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Dette: S&P laisse un répit à la France en laissant sa note inchangée

Un répit pour la France: l’agence de notation américaine S&P n’a pas modifié vendredi la note de la dette française, évaluée à AA- et assortie depuis février d’une perspective négative, ce qui signifie qu’elle pourrait être rétrogradée.L’agence n’a publié aucun commentaire, laissant sa notation telle quelle. Interrogé par l’AFP, le ministère de l’Economie “prend bonne note” de cette décision, sans plus de détail.Le 28 février, S&P avait assorti la note AA- (“bonne qualité” de crédit) du pays d’une perspective négative, évoquant des finances publiques “sous pression” et un “soutien politique aux réformes limité” malgré l’adoption du budget 2025, une menace d’abaissement qui ne s’est pas concrétisée vendredi même si la situation n’a guère changé depuis.Le Premier ministre François Bayrou a averti en début de semaine qu’il allait demander “un effort à tous les Français”, en n’excluant pas une hausse générale de la TVA pour financer des dépenses sociales, la “TVA sociale”.Il doit trouver 40 milliards d’euros l’an prochain entre l’Etat, la Sécurité sociale et les collectivités locales. Il a admis, mercredi devant le Sénat, “qu’aucune des mesures” qui composeront le plan général de retour à l’équilibre des finances publiques que proposera le gouvernement “avant le 14 juillet”, n’était encore arrêtée.Une méthode de concertation avec les partenaires sociaux et surtout les partis politiques assumée, pour éviter une nouvelle censure parlementaire, mais qui laisse planer l’incertitude sur la force des mesures qui peuvent être prises d’ici fin septembre lors de la présentation des budgets.Lundi, la Cour des comptes avait averti par ailleurs d’un risque de “crise de liquidité” de la Sécurité sociale l’an prochain en raison du dérapage “hors de contrôle” de ses dépenses.Par deux fois devant le Parlement mercredi, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a surpris en affichant fermement l’objectif d’un retour à l’équilibre de la Sécurité sociale en 2029. Selon les projections économiques révisées de la Commission européenne, publiées le 19 mai, la France enregistrera le pire déficit public de la zone euro en 2025 et 2026, à respectivement 5,6% et 5,7% du PIB. Le gouvernement quant à lui table encore sur 5,4% en 2025 et 4,6% en 2026, pour revenir sous 3% en 2029.-28 novembre -Ces projections de la Commission, souligne Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management, “montrent l’extrême insuffisance des mesures déjà votées pour assainir les finances publiques”. La charge des intérêts annuels de la dette, qui est à 113% du PIB, est selon lui “presque hors de contrôle” et représente désormais 5,6% des recettes fiscales en 2025, contre 2% aux Pays Bas ou 2,7% en Allemagne – deux pays notés AAA, la note maximum.A l’instar de M. Dor, les économistes interrogés par l’AFP avaient pourtant estimé qu’il était peu probable que la note de la France soit rétrogradée vendredi, tablant plutôt sur l’échéance du 28 novembre, prochain passage en revue par l’agence américaine.”Ils vont attendre de voir ce qui arrivera avec les discussions budgétaires pour 2026, avec cette volonté de faire des économies”, avait souligné Charlotte de Montpellier, économiste d’ING.L’agence américaine avait déjà abaissé le 31 mai 2024 la note du pays, passée de “AA” à “AA-“, sanctionnant la “détérioration de la position budgétaire” du pays, une première rétrogradation depuis 2013.Parmi les autres agences de notation, Fitch, qui classe également la France AA- avec perspective négative, avait confirmé sa notation lors de sa dernière revue mi-mars.Moody’s, qui avait abaissé d’un cran la note du pays en décembre, la classe Aa3, l’équivalent de AA-, mais avec perspective stable, et n’a pas actualisé cette note lors de sa revue en avril.

