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Ruffin et Glucksmann incarnent le mieux la gauche chez les sympathisants (sondage)

Plus de 3 sympathisants et/ou électeurs de gauche sur 5 considèrent que le député de la Somme François Ruffin “incarne bien la gauche”, juste devant la figure sociale-démocrate Raphaël Glucksmann, selon un sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio paru lundi.Situés sur deux lignes très différentes, François Ruffin et Raphaël Glucksmann “incarnent bien la gauche” pour respectivement 61% et 60% des sympathisants et/ou électeurs de gauche. Le communiste Fabien Roussel arrive en troisième place (58%), loin devant le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon (42%) ou l’ancien président François Hollande (47%). L’eurodéputé Raphaël Glucksmann, qui préside le mouvement Place Publique, arrive en tête du classement dans la population générale, puisque 45% des Français interrogés pensent qu’il représente bien la gauche, devant M. Roussel (44%) et M. Ruffin (42%). Les Insoumis Jean-Luc Mélenchon (27%), Manuel Bompard (28%), et Mathilde Panot (27%) sont de leur côté distancés sur ce créneau. Pour le triple candidat à la présidentielle, qui recueillait encore 51% en février 2022, puis 36% en janvier 2023, le recul se confirme.Enfin, le président Emmanuel Macron reste un étendard représentant bien la gauche pour 19% des Français, et 17% des sympathisants et/ou électeurs de gauche. L’enquête a été menée les 29 et 30 octobre auprès d’un échantillon de 1.005 personnes, représentatif de la population française de plus de 18 ans, avec une marge d’erreur entre 1,4 et 3,1 points. 

Fusillade de Poitiers: la maire demande à Retailleau de “rétablir la vérité”

La maire de Poitiers, Léonore Moncond’huy, demande à Bruno Retailleau de “rétablir la vérité” sur la fusillade qui a coûté la vie à un adolescent dans la ville, après que le ministre de l’Intérieur a évoqué, à tort, une rixe impliquant des centaines de personnes.”Je souhaite que le ministre rectifie les propos qu’il a tenus, qu’il rétablisse la vérité. Nous le devons notamment à la famille du jeune”, a lancé l’élue écologiste lundi sur France Bleu Poitou, dénonçant des propos qui “contribuent à nourrir les amalgames entre la jeunesse des quartiers dans leur ensemble et les trafiquants dans leur ensemble”.Jeudi soir, alors qu’une soirée Halloween organisée par une association avait rassemblé de nombreux jeunes dans le quartier des Couronneries, des coups de feu devant un restaurant kebab ont fait cinq blessés, tous mineurs. L’un d’eux, âgé de 15 ans et touché à la tête, n’a pas survécu.Commentant les faits vendredi matin sur BFMTV/RMC, le ministre de l’Intérieur avait déclaré qu’après la fusillade, “une rixe entre bandes rivales” avait opposé “plusieurs centaines de personnes”, fustigeant les “narcoracailles” et évoquant un risque de “mexicanisation” du pays.Selon la police et le parquet cependant, de brèves échauffourées n’ont concerné que quelques dizaines de personnes parmi la foule présente aux abords de la scène de crime.La mort d’un adolescent est “assez tragique en soi” pour ne pas “diffuser de fausses informations”, a poursuivi la maire de Poitiers, ajoutant que la victime “n’avait strictement rien à voir avec le trafic de drogue”.Selon sa famille, qui s’est exprimée via une avocate, le mineur “n’avait aucun problème de délinquance”. Il “a dit à sa mère qu’il allait s’acheter un sandwich avant de rentrer. Et il a reçu une balle”, a déclaré dimanche à l’AFP Me Yasmina Djoudi.Pour Mme Moncond’huy, M. Retailleau a “commis une faute”, en “instrumentalisant l’image d’un quartier et l’image de (Poitiers) au service d’un discours alarmiste, populiste”.Un suspect qui, selon le parquet, “se serait livré à la vente de produits stupéfiants” dans le quartier “au cours des jours précédents”, est recherché par les enquêteurs. Selon des informations du Parisien, cet homme était sous contrôle judiciaire pour une affaire de détention d’armes instruite à Marseille.

