AFP Politics

Après les violences en marge du sacre du PSG, Darmanin pointe des condamnations “plus à la hauteur”

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a dit souhaiter mardi, après les violences en marge de la victoire du PSG en Ligue des champions, la suppression du sursis pour “toute agression envers un représentant de l’Etat”, pointant des condamnations “plus à la hauteur”.”A la suite des graves incidents d’ordre public et des désordres répétés de ce week-end, une partie des condamnations pour violences, notamment commises à l’encontre des forces de l’ordre et pour destructions de biens, ne sont plus à la hauteur de la violence que connaît notre pays”, a écrit le ministre sur X.”Il faut que les magistrats (…) puissent juger ces faits en disposant d’une échelle de peines ferme, simple et réellement adaptée à délinquance d’aujourd’hui”, a-t-il ajouté, au lendemain de premières comparutions immédiates en lien avec ces débordements.Trois d’entre elles ont débouché lundi sur des peines d’emprisonnement avec sursis, de deux à huit mois, assorties de 500 euros d’amende, et une vingtaine d’autres doivent avoir lieu mardi, selon le parquet de Paris.La grande fête après la victoire sans appel du PSG face à l’Inter Milan (5-0) samedi soir à Munich a été assombrie par de nombreux incidents et dégradations à Paris et dans le reste de la France.Un mineur de 17 ans a notamment été tué à coups de couteau à Dax, dans le Sud-Ouest, et un jeune homme d’une vingtaine d’années est mort dans la capitale après avoir été percuté à scooter par une voiture.Les forces de l’ordre ont procédé à 563 interpellations dans la nuit de samedi à dimanche à travers le pays et à 79 autres la nuit suivante.- “Sanctions exemplaires” -“Comme je l’ai proposé publiquement, il faut faire évoluer radicalement la loi: supprimer les aménagements de peine obligatoires, supprimer le sursis et mettre en place par la loi une condamnation minimum systématique une fois la culpabilité reconnue”, a demandé Gérald Darmanin mardi.”Par exemple, trois mois de prison ferme (réellement exécutés) minimum pour toute agression envers un représentant de l’Etat ou encore amende très élevée pour toute destruction”, a-t-il développé.Alors que les débordements du week-end ont déclenché une polémique sur la sécurité, la prise de position matinale du ministre de la Justice a fait réagir dans les rangs politiques.”Clairement les Français veulent des sanctions exemplaires et la fin des aménagements de peine contre les casseurs qui ont gâché la fête samedi. Seul espoir que ces violences, ces saccages, NE SE REPRODUIRONT PLUS à l’avenir”, a écrit sur X la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse.”La justice a vocation à regarder chaque dossier et non pas de gérer en fonction de l’émotion collective”, a commenté sur TF1 le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure. “Il s’agit de faire en sorte que la justice soit juste, et qu’elle cherche à comprendre les circonstances”.

Faure accuse Retailleau d’installer un “racisme d’atmosphère”

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau banalise “un racisme d’atmosphère” en entretenant “un climat de suspicion vis-à-vis des étrangers ou des Français vécus comme étrangers”, a accusé mardi le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.Certes, le ministre a fermement dénoncé lundi comme un “crime raciste” le meurtre samedi dans le Var d’un homme de nationalité tunisienne, a reconnu M. Faure sur TF1.”Mais il participe dans le débat public avec ceux qui, à l’extrême droite, cherchent à banaliser le racisme, à expliquer qu’il y a une forme de menace qui serait créée par nos concitoyens d’origine étrangère”, a-t-il jugé. Bruno Retailleau “cherche a minima à créer une forme de racisme d’atmosphère, en tout cas à le laisser perdurer, à laisser penser que ce n’est pas une pensée absurde”, a-t-il estimé. “Il y a une banalisation ou une fascination pour certains d’un discours qui va mettre en cause les Français d’origine étrangère, les musulmans dans l’exercice de leur culte, l’islam comme religion qui ne serait pas, pour certains, compatible avec la République”, a renchéri le député socialiste Jérôme Guedj sur Sud Radio. “Il y a des mots qui, par leur répétition, forgent dans des esprits disponibles à ça, parfois, des passages à l’acte”, a-t-il regretté, jugeant que “le racisme se combat d’abord et avant tout par une forme non pas de retenue mais d’exigence morale dans les mots qu’on utilise dans le débat politique”. “Je le dis à Bruno Retailleau, comme ministre de l’Intérieur et comme ministre des Cultes, il devrait le premier, lui, être complètement d’équerre sur ces questions-là”, a-t-il insisté. Jérôme Guedj a en outre reproché à celui qui est également président de LR de se rendre mardi à l’ambassade de Tunisie à Paris et non dans le Var, où vivait la victime. “Avant d’être un Tunisien vivant en France, c’était une personne dans son lieu de vie, là où elle habitait, là où elle travaillait, avait des amis”, a-t-il argumenté, regrettant un “deux poids deux mesures” comme lors de l’assassinat d’Aboubakar Cissé dans une mosquée fin avril dans le Gard. “Il fallait dans la minute se rendre sur place et pas à la sous-préfecture à côté” plusieurs jours après, a critiqué le député socialiste. Le ministre de l’Intérieur est accusé régulièrement par la gauche de racisme en ciblant, notamment par son vocabulaire, les immigrés, les musulmans, les jeunes de banlieue, Français ou pas. Il a ainsi qualifié de “barbares” les auteurs de violences ce week-end en marge des célébrations de la victoire du PSG en Ligue des champions, une expression dénoncée à gauche comme visant les étrangers.