L’instauration d’une TVA sociale “poussera” le RN à “voter une censure”, prévient Le Pen

Une hausse des impôts dans le budget 2026, en particulier la piste de la “TVA sociale” relancée cette semaine par François Bayrou, “poussera” le Rassemblement national à “voter une censure” contre le gouvernement, a affirmé vendredi Marine Le Pen.”Si M. Bayrou entend augmenter les impôts comme l’avait fait avant lui M. Barnier, il nous poussera à prendre la même décision (…) à savoir voter une censure”, a déclaré la cheffe de file du Rassemblement national sur BFMTV et RMC.Depuis la Nouvelle-Calédonie où elle achève une visite de trois jours, elle réagissait à un éventuel retour de la “TVA sociale”, sujet dont le Premier ministre a souhaité mardi que syndicats et patronat “puissent s’emparer”.Votée en 2012 à la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy, puis aussitôt abrogée par son successeur François Hollande et donc jamais appliquée, cette mesure consistait à compenser des baisses de cotisations pesant sur le travail par une augmentation de la TVA, pour en affecter une fraction au financement de la Sécurité sociale.Mais, pour Mme Le Pen, “la TVA sociale c’est l’augmentation de l’impôt qui frappe le plus injustement les plus modestes” et “toujours demander des efforts aux Français sans que l’Etat ne soit capable d’en faire, ça devient insupportable”.Or le gouvernement actuel n’a selon elle “aucune volonté politique de s’attaquer au train de vie de l’Etat”, ni de “s’attaquer à la fraude” ou de “limiter les coûts d’une immigration incontrôlée”.La leader d’extrême droite a au passage balayé l’hypothèse soulevée par M. Bayrou d’un référendum sur un “plan d’ensemble” de réductions des déficits.”Dans un référendum on ne pose pas une question, c’est un projet de loi qui est soumis aux Français”, a-t-elle rappelé, avançant pour exemple sa proposition de “supprimer les allocations familiales pour les étrangers”.”Il y a un éléphant dans le couloir (et) des économies massives à faire”, mais “est-ce que M. Bayrou a envie de faire ça? Je ne le crois pas”, a-t-elle ajouté.

Le Pen veut “participer” aux consultations avec Macron sur la Nouvelle-Calédonie

La cheffe de file de l’extrême droite Marine Le Pen, en visite en Nouvelle-Calédonie, a dit jeudi vouloir “participer” aux futures consultations sur l’avenir institutionnel de l’archipel, convoquées mi-juin par le président Emmanuel Macron après l’échec de récentes négociations.L’Elysée a annoncé mardi soir que le chef de l’Etat allait inviter “les parties prenantes de la Nouvelle-Calédonie” à Paris à partir de la mi-juin, pour tenter de trouver un accord entre indépendantistes et non-indépendantistes après l’échec début mai des négociations menées par le ministre des Outre-mer Manuel Valls. “Je crois que ce serait une bonne chose que je puisse participer effectivement à ces consultations”, a déclaré Marine Le Pen à la presse en marge d’une visite de l’usine de nickel SLN à Nouméa, arguant de son score de “40%” lors de l’élection présidentielle de 2022 en Nouvelle-Calédonie et du fait qu’elle était de nouveau “candidate” en 2027. “Par conséquent, demain je peux être amenée, si je suis élue, si les Français me font confiance, à avoir une part active dans les décisions qui pourraient être prises”, a soutenu Mme Le Pen, qui doit être jugée en appel au premier semestre 2026. Fin mars, elle a été condamnée en première instance à notamment cinq ans d’inéligibilité immédiate dans le dossier des assistants d’eurodéputés du Rassemblement national.  Interrogée sur la possibilité d’être accompagnée lors de ces discussions de Jordan Bardella, le président de la formation d’extrême droite qui ne cache pas ses ambitions présidentielles en cas d'”empêchement” de Marine Le Pen, cette dernière a cinglé: “Je ne suis pas sûre que Jordan pour le coup connaisse très bien les problèmes de la Nouvelle-Calédonie. On partage nos talents”.Marine Le Pen “est investie sur ce sujet depuis très logntemps, elle est aujourd’hui la mieux placée pour représenter notre mouvement dans ces consultations”, a réagi le président du RN sur BFMTV. “Mais, je vous rassure, je connais très bien les dossiers ultramarins et notamment le dossier de la Calédonie française”.La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale dit vouloir “de la modération” et représenter “une voie médiane” entre “une radicalité d’une partie des indépendantistes, mais aussi une radicalité d’une partie des loyalistes” en Nouvelle-Calédonie. “Je suis modeste, je ne dis pas que je vais régler le problème, je dis que je pense que je peux apporter ma pierre à l’édifice”, a encore souligné Marine Le Pen.  Elle a ensuite affirmé, avant une rencontre avec des chefs d’entreprises, qu’elle allait “écrire au président de la République dès (son) retour à Paris” en fin de semaine pour être à la table des discussions.

