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Le RN visé par de nouvelles accusations d’irrégularités au Parlement européen

A peine sorti du premier procès des assistants parlementaires européens, le Rassemblement national est de nouveau soupçonné de diverses irrégularités financières avec ses alliés d’extrême droite à Bruxelles, selon un rapport dévoilé jeudi par plusieurs médias dont Le Monde.Défaut d’appels d’offres, surfacturations et dons à des associations: le RN est encore accusé d’avoir enfreint les règles du Parlement européen.Avec ses partenaires de l’ex-groupe Identité et Démocratie (ID), le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella est en effet suspecté d’avoir “indûment dépensé” plus de 4,3 millions d’euros entre 2019 et 2024, selon un rapport de la direction des affaires financières de l’institution bruxelloise.Si la formation française n’a exercé, durant cette période, ni la présidence ni le secrétariat général de cette coalition (à l’époque dominée par la Ligue du Nord italienne), la majeure partie de cette somme a bénéficié à deux sociétés liées à des proches de Mme Le Pen: son ancien conseiller Frédéric Chatillon et son épouse Sighild Blanc.D’après ce document, dévoilé par Le Monde ainsi que par l’émission de télévision allemande Kontraste, le magazine Die Zeit et l’hebdomadaire autrichien Falter, l’agence de communication e-Politic a ainsi perçu 1,7 million d’euros après un appel d’offres “purement formel” et entaché de “graves problèmes de conformité” selon les inspecteurs bruxellois, qui estiment par conséquent que “toutes ces dépenses (…) sont irrégulières”.Même chose pour l’entreprise Unanime, qui a empoché plus de 1,4 million d’euros pour des travaux d’impression, de surcroît sous-traités à moindre coût, avec une marge évaluée à 260.000 euros.- Sympathies et subventions -Des méthodes qui rappellent l’affaire dite “des kits de campagne”, dans laquelle M. Chatillon, Mme Blanc et des membres de l’ex-Front national avaient été condamnés pour escroquerie et abus de biens sociaux, pour des faits remontant aux législatives de 2012.Installé depuis à Rome et officiellement plus en “relation commerciale” avec le parti à la flamme, M. Chatillon n’a donc pas coupé tous les ponts avec la formation de Marine Le Pen, son amie depuis les bancs de l’université.L’ancien patron du GUD (Groupe Union Défense), syndicat d’extrême droite dissous en 2024, a pourtant été publiquement désavoué par la triple candidate à la présidentielle, en raison de son soutien affiché à une manifestation d’un groupuscule d’ultradroite à Paris.Des sympathies qui transparaissent aussi dans un autre volet du rapport du Parlement européen, consacré aux multiples dons du RN et ses alliés à des associations n’ayant “aucun lien” avec leurs activités politiques à Bruxelles.Entre refuges pour animaux et amicale de sapeurs-pompiers, ces subventions ont également profité à une organisation catholique identitaire pour la restauration d’une paroisse ou à des activités anti-avortement en Allemagne.Au total, plus de 700.000 euros ont ainsi été distribués en cinq ans à des structures souvent liées à des proches d’eurodéputés d’extrême droite, ou situées dans leur région d’élection.- “Guerre de tranchées” -Contacté par l’AFP, le Parlement européen a indiqué qu’il était “pour le moment prématuré de donner quelconque commentaire” sur ce rapport, qui doit encore passer devant plusieurs instances avant d’être approuvé.L’ancien secrétaire général du groupe Identité et Démocratie, le Belge Philip Claeys, ne s’est en revanche pas privé de dénoncer auprès du Monde des “allégations incorrectes”, assurant que “tous les paiements effectués dans les cinq dernières années ont été dûment facturés, justifiés et contrôlés”.Président des Patriotes pour l’Europe – qui a succédé à ID – Jordan Bardella n’a pour sa part “pas prévu de réaction à ce stade”, a fait savoir son entourage à l’AFP.Marine Le Pen, elle, a affirmé jeudi matin sur RTL ne pas avoir eu connaissance du sujet: “Je ne sais pas ce qu’il en est, je n’ai pas regardé ce dossier”.Mais “il peut y avoir des désaccords administratifs avec le Parlement européen” et “on va essayer, encore une fois, de les résoudre”, a-t-elle ajouté, avant de qualifier l’institution d'”organe politique (qui) mène à l’égard de son opposition une guerre de tranchées” et lui “cherche des noises matin, midi et soir, en toutes circonstances”.Une allusion notamment à l’affaire des assistants parlementaires européens, qui lui a valu fin mars une condamnation la rendant inéligible à toute élection – présidentielle ou législative – au moins jusqu’à son procès en appel prévu d’ici l’été 2026.

