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Gouvernement Lecornu: “le devoir de tous c’est d’oeuvrer à la stabilité”, exhorte Macron

Emmanuel Macron a appelé lundi les forces politiques à “oeuvrer à la stabilité” et non à “faire des paris sur l’instabilité”, au lendemain de la nomination du nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu, déjà menacé de censure par LFI et le RN.”Je trouve que beaucoup de ceux qui ont nourri la division, les spéculations, n’ont pas été au niveau du moment où vit la France et de ce qu’attendent les Françaises et les Français”, a insisté le chef de l’Etat à son arrivée en Egypte où il assiste à un “sommet pour la paix” à Gaza. “Les forces politiques qui ont joué la déstabilisation de Sébastien Lecornu sont les seules responsables de ce désordre”, a-t-il martelé.Le gouvernement de Sébastien Lecornu, nommé dimanche soir, est déjà la cible d’une motion de censure initiée par La France insoumise et déposée lundi matin. Le Rassemblement national a également annoncé en avoir déposé une de son côté. M. Lecornu, reconduit vendredi, avait été contraint à la démission il y a une semaine, en voyant sa coalition gouvernementale voler en éclats avec la fronde des Républicains (LR).Face à ce chaos politique, M. Macron a demandé “à tout le monde de se ressaisir, de travailler avec exigence, respect”. Et, interrogé sur une possible dissolution en cas de nouvelle chute du gouvernement, il a assuré ne “faire aucun pari”.”Je souhaite que le pays puisse avancer dans l’apaisement, la stabilité, l’exigence et le service des Français”, a encore déclaré le président.

Le nouveau gouvernement de Lecornu “va évidemment tomber”, estime Mélenchon

Le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu “va évidemment tomber”, a pronostiqué Jean-Luc Mélenchon lundi, le leader de La France insoumise estimant que les socialistes allaient voter la motion de censure déposée dans la matinée par le groupe LFI à l’Assemblée.”Ce gouvernement est une comédie. Il va évidemment tomber puisqu’il n’y a aucune possibilité de suspension des retraites avec les gens qui sont là-dedans”, a déclaré le leader de La France insoumise au micro de France Inter.”Et donc les socialistes voteront la censure comme nous et comme la majorité de l’Assemblée”, a-t-il ajouté. Les socialistes ont dit qu’ils voteraient la censure du nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu si le Premier ministre n’annonçait pas mardi, dans sa déclaration de politique générale, une suspension de la réforme des retraites.En raison de la volonté du Rassemblement national et du reste de la gauche de censurer Sébastien Lecornu, le vote du PS devrait être déterminant. Si l’ensemble de la gauche et le RN votent la censure, Sébastien Lecornu devrait quitter Matignon, moins de 10 jours après sa démission choc.Le groupe parlementaire LFI a annoncé avoir déposé dans la matinée sa motion de censure, signée par 87 élus de gauche: l’ensemble des 71 députés insoumis et plusieurs élus écologistes et communistes. Le texte sera probablement examiné mercredi dans l’hémicycle.Ce gouvernement Lecornu 2 “durcit sur certains aspects les traits essentiels du précédent”, a estimé Jean-Luc Mélenchon, citant la présence de membres du parti Horizons, qui est “très hostile à la retraite à 64 ans, pour la raison qu’ils la veulent à 67”. “Ce gouvernement va tomber et dès lors qu’il tombera, il y aura une dissolution. Et dès lors qu’il y aura une dissolution, le gouvernement pourra faire passer par ordonnance son budget. Voilà le plan”, a également assuré le fondateur de LFI.