Loi simplification: après le recul du ZAN, l’Assemblée approuve la suppression des “zones à faibles émissions”

Saisie du projet de loi de “simplification”, l’Assemblée nationale a approuvé mercredi coup sur coup un recul du principe de “zéro artificialisation nette”, et surtout la suppression des zones à faibles émissions, qui restreignent la circulation de certains véhicules.Introduite en commission à l’initiative de LR et du RN, la suppression des zones à faibles émissions (ZFE) a été adoptée par 98 voix contre 51, avec celles de l’alliance RN-UDR, de la droite, de LFI et quelques macronistes.Ecologistes et socialistes ont largement voté contre, comme certains députés MoDem et Horizons. Le gouvernement était opposé à la suppression, proposant sans succès un compromis.Initiées en 2019 pour limiter les émissions de particules fines, les ZFE sont une mesure emblématique de la loi Climat et résilience du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, excluant de leur périmètre certains véhicules très anciens et polluants, identifiés par les vignettes Crit’Air 3 ou plus selon les villes.Mais leur application est critiquée sur tous les bancs par des élus qui considèrent qu’elles excluent des catégories de la population qui ne peuvent acheter des véhicules moins polluants.”Tout le monde est pour améliorer la qualité de l’air. (Mais) nous pensons que ça ne peut pas se faire au prix de l’exclusion sociale”, a soutenu dans l’hémicycle Ian Boucard (LR). “Les ZFE “ne servent à rien”, a estimé quant à lui Pierre Meurin (RN).Le groupe LFI a salué une “victoire” contre “un dispositif injuste”. “LFI a proposé dès 2022 un moratoire sur les ZFE (…) Il est urgent de planifier nos mobilités en mettant de réels moyens dans des alternatives en transports en commun”, a-t-il poursuivi dans un communiqué.”La pollution de l’air est à l’origine de près de 40.000 décès prématurés par an (…) Et les zones à faibles émissions ont contribué à baisser ces décès précoces”, avait défendu dans l’hémicycle la ministre macroniste de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher.”Je vais pas vous dire aujourd’hui que je pleure”, a réagi jeudi sur CNews son homologue LR des Transports, Philippe Tabarot.”Le texte tel qu’il a été défini aujourd’hui est dépassé”, a-t-il ajouté, appelant à améliorer le dispositif par “des mesures de bon sens (…) qui puissent nous permettre de garder des objectifs nationaux et européens au niveau de la pollution de l’air, mais certainement pas de cette manière et certainement pas en montant les Français contre les Français”.- “Démagogie” -Comme annoncé il y a quelques semaines, Agnès Pannier-Runacher a tenté de faire adopter un compromis, pour sanctuariser le fait que les ZFE ne seraient obligatoires qu’autour de Paris et Lyon, et instaurer toute une batterie d’exceptions à la main des collectivités qui veulent les mettre en place.”Ce ne sera pas possible de le faire même pour ceux qui le souhaitent”, a déploré le ministère dans un communiqué, après le vote de l’Assemblée.L’ancien ministre macroniste des Transports Clément Beaune, désormais Haut-commissaire au Plan, a déploré sur X une “triste semaine de démagogie anti-écolo”, citant également une loi agricole visant entre autres à réintroduire certains néonicotinoïdes, et qui poursuit sa route au Parlement grâce à un coup tactique du bloc central lundi.Concernant la loi simplification, les députés ont aussi adopté mercredi un article pour faciliter l’implantation de vastes centres de données numériques. Mais après son passage en commission, il comporte surtout une révision significative du “zéro artificialisation nette” (ZAN), dispositif de lutte contre la bétonisation d’espaces naturels et agricoles.L’article permet de “dépasser jusqu’à 30%” la limite de surfaces naturelles aménageables, “sans justification”, et prévoit d’exclure du décompte du ZAN les constructions reconnues par décret comme “projet d’intérêt national majeur”.L’Assemblée a aussi adopté un amendement visant à sécuriser la conformité de projets comme celui de l’autoroute A69 – une limitation du “droit aux recours” selon la gauche -, ou un article ambitionnant de simplifier l’implantation d’antenne-relais.Des députés estiment toutefois que certaines dispositions, comme l’abrogation des ZFE, encourent un risque de censure au Conseil constitutionnel, comme cavaliers législatifs (trop éloignés du texte initial).Les votes sur les articles devront être confirmés par celui sur le projet de loi, alors que les débats sur ce texte, morcelés depuis début avril, doivent reprendre mi-juin, avec 623 amendements à étudier.

