AFP Politics

Intox contre Garrido et Corbière: Lagarde charge son chauffeur, un “pauvre gars”

L’ex-patron de l’UDI Jean-Christophe Lagarde a chargé en novembre devant les juges qui l’ont mis en examen son ancien chauffeur, un “pauvre gars” qu’il rend responsable de l’intox du Point mi-2022 selon laquelle sa concurrente LFI à la députation Raquel Garrido exploitait une femme de ménage sans papiers.Selon ses déclarations au fond du 13 novembre dont l’AFP a eu connaissance mercredi, M. Lagarde, mis en examen notamment pour escroquerie en bande organisée, estime que d’autres avaient bien plus d’intérêt que lui dans cette véritable “fake news”.Il a principalement ciblé son ancien chauffeur et homme à tout faire, Rudy Succar, un “pauvre gars” qui veut “se rendre intéressant” et “cherchait absolument à conserver son emploi” qu’il avait alors auprès de lui, et qui aurait donc orchestré la manigance.L’affaire avait démarré juste après le second tour des élections législatives 2022, avec la publication par l’hebdomadaire de l’article signé par le journaliste Aziz Zemouri accusant indûment l’ex-Insoumise et son mari Alexis Corbière, qui avaient démenti, de cet emploi irrégulier.Fait rarissime, l’article “faux” et “mensonger” avait été retiré le lendemain par l’hebdomadaire. Le couple et M. Zemouri avaient porté plainte, et le parquet de Paris avait rapidement confié l’enquête à une juge d’instruction.Début septembre 2022, M. Succar, M. Lagarde et Noam Anouar (de son vrai nom Noam Bouhadjela), ancien policier des renseignements, avaient été placés en garde à vue. Si le premier avait été mis en examen à l’époque, les deux autres l’ont été début octobre.En garde à vue, M. Succar avait reconnu avoir “agi de sa propre initiative” mais pour “satisfaire son employeur, M. Lagarde”, évoquant “une forme d’emprise psychologique”.Devant les juges d’instruction, il a ensuite indiqué avoir agi à l’orée des législatives sur demande pressante voire “obsessionnelle” de Jean-Christophe Lagarde, car celui-ci aurait voulu obtenir un élément compromettant contre Raquel Garrido.- “Scoop” -Pour Jean-Christophe Lagarde, ce sont des “mensonges les plus absolus et les plus absurdes”.Cette figure déchue du centre-droit assure que c’est son chauffeur qui est venu avec un tuyau sur cette femme de ménage et que lui, “dubitatif”, l’aurait fait suivre à Noam Anouar afin qu’un journaliste “intéressé pour enquêter (…) vérifie” les informations.Mais certainement pas, jure-t-il, pour torpiller la candidature concurrente de Mme Garrido, “une bonne nouvelle” pour lui “puisqu’elle était parachutée”.Mettre en place une telle “branquignolerie” aurait été forcément suicidaire, conteste-t-il encore: “Si j’avais été réélu, évidemment que le mensonge aurait éclaté et j’étais mort politiquement”.M. Lagarde s’en prend aussi à “monsieur (Aziz) Zemouri”, considéré par la justice comme une victime dans ce dossier, ce que l’ex-maire de Drancy “ne croit pas”: il visait le “scoop”.Noam Anouar, qui selon un rapport de la Brigade de répression de la délinquance (BRDP) de juin 2024 dont l’AFP a eu connaissance s’est présenté comme une simple courroie de transmission entre M. Lagarde et M. Zemouri, a lui aussi critiqué en garde à vue le journaliste, l’accusant de ne pas vérifier suffisamment ses informations. La juge s’interroge au contraire sur l’intérêt qu’avait Noam Anouar de transmettre le tuyau percé de M. Lagarde, si ce n’est pour satisfaire son employeur, la mairie de Drancy, dirigée par Aude Lagarde, épouse de Jean-Christophe.L’ex-maire de Drancy, condamné fin 2022 à deux ans d’inéligibilité pour avoir fourni un emploi fictif à sa belle-mère, le dédouane: “Cela a dû lui paraître normal de faire cesser un scandale” éventuel.Pour l’avocat de M. Zemouri, Me David-Olivier Kaminski, l’enquête “établit deux faits graves: en premier lieu, la mise en œuvre d’un stratagème pour construire une fausse information afin qu’elle soit diffusée par un journaliste d’un grand média.””En outre”, ajoute ce conseil, “la volonté d’influencer” une élection locale.Début décembre, Raquel Garrido avait indiqué sur X son espoir que la procédure “punisse cette manipulation immonde et cette grave atteinte à la démocratie”.Avocat de M. Lagarde, Gérard Zbili n’a pas répondu à l’AFP.

