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L’image de Bayrou se dégrade à nouveau

L’image du Premier ministre François Bayrou s’est de nouveau dégradée, 57% des Français jugeant “décevante” son action, en hausse de 7 points sur deux mois, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi.A l’inverse, seules 10% des personnes interrogées jugent “satisfaisante” son action (-2 points), tandis que 33% affirment qu’il est “encore trop tôt pour se prononcer” (-4%), selon le sondeur et la chaîne d’information qui avaient réalisé une étude similaire fin mars. Les Français ne lui font “pas confiance” à une large majorité pour : améliorer le pouvoir d’achat (82%), contribuer à ce que le travail paie davantage (78%) améliorer le système de santé (77%) ou la situation des finances publiques (77%).Quelque 60% des personnes interrogées considèrent que le chef du gouvernement inquiète (+7 points), 45% le jugent arrogant (+5 points), mais 45% l’estiment “capable de faire des compromis avec les différentes formations politiques” (+4 points).Seul un Français sur quatre (23%) se dit prêt à faire “personnellement des efforts pour améliorer la situation des dépenses publiques”, que François Bayrou entend redresser.Deux tiers (66%) se déclarent en outre opposés à une TVA sociale, qui consiste à compenser des baisses de cotisations pesant sur le travail par une augmentation de la TVA, pour en affecter une fraction à la Sécurité sociale. Le Premier ministre a souhaité mardi que les partenaires sociaux s’emparent de la question.Néanmoins, une majorité de Français (52%) ne veulent pas que le gouvernement soit censuré, et plus de deux tiers (68%) souhaitent qu’un référendum soit organisé “pour décider des choix budgétaires à venir”. Le chef du gouvernement souhaite consulter les Français sur un “plan d’ensemble” de redressement des finances publiques.Environ 60% des personnes interrogées souhaitent aussi que François Bayrou et son gouvernement “rassemblent les Français et apaisent la société, même si cela signifie reporter à plus tard certaines mesures ou réformes”.Sondage réalisé par internet mardi et mercredi, selon la méthode des quotas auprès d’un échantillon de 1.002 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus. Marge d’erreur comprise entre 1,4 et 3,1 points.

Municipales 2026: l’inéligibilité d’Hubert Falco confirmée par la Cour de cassation

La Cour de cassation a confirmé mercredi la peine d’inéligibilité de cinq ans prononcée en appel en 2024 à l’encontre d’Hubert Falco, empêchant de fait l’ex-maire de Toulon de se présenter aux prochaines élections municipales, malgré l’annulation du caractère provisoire de la peine.La plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français, saisie par Hubert Falco, a annulé dans son arrêt “les seules dispositions ayant assorti de l’exécution provisoire la peine d’inéligibilité de cinq ans prononcée à l’encontre de M. Falco” mais a maintenu expressément les autres dispositions prévues par la condamnation, soit la peine d’inéligibilité. La Cour de cassation a estimé que la cour d’appel d’Aix-en-Provence aurait dû justifier sa décision d’assortir la peine d’inéligibilité de cinq ans d’une exécution provisoire, c’est-à-dire s’appliquant immédiatement. L’ancien maire de Toulon avait été condamné en appel à 18 mois de prison avec sursis ainsi qu’à une amende de 30.000 euros. Mais surtout, il a vu sa peine de cinq ans d’inéligibilité confirmée.En cause: des repas et des frais de pressing payés par le conseil départemental du Var alors qu’il ne le dirigeait plus.Son inéligibilité ayant été assortie de l’exécution provisoire, Hubert Falco, ex-LR passé dans le camp macroniste, avait été démis de ses mandats de maire de Toulon et de président de sa métropole dans les jours qui avaient suivi le jugement de première instance en avril 2023.Dans son arrêt, la Cour de cassation justifie son annulation du caractère provisoire de la peine par une décision du Conseil constitutionnel de mars dernier selon laquelle il revient au juge “d’apprécier le caractère proportionné de l’atteinte que cette mesure est susceptible de porter à l’exercice d’un mandat en cours et à la préservation de la liberté de l’électeur”.Cette décision de la Cour, mettant en cause les motivations des juges, devrait inciter les magistrats à apporter des motifs propres pour justifier leur jugement. Cette décision pourrait par ailleurs avoir un impact dans l’affaire d’emplois fictifs concernant Marine Le Pen, condamnée elle aussi à une peine d’inéligibilité de cinq ans assortie d’une exécution provisoire.La cheffe de file du RN doit être jugée en appel au premier semestre 2026 et espère que la cour renoncera au caractère immédiat de sa peine, ce qui lui permettrait de se présenter à l’élection présidentielle de 2027. 