Bayrou et Retailleau, des destins liés malgré les désaccords

Duo improbable, comme les deux faces d’une même pièce, le Premier ministre centriste François Bayrou et son vibrionnant ministre de l’Intérieur devenu patron de la droite Bruno Retailleau ont paradoxalement besoin l’un de l’autre malgré leurs différences.Quand le patron de la place Beauvau a été élu à la tête des Républicains le 18 mai, François Bayrou lui a transmis sur X ses “chaleureuses” félicitations et souligné sa “magnifique” victoire, souhaitant faire “cause commune” avec lui au gouvernement.La désormais double casquette du Vendéen est même “une force” pour le gouvernement, a-t-il appuyé mardi sur BFMTV, en qualifiant de “sérieuses” ses propositions contre l’islam radical, alors même que le président Emmanuel Macron lui a demandé de revoir sa copie. Le nouveau patron de LR considère pour sa part que sa large élection a “tranché” la question de son maintien au gouvernement du centre et de la droite.Or privé de majorité et en difficulté pour faire adopter un prochain budget très contraint, François Bayrou ne peut pas gouverner sans la droite et prendre le risque que cette dernière rejoigne les rangs de l’opposition pour le censurer.- “Vice-Premier ministre” -Nommé à Matignon il y a seulement cinq mois, François Bayrou “a envie de durer”. Il “ne veut pas se prendre de claques” sur le prochain budget et pour ne fâcher personne, il “endort tout le monde”, rapporte un ancien ministre social-libéral. Du coup “ça rame” à Matignon, qui reste flou sur ses intentions.De son côté Bruno Retailleau bénéficie à son poste d’une exposition médiatique et d’un champ d’action qui pourraient servir ses ambitions élyséennes.Ministre et président de LR, “ça redonne une réalité à la droite, un rayonnement qu’elle n’avait pas eu depuis longtemps”, souligne une ministre “amie” du patron de Beauvau. “Ca le met dans le paysage” en même temps que “ça l’expose”.”Bruno est quelqu’un de loyal”, fait valoir un ministre de droite, qui doute que l’opinion, “à qui on explique tous les jours que tout va mal”, comprenne son éventuel départ du gouvernement “pour des questions électoralistes”.Mais “ça va être compliqué de faire avec un poids-lourd” comme lui, qui pèse désormais autant qu’un “vice-Premier ministre”, souligne un conseiller ministériel.Quand le chef du gouvernement était lundi en Loire-Atlantique pour un comité de la mer, c’est Bruno Retailleau qui est allé à la rencontre des agriculteurs près de l’Assemblée nationale avec la ministre LR Annie Genevard.Ministre ou candidat en campagne ? “Je suis un enfant de la ruralité”, a commencé M. Retailleau en défendant l’agriculture française et en ignorant à quelques mètres de lui le patron de Renaissance Gabriel Attal, pourtant son partenaire de gouvernement. – “Entre-deux” -Depuis sa victoire à la présidence de LR, le nouveau patron de la droite a bondi dans les sondages. Mais “est-ce parce qu’il est Bruno Retailleau ou parce qu’il est ministre de l’Intérieur ?” se demande un membre du gouvernement.”Que le gouvernement soit traversé de tentations présidentielles au détriment de l’efficacité gouvernementale, c’est dangereux”, prévient un député macroniste. “On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre”.”Soit les Républicains sont en soutien, soit ils quittent le gouvernement. On ne peut pas rester dans un entre deux”, estimait un autre élu Renaissance après que la porte-parole LR Sophie Primas avait évoqué “la fin” prochaine du macronisme, provoquant un tollé dans le camp présidentiel.Pendant que François Bayrou est accusé de “se planquer”, Bruno Retailleau, soucieux de ne pas se faire accuser de “dilution” dans le macronisme, cherche à se démarquer en promettant un projet de “rupture” en 2027.De quoi tendre la cohabitation entre ministres qui s’apparente déjà à de la cacophonie. Chacun y va de sa proposition au risque de contredire le Premier d’entre eux. “Chacun existe” mais “il y a un chef”, a tenté de rappeler mardi François Bayrou tout en assumant avoir voulu des ministres “poids-lourds”.Si Bruno Retailleau “veut concourir à la présidentielle, il devra sortir” du gouvernement, pense un proche du Premier ministre. “Donc ça va nous causer encore des emmerdes”.