“Fast fashion”: le Sénat resserre une loi pour freiner la mode “ultra éphémère”

Pénalités pour les entreprises polluantes, publicité interdite… Une proposition de loi pour freiner la “fast fashion” a été recentrée lundi au Sénat sur la mode “ultra express”, avec dans le viseur des sénateurs le géant Shein et ses vêtements expédiés à prix cassés depuis la Chine.Peu coûteux, de piètre qualité, faciles à commander, souvent très polluants et constamment renouvelés, ces produits textiles qui saturent le marché et concurrencent les acteurs historiques de cette industrie verront-ils leur afflux en France bientôt régulé ?C’est tout l’objet du texte de la députée Horizons Anne-Cécile Violland, une proposition de loi pour “réduire l’impact environnemental de l’industrie textile”. Adoptée en mars 2024 à l’Assemblée nationale, elle a enfin repris son parcours législatif avec son examen au Sénat lundi soir. Un vote solennel des sénateurs est prévu le mardi 10 juin sur l’ensemble du texte.Le phénomène inquiète. Entre 2010 et 2023, les vêtements mis sur le marché en France sont passés de 2,3 milliards à 3,2 milliards; plus de 48 vêtements par habitant sont mis sur le marché chaque année en France et 35 sont jetés chaque seconde dans le pays, selon l’Ademe, l’agence de l’environnement.Dénonçant une “invasion” de la mode “ultra éphémère”, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a promis à l’ouverture des débats de s’attaquer à un “triple fléau”: “l’incitation à la surconsommation, le désastre écologique et la menace pour nos entreprises”.Face à cette “vague irrésistible” de produits “qui ne durent pas”, la ministre a espéré que cette loi fera “bouger les lignes” ailleurs en Europe. Elle a promis que ce texte sera notifié à Bruxelles pour en sécuriser les contours avant son adoption définitive.- Viser “l’ultra express” -Les sénateurs, dominés par une alliance droite-centristes, ont apporté plusieurs modifications substantielles au texte, en le recentrant sur la mode “ultra éphémère” surtout symbolisée par les plateformes asiatiques Shein ou Temu et leurs centaines de milliers de références.Plus précisément, c’est la notion de “mode ultra express” qui a été retenue par la chambre haute dans le texte, là où l’Assemblée avait opté pour une définition large englobant de plus nombreux acteurs du secteur.Les entreprises concernées par cette définition auront des obligations, comme celle de sensibiliser les consommateurs à “l’impact environnemental” de leurs vêtements. Avec ces diverses modifications, le Sénat espère épargner les entreprises européennes ou françaises qui auraient pu être concernées par le texte voté à l’Assemblée, comme Kiabi, Zara ou H&M. “Je ne souhaite pas faire payer un euro aux entreprises qui disposent d’enseignes en France et qui contribuent ainsi à la vitalité économique de nos territoires”, a martelé la rapporteure Les Républicains Sylvie Valente Le Hir.La proposition de loi prévoit également des sanctions renforcées pour les acteurs de la “fast fashion” à travers un système de “bonus-malus” tenant compte de “l’affichage environnemental” des entreprises, une sorte “d’écoscore”. Malgré les réticences de la droite sénatoriale, ce dispositif touchera tous les acteurs de la “fast fashion”, et non seulement les géants asiatiques, selon la ministre Pannier-Runacher.Le montant des pénalités pour les mauvais élèves sera arrêté dans un “cahier des charges” ministériel, mais il a été encadré dans la loi: il sera au minimum de 5 euros par produit en 2025 et d’au moins 10 euros en 2030, dans la limite de 50% du prix hors taxe du produit.- Publicité interdite -Sur RTL, le porte-parole de Shein Quentin Ruffat a estimé lundi que l’encadrement de l’industrie textile ne fonctionnera “que si cette action est collective”, et pas “en visant un seul acteur”. Il a fustigé une loi qui ajoutera selon lui “une taxe de 10 euros par vêtement vendu d’ici 2030” et va “impacter le pouvoir d’achat” des Français.Ce recentrage du texte avait inquiété ces derniers jours les associations environnementales, qui ont regretté un “détricotage” du texte. Le sénateur écologiste Jacques Fernique a lui aussi craint de voir les débats accoucher d’une “coquille certes intéressante, mais un peu vide”.L’Union des industries textiles (UIT) a de son côté salué lundi “un premier pas”, appelant à ce que cette loi soit “adoptée rapidement”, “même si le texte n’est pas totalement conforme à nos attentes”.Les associations ont néanmoins pu se satisfaire d’une bonne surprise dans la soirée: alors que le Sénat avait supprimé en commission l’interdiction de la publicité pour les entreprises de la mode “ultra éphémère”, celle-ci a été rétablie à l’initiative du gouvernement, assortie d’un volet de sanctions dédié aux influenceurs.

