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Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique commémorent le 11-Novembre à Paris

Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont commémoré lundi sur les Champs-Élysées à Paris le 106e anniversaire de l’Armistice de 1918.Les deux dirigeants ont célébré ainsi le 120e anniversaire de l’Entente cordiale entre la France et le Royaume-Uni, signée le 8 avril 1904 pour aplanir les différends coloniaux entre les ennemis héréditaires.Emmanuel Macron et Keir Starmer se sont entretenus en début de matinée à l’Élysée. Sur l’Ukraine, selon la présidence française, ils ont réaffirmé “leur détermination à soutenir (Kiev) de façon indéfectible et aussi longtemps que nécessaire” alors que la poursuite de l’aide militaire des États-Unis semble plus que jamais remise en question avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.Ils ont aussi réitéré leur souhait de “poursuivre leurs efforts” pour le retour de la paix au Proche-Orient et de continuer à coopérer sur “les migrations en Manche, en particulier face aux réseaux de trafiquants d’êtres humains”, a ajouté l’Élysée.Le président français et le Premier ministre britannique ont ensuite été accueillis par le Premier ministre Michel Barnier sur les Champs-Élysées. À quelques pas du palais présidentiel, ils ont déposé une gerbe devant la statue de Georges Clemenceau, puis devant celle de Winston Churchill, avant que retentissent l’hymne anglais, “God Save The King”, et la Marseillaise.Ils ont ensuite passé les troupes françaises en revue à bord d’un véhicule militaire sur la place de l’Étoile, déposé une gerbe sur la tombe du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe et ravivé la Flamme. Ils ont, enfin, salué d’anciens combattants français et britanniques, avant un défilé de la Garde républicaine.”Pour nos blessés de guerre. Pour nos orphelins, nos veuves et veufs de militaires tombés pour la France. Pour nos anciens combattants, héros d’hier. Pour nos soldats, nos marins, nos aviateurs, héros d’aujourd’hui”, a écrit sur X le chef de l’État.Le 11 novembre 1944, le général de Gaulle et Winston Churchill avaient commémoré l’Armistice sous l’Arc de Triomphe pour la première fois depuis la libération de la France.- “Engagez-vous!” -“L’amitié franco-britannique vient de loin et a connu les épreuves. Elle sera précieuse pour affronter les défis qui sont devant nous”, a souligné sur X Michel Barnier.Le Premier ministre a inauguré dans l’après-midi une tranchée reconstituée au Musée de la Grande Guerre à Meaux (Seine-et-Marne). À ciel découvert, l’ouvrage permet de comprendre l’organisation complexe de ce système militaire, composé de différents postes stratégiques, et d’en apprendre plus sur le difficile quotidien des soldats.Face aux menaces, la guerre en Ukraine, “la dette écologique qui s’alourdit toujours plus” et “le poison insupportable de l’antisémitisme”, Michel Barnier a appelé à “un sursaut collectif”.”Engagez-vous pour le climat, contre la pauvreté, la précarité, l’isolement”, “pour la transmission de notre patrie (…) dans des mouvements politiques”, a-t-il lancé à l’adresse de la jeunesse, l’appelant aussi à “prendre soin” de l’Europe “fragile”.

Ukraine: Mélenchon fustige la nomination d’un commissaire européen “pour la guerre”

Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a fustigé lundi, lors d’un déplacement en Creuse, la création “d’un commissariat européen à la défense pour faire la guerre” et appelé à “négocier” la paix en Ukraine.”Sans qu’on nous ait rien demandé, la commissaire européenne, madame von der Leyen, a décidé de nommer un commissaire européen à la défense”, a déploré le leader Insoumis lors d’un discours devant le monument aux morts de la petite commune de Gentioux-Pigerolles (Creuse), l’un des rares d’inspiration pacifiste dans le pays, avec sa mention “Maudite soit la guerre”.Pour Jean-Luc Mélenchon, “il s’agit d’un commissariat européen à la défense pour faire la guerre”.”Et voici comment on est passé de l’Europe de la paix à l’Europe de la défense, et maintenant à l’Europe de la guerre. Aucun parlement national n’a jamais décidé de la création d’un tel commissariat”, a fustigé le tribun Insoumis, à l’occasion du 106e anniversaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale.”Je ne sais comment lancer cette alerte, et c’est la raison pour laquelle je vous ai demandé la permission de venir le faire ici, devant ce monument, pour rappeler que derrière les grandes phrases, à la fin, c’est ça, et seulement ça, la mort, la mort, encore la mort”, a-t-il lancé aux 300 personnes venues l’écouter.La semaine dernière, le nouveau commissaire européen à la Défense Andrius Kubilios avait estimé, devant les eurodéputés, que l’UE devait dépenser davantage pour sa sécurité en raison de la menace russe, alors que beaucoup de pays s’interrogent sur la persistance du soutien militaire américain à l’Ukraine après l’élection de Donald Trump. Mettant en garde contre “un système qui a besoin de l’économie de guerre pour se relancer”, M. Mélenchon a également appelé à des négociations de paix en Ukraine.”A un moment incertain de la guerre (…) du fait de l’invasion inacceptable”, “l’heure de la diplomatie et de la paix est venue”, a-t-il estimé.”C’est maintenant qu’il faut négocier avant que quelque aléa des mouvements du front ne vienne, celui-ci ou l’autre, décider de prendre des mesures qu’ils penseraient irréversibles pour étendre encore la guerre”, a appelé le tribun insoumis, avant de conclure “maudit soit le système qui porte en lui la guerre, comme la nuée porte l’orage, ainsi que le disait Jaurès”.

