays du Mercosur.Le Mercosur, qui ouvre notamment la voie à de nouvelles importations de viande bovine à droits de douane réduits, fait office de repoussoir pour les agriculteurs. Mais la liste des maux décrits dans les manifestations est beaucoup plus longue: normes excessives, concurrence déloyale, revenus et considération insuffisants… bur-myl-sb-kd-tsz/eb

Bardella comparé à “Brutus” par ses opposants après avoir exigé un casier judiciaire vierge en plein procès Le Pen

“Brutus”, “Freud”… les opposants politiques de Jordan Bardella n’ont pas manqué mardi d’ironiser sur la sortie du président du RN, qui a souligné qu’un “casier vierge” devait être la “règle” pour se présenter à une élection, alors que Marine Le Pen est sous la menace d’une condamnation au tribunal.”Ne pas avoir de condamnation à son casier judiciaire est pour moi une règle numéro un lorsqu’on souhaite être parlementaire de la République”, a estimé Jordan Bardella au milieu d’un long entretien accordé lundi soir à la chaîne BFMTV.Et d’ajouter que cette position a “toujours été” celle du RN, régulièrement épinglé dans la presse pour avoir investi des candidats ayant tenu des propos à caractère raciste ou xénophobe, ou ayant été condamnés par le passé. Et “si Marine Le Pen est condamnée ?”, l’a alors relancé l’un des journalistes de la chaîne, en référence au procès des assistants d’eurodéputés RN, où les procureurs ont requis à son encontre une peine d’inéligibilité assortie de l’exécution provisoire – c’est-à-dire qu’elle s’applique immédiatement même en cas d’appel – ce qui pourrait entraver les ambitions de Marine Le Pen pour la présidentielle.Semblant pris de court, Jordan Bardella, souvent présenté comme un successeur putatif en cas d’impossibilité pour Marine Le Pen de briguer une candidature, a répondu qu’il y aurait un “appel” en cas de condamnation du tribunal, et “que Marine Le Pen est totalement innocente”.La règle “vaut pour tout le monde, mais Marine Le Pen est innocente”, a-t-il répété.”On savait Bardella pressé. Là c’est un flagrant délit d’excès de vitesse”, n’a pas manqué de plaisanter sur X le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.Paul Vannier, cadre et député du mouvement La France insoumise, a lui surnommé Jordan Bardella de “bon brutus”.”C’est le coup de pied de l’âne ou alors Brutus qui tue la mère. Il faut aller chercher Freud dans sa tombe pour qu’il nous explique”, abonde un député du camp gouvernemental dans un sourire. Avant de critiquer un passage “un peu flippant” pour un candidat à Matignon. “Vous allez sur BFMTV pour parler de ça vous avez des éléments de langage normalement, vous savez que vous allez être interrogé là-dessus.”