“Inaction” climatique: les décrocheurs de portraits de Macron déboutés par la CEDH

La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a débouté jeudi les 11 militants écologistes qui avaient formé un recours après leurs condamnations pénales pour avoir décroché et conservé les portraits du président Emmanuel Macron dans plusieurs mairies de France.La Cour, qui siège à Strasbourg, a jugé que les poursuites pénales engagées après les actions commises par ces militants à Paris, La Roche-de-Glun (Drôme) et Lingolsheim (Bas-Rhin) en 2019 devaient être considérées “non comme revêtant un caractère dissuasif à l’expression de leur message, mais comme faisant partie de leur stratégie de communication”.Elle estime également que les condamnations prononcées, des peines d’amendes avec sursis allant de 200 à 500 euros, figurent parmi les “sanctions les plus modérées possible”, et ne sont donc “pas disproportionnées”.Les magistrats européens rappellent également que les tribunaux français avaient retenu, “pour fonder leurs condamnations, l’absence de restitution des portraits”, estimant que le seul décrochage des photos du chef de l’Etat “aurait suffi par lui-même à l’expression du message” militant.Deux des sept juges européens ont cependant émis une opinion inverse, minoritaire, considérant que les condamnations prononcées à l’encontre des militants écologistes constituaient bien une violation de leur liberté d’expression.- “On va continuer” -“Il ne faut jamais se laisser décourager”, a réagi auprès de l’AFP Pauline Boyer, l’une des “décrocheuses” du réseau Action Non-Violente – COP21, estimant que le message diffusé à l’occasion de ces happenings restait “malheureusement toujours valable, six ans après”.”Je fais de la désobéissance civile parce que je suis persuadée que c’est un poumon de la démocratie. Ce sont souvent les mobilisations citoyennes qui ont fait évoluer les lois. Aujourd’hui ce n’est plus possible de voter des lois qui détricotent le droit de l’environnement et ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Nos actions sont nécessaires, et donc même si on perd devant la CEDH, ce n’est pas grave, on va continuer”, a-t-elle assuré.Elle a cependant exprimé un regret, également mentionné par les juges minoritaires: “le fait de considérer que notre action est irréversible parce qu’on n’a pas encore rendu ces portraits, c’est une manière d’acter que la France ne va pas faire son travail en matière de protection du climat jusqu’à la fin du mandat d’Emmanuel Macron”, a-t-elle déploré.La CEDH “est passée à côté du vrai sujet et de la vraie nature de ces mouvements d’expression politique”, s’est désolé Paul Mathonnet, l’un des avocats des décrocheurs.”La question n’était pas de savoir si les éléments constitutifs de l’infraction étaient réunis ou si la peine était proportionnée. Le problème est plutôt de savoir si les poursuites, les mesures de garde à vue, d’enquête, de perquisition, la condamnation… n’étaient pas une atteinte à la liberté d’expression”, a-t-il analysé.”La charge de la procédure pénale ne participe pas de la stratégie de communication des militants. C’est une erreur d’appréciation de la Cour, qui n’a pas pris en considération les implications de la procédure pénale et ses aspects dissuasifs, même lorsque cela se termine par une peine d’amende”, a-t-il poursuivi, exprimant son intention de faire appel auprès de la Grande chambre.Selon lui, la décision de la CEDH est de nature à “retirer un moyen d’action à la jeune génération, qui soit tombera dans l’apathie, soit dans des modes d’action plus extrêmes”.- Nouvelle jurisprudence – Cependant, depuis les premières condamnations de décrocheurs, la Cour de cassation avait fait évoluer sa jurisprudence sans attendre la décision de la CEDH.Le 29 mars 2023, elle avait validé la relaxe prononcée à l’encontre d’un autre groupe de décrocheurs, relevant “l’absence d’atteinte à la dignité de la personne du président de la République” et rappelant que “les changements climatiques constituent un sujet d’intérêt général”. Elle avait aussi souligné la valeur modique du portrait, 8,90 euros (cadre non compris). Depuis, d’autres décisions de relaxe ont été prononcées dans des dossiers similaires.Selon l’ONU, l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée, couronnant une décennie “extraordinaire de températures record”. La vague de chaleur qui a touché la France depuis fin juin a également établi plusieurs nouveaux records de températures.

Braun-Pivet au gouvernement: “il ne faut pas avoir peur de l’Assemblée nationale”

