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LFI entend censurer Bayrou sur fond de bras de fer parlementaires, sans réelle chance de succès

Les députés Insoumis, soutenus par les écologistes, défendront mercredi une nouvelle motion de censure contre “un coup de force” du gouvernement Bayrou, vouée à l’échec en l’absence de voix suffisantes du PS et du RN.”Nous sommes fiers (…) qu’il y ait une réaction de respect de la dignité du Parlement”, a martelé mardi la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot, interrogée sur les faibles chances de succès de cette septième motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou.”Il y aura la possibilité que chacun se détermine comme député, s’il veut respecter la dignité de sa fonction”, a-t-elle poursuivi.Peu après 14H00, sa collègue Mathilde Hignet montera à la tribune pour défendre une motion de censure déposée par 56 députés LFI et 2 du groupe écologiste. Dans leur viseur : un coup tactique du bloc central, soutenu par l’alliance entre le RN et les ciottistes, concernant la loi agricole dite Duplomb-Menonville.Le texte, clivant, porte notamment une mesure de réintroduction à titre dérogatoire d’un pesticide néonicotinoïde. La gauche avait répondu dans l’hémicycle en déposant une multitude d’amendements (quelque 1.500 écologistes et 800 LFI).De “l’obstruction” pour les soutiens à cette loi, qui avaient répliqué par une innovation parlementaire: afin de contourner les amendements, ils ont rejeté eux-mêmes le texte de manière préventive, sautant l’étape de l’Assemblée et l’envoyant directement devant une commission mixte réunissant sept députés et sept sénateurs.Un “coup de force anti-démocratique”, martèlent insoumis et écologistes, également échaudés par le soutien du bloc central à une motion de rejet… insoumise, qui a permis lundi de faire sauter la case Assemblée à un texte visant à sécuriser juridiquement le chantier controversé de l’A69.Mais leurs arguments ne font pas florès.Le RN ne votera pas la motion de censure “politicienne et non au bénéfice des Français”, selon un cadre. Et même à gauche les voix ne sont pas acquises. Le groupe GDR (communistes et ultramarins) pourrait se diviser selon une source interne. Quant au groupe PS, il ne votera pas de “motion de censure contre” une manoeuvre parlementaire. “Ça n’a pas grand sens”, a argué mardi le porte-parole Arthur Delaporte, renvoyant une éventuelle censure aux suites données par le gouvernement au “conclave” sur les retraites. Le résultat du scrutin est attendu en fin d’après-midi, mais sans les votes PS et RN, la motion n’a aucune chance d’atteindre la barre fatidique de 289 voix nécessaires pour renverser le gouvernement.”L’objectif est aussi de donner de la visibilité à la mobilisation contre la loi Duplomb et plus globalement contre les régressions environnementales”, espère une députée insoumise.