Dérapage budgétaire: la guerre est déclarée entre le Sénat et l’ex-majorité

Guerre ouverte entre le Sénat et l’ex-majorité sur le dérapage budgétaire: la chambre haute a accusé mardi les précédents gouvernements “d’irresponsabilité” et “d’attentisme” face à la dérive des finances publiques, dans un rapport qualifié “d’attaque indigne” par le camp macroniste, qui crie au “mensonge”.Bruno Le Maire, Gabriel Attal, Elisabeth Borne, Emmanuel Macron… Après plusieurs auditions, la commission des Finances du Sénat n’a épargné personne.Selon les conclusions de la mission d’information, tous les anciens dirigeants, à Bercy, à Matignon comme à l’Elysée, ont leur part de responsabilité dans le creusement du déficit public, attendu à 6,1% du PIB fin 2024, contre 4,4% prévu initialement. Déficit qui ne passerait sous les 3% autorisés par l’UE qu’en 2029, faisant de la France un mauvais élève européen.”Au sentiment général du déni collectif sur la situation des finances publiques, s’ajoute désormais un sentiment d’irresponsabilité de ceux qui étaient alors au gouvernement”, a lancé lors d’une conférence de presse le rapporteur de cette mission “flash”, Jean-François Husson (Les Républicains).”Le gouvernement connaissait en réalité l’état critique de nos finances publiques dès le mois de décembre 2023. Il aurait dû, selon nous, réagir vigoureusement. Mais il ne l’a pas fait”, a repris le président socialiste de la commission des Finances Claude Raynal.Très remontés face à ces accusations, MM. Le Maire, Attal et Mme Borne ont fait bloc dans la foulée lors d’un briefing à la presse, tenu conjointement aux côtés de l’ex-ministre du Budget Thomas Cazenave.”Ce n’est pas un rapport, c’est un réquisitoire d’opposants politiques truffé de mensonges, d’approximations et d’affirmations spécieuses”, a dénoncé Bruno Le Maire. “Une attaque indigne qui repose sur des allégations qui sont irréalistes ou mensongères”, a abondé l’ancienne cheffe du gouvernement Elisabeth Borne.- “Calculs à courte vue” -Les deux sénateurs, opposants de longue date au camp présidentiel, n’ont “pas trouvé un seul élément tangible attestant que la situation des finances publiques n’aurait pas été prise au sérieux”, a renchéri Gabriel Attal. “Pour une raison simple, il n’y en a pas”.Dans son rapport adopté à l’unanimité, le Sénat estime pourtant que de nombreux mois ont été “perdus” dans le rétablissement des comptes, en raison des remaniements et surtout de la dissolution, prémisse d’une “trop longue attente dans la désignation du nouveau Premier ministre”. Il regrette aussi l’absence de budget rectificatif au printemps, décidée selon eux par des “calculs à courte vue” sur fond d’élections européennes et de risque de censure.L’Assemblée nationale s’apprête à prendre le relais: elle diligentera dans les prochaines semaines une commission d’enquête sur le même thème.Le dossier est ultrasensible, en plein coeur d’un automne budgétaire à haut risque pour le gouvernement de Michel Barnier, menacé de censure par les oppositions à l’Assemblée nationale, où le camp gouvernemental est très minoritaire. D’où l’intérêt pour le Sénat et sa majorité de droite de crever l’abcès au plus vite, pour éviter de rééditer de nouvelles “erreurs de pilotage”. – Notes internes -Autre intérêt pour LR: se différencier de l’ex-majorité macroniste, alors que la droite fait désormais partie de la coalition gouvernementale et tente de justifier son soutien à un budget très impopulaire, avec “60 milliards d’euros” d’effort demandés à toutes les strates de l’économie.En attendant, l’accueil glacial de ce rapport par le camp présidentiel perturbe encore un peu plus l’unité du “socle commun”…Les versions divergent en effet sur les informations dont les anciens dirigeants disposaient dès la fin 2023. Les sénateurs s’appuient notamment sur diverses notes internes du Trésor, ainsi que sur une missive envoyée le 13 décembre 2023 par Bruno Le Maire et Thomas Cazenave à Elisabeth Borne, lui recommandant de communiquer sur “le caractère critique de (la) situation budgétaire”.”Les ministres ont tenu un double discours” entre cette note interne et leurs prises de position publiques rassurantes de l’époque, s’indigne la mission sénatoriale.”Mensonges ! Nous avons réagi immédiatement, alerté la Première ministre et anticipé en prenant des mesures de correction”, a balayé Bruno Le Maire. Les anciens responsables ont tous assuré avoir “maîtrisé la dépense”, en annulant notamment des milliards de crédits début 2024. L’explication, selon eux, réside surtout dans une erreur d’évaluation des recettes, inférieures de 41,5 milliards d’euros aux prévisions en termes de prélèvements obligatoires.