Nuñez exprime une “émotion insondable” et son “admiration” pour les agents de la préfecture de police

Le nouveau ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, qui quitte la tête de la prestigieuse préfecture de police de Paris (PP), a fait part lundi de son “émotion insondable” et de son “admiration sans bornes” aux agents de la PP.Dans un courriel adressé aux 43.000 agents de la PP qu’il a dirigés pendant plus de trois ans – “1.179 jours” exactement -, Laurent Nuñez fait part de “la fierté qu’il a éprouvée d’être leur chef qui n’a d’égal que l’admiration sans bornes” qu’il “(leur) porte”.”Je veux m’incliner devant la force – dont on dirait qu’elle est inépuisable – de ce collectif (…) dévoué” grâce à laquelle la maison “a pu relever, ces trois dernières années, les défis séculaires aussi bien que les missions du quotidien”, écrit le nouveau ministre de l’Intérieur.”Je n’emporte d’ici aucun bilan ni succès que je ne vous doive pas; aucune satisfaction personnelle qui n’ait pas été notre victoire collective”, poursuit-il avant de promettre que place Beauvau, il “pourra défendre les couleurs de la préfecture de police”.”Vous pouvez compter sur mon éternelle fidélité”, conclut-il, en qualifiant son passage à la PP “d’engagement d’une vie”.Laurent Nuñez, 61 ans, est devenu dimanche le premier “flic de France” en succédant à Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur.

La nomination de Farandou au Travail, “plutôt un bon signal” pour la CFDT

La nomination du PDG sortant de la SNCF Jean-Pierre Farandou au ministère du Travail est “plutôt un bon signal”, a estimé lundi la numéro un de la CFDT Marylise Léon, insistant à nouveau sur la “condition sine qua non” de la suspension de la réforme des retraites. “Pour le moment, c’est un plutôt un bon signal”, a-t-elle dit sur TF1 au lendemain de la nomination du nouveau gouvernement par le Premier ministre Sébastien Lecornu.”On a eu un très bon dialogue avec (Jean-Pierre Farandou, ndlr) quand il était à la SNCF, il avait négocié, notamment avec la CFDT, un accord sur la pénibilité il y a quelques mois”, a-t-elle ajouté. “Donc j’espère qu’il gardera ses convictions et cette façon de dialoguer avec les organisations syndicales aussi”.Marylise Léon a prévenu que la suspension de la réforme des retraites était “la condition sine qua non de la stabilité politique”.S’il y a un “enjeu de budget à construire”, la “question de l’apaisement démocratique est au moins aussi importante”, a-t-elle dit. “Et la suspension de la réforme des retraites, c’est le passage obligé pour pouvoir avoir un début d’apaisement”.”La priorité pour la CFDT, c’est figer l’âge légal (de départ à la retraite, NDLR) parce que c’est la mesure qui a le plus d’impact, quatre fois plus d’impact que le nombre de trimestres” à avoir pour pouvoir partir à taux plein. “On sait que ce sont des centaines de milliers de personnes qui vont être concernées par le fait qu’on bloque le compteur du décalage de l’âge légal à 62 ans et neuf mois”, a-t-elle souligné, une proposition avancée par le président Emmanuel Macron lorsqu’il a reçu des responsables de partis. 