Barnier réunit ses ministres pour réfléchir au-delà du budget

Michel Barnier réunit lundi matin ses ministres en séminaire dans le but de faire émerger d’ici la fin de l’année des propositions à mettre en Å“uvre sur trois ans, lui permettant ainsi de se projeter au-delà du marathon budgétaire en cours qui éprouve durement sa coalition.”Travailler” était le mot d’ordre des ministres en arrivant à Matignon peu avant 09H00.Accaparé depuis sa nomination il y a deux mois par l’urgence de la préparation du budget 2025, le Premier ministre, arrivé une heure avant, veut montrer qu’il est là pour longtemps. Et ce, sans se soucier de l’épée de Damoclès du vote d’une motion de censure en décembre quand il engagera vraisemblablement la responsabilité de son gouvernement pour faire adopter définitivement ces périlleux projets de loi de finances.”Vision à 5 ans, action à 3 ans”, tel est le nouveau leitmotiv à Matignon, en référence à 2029, date fixée pour le retour de la France dans les clous budgétaires européens et 2027, prochaine présidentielle.Après un premier séminaire en septembre pour préparer sa déclaration de politique générale, Michel Barnier veut par cette deuxième “rencontre collective”, puis une troisième en décembre, aboutir à “des propositions concrètes sur les priorités des Français” qui seront présentées dans un plan d’action, selon son entourage. Au menu lundi de la quarantaine de ministres, cinq thématiques: État/collectivités, travail/prestations sociales (“encourager le travail”), immigration/intégration (“encadrer l’immigration pour mieux intégrer”), outre-mer et simplification.Un ministre référent pilotera chaque thématique et l’objectif sera de définir “une ou deux mesures prioritaires” à mettre en Å“uvre, selon Matignon.Deux ministres feront des interventions sur le contexte du moment: le ministre délégué aux Affaires européennes Benjamin Haddad devait commencer sur “les enjeux européens” suivi par le ministre de l’Économie Antoine Armand qui rendra compte des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale.Le séminaire se conclura par un déjeuner “dans un objectif de cohésion” alors que la coalition entre la droite et le bloc central s’illustre par ses désaccords sur nombre de sujets, dont l’immigration justement. Ce manque d’unité se voit quasi quotidiennement à l’Assemblée sur les textes budgétaires peu défendus ou même contestés par une partie de la majorité.Le gouvernement a été ainsi défait à de nombreuses reprises sur les questions fiscales, le dernier exemple en date étant la refonte des cotisations patronales rejetée jeudi par les macronistes, la droite et le Rassemblement national.- “pas en rang d’oignons” -“Il y a un besoin que, dans le pack qui s’est constitué autour de Michel Barnier, on essaie de définir ce sur quoi on est d’accord pour que ça suscite une forme de mobilisation”, a reconnu dimanche sur France Inter le chef de file des députés Modem Marc Fesneau en appelant le gouvernement à “tenir compte des débats parlementaires”, par exemple la pérennisation de la surtaxe sur les hauts revenus votée par la gauche et le Modem.  “C’est pas parce qu’on a un avis qu’on est un opposant, c’est pas parce qu’on n’est pas complètement alignés en rang d’oignons qu’on est un opposant”, a-t-il relativisé.Les députés reprendront lundi l’examen de la partie recettes du budget de la Sécurité sociale avec à la clé un probable rejet, ce qui vaudrait refus de l’ensemble du texte. Le volet dépenses ne serait alors pas examiné, ce qui épargnerait au gouvernement une discussion perdue d’avance sur le report au 1er juillet de l’indexation des retraites, honni de toutes parts.Les députés s’attelleront ensuite de nouveau aux discussions sur la partie recettes du budget de l’État alors qu’il reste quelque 1.500 amendements à débattre. Un rejet est attendu, comme en commission, la majorité ne cautionnant pas les milliards de recettes supplémentaires votés par les députés du Nouveau Front populaire. Là aussi, un feu rouge emporterait l’ensemble du texte qui partirait au Sénat dans sa version originale, avant une commission mixte paritaire pour que les deux chambres tentent de se mettre d’accord sur une version commune. Au bout du processus, le gouvernement ne devrait cependant pas pouvoir échapper à un 49.3 pour faire adopter ses deux textes budgétaires, la gauche et le RN ayant déjà annoncé leur intention de voter contre.