Au procès du RN, la défense de Louis Aliot dénonce des réquisitions “indignes”

L’avocat de Louis Aliot, actuel numéro 2 du RN et maire de Perpignan, a dénoncé mardi “des réquisitions indignes”, au deuxième jour des plaidoiries de la défense dans le procès de Marine Le Pen et du Rassemblement national. Le parquet a requis mercredi des peines d’inéligibilité à l’encontre de l’ensemble des 25 prévenus jugés au procès des assistants d’eurodéputés du Rassemblement national.A l’encontre de Louis Aliot, les procureurs ont demandé 18 mois de prison dont 6 mois ferme, 30.000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. Si cette peine était prononcée par le tribunal, le numéro 2 du RN perdrait d’office son mandat de maire, contrairement à Marine Le Pen qui pourrait garder son siège à l’Assemblée nationale, le Conseil constitutionnel refusant de déchoir de leur mandat les parlementaires condamnés à une peine d’inéligibilité tant que la décision n’est pas définitive.”Rien ne permet de légitimer ces réquisitions indignes”, a insisté Me Nicolay Fakiroff, conseil de Louis Aliot, Nicolas Bay (ancien secrétaire général du Front national et toujours député européen) et Bruno Gollnisch (ex-numéro 2 du Front national). Assis au premier rang, Louis Aliot prend des notes. Deux rangs derrière lui, Marine Le Pen est concentrée sur les arguments développés par la défense. Et notamment le parallèle avec le procès du MoDem, jugé dans une affaire similaire qui avait vu la relaxe en février 2024 de François Bayrou, président du parti, et des condamnations à des peines de prison avec sursis et une inéligibilité avec sursis.”Il ne peut pas y avoir deux poids deux mesures”, s’est insurgé Me Nicolay Fakiroff. “Quand on a le privilège de requérir au nom de la société, on respecte l’égalité de traitement devant la loi!”, s’est-il insurgé, se gardant de préciser que les deux affaires n’étaient pas comparables. “Qu’est-ce qu’on a de plus? Rien, c’est parce que c’est nous…”.L’enquête, résumée par le tribunal au cours des débats, n’a montré “aucune trace” d’un quelconque travail de Laurent Salles pour Louis Aliot, avec un “unique SMS” échangé en huit mois entre les deux hommes. L’accusation estime que le RN a mis en place entre 2004 et 2016 “un système” pour rémunérer des assistants parlementaires “fictifs” avec l’argent du Parlement européen alors qu’ils travaillaient en réalité pour le parti. Après presque trois heures de plaidoirie, Me Nicolay Fakiroff a demandé au tribunal la relaxe de ses clients. La décision sera rendue dans plusieurs mois.

Municipales à Paris: le socialiste Emmanuel Grégoire candidat, la succession d’Anne Hidalgo se prépare