Alors que l’Assemblée nationale sortie des urnes après la dissolution s’apprête à fêter son premier anniversaire, sa présidente Yaël Braun-Pivet (Renaissance) dresse un bilan “nuancé” de son travail, et invite le gouvernement à ne “pas avoir peur” de lui présenter des projets de loi.Elle met aussi en garde le Premier ministre François Bayrou sur le fait de légiférer sur la proportionnelle sans le soutien de son socle politique, LR compris.Q: Quel bilan faites-vous du travail mené durant cette XVIIe législature ?Je dresse un bilan nuancé. J’ai une Assemblée qui tourne, qui n’est pas bloquée. Une assemblée bloquée, je l’ai vécu en 2018 (le gouvernement avait dû retirer sa réforme constitutionnelle face à la paralysie de l’Assemblée suite à l’affaire Benalla, NDLR).Elle a adopté un certain nombre de textes, notamment des propositions de loi transpartisanes (émanant de parlementaires, ndlr), sur la lutte contre le narcotrafic, la fin de vie, la définition pénale du viol ou la parité aux élections locales. 90 textes ont été définitivement adoptés sous la XVIIe législature, dont 39 propositions de loi, 20 projets de loi et 31 propositions de résolution.En revanche, il y un constat très factuel, c’est qu’effectivement je n’ai quasiment pas vu de projet de loi de ce gouvernement qui n’ait pas été initié par ses prédécesseurs.Je le dis au gouvernement: il ne faut pas avoir peur de l’Assemblée nationale. En revanche il faut travailler différemment. Il faut construire les projets de loi avec les parlementaires, créer des groupes de travail, donner de la visibilité.Q: On a pu voir l’Assemblée voter des motions de rejet pour enjamber les débats et accélérer le processus législatif. Qu’en pensez-vous ?Je souhaiterais toujours qu’il y ait un débat à l’Assemblée sur chacun des thèmes.Mais lorsqu’il y a une obstruction importante, elle empêche ce débat. Et donc chacun peut utiliser les armes qui sont les siennes, on peut répondre par un certain nombre d’outils.Ce sont les règles du jeu, et quand on est parlementaire on accepte toutes les règles.Q: Le Premier ministre a affirmé dimanche son souhait de présenter un texte sur la proportionnelle en fin d’année ou début d’année prochaine. Qu’en pensez-vous ?Je considère que le Premier ministre ne doit pas présenter un texte sur la proportionnelle s’il n’a pas le soutien de son socle politique. Je suis favorable à la proportionnelle, mais je déconseille à François Bayrou de faire adopter la proportionnelle avec les voix de l’extrême gauche et de l’extrême droite contre son propre camp.On parle quand même du mode d’élection des députés. Sur ce sujet, venir contre l’avis des députés qui le soutiennent au quotidien et dont il a besoin, je pense que ça n’est pas une bonne idée. Je le lui ai dit quand il a commencé ses consultations.Q: La dissolution sera de nouveau possible à partir du 8 juillet. La redoutez-vous ?La prochaine dissolution je n’y pense pas. Aujourd’hui, on a cette Assemblée, il faut faire ce qu’on peut avec elle. J’entends bien les fantasmes de ceux qui viennent nous expliquer qu’ils ne peuvent gouverner que s’ils ont la majorité absolue, que la majorité absolue c’est la panacée.Je préside une Assemblée nationale sans majorité. Et je ne suis pas sûre que de nouvelles élections législatives, qu’elle interviennent demain ou en 2027, changent radicalement la donne.Q: Certains députés – et François Bayrou – souhaitent modifier le règlement de l’Assemblée pour améliorer son travail. Qu’en pensez-vous ?J’ai sondé les présidents de groupe sur le fait d’organiser les votes sur les textes le mardi après les Questions au gouvernement. La majorité d’entre eux ne le souhaitent pas, car ils ne veulent pas dissocier les explications de vote du vote.Je leur ai proposé de créer un groupe de travail sur le règlement, avec des mesures que l’on pourrait appliquer immédiatement et d’autres qui entreraient en vigueur pour la prochaine mandature. Par exemple, on pourrait augmenter le nombre de députés nécessaires pour créer un groupe politique. Cela peut être 25 ou 30 (contre 15 actuellement hors apparentés, NDLR).Propos recueillis par l’équipe parlementaire de l’AFP

Budget: Le Pen n’a pas encore décidé de censurer mais a peu de confiance en Bayrou

Marine Le Pen n’a pas déjà décidé de censurer le gouvernement à l’automne sur le budget mais “n’a pas une confiance absolue” dans la capacité de François Bayrou à ne pas proposer de hausse d’impôts, une des lignes rouges du RN.”Non, ce n’est pas plié. Mais il faut être honnête, nous n’avons pas une confiance absolue dans la capacité de François Bayrou à s’opposer au macronisme et rompre avec l’idée qu’il faut toujours taper sur les Français, toujours taper sur les mêmes”, a-t-elle déclaré sur RTL.Le Rassemblement national est opposé au principe d’une “année blanche”, c’est-à-dire une non-revalorisation des dépenses en fonction de l’inflation, car “faire une année blanche, c’est prendre zéro décision, ce n’est pas du tout au niveau”, a jugé la responsable d’extrême droite.Mais elle est cependant d’accord pour faire “une année blanche” sur la contribution française au budget de l’UE “qui augmente pour l’année prochaine de sept milliards”, a-t-elle dénoncé. Après avoir diminué de 2022 à 2024, la contribution française est effectivement attendue en forte hausse en 2026. Cela s’explique, selon un rapport sénatorial, par le fait que l’UE arrive à la fin de son budget pluriannuel 2021-2027 et donc que “la consommation des crédits s’accentue (…) en fin d’exercice”. Marine Le Pen réclame “des baisses massives du train de vie de l’État et des dépenses pour lesquelles les Français ne sont plus d’accord”, a-t-elle affirmé, en jugeant “qu’il y a un problème de consentement à la dépense dans notre pays”.Le RN s’opposera en particulier à toute hausse d’impôt. “Il faut arrêter avec ça. Nous avons le taux d’imposition le plus important du monde. Il faut changer radicalement de manière de penser”, a-t-elle dit.Les ministres de Bercy en charge de la préparation du budget 2026 ont commencé mercredi à recevoir les groupes parlementaires pour en discuter, dont le député RN Jean-Philippe Tanguy qui a salué une visite “utile” n’ayant pas soulevé “d’alerte rouge” sur la hausse des taxes ou des impôts.En cas de censure du gouvernement, le RN sera prêt pour une dissolution de l’Assemblée, a répété Marine Le Pen, même si, “compte tenu du très faible bénéfice que le président de la République pourrait en tirer, ça m’étonnerait qu’il fasse ce choix”.La cheffe des députés RN ne pourrait alors pas se représenter à de nouvelles élections législatives du fait de sa condamnation en première instance avec application immédiate de inéligibilité dans l’affaire des assistants parlementaires des eurodéputés FN. “Ce n’est pas grave très honnêtement car il y aura des députés RN beaucoup plus nombreux”, a-t-elle assuré.