A Bercy, consultations sur les “leviers” pour redresser les comptes de la Sécu

Parlementaires, partenaires sociaux, représentants de syndicats professionnels de la santé et ministres se sont réunis mardi à Bercy pour réfléchir “aux leviers” d’un retour à l’équilibre financier de la Sécurité sociale avant 2029, objectif du gouvernement malgré un déficit chronique.Les ministres présents – Catherine Vautrin, Amélie de Montchalin, Yannick Neuder et Charlotte Parmentier-Lecocq – ont procédé à un très long tour de table avec les membres de la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS), pour “l’une des plus grosses séquences de dialogue budgétaire”, avant les annonces du Premier ministre à la mi-juillet, a indiqué un conseiller gouvernemental.A la sortie de la réunion, dans la soirée, les quatre ministres n’ont donné aucune indication sur les orientations que le gouvernement pourrait prendre pour parvenir à son objectif d’équilibrer la Sécurité sociale pour 2029.”C’est beaucoup trop tôt pour faire la moindre annonce”, a répondu Catherine Vautrin, la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, en réponse à une question d’une journaliste sur la possibilité d’une “année blanche” l’an prochain (un gel de prestations sociales à leur niveau actuel). “Nous ne sommes pas encore aux réponses, nous sommes en train de travailler”, a-t-elle indiqué.”Il y a un élément qui ressort très fort de nos échanges aujourd’hui, c’est que la meilleure manière de financer notre protection sociale, c’est d’encourager le travail, le taux d’emploi des jeunes, le taux d’emploi des seniors, au fond, que nous créions plus de richesse”, de son côté précisé Amélie de Montchalin, chargée des Comptes publics.Selon le rapport annuel que vient de publier de la Commission des comptes de la Sécurité sociale, en l’absence de nouvelles mesures de réduction des dépenses ou d’augmentation des recettes, le déficit sera de 2029 de 24,8 milliards d’euros, contre 21,9 milliards prévus en 2025.”Il y a de quoi être préoccupé”, a commenté mardi la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon sur France 2, citant les défis que sont pour la Sécurité sociale la “crise démographique” ou le “défi climatique”. “Il faut essayer de sortir un peu des vieilles recettes et de se dire comment on peut pérenniser cette Sécurité sociale”, a-t-elle affirmé en ciblant la proposition de “TVA sociale” qui “ne fonctionne pas”. Devant les sénateurs, François Bayrou a estimé la semaine dernière qu’il faudrait “reprendre totalement la question du financement de notre modèle social”.Le Premier ministre n’écarte aucune piste, y compris la “TVA sociale” dénoncée par la gauche et le RN. Mais “aucune des mesures” qui composeront le futur plan de retour à l’équilibre des comptes publics “n’est arrêtée” pour l’instant selon lui. M. Bayrou n’a pas exclu que dans le prolongement des négociations en cours sur la réforme des retraites, les partenaires sociaux s’emparent de la question du financement de la protection sociale.

Après les violences en marge du sacre du PSG, le gouvernement plaide pour des “peines minimales”

Après les violences en marge de la victoire du PSG en Ligue des champions, le gouvernement a défendu mardi l’instauration dans la loi de “peines minimales” pour répondre à “l’exaspération” des Français devant ces scènes, une proposition qui laisse dubitatifs les magistrats.Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a ouvert le bal mardi matin, au lendemain des premières condamnations à Paris, estimant qu’elles n’étaient “plus à la hauteur”.”