En Nouvelle-Calédonie, Marine Le Pen veut imposer sa “méthode” pour relancer les discussions

Marine Le Pen veut proposer aux forces politiques de Nouvelle-Calédonie, où elle a entamé une visite mercredi, une nouvelle “méthode” de pourparlers mettant l’accent sur le développement économique et social de l’archipel plutôt que sur une réforme institutionnelle.”L’obsession institutionnelle, qui est celle du gouvernement, a un énorme trou dans la raquette qui est le développement économique de l’île”, a estimé devant la presse la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale.”La bonne méthode, c’est que l’ensemble des acteurs – que ce soient les acteurs économiques, les chefs d’entreprises, les différents partis politiques – se mettent autour d’une table en se disant +qu’est-ce qu’on fait pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie ?+”, a-t-elle expliqué.Prix de l’énergie, diversification agricole, avenir de la filière nickel ou encore développement d’une base maritime: réfléchir “à ce que sera la Nouvelle-Calédonie dans 30 ans” est ce qui permettra aux parties prenante de “cheminer ensemble”, veut croire Marine Le Pen.Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a mené en vain début mai trois jours de négociations pour mettre indépendantistes et non-indépendantistes d’accord sur un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie. “La méthode n’est pas la bonne, c’est la même qui est utilisée depuis 30 ans”, a critiqué la cheffe de file du Rassemblement national.”S’il n’y a pas de développement économique et social de la Nouvelle-Calédonie, s’il n’y a pas un vrai rééquilibrage en Nouvelle-Calédonie, il n’y aura pas de stabilité institutionnelle”, a-t-elle encore martelé.Mardi, l’Élysée a annoncé qu’Emmanuel Macron réunirait indépendantistes et loyalistes à partir de la mi-juin pour relancer un dialogue bloqué après l’échec des récentes négociations sur l’avenir institutionnel de l’archipel, frappé en 2024 par des violences insurrectionnelles.Marine Le Pen et la délégation du RN, composée notamment du vice-président du parti Louis Aliot, ont prévu de rencontrer l’ensemble des forces politiques. Leur déplacement en Nouvelle-Calédonie s’achèvera vendredi par une réunion publique.

Valls discutera “sans tabou” du projet d’autonomie de la Guyane sur place en juin

Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a affirmé mercredi qu’il comptait discuter “sans tabou” du projet d’autonomie de la Guyane au cours d’une visite sur place en juin.”Lors de mon prochain déplacement en Guyane, je l’espère dans un peu plus de 15 jours, la question institutionnelle sera évidemment au programme de mes échanges avec les élus”, a-t-il dit lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. “Il ne m’appartient pas d’engager d’emblée des discussions en vue d’une révision constitutionnelle”, a prévenu le ministre. “En revanche, les élus de Guyane auront toute mon écoute en vue d’approfondir toutes les options avancées et sans tabou”.Les élus du département ultramarin d’Amérique du Sud demandent la création d’un statut particulier, à l’image de celui de la Nouvelle-Calédonie, décliné ensuite par une loi organique sur laquelle la population guyanaise serait consultée.La future collectivité serait dotée d’un pouvoir normatif afin d’édicter des lois adaptées aux réalités de ce territoire de 300.000 habitants, situé à près de 7.000 km de Paris.Plusieurs compétences pourraient lui être transférées, parmi lesquelles l’aménagement du territoire, les transports, l’agriculture et la pêche ou l’exploitation des ressources naturelles.”J’entends mettre en place un dialogue selon des modalités concertées, respectueuses des élus, mais respectueuses aussi de l’histoire et de la culture de la Guyane”, a souligné Manuel Valls. “Ces échanges se tiendront dans le cadre défini par le président de la République en mars 2024 (…), avec le maintien des compétences régaliennes pour l’Etat, la nécessité de consulter la population et l’unanimité des forces politiques guyanaises”, a-t-il précisé.