Naïma Moutchou (Horizons), une ancienne avocate ministre des Outre-mer

La députée Horizons Naïma Moutchou, 44 ans, ministre démissionnaire de la Fonction publique, propulsée dimanche à la tête du ministère des Outre-mer, aura la lourde tâche de plancher sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, après la crise insurrectionnelle de mai 2024. Car le temps presse dans ce dossier érigé par Sébastien Lecornu, renommé Premier ministre vendredi, comme l’une de ses priorités. Le report des élections provinciales est une condition indispensable à la mise en œuvre de l’accord de Bougival négocié par le prédécesseur de Mme Moutchou, Manuel Valls. Un texte signé en juillet entre les non-indépendantistes, l’Etat et les indépendantistes, dont le FLNKS s’est depuis retiré.Sur le réseau social X, l’avocate de formation a déclaré accepter cette “responsabilité” “par fidélité à l’Etat et par devoir envers nos compatriotes des Outre-mer”. “Je mettrai toute mon énergie à leur service, avec une attention très immédiate pour la Nouvelle-Calédonie”, a-t-elle poursuivi.   Née le 4 novembre 1980 à Ermont (Val-d’Oise) de parents modestes d’origine marocaine arrivés en France en 1961, Naïma Moutchou est la benjamine d’une famille de six enfants et a grandi à Eaubonne. Après des études de droit à l’université de Cergy-Pontoise, puis d’Assas à Paris, elle exerce de 2010 à 2017 comme avocate au sein du cabinet Christian Charrière-Bournazel. Engagée bénévolement auprès de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme de 2008 à 2017, elle s’enorgueillit d’avoir “fait condamner l’un des premiers cas de racisme anti-blanc”.En 2017, elle est élue députée du Val-d’Oise et prend rapidement du galon: première vice-présidente du groupe LREM en 2019, elle devient vice-présidente de l’Assemblée en juin 2022.Elle a été réélue à ce poste après la dissolution et sa réélection, ne le délaissant que début octobre, à quelques jours de la composition du premier gouvernement de Sébastien Lecornu, alimentant les rumeurs la donnant entrante.Elle n’est restée que 14 heures ministre de la Fonction publique, avant la démission du gouvernement Lecornu 1 lundi.En 2021-2022, Mme Moutchou était vice-présidente de la mission d’information sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie à l’Assemblée nationale. Elle a également fait partie, en 2021, de la commission d’enquête sur la lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane.- Une parlementaire “courageuse” -Au fil des années, Mme Moutchou s’est rapprochée de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe et a pris la tête du pôle Idées d’Horizons. La députée se signale par des positions marquées à droite au sein du camp présidentiel et même de son parti, notamment lors de l’examen du projet de loi Immigration fin 2023.Dans une interview au Figaro, elle se dit “favorable à l’idée de transformer (…) l’aide médicale d’Etat (AME) en aide médicale d’urgence (AMU)” et estime qu’une mesure pour régulariser les sans-papiers travaillant dans les métiers en tension était “une forme d’encouragement à l’immigration clandestine”. Elle porte aussi depuis des années des propositions de loi sur les peines planchers, rejetées par les alliés au centre mais soutenues par la droite et l’extrême droite.”Edouard essayait de la caser à chaque remaniement, mais elle ne voulait que la Justice”, affirme un parlementaire membre d’Horizons.Auprès du JDD, le vice-président RN de l’Assemblée Sébastien Chenu louait en novembre 2023 une parlementaire “courageuse, impartiale, quelque peu dissonante dans cette majorité”. Dans la droite ligne des préconisations de Laurent Marcangeli, alors président des députés Horizons, Mme Moutchou n’hésite pas à ouvrir en mars 2024 à la signature des élus RN une proposition de loi sur les nuisances aériennes. Lors des législatives de 2024, la gauche dénonce aussi le retrait à son profit entre les deux tours du candidat ciottiste Sébastien Meurant. Ce dernier affirme à plusieurs médias avoir été appelé par Mme Moutchou, ce qu’elle dément. “Il n’y a jamais eu d’accord ou de compromission avec qui que ce soit”, assure-t-elle.sl-sac-ang-abo/jnd

Mathieu Lefèvre, un spécialiste du budget “aile droite” chargé de la Transition écologique