“Rèspektém nou!”: la diaspora ultramarine manifeste à Paris contre la vie chère

“A yen pou yo !” (on lâchera rien pour eux, en créole): plusieurs milliers de personnes issues de la diaspora ultramarine, vêtues de rouge, ont manifesté sans heurts dimanche à Paris contre la vie chère en Outre-mer, ont constaté des journalistes de l’AFP.C’est la première grande mobilisation de ce type dans l’Hexagone, depuis le début de la mobilisation en Martinique contre la cherté du coût de la vie.Dans une ambiance festive malgré la colère palpable, les manifestants se sont rassemblés place Denfert-Rochereau, à l’appel d’associations antillaises et kanak, pour rallier le ministère des Outre-mer qu’ils n’ont pu atteindre, arrêtés quelques centaines de mètres avant par un cordon policier.”Monopole criminel”, “Békés insatiables”, “Rèspektém nou” (respectez-nous), pouvait-on lire sur des pancartes. “Non à la vie chère !”, scandait la foule, drapeaux martiniquais, guadeloupéens et kanak au vent. “On a l’impression que la situation dans les Outre-mer ne concerne pas les Français de l’Hexagone. Cette manifestation est là pour faire du bruit et faire connaître la situation aux autres Français”, a expliqué à l’AFP Louis-Philippe Mars, vice-président de l’association Ultramarins Doubout (debout, en créole), l’une des organisatrices de la manifestation. “On demande la continuité territoriale et l’alignement des prix sur ceux de la métropole”, a-t-il poursuivi, disant espérer “qu’il y aura(it) un tournant avec ce rassemblement”. Dans le cortège, Corry Diomar, 31 ans, père de quatre enfants et qui a de la famille aux Antilles, ne décolère pas: “La plupart des gens en métropole ne sont pas au courant que chez nous, on paie le double pour manger des céréales. Les enfants là-bas n’ont pas le privilège d’en manger!”. “Un caddie chez Carrefour, on le paie le double, voire le triple d’ici!” Même situation en Nouvelle-Calédonie, note Céleste, travailleuse sociale de 32 ans et membre d’un collectif kanak qui a de la famille sur le “Caillou”. “Tout est plus cher” là-bas, témoigne-t-elle. “Les gens ont du mal à se nourrir, se soigner et s’éduquer correctement”.  “Ils s’enrichissent sur notre dos”, peste de son côté Sandrine Rosette 42 ans, une cheffe d’entreprise dont la famille vit en Martinique, en faisant référence notamment à la grande distribution.Figure du mouvement contre la vie chère en Martinique, arrivé la veille à Paris, Rodrigue Petitot, à la tête du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (Rpprac), participait lui aussi à la manifestation. Pour lui, il était “important de montrer à la diaspora qu’on voit le combat qu’ils sont en train de mener ici pour appuyer notre combat là-bas”.Aude Goussard, autre figure du Rpprac, a pour sa part fustigé une “grande distribution scélérate”, égrenant les noms des grands groupes présents en Martinique (Hayot, Fabre, etc.), hués en écho par la foule, en leur demandant de “changer (leur) mentalité coloniale”.Depuis septembre, la Martinique est régulièrement en proie à des émeutes urbaines et des violences, essentiellement nocturnes, dans ce contexte de mouvement contre la vie chère. Les négociations découlant de la mobilisation ont débouché sur un accord pour faire baisser les prix d’environ 6.000 produits alimentaires, mais le Rpprac a refusé de le signer, jugeant le nombre de produits concernés insuffisants.”Nous restons ouverts au ministère, nous souhaitons retourner chez nous avec des réponses claires. Le pacte colonial n’a plus sa place dans les Outre-mer”, a martelé Mme Goussard.