Ukraine: Paris appelle à ne pas préjuger la future administration Trump

Le ministre français des Affaires étrangères a appelé lundi à ne pas préjuger de ce que va faire la future administration Trump sur l’Ukraine alors que la presse américaine a évoqué un entretien téléphonique entre le président élu et son homologue russe.Depuis sa victoire à l’élection présidentielle américaine, Donald Trump multiplie les appels concernant la guerre en Ukraine, le Washington Post ayant même rapporté un échange avec Vladimir Poutine deux jours après le scrutin. Une information démentie lundi matin par le Kremlin.”Face aux spéculations sur ce que seront les positions ou les initiatives d’une nouvelle administration américaine, je crois surtout qu’il ne faut pas en préjuger et qu’il convient de se donner le temps de travailler avec elle”, a déclaré Jean-Noël Barrot, lors de l’ouverture du Forum de Paris sur la Paix. Il a en outre souligné que la France se tenait “prête à travailler avec la nouvelle administration et avec ambition car nous pensons qu’il faut donner à l’Ukraine les moyens de repousser l’agression” russe.”L’Union européenne et la France ont pris et continueront de prendre toute leur place”, a-t-il poursuivi, relevant la nécessité de continuer à soutenir Kiev car la communauté internationale aurait “trop à perdre de l’imposition par la Russie de la loi du plus fort”.Il a par ailleurs martelé que “rien ne saurait se faire sur l’Ukraine sans les Ukrainiens” s’agissant de négociations de paix.Il a rappelé que le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait déjà rencontré Donald Trump.”Je ne doute pas qu’une relation forte sera établie avec la nouvelle administration”, a également commenté Jean-Noël Barrot.Selon le Washington Post, le président élu américain Donald Trump s’est entretenu jeudi dernier avec le président russe Vladimir Poutine, et lui a demandé de ne pas provoquer d’escalade en Ukraine, selon des sources anonymes citées par le quotidien.Un porte-parole de l’équipe de transition du président américain élu a indiqué dans un communiqué à l’AFP ne pas “commenter les appels privés entre le président Trump et d’autres dirigeants”.Le Kremlin a démenti lundi matin que le président russe et Donald Trump se soient parlé depuis la victoire de celui-ci à la présidentielle américaine. “Cela ne correspond absolument pas à la réalité, c’est une pure invention”, “c’est tout simplement une information fausse”, a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.Donald Trump, qui fera son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, a régulièrement affirmé pouvoir mettre fin à la guerre en Ukraine “en un jour”, sans jamais détailler comment il ferait.De son côté, la ministre des Affaires étrangères finlandaise, Elina Valtonen, qui participe également au Forum de la Paix, a appelé au pragmatisme des Européens, les exhortant à en faire plus pour assurer la victoire de l’Ukraine face à la Russie.”Nous pouvons nous concentrer uniquement sur ce sur quoi nous avons une influence, et c’est certainement pour cela que nous, Européens, devons faire davantage” pour aider l’Ukraine, a-t-elle dit, même si elle espère “encore de bonnes nouvelles des Etats-Unis cette année”, allusion au fait que Washington devrait utiliser les milliards d’aide voté plus tôt au Congrès avant l’arrivée de Trump à la Maison Blanche.”Nous avons l’argent. Nous avons la capacité” industrielle de le faire, a-t-elle estimé, rappelant les efforts financiers astronomiques consentis quand il s’est agi de lutter contre la pandémie de Covid.