Cadre macroniste sur les sujets budgétaires, proche de Gérald Darmanin, le député Mathieu Lefèvre a été nommé dimanche ministre délégué chargé de la Transition écologique, un portefeuille aux marges de manœuvre financières réduites malgré l’urgence climatique.A 38 ans, le natif de Créteil, élu député du Val-de-Marne en 2022, rentre une nouvelle fois au gouvernement, une semaine après sa nomination comme ministre éphémère en charge des Relations avec le Parlement, avec la délicate tâche de trouver des terrains d’entente à gauche.C’est désormais sur un autre terrain que le trentenaire, chantre de la politique de l’offre et de la fin des 35 heures, est envoyé, aux côtés de la ministre de la Transition écologique, de la biodiversité et des négociations internationales sur le climat et la nature Monique Barbut. L’ancienne locataire de l’hôtel de Roquelaure, Agnès Pannier-Runacher, a dû batailler contre les coupes budgétaires qui menaçaient son ministère, allant jusqu’à mettre sa démission dans la balance. Sur d’autres dossiers, comme la loi Duplomb sur l’agriculture, elle a assisté, non sans protestations, à plusieurs reculs préjudiciables à l’environnement.”La transition écologique est l’affaire de tous les Français dans leur quotidien. J’aurai à cœur de la rendre concrète et populaire sous l’autorité de Monique Barbut et aux côtés de Catherine Chabaud (ministre déléguée, chargée de la mer et de la pêche NDLR)”, a affirmé dimanche le ministre sur le réseau social X. En tant que député, Mathieu Lefèvre a voté contre la loi Duplomb et s’est montré favorable au maintien d’une forme de zones à faibles émission (ZFE) réservées aux véhicules les moins polluants, un dispositif que l’Assemblée nationale a abrogé. Membre de la commission des Finances depuis son élection, Mathieu Lefèvre y avait déjà fait ses classes de 2011 à 2017, en tant qu’assistant parlementaire de Gilles Carrez (LR), rapporteur général du budget, puis président de la commission des Finances.C’est Gérald Darmanin, alors chargé des Comptes publics, qui le fait venir à Bercy puis au ministère de l’Intérieur. Il fait toujours partie de ceux qui œuvrent en coulisses, sur le fond et la forme, à tracer un chemin pour le ministre de la Justice qui se verrait bien un jour à l’Elysée. Réélu après la dissolution, ce diplômé de la Sorbonne en sciences politiques et de l’Ecole supérieure de commerce de Paris (ESCP), a également officié en tant que co-rapporteur de la commission d’enquête sur les raisons du dérapage du déficit public, lancée par l’Insoumis Eric Coquerel.Avec un tropisme régalien, intervenant régulièrement sur les sujets de sécurité ou d’immigration, il se confronte très souvent dans l’hémicycle aux Insoumis et au Rassemblement national.Président du groupe d’amitié France-Israël à l’Assemblée, il a aussi connu plusieurs passes d’armes avec les Insoumis sur le 7-Octobre et la guerre à Gaza, ces derniers lui reprochant un positionnement trop pro-israélien. Lui rétorque qu’il critique le gouvernement Netanyahu et plaide pour la solution à deux Etats.

Monique Barbut, une ancienne présidente de WWF à la Transition écologique

Monique Barbut, nommée dimanche ministre de la Transition écologique pour succéder à Agnès Pannier-Runacher, a un solide parcours dans le service public et l’international qui l’a conduit jusqu’aux Nations unies et WWF. A 69 ans, Monique Barbut succède à Agnès Pannier-Runacher, une fidèle d’Emmanuel Macron de la première heure, de tous les gouvernements depuis 2018, qui a indiqué ne pas vouloir être reconduite dans le gouvernement Lecornu 2, au nom de “la rupture”. Elle hérite d’un poste qui a vu ses marges de manoeuvre réduites, entre reculs environnementaux, coupes budgétaires et attaques contre les énergies renouvelables ou les agences nationales environnementales, largement dénoncées par sa prédécesseure. Sa nomination au poste de ministre de la Transition écologique, de la biodiversité et des négociations internationales sur le climat et la nature intervient à moins d’un mois de l’ouverture de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique, la COP30 qui prend ses quartiers à Belem au Brésil du 10 au 21 novembre. Jusqu’alors, Monique Barbut avait effectué une partie de sa carrière dans des postes internationaux au service de la protection de l’environnement. Elle a notamment été présidente de l’ONG environnementale WWF entre 2021 et 2023, après avoir occupé le poste de secrétaire exécutive de la Convention des Nations unies (ONU) sur la lutte contre la désertification, entre 2013 et 2019. En 2019, elle est nommée envoyée spéciale du président de la République Emmanuel Macron pour la biodiversité dans le cadre du One Planet Summit. Elle a également dirigé la division “technologie, industrie et économie” du Programme des Nations unies pour l’environnement entre 2003 et 2006. Entre 2006 et 2012, elle est présidente et directrice générale du Fonds pour l’environnement mondial.Auparavant, Monique Barbut a suivi un long parcours dans le service public, au sein de l’Agence Française de développement (AFD), où elle débute sa carrière en 1981, comme chargée de mission à La Réunion. Elle occupera plusieurs postes à responsabilités de directrice, notamment en lien avec les départements et territoires d’Outre-Mer, jusqu’en 2003.Née le 22 août 1956, Monique Barbut est titulaire d’une licence d’anglais et d’un diplôme d’études approfondies (DEA) de sciences économiques. 