PS: Mayer Rossignol propose à Vallaud de le rejoindre dans “une dream team” socialiste

Le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, candidat pour le poste de premier secrétaire du PS à l’issue du premier tour de vote des militants, a appelé mercredi Boris Vallaud, arrivé troisième, à le rejoindre dans un “collectif de direction”, pour “forger une dream team”.”Sur le fond, il faut enfin que le Parti socialiste produise de nouvelles idées. Boris (Vallaud) l’a proposé, nous l’avons proposé. On peut se rassembler là-dessus et forger une dream team, un collectif”, a déclaré le concurrent d’Olivier Faure sur RTL. “J’appelle à un nouveau collectif de direction”, a-t-il poursuivi, rappelant que “Boris et ses amis et nous-mêmes avons dit +il faut un parti qui travaille beaucoup plus et un parti qui se rassemble, il faut arrêter les divisions+”. A l’issue du premier tour de scrutin, où quelque 23.000 militants socialistes se sont exprimés, les résultats sont serrés entre l’actuel Premier secrétaire du parti, Olivier Faure, qui revendique 42% des voix contre 40% à Nicolas Mayer-Rossignol. Ce dernier évoque plutôt 41-41%. Les proches de Boris Vallaud donnent eux un score d’environ 20% au député des Landes.  Les résultats définitifs seront communiqués mercredi à l’issue d’une “commission de récollement”, qui pourrait être tendue. Puis les deux premiers s’affronteront pour le poste de premier secrétaire le 5 juin. Interrogé sur les intentions du chef des députés socialistes pour le 2e tour, Nicolas Mayer-Rossignol a répondu que “c’est à lui de le dire”. “Je ne suis pas pour aller faire du débauchage”, s’est-il défendu. 

Affaire Falco: une décision de la Cour de cassation sur l’inéligibilité très attendue