Plans sociaux et appels à la grève en cascade: l’automne s’annonce tendu en France

Déjà confronté aux plans sociaux chez Michelin et Auchan, le gouvernement doit faire face à une multiplication d’appels à la grève pour novembre et décembre en France, dans un contexte économique peu porteur et sur fond d’austérité budgétaire pour 2025.”Les conditions économiques se durcissent sensiblement”, a reconnu la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet dans le Journal du Dimanche (JDD).Elle fait état d'”une accélération du nombre de procédures collectives ouvertes par les entreprises en difficulté. Avec, de surcroît, des transformations structurelles dans l’automobile ou la grande distribution”, quelques jours après les annonces par Michelin de la fermeture en 2026 de ses usines de Vannes et Cholet (1.254 emplois) et par Auchan d’un projet de plan social menaçant 2.389 emplois en France.”Des annonces de fermetures de sites, il y en aura probablement dans les semaines et les mois qui viennent”, avait déjà averti samedi le ministre de l’Industrie Marc Ferracci.Les syndicats de plusieurs secteurs ont lancé des appels à la grève et à la mobilisation pour les prochaines semaines pour protester contre des plans sociaux et contre les conséquences d’un projet de budget – encore en discussion au Parlement – qui prévoit 60 milliards d’euros d’effort budgétaire pour redresser des comptes publics dans le rouge.Après le vote par les députés d’un alourdissement de la fiscalité sur le transport aérien, le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a indiqué dimanche à l’AFP appeler tous les salariés du secteur aérien à cesser le travail et à manifester jeudi devant l’Assemblée nationale.Les syndicats de la compagnie ferroviaire SNCF appellent eux à cesser le travail du mercredi 20 novembre 19h00 au vendredi 22 novembre 08h00, et ont aussi lancé samedi un préavis de grève illimitée à partir du mercredi 11 décembre 19h00 (reconductible par période de 24 heures), un mouvement social qui pourrait perturber le service pendant les vacances de Noël. Les représentants des cheminots réclament un moratoire sur le démantèlement de Fret SNCF, la division consacrée au fret ferroviaire, et protestent contre les modalités de l’ouverture à la concurrence des lignes régionales. “Le dialogue doit aboutir” entre les dirigeants de la SNCF et les syndicats de l’entreprise publique, a jugé dimanche le ministre des Transports, François Durovray. “Chacun est responsable”, “on ne peut pas imaginer qu’au moment où la France doit aller de l’avant, elle soit bloquée et qu’au moment où les Français veulent se retrouver, ils ne puissent pas le faire”, a-t-il dit sur France Info.- “Saignée industrielle” -Cette grève des cheminots serait “malvenue” et “incompréhensible” pour des centaines de milliers de voyageurs qui “n’ont rien à voir” avec le fret et “comptent sur le train pour ces fêtes de fin d’année”, a renchéri le vice-président de la Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut), Michel Quidort.Du côté des agriculteurs, la colère gronde à nouveau, moins d’un an après un mouvement qui avait en partie paralysé les grands axes routiers en France. Les actions symboliques ont repris ces dernières semaines et devraient s’amplifier après la mi-novembre, notamment à l’appel des syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA).Les agriculteurs, durement frappés cette année par de mauvaises récoltes de blé et un regain de crise sanitaire dans les élevages, réclament de pouvoir vivre de leur métier: ils attendent de la clarté sur les prêts garantis par l’Etat. Et ils refusent catégoriquement la signature d’un accord de libre-échange négocié entre l’UE et les pays latino-américains, le Mercosur.Dans la Fonction publique également, deux des principaux syndicats, FO et la CGT, ont appelé jeudi à la “grève” après l’échec d’une réunion avec le ministre Guillaume Kasbarian, évoquant l’hypothèse de mobilisations début décembre.Quatre syndicats représentatifs des biologistes médicaux ont aussi appelé jeudi l’Assurance maladie à rouvrir des négociations sur leurs tarifs, récemment revus à la baisse, en menaçant sinon d’un “shutdown”, soit la fermeture des laboratoires d’analyses médicales du 23 au 31 décembre inclus.La CGT a appelé pour le 12 décembre à “des mobilisations pour l’emploi dans toutes les régions”. Pour sa secrétaire générale Sophie Binet, dans La Tribune Dimanche, rien que dans l’industrie, “nous sommes au début d’une violente saignée industrielle”. “On estime que plus de 150.000 emplois vont disparaître, probablement plus”, selon Mme Binet qui pronostique un “effet domino” sur les sous-traitants des “grands donneurs d’ordres”.