Congrès du PS: les deux candidats à la conquête des voix de Boris Vallaud

Arrivés en tête du premier tour du congrès du Parti socialiste, Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol, qui se tiennent dans un mouchoir de poche, se lancent à la conquête des voix du troisième homme, Boris Vallaud, devenu faiseur de roi. Selon des résultats définitifs validés mercredi soir par une commission de récolement, le premier secrétaire sortant Olivier Faure est arrivé en tête du premier tour avec 42,21% des voix, devant le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol (40,38%). Au total, 24.701 adhérents ont participé au vote, sur un corps électoral de 39.815 personnes. Les deux hommes s’affronteront donc pour le second tour, prévu le 5 juin, et le patron des députés PS, Boris Vallaud, arrivé troisième, avec 17,41% des voix, devient l’arbitre de ce duel, seuls ses voix permettant aux deux adversaires d’être majoritaires au sein des instances du parti. Le député des Landes, qui s’est placé en candidat de “la réconciliation” du parti, fracturé depuis le précédent congrès fratricide de Marseille en 2023, n’a pas encore dévoilé ses intentions, mais il devait réunir ses troupes mercredi soir par visioconférence, et ne s’exprimera pas mercredi, a précisé son entourage. “Il a la responsabilité d’un collectif qu’il a l’intention de garder” et veut prendre son temps, précise-t-on de même source. Mais même si les voix risquent de “s’éparpiller” au second tour entre les deux candidats restants, admet un autre proche, “il n’y a plus de majorité sans nous. On va pouvoir poser des exigences de fond”.    Mercredi matin, Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol ont chacun revendiqué leur proximité avec le député des Landes, qui soutenait Olivier Faure au précédent congrès.”Je vais chercher à rassembler l’ensemble des socialistes au-delà de leurs sensibilités, et au premier rang desquels, Boris. Parce que depuis sept ans, nous avons tout entrepris ensemble et que nous partageons une même conception”, a fait valoir Olivier Faure auprès de l’AFP, exhortant Boris Vallaud à le “rejoindre” pour “former une nouvelle direction”.Peu auparavant, Nicolas Mayer-Rossignol avait lancé un appel similaire sur RTL, espérant que le député des Landes intègre son “collectif de direction”.Le maire de Rouen et deux membres de son équipe, la maire de Vaulx-en-Velin (Rhône) Hélène Geoffroy et le député de l’Eure Philippe Brun, ont affirmé, lors d’une conférence de presse, que les militants avaient demandé “un changement d’orientation” du parti et que “la ligne d’opposition était désormais majoritaire”.Ils ont également réclamé un débat avec Olivier Faure. “Je répondrai en temps voulu” à cette demande, a évacué ce dernier mercredi.- “Fonctionnement à modifier” -Nicolas Mayer-Rossignol défend “l’affirmation socialiste”, et la création d’un grand parti socialiste agrégeant “ceux qui sont au PS et ceux qui sont à l’extérieur”, comme Raphaël Glucksmann, Benoît Hamon ou Bernard Cazeneuve. De cette confédération émergerait un candidat pour 2027, qui irait ensuite discuter avec d’autres partenaires de gauche, comme les Ecologistes ou le PCF.Olivier Faure veut l’union de la gauche non mélenchoniste pour la présidentielle, avec la mise en place d’une plateforme programmatique allant du leader de Place publique Raphaël Glucksmann à l’ex-député LFI François Ruffin, en vue d’une candidature commune.Boris Vallaud prône une synthèse, “l’affirmation des socialistes” et “un processus ouvert vis-à-vis de la gauche +de Glucksmann à Ruffin+”. Johanna Rolland, la maire de Nantes et proche