Hubert Falco pourra-t-il se présenter aux municipales de Toulon en 2026? La Cour de cassation doit rendre sa décision mercredi après le pourvoi de l’ex-maire qui conteste sa peine d’inéligibilité immédiate, la même que celle prononcée contre Marine Le Pen.L’arrêt de la Cour de cassation est très attendu par l’ex-baron varois, mais il intéresse aussi la cheffe de file du RN, elle aussi condamnée à une peine d’inéligibilité immédiate dans l’affaire des assistants d’eurodéputés.L’ancien maire de Toulon a été condamné par la cour d’appel d’Aix-en-Provence à 18 mois de prison avec sursis ainsi qu’à une amende de 30.000 euros. Mais surtout, il a vu sa peine de cinq ans d’inéligibilité confirmée.En cause: des repas et des frais de pressing payés par le conseil départemental du Var alors qu’il ne le dirigeait plus.Son inéligibilité ayant été assortie de l’exécution provisoire, c’est-à-dire s’appliquant immédiatement, Hubert Falco, ex-LR passé dans le camp macroniste, avait été démis de ses mandats de maire de Toulon et de président de sa métropole dans les jours qui avaient suivi le jugement de première instance en avril 2023.Fin mars, le Conseil constitutionnel a souligné dans une décision sur l’inéligibilité immédiate qu’il revient au juge “d’apprécier le caractère proportionné de l’atteinte que cette mesure est susceptible de porter à l’exercice d’un mandat en cours et à la préservation de la liberté de l’électeur”.Devant la Cour de cassation auprès de laquelle Hubert Falco a formé un pourvoi, son avocate aux conseils, Me Hélène Farge, a ainsi plaidé fin avril qu'”aucun des motifs” énoncés par la cour d’appel d’Aix-en-Provence n’est “conforme avec les critères (…) qui ont été posés par le Conseil constitutionnel”.Elle a donc demandé à la Cour une cassation de se prononcer “au moins sur la peine” contre son client, estimant que cette décision aurait une “vertu pédagogique” quant aux exigences de la haute juridiction sur la manière dont les juges doivent motiver leur décision sur l’inéligibilité avec exécution provisoire.L’avocat général a quant à lui estimé que dans l’arrêt condamnant Hubert Falco, la cour d’appel avait procédé “de manière implicite” à un “contrôle de proportionnalité” et avait motivé l’exécution provisoire de l’inéligibilité alors qu’elle n’y était pas obligée.Un arrêt de la Cour de cassation favorable à Hubert Falco l’autoriserait à reprendre sa carrière politique. Si la Cour mettait en cause les motivations des juges pour l’exécution provisoire, le Rassemblement national y verrait un signe encourageant avant le procès en appel de Marine Le Pen, prévu au premier semestre 2026. 

Congrès: Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol opposés au second tour, Vallaud en arbitre

Le premier secrétaire sortant du PS Olivier Faure sera opposé au maire de Rouen  Nicolas Mayer-Rossignol au second tour du vote des adhérents socialistes pour se choisir un nouveau chef, et Boris Vallaud, éliminé, se retrouve en position de faiseur de roi.Les deux candidats, qui s’étaient déjà affrontés lors du précédents congrès en 2023, seront départagés lors d’un deuxième tour le 5 juin avant un Congrès prévu du 13 au 15 juin à Nancy.Selon les résultats provisoires communiqués dans la nuit de mardi à mercredi par les entourages des trois candidats, Olivier Faure est arrivé en tête du premier tour. Son entourage annonce un score d’environ 42% contre 40% pour Nicolas Mayer-Rossignol (et un écart d’environ 500 voix), et 18% pour Boris Vallaud. L’équipe du maire de Rouen évoque un score plus serré de 41%-41%, avec seulement quelques voix de plus pour le premier secrétaire sortant. Les proches de Boris Vallaud donnent eux un score d’environ 20% au député des Landes.   