Sébastien Jibrayel, élu PS à la Marseille, condamné pour violences sur des militants LFI

Sébastien Jibrayel, élu PS dans la majorité municipale à Marseille, a été condamné jeudi à de la prison avec sursis mais sans inéligibilité pour des violences contre deux militants LFI qui collaient des affiches.Le tribunal correctionnel de Marseille a prononcé une peine d’un an de prison avec sursis assortie d’une amende de 5.000 euros. Cette affaire avait conduit en mars le maire divers gauche Benoît Payan à suspendre sa délégation d’adjoint aux Sports et l’ensemble de ses responsabilités municipales dans l’attente de ce jugement.”La peine prononcée est bien inférieure à la peine qui avait été requise et ce d’autant qu’il n’a pas été condamné à une peine inéligibilité”, point crucial à moins d’un an des municipales, a réagi son avocat Me Benjamin Liautaud, qui se réserve le droit de faire appel.A l’audience fin mai, le procureur avait requis 24 mois de prison avec sursis à son encontre et la privation des droits civiques pendant trois ans.Il était poursuivi, avec son père Henri Jibrayel, ancien député PS, et deux autres hommes pour des faits de violence en réunion ayant entraîné une incapacité temporaire de travail n’excédant pas 8 jours contre deux militants de La France insoumise le 18 janvier.Sur les images de vidéosurveillance, visionnées durant l’audience, on voit deux militants LFI en train de décoller des affiches devant une école. Un attroupement se crée ensuite autour d’eux, et un des militants LFI est roué de coups: gifles, coups de poing et coups de pied. Sébastien et Henri Jibrayel, qui n’étaient pas présents au tribunal pour le prononcé du jugement, apparaissent sur les images, arrivant en voiture, se mêlant à l’attroupement, avant de repartir.Henri Jibrayel a lui été condamné à six mois de prison avec sursis comme Lyece Choulak, conseiller d’arrondissement des 15e et 16e arrondissements de Marseille. Le 4e homme poursuivi dans ce dossier a lui été condamné à un an de prison avec sursis assorti d’un sursis probatoire pendant trois ans et une amende de 500 euros.Du côté des parties civiles, “on prend acte” de ces condamnations inférieures aux réquisitions tout en se disant “satisfait d’avoir été reconnu en qualité de victimes de la totalité des faits, de l’ensemble des prévenus qui ont porté des coups à nos clients”, a réagi Yones Taguelmint, avocat des militants LFI juste après le délibéré.Les faits s’étaient déroulés dans la circonscription du député LFI de Marseille, Sébastien Delogu, qui avait dénoncé dans un communiqué en janvier des violences “intolérables”.