Retraites, Éducation: Bayrou fait deux concessions au PS

François Bayrou a fait deux gestes mercredi envers les socialistes, promettant de soumettre au Parlement un accord, même partiel, des partenaires sociaux sur les retraites, et renonçant aux 4.000 suppressions de postes dans l’Éducation nationale.Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure demandait, pour ne pas voter la motion de censure qui sera examinée jeudi, que le Parlement soit saisi, quelles que soient les conclusions du “conclave” des syndicats et du patronat prévu pour trois mois sur la question des retraites.Le Premier ministre a répondu en partie à cette demande lors des questions au gouvernement à l’Assemblée puis dans sa Déclaration de politique générale au Sénat. Il a évoqué trois scénarii qui pourraient se produire à l’issue de cette “conférence sociale” destinée à revisiter la réforme contestée d’Elisabeth Borne.”Désaccord: on en reste au texte actuel. Accord complet: on fait un texte de loi. Accord partiel: on traduit l’accord partiel dans un texte d’amélioration de notre système de retraite. C’est la voie la plus franche, la plus transparente, la plus honnête qu’on pouvait trouver sur ces sujets-là”, a-t-il détaillé.Mais il s’est heurté à une fin de non-recevoir. “Le compte n’y est pas”, lui a rétorqué Patrick Kanner, chef de file des sénateurs PS. “Votre discours ne nous permet pas d’avoir une vision claire de l’équilibre général de votre budget”, a-t-il ajouté, se disant “inquiet” de “découvrir les sujets sur lesquels vous ferez de nouvelles économies”.Et même “dans l’hypothèse où les conditions seraient réunies pour que nous ne censurions pas votre gouvernement, nous ne vous signons pas de chèque en blanc”, a-t-il mis en garde.Le Premier ministre lui a répondu quelques instants plus tard en ajoutant un geste supplémentaire: renoncer aux 4.000 suppressions de postes prévues dans l’Éducation par le gouvernement précédent.- “Confiance” -Les 66 députés PS se sont réunis mercredi pour arrêter leur position sur la motion de censure déposée par leurs alliés de gauche, LFI en tête, à laquelle se sont ralliés les communistes et les Écologistes.A la fin de la réunion, aucune décision n’avait pourtant été prise.”Les instances du Parti socialiste et du groupe à l’Assemblée se réuniront d’ici le débat de censure”, a indiqué à l’AFP la direction du parti mercredi soir.Si le PS choisissait de voter la censure jeudi après-midi, le gouvernement ne tomberait pas pour autant, car le Rassemblement national (RN) a décidé de ne pas s’y associer.Le Premier ministre, qui avait douché les espoirs des socialistes la veille en laissant entendre que sans accord entre les partenaires sociaux, la loi Borne continuerait de s’appliquer, a redit au Sénat sa “confiance dans le fait que tous les partenaires sociaux ont le souhait, le désir, la volonté que des progrès soient trouvés”.Encore faudrait-il que les discussions démarrent. Après des signaux contradictoires, la première réunion du “conclave” promis en présence du Premier ministre devrait avoir lieu vendredi à 11H00.Le chef du gouvernement a balisé le chemin dans sa déclaration de politique générale: d’abord une “mission flash” de la Cour des comptes pour travailler sur “des chiffres indiscutables”, puis un trimestre de négociation “sans aucun totem (ni) tabou” même sur les 64 ans, sous réserve de ne pas “dégrader l’équilibre financier” du système de retraites.- “Couacs” -“Ce que propose François Bayrou est une comédie” et “il y a une possibilité qu’il parte très vite”, a dénoncé la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, appelant le PS, qui continue de négocier avec le gouvernement, à “revenir à la raison”.Les soutiens de l’exécutif ne brillent pas non plus par leur cohésion. L’homme fort des Républicains, Laurent Wauquiez, a estimé que le projet de M. Bayrou “reste très flou”, en dépit de “bonnes intentions”.Imprécisions en revanche excusées par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a affirmé que “faire un catalogue de mesures précises serait voué à l’échec”.Même au MoDem, le parti de M. Bayrou, le chef des députés Marc Fesneau a reconnu sur France Inter que le discours du Premier ministre “peut donner le sentiment (d’être) trop dans des généralités”. Mais, “l’important c’est d’essayer de trouver une méthode”.Le tout sous la tutelle d’Emmanuel Macron, qui a reçu mercredi le président du Sénat Gérard Larcher, après Mme Braun-Pivet la veille.Et si possible en évitant les couacs, comme celui du ministre de l’Aménagement du territoire François Rebsamen assumant mardi soir de “respecter toutes les forces politiques sauf le RN”. Une “insulte” aussitôt relevée par le président du parti d’extrême droite Jordan Bardella.La déclaration du ministre “n’est pas la position du gouvernement”, a tranché Sophie Primas.bur-gbh-ama-are-leo/hr/swi