À la suite des graves incidents d’ordre public et des désordres répétés de ce weekend, une partie des condamnations pour violences, notamment commises à l’encontre des forces de l’ordre et pour destructions de biens, ne sont plus à la hauteur de la violence que connaît notre pays”, a écrit le ministre sur X.Alors que la grande fête après la victoire du PSG face à l’Inter Milan samedi à Munich a été assombrie par de nombreux incidents et dégradations à Paris et en régions, quatre personnes ont déjà été condamnées lundi soir dans la capitale à des peines de deux à huit mois d’emprisonnement avec sursis, assorties de 500 euros d’amende, selon le parquet de Paris.Mardi, huit ont été condamné à des peines de prison, dont des fermes, allant de cinq mois avec sursis à 15 mois ferme avec mandat de dépôt. “Il faut que les magistrats (…) puissent juger ces faits en disposant d’une échelle de peines ferme, simple et réellement adaptée à la délinquance d’aujourd’hui”, estime M. Darmanin.”Comme je l’ai proposé publiquement, il faut faire évoluer radicalement la loi: supprimer les aménagements de peine obligatoires, supprimer le sursis et mettre en place par la loi une condamnation minimum systématique une fois la culpabilité reconnue”, a-t-il détaillé. “Par exemple, trois mois de prison ferme (réellement exécutés) minimum pour toute agression envers un représentant de l’État ou encore amende très élevée pour toute destruction”.Sur le plateau de TF1 dans la soirée, il a appelé à changer “très vite” le code pénal.Le Premier ministre François Bayrou a soutenu la proposition d’une peine minimale devant les députés, lors de la séance de questions au gouvernement.”La première de ces réponses c’est peut-être, le garde des Sceaux l’a proposé, là où, dans la loi, sont inscrites des peines maximales, on puisse inscrire aussi des peines minimales”, a-t-il affirmé. Et “il faut que l’aggravation des peines liées à des violences en réunion et à des violences préméditées, (…) soit plus nette”, a-t-il ajouté.- Peine “graduée” -“Clairement, les Français veulent des sanctions exemplaires et la fin des aménagements de peine contre les casseurs qui ont gâché la fête samedi. Seul espoir que ces violences, ces saccages, NE SE REPRODUIRONT PLUS à l’avenir”, avait écrit plus tôt sur X la présidente LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse.”La justice a vocation à regarder chaque dossier et non pas (à) gérer en fonction de l’émotion collective”, a commenté de son côté le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, plaidant pour une justice “juste” et qui “cherche à comprendre les circonstances”.”S’il s’agit du retour des peines plancher, on sait que ça n’a pas fonctionné”, commente auprès de l’AFP Aurélien Martini, secrétaire général adjoint de l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire).Instaurées en 2007 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, les peines plancher ont été supprimées en 2014 par François Hollande. Les partis de droite et d’extrême droite appellent régulièrement à revenir à ce dispositif, qui selon plusieurs études s’est révélé inefficace.”Il faut afficher clairement les objectifs: si c’est de mettre plus de monde en prison, matériellement ça n’est pas possible”, observe M. Martini, évoquant le problème endémique de la surpopulation carcérale.Au 1er mai, la France comptait en effet 83.681 personnes incarcérées, un chiffre inégalé, pour seulement 62.570 places opérationnelles.Même avis du côté du Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche), pour qui “la justice a, avant toute chose, besoin de remèdes crédibles à la surpopulation carcérale et de moyens supplémentaires pour remplir sa mission de prévention de la récidive par la réinsertion”.”Une peine est efficace si elle est graduée et adaptée”, souligne de son côté Céline Bertetto, présidente de l’Association nationale des juges de l’application des peines, rappelant que les magistrats doivent individualiser les peines en tenant compte des faits, de la personnalité des auteurs et de leurs antécédents.edy-sdu-gd-al/mat/