d’Olivier Faure, a souligné lors d’une autre conférence de presse que le premier secrétaire était arrivé “clairement en tête” et que sa ligne stratégique “de l’union de la gauche et des écologistes, d’une plateforme de Ruffin à Glucksmann (…) pèse quasiment 60%” à l’issue du 1er tour.Autre soutien d’Olivier Faure, la députée Dieynaba Diop a (Yvelines) assuré pouvoir compter sur Boris Vallaud “pour abonder dans le sens d’une union de la gauche”.Mais en face, Philippe Brun a aussi souligné, que comme Nicolas Mayer-Rossignol, Boris Vallaud avait critiqué le manque de travail de la direction sortante, et qu’il souhaitait une école de formation interne, à l’image de celle qu’il a lui-même créée.Pierre Jouvet, le bras droit d’Olivier Faure, a assuré que les propositions “nouvelles et rafraichissantes” de Boris Vallaud avaient vocation à être intégrées par la direction sortante, qui a fait le constat “de fonctionnement à modifier”.

Le gouvernement veut remettre la Sécurité sociale à l’équilibre en 2029, indique Mme de Montchalin

Le gouvernement veut rétablir l’équilibre financier de la Sécurité sociale en 2029, a indiqué mercredi la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale et au Sénat.”L’objectif que nous voulons, c’est que nous revenions à l’équilibre avant 2029″ en ce qui concerne la Sécurité sociale, a déclaré Mme de Montchalin devant les sénateurs. “Entre 2010 et 2019, la Sécu est revenue à l’équilibre. Entre 2020, l’année du Covid et 2029 (…) nous devons de nouveau revenir à l’équilibre”, a-t-elle indiqué.”Il y a cinq ans, pas 50 ans, cinq ans, nous étions à l’équilibre et donc nous devrions pouvoir là aussi, trouver les moyens de le faire”, a-t-elle ajouté.Un retour à l’équilibre de la Sécurité sociale en 2029 représenterait un tournant majeur par rapport aux projections actuelles. Selon les prévisions du gouvernement dans le budget de la Sécurité sociale 2025, le déficit s’élèvera à 24,1 milliards en 2028 (dernière année de prévision disponible), dont 16,8 milliards pour l’assurance maladie et 5,8 pour l’assurance vieillesse.”La semaine prochaine, mardi, nous réunissons avec Catherine Vautrin la commission des comptes de la Sécurité sociale et nous allons tenir un bilan implacable et complet de la situation de l’année 2024 et des mesures de redressement que nous proposent toutes les parties prenantes”, a déclaré Mme de Montchalin.A l’Assemblée nationale peu avant, Mme de Montchalin avait déjà affiché cet objectif de retour à l’équilibre de la Sécurité sociale en 2029.Le gouvernement compte notamment s’appuyer sur les trois rapports demandés il y a quelques mois par François Bayrou au Haut conseil de financement de la Sécurité sociale (HCFiPS), Haut conseil pour l’avenir de l’Assurance maladie (HCAAM) et le Haut conseil de la famille de l’enfance et de l’âge (HFCEA), a-t-elle expliqué.Devant les sénateurs, François Bayrou a estimé de son côté qu’il allait falloir “reprendre totalement la question du financement de notre modèle social”.Il a indiqué que “rien n’est écarté” parmi les mesures qui pourraient être décidées pour redresser les comptes publics, y compris la “TVA sociale” dénoncée par la gauche. Mais “aucune des mesures” qui composeront le futur plan de retour à l’équilibre des comptes publics “n’est arrêtée” pour l’instant, a-t-il précisé. Le Premier ministre n’a pas exclu que dans le prolongement des négociations en cours sur la réforme des retraites, les partenaires sociaux s’emparent de la question du financement de la protection sociale. “Il est tout à fait possible que nous nous accordions” pour qu’ils s’en saisissent, a-t-il dit.