Gouvernement: le coup de semonce de LR et Retailleau sur la proportionnelle

“Toutes les options sont ouvertes”: depuis Matignon, le nouveau patron des Républicains (LR) et ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, n’a pas exclu lundi un départ du gouvernement, refusant de porter au Parlement le scrutin proportionnel cher à François Bayrou.Scène curieuse dans la cour de Matignon: reçu avec Bruno Retailleau, qui l’a battu à plate couture pour la présidence du parti, et avec son homologue au Sénat Mathieu Darnaud, le patron des députés LR Laurent Wauquiez s’est dit à la sortie “consterné” par son échange avec le Premier ministre.”On a donc un pays dans lequel on a l’explosion de la dépense publique, des difficultés sur la sécurité et l’immigration contre lesquels se bat Bruno Retailleau, un pays dont on voit les difficultés de fonctionnement des services publics, et la priorité du Premier ministre est donc le changement des règles électorales”, a cinglé Laurent Wauquiez.Nouvel homme fort de LR, qui s’exprimait pour la première fois publiquement devant la presse avec son concurrent battu, Bruno Retailleau s’est montré plus policé mais tout aussi explicite: comme ministre de l’Intérieur, il refusera de porter cette réforme, cheval de bataille depuis trois décennies du Premier ministre François Bayrou, qui multiplie les consultations partisanes.L’ex-sénateur de Vendée a redit son opposition “très ferme, absolue à ce mode de scrutin”, qui “pourrait déséquilibrer les institutions de la cinquième République, qui a besoin d’une majorité pour bien fonctionner”.”Au moment où il faut prendre des décisions, le scrutin proportionnel à travers cette ingouvernabilité amènerait finalement à une forme d’impuissance publique”, a-t-il fait valoir.Bruno Retailleau a aussi argué que la proportionnelle “écartèlerait une fois de plus, encore un peu plus la France des territoires ruraux et la France qui est plus urbaine”, soulignant l’attachement de la droite à “un enracinement”, un “lien entre le député, son territoire et la population qu’il représente”.L’ex-Premier ministre Michel Barnier, qui a aussi exprimé sur TF1 son opposition à la proportionnelle, s’est même permis de conseiller à son successeur à Matignon de “se concentrer sur les sujets importants” comme la réduction de la dette et “des actions pour rétablir l’ordre aux frontières et dans la rue”.François Bayrou, à la recherche de 40 milliards d’euros d’économies, a lui réitéré ses ambitions au Figaro. “Est-ce que j’ai conscience que c’est un risque maximal ? Oui, mais on ne peut pas faire autrement (…) Je ne me déroberai pas”, a déclaré le Premier ministre, menacé de censure sur le budget comme sur l’issue du conclave entre partenaires sociaux sur la réforme des retraites.- “Une négociation politique” -La sortie alignée des LR jette toutefois un doute sur la survie du gouvernement de François Bayrou, dépourvu de majorité absolue à l’Assemblée nationale.Un casus belli de la droite sur le mode de scrutin ? “LR ne va pas quitter le gouvernement sur ce motif”, assure une source proche du nouveau patron du parti. Mais “c’est une négociation politique”.Quitter le gouvernement, que les LR ont rejoint après la dissolution et les législatives de 2024, “il faut que ça ait du sens”. “Il n’y a pas de calendrier idéal” mais “il faut que le timing soit compréhensible”, explique cette source, évoquant les dossiers de la Nouvelle-Calédonie ou de l’évolution institutionnelle de la Corse.François Bayrou défend la proportionnelle au nom de la représentativité, sur le modèle de 1986, seule élection de ce type de l’histoire de la Ve République, adoptée par François Mitterrand et immédiatement abrogée par la droite revenue au gouvernement.Le Premier ministre, qui a entamé le 30 avril une série de consultations des forces politiques, recevra mardi soir les Écologistes. Un projet de loi pourrait être examiné à la rentrée.Le bloc central est divisé. Comme LR, Horizons, le parti d’Édouard Philippe, est opposé à cette réforme. Les macronistes ont changé d’avis sur le sujet, considérant que le scrutin uninominal majoritaire est désormais “le moins pire”. Le RN, favorable à une proportionnelle avec une prime majoritaire, a indiqué qu’il pourrait s’accommoder du modèle de 1986.A gauche, le Parti socialiste n’a pas encore arrêté sa position sur la proportionnelle, qui n’est “pas la priorité” du leader communiste Fabien Roussel, tandis que les députés de La France insoumise défendent un scrutin “à un échelon régional”, tout comme le parti Place publique de Raphaël Glucksmann.are-bpa-arz-sac/jco