La gauche unitaire promet une candidature commune pour 2027

“Moment historique”, “grand jour”, “tournant”: un an après le sursaut du Nouveau Front populaire (NFP), la gauche unitaire (sans LFI, les communistes et Raphaël Glucksmann) a fait “le serment” mercredi à Bagneux (Haut-de-Seine) d’avoir “un projet commun” et un candidat commun pour 2027.Le Parti socialiste, les Ecologistes, Générations, Debout (le parti de François Ruffin) et l’Après, le parti des ex-insoumis, se sont réunis à l’invitation de l’ex-candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon, Lucie Castets, afin de discuter d’une candidature commune pour la prochaine présidentielle. “Nous avons acté que nous aurons une candidature commune en 2027”, a expliqué Lucie Castets lors d’une conférence de presse à l’issue d’une journée de discussions, avec des “modalités de désignation du candidat” qui seront décidées fin 2025, et le choix du candidat “entre mai et octobre 2026″.”Ce que vous avez en face de vous c’est une équipe qui annonce qu’elle va se préparer pendant deux ans” et “sera prête à gouverner”, a-t-elle affirmé.Les participants ont également décidé le lancement d’une “démarche programmatique”, avec six conventions thématiques (éducation, industrie….) partout en France, ouvertes à la population, aux experts, à la société civile, pour établir un programme commun “de rupture”. “Nous allons construire d’abord une plateforme commune, qui nous liera”, a précisé le patron des socialistes Olivier Faure. “Aujourd’hui est un grand jour pour la gauche et les Ecologistes”, a-t-il souligné, évoquant “un serment du jeu de paume un peu particulier”, celui “de ne pas laisser le monopole de l’alternative à l’extrême droite”.”Nous n’avons pas un boulevard devant nous, mais ce chemin je le crois possible et atteignable”, a-t-il ajouté.”En créant ce Front populaire 2027, on rallume la lumière au fond du tunnel”, a déclaré la patronne des Ecologistes Marine Tondelier.S’ils ont jusqu’à la fin de l’année pour trouver le mode de désignation, elle a pour sa part clairement évoqué “une primaire”, avant d’expliquer que c’était une “option forte”, et qu’il n’y avait “pas vraiment d’autres modes de désignation possible”. Mais certains chefs de parti, comme Olivier Faure, devront faire valider ce choix par les militants. “Nous avons acté que nous aurons un programme commun et un candidat commun, c’est pas rien”, a insisté le député François Ruffin, candidat à cette primaire et à l’origine du NFP jute après la dissolution de 2024.”On pose un acte” destiné à “déjouer le scenario des deux gauches” irréconciliables, a affirmé Clémentine Autain (l’Après), également sur les rangs pour la primaire. Elle précise que la porte reste “ouverte” pour LFI et son leader Jean-Luc Mélenchon, et pour Raphaël Glucksmann.

Bétharram: Bayrou réfute avoir insuffisamment agi contre les violences

François Bayrou a contesté mercredi l’accusation de la commission d’enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire, qui lui a reproché un “défaut d’action” ayant permis aux agressions de “perdurer” au collège-lycée de Bétharram.”C’est exactement le contraire”, a réagi l’entourage du Premier ministre, qui s’est félicité que la commission ait “refusé de suivre” le corapporteur de La France insoumise Paul Vannier “qui souhaitait” le “mettre en cause”, y compris devant la justice.La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a fermé définitivement la porte à cette éventualité, jugeant mercredi soir “sans objet” la demande du député de poursuivre le Premier ministre pour “faux témoignage”, étant donné que la présidente de la commission d’enquête avait déjà “rejeté” une telle requête.Cette affaire touche très personnellement le chef du gouvernement. Son épouse a enseigné le catéchisme et plusieurs de ses enfants ont été scolarisés dans cet établissement catholique situé près de sa ville de Pau, visé par plus de 200 plaintes d’anciens élèves pour des violences physiques et sexuelles pendant des décennies.François Bayrou était déjà à l’époque un homme politique influent dans sa région du Béarn. Il a présidé le département des Pyrénées-Atlantiques, en charge de la protection de l’enfance, de 1992 à 2001, et occupé les fonctions de ministre de l’Éducation nationale de 1993 à 1997.”A défaut d’action” que François Bayrou avait “les moyens d’engager”, alors qu’il était “informé” quand il était ministre de l’Education et président du conseil général, ces violences “ont perduré pendant des années”, concluent les auteurs du rapport Paul Vannier et sa collègue Renaissance Violette Spillebout.- “Un monde différent” -L’entourage du Premier ministre a rappelé qu’à l’époque, il avait “organisé une inspection” qui avait “donné lieu à un rapport élogieux pour l’établissement” et qu’aucun successeur après lui à l’Education nationale “n’a organisé de contrôle de vérification ou d’inspection”.François Bayrou avait été entendu pendant plus de cinq heures le 14 mai par la commission, rejetant avec virulence les accusations de mensonge ou d’intervention dans les années 1990 auprès de la justice dans cette affaire. Et il avait par la suite publié sur un site internet dédié l’ensemble des pièces produites lors de son audition.La présidente de la commission d’enquête Fatiha Keloua-Hachi (PS) a estimé devant la presse que l’audition avait été “pénible” et que François Bayrou n’avait “pas” été “convaincant” mais qu’il n’avait “pas clairement menti à ce moment-là”.Selon elle, il vit “dans un monde qui est différent du nôtre (…), où on peut donner des claques aux enfants” dont il pense qu’elles sont “éducatives”, et “détruire la réputation” d’une lanceuse d’alerte, en l’occurrence une ex-enseignante de Bétharram qui l’avait sollicité plusieurs fois à l’époque.François Bayrou avait défendu un geste de “père de famille” quand il avait été interrogé sur sa gifle donnée à un jeune à Strasbourg en 2002.Paul Vannier considère lui que le chef du gouvernement a “menti” aux députés “en niant toute information au sujet de ces violences”, mensonge qui “pouvait viser à dissimuler” son “inaction” alors qu’il était “informé de faits de violences physiques dès 1996”, date de la première plainte pour violence physique, “et de faits de violences sexuelles dès 1998”, quand un ancien directeur de l’établissement, le père Silviet-Carricart, est mis en examen pour viol. – Etat “défaillant” -Toujours selon l’élu LFI, François Bayrou avait “connaissance” de ces violences puisqu’il avait commandé en 1996 un rapport de l’inspection de l’Education nationale “qui documente, par exemple, le châtiment du perron” et qu’il avait rendu visite au juge d’instruction Christian Mirande en 1998 “expressément pour l’interroger” sur la mise en examen du prêtre.Mais le Premier ministre échappe à une saisine de la justice. Mme Keloua-Hachi a jugé insuffisamment fondée la demande de signalements de Paul Vannier, qui suspecte de “faux témoignages” trois personnes dont François Bayrou.La commission d’enquête dénonce en outre le “soutien indéfectible” des notables de la région à l’établissement. Ainsi que des pouvoirs publics “terriblement défaillants”.Quand la fille aînée de François Bayrou, Hélène, avait révélé avoir été elle-même victime de violences physiques par un prêtre de son collège, elle avait dénoncé un “déni collectif”.L’affaire touche une autre corde sensible: la foi catholique du Premier ministre. Le père Carricart, dont le corps sera retrouvé à Rome, était un ami de la famille, selon le juge Mirande, ce que François Bayrou a démenti lors de son audition.