Municipales à Paris, Lyon, Marseille: contretemps majeur au Sénat pour la réforme du scrutin

La réforme du scrutin municipal pour Paris, Lyon et Marseille a été massivement rejetée mardi au Sénat, un contretemps important pour ses soutiens, en premier lieu le Premier ministre François Bayrou, mis sous pression par ses alliés LR au gouvernement qui demandent l’abandon du texte.La droite y est hostile, l’immense majorité de la gauche aussi, et même le bloc central a reconnu certaines carences: l’article-phare de la proposition de loi d’origine macroniste a connu un sort funeste dans l’hémicycle de la chambre haute du Parlement, avec seulement 97 voix pour son adoption face à 217 oppositions.Adoptée à l’Assemblée nationale, début avril, avec l’appui de l’exécutif, de La France insoumise et du Rassemblement national, la réforme mettrait fin au mode de scrutin mis en place en 1982 dans la loi PLM, en vertu duquel les électeurs à Paris, Lyon et Marseille votent dans chaque arrondissement pour une liste de conseillers, les élus du haut de la liste siégeant au conseil d’arrondissement et au conseil municipal.Dans sa version approuvée par les députés, elle prévoyait à la place d’instaurer deux scrutins, l’un pour élire les conseillers d’arrondissement ou de secteur, l’autre pour élire ceux du conseil municipal, sur une circonscription unique. Avec une ambition: rendre le scrutin “plus lisible”, rapprocher les électeurs du choix de leur maire et faire en sorte “qu’un électeur égale une voix”.- “Le retrait s’impose” -Ce rejet sans équivoque de la chambre haute en première lecture complique la tâche des soutiens du texte, porté par le député de Paris Sylvain Maillard et soutenu par François Bayrou.Le Premier ministre convoquera-t-il une commission mixte paritaire (CMP), réunion de sept sénateurs et sept députés chargés de négocier pour aboutir à un texte commun ?Le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola n’a pas voulu le confirmer totalement mardi, estimant que cela relevait d’une “décision collective”. Mais il a tout de même ouvert la porte en indiquant qu’il fallait “respecter la parole de chacune des Assemblées”, refusant de donner une “prééminence” au Sénat.Ces dernières heures, plusieurs membres du camp gouvernemental avaient assuré à l’AFP qu’une CMP était bien envisagée sur ce texte même si le Sénat le rejetait.Mais rien n’assure qu’un accord n’émerge, ce qui pourrait conduire l’exécutif à décider d’enjamber le Sénat en donnant le dernier mot à l’Assemblée nationale. Opération à haut risque, car il faudrait alors assumer de voter un texte avec le RN et LFI… Et contre les précieux alliés de la droite.Mardi, pas une voix n’a manqué au groupe LR pour s’opposer au texte fustigé par le nouveau président de parti Bruno Retailleau et par le patron de la Haute assemblée, Gérard Larcher. La droite est même allée plus loin en mettant la pression sur le gouvernement: “Par notre vote, nous envoyons un signal clair. Le retrait de cette réforme s’impose”, a lancé le vice-président du groupe LR Laurent Somon, qui a par la suite assuré à l’AFP que la droite serait “inflexible” sur sa position en cas de CMP.”Si le gouvernement veut aller au bout sur sa réforme, il va se fragiliser”, martèle la rapporteure (LR) du texte Lauriane Josende. “Ce sera à ses risques et périls”, prévient un autre sénateur LR.- “Sans le Sénat” ? -De plus, François Bayrou avait assuré en février qu’il “n’imagin(ait) pas qu’un texte puisse être adopté sur ce sujet sans qu’il y ait accord de l’Assemblée nationale et du Sénat”. Une déclaration que de nombreux opposants au texte, en premier lieu le président des sénateurs LR Mathieu Darnaud, ont surligné dans leur bloc-notes.Les partisans du texte, eux, n’ont pas jeté l’éponge. Si les sénateurs ne s’ouvrent pas aux discussions, “la seule chose qui est sûre, c’est que la réforme se fera sans le Sénat”, a pointé mardi la sénatrice MoDem Isabelle Florennes. “Nous ne devons pas nous mettre dans cette situation.”Mais dans une chambre qui ne compte aucun Insoumis et seulement une poignée d’élus RN, la balance a très largement penché pour un rejet.D’autant que les socialistes, deuxième groupe du Sénat, ont la même position que la droite, à l’exception de leurs élus marseillais. “Le texte n’est pas excellent, il faut désormais l’améliorer”, a ainsi plaidé sur franceinfo le maire de Marseille Benoit Payan, appelant à corriger “l’anomalie démocratique” qui aboutit à ce que “la voix d’un citoyen dans nos trois plus grandes villes n’est pas la même que celle des autres villes”.A l’inverse, la maire de Paris Anne Hidalgo a salué dans un communiqué une “bonne nouvelle” et appelé le gouvernement “à renoncer à ce projet profondément néfaste pour la démocratie parisienne”.