Le député PS de Paris Emmanuel Grégoire, ex-premier adjoint d’Anne Hidalgo mais en froid avec elle, s’est lancé mardi dans la course aux municipales de 2026, alors que l’Hôtel de ville bruisse de rumeurs sur un renoncement de la maire socialiste à briguer un troisième mandat.”Pour apaiser les tensions, pour poursuivre les indispensables transformations, je veux être le maire de la réconciliation des Parisiennes et des Parisiens”, a déclaré à l’AFP Emmanuel Grégoire, premier à sortir du bois à gauche pour la bataille des municipales.Il déjà le soutien de 450 militants et militantes socialistes de la fédération de Paris car il est “le mieux placé” à leurs yeux pour gagner “face au risque d’une droite dure”.Le député de 46 ans, qui a infligé une cinglante défaite au macroniste sortant et ex-ministre Clément Beaune dans la 7e circonscription de Paris aux législatives, a pendant longtemps été vu comme le dauphin incontestable d’Anne Hidalgo dont il fut le premier adjoint pendant sept ans. Mais les relations avec l’ex-candidate socialiste à la présidentielle se sont tendues et les discussions entre eux sont désormais rompues. “Peu de gens ont éprouvé la fidélité comme je l’ai fait auprès d’Anne Hidalgo”, qu’il a assuré avoir prévenue de sa candidature, a expliqué Emmanuel Grégoire sur franceinfo. “Le moment est, je crois, venu de porter une nouvelle histoire pour Paris, une nouvelle proposition, un nouveau projet”, a-t-il ajouté. A 65 ans, Anne Hidalgo, aux commandes de Paris depuis 2014, entretient le flou sur sa candidature à un troisième mandat, répétant qu’elle s’exprimera “en temps voulu”. Elle a par ailleurs démenti un départ à Bruxelles pour y prendre la tête d’une fondation comme l’a affirmé Le Canard Enchaîné.L’édile a néanmoins déjà désigné un successeur dans l’hypothèse où elle ne se représenterait pas: le sénateur PS Rémi Féraud, président du groupe de la majorité au Conseil de Paris considéré comme un grand fidèle d’Anne Hidalgo. “C’est elle la maire mais je me prépare”, a dit à l’AFP l’ancien maire du Xe arrondissement, confirmant ses récentes déclarations au Parisien. Ces déclarations ont, selon un proche de la maire qui a souhaité rester anonyme, “mis fin au faux suspense de sa candidature qui figeait la situation”. “Je pense qu’elle n’a jamais eu en tête de faire un troisième mandat, elle n’en a pas envie”, a confié ce proche à l’AFP. “Mais elle sait qu’à partir du jour où vous dites que vous n’êtes pas candidat à votre succession, votre pouvoir diminue. Or pour réussir les Jeux olympiques, il fallait une maire qui ait tout son pouvoir”. – Le communiste Ian Brossat “disponible” -Anne Hidalgo est en outre “attachée à ce que Paris reste à gauche et veut que tout soit aligné pour que les forces soient rassemblées dans le bon sens”, analyse ce proche.”Soit la maire décide de se représenter et l’union se fera autour d’elle, soit elle décide de pas se représenter et la question du leadership à gauche s’ouvrira”, observe pour sa part le sénateur Ian Brossat, co-président du groupe communiste au Conseil de Paris, composante de la majorité municipale.Auquel cas “je suis disponible”, a soufflé à l’AFP cet ex-adjoint au logement de la maire. “Je suis un candidat possible, mais la question n’est pas de savoir s’il faut choisir un socialiste, un communiste ou un écologiste mais qui est le meilleur pour nous mener à la victoire”, a-t-il ajouté.Anne Hidalgo reproche à Emmanuel Grégoire sa proximité avec le patron du PS, Olivier Faure, qu’elle accuse d’être responsable de sa défaite à la présidentielle de 2022, et d’avoir fait alliance avec La France insoumise.Emmanuel Grégoire s’est dit prêt à se soumettre au “verdict des militants socialistes” sur sa candidature. Au-delà, il a souhaité “être un candidat de rassemblement de la gauche”, mais sans alliance “avec Jean-Luc Mélenchon et ses amis”. “Dans toutes les villes de France, le PS prépare des listes de division”, a rétorqué le coordinateur de LFI Manuel Bompard, sur X.Selon un sondage Ipsos dévoilé lundi dans le Parisien sur les potentiels candidats à la mairie de Paris, Anne Hidalgo obtient 28% d’opinions favorables, derrière Gabriel Attal (42%) et Rachida Dati (39%). Emmanuel Grégoire arrive en 4e position, avec 16%.

Agriculteurs: la mobilisation continue, la Coordination rurale veut “bloquer le fret alimentaire”

