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Bayrou annonce un “conclave” de trois mois pour réformer les retraites, sans tabou sur les 64 ans

La main tendue suffira-t-elle à éviter une censure des socialistes? François Bayrou a annoncé mardi devant le Parlement un “conclave” de trois mois pour réviser la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, “sans aucun totem et sans aucun tabou” sur le départ ultracontesté à 64 ans.”L’injonction que le pays nous assigne”, c’est de “retrouver la stabilité”, a d’emblée déclaré le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale prononcée devant l’Assemblée nationale.Confronté à la mission quasi-impossible de survivre, et faire adopter un budget pour l’année en cours, là où son prédécesseur Michel Barnier a échoué, il s’est montré prudemment optimiste: “Quand tout paraît aller mal, on est contraint au courage”.Si François Bayrou s’appuie sur les mêmes forces que Michel Barnier – le camp macroniste et la droite -, il a misé sur des négociations serrées avec la gauche, hors La France insoumise (LFI), contrairement à son prédécesseur qui avait tenté de contenter le Rassemblement nationale (RN) sans y parvenir.Au coeur des tractations, jusqu’au bout: la réforme des retraites voulue par le chef de l’Etat et adoptée en 2023 au forceps, grâce à l’article controversé 49.3 de la Constitution, qui portait de 62 à 64 ans l’âge légal de départ. Le Parti socialiste en demandait la suspension le temps de la renégocier.Le chef du gouvernement a annoncé vouloir “remettre ce sujet en chantier, avec les partenaires sociaux, pour un temps bref”, “selon une méthode inédite”.Pour disposer de “chiffres indiscutables”, il va demander une “mission flash” de “quelques semaines” à la Cour des comptes. A l’issue, les partenaires sociaux, qu’il réunira “dès vendredi” au sein d’une “délégation permanente”, tenteront de réviser la réforme.”Si au cours de ce conclave, cette délégation trouve un accord d’équilibre et de meilleure justice, nous l’adopterons. Le Parlement en sera saisi lors du prochain projet de loi de financement” de la sécurité sociale à l’automne “ou avant, et si nécessaire par une loi”, a promis le dirigeant centriste. Sinon, c’est “la réforme actuelle qui continuerait à s’appliquer”.L’allié historique d’Emmanuel Macron n’a donc pas évoqué de “suspension” formelle du texte de 2023 – une demande des socialistes qui hérissait une partie du camp présidentiel et de la droite. Il a estimé qu’une “fenêtre de tir” s’ouvrait sans nécessiter de pause, puisque la loi “a prévu que l’âge légal de départ passerait à 63 ans fin 2026”. Il a assuré n’avoir “aucun tabou, pas même l’âge”. La “seule exigence”: ne pas “dégrader l’équilibre financier”, et donc trouver d’autres pistes de financement.Ironie du sort, c’est Élisabeth Borne, numéro deux du nouveau gouvernement, qui lisait en parallèle devant le Sénat le même discours, alors qu’elle a porté cette réforme ultracontestée en tant que Première ministre il y a seulement deux ans.”Nous sommes peut-être à quelques encablures, quelques heures d’un accord possible”, avait affirmé quelques heures plus tôt sur BFMTV et RMC le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, qui en échange ne censurerait pas le gouvernement après cette déclaration de politique générale ni sur les projets de budget pour 2025.Restait à savoir si l’offre gouvernementale est à la hauteur de ses attentes.Au-delà des retraites, François Bayrou à exhorté les forces politiques à se “ressaisir pour adopter sans tarder” les projets de budget de l’Etat et de la Sécurité sociale pour 2025, laissés en jachère par la chute du gouvernement Barnier. Il a dit viser un déficit public de 5,4% du PIB en 2025, contre les 5% escomptés par son prédécesseur.”Tous les partis de gouvernement, sans exception, ont une responsabilité” dans l’endettement accumulé “ces dernières décennies”, a affirmé le Premier ministre, évoquant “une épée de Damoclès au-dessus de notre pays et de notre modèle social”.Les socialistes réclamaient ces derniers jours que la suspension de la réforme des retraites soit effective dès le début de la renégociation, et pas uniquement en cas de succès de celle-ci. Or si les discussions ont lieu entre deux changements de classes d’âge, aucune suspension n’est nécessaire.Chez Les Républicains, on se félicitait avant le discours qu’il n’y ait pas de suspension de la réforme. “Charge aux partenaires sociaux de réfléchir à des évolutions” qui soient “financées”, a expliqué un participant à une réunion des députés LR, saluant par ailleurs le fait qu’il n’y ait “pas de nouveaux impôts” prévus.Alors que le camp présidentiel se divise sur une suspension de la réforme, un de ses cadres se dit prêt à valider l’arrangement en discussion. “Il y a un problème financier c’est évident. Sur un agenda de trois mois – très court – s’il y a un accord des partenaires sociaux pour une procédure différente et qui soit favorable financièrement, on le prend”.Pas de suspension, c’est “une bonne nouvelle vu la situation économique”, a estimé pour sa part Naïma Moutchou, vice-présidente Horizons de l’Assemblée nationale.Les Insoumis ont eux d’ores et déjà promis une motion de censure, sans attendre le discours, qui sera examinée jeudi ou vendredi. La rupture semble consommée avec les socialistes.Avant le discours, la cheffe des Écologistes Marine Tondelier avait dit à l’AFP “ne pas comprendre l’euphorie des socialistes”, jugeant que “l’état actuel des discussions” ne donnait “pas de raison d’envisager autre chose que la censure”.La motion de censure LFI n’a cependant aucune chance d’être adoptée puisque le RN a confirmé qu’il ne la voterait pas.