Marion Maréchal se rendra à la cérémonie d’investiture de Trump

L’eurodéputée Marion Maréchal se rendra lundi à Washington à l’occasion de la cérémonie d’investiture de Donald Trump, a-t-elle indiqué jeudi dans un communiqué.”L’invitation (à la cérémonie) a été officialisée immédiatement après (mon) élection à la vice-présidence du parti européen ECR”, intervenue mardi. ECR est “partenaire officiel du Parti républicain américain”, indique celle qui dirigeait la liste du parti d’Eric Zemmour Reconquête! lors des élections européennes, avant de rompre avec l’ex-polémiste au lendemain du scrutin, tout comme trois des quatre autres élus zemmouristes.Marion Maréchal, Guillaume Peltier, Nicolas Bay et Laurence Trochu avaient alors décidé d’intégrer le groupe des Conservateurs européens (ECR) au Parlement de Strasbourg, où siègent notamment les eurodéputés de Fratelli d’Italia, le parti post-fasciste de la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni.”L’investiture de Trump a été choisie comme une occasion d’initier des relations entre la nouvelle direction du parti ECR et les membres du gouvernement et du parlement américain du parti du président Trump”, a indiqué Mme Maréchal, qui entend “travailler en France à importer la logique de coopération entre les droites initiée en Europe et le modèle d’une coalition de droites qui a permis la victoire des nos idées dans d’autres pays”. Marion Maréchal pourrait rencontrer à Washington son ancien allié, Eric Zemmour, ainsi que sa collègue du Parlement européen Sarah Knafo, la seule des cinq élus de la liste dirigée par Mme Maréchal restée chez Reconquête!, et qui siège dans l’hémicycle européen au sein du groupe d’extrême droite Europe des nations souveraines (ENS), concurrent à ECR. Les deux ont  annoncé la semaine dernière qu’ils se rendraient également à l’investiture de Trump.Mme Knafo, qui prend Donald Trump comme modèle pour la droite conservatrice française, a notamment assisté à l’un des derniers meetings de la campagne du président élu, en Pennsylvanie.L’entourage de Marine Le Pen avait indiqué mercredi à l’AFP qu’aucune invitation à la cérémonie d’investiture n’avait pour l’instant été reçue par les dirigeants du Rassemblement national.

Retraites: Bayrou promet de soumettre au Parlement un accord même partiel, sans satisfaire le PS

François Bayrou a promis mercredi de soumettre au Parlement un accord, même partiel, des partenaires sociaux sur les retraites, sans satisfaire les socialistes qui hésitent à le censurer.Le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure demandait, pour ne pas voter la motion de censure qui sera examinée jeudi, que le Parlement soit saisi, quelles que soient les conclusions du “conclave” des syndicats et du patronat prévu pour trois mois.Le Premier ministre a répondu en partie à cette demande. Il a évoqué trois scénarii qui pourraient se produire à l’issue de cette “conférence sociale” destinée à revisiter la réforme contestée d’Elisabeth Borne.”Désaccord: on en reste au texte actuel. Accord complet: on fait un texte de loi. Accord partiel: on traduit l’accord partiel dans un texte d’amélioration de notre système de retraite. C’est la voie la plus franche, la plus transparente, la plus honnête qu’on pouvait trouver sur ces sujets là”, a détaillé François Bayrou dans sa déclaration de politique générale devant le Sénat.Mais il s’est heurté à une fin de non-recevoir. “Le compte n’y est pas”, lui a rétorqué Patrick Kanner, chef de file des sénateurs PS. “Votre discours ne nous permet pas d’avoir une vision claire de l’équilibre général de votre budget”, a-t-il ajouté, se disant “inquiet” de “découvrir les sujets sur lesquels vous ferez de nouvelles économies”.Et même “dans l’hypothèse où les conditions seraient réunies pour que nous ne censurions pas votre gouvernement, nous ne vous signons pas de chèque en blanc”, a-t-il mis en garde .Le Premier ministre avait déjà douché les espoirs du PS en annonçant à l’Assemblée nationale cette négociation, mais sans suspension de la réforme en vigueur.- “Confiance” -Les 66 élus PS doivent se réunir mercredi pour arrêter leur position sur la motion de censure déposée par leurs alliés de gauche, LFI en tête, à laquelle se sont ralliés les communistes et les Ecologistes.Comme François Bayrou la veille, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a aussi fait valoir que sur “une dizaine de sujets” soulevés par le PS, “il y a au moins huit sujets sur lesquels il aura une réponse qui va lui convenir”.Le Premier ministre a redit également sa “confiance dans le fait que tous les partenaires sociaux ont le souhait, le désir, la volonté que des progrès soient trouvés”.Encore faudrait-il que les discussions démarrent. Après des signaux contradictoires, la première réunion du “conclave” promis en présence du Premier ministre devrait avoir lieu vendredi à 11H00.Le chef du gouvernement a balisé le chemin dans sa déclaration de politique générale: d’abord une “mission flash” de la Cour des comptes pour travailler sur “des chiffres indiscutables”, puis un trimestre de négociation “sans aucun totem (ni) tabou” même sur les 64 ans, sous réserve de ne pas “dégrader l’équilibre financier” du système de retraites.Une “humiliation totale” pour les socialistes, qui “n’ont rien obtenu, même pas des miettes”, a fustigé la députée écologiste Sandrine Rousseau, déterminée à censurer un Premier ministre qu’elle juge “indigne de sa fonction”.- “Couacs” -“Ce que propose François Bayrou est une comédie” et “il y a une possibilité qu’il parte très vite”, a renchéri la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, appelant le PS à “revenir à la raison” car “ceux qui vont à l’encontre du programme” du Nouveau Front populaire “s’excluent de fait” de l’alliance de gauche.Les soutiens de l’exécutif ne brillent pas non plus par leur cohésion. L’homme fort des Républicains, Laurent Wauquiez, a estimé sur CNews et Europe 1 que le projet de M. Bayrou “reste très flou”, en dépit de “bonnes intentions”.Imprécisions en revanche excusées par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a affirmé sur RTL que “faire un catalogue de mesures précises serait voué à l’échec”, tout en se disant “extrêmement déçue” par l’absence d’engagement sur la reprise du projet de loi sur la fin de vie.Même au MoDem, le parti de M. Bayrou, le chef des députés Marc Fesneau a reconnu sur France Inter que le discours du Premier ministre “peut donner le sentiment (d’être) trop dans des généralités”. Mais, “l’important c’est d’essayer de trouver une méthode”.Le tout sous la tutelle d’Emmanuel Macron, qui a reçu mercredi matin le président du Sénat Gérard Larcher, après Mme Braun-Pivet la veille.Et si possible en évitant les couacs, comme le ministre de l’Aménagement du territoire François Rebsamen assumant mardi soir de “respecter toutes les forces politiques sauf le RN”. Une “insulte” aussitôt relevée par le président du parti d’extrême droite Jordan Bardella, qui détient toujours la clé d’une potentielle censure. La déclaration du ministre “n’est pas la position du gouvernement”, a tranché Sophie Primas.bur-gbh-ama-are/jmt/sp