Bernard Cazeneuve veut présenter “un projet pour le pays au début de l’été”

L’ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve affirme qu’il présentera “un projet pour le pays au début de l’été prochain”, assurant toutefois qu’il ne se construisait pas “un destin” pour lui-même, dans un entretien à Ouest-France paru dimanche.L’ex ministre de François Hollande, qui débute lundi une “tournée des régions”, formulera “un projet pour le pays au début de l’été prochain”, y voyant une “contribution à la réflexion collective”. “La reconstruction du camp social-démocrate ne peut pas se traduire par une juxtaposition d’ambitions personnelles. Ce qui compte, c’est ce que nous allons faire sur le fond”, plaide-t-il auprès du quotidien. Celui qui dirige le mouvement “La Convention”, et est cité parmi les postulants potentiels à gauche pour 2027, l’assure cependant: “je ne construis pas un destin pour moi-même. Cela n’aurait pas de sens dans le contexte politique actuel”. “La gauche de gouvernement ne peut se reconstituer que s’il y a suffisamment de gens désintéressés et conscients des difficultés du pays pour vouloir les surmonter ensemble. Le projet doit l’emporter sur toute considération personnelle”, insiste-t-il.S’il était cependant en bonne position en vue de la prochaine présidentielle, l’ancien ministre de l’Intérieur promet qu’il ne fuira pas ses “responsabilités”.”Mais je ne détruirai aucune autre hypothèse capable d’éviter l’accession au pouvoir du Rassemblement national. Dans les circonstances historiques où nous sommes, il faut être capable de dépasser ses ambitions pour construire un dessein commun”, fait-il valoir. M. Cazeneuve avait été reçu l’été dernier par Emmanuel Macron alors que ce dernier cherchait un Premier ministre capable de former un gouvernement. Mais faute de soutien à gauche où il défend une ligne anti LFI, y compris au sein du PS, M. Cazeneuve s’était finalement vu préféré Michel Barnier, dont il juge durement les premiers pas.”Si j’ai de la considération et de l’estime pour Michel Barnier, je condamne l’orientation politique de son gouvernement, incontestablement très à droite”, dit-il.

La diaspora ultramarine manifeste à Paris contre la vie chère

“A yen pou yo !” (plus rien à leur donner, en créole): quelques milliers de personnes issues de la diaspora ultramarine, vêtues de rouge, ont manifesté dimanche après-midi contre la vie chère en Outre-mer, ont constaté des journalistes de l’AFP.Dans une ambiance festive malgré la colère palpable, les manifestants se sont rassemblés sur la place Denfert-Rochereau, à l’appel d’associations antillaises et kanak, pour rallier le ministère des Outre-mer.”Monopole criminel”, “Békés insatiables”, “Rèspektém nous”, pouvait-on lire sur les banderoles de tête. “Non à la vie chère !”, scandait la foule, drapeaux martiniquais, guadeloupéens et kanak au vent. “On a l’impression que la situation dans les Outre-mer ne concerne pas les Français de l’Hexagone. Cette manifestation est là pour faire du bruit et faire connaître la situation aux autres Français”, a expliqué à l’AFP Louis-Philippe Mars, vice-président de l’association Ultramarins Doubout (debout, en créole), organisatrice de la manifestation. “On demande la continuité territoriale. (…) Il faut aligner les prix”, a-t-il poursuivi, disant espérer “qu’il y aura(it) un tournant avec ce rassemblement”. Dans le cortège, Corry Diomar, 31 ans, père de quatre enfants et qui a de la famille aux Antilles, ne décolère pas: “La plupart des gens en métropole ne sont pas au courant que chez nous, on paie le double pour manger des céréales. Les enfants là-bas n’ont pas le privilège d’en manger!”. La vie chère “s’est aggravée ces dernières années”, insiste-t-il. “Un caddie chez Carrefour, on le paie le double voire le triple d’ici!” Même situation en Nouvelle-Calédonie, note Céleste, travailleuse sociale de 32 ans et membre d’un collectif kanak qui a de la famille sur le “Caillou”. “Tout est plus cher” là bas, témoigne-t-elle. “Les gens ont du mal à se nourrir, se soigner et s’éduquer correctement”. Et “c’est en ville que c’est plus compliqué car il faut tout payer, on n’a pas de culture vivrière”, selon elle. “Ils s’enrichissent sur notre dos”, peste Sandrine Rosette 42 ans, une cheffe d’entreprise qui a de la famille en Martinique, en référence notamment à la grande distribution.Figure du mouvement contre la vie chère en Martinique, arrivé la veille à Paris, Rodrigue Petitot, à la tête du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), participe lui aussi à la manifestation. Pour lui, il était “important de montrer à la diaspora qu’on voit le combat qu’ils sont en train de mener ici pour appuyer notre combat là-bas”.”Ils nous ont dit que la France est une et indivisible, qu’on a le droit de circuler, alors pour se nourrir, ça devrait être pareil”, a-t-il estimé.