Budget, retraites: Bayrou et les socialistes proches d’un accord de non censure

Vont-ils arriver à bon port malgré les écueils? François Bayrou et les socialistes semblent proches mardi d’un accord de non censure, en échange d’une renégociation rapide de la réforme des retraites et de concessions budgétaires.Il n’y aura “ni suspension ni abrogation” de la réforme des retraites mais une renégociation pendant trois mois environ, soit avant un nouveau changement de classe d’âge pour le départ à la retraite, a affirmé le Premier ministre à Matignon mardi matin devant ses soutiens, selon plusieurs participants, à quelques heures de sa déclaration de politique générale.”Il faut que les partenaires sociaux aient terminé leurs travaux avant” la date butoir de changement de classe d’âge, soit “avant l’été” pour rendre “effectives” leurs conclusions, et dans ce cas “la suspension n’est plus nécessaire”, a détaillé un des participants.Selon un responsable de gauche, la proposition de François Bayrou serait conforme à celle formulée lundi soir par téléphone par le patron des socialistes Olivier Faure. “Nous sommes peut-être à quelques encablures, quelques heures d’un accord possible”, avait affirmé quelques heures plus tôt sur BFMTV et RMC le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, qui en échange ne censurerait pas la déclaration de politique générale ni les projets de budget.Olivier Faure a rapporté aussi avoir obtenu “un nombre de concessions (…) remarquables” sur le budget “parce qu’elles permettent de rompre avec ce que nous avons censuré, c’est-à-dire le budget Barnier”.- “Volonté d’y arriver” -Les socialistes devaient réunir un Bureau national (direction) à 13H00, soit deux heures avant la déclaration de politique générale de François Bayrou qui dévoilera devant l’Assemblée nationale ses intentions.A Matignon, on se veut plus prudent. “Tant que c’est pas +topé+ avec le PS, c’est pas +topé+. Mais il y a une volonté d’y arriver”, confirme-t-on.Ironie du sort, c’est Élisabeth Borne, ex-Première ministre et auteure de cette réforme contestée des retraites, qui lira en parallèle devant le Sénat le même texte, où pourraient figurer des concessions à sa propre loi, adoptée à l’époque au forceps en utilisant l’article 49.3.Au centre des tensions, la révision de l’âge de départ fixé à 64 ans par la loi de 2023 par une négociation qui associerait les partenaires sociaux et traiterait également du financement. Les socialistes réclamaient ces derniers jours que la suspension de la réforme des retraites soit effective dès le début de la renégociation de la loi, et pas uniquement en cas de succès de celle-ci. Or si les discussions ont lieu entre deux changements de classes d’âge, aucune suspension n’est nécessaire.- Évolutions “financées” -Reste à savoir ce que cela voudrait dire concrètement. Les personnes nées en 1963 pourraient-elles partir à 62 ans et 6 mois (avec une durée de cotisation de 42 ans et un trimestre) au lieu de 62 ans et 9 mois (avec une durée de 42,5 ans) comme prévu ?Si à la différence de son prédécesseur Michel Barnier, piégé par le RN, François Bayrou mise sur la gauche pour rester au pouvoir, il ne doit pas non plus braquer ses alliés à droite.A droite, on se félicitait qu’il n’y ait pas de suspension de la réforme. “Charge aux partenaires sociaux de réfléchir à des évolutions” de la réforme mais des évolutions “financées”, a complété un participant à une réunion du groupe Les Républicains (LR), saluant par ailleurs le fait qu’il n’y ait “pas de nouveaux impôts” dans le projet de budget.Alors que le camp présidentiel se divise sur une suspension de la réforme, un de ses cadres se dit prêt à valider l’arrangement en discussion. “Il y a un problème financier c’est évident. Sur un agenda de trois mois – très court – s’il y a un accord des partenaires sociaux pour une procédure différente et qui soit favorable financièrement, on le prend”.Pas de suspension, c’est “une bonne nouvelle vu la situation économique”, a estimé pour sa part Naïma Moutchou, vice-présidente Horizons de l’Assemblée nationale.Quelles que soient les annonces de François Bayrou, les Insoumis déposeront une motion de censure qui sera examinée jeudi ou vendredi. La rupture semble consommée entre socialistes et Insoumis. Si les communistes semblent disposés à suivre le PS, la cheffe des Écologistes Marine Tondelier a en revanche répondu à l’AFP “ne pas comprendre l’euphorie des socialistes”, et juge que “l’état actuel des discussions ne donne pas de raison d’envisager autre chose que la censure”.La motion de censure LFI n’a cependant aucune chance d’être adoptée puisque le RN a confirmé qu’il ne la voterait pas.