A69: un texte visant à sécuriser juridiquement le chantier saute la case des débats à l’Assemblée

Les Insoumis pris au piège de leur propre stratégie: les députés ont approuvé lundi une motion de rejet LFI contre un texte Renaissance visant à sécuriser juridiquement le chantier de l’A69, avec pour effet d’accélérer le parcours législatif du texte en l’envoyant directement devant une commission mixte députés-sénateurs.La motion de rejet a été approuvée à l’unanimité, les groupes du socle commun et de l’extrême droite joignant leurs voix à celles de LFI, bien malgré elle.Le rapporteur Jean Terlier (Renaissance) a apporté son soutien à la motion, invoquant “l’obstruction” de la France insoumise et des écologistes, auteurs de la quasi-totalité des plus de 700 amendements déposés, dont un peu plus de 230 déclarés recevables. Le gouvernement a donné lui un “avis de sagesse” (ni pour ni contre).La semaine dernière, les députés du socle commun et du RN avaient, dans une tactique assez proche, adopté une motion de rejet contre la proposition de loi Duplomb-Menonville sur les contraintes pesant sur le métier d’agriculteur, afin d’accélérer les débats et d’envoyer le texte en commission mixte paritaire. La motion avait été déposée par le rapporteur du texte lui-même, Julien Dive (LR).”Cela fait maintenant deux fois que vous détournez la motion de rejet en 49.3 parlementaire”, a tonné la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, menaçant de saisir le Conseil constitutionnel pour atteinte à la “sincérité des débats” et au “droit d’amendement”. La députée du Val-de-Marne a cependant estimé que la coalition gouvernementale avait “offert une victoire” aux Insoumis, “puisque le seul vote de l’Assemblée nationale sur l’A69 a été de rejeter ce texte”.”C’est l’arroseur arrosé”, lui a répondu Jean Terlier. “La prochaine fois, vous réfléchirez à deux fois avant de déposer une motion de rejet et plus de 700 amendements”, a dit le député du Tarn, en rappelant que le texte a obtenu “un vote large” lors de son examen en commission.- Une mobilisation prévue début juillet -Selon des sources au groupe écologiste et social, celui-ci a demandé au groupe LFI de retirer sa motion de rejet, sans le convaincre.Mais la députée EELV Christine Arrighi a dit à l’AFP comprendre le choix de LFI, qui était selon elle une “manière de démontrer qu’Ensemble pour la République (le groupe macroniste de Gabriel Attal, NDLR) détourne la procédure” parlementaire.Le texte porté par M. Terlier, déjà adopté au Sénat, vise à conférer au chantier de l’autoroute qui doit relier Castres et Toulouse une “raison impérative d’intérêt public majeur”, ouvrant la voie à des dérogations à la protection des espèces, au nom du désenclavement du territoire. En validant rétroactivement des autorisations environnementales, il pourrait ainsi empêcher un éventuel nouvel arrêt des travaux.La cour administrative d’appel a certes autorisé qu’ils reprennent, “mi-juin” selon le gouvernement, mais elle s’est prononcée uniquement sur un recours en urgence de l’État, et doit encore trancher sur le fond dans plusieurs mois.A l’ouverture de la séance lundi, le ministre des Transports Philippe Tabarot a souligné “l’importance particulière” du texte “pour le développement territorial” ainsi que pour la “sécurisation juridique de nos grandes infrastructures”, tout en émettant comme au Sénat un avis de sagesse sur le fond (ni pour ni contre).A contrario, les députés écologistes et Insoumis, à l’instar d’Anne Stambach-Terrenoir (LFI), y voient “un énième passage en force pour ce projet absurde d’autoroute qui longe littéralement une route nationale que l’on aurait pu réaménager”, et une volonté “d’écraser une décision judiciaire” qui avait invalidé les autorisations environnementales.L’A69 devait initialement être mise en service fin 2025, selon la société Atosca, en charge des travaux, mais l’échéance ne pourra pas être respectée. Pour finaliser le chantier, la société doit rapatrier dans le Tarn un millier de salariés et de nombreux engins.De leur côté, les opposants s’organisent. Une grande mobilisation est convoquée les 4, 5 et 6 juillet aux abords du chantier.Une action symbolique a également eu lieu lundi matin à proximité de l’Assemblée: un militant du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) s’est brièvement perché dans un arbre, déployant des banderoles, telles que “Non à la loi de validation” ou “Stop à l’A69”.