Commission d’enquête sur le dérapage budgétaire: Alexis Kohler sera convoqué à l’Assemblée

Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, sera convoqué pour être auditionné à l’Assemblée dans le cadre de la commission d’enquête sur le dérapage des finances publiques, dont les auditions devraient s’achever “d’ici mi-février”.A l’issue d’un vote à huis clos en commission des finances, 37 députés ont voté pour cette audition et 18 contre (issus de LR, et des trois groupes macronistes), selon ces sources. Présidée par Eric Coquerel (LFI), la commission des finances a obtenu pour six mois les pouvoirs d’une commission d’enquête (convocations avec obligation pour la personne de l’honorer, pouvoirs d’investigation, auditions sous serment, etc…), et lancé ses travaux début décembre pour enquêter sur “les causes” de “la variation” et des “écarts des prévisions fiscales et budgétaires” constatés sur les années 2023 et 2024.Ces erreurs prévisionnelles avaient eu pour conséquence une mauvaise anticipation du dérapage du déficit public, plus important qu’escompté à 6,1% du PIB attendu en 2024, un chiffre très éloigné des 4,4% prévus à l’automne 2023, et des 5,1% prévus au printemps après réévaluation.Plusieurs auditions doivent se tenir dans les prochaines semaines, notamment celle de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, de représentants de la Banque de France, de la Cour des comptes, et d’économistes, a précisé Eric Coquerel lors d’une conférence de presse mercredi, ajoutant espérer que les auditions s’achèvent “mi-février”Mais la convocation d’Alexis Kohler “est contraire à l’indépendance des pouvoirs et à l’article 67 de la Constitution”, a réagi le député Renaissance Mathieu Lefèvre après le vote, dénonçant un “détournement de procédure”. Il a regretté qu’il n’y ait “pas eu de débat”, accusant le président de la commission des finances d’avoir voulu l'”étouffer”.L’article 67 de la Constitution “concerne la responsabilité du chef de l’Etat et n’inclut pas ses collaborateurs”, a répondu Eric Coquerel, joint par l’AFP, ajoutant que des collaborateurs du chef de l’Etat avaient déjà répondu à des convocations analogues.Lors des auditions, des personnes ont évoqué “des réunions organisées à l’Elysée, et dans ce contexte c’est normal de pouvoir interroger les collaborateurs” du président de la République, a-t-il poursuivi.Une position partagée par le groupe Rassemblement national (RN), qui a jugé dans un communiqué “indispensable d’auditionner un responsable de l’Elysée”, et accusé les députés macronistes qui s’y opposent de chercher “à saboter les travaux de cette commission”.L’irresponsabilité constitutionnelle du chef de l’Etat “s’attache au président de la République mais pas aux actes pris par ses collaborateurs, même dans l’exercice de compétences qui relèvent de l’arbitrage présidentiel”, estime Mathieu Carpentier, professeur de droit public à l’université Toulouse-Capitole, joint par l’AFP. Il rappelle notamment qu’Alexis Kohler avait déjà été entendu par une commission d’enquête parlementaire, au Sénat en juillet 2018, dans l’affaire Alexandre Benalla. – “Hypocrisie” -Après les premières auditions, “il y a bien des moments où les ministres ont eu des chiffres de leur administration qui ne correspondaient pas aux chiffres qu’au même moment ils annonçaient”, a indiqué Eric Coquerel mercredi, ajoutant: “on a l’impression que les gens ne nous disent pas tout”.La commission a multiplié les auditions, parfois techniques, de responsables d’administrations (Direction générale du Trésor, Direction du Budget, Direction générale des Finances publiques, Direction de la Sécurité sociale et Direction générale des collectivités locales), ainsi que de personnalités politiques, avec à la clé quelques passe d’armes.Le 12 décembre 2024, Bruno Le Maire, qui a piloté Bercy pendant sept ans de 2017 à l’été 2024, avait lancé une charge virulente contre les députés, les accusant “d’hypocrisie” et dénonçant une assemblée qui “taxe, dépense, censure”, suscitant la consternation de nombreux députés présents dans la salle.Quelques jours plus tard, Thomas Cazenave, ministre chargé des Comptes publics entre juillet 2023 et septembre 2024, avait mis le dérapage du déficit pour 2024 sur le compte d’estimations de recettes erronées de la part des modèles de calcul de Bercy, et d’une hausse plus forte qu’attendu des dépenses des collectivités locales. “C’est la politique économique et ses résultats largement vantés qui ont aveuglé au fur et à mesure les prises de décisions”, a estimé pour sa part Eric Coquerel mercredi. 