Budget, retraites: le PS se dit proche d’un accord de non censure avec Bayrou

Vont-ils arriver à bon port malgré les écueils? Les socialistes se disent en tout cas proches de “conclure” un accord de non censure sur le budget et les retraites avec François Bayrou à quelques heures de la déclaration de politique générale du Premier ministre. “Nous sommes peut-être à quelques encablures d’un accord possible”, a affirmé mardi matin leur Premier secrétaire Olivier Faure.Filant la métaphore marine après le record établi par Charlie Dalin au Vendée Globe, M. Faure “attend que la ligne d’arrivée soit franchie pour dire victoire” mais “pense que nous pouvons conclure”. Alors que les négociations paraissaient lundi soir dans l’impasse, M. Faure a fait une “proposition” de compromis dans la nuit à François Bayrou, dont il n’a pas dévoilé le contenu, renvoyant au discours du Premier ministre, prévu à 15H00 devant l’Assemblée nationale.Cet accord de non censure concerne la déclaration de politique générale du gouvernement mais aussi “le budget de l’Etat” et “celui de la Sécurité sociale”.- “Concessions remarquables” -“Nous sommes en train d’obtenir un nombre de concessions que je trouve remarquables parce qu’elles permettent de rompre avec ce que nous avons censuré, c’est-à-dire le budget Barnier”, a-t-il ajouté.L’accord porterait sur une vaste série de sujets budgétaires – fiscalité, santé, suppression de postes dans l’Éducation nationale… –  même si c’est bien la réforme des retraites qui est le nœud des discussions. A Matignon, on se veut plus prudent. “Tant que c’est pas +topé+ avec le PS, c’est pas +topé+. Mais il y a une volonté d’y arriver”, confirme-t-on.Alors suspension ou pas? Le vocabulaire du Premier ministre sera scruté de près.Ironie du sort, c’est Elisabeth Borne, ex-Première ministre et auteure de cette réforme contestée des retraites, qui lira en parallèle devant le Sénat le même texte, où pourraient figurer des concessions à sa propre loi, adoptée à l’époque au forceps en utilisant l’article 49.3.Au centre des tensions, la révision de l’âge de départ fixé à 64 ans par la loi de 2023 par une négociation qui associerait les partenaires sociaux et traiterait également du financement. Les socialistes réclamaient ces derniers jours que la suspension de la réforme des retraites soit effective dès le début de la renégociation de la réforme, et pas uniquement en cas de succès de celle-ci. Reste à savoir ce que cela voudrait dire concrètement. Les personnes nées en 1963 pourraient-elles partir à 62 ans et 6 mois (avec une durée de cotisation de 42 ans et un trimestre) au lieu de 62 ans et 9 mois (avec une durée de 42,5 ans) comme prévu ?- La droite inquiète -Si, à la différence de son prédécesseur Michel Barnier piégé par le RN, François Bayrou mise sur la gauche pour rester au pouvoir, il ne doit pas non plus braquer ses alliés à droite.Cette suspension de la réforme des retraites divise en effet le camp présidentiel tandis que LR menace de quitter le gouvernement. Chez Renaissance, certains semblent prêts à l’accepter, comme prix de la stabilité politique, à l’instar de la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, qui a affirmé “ne pas être opposée par principe” au fait d'”arrêter” brièvement la réforme des retraites pour en “rediscuter”. Mais d’autres, comme le député Mathieu Lefèvre, s’y opposent, faisant valoir son coût pour les finances publiques. A droite, le patron des députés LR Laurent Wauquiez refuse de “sauter dans le vide”. “Si on atteignait le cœur du réacteur en termes de rendement budgétaire de cette réforme, alors on mettrait la France, pour le plaisir de la gauche, en danger”, a prévenu le ministre LR de l’Intérieur Bruno Retailleau.- “La gauche qui braille” -Quelles que soient les annonces de François Bayrou, les Insoumis déposeront une motion de censure qui sera examinée jeudi ou vendredi. La rupture semble consommée entre socialistes et Insoumis. “Les députés qui ne voteront pas la motion de censure, seront complices de la continuité de la politique macroniste”, a averti le coordinateur LFI Manuel Bompard.”Il y a une gauche qui braille et une gauche qui travaille”, a répondu Olivier Faure, qui “ne lit plus les insultes quotidiennes de Jean-Luc Mélenchon”.Si les communistes semblent disposés à suivre les socialistes, la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier a en revanche répondu à l’AFP “ne pas comprendre l’euphorie des socialistes”, et juge que “l’état actuel des discussions ne donne pas de raison d’envisager autre chose que la censure”.La motion de censure LFI n’a cependant aucune chance d’être adoptée puisque le RN a confirmé qu’il ne la voterait pas.”On refuse la politique du pire (…) Censurer immédiatement aurait des conséquences” alors que des “mesures importantes” doivent être votées sur Mayotte, a expliqué le député RN Jean-Philippe Tanguy. 