Pour Bardella, le “pronostic vital” de l’agriculture française est “engagé”

Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a estimé dimanche que le “pronostic vital de l’agriculture française” était “engagé”, lors d’une visite dans une exploitation céréalière du Lot-et-Garonne à quelques jours d’un nouvel épisode de mobilisations du monde paysan.”Nous tirons le signal d’alarme depuis plusieurs semaines, aucun des problèmes des agriculteurs n’a été traité depuis leurs précédentes mobilisations” en début d’année, a affirmé M. Bardella à Virazeil, accompagné par plusieurs élus régionaux du RN.”Je pense que le pronostic vital de l’agriculture française est aujourd’hui engagé. Si nous ne prenons pas dès maintenant des mesures protectionnistes pour mettre notre agriculture à l’abri de la concurrence internationale déloyale, notre agriculture ne survivra pas”, a insisté le député européen, avant de monter dans un tracteur vert.Moins d’un an après la fronde des agriculteurs qui a tenu le pays en haleine pendant plusieurs semaines, les syndicats majoritaires ont appelé à une nouvelle mobilisation nationale à partir de mi-novembre, sur fond de négociations d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur sud-américain.Ces négociations pourraient notamment “aboutir à un nouvel accord de libre-échange avec le Brésil, qui viendrait submerger notre marché avec des produits ne respectant aucunement les normes que l’on impose aux agriculteurs français et foudroyer une partie de nos filières”, a lancé M. Bardella, accueilli par une trentaine de membres de la Coordination rurale.La CR47, majoritaire dans le département où elle dirige la Chambre d’agriculture depuis deux décennies, avait initié en janvier un important convoi de tracteurs vers le marché d’intérêt national de Rungis. Elle a récemment appelé à une nouvelle mobilisation à partir du 19 novembre, en bloquant notamment le fret ferroviaire. “Tu es notre dernier espoir”, a lancé à M. Bardella le président de la Chambre d’agriculture et membre de la CR47, Serge Bousquet-Cassagne, qui avait affiché son soutien au RN lors des dernières législatives.”On les a tous essayés, tous. (…) On a cru en Sarkozy, on a été très déçus et depuis c’est le néant total. (…) On ne t’attend pas comme le messie mais pas loin”, lui a-t-il assuré.Le président du RN est attendu dans l’après-midi à Tonneins pour un meeting avec ses sympathisants, avant de s’adonner à une séance de dédicace de son livre “Ce que je cherche”, publié samedi chez Fayard.

Prisons: l’objectif de 15.000 places supplémentaires en 2027 ne sera pas atteint (Migaud)

L’objectif de construction de 15.000 places de prison supplémentaires d’ici à 2027 ne sera pas atteint, a annoncé dimanche le ministre de la Justice Didier Migaud.”Il y a des projets qui sont complètement bloqués”, a concédé le garde des Sceaux, invité de France Inter, France Télévision et du Monde. Lancé en 2017 par Emmanuel Macron, ce plan prévoyait la construction de 15.000 nouvelles places de prison afin de limiter la surpopulation carcérale, chronique en France depuis des années.Mais ce plan connaît un sérieux retard avec seulement 4.500 nouvelles places livrées, selon la chancellerie.  Un retard qui ne serait pas tant dû à un manque de crédits, qu’à “des difficultés foncières” et à “des oppositions de la part d’élus”, à voir se construire sur leur territoire des centres éducatifs fermés ou des centres de semi-liberté, selon le ministre de la Justice. “Je ferai des propositions au Premier ministre pour que nous puissions rattraper pour partie ce retard mais on le rattrapera pas d’ici 2027” a déclaré Didier Migaud, annonçant la mise en place d’une “opération vérité” sur le plan 15.000.Le ministre a par ailleurs déclaré qu’il ferait des propositions au Parlement pour pouvoir recourir à “des procédures exceptionnelles” afin de passer outre les oppositions locales, “quand il s’agit d’établissements d’intérêt national”.Au 1er octobre 2024, le nombre de détenus en France a atteint un nouveau record avec 79.631 personnes incarcérées contre 78.969 le mois précédent avec une densité carcérale à 127,9%.La France figure parmi les mauvais élèves en Europe en termes de surpopulation carcérale, en troisième position derrière Chypre et la Roumanie, selon une étude publiée en juin par le Conseil de l’Europe.