Remontés notamment contre le projet d’accord de libre-échange avec des pays latino-américains du Mercosur, les agriculteurs poursuivent mardi leur mobilisation, la Coordination rurale accentuant la pression en menaçant de “bloquer le fret alimentaire”.Deuxième syndicat agricole français, la Coordination rurale (CR) tient son congrès annuel jusqu’à mercredi dans la Vienne, un des trois départements dont elle tient, depuis 2019, la chambre d’agriculture.Dans un contexte de rivalité avec le syndicat majoritaire FNSEA, elle assure se tenir prête à “bloquer le fret alimentaire” à partir de mercredi, d’abord dans le sud-ouest de la France.Plus d’une centaine d’agriculteurs, majoritairement issus de cette organisation, sont partis mardi matin de Béziers en convoi d’une trentaine de véhicules, vers le péage du Boulou, à la frontière espagnole, pour tenter de bloquer les camions et filtrer les véhicules légers, ont constaté un correspondant et un photographe de l’AFP.Ils devaient rallier à Narbonne d’autres agriculteurs sur l’autoroute A9.En Gironde, une trentaine de tracteurs convergeaient au même moment, toujours à l’appel de la CR, de la zone viticole de l’Entre-Deux-Mers vers la préfecture de Bordeaux, dont l’accès a été protégé par les forces de l’ordre, selon un photographe de l’AFP.À l’approche, les manifestants ont déversé du lisier et des détritus devant l’hôtel de ville de Pessac en raison de la décision de la ville de ne plus commander, pour ses événements, de foie gras. La municipalité explique sur son site qu’il s’agit uniquement d’éviter le foie gras “industriel” issu un mode d’élevage “intensif”.Le mouvement est aussi suivi en Charente-Maritime, en Dordogne, dans le Lot-et-Garonne, les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, où les agriculteurs avaient rendez-vous devant les préfectures. C’était le cas également dans les Ardennes à Charleville-Mézières où quelques dizaines d’agriculteurs de la Coordination rurale ont déversé du fumier et des pneus devant la préfecture, selon le représentant du syndicat et la préfecture. Arrivés avec leurs tracteurs, ils prévoient d’y rester “au moins jusqu’à mercredi”.Moins d’un an après une mobilisation historique, les syndicats agricoles estiment que le compte n’y est pas. Ils ont à nouveau appelé leurs troupes à manifester mais en ordre dispersé, à l’approche des élections professionnelles qui se tiendront en janvier.Les troupes des syndicats majoritaires FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA) ont commencé à se mobiliser lundi, en multipliant les opérations symboliques: brûlant à Bordeaux des ceps de vigne issus de l’arrachage de milliers d’hectares, plantant des croix dans le Var, bloquant à Strasbourg le pont de l’Europe vers l’Allemagne pour signifier à la Commission européenne leur opposition à l’accord de libre-échange en négociation avec le Mercosur.Selon les autorités, 68 actions ont été menées dans la nuit de lundi à mardi, rassemblant 7.180 agriculteurs et 1.898 engins agricoles.- “Cristallisation” -La classe politique française affiche une rare unanimité dans l’opposition à l’accord commercial avec des pays du Mercosur. Mardi, le gouvernement a annoncé qu’il allait proposer un débat au Parlement suivi d’un vote sur le sujet, afin de “renforcer la position qui est celle du président et celle du Premier ministre”, a expliqué la porte-parole de l’exécutif, Maud Bregeon.Mme Bregeon a assuré “à tenir un bras de fer aussi longtemps que nécessaire” avec la Commission européenne pour s’opposer au traité avec le Mercosur, qui ouvre notamment la voie à de nouvelles importations de viande bovine à droits de douane réduitsPour les agriculteurs, ce traité, fait office de repoussoir. Mais la liste des maux décrits dans les manifestations est beaucoup plus longue: normes excessives, concurrence déloyale, revenus et considération insuffisants… “Il n’y a pas eu de changement [depuis les manifestations de l’hiver passé] Ça se complique toujours, c’est toujours dur, moi ça ne me donne plus envie, ça me dégoûte”, témoigne Cyriac Blanchet, 18 ans, qui représente la 3e génération d’une exploitation familiale à Monségur, dans l’est de la Gironde.Lundi soir sur France 5, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a reconnu qu’il y avait “une forme de cristallisation” de la tension à l’approche des élections professionnelles du monde agricole, prévues en janvier.Ce scrutin, auquel moins d’un agriculteur sur deux a participé en 2019, détermine la gouvernance des chambres d’agriculture et le financement public dévolu aux syndicats.