Budget, retraites: le PS tout proche d’un accord de non censure avec Bayrou

Les socialistes sont proches de “conclure” un accord de non censure sur le budget et les retraites avec François Bayrou à quelques heures de la déclaration de politique générale du Premier ministre, a révélé mardi leur Premier secrétaire Olivier Faure. “Nous sommes peut-être à quelques heures d’un accord possible (…) Je pense que nous pouvons conclure”, a estimé le député socialiste sur RMC-BFMTVAlors que les négociations paraissaient lundi soir dans l’impasse, M. Faure a fait une “proposition” de compromis “au téléphone” dans la nuit à François Bayrou et dont il n’a pas voulu dévoiler le contenu précis.Le Premier ministre prononcera à 15H00 devant l’Assemblée nationale le traditionnel discours du nouvel arrivant à Matignon.Cet accord de non censure concerne non seulement la déclaration de politique générale du gouvernement mais aussi “le budget de l’Etat” et “celui de la Sécurité sociale”, a-t-il précisé.- “concessions remarquables” -“Nous sommes en train d’obtenir un nombre de concessions que je trouve remarquables parce qu’elles permettent de rompre avec ce que nous avons censuré nous-mêmes les uns et les autres, c’est-à-dire le budget Barnier”, a-t-il ajouté, en précisant que les partenaires sociaux étaient impliqués dans les discussions.L’accord porterait sur une vaste série de sujets budgétaires – fiscalité, santé, suppression de postes dans l’Education nationale… –  même si c’est bien la réforme des retraites qui est le noeud des discussions. A Matignon, on se veut un peu plus prudent. “Tant que c’est pas topé avec le PS, c’est pas topé. Mais il y a une volonté d’y arriver”, confirme-t-on.Suspension, gel ou pause ? Le vocabulaire du Premier ministre sera scruté de près.Ironie du sort, c’est Elisabeth Borne, ex-Première ministre et auteure de cette réforme contestée des retraites, qui lira en parallèle devant le Sénat le même texte, où pourraient figurer des concessions à sa propre loi, adoptée à l’époque au forceps en utilisant l’article 49.3.Au centre des tensions, la révision de l’âge de départ fixé à 64 ans par la loi de 2023 par une négociation de six mois qui associerait les partenaires sociaux et traiterait également du financement. Les socialistes réclamaient ces derniers jours que la suspension de la réforme des retraites soit effective dès le début de la renégociation de la réforme, et pas uniquement en cas de succès de celle-ci. Reste à savoir ce que cela voudrait dire concrètement. Les personnes nées en 1963 pourraient-elles partir à 62 ans et 6 mois (avec une durée de cotisation de 42 ans et un trimestre) au lieu de 62 ans et 9 mois (avec une durée de 42,5 ans) comme prévu ?- La droite inquiète -Si, à la différence de son prédécesseur Michel Barnier, François Bayrou mise sur la gauche pour rester au pouvoir, il ne doit pas non plus braquer ses alliés à droite.Cette suspension de la réforme des retraites divise en effet le camp présidentiel tandis que LR menace de quitter le gouvernement. Chez Renaissance, certains semblent prêts à l’accepter, comme prix de la stabilité politique, à l’instar de Yaël Braun-Pivet qui a affirmé “ne pas être opposée par principe” au fait d'”arrêter” brièvement la réforme des retraites pour en “rediscuter”. Mais d’autres, comme le député Mathieu Lefèvre, s’y opposent, faisant valoir son coût, estimé autour de 3 milliards d’euros pour la seule année 2024. A droite, le patron des députés LR Laurent Wauquiez refuse de “sauter dans le vide”. “Si demain on atteignait le cœur du réacteur en termes de rendement budgétaire de cette réforme, alors on mettrait la France, pour le plaisir de la gauche, en danger, notamment budgétaire et financier”, a prévenu le ministre LR de l’Intérieur Bruno Retailleau.- “la gauche qui braille” -Quelles que soient les annonces de François Bayrou, les Insoumis déposeront une motion de censure qui sera examinée jeudi ou vendredi. La rupture semble consommée entre socialistes et Insoumis. “Tous les députés qui ne voteront pas la motion de censure, seront complices de la continuité de la politique macroniste”, a averti le coordinateur LFI Manuel Bompard sur RTL.”Il y a une gauche qui braille et une gauche qui travaille”, a répondu Olivier Faure qui “ne lit plus les insultes quotidiennes de Jean-Luc Mélenchon”.Si les communistes semblent disposés à suivre les socialistes – “nous poussons le plus possible des avancées concrètes”, a dit Fabien Roussel sur LCI – les écologistes sont plus réservés.La motion de censure LFI n’a de toute façon aucune chance d’être adoptée puisque le RN a confirmé qu’il ne la voterait pas.”On refuse la politique du pire (…) Censurer immédiatement aurait des conséquences” alors que des “mesures importantes” doivent être votées sur Mayotte et le budget, a expliqué le député RN Jean-Philippe Tanguy sur Public Sénat. 

Retraites/Budget: un accord possible “dans quelques heures”, selon Olivier Faure

Le parti socialiste a fait une proposition de compromis dans la nuit au Premier ministre François Bayrou et estime “un accord possible” dans “quelques heures” sur la question du budget et notamment la réforme des retraites, a expliqué mardi son premier secrétaire Olivier Faure. “Je pense que nous pouvons conclure”, a estimé le député socialiste sur RMC-BFMTV, à propos de cette “proposition” qu’il se refuse à “dévoiler”, faite “au téléphone” après une réunion non conclusive dans la soirée de lundi à Matignon. François Bayrou doit prononcer à 15H00 devant l’Assemblée nationale sa déclaration de politique générale. Un accord entre le gouvernement et le PS signifierait que ce dernier ne voterait pas une motion de censure contre le gouvernement.”Si le Premier ministre l’accepte définitivement, c’est à lui de l’annoncer”, a déclaré Olivier Faure à propos de cette ultime phase de négociation, se disant “serein” . “Nous sommes en train d’obtenir un certain nombre de concessions que je trouve remarquables parce qu’elles permettent de rompre avec ce que nous avons censuré nous-mêmes, les uns et les autres, c’est-à-dire le budget Barnier”, a assuré Olivier Faure. Face aux critiques des Insoumis, il a rappelé que le PS était “dans l’opposition, nous y restons, mais nous sommes une opposition utile, utile au pays”. “Il y a une gauche qui braille et une gauche qui travaille”, a-t-il balayé. A propos de la réforme des retraites, il a souhaité l’ouverture d’une discussion pour revoir l’âge de départ fixé à 64 ans par la loi de 2023. “A moyen terme, c’est 15 milliards (d’euros) à trouver par an” donc “on discute, on montre qu’existent d’autres modes de financement et là, de mon point de vue, on passe par la loi pour changer”, a-t-il expliqué. Un accord là-dessus vaudrait non-censure du gouvernement Bayrou, a précisé Olivier Faure sauf “si, à un moment, il revenait dans l’idée de ce gouvernement de lier son avenir à celui de l’extrême droite”. “Alors, la sanction serait immédiate”, a-t-il prévenu.