Panifous (Liot), membre de l’opposition, aux Relations avec le Parlement

Laurent Panifous, socialiste suspendu par son parti, président du groupe indépendant Liot à l’Assemblée, a été nommé dimanche ministre des Relations avec le Parlement.Une nomination surprise, ne serait-ce que parce que son groupe parlementaire est à ce stade… dans l’opposition, et devra donc clarifier sa position vis-à-vis du gouvernement.Il succède au député macroniste Mathieu Lefèvre, nommé il y a une semaine seulement, et qui est désormais chargé de la Transition écologique.”Je ne le fais ni pour faire le beau, ni pour mon CV, je risque plutôt l’excommunication et la fin de ma carrière politique”, a déclaré M. Panifous aux députés de son groupe dans la soirée de dimanche, via un message sur leur boucle interne annonçant son entrée au gouvernement. Une annonce mal accueillie, au moins sur le coup, par certains d’entre eux.Il y avait bien eu quelques signes avant-coureurs: le député de la deuxième circonscription de l’Ariège avait étonnamment participé dans la semaine à une réunion à Matignon avec les quatre chefs de groupe du “socle commun”, allant de Renaissance à LR.”Je ne partage pas les idées de la macronie, pas plus aujourd’hui qu’hier”, a affirmé le futur ministre à ses troupes, invoquant le temps “venu de tout essayer pour éviter le chaos politique qui suivra si ce gouvernement échoue” dans sa quête de faire passer un budget pour 2026.Un avenir que le ministre délégué auprès de Sébastien Lecornu devra s’employer à conjurer à l’Assemblée. Et si le RN et LFI ont déjà prévu de déposer leurs motions de censure, les espoirs de survie passent par le Parti socialiste, dont M. Panifous est suspendu “depuis trois ans”.- “Nouvelle manière” -Député depuis 2022, il était entré à l’Assemblée nationale avec le soutien de la patronne socialiste de la région Occitanie Carole Delga, et, hostile à l’alliance de gauche Nupes, avait bénéficié d’un report de voix d’électeurs anti-Mélenchon.Mais la natif de Foix (Ariège) reste intéressé par l’avenir du parti et a même signé le texte d’orientation de Nicolas Mayer-Rossignol, opposant à Olivier Faure lors du dernier Congrès.L’exécutif a-t-il choisi quelqu’un qui aura des relais chez certains socialistes ?”Il serait inquiétant que la stratégie du gouvernement soit de chercher des +relais+ avec nous. Il leur suffit juste de lire le contre-budget” socialiste, évacue une source au groupe. Cet ex-directeur d’Ehpad, âgé de 48 ans, a été maire du village du Fossat et président de la communauté de communes Arize-Lèze.Inconnu du grand public et peu expansif à l’Assemblée nationale même s’il intervient régulièrement au nom de son groupe, notamment sur des sujets de santé, il pousse les portes du “MRP” en pleine période de crise politique. “On vit peut-être le début d’une nouvelle manière de faire de la politique (…) S’il n’y a pas de majorité absolue en 2027, ce qu’on fait aujourd’hui sera utile”, disait-il déjà fin septembre. Aujourd’hui, il assure être entré au gouvernement parce qu’Emmanuel Macron a accepté “de bouger sur le 49.3, sur la fiscalité des plus fortunés, sur la valorisation du travail, et depuis vendredi sur les retraites”.En 2023 il avait co-signé une proposition de loi avec la gauche pour “affirmer que l’âge légal de départ à la retraite ne peut être fixé au‑delà de 62 ans”, en réponse à la réforme Borne repoussant l’âge de départ à 64 ans.