Nouvelle-Calédonie: Macron ouvre un sommet à Paris pour sortir de l’impasse

L’Élysée a dit mercredi espérer un accord entre indépendantistes et loyalistes calédoniens “dans les jours ou les semaines qui viennent”, en ouverture d’un sommet visant à tracer un avenir politique et économique pour l’archipel, un an après des émeutes meurtrières.Les lignes de fracture entre les deux camps restent toutefois profondes, et l’issue de ce sommet voulu par Emmanuel Macron, qui réunit les différentes forces politiques calédoniennes, les principaux élus locaux et des représentants du monde économique et social, reste très incertaine. La rencontre a débuté par une coutume d’accueil, selon la tradition kanak. S’exprimant au nom du président de la République, son directeur de cabinet Patrice Faure a remis plusieurs présents à une délégation du sénat coutumier calédonien, dont “un stylo, celui avec lequel on espère que nous signerons au moins un compromis, si ce n’est un accord”, dans les jours “ou les semaines qui viennent”.”Ici, comme en Calédonie, les gens souffrent de vous voir souffrir”, a-t-il ajouté, rappelant le contexte économique et social catastrophique de la Nouvelle-Calédonie, ravagée par les émeutes de mai 2024.Le ministre des Outre-mer Manuel Valls, le Premier ministre François Bayrou ainsi que les présidents des deux chambres, Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, participaient à l’ouverture du sommet aux côtés du chef de l’Etat. Les délégations doivent rejoindre dans la soirée un hôtel de Bougival, près de Paris, où les discussions se poursuivront à huis clos jusqu’au week-end, sans date butoir fixée.La présidence affirme vouloir “instaurer un dialogue garant d’un équilibre politique, social et culturel durable, adapté à la réalité calédonienne”, avec pour objectif de “dépasser les logiques d’opposition pour construire un avenir partagé, équilibré et pérenne”.- “Implosion sociale” -La rencontre à l’Elysée a duré plus de deux heures. Selon une personne ayant participé à la rencontre, le chef de l’Etat n’a pas formulé d’annonce formelle mais a posé un cadre, insistant sur la nécessité d’une approche pragmatique et sur la “réalité géopolitique” dans le Pacifique.Il a évoqué la possibilité d’un “délai long” d’au moins 20 ans de maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France, afin de permettre à l’archipel de “se remettre” de sa situation actuelle.Des séquences “hybrides” avec les acteurs économiques, sociaux et la société civile sont prévues en journée jusqu’à vendredi. Les négociations politiques auront lieu en soirée et pendant le week-end.”Au pays, on se pose beaucoup de questions sur la pertinence de ce format-là”, a souligné mardi le député indépendantiste Emmanuel Tjibaou, qui estime que “la méthode ayant permis jusqu’ici de garder les gens à la table est remise en cause”.Le chef de l’État a souhaité relancer le dialogue après l’échec des négociations menées par Manuel Valls depuis le début de l’année, qui a toutefois réussi à remettre autour de la même table indépendantistes et loyalistes pour la première fois depuis 2019.”Il faut de la paix civile, il faut de la stabilité dans la durée. Tout le monde en est conscient des deux côtés”, a assuré à l’AFP le ministre des Outre-mer.Mais les positions restent radicalement opposées. Le projet de “souveraineté avec la France” proposé en mai par M. Valls a suscité l’indignation de la frange dure des non-indépendantistes. “On ne peut pas repartir pour un round de négociations qui reprend ce qu’a proposé Manuel Valls”, a averti une source loyaliste avant le sommet.Le député loyaliste Nicolas Metzdorf a toutefois assuré vouloir “essayer de trouver un compromis avec l’État et les partenaires indépendantistes”, tout en appelant à plus de clarté de la part de l’Etat. Côté indépendantiste, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a rappelé qu’aucun compromis ne pourra être envisagé “en deçà” du projet avancé par Manuel Valls en mai. “Vous saurez tout de suite si ça fait long feu ou pas”, a glissé mardi Emmanuel Tjibaou en évoquant la rencontre à venir.Une large partie des discussions sera consacrée à l’économie et à l’avenir du nickel, ressource stratégique de l’archipel.Car “même un accord politique n’empêchera pas de devoir relever des défis immenses”, a estimé Manuel Valls, mettant l’accent sur le risque “d’implosion sociale” de l’archipel.