Les résultats définitifs seront communiqués mercredi à l’issue d’une commission de récollement, qui pourrait être tendue.      Les adhérents, – quelque 40.000 comptabilisés, et environ 23.000 votants au final – étaient invités à voter dans les sections de 17h à 22H, pour ce premier tour destiné à choisir le prochain texte d’orientation du parti, avec pour principal enjeu la stratégie pour la présidentielle de 2027.Olivier Faure, à la tête du PS depuis 2018, défend l’union de la gauche non mélenchoniste pour la présidentielle de 2027, avec une plateforme programmatique allant du leader de Place publique Raphaël Glucksmann à l’ex-député LFI François Ruffin, en vue d’une candidature commune.Dans une vidéo sur X mardi, il a appelé les militants à “prolonger le travail accompli ces dernières années”, affirmant que “nous sommes redevenus centraux dans le débat politique”.Mais Nicolas Mayer-Rossignol, qui n’a jamais accepté sa défaite sur le fil en 2023, taxe celui qui a été l’un des artisans des accords de gauche Nupes (en 2022) et Nouveau Front populaire (en 2024) d'”ambiguïté” vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon, avec qui il a pourtant pris ses distances depuis plusieurs mois.Le maire de Rouen défend “l’affirmation socialiste” et prône la création d’un grand parti socialiste (un “GPS”) agrégeant “ceux qui sont au PS et ceux qui sont à l’extérieur”, comme Raphaël Glucksmann, Benoît Hamon ou Bernard Cazeneuve. De cette confédération émergera un candidat social-démocrate en vue de 2027, estime-t-il, jugeant prématuré de parler primaire avant les municipales. – Faiseur de roi -Dans une vidéo mardi, l’édile rouennais dit vouloir faire revenir au PS “toutes celles et ceux qui n’attendent que ça”, et ont quitté le parti ces dernières années, pour atteindre “100.000 militants”.  Surtout, il accuse Olivier Faure d'”une gestion clanique” et d’un manque de travail dans le parti.Les partisans du premier secrétaire sortant répondent que Nicolas Mayer-Rossignol a rassemblé autour de lui une coalition disparate de tous les “anti-Faure”, de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy à la présidente d’Occitanie Carole Delga, en passant par le député de l’Eure Philippe Brun et le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane.  Et ils prédisent une candidature de l’ex-président François Hollande en 2027, si le maire de Rouen gagne le congrès. Le troisième homme du congrès, Boris Vallaud se veut le candidat de “la réconciliation” et de “la doctrine”. Il a notamment développé le concept de “démarchandisation” de la société, et a lancé un institut de formation et un média interne.Sur France 2, il a expliqué mardi être “le seul à faire une vraie proposition de rassemblement”, et appelé les militants à choisir “la perspective du meilleur” contre l’extrême droite. Le reste de la gauche scrute ce congrès. La cheffe des Écologistes Marine Tondelier, favorable à l’union de la gauche en 2027, souhaite la victoire d’Olivier Faure. A l’inverse, Raphaël Glucksmann, qui refuse toute idée de primaire, penche plus pour une victoire de M. Mayer-Rossignol. Comme Jean-Luc Mélenchon, qui trace son chemin vers la présidentielle et entend bien se présenter comme “la vraie gauche”.   