La France en attente d’un budget après la nomination du gouvernement Lecornu 2

Le Premier ministre reconduit Sébastien Lecornu devrait présenter mardi une première copie de son budget pour 2026 pour ralentir la dérive des comptes publics, laissant le soin au Parlement de surmonter ses divisions pour trouver un compromis.Nommé dimanche soir “pour donner un budget à la France avant la fin de l’année”, selon ses mots, le gouvernement Lecornu 2 tiendra mardi à 10H00 son premier conseil des ministres. Un projet de budget pourra être présenté puis transmis à l’Assemblée nationale.Le temps presse car le Parlement doit disposer, selon la Constitution, d’au moins 70 jours pour boucler cet examen budgétaire avant le 31 décembre. Sans quoi, une loi spéciale peut reconduire les crédits de 2025 à l’identique et les dépenses de l’Etat seraient gelées. “Pas parfait”, ce budget a été “plutôt imaginé aussi pour que le débat ait lieu”, avait expliqué Sébastien Lecornu.Jusqu’au bout, des tractations ont été menées pour tenter de rallier une majorité parlementaire et éviter la perspective d’une censure ou de nouvelles élections législatives anticipées.  Après s’être cristallisé sur la taxe Zucman sur le patrimoine des ultra-riches, réclamée par la gauche mais refusée par Lecornu, le débat s’est déplacé sur un autre terrain miné, celui des retraites.- Trajectoire moins ambitieuse -Le Parti socialiste réclame la suspension de la réforme fixant à 64 ans l’âge légal de départ, un point sur lequel le gouvernement s’est dit prêt à débattre. Mais cette perspective, qui coûterait au moins 3 milliards d’euros en 2027, fracture le camp présidentiel et rebute la droite comme le patronat. “J’en ai vraiment assez de ce gâchis politique”, s’est impatienté vendredi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, appelant à des “compromis” et des “coalitions”.  Faute de temps, le projet de budget pourrait être identique à celui que Sébastien Lecornu a envoyé le 2 octobre au Haut conseil des finances publiques (HCFP).Ce dernier a déjà rendu un avis qui reste encore confidentiel, a indiqué son président Pierre Moscovici.Certaines mesures, inspirées de la copie de l’ex-Premier ministre François Bayrou qui prévoyait un effort de 44 milliards d’euros, ont déjà été dévoilées: diminution du train de vie de l’Etat, baisse d’un impôt de production réclamé par les entreprises, taxe visant les holdings familiales parfois utilisées pour contourner l’impôt, maintien d’une contribution supplémentaire des hauts revenus.Pour se donner de la marge en vue d’un compromis, Sébastien Lecornu a accepté de revoir à la baisse ses ambitions d’assainissement des finances publiques. La zone d’atterrissage du déficit public est désormais projetée “en dessous de 5%” du produit intérieur brut (PIB) plutôt qu’à 4,7%. Chaque dixième de point de pourcentage de déficit supplémentaire correspond à presque 3 milliards d’euros de dépenses supplémentaires. – Coût de l’incertitude -Cela complique la trajectoire du retour en 2029 à un déficit de maximum 3% autorisé par Bruxelles alors que la deuxième économie de la zone euro est déjà un cancre en la matière.Cinquante ans après son dernier budget excédentaire, elle affichait en 2024 le pire déficit: 5,8% du PIB, soit “un trou” de quasi 170 milliards d’euros entre les dépenses et les recettes. Le déficit atteindrait 5,4% en 2025. La dette est la plus importante derrière celles de la Grèce et de l’Italie (115,6% du PIB ou 3.416,3 milliards d’euros à fin juin).  Compliquant la donne, la croissance risque en outre d’être plus faible qu’anticipé en 2026, à 1% voire 0,9% au lieu de 1,2%, synonyme de moindres recettes fiscales.La Banque de France estime à “au moins 0,2 point de croissance” le coût de la crise politique. Elle “freine les décisions d’investissements, d’embauche et paralyse les agents économiques”, a souligné le patron du Medef Patrick Martin dans le JDD dimanche.  La France paie aussi le prix de l’instabilité sur les marchés où elle emprunte plus cher depuis la dissolution de juin 2024, alourdissant le coût de la dette. La charge d’intérêt, en passe de devenir le premier poste de dépenses de l’Etat, pourrait dépasser 70 milliards en 2026.