Martinique: arrivé à Paris, le leader du RPPRAC veut rencontrer le ministre des Outre-mer

Figure du mouvement contre la vie chère en Martinique, Rodrigue Petitot, à la tête du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), est arrivé samedi à Paris, souhaitant “être reçu par le ministre des Outre-Mer” et appelant à manifester dimanche.”Nous venons rapporter la souffrance du peuple, au plus près de ceux qui dirigent”, a déclaré à son arrivée à l’aéroport d’Orly M. Petitot, dit “le R”, reconnaissable à son chapeau et ses mocassins rouges. Sous le slogan de l’aéroport “Paris vous aime”, une trentaine de soutiens l’attendaient et ont crié “on est chez nous partout, même ici!”.Ce déplacement a lieu deux semaines après la signature d’un protocole entre Etat, élus martiniquais et acteurs de la distribution et de la logistique, que le RPPRAC a rejeté. Ce protocole vise à diminuer progressivement de 20% les prix de 6.000 produits dans les hypermarchés. “Ils ont signé entre eux un protocole, mais le peuple refuse ce protocole”, a dit à l’AFP M. Petitot. “Nous sommes les représentants du peuple et le moindre respect, ce serait de mettre le peuple à la table” des négociations, a-t-il insisté, au nom du mouvement lancé début septembre. “Dans l’urgence où se trouvent la Martinique, la Guadeloupe, les autres terres, au moment où des petits commerces sont pillés, où il y a de la casse, on n’a pas le temps d’attendre une invitation (du ministère, ndlr), c’est un état d’urgence où il faut agir rapidement, amener des solutions, pour que le peuple soit satisfait et que le calme revienne”, a-t-il ajouté.”Nous ne sommes pas venus mendier quoi que ce soit au gouvernement Barnier”, a souligné M. Petitot, insistant sur l’idée que “les Martiniquais sont dans l’attente (…) du même respect que les Français de l’Hexagone”.Le RPPRAC n’organise pas la manifestation prévue à Paris dimanche (au départ de la place Denfert-Rochereau à 13H00), à l’initiative notamment de collectifs kanaks, mais y participera, a dit M. Petitot, pour “faire le maximum de bruit”.Dans son comité d’accueil, figurait le vice-président de l’association Ultramarins Doubout, Louis-Philippe Mars, ingénieur de 51 ans, qui se bat notamment “contre les billets d’avion trop chers”. “Le mouvement (contre la vie chère) est né en Martinique et ce serait bien que ça fasse tache d’huile dans tous les territoires d’Outre-Mer et aboutisse à une prise de conscience des inégalités sur le territoire français”, a-t-il dit.

Le RN fait chou blanc sur sa journée à l’Assemblée et renvoie aux “prochaines élections”