Proportionnelle: la droite alimente le procès en immobilisme de Bayrou

En manifestant fermement son opposition à la proportionnelle, facteur à ses yeux d'”impuissance publique”, la droite alimente un procès récurrent en immobilisme de François Bayrou, Premier ministre de plus en plus fragilisé à son poste.Le nouveau patron des Républicains (LR) Bruno Retailleau, a laissé planer lundi la menace d’une démission du gouvernement, refusant de porter au Parlement – en tant que ministre de l’Intérieur chargé de l’organisation des élections – le scrutin proportionnel cher au patron du MoDem depuis des décennies.La situation est “inédite” de refuser une décision du gouvernement auquel on appartient, a relevé le patron du Parti socialiste Olivier Faure sur TF1.Ce mode de scrutin conduirait à une “ingouvernabilité (qui) amènerait finalement à une forme d’impuissance publique”, a fait valoir Bruno Retailleau, même si le patron de la place Beauvau, homme fort du gouvernement, n’envisage pas de quitter son poste sur ce motif selon son entourage, mais veut peser au sein de l’assemblage gouvernemental entre le centre et droite.Une allusion aussi à l’actuel Premier ministre, privé de majorité et régulièrement accusé de rester flou sur sa politique et notamment ses choix budgétaires à venir parce qu’il a “envie de durer” rue de Varenne, commente un ancien ministre. – “Inaction” -“A un moment il faudra le construire le budget. On ne peut pas rester sur un état de lévitation permanent”, cingle un député Renaissance. François Bayrou “pense que l’inaction le protège, je pense qu’elle le vulnérabilise”.Le chef de file des députés LR Laurent Wauquiez s’est interrogé sur la “priorité” donnée par le chef du gouvernement à ce sujet institutionnel alors qu'”on a l’explosion de la dépense publique, des difficultés sur la sécurité et l’immigration”. L’ancien locataire de Matignon, Michel Barnier, censuré en décembre, s’est même permis de conseiller à son successeur de “se concentrer sur les sujets importants” comme la réduction de la dette ou le rétablissement de “l’ordre aux frontières et dans la rue”.Les Français sont d’abord préoccupés par leur “pouvoir d’achat”, avait relevé, de son côté, le patron du Parti communiste Fabien Roussel après son entretien avec François Bayrou, qui consulte les forces politiques sur ce scrutin depuis plus d’un mois.Laurent Wauquiez a redit son opposition à cette réforme lors du petit-déjeuner à Matignon mardi des partenaires du gouvernement, soulignant que le sujet “divisait le socle commun” qui “n’avait pas besoin de ça”, selon un participant.Devant les députés LR, il a souhaité que les groupes politiques soient “associés en amont” aux préparatifs de ce budget cornélien, selon un élu. Les parlementaires seront reçus en juin par Bercy, mais pas par le Premier ministre.Après le coup de semonce sur la proportionnelle, la droite a mis la pression mercredi sur le gouvernement à propos de la réforme du scrutin municipal pour Paris, Lyon, Marseille (“loi PLM”), en demandant son “retrait” après son rejet massif par le Sénat.- “Tripatouillages” -Au sein du bloc central, seul le MoDem, parti de François Bayrou, est favorable à la proportionnelle, de même que le Rassemblement national, La France insoumise et les sociaux-démocrates de Place publique, la petite formation de Raphaël Glucksmann.Des élus de gauche et du centre, dont les députés PS Jérôme Guedj, Renaissance Roland Lescure et MoDem Erwan Balanant, ont publié mardi une tribune dans Le Monde pour soutenir ce mode de scrutin, gage selon eux de renforcement du rôle du Parlement.Mais “une réforme qui se ferait contre les principales forces de soutien au gouvernement pose question”, a mis en garde Aurore Bergé, ministre Renaissance à l’Egalité entre les femmes et les hommes. La porte-parole des députés écologistes Léa Balage El-Mariky, dont le parti sera reçu mardi soir, a regretté que la proportionnelle devienne “un objet de tripatouillages et de chantages politiques”.L’avertissement de la droite s’ajoute à des menaces de censure qui se multiplient, sur le prochain budget ou sur l’issue du conclave en cours entre partenaires sociaux à propos de la réforme des retraites. Olivier Faure a prévenu qu’il appellerait à la censure si le Parlement n’était pas “décisionnaire” et saisi d’un éventuel accord sur les retraites, comme envisagé par M. Bayrou.Une motion de censure déposée par LFI sera déjà examinée à l’Assemblée mercredi après-midi, en réponse au rejet tactique d’une proposition de loi agricole par le bloc central. Mais elle a peu de chances d’aboutir sans les voix du PS et du RN.François Bayrou a promis qu’il ne se “déroberait pas” sur les finances publiques, sans s’avancer sur ses propositions qui restent attendues d’ici le 14 juillet. Or, à cette date l’Assemblée pourrait être fermée, reportant le risque de censure à… l’automne.