Budget, retraites: Bayrou dévoile son jeu pour tenter d’éviter la censure

François Bayrou abat ses cartes mardi, dans sa déclaration de politique générale, sur le budget en même temps que sur les retraites, qui ont fait l’objet d’intenses négociations avec la gauche, pour l’heure sans succès, afin de tenter d’éviter une censure. Suspension, gel ou pause ? Le vocabulaire du Premier ministre par ailleurs agrégé de lettres sera scruté de près quand il prononcera à 15H00 devant l’Assemblée nationale le traditionnel discours du nouvel arrivant à Matignon.Ironie du sort, c’est Elisabeth Borne, ex-Première ministre et auteure de cette réforme contestée des retraites, qui lira en parallèle devant le Sénat le même texte, où pourraient figurer des concessions à sa propre loi, adoptée à l’époque au forceps en utilisant l’article 49.3.La fameuse “DPG”, rédigée par François Bayrou lui-même, aura été précédée par d’intenses négociations qui paraissaient lundi soir dans l’impasse.Le secrétaire général du PS Pierre Jouvet a déploré sur BFMTV l’absence “d’avancée significative” et de “garantie concernant la suspension” de la réforme des retraites réclamée à cor et à cri par la gauche, estimant que François Bayrou s’était fait “rattraper par la patrouille” située “à sa droite”. L’équation reste toujours aussi délicate pour le Premier ministre, engagé dans des tractations avec la gauche non-mélenchoniste, sans pour autant braquer ses alliés Les Républicains et même macronistes, qui haussent le ton face à un possible retour en arrière sur les retraites.- “Inacceptable” -Alors que son prédécesseur Michel Barnier avait tenté en vain d’obtenir une non censure de l’extrême droite, en accédant à plusieurs des demandes du Rassemblement national, François Bayrou mise cette fois sur la gauche et particulièrement les socialistes pour trouver une voie de passage.Sans les voix des socialistes, la France insoumise et le RN ne peuvent pas renverser le gouvernement.Toute la journée de lundi, l’exécutif a multiplié les pourparlers. “Ils donnent l’impression de se démener, mais à la fin c’est maigre”, a résumé auprès de l’AFP la patronne des écologistes Marine Tondelier, qui a échangé par téléphone avec Eric Lombard (Economie), Catherine Vautrin (Travail et Santé) et Amélie de Montchalin (Comptes publics).”Je n’ai toujours pas trop d’arguments susceptibles de ne pas voter la censure”, a-t-elle ajouté.Les dirigeants des communistes, dont Fabien Roussel, ont également échangé avec M. Lombard. Mais ce sont les socialistes qui ont animé la journée, avec une réunion de deux heures lundi soir à Matignon qui s’est donc soldée par un échec.”Au moment où je vous parle, les propositions qui sont sur la table ne sont pas acceptables pour le Parti socialiste et nous le regrettons”, a fait valoir M. Jouvet.De quoi précipiter le PS dans les bras de la censure, puisqu’une motion sera sans nul doute déposée par les Insoumis mardi, dans la foulée de déclaration de politique générale.Si, faute de soutien du Rassemblement national au texte LFI, le gouvernement ne devrait pas tomber dans l’immédiat, l’incapacité de M. Bayrou à rallier le PS jette un doute sur la pérennité de ce gouvernement qui pourrait, comme son prédécesseur, se heurter au mur du vote du budget en cours de négociation.- “Coeur du réacteur” -Au centre des tensions, les socialistes réclament que la suspension de la réforme des retraites soit effective dès le début de la renégociation de la réforme, envisagée pour six mois, et pas uniquement en cas de succès de celle-ci. Si cette pause était techniquement faisable, cela voudrait dire que les personnes nées en 1963 pourraient partir à 62 ans et 6 mois (avec une durée de cotisation de 42 ans et un trimestre) au lieu de 62 ans et 9 mois (avec une durée de 42,5 ans) comme prévu.Mais cette suspension divise le camp présidentiel tandis que la droite menace de quitter le gouvernement. Certains semblent prêts à l’accepter, comme prix de la stabilité politique, à l’instar de Yaël Braun-Pivet qui a affirmé “ne pas être opposée par principe” au fait d'”arrêter” brièvement la réforme des retraites pour en “rediscuter”.D’autres en revanche s’y opposent, faisant valoir son coût, estimé autour de 3 milliards d’euros pour la seule année 2024. “Si demain on atteignait le cœur du réacteur en termes de rendement budgétaire de cette réforme, alors on mettrait la France, pour le plaisir de la gauche, en danger, notamment budgétaire et financier”, a prévenu lundi soir le ministre Les Républicains de l’Intérieur Bruno Retailleau.Au RN, la députée Laure Lavalette parie que M. Bayrou ne reviendra pas sur les 64 ans et que les Français “devront attendre Marine Le Pen en 2027 pour revenir et abroger cette réforme”

Loi d’urgence pour la reconstruction de Mayotte: l’immigration s’impose en toile de fond