Expulsions de délinquants étrangers, réforme des retraites… Le RN a poussé des marqueurs politiques jeudi dans sa journée réservée à l’Assemblée, l’occasion d’attaquer ses adversaires à gauche et à droite voire de piquer le gouvernement, sans pour autant engranger de succès législatif.Si le groupe présidé par Marine Le Pen a sensiblement progressé en nombre (125 députés), ceux-ci n’ont pas réussi à décrocher de victoire parlementaire, malgré le soutien du groupe Droite républicaine (ex-LR) à certaines mesures alignées avec les siennes sur le régalien.”Rendez-vous aux prochaines élections”, ont répété plusieurs élus du groupe d’extrême droite, qui avait démarré sa “niche” par une proposition d’abrogation de la réforme des retraites, vidée de sa substance en commission. Le RN a vu ses amendements de rétablissement repoussés par la présidente de l’Assemblée au titre de leur coût pour les finances publiques, mais a tout de même longuement défendu son texte amputé.Le rapporteur Thomas Ménagé a attaqué une réforme “injuste, inutile”, et fustigé “le sectarisme de la gauche”, qui n’a pas souhaité soutenir son texte en commission, autant que “l’entêtement” des macronistes qui leur ont fait la “courte échelle” pour le torpiller.Engagé dans un bras de fer avec le RN pour apparaître comme le meilleur combattant de la réforme, le NFP défendra son texte dans la “niche LFI” du 28 novembre. “Nous discuterons d’une vraie réforme d’abrogation (…) que vous n’avez jamais combattue”, a promis Anaïs Belouassa-Cherifi (LFI).Accusant la gauche de “trahir (ses) électeurs”, Marine Le Pen a assuré que son groupe voterait au contraire le texte LFI.- Débat houleux sur les expulsions -Dans la foulée, une proposition de loi RN sur les expulsions d’étrangers délinquants a été repoussée, dans une ambiance électrique. “Non, l’immigration n’est pas une chance”, a lancé le député RN Lionel Tivoli, avant de pointer les dangers selon lui d’une “immigration massive” en France.”Est-ce que je ne suis pas une chance pour la France en étant ici devant vous?”, a rétorqué Ayda Hadizadeh, députée PS fille d’exilés iraniens. Et Ludovic Mendes, député macroniste d’origine portugaise, d’enchaîner: “l’immigration n’a pas à être une chance ou une mauvaise chance pour la France: c’est l’histoire de la France”.”L’immigration désordonnée, massive, irrationnelle, hors de contrôle, est un problème et évidemment vous le savez”, a ensuite déclaré Marine Le Pen, sur fond d’anathèmes entre gauche et RN.Le texte d’Edwige Diaz, retiré après que son article-clé a été supprimé, entendait notamment systématiser les expulsions d’étrangers pour certains crimes ou délits “puni d’une peine d’au moins trois ans d’emprisonnement”, et supprimer un certain nombre de régimes de protection contre les expulsions.- Ministre entre deux feux -Nicolas Daragon, ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien, a donné en partie “raison” au RN sur son constat: “l’étranger qui assassine dehors, l’étranger qui viole dehors (…); l’étranger voleur, harceleur, agresseur trois fois dehors”, a-t-il poursuivi, filant une anaphore applaudie par le RN, mais qui a crispé dans la coalition gouvernementale macronistes-LR.”Nous nous sommes posé la question de savoir si c’était le socle commun qui parlait ou si vous représentiez une autre couleur politique”, a lancé Ludovic Mendes.Le ministre s’est toutefois opposé sur le fond, jugeant le texte inopérant, contre-productif pour les préfets, et contraire à la Constitution.Marine Le Pen, elle, a pointé sur X le rôle du “numéro 2 du ministre de l’Intérieur (Bruno) Retailleau”, favorable aux amendements de suppressions adoptés avec les voix de la gauche, et des groupes Ensemble pour la République (Renaissance), MoDem et Liot (centristes indépendants).En début de soirée le RN a aussi retiré son texte pour supprimer le critère de diagnostic de performance énergétique pour la location d’un logement, vidé de son objet par une coalition allant de la gauche aux macronistes.A minuit, les débats se sont interrompus au milieu de l’examen d’un texte de Pascale Bordes, visant à instaurer une nouvelle version des peines planchers instaurées sous Nicolas Sarkozy et abrogées sous François Hollande. Un manière de “redonner un sens à la peine”, selon son auteur.Le Garde des Sceaux Didier Migaud a critiqué un texte inconstitutionnel, soutenant qu’il s’appliquerait en l’état “aux mineurs non récidivistes”. Le ministre a aussi défendu une “justice pénale” qui “a gagné en efficacité”, en une quinzaine d’années, et argué que les peines planchers n’ont “pas eu d’impact sur la réduction du risque de récidive”.