Vincent Jeanbrun, l’ascension express d’un député LR francilien

Le député LR du Val-de-Marne Vincent Jeanbrun, 41 ans, a été nommé dimanche ministre de la Ville et du Logement en remplacement du ministre démissionnaire Eric Woerth, un peu plus d’un an après son élection à l’Assemblée nationale.Il a aussitôt été exclu de LR, comme cinq autres ministres, alors que le parti dirigé par Bruno Retailleau a décidé samedi à une large majorité de ne pas entrer au gouvernement de Sébastien Lecornu.Porte-parole du groupe LR à l’Assemblée, M. Jeanbrun avait accueilli samedi sur sa circonscription le Premier ministre au lendemain de sa “re-nomination”. Il avait salué vendredi cette dernière en estimant qu’ainsi le président de la République “donn(ait) une chance à la stabilité”.M. Jeanbrun avait émergé médiatiquement durant les émeutes de l’été 2023, consécutives à la mort du jeune Nahel, tué par un tir de policier.Alors qu’il était maire de L’Haÿ-les-Roses, son domicile avait été attaqué à la voiture-bélier. Sa femme, présente, avait été blessée en prenant la fuite avec leurs deux jeunes enfants. Par la suite, il s’est souvent exprimé au nom des maires, notamment pour critiquer les réponses gouvernementales après les émeutes.Membre de l’UMP depuis 2004, il avait fait passer à droite la commune en 2014, une première sous la Ve République. M. Jeanbrun était alors le plus jeune maire d’une ville de plus de 30.000 habitants.En 2024, il a battu assez largement aux législatives avec 55% des voix l’Insoumise Rachel Keke, qui avait été élue dès le premier tour en 2022.Comme député, M. Jeanbrun a notamment été rapporteur d’une proposition de loi visant à prioriser les travailleurs dans l’attribution de logements sociaux, qui n’est pas arrivée en séance.Il a aussi fait parler de lui cette semaine, en devenant le président de la commission d’enquête lancée par LR à l’Assemblée, sur des liens supposés entre politiques et islamistes, visant implicitement LFI.La France insoumise a accueilli fraîchement sa nomination, le député Thomas Portes rappelant sur les réseaux sociaux l’ouverture d’une enquête le concernant pour prise illégale d’intérêts, en septembre 2024.L’élu est soupçonné d’avoir attribué des logements appartenant à un syndicat intercommunal à deux de ses collaborateurs. “On montrera sans aucune difficulté et la légalité et la bonne foi qui est la nôtre”, avait-il assuré l’année dernière.