Anne Hidalgo: les JO ont coupé court aux “attaques trumpistes” de la droite parisienne

Pour la maire de Paris Anne Hidalgo, le succès des Jeux olympiques a balayé le flot “d’attaques +trumpistes+” de la droite parisienne portées par sa rivale Rachida Dati contre sa politique de transformation de la capitale qui réduit la place de la voiture.Arrivée en fin de mandat, l’édile socialiste continue de maintenir le suspense sur une troisième candidature en 2026. “Le temps n’est pas encore venu”, estime Anne Hidalgo dans un entretien à l’AFP, démentant les “rumeurs” d’un départ à Bruxelles pour y prendre la tête d’une fondation.”Elle n’a pas envie de se représenter, c’est assez clair pour tout le monde”, juge cependant auprès de l’AFP un proche d’Anne Hidalgo, 65 ans, arrivée aux commandes de l’Hôtel de Ville en 2014. En attendant, la maire PS semble tenir sa revanche contre Rachida Dati, ministre de la Culture en lice pour la mairie de Paris, et le “+Hidalgo bashing+” dont elle a été l’objet via le mouvement #SaccageParis sur les réseaux sociaux, notamment après son score, historiquement bas, à la présidentielle de 2022.Cet été, le succès des Jeux olympiques a “confirmé aux yeux de tous que Paris est la plus belle ville du monde, qu’elle était capable de se transformer, d’être plus apaisée, d’avoir moins de pollution tout en préservant son patrimoine”, estime l’élue.Une “réussite” venue couronner “neuf ans de travail” et qui a fait “s’écrouler comme un château de cartes toutes ces polémiques stériles que nous avions subies”. Des “mensonges portés principalement par la droite trumpiste de Rachida Dati”, maire du VIIe arrondissement dont le groupe d’opposition “Changer Paris” a été rétrogradé récemment en deuxième position au Conseil de Paris. “Ils ont tellement hurlé, tellement été dans l’outrance, et tellement repris en écho par tout le monde y compris les médias +mainstream+, que les gens ont fini par croire que les JO, ça serait l’enfer”. – “Anticorps” -“Pendant les Jeux, j’ai été arrêtée tous les jours dans la rue par des gens qui me disaient +Mais comment on a pu nous raconter des choses pareilles ?+. Et ça continue”, raconte-t-elle.”Ca crée des anticorps”, confie la maire. Elle se félicite qu’Emmanuel Macron, qu’elle a rencontré seule en octobre – une première depuis 2017 – “partage” sa vision de l’héritage des JO. Tant sur les anneaux sur la tour Eiffel, qu’elle veut maintenir jusqu’en 2028, que sur la transformation de l’axe tour Eiffel/pont d’Iéna/Trocadéro, site emblématique de la capitale “magnifié” par les Jeux.Après la piétonisation partielle du pont d’Iéna, la municipalité projette de transformer le rond-point du Trocadéro, devant le Palais de Chaillot, pour y réduire la place de la voiture comme sur la place de la Bastille.Un projet auquel s’oppose le maire de droite du XVIe arrondissement, et “auquel la +droite Dati+, évidemment, s’opposera aussi car elle a fait de la bagnole son cheval de bataille”, soupire la maire PS.”On se doute qu’elle a des liens très forts avec le monde de l’automobile”, glisse-t-elle alors que Rachida Dati est poursuivie pour corruption dans un volet de l’affaire Carlos Ghosn, quand il était PDG de Renault-Nissan. La ministre nie toute irrégularité et demande l’abandon des poursuites pour prescription.”J’espère que la justice fera son travail et qu’à l’approche de 2026, les Parisiens sauront exactement pour qui travaille Madame Dati”, cingle la maire PS.Ses dernières mesures phares, la limitation de la vitesse à 50 km/h sur le périphérique et la mise en place d’une “zone à trafic limité” dans l’hypercentre, ont suscité la polémique sur sa manière de décider.”Depuis plus de dix ans, la droite, Rachida Dati, Valérie Pécresse (présidente LR de la région Ile-de-France)… disent que je n’ai pas concerté, et considèrent que les véhicules électriques vont tout résoudre. Sauf que depuis 2012, la pollution à Paris a baissé de 40% et c’est totalement corrélé à la baisse du trafic qui est aussi de 40%”, relève l’édile. “Ce que je leur reproche, c’est le manque d’honnêteté intellectuelle en modifiant la réalité des données scientifiques, alors que les faits sont là”.A l’horizon 2030, il est “absolument indispensable” de continuer à réduire la pollution atmosphérique “qui fait 2.500 morts par an à Paris”. Elle souhaite poursuivre en ce sens sa “révolution douce” comme la piétonisation des “rues aux écoles” plébiscitées par tous les Parisiens, y compris l’essentiel des maires de droite.