Budget: 250 millions d’euros de plus alloués à la justice qui reste “une priorité”, selon Migaud

Didier Migaud s’est félicité jeudi d’avoir obtenu 250 millions d’euros supplémentaires dans le budget 2025, revenant en partie sur le coup de rabot de 500 millions du projet initial, preuve selon le garde des Sceaux que la Justice reste “une priorité” pour le gouvernement Barnier.Dès la passation de pouvoir avec son prédécesseur Éric Dupond-Moretti, puis lors de ses premières sorties publiques, le nouveau ministre de la Justice avait jugé insuffisant le budget alloué à son ministère. Les lettres-plafond publiées par le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal prévoyaient une coupe de près d’un demi-milliard d’euros, moins d’un an après le vote d’une ambitieuse loi de programmation.Mais les 250 millions d’euros finalement récupérés permettront “d’honorer et de respecter tous les engagements qui ont été pris en direction des magistrats, des personnels de greffe, des juristes assistants, des personnels pénitentiaires” à l’occasion de cette loi de programmation, a assuré le garde des Sceaux dans un entretien accordé jeudi à l’AFP.”L’arbitrage nous permet de toujours considérer que la justice est effectivement une priorité pour le gouvernement”, a-t-il insisté.Concrètement, cette rallonge, qui doit faire l’objet d’un amendement gouvernemental, maintient les engagements “au niveau des effectifs, des mesures catégorielles de rémunération, aussi bien pour les magistrats que pour les personnels pénitentiaires”.”C’est une nouvelle rassurante”, a estimé Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature, pointant néanmoins que la justice française restait l’une des plus pauvres d’Europe. “C’est une excellente nouvelle pour la poursuite de la modernisation de l’institution judiciaire dont l’Union syndicale des magistrats se félicite”, a indiqué à l’AFP Ludovic Friat qui préside ce syndicat.- “Un effort” -Dans un contexte budgétaire contraint, “la Justice fait également un effort”. Mais les sommes non récupérées “sont essentiellement des dépenses d’investissement immobilier, que nous n’étions pas en mesure de réaliser, à partir du moment où des opérations ont pris du retard”, a précisé M. Migaud.Certains crédits prévus pour le programme immobilier et notamment pour la construction de nouvelles places de prison ne seront donc pas mobilisés en 2025, a-t-il ajouté. Sans remettre en cause, malgré un rééchelonnement, l’objectif de 18.000 places de prison supplémentaires initialement fixé pour 2027.Mais “on a des crédits pour poursuivre un programme immobilier à la fois pénitentiaire et judiciaire”, s’est réjoui M. Migaud.”Quand va-t-on raisonner en termes de besoins plutôt qu’en termes de coûts ?” s’est insurgé Wilfried Fonck, secrétaire national Ufap-Unsa justice. “Encore une fois, les décisions politiques sont prises sans se soucier des moyens mis à disposition”.Adoptée en octobre 2023, la loi de programmation, destinée à renforcer le budget d’un ministère régalien historiquement considéré comme un parent pauvre de l’État, prévoit la création de 1.500 postes de magistrats, 1.800 greffiers ou personnels de greffe et 1.100 attachés de justice.En 2025, environ 1.550 emplois devraient être créés, soit presque 1.000 de plus que ce que permettait la lettre-plafond budgétaire, a-t-on précisé Place Vendôme.- “Crise de confiance” -Ex-député PS, premier président de la Cour des comptes de 2010 à 2020, puis président de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, M. Migaud s’est dit préoccupé par la “crise de confiance entre les citoyens, les représentants publics et les institutions”, qui n’épargne pas la justice.”Je n’accepte pas qu’on puisse critiquer les magistrats. (…) Dans nos démocraties, dans les États de droit comme les nôtres, il y a l’indépendance de la justice, l’individualisation de la peine. Et ça, ça doit être respecté”.”En revanche, oui, la justice est lente. Parce qu’il y a un manque manifeste de moyens” et “des contentieux qui explosent”, a-t-il reconnu.Les premiers pas Place Vendôme de la seule véritable recrue de gauche du gouvernement Barnier se sont accompagnés de quelques échanges par presse interposée avec le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, sur l’État de droit, le laxisme supposé de la justice ou encore sur l’immigration.L’ex-sénateur LR “a aussi le souci (…) que les citoyens aient confiance dans leurs institutions et leurs responsables publics. Après, on peut avoir des nuances, des différences. C’est ce qui fait que le gouvernement n’est pas monocolore”, note M. Migaud.Les deux ministres se rendront ensemble le 8 novembre à Marseille, avec des annonces attendues sur la lutte contre la criminalité organisée.