Déçu par Bayrou, le PS veut continuer à négocier à la veille de la censure

Déçus par les annonces de François Bayrou sur les retraites et le budget, les socialistes exhortent mercredi le gouvernement à continuer de négocier, à la veille d’une motion de censure qu’ils hésitent à voter.”Le compte n’y est pas”, mais ils continuent d’espérer un accord. Mardi pourtant, le Premier ministre a douché leurs espoirs en annonçant une négociation, mais sans suspension de la réforme des retraites.”La condition minimale qu’on demandait n’est plus remplie”, a constaté le député PS Arthur Delaporte mercredi, réclamant “un retour au Parlement” de ce dossier explosif, même en cas d’échec des discussions entre syndicats et patronat.”On attend une réponse du Premier ministre extrêmement claire”, a ajouté le porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée, qui “ne voi(t) pas en l’état comment nous ne censurons pas” le gouvernement.Les 66 élus PS doivent justement se réunir mercredi pour arrêter leur position sur la motion de censure déposée par leurs alliés de gauche, LFI en tête.- Première réunion bien vendredi -Mais le gouvernement s’est voulu apaisant. Sa porte-parole, Sophie Primas, a affirmé lors du compte-rendu du conseil des ministres à la mi-journée que les socialistes auraient “toutes les raisons d’être rassurés” en écoutant la déclaration de politique générale que François Bayrou prononcera au Sénat à 15H00. “Sur une dizaine de sujets” soulevés par le PS, “il y a au moins huit sujets sur lesquels il aura une réponse qui va lui convenir”, a-t-elle insisté. Tout en répétant que si les partenaires sociaux ne trouvaient pas d’accord au bout de trois mois de discussions pour revenir sur la réforme des retraites de 2023, cette dernière “continuera à s’appliquer”, sans nouveau passage au Parlement. Comme Matignon, elle s’est en outre dite confiante dans la capacité des partenaires sociaux à trouver cet accord dans le délai fixé. Encore faudrait-il que les discussions démarrent. Contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps, la première réunion du “conclave” promis par le Premier ministre aura bien lieu vendredi, à 11H00, a confirmé Matignon.A l’instar d’autres syndicats, la patronne de la CGT, Sophie Binet, avait précédemment rapporté que ce rendez-vous “n’aurait pas lieu” vendredi. Le chef du gouvernement a balisé le chemin dans sa déclaration de politique générale, mardi à l’Assemblée: d’abord une “mission flash” de la Cour des comptes pour travailler sur “des chiffres indiscutables”, puis un trimestre de négociation “sans aucun totem (ni) tabou” même sur les 64 ans, sous réserve de ne pas “dégrader l’équilibre financier” du système de retraites.Une “humiliation totale” pour les socialistes, qui “n’ont rien obtenu, même pas des miettes”, a fustigé la députée écologiste Sandrine Rousseau, déterminée à censurer un Premier ministre qu’elle juge “indigne de sa fonction”.”Ce que propose François Bayrou est une comédie” et “il y a une possibilité qu’il parte très vite”, a renchéri la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, appelant le PS à “revenir à la raison” car “ceux qui vont à l’encontre du programme” du Nouveau Front populaire “s’excluent de fait” de l’alliance de gauche.- “Flou” et “généralités” -Les soutiens de l’exécutif ne brillent pas non plus par leur cohésion. L’homme fort des Républicains, Laurent Wauquiez, a ainsi estimé sur Cnews et Europe 1 que le projet de M. Bayrou “reste très flou”, en dépit de “bonnes intentions”.Imprécision en revanche excusée par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a affirmé sur RTL que “faire un catalogue de mesures précises serait voué à l’échec”, tout en se disant “extrêmement déçue” par l’absence d’engagement sur la reprise du projet de loi sur la fin de vie.Même au MoDem, le parti de M. Bayrou, le chef des députés Marc Fesneau a reconnu sur France Inter que le discours du Premier ministre “peut donner le sentiment (d’être) trop dans des généralités”. Mais, “l’important c’est d’essayer de trouver une méthode”.Le tout sous la tutelle d’Emmanuel Macron, qui a reçu mercredi matin le président du Sénat Gérard Larcher, quelques heures avant une nouvelle allocution du Premier ministre devant la chambre haute.Et si possible en évitant les couacs, comme le ministre de l’Aménagement du territoire François Rebsamen assumant mardi soir de “respecter toutes les forces politiques sauf le RN”. Une “insulte” aussitôt relevée par le président du parti d’extrême droite Jordan Bardella, qui détient toujours la clé d’une potentielle censure. La déclaration du ministre “n’est pas la position du gouvernement”, a tranché Sophie Primas.  