Les députés ont poursuivi lundi soir l’examen en commission du projet de loi d’urgence pour la reconstruction de Mayotte, avec en toile de fond des débats, la sensible question migratoire, pourtant mise de côté dans ce premier texte du gouvernement de François Bayrou.Le projet de loi vise à accélérer les règles et les procédures en matière d’urbanisme pour permettre la reconstruction rapide de l’archipel dévasté par le cyclone Chido mi-décembre. Il contient aussi des mesures sociales plus temporaires.L’Assemblée se penche dessus au lendemain du passage de la tempête tropicale Dikeledi à une centaine de kilomètres du département français qui a provoqué des inondations. Jugé insuffisant par beaucoup, le texte devrait être adopté sans difficulté, alors qu’aucun des 22 articles n’aborde directement la question de l’immigration, remise à plus tard, dans une loi “programme” annoncée par le gouvernement dans les deux mois. Et pourtant, elle a occupé une place centrale lors de l’examen du texte devant la commission des Affaires économiques, qui s’est poursuivi jusqu’à minuit, et doit reprendre mardi.Le ministre des outre-mer, Manuel Valls, qui faisait à cette occasion son grand retour dans le chaudron parlementaire, lui a donné une place de choix, lors de son audition. “Nous avons cet après-midi un mandat clair, celui de poser les premières pierres de (la) refondation” de Mayotte, a-t-il dit. “Ce projet de loi est une réponse incontournable. Mais il n’est qu’une première réponse”, selon le ministre, qui a martelé que “la lutte contre l’immigration clandestine” constituera un “volet primordial” du prochain texte.- “un projet bancal” -Il a ainsi listé plusieurs “mesures fermes”: comme allonger la durée de résidence des parents pour l’accès de leurs enfants à la nationalité française ou encore accélérer le retour des ressortissants africains dans leur pays d’origine.Nommée rapporteure du projet de loi, la députée de Mayotte Estelle Youssouffa (Liot) a jugé sévèrement un texte “sans réelle ambition”, élaboré “sans consultation avec les élus locaux ni les parlementaires”, et qui “reste largement muet sur des sujets essentiels tels que l’immigration”.”Nous avons tous, nous les élus locaux et parlementaires mahorais, demandé en vain la destruction des bidonvilles, mais aussi la suspension des délivrances des titres de séjour et demandes d’asile dans notre département”, a-t-elle regretté.L’ancienne ministre écologiste de l’Environnement Dominique Voynet, qui a été directrice de l’Agence régionale de santé de Mayotte de 2019 à 2021, a fustigé un “projet bancal”, regrettant notamment qu’il n’y ait “pas un mot” sur les “moyens déployés pour mener à bien la réhabilitation des installations de production d’eau et de distribution”.Au cours de l’examen, les députés ont donné au gouvernement le pouvoir de mettre en place un opérateur “unique et puissant”, selon les mots du ministre, pour mener à bien la reconstruction de Mayotte, sur le modèle de celui mis en place pour Notre-Dame de Paris.Les députés ont aussi adopté un article permettant à l’Etat de déroger à certaines règles de construction pour “accélérer la reconstruction”. Ils l’ont toutefois modifié pour veiller au plus grand respect des normes sanitaires et d’accessibilité. Concernant les écoles, durement touchées, un article, permettant à l’Etat d’assurer leur construction, reconstruction ou rénovation en lieu et place des collectivités locales jusqu’au 31 décembre 2027, a été voté.- Nouvelles écoles -Les discussions, dans l’ensemble feutrées, ont parfois prises une tournure inattendue, dérivant inlassablement vers le thème de l’immigration.  Comme cet amendement de Mme Youssouffa visant à soumettre la construction d’une nouvelle école à l’accord exprès de la commune, adoptée avec derrière, la volonté assumée d’empêcher l’ouverture de classes supplémentaires à Mayotte, qui n’ont “fait qu’augmenter les arrivées d’enfants” envoyés “par des parents comoriens” pour les scolariser, selon elle.Un autre amendement de la rapporteure visant à encadrer la vente de tôle a été adoptée malgré l’opposition de députés de gauche. Pour acheter de la tôle, un particulier devra désormais fournir des justificatifs, afin d’exclure l’utilisation de ces tôles pour l’habitat informel. Mme Youssouffa a notamment souligné que durant le cyclone, les tôles arrachés “sont devenues des projectiles”.Un argument balayé par Mme Voynet: “Est-ce que les tôles vendues à des Français risquent moins de s’envoler et de blesser que les tôles qui seraient posées sur” les habitats précaires dans les quartiers d’immigrés ? a lancé d’un ton acerbe la députée, disant y voir une “mesure choquante”.L’examen du texte doit reprendre et aller son terme mardi, avant un examen dans l’hémicycle le 20 janvier. Le Sénat prévoit de s’en emparer le 3 février.

Les tractations de Bayrou avec le PS au point mort à la veille de la déclaration de politique générale