Tunisien tué dans le Var: un crime “sans doute aussi antimusulman”, dit Retailleau

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a estimé mardi que le meurtre d’un Tunisien dans le Var était “clairement un crime raciste”, “sans doute aussi antimusulman” et “peut-être aussi un crime terroriste”.”Le racisme, ce n’est pas la France”, a ajouté M. Retailleau à l’Assemblée nationale, en assurant que “la République ne fait aucune différence entre la couleur de la peau, les origines ou bien les croyances”.Ce crime, qui s’est produit samedi, “a été prémédité et il est signé”, a répété M. Retailleau, reprenant des termes déjà employés la veille. Il avait alors parlé lundi soir d’un crime “raciste”.Mardi à l’Assemblée, le ministre a exprimé “une pensée émue” pour les victimes, “celui qui est mort, celui qui est blessé”, ainsi que leurs familles, mais aussi pour “la communauté tunisienne”.Le ressortissant tunisien a été retrouvé à Puget-sur-Argens (Var), le corps criblé de cinq impacts de balles, selon une source proche. Un ressortissant turc a été blessé au moment des faits. Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a repris l’enquête, se saisissant pour la première fois d’investigations sur un homicide raciste lié à l’ultradroite.”Je suis très heureux que le Pnat s’en soit saisi”, a affirmé M. Retailleau.”J’espère que la justice sera intraitable et implacable pour ce qui constitue un crime anti-français”, a-t-il ajouté, répétant que “chaque crime raciste est un crime anti-français”.

“Merci et bravo” : Macron défend son bilan industriel et écologique à Douai

“Bravo”, “Soyez fiers de l’équipe de France”: Emmanuel Macron, déterminé à défendre son bilan à deux ans de la fin de son mandat, a salué mardi le coup d’envoi d’une usine de batteries électriques flambant neuve à Douai (Nord), appelant au passage à ne pas “détricoter” la “politique écologique à la française”.”Soyez fiers de l’équipe de France”, a lancé le chef de l’Etat devant les quelque 600 salariés du site du groupe sino-japonais AESC, sorti de terre en trois ans et qui a tout juste commencé à produire.En 2018, les constructeurs européens jugeaient impossible l’installation d’usines de batteries à leurs portes, a-t-il affirmé. “Nous prouvons le contraire avec AESC à Douai”, a-t-il renchéri. “Il n’y a pas de fatalité, pas de morosité à avoir. Les temps sont durs (..) Mais ce que vous incarnez ici aujourd’hui montre que l’écologie et l’économie, ça peut aller ensemble si on investit, si on a une stratégie de long terme et de la constance”, a-t-il martelé.Les batteries équipent les nouvelles Renault 5 (R5) produites juste à côté, deux symboles du renouveau industriel du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, un territoire parmi les plus pauvres de France où beaucoup reste à faire.La mise au point du chef de l’Etat intervient alors que plusieurs mesures environnementales emblématiques sont attaquées au Parlement.Les députés ont approuvé la semaine dernière la suppression des Zones à faible émission (ZFE) restreignant la circulation des véhicules polluants dans les villes, et un recul du dispositif Zéro artificialisation nette (ZAN) visant à freiner la bétonisation des espaces naturels. “Le discours que j’entends en ce moment (..) m’énerve au plus haut point”, a insisté le chef de l’Etat. “On ne peut pas revenir en arrière et détricoter ça”.- “Démagogie” -La “gigafactory”, qui compte 650 salariés, entend recruter 350 personnes supplémentaires d’ici fin 2025. Elle aura le potentiel d’équiper jusqu’à 200.000 véhicules électriques par an. “Ce lancement marque une étape décisive dans l’engagement d’AESC à faire progresser la réindustrialisation de la France et son leadership dans la transition énergétique mondiale”, a déclaré le président du groupe, Lei Zhang.”Le transfert de technologie doit se faire parce que c’est la Chine qui maîtrise le mieux cette technologie”, a renchéri Emmanuel Macron devant le dirigeant d’AESC.Face à constat, “il faut essayer de sortir du caractère démagogique du quotidien qui consiste à dire +l’écologie c’est forcément mauvais+”, s’est-il aussi emporté en inaugurant un peu plus tard la maison France services de Wallers (Nord), avant de rejoindre Rome pour un dîner avec la cheffe du gouvernement italien Georgia Meloni.Depuis son arrivée à l’Elysée en 2017, 1,3 milliard d’euros ont été engagés dans la valorisation du Bassin minier, un territoire de 1,2 million d’habitants, des transports à la santé, indique la présidence.L’Engagement pour le Renouveau du Bassin Minier, un vaste plan sur 10 ans signé par l’Etat en 2017, prévoyait la rénovation de 23.000 logements énergivores sur 35 cités minières.- “Ensemble” -A ce jour, 15.500 ont été refaits à neuf et 10.000 sont en chantier, soit plus que “l’objectif fixé” en 2017, s’est félicité le président.Côté industiel, 2.200 emplois ont été créés entre 2022 et 2024, rompant avec des décennies de destructions de postes, grâce notamment à l’émergence d’un pôle de batteries pour voitures électriques dans le nord de la France, indique l’Elysée.Mais si le nombre de demandeurs d’emplois y a chuté de 19% depuis 2017, le taux de pauvreté reste à un niveau de 21%, de six points supérieur à la moyenne nationale.”On ne doit rien lâcher”, a insisté le chef de l’Etat à Wallers, en saluant le “travail collectif” avec des élus de droite comme de gauche dans le Nord.”Ce qu’on a montré depuis huit ans ensemble, c’est qu’on peut y arriver (..) Il faut que tout le monde soit au rendez-vous de la responsabilité”, a-t-il ajouté alors que les forces politiques ont le plus grand mal à s’accorder à l’Assemblée.Le chef de l’Etat, en retrait de la gouvernance du pays après la dissolution de l’Assemblée en juin 2024, est revenu sur le devant de la scène intérieure depuis le début de l’année au point d’éclipser son Premier ministre François Bayrou, privé de majorité.Faute de pouvoir se représenter en 2027, il est aussi prompt à valoriser son bilan alors que la bataille pour sa succession est déjà engagée dans son camp comme à droite.