Commission d’enquête sur le dérapage budgétaire: Alexis Kohler sera convoqué à l’Assemblée

Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, sera convoqué pour être auditionné à l’Assemblée dans le cadre de la commission d’enquête sur le dérapage des finances publiques, ont annoncé des sources parlementaires à l’AFP mercredi.A l’issue d’un vote à huis clos en commission des finances, 37 députés ont voté pour cette audition et 18 contre (issus de LR, et des trois groupes macronistes), selon ces sources. Présidée par Eric Coquerel (LFI), la commission des finances avait obtenu pour six mois les pouvoirs d’une commission d’enquête (convocations avec obligation pour la personne de l’honorer, pouvoirs d’investigation, auditions sous serment, etc…), et lancé ses travaux début décembre pour enquêter sur “les causes” de “la variation” et des “écarts des prévisions fiscales et budgétaires” constatés sur les années 2023 et 2024.”On dénonce un détournement de procédure” qui “est contraire à l’indépendance des pouvoirs et à l’article 67 de la Constitution”, a réagi auprès de l’AFP après le vote le député Renaissance Mathieu Lefèvre. Le co-rapporteur de cette commission d’enquête a également regretté qu’il n’y ait “pas eu de débat” et accusé le président de la commission des finances d’avoir cherché à “l’étouffer”.L’article 67 de la Constitution “concerne la responsabilité du chef de l’Etat et n’inclue pas ses collaborateurs”, a répondu Eric Coquerel, joint par l’AFP. Il a également affirmé que des “jurisprudences” existaient, notamment dans “les affaires Benalla et Cahuzac”, où des collaborateurs du chef de l’Etat avaient été interrogés.Plusieurs personnes questionnées pendant cette commission d’enquête ont évoqué “des réunions qui ont été organisées à l’Elysée, et dans ce contexte c’est normal de pouvoir interroger les collaborateurs” du président de la République, a-t-il poursuivi.Une position partagée par le groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale qui a jugé dans un communiqué “indispensable d’auditionner un responsable de l’Elysée dans le cadre de cette commission d’enquête”, et accusé les députés macronistes qui s’y sont opposés de chercher “à saboter les travaux de cette commission”.Des personnalités politiques et de la haute administration ont été entendues ces dernières semaines dans l’objectif de faire la lumière sur des erreurs de prévisions sur le déficit public, finalement attendu à 6,1% du PIB (produit intérieur brut) en 2024, un chiffre très éloigné des 4,4% prévu à l’automne 2023 et des 5,1% anticipés au printemps, après réévaluation sous le gouvernement de Gabriel Attal. Le 12 décembre 2024, Bruno Le Maire, qui a piloté Bercy pendant sept ans de 2017 à l’été 2024, avait lancé une charge virulente contre les députés, les accusant à trois reprises “d’hypocrisie” dans son propos liminaire, suscitant la consternation de nombreux députés présents dans la salle.Quelques jours plus tard, Thomas Cazenave, ministre chargé des Comptes publics entre juillet 2023 et septembre 2024, avait mis le dérapage du déficit pour 2024 sur le compte d’estimations de recettes erronées de la part des modèles de calcul de Bercy, et d’une hausse plus forte qu’attendu des dépenses des collectivités locales. Le président LFI de la Commission des Finances, Éric Coquerel, avait considéré pour sa part que ces écarts tenaient surtout à “une surestimation des résultats des politiques menées depuis 2017”.