L’Assemblée unanime pour élever Alfred Dreyfus au grade de général de brigade

L’Assemblée nationale a approuvé à l’unanimité lundi une proposition de loi de Gabriel Attal “élevant Alfred Dreyfus au grade de général de brigade”, un “acte de réparation” visant à parachever sa réhabilitation, 130 ans après sa condamnation.Le texte a été adopté par l’ensemble des 197 députés présents, devant des membres de la famille d’Alfred Dreyfus. Il devrait désormais poursuivre son parcours au Sénat.”Par notre vote, la République va réparer une erreur, celle que l’officier Dreyfus dut subir en 1906″, alors même qu’il avait été innocenté, lors de l’adoption d’une loi qui “ne le réintégra pas au grade qui lui revenait de droit”, a affirmé dans son propos introductif le rapporteur, le député du Bas-Rhin Charles Sitzenstuhl (Renaissance).Un “geste (…) d’autant plus significatif” qu’il intervient dans un contexte “où les actes de haine antisémites connaissent une inquiétante progression”, a souligné la ministre déléguée à la Mémoire et aux Anciens combattants, Patricia Mirallès.Plusieurs lieux liés à la communauté juive, dont le mémorial de la Shoah, ont été aspergés de peinture verte ce weekend. Les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, se sont rendus au Mémorial lundi en fin de journée.”Ça n’est pas que symbolique, c’est ce que la France doit à ses enfants, cette reconnaissance et ce rétablissement dans ses droits, c’est très important”, a-t-elle insisté en référence à l’adoption de la proposition de loi.- Une question “longtemps ignorée” -En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus est condamné pour trahison et contraint à l’exil sur l’île du Diable en Guyane, sur la base de fausses accusations alimentées par un antisémitisme très ancré dans la société française de la fin du XIXe siècle.En 1906, un arrêt de la Cour de cassation l’innocente, entraînant ipso facto sa réintégration dans l’armée. Dans la foulée, une loi le nomme chef d’escadron, avec effet le jour de la promulgation de la loi. Une “injustice”, car cela revenait à amputer sa carrière de “cinq années d’avancement”, a souligné M. Sitzenstuhl.Alfred Dreyfus demandera lui-même à voir sa carrière revalorisée, sans obtenir gain de cause, et quittera l’armée en 1907 – avant de servir à nouveau pendant la Première Guerre mondiale. La question de la réhabilitation pleine et entière d’Alfred Dreyfus “a été longtemps occultée et ignorée, en dehors de sa famille et des spécialistes de l’affaire”, note le rapporteur.Un pas est franchi en 2006, lors d’un hommage de la Nation en son honneur: le président de la République Jacques Chirac reconnaît alors que “justice (ne lui) a pas complètement été rendue”, et qu’il n’a pu “bénéficie(r) de la reconstitution de carrière à laquelle il avait pourtant droit”.La ministre des Armées Florence Parly l’évoque à son tour en 2019. Deux ans plus tard, le président de la République Emmanuel Macron estime qu’il revient “sans doute à l’institution militaire, dans un dialogue avec les représentants du peuple français” de nommer Dreyfus général à titre posthume.- “Valeurs du dreyfusisme” -Plusieurs initiatives parlementaires ont également été prises ces dernières années, par la droite à l’Assemblée et au Sénat, et plus récemment par le sénateur PS Patrick Kanner.Lundi, tous les groupes ont soutenu la mesure.”Si cette proposition de loi doit être soutenue, c’est pour rappeler à l’opinion et surtout à notre jeunesse que l’antisémitisme est comme une hydre qui peut sans cesse renaître sous des traits nouveaux, mais tout autant dangereux”, a plaidé le député RN Thierry Tesson, dont le parti n’a de cesse de donner des gages de son engagement contre l’antisémitisme.Sur un ton plus polémique, le député LFI Gabriel Amard lui a répondu en fustigeant ceux qui “lèvent aujourd’hui la main, comme s’ils avaient été dreyfusards”, alors qu’ils “ricanent à l’ombre des croix gammées numériques”. “Dans ma famille, on descend des dreyfusards, pas dans la vôtre”, a-t-il lancé, en appelant aussi à ne pas se servir “de l’antisémitisme comme d’un javelot”, allusion aux accusations dont le chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon fait l’objet.Le député PS Aurélien Rousseau a estimé pour sa part au nom de son groupe que “c’est au Panthéon que ce capitaine, général Dreyfus et sa femme devraient être accueillis”.Interrogé sur cette hypothèse, l’entourage du président de la République avait affirmé dimanche à l’AFP que sa “préoccupation” était “à ce stade, de faire vivre les valeurs du Dreyfusisme, combat toujours d’actualité pour la vérité et la justice, contre l’antisémitisme et l’arbitraire”.Seule dissonance: le groupe MoDem était absent lundi, n’entendant pas “permettre à certains d’acheter à peu de frais, et sur la mémoire d’Alfred Dreyfus (…), un brevet d’honorabilité”, comme il l’a expliqué dans une tribune au Figaro la semaine dernière.