Mercosur: un débat suivi d’un vote aura lieu prochainement au Parlement

Un débat suivi d’un vote sur le traité de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, que la France rejette en l’état, va se tenir à l’Assemblée nationale prochainement, selon des sources concordantes mardi.”J’entends la colère, les tensions, l’incompréhension des agriculteurs sur le projet d’accord UE-Mercosur. La France y est fermement opposée”, a rappelé sur X le Premier ministre Michel Barnier, en annonçant son intention de faire une déclaration à l’Assemblée nationale suivie d’un débat sur ce traité commercial.M. Barnier a reçu dans la matinée à Matignon, comme chaque semaine, les présidents des groupes qui soutiennent son gouvernement. En vertu de l’article 50-1 de la Constitution, le gouvernement peut, de sa propre initiative ou à la demande d’un groupe parlementaire, faire sur un sujet déterminé une déclaration donnant lieu à un débat, voire à un vote, sans engager sa responsabilité.La conférence des présidents de l’Assemblée a acté le principe de ce débat mardi matin, en l’inscrivant à l’ordre du jour pour le 10 décembre. Mais le débat pourrait avoir lieu avant, selon des sources parlementaires.”J’ai demandé (…) avec l’appui de plusieurs présidents (de groupe), que cette date soit avancée et donc nous aurons probablement un débat (…) le mardi 26 novembre, après les questions au gouvernement”, a affirmé la présidente du groupe LFI Mathilde Panot au cours du point presse de son groupe.”Tout le monde trouve que c’est très tard le 10 décembre. Ils essayent d’avancer à la semaine prochaine, le débat se poursuit dans les coulisses”, a abondé une source parlementaire. Interrogé par l’AFP, le groupe PS a aussi affirmé être favorable à ce que ce débat ait lieu plus tôt, rappelant qu’une proposition de résolution sur le sujet du député Dominique Potier doit arriver en commission des affaires économiques le 26 novembre.Mme Panot a salué la décision du gouvernement, rappelant que LFI avait voulu débattre du Mercosur dans sa “niche” du 28 novembre, mais que le gouvernement avait jugé irrecevable début novembre sa proposition de résolution l’invitant à rejeter ce traité. Le RN avait tenté une démarche similaire pour sa propre niche le 31 octobre, sans plus de succès.La députée du Val-de-Marne a en outre adressé la semaine dernière au Premier ministre une lettre lui demandant solennellement l’organisation d’un débat au titre de l’article 50-1.La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a promis mardi sur TF1 que la France continuerait “à tenir un bras de fer aussi longtemps que nécessaire” avec la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen contre ce traité, négocié depuis des décennies entre l’UE et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie).”Contrairement à ce que beaucoup pensent, la France n’est pas isolée et plusieurs nous rejoignent”, avait affirmé la veille Emmanuel Macron depuis Rio. Il a cité les “Polonais, Autrichiens, Italiens et plusieurs autres en Europe”.Les agriculteurs poursuivent mardi leur mobilisation dans toute la France, notamment pour dire leur opposition à la signature par l’UE de cet accord. La Coordination rurale fait monter la pression, menaçant de mener des actions plus bloquantes. are-lum-sl-ab/hr/dch  