Bardella demande à Bayrou de recadrer Rebsamen après ses propos sur le RN

Le patron du Rassemblement national Jordan Bardella a demandé mercredi à François Bayrou de recadrer son ministre François Rebsamen qui a déclaré mardi soir “respecter toutes les forces politiques sauf le RN”.”François Bayrou devrait rapidement rappeler à son ministre que le respect dû aux 11 millions de Français électeurs du Rassemblement National, est l’une de nos principales exigences”, a réagi sur X Jordan Bardella.”Et l’insulte à leur égard une ligne rouge qu’il vaut mieux ne pas franchir lorsque l’on fait partie d’un gouvernement minoritaire”, a-t-il ajouté, dans une allusion au pouvoir que détient le RN de faire tomber le gouvernement en votant une censure avec la gauche.”Je respecte toutes les forces politiques sauf le RN. C’est ma position. Je ne respecte pas ceux – pas tous, heureusement, j’en connais dans mon département (Côte-d’Or, ndlr) – qui portent des discours de haine et d’exclusion de l’autre. C’est pas ma tasse de thé”, avait déclaré mardi soir le ministre de l’Aménagement du territoire sur BFMTV.Mercredi, il a précisé sur X qu’il “respecte chaque Français”. “En revanche, je ne respecte pas les idées du RN. Je les combats”, a-t-il maintenu.Cette affaire en rappelle une autre: en septembre, le RN avait obtenu de Michel Barnier qu’il recadre le ministre de l’Économie, Antoine Armand, qui avait exclu le Rassemblement national de “l’arc républicain”.

Retraites: “Pas de réunion vendredi” à Matignon avec les partenaires sociaux, annonce Binet

La N.1 de la CGT, Sophie Binet, a déclaré mercredi matin que la réunion annoncée par François Bayrou avec les partenaires sociaux et initialement prévue vendredi à Matignon pour lancer les concertations sur la réforme des retraites, “n’aurait pas lieu”.”Cette réunion n’aur(a) pas lieu vendredi, et nous n’avons pas de nouvelle date”, a déclaré la syndicaliste sur RTL, qui a appris très tôt mercredi matin l’annulation. “La ministre du Travail m’a appelé vers 08H00 pour me prévenir et me dire qu’on recevrait vendredi un courrier d’invitation”, a précisé auprès de l’AFP un autre leader syndical, qui ne se dit “pas mécontent”.”J’ai été surpris d’apprendre en direct hier qu’il y aurait une réunion et qu’il fallait être disponible 48 heures plus tard”, a-t-il poursuivi.”Où, quand, comment, quel format, quels moyens … ? On ne sait rien !”, taclait un autre responsable.”C’est exclusivement une question d’agenda”, a nuancé la ministre du Travail Catherine Vautrin, interrogée sur BFMTV.”Vendredi matin, le Premier ministre va déjà écrire à l’ensemble des partenaires sociaux pour présenter la méthode et ensuite il réunira les partenaires sociaux”, a confirmé la ministre sans pour autant indiquer de calendrier. “Viendront ceux qui veulent venir”, a-t-elle ajouté, tout en estimant que “l’intérêt c’est que chacun vienne (…) parce que nous parlons de l’avenir du pays”.”On ne peut pas non plus convoquer les personnes en moins de 72 heures”, a estimé la ministre Astrid Panosyan-Bouvet sur France Info, soulignant que “les responsables syndicaux et patronaux de notre pays ont aussi des agendas chargés”.Elle a assuré que cette réunion aurait lieu “très prochainement avec l’ensemble des partenaires sociaux pour fixer précisément les règles du jeu”.Astrid Panosyan-Bouvet a annoncé que “la réunion sera dirigée par un tiers de confiance: un expert, un garant de la négociation quelqu’un qui peut susciter la confiance” et a demandé “aux partenaires sociaux de (lui) proposer quelques noms”.Dans sa déclaration de politique générale mardi, le Premier ministre avait “choisi de remettre ce sujet (des retraites) en chantier avec les partenaires sociaux” et annoncé réunir “dès vendredi” les “représentants de chaque organisation”.L’objectif de cette première rencontre était de proposer aux organisations syndicales et patronales “de travailler autour de la même table, de s’installer dans les mêmes bureaux ensemble pendant trois mois, à dater du rapport de la Cour des comptes” qui doit établir, par une “mission flash”, “l’état actuel et précis du financement du système de retraites”.Sans abroger ou suspendre la très controversée réformée adoptée au forceps en 2023, François Bayrou a promis que la négociation se tiendrait “sans aucun totem et sans aucun tabou, pas même l’âge de la retraite, les fameux 64 ans, à condition qu’elle réponde à l’exigence fixée” dont la maîtrise du déficit.