Nouvelle-Calédonie: Macron reprend la main dans l’espoir d’un accord

Une invitation à Paris pour relancer un dialogue bloqué en Nouvelle-Calédonie: Emmanuel Macron va réunir indépendantistes et loyalistes à partir de la mi-juin, après l’échec des récentes négociations sur l’avenir institutionnel de l’archipel, frappé en 2024 par des violences insurrectionnelles.”Le président de la République invitera, avec le gouvernement, les parties prenantes de la Nouvelle-Calédonie à venir travailler à Paris à partir de la mi-juin, afin de clarifier les sujets économiques, politiques et institutionnels en vue de parvenir à un accord partagé sur l’avenir de l’archipel”, a annoncé l’Elysée mardi soir.Le ministre des Outre-mer Manuel Valls avait mené en vain début mai trois jours de négociations dans un hôtel de Deva, à Bourail (centre), pour mettre indépendantistes et non-indépendantistes d’accord sur un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie, frappée à partir de la mi-mai 2024 par des émeutes qui ont fait 14 morts et des milliards d’euros de dégâts, sur fond de crise économique et sociale aiguë.L’ancien Premier ministre s’est rendu trois fois sur le “Caillou” depuis son retour au gouvernement en décembre dernier. Les pourparlers de Deva, des négociations à huis clos et non plus seulement des discussions, étaient les premiers du genre depuis 2019, associant toutes les parties en présence, selon l’entourage de Manuel Valls.Figure du camp non-indépendantiste dans l’archipel du Pacifique sud, le député Renaissance Nicolas Metzdorf reçu vendredi dernier à l’Elysée, avait annoncé à l’issue de la réunion qu’Emmanuel Macron allait prendre “une initiative afin de relancer les discussions” sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.Le parlementaire avait évoqué avec le chef de l’Etat “le blocage politique à l’issue des négociations de Deva”.Ce conclave s’était conclu sur un échec. La frange dure des non-indépendantistes, dont font partie Nicolas Metzdorf et l’ancienne secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté Sonia Backès, avait estimé que le projet de “souveraineté avec la France” présenté par Manuel Valls, qui prévoyait une “double nationalité, française de droit et calédonienne”, ainsi qu’un “transfert et une délégation immédiate des compétences régaliennes”, équivalait à “l’indépendance” du territoire océanien.- Situation politique figée -Dimanche, Manuel Valls avait réaffirmé être toujours chargé des discussions. “Celui qui s’occupe, à la demande du chef du gouvernement, du dossier de la Nouvelle-Calédonie, c’est le ministre des Outre-mer. C’est moi. Il n’y en a pas d’autre”, avait-il martelé sur LCI.Le ministre avait en outre réfuté être “désavoué par quiconque”.Pour Sonia Backès, présidente de la province Sud de Nouvelle-Calédonie, “c’est dans la logique des choses que le président de la République prenne cette initiative” de relance du dialogue. “Il n’était pas sain que la Nouvelle-Calédonie reste sur l’échec des négociations menées par Manuel Valls. Il a fait une erreur de fond: remettre en cause l’intégrité du territoire national sans l’accord du président, et une erreur de forme en proposant l’indépendance alors que les Calédoniens l’ont rejetée par trois fois. Cela donne raison à ceux qui ont organisé les actes violents de l’année dernière”, a-t-elle fait valoir à l’AFP.Les émeutes, les plus violentes depuis les années 1980, étaient survenues le 13 mai 2024 sur fond de mobilisation contre un projet d’élargissement du corps électoral au scrutin provincial calédonien, contesté par les indépendantistes qui accusaient l’exécutif français de vouloir minorer la population autochtone kanak.Depuis 2007, le gel du corps électoral exclut des élections provinciales la plupart des personnes arrivées en Nouvelle-Calédonie après novembre 1998, date de la ratification des accords de Nouméa.Depuis le dernier référendum d’autodétermination de 2021, boycotté par les indépendantistes, la situation politique est figée dans l’archipel.Les négociations sur le futur statut de la Nouvelle-Calédonie avaient été relancées début 2025. Plusieurs cycles de discussions ont eu lieu et Manuel Valls est parvenu à remettre autour de la table deux camps aux positions difficilement conciliables, sans pour autant arriver à un accord.Pour le ministre, il y a eu “un échec des discussions et des négociations” mais “le fil du dialogue n’est pas rompu”.fff-arz-mby-md/bfa/cbn

Congrès: les socialistes choisissent leur premier secrétaire, la présidentielle en ligne de mire