Panosyan-Bouvet: “les conditions économiques se durcissent sensiblement”

La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, affirme dimanche dans le JDD que “les conditions économiques se durcissent sensiblement”, après l’annonce de plans sociaux chez Michelin et Auchan.Elle fait état d'”une accélération du nombre de procédures collectives ouvertes par les entreprises en difficulté. Avec, de surcroît, des transformations structurelles dans l’automobile ou la grande distribution”.Selon la ministre, la question du coût du travail est donc “fondamentale”.”Sur le projet du gouvernement de revoir les allègements de cotisations, je le redis, je suis prête à une évolution du texte qui est en discussion, en particulier pour atténuer ses effets au niveau du Smic”, affirme-t-elle.Cet article-clé du budget de la sécurité nationale sociale pour 2025 prévoyant une refonte des cotisations patronales, censée rapporter 4 milliards d’euros, a été supprimé à l’Assemblée par les macronistes, la droite et le Rassemblement national.Regrettant que les députés aient “empêché la tenue de ce débat”, la ministre se redit prête à instaurer “une clause de revoyure l’année prochaine pour mesurer les impacts de cette mesure”.Sur la question du maintien des seniors dans l’emploi, actuellement en négociation par les partenaires sociaux, Mme Panosyan dit vouloir leur “plein-emploi”. “Il y a plusieurs pistes explorées, comme l’idée d’un entretien à mi-carrière pour faire un bilan à 360 degrés sur la santé, les compétences, les aménagements de postes ou les perspectives de reconversion”, souligne-t-elle.Sur le sujet des arrêts maladie, posée par le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, Mme Panosyan déclare que “dans le secteur privé, les arrêts de travail coûtent 17 milliards d’euros à la Sécurité sociale en 2024, contre 8 milliards il y a dix ans”. “C’est la raison pour laquelle, après avoir pris des premières mesures dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, nous ouvrirons ce chapitre au premier trimestre de l’année prochaine avec les syndicats, le patronat et les fédérations professionnelles”, indique-t-elle.Elle promet de ne “rien éluder: prévention et santé au travail, dialogue de proximité mais aussi suivi de l’absentéisme, abus…”.

Les présidents de l’Assemblée et du Sénat en Nouvelle-Calédonie pour relancer le dialogue