Dans une Assemblée tendue, le RN voit son texte sur les expulsions d’étrangers délinquants repoussé

Les députés ont repoussé jeudi dans une ambiance houleuse une proposition de loi RN sur les expulsions d’étrangers délinquants, fracturant l’hémicycle sur le texte, mais surtout sur les arguments échangés entre le RN, le gouvernement et le reste de l’Assemblée.”Non, l’immigration n’est pas une chance”, a lancé le député RN Lionel Tivoli, avant de pointer les dangers selon lui d’une “immigration massive” en France. L’une des nombreuses interventions qui a tendu le Palais Bourbon dans une journée réservée aux propositions de loi du groupe de Marine Le Pen.”Est-ce que je ne suis pas une chance pour la France en étant ici devant vous?”, lui a rétorqué Ayda Hadizadeh, députée socialiste et fille d’exilés iraniens. “C’est une provocation qui est d’une extrême violence”, a abondé Naïma Moutchou, née en France de parents marocains.Et Ludovic Mendes, le macroniste d’origine portugaise d’enchaîner: “l’immigration n’a pas à être une chance ou une mauvaise chance pour la France: c’est l’histoire de la France”.”L’immigration désordonnée, massive, irrationnelle, hors de contrôle, est un problème et évidemment vous le savez”, a ensuite déclaré Marine Le Pen, sur fond d’anathèmes entre gauche et RN.Le texte de la députée RN Edwige Diaz, retiré après que son article principal a été supprimé, entendait notamment systématiser les expulsions d’étrangers pour certains crimes ou délits “puni d’une peine d’au moins trois ans d’emprisonnement”, et de supprimer un certain nombre de régimes de protection contre les expulsions.- Ministre entre deux feux -Le ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien, Nicolas Daragon, a donné en partie “raison” au RN sur son constat: “L’étranger qui assassine dehors, l’étranger qui viole dehors (…); l’étranger voleur, harceleur, agresseur trois fois dehors”, a-t-il poursuivi, filant une anaphore dont le ton a été attaqué à gauche et loué par le RN.”Quand vous avez commencé, nous nous sommes posé la question de savoir si c’était le socle commun qui parlait ou si vous représentiez une autre couleur politique”, lui a lancé Ludovic Mendes. Le ministre s’est toutefois opposé sur le fond, jugeant le texte inopérant, voire contre-productif pour le travail des préfets, et contraire à la Constitution.”Vous vous êtes cachés”, a tancé en retour Edwige Diaz, quand Marine Le Pen a souligné sur X que “le numéro 2 du ministre de l’Intérieur (Bruno) Retailleau”, avait donné un avis favorable aux amendements de suppressions adoptés avec les voix de la gauche, et des groupes Ensemble pour la République (Renaissance), MoDem et Liot (centristes indépendants). La plupart des députés Horizons se sont abstenus même si deux d’entre eux ont voté contre les amendements de suppression.- Tensions sur les retraites -Il s’agissait de deuxième revers de la journée pour le groupe RN, qui a longuement défendu un texte d’abrogation de la réforme des retraites vidé de sa substance en commission.Thomas Ménagé, rapporteur RN du texte, a attaqué une réforme “sacrificielle, injuste, inutile”, fustigeant dans un même mouvement “le sectarisme de la gauche et de l’extrême gauche”, qui n’a pas souhaité soutenir son texte en commission, autant que “l’entêtement” des macronistes qui leur ont fait la “courte échelle” pour le torpiller.L’atmosphère s’est là encore tendue, notamment lorsque M. Ménagé a égrené les noms des membres NFP de la commission des Finances ayant détricoté son texte. La présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, y a vu une “menace” de “jeter à la vindicte populaire” ces députés.Engagé dans un bras de fer avec le RN pour apparaître comme le meilleur combattant de la réforme, le NFP défendra son propre texte dans la “niche LFI” le 28 novembre. “Nous discuterons d’une vraie réforme d’abrogation des réformes des retraites que vous n’avez jamais combattue”, a promis l’oratrice LFI, Anaïs Belouassa-Cherifi.Accusant la gauche de “trahir (ses) électeurs”, Marine Le Pen a assuré que son groupe voterait au contraire le texte de la France insoumise.En début de soirée, le RN a ouvert l’examen d’un autre texte proposant de supprimer le critère de diagnostic de performance énergétique (DPE) pour la location d’un logement, qui précède un autre texte régalien sur l’établissement de peines planchers.