Malgré plusieurs heures d’échanges lundi entre le gouvernement et le Parti socialiste, les négociations pour trouver un accord de non-censure ont achoppé, à la veille de la déclaration de politique générale de François Bayrou. Avec au coeur des discussions, encore et toujours, la réforme des retraites.L’équation reste toujours aussi délicate pour le Premier ministre, engagé dans des tractations avec la gauche non-mélenchoniste, sans pour autant braquer ses alliés LR et même macronistes, qui haussent le ton face à un possible retour en arrière sur les retraites.Et pour l’heure, les pourparlers semblent dans l’impasse avec le PS, dont une délégation emmenée par le premier secrétaire Olivier Faure a d’abord été reçue par les ministres Catherine Vautrin (Travail et Santé), Eric Lombard (Economie) et Amélie de Montchalin (Comptes publics), puis deux heures durant par François Bayrou à Matignon en début de soirée.”Au moment où je vous parle, les propositions qui sont sur la table ne sont pas acceptables pour le Parti socialiste et nous le regrettons”, a résumé sur BFMTV le secrétaire général du PS Pierre Jouvet, soulignant l’absence “d’avancée significative”. Quant à la revendication majeure du parti à la rose, ses représentants n’ont reçu “aucune garantie concernant la suspension de la réforme des retraites”.De quoi précipiter le PS dans les bras de la censure, puisqu’une motion sera sans nul doute déposée par les Insoumis mardi, dans la foulée de la très attendue déclaration de politique générale de François Bayrou programmée à 15H00 à l’Assemblée.Si, faute de soutien du Rassemblement national au texte LFI, le gouvernement ne devrait pas tomber, l’incapacité de M. Bayrou à rallier le PS jette un doute sur la pérennité de ce gouvernement qui pourrait, comme son prédécesseur, se heurter au mur du vote du budget en cours de négociation.- Un “gage” qui divise -Au centre des tensions, les socialistes réclament que cette suspension soit effective dès le début de la renégociation de la réforme envisagée pour six mois avec les partenaires sociaux, et non pas uniquement en cas de succès de celle-ci. “La suspension c’est le gage donné à une discussion qui ne peut pas être un enfumage”, soutient Olivier Faure dans Libération.Si cette pause était techniquement faisable, cela voudrait dire que les personnes nées en 1963 pourraient partir à 62 ans et 6 mois (avec une durée de cotisation de 42 ans et un trimestre) au lieu de 62 ans et 9 mois (avec une durée de 42,5 ans) comme prévu.Mais cette suspension divise le camp présidentiel.Certains semblent prêts à l’accepter, comme prix de la stabilité politique, à l’instar de Yaël Braun-Pivet qui a affirmé “ne pas être opposée par principe” au fait d'”arrêter” brièvement la réforme des retraites pour en “rediscuter”.D’autres en revanche s’y opposent, faisant valoir son coût, estimé autour de 3 milliards d’euros pour la seule année 2025. “Suspendre c’est abroger, il faut arrêter de jouer sur les mots. On ne peut pas se permettre de détricoter la réforme des retraites”, a prévenu le député macroniste Mathieu Lefèvre sur RMC.”Ca n’est jamais mauvais de discuter (…) Mais revenir en arrière, perdre du temps (et) placer la France dans une situation financière plus critique me paraît une mauvaise idée”, a également mis en garde Edouard Philippe depuis sa ville du Havre.- “Sauter dans le vide” -Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a, lui, jugé qu'”il y a des choses qu’on peut négocier à nouveau”, notamment sur “l’usure professionnelle” et “l’emploi des seniors”.Mais “c’est une réforme qui est systémique et si demain on atteignait le cœur du réacteur en termes de rendement budgétaire de cette réforme, alors on mettrait la France, pour le plaisir de la gauche, en danger, notamment budgétaire et financier”, a-t-il aussi averti lundi soir.Le PS propose de financer cette suspension par le Fonds de réserve des retraites, créé à la fin des années 90, mais “ce n’est pas une cagnotte”, a prévenu la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet sur Radio J.La droite menace de son côté de quitter le gouvernement si François Bayrou fait trop de concessions à la gauche.Dans un entretien accordé au Parisien, le patron des députés LR Laurent Wauquiez a estimé que “suspendre (la réforme) sans scénario alternatif” reviendrait à “sauter dans le vide sans parachute. Ce sera sans la Droite républicaine !”.Les échanges vont donc se poursuivre, avec jamais loin de M. Bayrou l’ombre du président de la République, dont le bilan est étroitement lié à la réforme des retraites. 

Bayrou poursuit ses tractations à la veille de la déclaration de politique générale

A quelques heures de la déclaration de politique générale, François Bayrou et ses ministres ont multiplié les négociations avec le Parti socialiste pour tenter de décrocher un accord de non-censure. Avec au coeur des discussions, encore et toujours, la réforme des retraites, sans signe d’ouverture majeure.L’équation reste toujours aussi délicate pour le Premier ministre, engagé dans des tractations avec la gauche non-mélenchoniste, sans pour autant braquer ses alliés LR et même macronistes, qui haussent le ton face à un possible retour en arrière sur les retraites.Cela a donné lieu à longue chorégraphie de pourparlers lundi, notamment à Matignon où François Bayrou a accueilli une délégation socialiste en fin d’après-midi, après s’être entretenu avec les présidents des deux chambres du Parlement, Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet.Alors que le Premier ministre doit prononcer mardi à 15H00 devant l’Assemblée sa déclaration de politique générale, l’attention de l’exécutif se concentre sur le parti d’Olivier Faure et les gages à lui donner pour obtenir un accord de non-censure. Déjà reçus dans l’après-midi par les ministres Catherine Vautrin (Travail et Santé), Eric Lombard (Economie) et Amélie de Montchalin (Comptes publics), les négociateurs socialistes ont déploré qu’on leur présente une copie budgétaire “inacceptable en l’état”. Surtout, de même source, les ministres auraient fermé la porte à une suspension de la réforme des retraites, pourtant réclamée à cor et à cri par la gauche. “Au moment où on parle, il n’y a pas de big deal. C’est assez fâcheux parce que la semaine dernière on a vécu un moment inédit (…): on avait un gouvernement qui acceptait de négocier”, a regretté sur France 5 le député socialiste Jérôme Guedj.La réception à Matignon a-t-elle permis d’ouvrir le jeu ? Les représentants du parti à la rose, dont Olivier Faure et Boris Vallaud attendus dans des émissions matinales mardi, se sont murés dans le silence à la sortie.Les Insoumis, qui ne participent pas aux négociations, ont d’ores et déjà annoncé qu’ils déposeraient une motion de censure, qui sera examinée jeudi ou vendredi. Faute de soutien du RN à cette motion, le gouvernement ne devrait de toute façon pas tomber cette semaine. – Un “gage” qui divise -Les socialistes réclament que cette suspension soit effective dès le début de la renégociation de la réforme envisagée pour six mois avec les partenaires sociaux, et non pas uniquement en cas de succès de celle-ci. “La suspension c’est le gage donné à une discussion qui ne peut pas être un enfumage”, soutient Olivier Faure dans Libération.Si cette pause était techniquement faisable, cela voudrait dire que les personnes nées en 1963 pourraient partir à 62 ans et 6 mois (avec une durée de cotisation de 42 ans et un trimestre) au lieu de 62 ans et 9 mois (avec une durée de 42,5 ans) comme prévu.Mais cette suspension divise le camp présidentiel.Certains semblent prêts à l’accepter, comme prix de la stabilité politique, à l’instar de Yaël Braun-Pivet qui a affirmé “ne pas être opposée par principe” au fait d'”arrêter” brièvement la réforme des retraites pour en “rediscuter”.D’autres en revanche s’y opposent, faisant valoir son coût, estimé autour de 3 milliards d’euros pour la seule année 2025. “Suspendre c’est abroger, il faut arrêter de jouer sur les mots. On ne peut pas se permettre de détricoter la réforme des retraites”, a prévenu le député macroniste Mathieu Lefèvre sur RMC.”Ca n’est jamais mauvais de discuter (…) Mais revenir en arrière, perdre du temps (et) placer la France dans une situation financière plus critique me paraît une mauvaise idée”, a également mis en garde Edouard Philippe depuis sa ville du Havre.- “Sauter dans le vide” -Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a, lui, jugé qu'”il y a des choses qu’on peut négocier à nouveau”, notamment sur “l’usure professionnelle” et “l’emploi des seniors”.Mais “c’est une réforme qui est systémique et si demain on atteignait le cœur du réacteur en termes de rendement budgétaire de cette réforme, alors on mettrait la France, pour le plaisir de la gauche, en danger, notamment budgétaire et financier”, a-t-il aussi averti lundi soir.Le PS propose de financer cette suspension par le Fonds de réserve des retraites, créé à la fin des années 90, mais “ce n’est pas une cagnotte”, a prévenu la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet sur Radio J.La droite menace de son côté de quitter le gouvernement si François Bayrou fait trop de concessions à la gauche.Dans un entretien accordé au Parisien, le patron des députés LR Laurent Wauquiez a estimé que “suspendre (la réforme) sans scénario alternatif” reviendrait à “sauter dans le vide sans parachute. Ce sera sans la Droite républicaine !”.Les échanges vont donc se poursuivre, avec jamais loin de M. Bayrou l’ombre du président de la République, dont le bilan est étroitement lié à la réforme des retraites. 