Le Conseil de Paris rend hommage à l’ancien maire de droite Jean Tiberi

Le Conseil de Paris a observé mardi une minute de silence en hommage à Jean Tiberi, dernier maire de droite de la capitale, dont les obsèques ont eu lieu dans la matinée dans le Ve arrondissement qu’il a dirigé pendant 25 ans.La maire socialiste Anne Hidalgo, présente aux obsèques, a salué devant les conseillers la mémoire de celui qui a pris en 1995 les rênes de Paris, succédant au premier maire de la capitale, le RPR Jacques Chirac, élu président de la République.Jean Tiberi “aurait été très heureux, lui qui était un immense supporter du PSG, de voir le sacre de samedi en Ligue des champions”, a déclaré l’édile.Plusieurs personnalités ont assisté aux obsèques en l’Eglise Saint-Etienne-du Mont (Ve arrondissement), dont la ministre de la Culture Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement, Eric Zemmour, leader de Reconquête!, Pierre-Yves Bournazel, candidat Horizons aux municipales, le sénateur LR Francis Szpiner, également candidat.Jean Tiberi est entré au conseil municipal de la capitale en 1965. Député de Paris pendant plus de quatre décennies, de 1968 à 2012, il fut également le maire du Ve arrondissement durant 25 ans.Candidat dissident de la droite lors des municipales de 2001 face à Philippe Séguin, Jean Tiberi fut battu par le socialiste Bertrand DelanoëSa carrière politique a été éclaboussée par les affaires. Il a été condamné en 2013 à dix mois de prison avec sursis, 10.000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité pour l’inscription de faux électeurs sur les listes de sa mairie du Ve arrondissement de Paris en vue des élections municipales de 1995 et législatives de 1997. Il a été enterré au cimetière du Montparnasse.