Bayrou consent à revisiter la réforme des retraites, les socialistes n’excluent pas la censure

François Bayrou s’est résolu mardi à revenir sur la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, en annonçant un “conclave” de renégociation de trois mois “sans aucun tabou” sur le départ à 64 ans, mais les socialistes lui demandent d’aller plus loin pour échapper à la censure.”C’est un acquis”, s’est félicité sur TF1 le patron du Parti socialiste Olivier Faure, qui a négocié avec le Premier ministre.Mais “le compte n’y est pas”, a-t-il ajouté, refusant qu’en cas d’absence d’accord entre les partenaires sociaux, il y ait un “retour” à la loi ultracontestée de 2023. “Ce que je demande au Premier ministre”, c’est “qu’il dise que, qu’il y ait accord ou pas accord, le Parlement sera saisi de la question des retraites sur la base des propositions qui auront été faites par les uns et par les autres”, a expliqué Olivier Faure, avant de menacer: “Nous censurons, sauf si nous avons une réponse claire” à ce sujet.Les projecteurs étaient braqués sur la déclaration de politique générale de François Bayrou pour savoir jusqu’où il était prêt aux concessions sur cette réforme emblématique du second quinquennat du chef de l’Etat.”L’injonction que le pays nous assigne”, c’est de “retrouver la stabilité”, a d’emblée déclaré le Premier ministre devant l’Assemblée nationale qui a renversé son prédécesseur Michel Barnier au bout de seulement trois mois.Confronté à la mission quasi-impossible de survivre, et faire adopter un budget pour l’année en cours, il s’est montré prudemment optimiste. “Quand tout paraît aller mal, on est contraint au courage”, a-t-il déclaré, applaudi par le camp présidentiel, plus timidement par la droite, et chahuté par une partie de la gauche.La France insoumise a aussitôt déposé une motion de censure, qui sera discutée jeudi, mais que le Rassemblement national ne devrait pas voter, obérant ses chances d’aboutir.- Un texte “avant l’été” -Les Ecologistes la voteront, a annoncé leur cheffe de file à l’Assemblée Cyrielle Chatelain, déplorant que seuls “158 mots au bout d’une heure et quart de discours” aient été consacrés à l’environnement.Si le chef du gouvernement s’appuie sur les mêmes forces que Michel Barnier (le camp macroniste et la droite), il a misé sur des négociations avec la gauche, hors LFI, contrairement à son prédécesseur qui avait tenté, en vain, de contenter l’extrême droite.Au coeur des tractations, figurait cette réforme portant de 62 à 64 ans l’âge légal de la retraite, adoptée en 2023 au forceps grâce à l’article controversé 49.3 de la Constitution.Le chef du gouvernement a annoncé vouloir “remettre ce sujet en chantier, avec les partenaires sociaux, pour un temps bref”, en commençant par une “mission flash” de la Cour des comptes. Il réunira les partenaires sociaux vendredi puis lors d’un “conclave” de “trois mois”.L’allié historique d’Emmanuel Macron n’a donc pas évoqué de “suspension” formelle des 64 ans, une demande des socialistes qui hérissait une partie du camp présidentiel et de la droite. Mais il a assuré n’avoir “aucun tabou, pas même l’âge”, à condition que soit respectée une “seule exigence”: ne pas “dégrader l’équilibre financier”.Si un accord est trouvé, un texte de loi pourrait être “examiné avant l’été”, a-t-il assuré.Dans un communiqué, la CGT a exigé qu’in fine le Parlement puisse “voter sans 49.3” ou qu’un référendum soit organisé.Ironie du sort, c’est Élisabeth Borne, numéro deux du nouveau gouvernement, qui a lu devant le Sénat le même discours, alors qu’elle a porté cette réforme controversée en tant que Première ministre il y a seulement deux ans.- “Où sont vos compromis ?” -Au-delà des retraites, François Bayrou a martelé que la dette était “une épée de Damoclès”. Il a exhorté les forces politiques à se “ressaisir pour adopter sans tarder” les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale pour 2025, laissés en jachère par la chute du gouvernement Barnier.Il a revu à la baisse les ambitions draconiennes de son prédécesseur, visant un déficit public de 5,4% du PIB en 2025, au lieu de 5%, et une croissance de 0,9% contre 1,1%. Mais est resté très vague sur les impôts et économies prévus pour y parvenir.”Où sont vos engagements ? Où sont vos compromis ?”, lui a lancé dans l’hémicycle le chef des députés socialistes Boris Vallaud, qui doit se réunir à nouveau avec ses collègues mercredi matin.Le Premier ministre a tenté en réponse de lui donner de nouveaux gages en annonçant travailler à une “taxe anti-optimisation pour les hauts patrimoines” et en relevant “sensiblement” la hausse prévue des dépenses de santé pour 2025.Le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon a accusé le PS d’avoir mis “à terre” le Nouveau Front populaire en négociant avec le gouvernement… avant de finalement considérer que l’alliance de gauche était “sauvée” grâce à la motion de censure que devraient voter, selon lui, des élus écologistes, communistes, mais aussi “nombre de députés socialistes”.Les députés RN ne comptent pas censurer immédiatement le gouvernement, car “la censure ce n’est pas un gadget” pour “faire le buzz”, a expliqué leur orateur Jean-Philippe Tanguy. Mais, très critique à l’égard du discours de François Bayrou, il a estimé que le budget serait “le moment de vérité”.A droite, le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a contesté la proposition de François Bayrou d’avancer sur “un principe de proportionnelle” pour élire les députés, tout en apportant un “soutien exigeant, texte par texte” au gouvernement.