Un dialogue à renouer sur un archipel dévasté: Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher arrivent dimanche en Nouvelle-Calédonie pour une mission de “concertation” périlleuse, six mois après le début des violences déclenchées par une réforme constitutionnelle vivement contestée.Les présidents des deux chambres du Parlement, Sénat et Assemblée nationale, doivent atterrir dans la soirée à Nouméa. Ils entameront près de trois jours de rencontres, de lundi à mercredi, avec les forces politiques locales, le patronat, les syndicats et d’autres acteurs calédoniens.Ils se rendront notamment dès lundi matin – heure de Nouméa, dimanche soir dans l’Hexagone – au Sénat coutumier, avant une séance solennelle au Congrès de Nouvelle-Calédonie, mardi, durant laquelle ils s’exprimeront face aux élus.Dans un entretien au Monde samedi, ils ont appelé à ne pas se concentrer uniquement sur la question politique, mais aussi à avancer sur la crise du nickel calédonien, poumon économique de l’archipel. “Tout est lié”, il y a “une chance de parvenir à un règlement global”, a estimé Yaël Braun-Pivet. La question de l’élargissement du corps électoral aux élections provinciales ne doit être qu'”un élément de l’accord d’ensemble” qui doit être trouvé, a abondé le président du Sénat, assurant vouloir agir en toute “humilité”, sans “vouloir forcer”, pour “aller vers une autonomie très poussée sans rupture de lien avec la République”.- Renouer le dialogue -Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher ont été chargés par le Premier ministre Michel Barnier de se rendre en Nouvelle-Calédonie pour renouer le dialogue entre indépendantistes et loyalistes. Ils se déchirent sur la sortie de l’accord de Nouméa (1998) depuis le troisième référendum, de 2021, qui a donné les partisans du “non” à l’indépendance largement vainqueurs tout en étant boycotté par les pro-Kanaky.Mais le duo parlementaire entend bien rester autonome lors de ce déplacement, alors que la gestion du dossier calédonien, brinquebalée entre Beauvau, l’Elysée et Matignon depuis de longs mois, suscite de nombreuses critiques localement. Ils seront d’ailleurs en effectifs réduits durant cette visite, sans représentants du gouvernement et sans élus pour les accompagner.”Cela va rassurer les Calédoniens de voir qu’au plus haut sommet de l’Etat les deux présidents de chambre se déplacent à l’autre bout du monde”, salue le sénateur néo-calédonien Georges Naturel (groupe LR). Michel Barnier a prévu de se rendre aussi sur le Caillou “le moment venu”.Les émeutes, qui ont fait treize morts dont deux gendarmes, ont été déclenchées par la volonté du précédent gouvernement de faire passer une réforme constitutionnelle ultrasensible en vue d’élargir le corps électoral, gelé depuis 2007, pour les élections provinciales.Depuis, la nouvelle coalition Barnier a abandonné la réforme et ces élections ont été reportées jusqu’en novembre 2025 au plus tard.Une volonté assumée d’apaisement, alors que l’élargissement du corps électoral est vécu comme un coup de force par le camp indépendantiste, qui craint de voir le peuple autochtone kanak marginalisé. – Au moins 2,2 milliards d’euros de dégâts -L’épineux et urgent débat sur la reconstruction après les affrontements des derniers mois sera aussi au programme de la visite de Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet. La facture des émeutes est évaluée à au moins 2,2 milliards d’euros par le gouvernement calédonien, soit 25% du PIB du territoire.Le ministre des Outre-mer François-Noël Buffet, en visite mi-octobre dans l’archipel, a chiffré à “plus de 1,4 milliard d’euros” les aides de l’Etat à la Nouvelle-Calédonie entre 2024 et 2025, dont une partie via une avance remboursable ou des prêts.Les présidents de l’Assemblée et du Sénat vont multiplier les rendez-vous bilatéraux, avec des élus et maires de tous bords.Réussiront-ils l’exploit de rassembler tous les camps dans une même pièce? Leur agenda n’intègre pas, à ce stade, de réunion transpartisane.”Nous attendons un élément déclencheur pour que tout le monde se remette autour de la table des discussions”, a commenté à l’AFP Virginie Ruffenach, présidente du groupe Rassemblement-LR au congrès de la Nouvelle-Calédonie (non indépendantiste). “C’est une mission qui est qualifiée d’écoute et de concertation, ce n’est pas pour rien. Il faut un retour à l’esprit de responsabilité.”Du côté des indépendantistes, on espère que Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher joueront “le rôle d’intermédiaires et de facilitateurs entre les groupes politiques locaux et nationaux”. Une nouvelle phase s’ouvre “pour voir comment la reconstruction peut être accompagnée”, relève Pierre Chanel Tutugoro, président du groupe UC-FLNKS au Congrès (indépendantiste).