Le sacre du PSG ravive le débat sur la vente du Parc des Princes

Le PSG va-t-il rester au Parc des Princes? La victoire historique du club parisien en Ligue des champions a braqué les projecteurs sur l’avenir de son stade que la maire Anne Hidalgo refuse de vendre, devenu sujet de débat dans la campagne des municipales.L’absence de l’édile socialiste au match de samedi à Munich, que son entourage a d’abord expliquée par des “raisons d’agenda”, ainsi qu’aux festivités de dimanche dans la capitale, a été très remarquée.”Elle n’était pas invitée à Munich”, a indiqué lundi l’AFP Pierre Rabadan, son adjoint en charge des sports, qui s’est rendu à l’Élysée dimanche pour la représenter.Anne Hidalgo s’est contentée d’une déclaration écrite à l’issue du match samedi soir, saluant la victoire “historique” du PSG.”Les joueurs et les Parisiens méritaient plus qu’un simple communiqué. Il faut savoir à certains moments mettre ses rancunes de côté”, a cinglé dimanche dans Le Parisien Rachida Dati, maire LR du 7e arrondissement et potentielle candidate aux municipales. La ministre de la Culture, elle, a assisté à la finale à Munich.”C’est aberrant” de la part de l’édile, a commenté sur franceinfo Pierre-Yves Bournazel, ex-député Horizons qui vient de se lancer dans la course pour 2026.La maire PS et les dirigeants du Paris Saint-Germain sont en froid depuis plus de deux ans au sujet du sort du Parc des Princes, le stade historique du club parisien, propriété de la ville qui refuse de céder son patrimoine comme le demande le dirigeant qatari Nasser Al-Khelaïfi.”J’espère que la période historique qu’on vit permettra de reprendre les discussions”, a affirmé Pierre Rabadan, selon lequel “la balle est dans le camp du PSG”. “Notre porte est toujours ouverte pour un agrandissement du Parc des Princes. Vendre non mais agrandir, oui !”, a déclaré à l’AFP la maire, qui “souhaite que le PSG continue d’évoluer” au stade mythique de la Porte d’Auteuil.- Dix sites franciliens intéressés -Contacté lundi, le club n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.Le bail emphytéotique (qui expire en 2044) accordé au PSG ne convient plus au club qui dit avoir atteint un plafond pour les hospitalités et la billetterie. Il souhaite acquérir l’enceinte pour augmenter notamment la capacité de l’enceinte de 48.000 à 60.000 places.Un montant de 38 millions d’euros avait été évoqué dans les discussions sur l’agrandissement du Parc “avant qu’elles ne soient rompues par les dirigeants du club”, a rappelé Pierre Rabadan. Un montant jugé “largement insuffisant si le Parc était à vendre”.Face au refus persistant de la municipalité, le dirigeant qatari du PSG a annoncé en février 2024 vouloir quitter la capitale. Dix sites franciliens ont déjà manifesté leur intérêt pour accueillir le futur parc, auquel la présidente LR de région, Valérie Pécresse, a réservé 50 hectares.Selon le club, une annonce est prévue dans les prochaines semaines sur le lieu choisi. Les sites de Poissy (Yvelines) et Massy (Essonne) sont les plus cités.La majorité des élus parisiens s’accordent à vouloir garder le champion d’Europe au Parc des Princes, à l’unisson de ses supporters, en particulier le CUP, principal groupe.- Votation citoyenne ? -“Un déménagement serait un échec pour Paris et les Parisiens”, estime Rachida Dati, la maire LR du 7e arrondissement, selon laquelle “le futur maire de Paris devra trouver un chemin pour rétablir la confiance”.Le sujet s’était déjà invité dans la campagne pour les municipales, les divers candidats y allant de leurs propositions, sans qu’aucun ne se prononce en faveur d’une vente.Le candidat écologiste David Belliard, adjoint à la mairie socialiste en charge de la transformation de l’espace public, a suggéré samedi une “votation citoyenne” pour laisser les Parisiens trancher.L’ex-premier adjoint d’Anne Hidalgo Emmanuel Grégoire, candidat à l’investiture des socialistes, promet pour sa part de “renouer le dialogue en urgence avec le club” s’il devenait maire.Pour son concurrent Rémi Féraud, désigné par l’édile pour prendre sa succession, “il faudra trouver la solution pour que la ville conserve la propriété du Parc des Princes, et pour que le PSG reste au Parc des Princes”.Pierre-Yves Bournazel suggère d’étendre le bail emphytéotique afin de “donner plus de moyens pour investir”.La ville se dit prête à négocier “un bail de longue durée permettant au PSG d’y investir et d’en profiter pendant plusieurs décennies”, de même qu’à “étudier l’évolution des règles d’urbanisme si nécessaire”, selon Pierre Rabadan.