Face aux violences à l’école, la commission parlementaire appelle à “une révolution”

Dénonçant des “monstruosités” et un “Etat défaillant” face à un déferlement de violences en milieu scolaire pendant des décennies, la commission parlementaire lancée après le scandale Bétharram a proposé mercredi 50 mesures pour mieux protéger les enfants.La commission d’enquête a permis de dresser le “constat accablant” d’une “défaillance majeure de l’Etat” a déclaré son corapporteur Paul Vannier (LFI) lors d’une conférence de presse, appelant à une “révolution” face aux violences scolaires.Les travaux de cette commission d’enquête ont permis 80 signalements à la justice au titre de l’article 40 du code de procédure pénale. Elle est née du scandale autour des révélations sur l’affaire des violences sexuelles et physiques qui se sont poursuivies pendant des décennies à Notre-Dame-de-Bétharram, dans le Béarn. L’affaire, qui a entraîné des révélations en chaîne de mauvais traitements et agressions sexuelles dans d’autres établissements à travers la France, a aussi ébranlé François Bayrou, ministre de l’Education nationale au moment des premières plaintes.Dans leur rapport rendu mercredi, les députés pointent chez lui un “défaut d’action” à l’époque qui a pu laisser les violences “perdurer”, alors qu’il était “informé” et “avait les moyens” d’agir.La présidente de la commission parlementaire, Fatiha Keloua Hachi, a fustigé aussi les attaques lancées par François Bayrou, lors de son audition fleuve devant la commission, contre l’ex-professeure de Bétharram Françoise Gullung, lanceuse d’alerte qu’il a accusée d’avoir “affabulé”. Il vit “dans un monde qui est différent du nôtre” où l’on peut donner des “claques éducatives”, a-t-elle dit lors de la conférence de presse.- “Déchaînement de violences” -Pour Paul Vannier, François Bayrou a menti sur ce qu’il savait des sévices à Bétharram et commis un parjure. Mais Fatiha Keloua-Hachi a écarté l’idée d’un signalement à la justice, une décision confirmée par la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet qui a jugé la demande de M. Vannier “sans objet”Dans leur rapport, les députés évoquent “un véritable déchaînement de violences” à Notre-Dame-de-Bétharram, avec “une communauté de notables au soutien indéfectible”. Ils décrivent les mêmes “logiques à l’oeuvre” dans d’autres établissements, dont des “violences institutionnalisées sous prétexte d’excellence pédagogique”. Mis en cause dans le rapport, Village d’enfants géré par l’institut catholique traditionaliste de Riaumont (Pas-de-Calais), concerné par plusieurs affaires, et fermé depuis 2019, a annoncé à l’AFP via son avocat sa volonté de saisir la justice pour obtenir un “droit de réponse”, dénonçant un “travail à charge”.Plus largement, pour les rapporteurs, les mécanismes d’omerta et de mauvais traitements étaient “accentués dans l’enseignement catholique”, du fait d’un “modèle éducatif explicitement plus strict, s’appuyant sur de nombreux internats”. Ces violences, d’après eux, persistent, “encore invisibilisées” dans l’enseignement public et de façon “préoccupante” dans l’enseignement privé, “notamment catholique”.Paul Vannier dénonce aussi la place d'”intermédiaire” que s’est arrogé Secrétariat général à l’enseignement catholique (Sgec), sans statut légal pour le faire, dans les relations avec le ministère de l’Education. Il a appelé à dépasser ce “ministère bis”.Le secrétaire général de l’enseignement catholique Philippe Delorme a dénoncé auprès de l’AFP “une orientation” du rapport “qui voudrait que l’enseignement public et privé fonctionnent exactement de la même manière, ce qui est complètement absurde”. “On ne peut pas dire que nos 7.200 établissements dysfonctionnent”, insiste-t-il.Les députés déplorent en outre des contrôles de l’Etat “quasi-inexistants” et une prévention et des signalements “lacunaires”.- “Traduire en actes” -Parmi ses cinquante recommandations, le rapport appelle à reconnaître “la responsabilité de l’Etat pour les carences” ayant permis ces violences et créer un “fonds d’indemnisation et d’accompagnement des victimes”. “François Bayrou, le 15 février, nous a assuré qu’il créerait ce fonds” mais “nous n’avons toujours rien”, a déploré sur RTL Alain Esquerre, porte-parole d’un collectif de victimes de Bétharram.Les députés veulent aussi lancer une mission parlementaire transpartisane chargée de propositions pour “rendre imprescriptibles certaines infractions commises sur les mineurs”.Une recommandation “particulièrement” soutenue par la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), dans un communiqué. Elle a salué aussi, entre autres, une proposition visant à “procéder à un contrôle de l’honorabilité” du personnel et des bénévoles, et appelé le gouvernement à “se saisir rapidement de ces préconisations”.Les députés demandent aussi plus de contrôles dans tous les établissements, surtout dans le privé, et notamment dans les internats. La ministre de l’Education nationale Elisabeth Borne a indiqué qu’elle “prenait acte” du rapport et allait examiner “s’il y a lieu d’adapter le plan +Brisons le silence+”, lancé en mars pour lutter contre les violences en milieu scolaire.