L’image de Bayrou se dégrade à nouveau

L’image du Premier ministre François Bayrou s’est de nouveau dégradée, 57% des Français jugeant “décevante” son action, en hausse de 7 points sur deux mois, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi.A l’inverse, seules 10% des personnes interrogées jugent “satisfaisante” son action (-2 points), tandis que 33% affirment qu’il est “encore trop tôt pour se prononcer” (-4%), selon le sondeur et la chaîne d’information qui avaient réalisé une étude similaire fin mars. Les Français ne lui font “pas confiance” à une large majorité pour : améliorer le pouvoir d’achat (82%), contribuer à ce que le travail paie davantage (78%) améliorer le système de santé (77%) ou la situation des finances publiques (77%).Quelque 60% des personnes interrogées considèrent que le chef du gouvernement inquiète (+7 points), 45% le jugent arrogant (+5 points), mais 45% l’estiment “capable de faire des compromis avec les différentes formations politiques” (+4 points).Seul un Français sur quatre (23%) se dit prêt à faire “personnellement des efforts pour améliorer la situation des dépenses publiques”, que François Bayrou entend redresser.Deux tiers (66%) se déclarent en outre opposés à une TVA sociale, qui consiste à compenser des baisses de cotisations pesant sur le travail par une augmentation de la TVA, pour en affecter une fraction à la Sécurité sociale. Le Premier ministre a souhaité mardi que les partenaires sociaux s’emparent de la question.Néanmoins, une majorité de Français (52%) ne veulent pas que le gouvernement soit censuré, et plus de deux tiers (68%) souhaitent qu’un référendum soit organisé “pour décider des choix budgétaires à venir”. Le chef du gouvernement souhaite consulter les Français sur un “plan d’ensemble” de redressement des finances publiques.Environ 60% des personnes interrogées souhaitent aussi que François Bayrou et son gouvernement “rassemblent les Français et apaisent la société, même si cela signifie reporter à plus tard certaines mesures ou réformes”.Sondage réalisé par internet mardi et mercredi, selon la méthode des quotas auprès d’un échantillon de 1.002 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus. Marge d’erreur comprise entre 1,4 et 3,1 points.

Municipales 2026: l’inéligibilité d’Hubert Falco confirmée par la Cour de cassation