Macron réfléchit à “un geste nécessaire” sur Dreyfus

Emmanuel Macron réfléchit à “un geste nécessaire qui rappellera l’actualité du combat des dreyfusards”, a indiqué son entourage mardi, sans se prononcer sur une éventuelle panthéonisation au lendemain de l’adoption unanime à l’Assemblée d’une proposition de loi l’élevant Alfred Dreyfus au grade de général de brigade.”Depuis longtemps le président réfléchit à un geste nécessaire qui rappellera l’actualité du combat des dreyfusards et des valeurs du dreyfusisme. La conclusion de cette réflexion ne devrait plus tarder”, a indiqué l’entourage du président à l’AFP, confirmant une information de RTL.Si le chef de l’Etat propose une entrée au Panthéon, c’est “une démarche que l’on soutiendra”, a déclaré sur RTL Michel Dreyfus, arrière-petit-fils du capitaine.L’Assemblée nationale a approuvé à l’unanimité lundi une proposition de loi de Gabriel Attal “élevant Alfred Dreyfus au grade de général de brigade”, un “acte de réparation” visant à parachever sa réhabilitation, 130 ans après sa condamnation.Le texte a été adopté par l’ensemble des 197 députés présents, devant des membres de la famille d’Alfred Dreyfus. Il devrait désormais poursuivre son parcours au Sénat.En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus est condamné pour trahison et contraint à l’exil sur l’île du Diable en Guyane, sur la base de fausses accusations alimentées par un antisémitisme très ancré dans la société française de la fin du XIXe siècle.En 1906, un arrêt de la Cour de cassation l’innocente, entraînant ipso facto sa réintégration dans l’armée. Dans la foulée, une loi le nomme chef d’escadron, avec effet le jour de la promulgation de la loi. Une “injustice”, car cela revenait à amputer sa carrière de “cinq années d’avancement”, a souligné le rapporteur du texte à l’Assemblée Charles Sitzenstuhl (Renaissance).

Après les violences en marge du sacre du PSG, Darmanin pointe des condamnations “plus à la hauteur”

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a dit souhaiter mardi, après les violences en marge de la victoire du PSG en Ligue des champions, la suppression du sursis pour “toute agression envers un représentant de l’Etat”, pointant des condamnations “plus à la hauteur”.”A la suite des graves incidents d’ordre public et des désordres répétés de ce week-end, une partie des condamnations pour violences, notamment commises à l’encontre des forces de l’ordre et pour destructions de biens, ne sont plus à la hauteur de la violence que connaît notre pays”, a écrit le ministre sur X.”Il faut que les magistrats (…) puissent juger ces faits en disposant d’une échelle de peines ferme, simple et réellement adaptée à délinquance d’aujourd’hui”, a-t-il ajouté, au lendemain de premières comparutions immédiates en lien avec ces débordements.Trois d’entre elles ont débouché lundi sur des peines d’emprisonnement avec sursis, de deux à huit mois, assorties de 500 euros d’amende, et une vingtaine d’autres doivent avoir lieu mardi, selon le parquet de Paris.La grande fête après la victoire sans appel du PSG face à l’Inter Milan (5-0) samedi soir à Munich a été assombrie par de nombreux incidents et dégradations à Paris et dans le reste de la France.Un mineur de 17 ans a notamment été tué à coups de couteau à Dax, dans le Sud-Ouest, et un jeune homme d’une vingtaine d’années est mort dans la capitale après avoir été percuté à scooter par une voiture.Les forces de l’ordre ont procédé à 563 interpellations dans la nuit de samedi à dimanche à travers le pays et à 79 autres la nuit suivante.- “Sanctions exemplaires” -“Comme je l’ai proposé publiquement, il faut faire évoluer radicalement la loi: supprimer les aménagements de peine obligatoires, supprimer le sursis et mettre en place par la loi une condamnation minimum systématique une fois la culpabilité reconnue”, a demandé Gérald Darmanin mardi.”Par exemple, trois mois de prison ferme (réellement exécutés) minimum pour toute agression envers un représentant de l’Etat ou encore amende très élevée pour toute destruction”, a-t-il développé.Alors que les débordements du week-end ont déclenché une polémique sur la sécurité, la prise de position matinale du ministre de la Justice a fait réagir dans les rangs politiques.”Clairement les Français veulent des sanctions exemplaires et la fin des aménagements de peine contre les casseurs qui ont gâché la fête samedi. Seul espoir que ces violences, ces saccages, NE SE REPRODUIRONT PLUS à l’avenir”, a écrit sur X la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse.”La justice a vocation à regarder chaque dossier et non pas de gérer en fonction de l’émotion collective”, a commenté sur TF1 le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure. “Il s’agit de faire en sorte que la justice soit juste, et qu’elle cherche à comprendre les circonstances”.