Le ministre des Transports exclut de céder face aux contrôleurs aériens en grève

Le ministre des Transports Philippe Tabarot a exclu mercredi de céder aux revendications de syndicats de contrôleurs aériens, qualifiées d'”inacceptables”, à la veille du début d’une grève qui devrait entraîner d’importantes perturbations juste avant les vacances scolaires.”Je sais combien ces mouvements de grève sont coûteux pour vos compagnies aériennes”, a affirmé le ministre en clôturant à Paris le congrès annuel de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam), porte-voix du secteur.”Les revendications portées par des syndicats minoritaires sont inacceptables, tout comme le choix de faire cette grève au moment des grands départs en congés”, a ajouté le ministre.Le trafic devrait être très perturbé jeudi dans les aéroports parisiens et du sud de la France, après un appel à la grève de deux syndicats d’aiguilleurs du ciel pour défendre leurs conditions de travail.La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies de réduire fortement leurs programmes de vols face à ce mouvement social: un quart des liaisons annulées jeudi à Paris-Charles-de-Gaulle, Orly et Beauvais, la moitié à Nice, Bastia et Calvi et 30% à Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio et Figari.La situation sera encore plus tendue vendredi, dernier jour de l’année scolaire, dans les aéroports parisiens et à Beauvais (40% d’annulations). Nice restera à 50%, tandis que Lyon, Marseille, Montpellier et les aéroports corses seront à 30%, selon une mise à jour de la DGAC mercredi soir.- “Tenir bon” -De source proche du dossier, l’aviation d’affaires sera aussi très affectée par ce conflit.”Je suis résolu à tenir bon face à ce mouvement et notamment face à la demande d’abandon d’un certain nombre de dispositions qui avaient pourtant été actées et qui ne sont pas respectées”, a martelé le ministre.Une réforme est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, à la suite d’un “incident grave” à l’aéroport de Bordeaux fin 2022, quand deux avions avaient failli entrer en collision. Le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) en a fait peser la responsabilité sur une organisation défaillante du travail de contrôleurs.”Il en va de la sécurité des vols et du sérieux de la profession, et je ne céderai pas sur cette réforme indispensable”, a souligné M. Tabarot.L’influente association Airlines for Europe, qui fédère entre autres Air France-KLM, Lufthansa, British Airways, EasyJet et Ryanair, a jugé ces appels à la grève “intolérables” et a prévenu qu’ils allaient “perturber les projets de vacances de milliers de personnes”. Air France a confirmé avoir été “contrainte d’adapter son programme de vols”, sans préciser le nombre d’annulations, mais elle a souligné que son réseau long-courrier ne serait pas affecté.Comme elle, sa filiale low-cost Transavia a indiqué que ses clients concernés étaient informés individuellement et que “des mesures commerciales” permettraient “un report du voyage sans frais ou un remboursement intégral”. – “Management toxique” -Le deuxième syndicat d’aiguilleurs du ciel (17% des voix aux dernières élections professionnelles), l’Unsa-Icna, a appelé à la grève jeudi et vendredi. Le troisième, l’Usac-CGT (16% des suffrages), a rejoint le mouvement. En réponse aux propos de M. Tabarot, l’Unsa-Icna a dit mercredi “regrette(r) que la communication politique ait désormais pris le pas sur le traitement des problématiques majeures” à la DGAC.Le syndicat a cité à cet effet “un sous-effectif entretenu et responsable des retards une bonne partie de l’été”, des outils obsolètes et “un management toxique, incompatible avec les impératifs de sérénité et de sécurité exigés”.Le premier syndicat, le SNCTA (60% des voix), a indiqué à l’AFP ne pas appeler à la grève. Selon une source proche du dossier, 270 contrôleurs aériens sur quelque 1.400 se sont déclarés grévistes jeudi.Les ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne (Icna) figurent parmi les fonctionnaires les mieux payés, avec un salaire brut moyen “de l’ordre de 96.000 euros par an, soit environ 8.000 euros mensuels”, selon un rapport du Sénat d’octobre 2024.