Reçus par Bayrou, les syndicats agricoles maintiennent la pression

“Place aux actes”: les principaux syndicats agricoles, reçus tour à tour lundi à Matignon, maintiennent la pression sur le gouvernement Bayrou pour obtenir la concrétisation des promesses arrachées en 2024 après leur mobilisation, espérant aussi galvaniser leur campagne pour les chambres d’agriculture.L’alliance majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs a donné rendez-vous pour un “point d’étape” au Salon de l’agriculture, organisé à partir du 22 février, afin de mesurer les avancées obtenues, qu’il s’agisse du budget ou des suites du projet de loi d’orientation agricole examiné au Sénat à partir du 4 février.La Coordination rurale (CR), coutumière des actions coup de poing, a pour sa part limité le délai accordé au gouvernement à “demain” mardi, en fonction du contenu du discours de politique générale de François Bayrou.Quant à la Confédération paysanne, opposée aux modèles proposés par les textes de loi en attente, elle a déploré l’absence de réponse du Premier ministre “sur les questions centrales du revenu, de la rémunération, des prix, des droits sociaux des paysans”.Si les syndicats partagent le constat des difficultés du monde agricole après un an de mobilisation, ils ont exposé leurs divergences lundi soir sur les réponses à apporter, lors d’un débat télévisé inédit, organisé sur LCP dans le cadre de leurs élections professionnelles.Aujourd’hui détenteur de 97 chambres sur 101, le duo JA, avec son président Pierrick Horel, et FNSEA, représentée par Arnaud Rousseau, a mis en avant “un goût d’entreprendre” dans l’agriculture.En face, Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, a fait un “constat d’échec des politiques publiques” et de “l’accompagnement des chambres d’agriculture”, face à la disparition de dizaines de milliers de fermes ces dernières années.Pour Véronique Le Floc’h, de la CR, qui dirige déjà trois chambres et vise bien plus, ces élections seront “un référendum: chaque agriculteur doit choisir s’il souhaite continuer sur ce modèle”.- “Eloigné du terrain” -Cette élection, organisée du 15 au 31 janvier, est particulièrement scrutée après une année 2024 marquée par de forts aléas climatiques, de piètres récoltes et une flambée des maladies animales.Les agriculteurs ont relancé cet automne leur mouvement de protestation, bien qu’en ordre dispersé, rencontrant ce lundi leur 4e Premier ministre en un an sur fond d’instabilité politique générée par la dissolution de l’Assemblée nationale.Arnaud Rousseau, a évoqué une “course contre-la-montre pour apporter des solutions”, à l’issue du rendez-vous avec François Bayrou, dont il a salué “l’écoute”.D’ici le Salon de l’agriculture, l’organisation attend notamment la confirmation d’un budget agricole de 450 millions d’euros, incluant mesures fiscales d’urgence, réforme des retraites agricoles… “Il n’est pas question de revenir sur les promesses faites en 2024”, indiquait-on à Matignon en amont des rencontres.Son de cloche différent à la CR dont certains membres ont tenté, en vain, de manifester dans la capitale la semaine dernière: “le Premier ministre nous est apparu comme étant éloigné de la réalité du terrain”, a déclaré Véronique Le Floc’h lors du débat.Le deuxième syndicat agricole comptait réclamer deux mesures immédiates: une égalité des normes au niveau européen et un “arrêt des contrôles des exploitations au profit des contrôles des produits d’importation”.- Petite avancée pour Mayotte -La Confédération paysanne, qui défend des prix rémunérateurs et un accompagnement dans la transition agroécologique, n’a guère obtenu satisfaction.Seule avancée “peut-être”, selon Mme Marandola, le renouvellement d’une aide de 1.000 euros promise aux agriculteurs sinistrés de Mayotte, seule chambre d’agriculture contrôlée par l’organisationAu sujet des élections professionnelles, elle dit avoir reçu un “non” catégorique à sa demande d’instaurer plus de proportionnelle, alors même que le Modem de M. Bayrou plaide depuis longtemps pour ce mode de scrutin en politique.Le mode de scrutin actuel favorise la liste arrivée en tête, qui obtient d’office la moitié des sièges aux chambres. Lors du débat, JA et FNSEA ont balayé la question de le réformer.