La Cour de cassation a confirmé mercredi la peine d’inéligibilité de cinq ans prononcée en appel en 2024 à l’encontre d’Hubert Falco, empêchant de fait l’ex-maire de Toulon de se présenter aux prochaines élections municipales, malgré l’annulation du caractère provisoire de la peine.La plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français, saisie par Hubert Falco, a annulé dans son arrêt “les seules dispositions ayant assorti de l’exécution provisoire la peine d’inéligibilité de cinq ans prononcée à l’encontre de M. Falco” mais a maintenu expressément les autres dispositions prévues par la condamnation, soit la peine d’inéligibilité. La Cour de cassation a estimé que la cour d’appel d’Aix-en-Provence aurait dû justifier sa décision d’assortir la peine d’inéligibilité de cinq ans d’une exécution provisoire, c’est-à-dire s’appliquant immédiatement. L’ancien maire de Toulon avait été condamné en appel à 18 mois de prison avec sursis ainsi qu’à une amende de 30.000 euros. Mais surtout, il a vu sa peine de cinq ans d’inéligibilité confirmée.En cause: des repas et des frais de pressing payés par le conseil départemental du Var alors qu’il ne le dirigeait plus.Son inéligibilité ayant été assortie de l’exécution provisoire, Hubert Falco, ex-LR passé dans le camp macroniste, avait été démis de ses mandats de maire de Toulon et de président de sa métropole dans les jours qui avaient suivi le jugement de première instance en avril 2023.Dans son arrêt, la Cour de cassation justifie son annulation du caractère provisoire de la peine par une décision du Conseil constitutionnel de mars dernier selon laquelle il revient au juge “d’apprécier le caractère proportionné de l’atteinte que cette mesure est susceptible de porter à l’exercice d’un mandat en cours et à la préservation de la liberté de l’électeur”.Cette décision de la Cour, mettant en cause les motivations des juges, devrait inciter les magistrats à apporter des motifs propres pour justifier leur jugement. Cette décision pourrait par ailleurs avoir un impact dans l’affaire d’emplois fictifs concernant Marine Le Pen, condamnée elle aussi à une peine d’inéligibilité de cinq ans assortie d’une exécution provisoire.La cheffe de file du RN doit être jugée en appel au premier semestre 2026 et espère que la cour renoncera au caractère immédiat de sa peine, ce qui lui permettrait de se présenter à l’élection présidentielle de 2027. 

En Nouvelle-Calédonie, Marine Le Pen veut imposer sa “méthode” pour relancer les discussions

Marine Le Pen veut proposer aux forces politiques de Nouvelle-Calédonie, où elle a entamé une visite mercredi, une nouvelle “méthode” de pourparlers mettant l’accent sur le développement économique et social de l’archipel plutôt que sur une réforme institutionnelle.”L’obsession institutionnelle, qui est celle du gouvernement, a un énorme trou dans la raquette qui est le développement économique de l’île”, a estimé devant la presse la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale.”La bonne méthode, c’est que l’ensemble des acteurs – que ce soient les acteurs économiques, les chefs d’entreprises, les différents partis politiques – se mettent autour d’une table en se disant +qu’est-ce qu’on fait pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie ?+”, a-t-elle expliqué.Prix de l’énergie, diversification agricole, avenir de la filière nickel ou encore développement d’une base maritime: réfléchir “à ce que sera la Nouvelle-Calédonie dans 30 ans” est ce qui permettra aux parties prenante de “cheminer ensemble”, veut croire Marine Le Pen.Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a mené en vain début mai trois jours de négociations pour mettre indépendantistes et non-indépendantistes d’accord sur un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie. “La méthode n’est pas la bonne, c’est la même qui est utilisée depuis 30 ans”, a critiqué la cheffe de file du Rassemblement national.”S’il n’y a pas de développement économique et social de la Nouvelle-Calédonie, s’il n’y a pas un vrai rééquilibrage en Nouvelle-Calédonie, il n’y aura pas de stabilité institutionnelle”, a-t-elle encore martelé.Mardi, l’Élysée a annoncé qu’Emmanuel Macron réunirait indépendantistes et loyalistes à partir de la mi-juin pour relancer un dialogue bloqué après l’échec des récentes négociations sur l’avenir institutionnel de l’archipel, frappé en 2024 par des violences insurrectionnelles.Marine Le Pen et la délégation du RN, composée notamment du vice-président du parti Louis Aliot, ont prévu de rencontrer l’ensemble des forces politiques. Leur déplacement en Nouvelle-Calédonie s’achèvera vendredi par une réunion publique.