Mercosur: le gouvernement va proposer un débat au Parlement suivi d’un vote

Le gouvernement va proposer un débat au Parlement suivi d’un vote sur l’accord commercial controversé entre l’UE et les pays latino-américains du Mercosur, contesté notamment par les agriculteurs, a annoncé mardi Matignon.Le gouvernement propose ce débat et ce vote “en accord avec les groupes du socle commun” de la droite et du centre qui le composent, conformément à l’article 50-1 de la Constitution. La ministre des Relations avec le Parlement Nathalie Delattre doit faire cette proposition à la conférence des présidents de l’Assemblée nationale mardi matin. Le Premier ministre Michel Barnier recevait dans la matinée à Matignon, comme chaque semaine, les présidents des groupes représentés à son gouvernement. Par cet article, le gouvernement peut, de sa propre initiative ou à la demande d’un groupe parlementaire, faire sur un sujet déterminé une déclaration donnant lieu à un débat, voire à un vote, sans engager sa responsabilité.La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a promis mardi sur TF1 que la France continuerait “à tenir un bras de fer aussi longtemps que nécessaire” avec la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen contre ce traité de libre-échange UE-Mercosur.Elle a également souhaité “à titre personnel”, qu'”il puisse y avoir un débat à l’Assemblée nationale suivi d’un vote” afin de “renforcer la position qui est celle du président et celle du Premier ministre”.”Il est légitime que l’Assemblée nationale puisse s’exprimer sur la question, il y a beaucoup de députés qui sont concernés parce qu’ils ont des agriculteurs dans leurs circonscriptions et, de façon générale, parce que ça concerne l’ensemble des Français”, a complété Maud Bregeon.Pour elle, l’accord avec les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), défendu par plusieurs gros pays de l’Union européenne, comme l’Allemagne ou l’Espagne, “constitue une concurrence déloyale absolument inacceptable pour nos éleveurs, parce qu’il n’est pas cohérent sur le plan écologique et notamment vis à vis de l’Accord de Paris” sur le changement climatique. “Contrairement à ce que beaucoup pensent, la France n’est pas isolée et plusieurs nous rejoignent”, avait affirmé la veille Emmanuel Macron depuis Rio. Il a cité les “Polonais, Autrichiens, Italiens et plusieurs autres en Europe”.Les agriculteurs poursuivent mardi leur mobilisation dans toute la France, notamment pour dire leur opposition à la signature par l’UE de cet accord. La Coordination rurale fait monter la pression, menaçant de mener des actions plus bloquantes. Maud Bregeon a souhaité que ces manifestations en cours “se passent dans le calme”, “sans aucune dégradation des biens et des personnes”, alors que Noël approche. 

Municipales: le socialiste Emmanuel Grégoire candidat à la mairie de Paris

Le député Emmanuel Grégoire, ex-premier adjoint d’Anne Hidalgo mais en froid avec elle, sera candidat à la mairie de Paris pour les municipales de 2026, a-t-il déclaré à l’AFP.”Pour apaiser les tensions, pour poursuivre les indispensables transformations, je veux être le maire de la réconciliation des Parisiennes et des Parisiens de cette ville”, a expliqué M. Grégoire.Il a déjà le soutien de 450 militants et militantes socialistes de la fédération de Paris, qui ont lancé un appel en sa faveur.”Nous voulons, pour demain, un Paris qui protège face aux spéculations immobilières, qui continue de se transformer. Une ville qui investit massivement pour l’école de nos enfants, qui assure une santé de qualité pour tous. Un Paris qui fait de l’adaptation aux dérèglements climatiques une priorité, tout en continuant à investir massivement pour les services publics du quotidien”, écrivent-ils dans leur appel dont l’AFP a eu copie.”Pour cela, nous sommes convaincus qu’Emmanuel Grégoire est le mieux placé, au sein de la famille socialiste et plus largement à gauche, pour porter ce projet face au risque d’une droite dure”, ajoutent-ils.Le député de 46 ans, qui a infligé une cinglante défaite au  macroniste sortant et ex-ministre Clément Beaune en emportant la 7e circonscription de Paris avec 50,87% des voix dès le premier tour, a pendant longtemps été vu comme le dauphin incontestable d’Anne Hidalgo. Mais les relations avec l’ex-candidate socialiste à la présidentielle se sont tendues et tous deux sont désormais en froid.”Peu de gens ont éprouvé la fidélité comme je l’ai fait auprès d’Anne Hidalgo”, qu’il a assuré avoir prévenue de sa candidature, a expliqué Emmanuel Gregoire mardi sur franceinfo. “Le moment est, je crois, venu de porter une nouvelle histoire pour Paris, une nouvelle proposition, un nouveau projet”, a-t-il ajouté, estimant qu'”il y a une attente de renouvellement”. Mme Hidalgo, 65 ans, continue de maintenir le suspense sur une éventuelle troisième candidature en 2026. “Le temps n’est pas encore venu”, a-t-elle récemment déclaré dans un entretien à l’AFP.Mais un proche assure qu’elle “n’a pas envie de se représenter, c’est assez clair pour tout le monde”. Selon cette même source, elle aurait décidé de soutenir le sénateur PS de Paris Rémi Féraud. Ce dernier a d’ailleurs indiqué au Parisien qu’il se “préparait”.Mme Hidalgo reproche à M. Grégoire sa proximité avec le patron du PS, Olivier Faure, qu’elle accuse d’être responsable de sa défaite à la présidentielle de 2022, et d’avoir fait alliance avec La France insoumise.Emmanuel Grégoire s’est dit prêt mardi à se soumettre au “verdict des militants socialistes” sur sa candidature. Au delà, il a souhaité “être un candidat de rassemblement de la gauche”, sur le modèle de la majorité parisienne actuelle réunissant socialistes, écologistes et communistes. Mais il ne veut pas que “cette alliance aille jusqu’à Jean-Luc Mélenchon et ses amis”, d’une part parce qu'”il y a eu un conflit de valeurs très important” au moment de l’attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre, et “parce qu’ils se déclarent eux-mêmes dans l’opposition municipale”. Selon un sondage Ipsos dévoilé lundi dans le Parisien sur les potentiels candidats à la mairie de Paris, Anne Hidalgo obtient 28% d’opinions favorables, derrière Gabriel Attal (42%) et Rachida Dati (39%). Emmanuel Grégoire arrive en 4e position, avec 16%.