Présidentielle: Tondelier se battra “jusqu’à son dernier souffle” pour une candidature unique à gauche

La cheffe des écologistes Marine Tondelier se battra “jusqu’à son dernier souffle” pour une candidature unique à gauche à la présidentielle en dépit du fait que socialistes et insoumis ont déjà acté qu’ils iraient de manière séparée.”Je veux bien que quand on est que dix, on se divise en deux groupes de cinq, puis en trois groupes de deux, on va finir nulle part avec l’extrême droite au pouvoir et l’histoire nous jugera”, a déclaré lundi Marine Tondelier sur France inter.”Les Écologistes sont très déterminés, on ne va pas laisser jouer au jeu des sept différences alors que l’extrême droite a déjà franchi le seuil du pouvoir”, a-t-elle insisté.La secrétaire nationale des Écologistes a réitéré son invitation lancée, avec l’éphémère candidate de la gauche à Matignon Lucie Castets, à une réunion le 2 juillet des dirigeants des formations de gauche pour réfléchir à cette candidature commune. Dans le cadre d’une éventuelle primaire, “les écologistes ne comptent pas faire de le figuration” et “défendront leurs couleurs”, a-t-elle prévenu.Ceci d’autant plus que “la gauche ne joue pas son rôle pour l’écologie entre la France insoumise qui se réjouit de la fin des ZFE (qui restreignent la circulation des véhicules les plus polluants, NDLR) et le Parti socialiste qui se réjouit de la reprise des travaux de l’autoroute A69”, a-t-elle déploré.La semaine dernière, entre la suppression des zones à faibles émissions, l’autorisation de reprise du chantier de l’autoroute A69, le recul sur le principe de “zéro artificialisation nette” ou encore l’échec à s’opposer à une proposition de loi agricole qui prévoit notamment la réintroduction d’un pesticide néonicotinoïde, ce fut “une semaine noire pour l’écologie”, a-t-elle reconnu. “Quand l’écologie prend aussi cher qu’elle a pris, c’est nous tous les victimes parce que on parle de votre santé, de votre environnement, de l’avenir de vos enfants et petits-enfants”, a-t-elle souligné. “Trop peu de gens mesurent la gravité de de ces reculs en cours, de ces attaques”, a-t-elle regretté.

“Cela va très bien” entre Le Pen et Bardella, assure le vice-président du RN, réfutant toute guerre des chefs