Les pertes d’emplois vont continuer dans l’industrie française

Après Michelin, les plans sociaux risquent de se poursuivre dans les usines françaises, craint le ministre de l’Industrie, l’automobile et la chimie étant particulièrement fragilisées, aussi bien en France qu’en Allemagne.”Des annonces de fermetures de sites, il y en aura probablement dans les semaines et les mois qui viennent”, a déclaré M. Ferracci au micro de France Inter samedi. Le bilan social “va se compter en milliers d’emplois”, selon le ministre, qui préconise une réponse européenne, notamment pour soutenir le secteur automobile.Il a passé trois heures vendredi à Cholet (Maine-et-Loire) sur le site d’une des deux usines Michelin promises à la fermeture, accueilli par dix minutes de huées.”Les salariés sont bouleversés, en colère, on peut le comprendre car la manière dont a été faite l’annonce (…) n’était pas une manière digne”, a estimé M. Ferracci lors de l’émission “On n’arrête pas l’Eco”: “Les salariés ont été prévenus très tard, la direction de Michelin ne s’est pas déplacée pour leur faire l’annonce en direct, les yeux dans les yeux (…) c’est regrettable.” Le géant français du pneu a annoncé le 5 novembre la fermeture avant 2026 des sites de Cholet et Vannes (Morbihan), qui comptent au total 1.254 salariés.”Nous sommes au début d’une violente saignée industrielle”, a averti la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, dans une interview à La Tribune Dimanche.Cette “saignée” va frapper “tous les secteurs”, et est “due chaque fois à la même stratégie de ces entreprises”. A savoir “toujours augmenter les marges”, d’une part, et “distribuer toujours plus de profits aux actionnaires”, d’autre part, a jugé la cheffe de la centrale syndicale.- “Chaînes de valeur complètement intégrées” – M. Ferracci a qualifié de “très constructifs” les contacts avec les élus locaux, les organisations syndicales du groupe et la direction, avec lesquels il compte suivre le plan d’action mis en place. “L’engagement de Michelin, c’est que personne ne soit laissé sans solution”, a-t-il rappelé.Plus largement, pour la filière automobile en difficulté, pour laquelle il a annoncé un plan d’urgence, M. Ferracci a prôné une “approche de soutien à l’industrie automobile européenne”.”Les chaînes de valeur sont complètement intégrées. Vous avez des fournisseurs en Allemagne pour des constructeurs qui sont en France, et vous avez des fournisseurs qui sont en France pour des constructeurs qui sont en Allemagne. La protection commerciale vis-à-vis des véhicules chinois doit se concevoir au niveau européen”, a-t-il dit.De son côté, le ministre de l’Economie, Antoine Armand, a réagi lors de sa visite du Salon Made in France, à Paris, samedi matin. “Nous sommes dans une conjoncture internationale extraordinairement exigeante avec le coût des matières premières, la question de l’énergie, des pratiques commerciales agressives venues de beaucoup de pays et donc il faut qu’on ne soit pas du tout naïfs, il faut qu’on soit extrêmement fermes et extrêmement exigeants vis-à-vis des autres plaques continentales qui viennent créer de l’instabilité et créer de la fragilité”, a-t-il déclaré.Les équipementiers automobiles européens ont tiré la sonnette d’alarme cette semaine face au nombre inédit de suppressions d’emplois dans le secteur.32.000 suppressions de postes en Europe ont été annoncées au premier semestre 2024, soit plus que pendant la pandémie de Covid, dans ce secteur qui emploie 1,7 million de salariés en Europe.L’industrie automobile, en perte de compétitivité par rapport à l’Asie et aux Etats-Unis, est touchée à la fois par le recul des ventes sur le continent, la concurrence chinoise à bas prix et la lenteur de l’électrification.- “Bonus écologique européen” – Parmi les mesures évoquées, M. Ferracci envisage “un bonus écologique à l’échelle européenne”, un “emprunt commun européen” pour financer des “mécanismes de soutien” à la filière. “Dès le 1er semestre 2025, la Commission européenne a dit qu’elle allait mettre en priorité un +clean industrial act+, c’est-à-dire une législation européenne sur l’industrie propre, dans laquelle nous pourrons mettre en place un certain nombre de mesures”.L’automobile n’est pas le seul secteur touché. Dans l’aéronautique, la branche défense et espace d’Airbus, qui fabrique notamment des satellites et compte 35.000 salariés, devrait supprimer 2.500 postes en 2026. M. Ferracci a indiqué qu’il veillerait à ce qu’il n’y ait pas de licenciements, les salariés ayant vocation à être reclassés dans d’autres entités d’Airbus.La chimie française, particulièrement sensible aux coûts de l’énergie et de l’électricité, a elle dit mi-octobre craindre de perdre “15.000 emplois” en trois ans sur 200.000, soit 8%.Déjà un millier de suppressions d’emplois ont eu lieu ces derniers mois chez Solvay, Syensqo, Weylchem Lamotte, qui s’ajoutent aux 670 prévues par le groupe pétrochimique ExxonMobil à Port-Jérome en Normandie.En région Auvergne-Rhône-Alpes, la faillite de Vencorex, sur la plateforme chimique de Pont-de-Claix (Isère), met “près de 5.000 emplois en jeu” dans d’autres secteurs industriels que le groupe alimente, estime la CGT.Là aussi, le décrochage est perceptible dans toute l’Europe. La chimie allemande, première du monde, paye les conséquences de la perte du gaz russe bon marché. Unilever, Evonik, BASF ont également annoncé des réductions d’effectifs.Pour faire face au déficit de compétitivité, des élus de tous bords, menés par le vice-président de l’Assemblée nationale et ancien ministre de l’Industrie Roland Lescure, ont demandé au gouvernement dans une pétition publiée par La Tribune Dimanche de maintenir dans le budget 2025 les aides publiques aux entreprises pour la décarbonation de l’industrie.