Les socialistes ont voté  mardi une première fois pour choisir leur premier secrétaire, entre le sortant Olivier Faure et ses concurrents, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et le chef des députés socialistes Boris Vallaud, avec pour principal enjeu la stratégie pour la présidentielle de 2027.La bataille devrait se jouer essentiellement entre les deux rivaux du précédent congrès de Marseille, en 2023: Nicolas Mayer-Rossignol affirme qu’il sera en tête, le camp d’Olivier Faure évoque une lutte serrée, mais table sur la victoire de son champion.Les adhérents, – quelque 40.000 comptabilisés- ont voté dans les sections de 17h à 22H, pour ce premier tour destiné à choisir le prochain texte d’orientation du parti. Les deux candidats dont les motions seront arrivées en tête seront départagés lors d’un deuxième tour le 5 juin avant un Congrès prévu du 13 au 15 juin à Nancy.Les résultats ne seront connus que tard dans la nuit, voire mercredi matin. Et risquent de faire l’objet d’accusations de tricheries, comme à Marseille.A Carmaux (Tarn), François Bouissié, 37 ans, a voté pour la motion de Boris Vallaud, “le plus à même de rassembler aujourd’hui un parti qui est trop marqué sur deux camps très distincts et assez fratricides”.Dans le 18e arrondissement de Paris, Michèle Célarié, 90 ans et militante depuis plus de 60 ans, n’a pas donné son choix, mais veut “évidemment” un candidat PS à la prochaine présidentielle, se remémorant avec émotion la victoire de François Mitterrand en 1981. “J’ai toujours l’espoir”, a-t-elle affirmé.Olivier Faure, à la tête du PS depuis 2018, défend l’union de la gauche non mélenchoniste pour la présidentielle de 2027, avec une plateforme programmatique allant du leader de Place publique Raphaël Glucksmann à l’ex-député LFI François Ruffin, en vue d’une candidature commune.Dans une vidéo sur X mardi, il a appelé les militants à “prolonger le travail accompli ces dernières années”, affirmant que “nous sommes redevenus centraux dans le débat politique”.Mais Nicolas Mayer-Rossignol, qui n’a jamais accepté sa défaite sur le fil en 2023, taxe celui qui a été l’un des artisans des accords de gauche Nupes (en 2022) et Nouveau Front populaire (en 2024) d'”ambiguïté” vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon, avec qui il a pourtant pris ses distances depuis plusieurs mois.Le maire de Rouen défend “l’affirmation socialiste” et prône la création d’un grand parti socialiste (un “GPS”) agrégeant “ceux qui sont au PS et ceux qui sont à l’extérieur”, comme Raphaël Glucksmann, Benoît Hamon ou Bernard Cazeneuve. De cette confédération émergera un candidat social-démocrate en vue de 2027, estime-t-il, jugeant prématuré de parler primaire avant les municipales. – Faiseur de roi -Dans une vidéo mardi, l’édile rouennais dit vouloir faire revenir au PS “toutes celles et ceux qui n’attendent que ça”, et ont quitté le parti ces dernières années, pour atteindre “100.000 militants”.  Surtout, il accuse Olivier Faure d'”une gestion clanique” et d’un manque de travail dans le parti.Les partisans du premier secrétaire sortant répondent que Nicolas Mayer-Rossignol a rassemblé autour de lui une coalition disparate de tous les “anti-Faure”, de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy à la présidente d’Occitanie Carole Delga, en passant par le député de l’Eure Philippe Brun et le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane.  Et ils prédisent une candidature de l’ex-président François Hollande en 2027, si le maire de Rouen gagne le congrès. Le troisième homme du congrès, Boris Vallaud se veut le candidat de “la réconciliation” et de “la doctrine”. Il a notamment développé le concept de “démarchandisation” de la société, et a lancé un institut de formation et un média interne.Sur France 2, il a expliqué mardi être “le seul à faire une vraie proposition de rassemblement”, et appelé les militants à choisir “la perspective du meilleur” contre l’extrême droite. Quel que soit son score – 15 à 20% selon ses rivaux -, il pourrait être faiseur de roi, s’il décide au second tour de se ranger derrière un de ses adversaires. Le reste de la gauche scrute ce congrès. La cheffe des Écologistes Marine Tondelier, favorable à l’union de la gauche en 2027, souhaite la victoire d’Olivier Faure. A l’inverse, Raphaël Glucksmann, qui refuse toute idée de primaire, penche plus pour une victoire de M. Mayer-Rossignol. Comme Jean-Luc Mélenchon, qui trace son chemin vers la présidentielle et entend bien se présenter comme “la vraie gauche”.   