“Cela va très bien” entre les deux têtes du Rassemblement national, a assuré le vice-président du parti Sébastien Chenu, interrogé sur la phrase lancée par Marine Le Pen à Jordan Bardella depuis la Nouvelle-Calédonie et la une de Valeurs actuelles qui affiche en couverture le président du RN, avec en titre “Objectif 2027″.”L’objectif 2027 est la victoire des idées du Rassemblement national portées par Marine Le Pen et, si elle ne pouvait pas le faire (en cas d’inéligibilité, ndlr), portées par Jordan Bardella”, a commenté dimanche Sébastien Chenu, invité du Grand Jury RTL/Le Figaro/Public Sénat/M6.”Il n’y a pas de mystère chez nous, on agit en toute transparence”, a-t-il ajouté.Mais la petite phrase lâchée jeudi par la leader d’extrême droite, à quelque 17.000 kilomètres de Paris, a fait couler beaucoup d’encre.Questionnée sur le fait de savoir si Jordan Bardella aurait sa place à ses côtés pour potentiellement participer à une réunion à l’Élysée, mi-juin, sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, la députée du Pas-de-Calais avait balayé: “Je ne suis pas sûre que Jordan, pour le coup, connaisse très bien les problèmes de la Nouvelle-Calédonie (…) on partage nos talents”.L’intéressé avait rapidement réagi depuis Beaucaire (Gard), assurant “très bien” connaître les dossiers ultramarins, tout en minimisant une déclaration “sortie de son contexte”.Le lendemain, la cheffe de file des députés RN avait précisé n’avoir pas voulu faire “un tacle” à Jordan Bardella, mais avoir dressé “une constatation”: “Je m’attache à suivre tous les débats sur la Nouvelle-Calédonie depuis deux ans”, avait-elle souligné, réitérant sa “confiance totale” au président du parti.”Nous avons, avec Marine Le Pen, une relation d’une grande singularité. Je suis d’une grande loyauté, d’une grande fidélité à elle”, a précisé Jordan Bardella sur X, dans une publication accompagnée d’un extrait de l’émission télévisée “Une Ambition Intime” qui lui est consacrée, sans faire directement référence aux paroles de Mme Le Pen.La une de Valeurs actuelles – qui affiche en couverture Jordan Bardella, tout sourire, avec pour titre “Objectif 2027”, accompagné d’une étude IFOP selon laquelle le jeune dauphin aurait déjà la stature pour être président pour 41% des Français –  a aussi fait grincer des dents.Marine Le Pen a été condamnée en première instance à une peine d’inéligibilité immédiate de cinq ans dans l’affaire des assistants parlementaires d’eurodéputés RN.Son procès en appel aura lieu l’année prochaine pour une décision rendue à l’été 2026.

Suppression des ZFE: la ministre de la Transition écologique dénonce “cynisme” et “démagogie”

La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a dénoncé dimanche “le cynisme” et “la démagogie” des députés qui ont voté la suppression des zones à faibles émissions (ZFE), alors que la pollution de l’air est “un sujet de santé publique majeur”.La fin de ce dispositif, destiné à restreindre la circulation des véhicules les plus polluants, a été adoptée jeudi grâce aux voix du Rassemblement national (RN, extrême droite), de son allié le mouvement UDR d’Eric Ciotti, de la droite LR mais aussi des députés LFI et de quelques macronistes, malgré l’opposition du gouvernement.”Ce que je déplore aujourd’hui, c’est la manière dont effectivement le paysage politique minore ce niveau de risque”, a-t-elle déclaré lors de l’émission Question politiques (France inter/Le Monde/FranceTV).”Parce qu’au fond, ils sont portés par une forme de lâcheté et de déni et que leur position est plutôt de fermer les yeux”, a-t-elle estimé à l’issue d’une semaine marquée par des reculs écologiques.”J’ai honte de ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale (…) parce qu’à aucun moment, le sujet qui est au cÅ“ur de ce dispositif, qui est la question de la qualité de l’air, qui est la question de protéger les Français contre des décès précoces” n’a été au centre du débat, a dit la ministre.Mme Pannier-Runacher a dénoncé une “alliance de circonstance” entre le RN, LR et LFI: “on est dans une situation où là encore, le cynisme le dispute au déni et je dirais à la lâcheté”, a-t-elle tancé, affirmant que LFI votait contre les ZFE “parce qu’ils ont beaucoup de députés dans des zones à faible émission”.La ministre dénonce une forme de “démagogie” qui consiste à raconter à des personnes aux revenus modestes “que parce qu’ils avaient une vieille voiture, ils ne pourraient plus aller dans aucune grande agglomération, (…) c’est absolument faux”.Elle a énuméré différentes situations permettant à des voitures pourtant polluantes de rouler dans les ZFE: circulation ponctuelle, rendez-vous chez le médecin, weekend, circulation avant 8h ou après 20h…Défendant le bilan du gouvernement et un budget de l’écologie “qui a doublé entre 2017 et 2025”, elle a indiqué se battre dans un contexte économique contraint “pour que les dépenses écologiques aillent directement aux projets qui ont le plus d’impact” et que cesse le financement “des niches brunes, c’est-à-dire des dépenses anti-écologiques”.Elle a notamment critiqué le fait qu'”on taxe deux fois plus l’électricité – fabriquée en France avec des emplois français (…) et décarbonée à 95% – que le gaz qui est importé des Etats-Unis ou de Russie”.