Anne Genetet défend un programme “progressif” et “séquencé” d’éducation à la sexualité

La ministre de l’Education Anne Genetet a assuré mardi que le nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle qui sera présenté en décembre serait “très progressif” et “très séquencé”, et qu’il enseignerait “des choses simples”.”Ce programme est très progressif, très séquencé”  et il “aura lieu à raison de trois séances par an, par élève, en dehors du temps scolaire”, a expliqué la ministre du Europe1 et CNews.”On est vraiment sur la vie relationnelle, le consentement, le respect d’autrui, la lutte contre les violences faites aux femmes, l’égalité filles-garçons, des choses fondamentales de base qui ne sont pas toujours enseignées en famille”, a-t-elle ajouté.”Il apprend des choses simples: c’est quoi une fille, c’est quoi un garçon” ainsi que “le respect les uns des autres”, a-t-elle ajouté. “Apprendre la différence fille et garçon, c’est aussi travailler sur les violences faites contre les femmes, le respect, la notion de consentement”, a précisé Mme Genetet.Affirmant qu’il s’adressait aux élèves “de l’âge de quatre ans et jusqu’aux plus grands”, elle a expliqué que chez les plus petits “on va travailler sur les émotions, reconnaître les émotions sur un visage, savoir lire un visage, construire après le respect d’autrui”.Interrogée sur l’opportunité de confier cette mission à l’école, Mme Genetet a expliqué: “S’agissant de la vie affective et relationnelle, et après de l’éducation à la sexualité pour les plus grands, rappelons-nous qu’en général, c’est rarement fait en famille. Donc il faut bien que quelqu’un le fasse”.Elle a souligné qu’à l’école “il y a toujours eu des cours, mais jusqu’à présent il n’y avait pas de programme. La nouveauté, c’est qu’on introduit un programme”.”J’espère que ce programme permettra de faire reculer la quantité de consommation d’images pornographiques, parce que c’est comme ça, aujourd’hui, que nos jeunes s’informent à l’age de 11 ans”, a-t-elle ajouté.Mme Genetet a rappelé que  les “trois séances annuelles” prévues pour cet enseignement auront lieu “en dehors du temps scolaire”.”Ce ne sera jamais sur un cours de maths, sur un cours de français. Les fondamentaux, lire, écrire et compter, seront toujours là”, a-t-elle martelé.