Espaces sans enfants: le gouvernement veut s’attaquer à cette “tendance brutale”

Quelle place pour les enfants dans la société ? Le gouvernement a réuni mardi plusieurs fédérations du secteur du tourisme et des transports pour évoquer la tendance “no kid” (“sans enfant”), des offres commerciales jugées “brutales” par l’exécutif qui appelle à ne pas les “laisser s’installer” en France. Organisée autour de la Haute commissaire à l’Enfance Sarah El Haïry, la table ronde a réuni des représentants de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA), de la Fédération nationale des résidences de Tourisme (FNRT), de l’Association nationale des élus des territoires touristiques (Anett) ou encore de l’Union nationale pour la promotion de la location de vacances (UNPLV). La plateforme Airbnb, la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) et l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) seront également présentes. “Le message est clair : il faut arrêter d’exclure les enfants”, a déclaré Sarah El Haïry au Figaro à l’issue de la rencontre, assurant que les acteurs présents autour de la table avaient tous souhaité “construire et promouvoir une contre-tendance +pro kids+”.Parmi les pistes évoquées, la “signature d’une charte à hauteur d’enfants”, un texte non contraignant qui permettrait de communiquer les informations concernant les équipements disponibles et les offres d’animation. Une nouvelle table ronde est prévue d’ici quinze jours en présence cette fois-ci des principaux éditeurs de guides touristiques afin de poursuivre “cette mobilisation générale”, a indiqué la Haute commissaire à l’Enfance.  En France, les offres commerciales “adult only” (“adultes seulement”) sont pour l’heure limitées. Interrogé par l’AFP en 2024, le syndicat Entreprises du voyages estimait “à vue de nez” qu’elles représentaient “3% de l’offre”. La tendance est “beaucoup plus développée dans d’autres pays européens, dans d’autres pays asiatiques” et il ne faut pas la “laisser s’installer en France”, a estimé Sarah El Haïry à la mi-journée sur RTL. “Considérer de manière brutale qu’un enfant est avant tout une nuisance, ce n’est pas acceptable”. Ce n’est pas “notre philosophie”, a-t-elle ajouté, précisant avoir “saisi les services juridiques de nos ministères pour faire l’étude de notre droit actuel”.- Toboggans et club enfants -Contactée par l’AFP, la plateforme Airbnb a assuré qu’elle participerait “activement aux réflexions lancées afin de participer à une société bienveillante et ouverte aux enfants.””Airbnb accueille toutes les familles et est plébiscité par nombre d’entre elles pour leurs séjours en France”, a-t-elle souligné, mettant en avant ses options permettant de s’assurer de la présence d’un lit parapluie notamment. La Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA) a de son côté assuré que “l’ADN du camping était d’accueillir des enfants”.”Nous installons toboggans et clubs enfants pour eux”, a déclaré son secrétaire général Maxime Cellier à l’AFP. “Les adultes ont droit au repos, mais on le fait en occupant les enfants, pas en les excluant”. Il a fait état d’une vingtaine de campings “Adult only” sur les quelque 7.400 campings de France. “Le calme et le silence sont mis en avant, ils n’offrent pas d’animation ou d’aire de jeux, donc les enfants vont s’ennuyer”, a-t-il indiqué. – Droit “à faire du bruit” -Loin d’être nouvelle, la question de la place des enfants dans la société agite depuis plusieurs années le débat public en France, où la Fédération française des entreprises de crèches interpelle régulièrement les parlementaires pour qu’ils créent “un droit des enfants à faire du bruit”.Au printemps 2024, un rapport remis à Emmanuel Macron appelait, lui, le chef de l’Etat à “peupler” l’espace public d’alternatives aux écrans pour les enfants “et redonner à ces derniers toute leur place, y compris bruyante”.Quelques mois plus tard, le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) enfonçait le clou en alertant sur la moindre place des enfants dans l’espace public et dans la nature, pointant les “conséquences néfastes sur leur santé physique et mentale”. “Les enfants ne sont pas une nuisance”, martèle auprès de l’AFP la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, qui a déposé une proposition de loi visant à “reconnaître la minorité comme un facteur de discrimination afin de promouvoir une société ouverte aux enfants”.”C’est très bien que Sarah El Haïry se saisisse du sujet, mais maintenant il faut aller plus loin, il faut que le camp présidentiel inscrive cette question à l’ordre du jour” parlementaire.