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La France toujours dans l’attente d’un nouveau Premier ministre, une semaine après la censure de Barnier

Toujours pas de dénouement pour Matignon une semaine après la censure du gouvernement Barnier. La nomination du nouveau Premier ministre, qui sera chargé de négocier a minima un accord pour éviter la censure et faire adopter un budget pour 2025, est attendue jeudi.Le président de la République Emmanuel Macron se rend en Pologne et la nomination interviendra “plutôt à son retour” dans la soirée, a précisé à l’AFP une source au sein de l’exécutif.Si le patron du MoDem, François Bayrou, fait toujours partie des favoris, le maire de Pau fait aussi l’objet de signaux contradictoires, en raison notamment de l’opposition d’une partie de la droite.Mardi, lors d’une réunion inédite à l’Elysée avec les chefs des communistes, des socialistes, des écologistes, du camp présidentiel et des Républicains, le chef de l’Etat a promis de nommer “dans les 48 heures” le nouveau Premier ministre. Le chef de l’Etat se rend jeudi en Pologne, ce qui limite la fenêtre de tir.Charge ensuite au locataire de Matignon de négocier avec les partis une participation au gouvernement, ou leur soutien à certains textes dont le budget, ou encore, a minima, un accord de non-censure. Ensuite seulement, il composera son équipe.Mercredi, en Conseil des ministres, où un projet de loi spéciale sur le budget a été présenté pour éviter la paralysie, Emmanuel Macron a cependant constaté que le “socle” de partis qui soutenait Michel Barnier, réunissant le camp présidentiel et la droite, n’avait pu “en l’état” être élargi.La veille, il avait souligné “sa volonté de ne pas dissoudre” l’Assemblée nationale à nouveau d’ici à 2027. Et il avait relevé “une unanimité des forces politiques pour ne plus dépendre du Rassemblement national”.La gauche réclame toujours que l’un des siens soit nommé à Matignon et s’est engagée à ne pas utiliser le 49.3 pour faire adopter des lois sans vote si, en échange, les opposants s’engagent à ne pas censurer.- “Contournement de la Constitution”-“Un engagement ahurissant, un contournement de la Constitution”, a réagi Marine Le Pen (RN), “pas mécontente” d’être mise à l’écart. A ce stade, les Français ne semblent pas lui en tenir rigueur si on en croit un sondage Ifop/Fudicial qui lui donne plus de 35% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle.Mercredi, le président du MoDem semblait conserver sa place parmi les favoris pour Matignon, malgré l’hostilité à droite que lui voue l’ancien Président Nicolas Sarkozy. Mais le socialiste Olivier Faure est réticent, estimant que le maire de Pau incarnerait une “continuité” du macronisme. Il est cependant resté évasif sur l’attitude de son parti si M. Macron nommait le centriste.”Il faudra que nous ayons ensuite une discussion avec celui ou celle qui sera nommé”, a-t-il dit car, “quelle que soit la situation”, il faut que “nous puissions arracher des victoires pour les Français”. De quoi alimenter le procès en trahison déjà lancé par Jean-Luc Mélenchon.”Pas d’accord de coalition ! Pas de +non-censure+. Revenez à la raison et à la maison !”, a lancé le leader des Insoumis mardi soir. “Plus Jean-Luc Mélenchon crie, moins on l’entend”, a répondu Olivier Faure, accusant LFI d'”affaiblir le collectif” par sa “politique de la chaise vide”.Si ce n’est pas François Bayrou, les noms des ministres Catherine Vautrin et Sébastien Lecornu circulent aussi dans le camp présidentiel. Cette attente, une semaine après la censure, laisse les Français inquiets (32%), “en colère” (30%) et lassés (24%), selon un sondage Elabe publié mercredi pour BFMTV. Une large majorité d’entre eux se déclare favorable (69%) à un accord de non-censure, mais ils sont presque tout autant (67%) à ne pas croire en la capacité des partis à s’entendre.- Loi spéciale consensuelle -Le nouveau Premier ministre aura pour tâche prioritaire de reprendre la difficile rédaction d’un budget pour 2025, laissé en suspens après l’adoption de la censure.La loi spéciale, présentée en conseil des ministres, n’est en effet composée que de trois articles pour principalement autoriser le gouvernement à lever les impôts et dépenser les crédits sur la base du budget 2024.Son adoption ne fait guère de doute après son examen lundi à l’Assemblée nationale, puis le 18 décembre au Sénat. La gauche entend toutefois l’amender pour s’assurer que le barème de l’impôt sur le revenu soit bien indexé sur l’inflation, afin d’éviter qu’un grand nombre de Français voient leur pression fiscale monter.Mais, dans “un avis très clair” selon Laurent Saint-Martin, le Conseil d’Etat a estimé mardi que cette disposition n’avait pas sa place dans une loi spéciale et devra donc être adopté dans le cadre du budget 2025, avant les déclarations de revenus faites au printemps.

Olivier Faure, la rupture avec les Insoumis et l’affirmation socialiste

A l’approche du prochain congrès du PS, Olivier Faure a fini par acter la rupture avec les Insoumis pour donner des gages à l’aile réformiste de son parti, en acceptant de faire des compromis avec les macronistes au nom de l’esprit de “responsabilité” de la gauche.”Comment un parti de gouvernement comme le PS en arrive à être scotché à LFI ?”, tempêtait le mois dernier Renaud Muselier, le président Renaissance de la région Paca. “Faure, c’est le Ciotti de la gauche, le syndrome de Stockholm”. Nul doute que Renaud Muselier serait satisfait de l’évolution du patron du PS, maintenant accusé par les Insoumis d’avoir eu la “censure honteuse”.”Nous sommes le Parti socialiste, nous voulons regagner et gouverner, nous ne sommes pas là pour faire de la figuration”, plante la maire de Nantes Johanna Rolland, proche du patron du PS.Olivier Faure, qui avait proposé l’été dernier sa candidature pour Matignon, plaide aujourd’hui pour des discussions avec le bloc central et la droite sur la base “de concessions réciproques” en vue de la formation d’un nouveau gouvernement.Mais il n’est pas le premier au sein de son parti à avoir voulu tendre la main.”Je suis très fier de l’évolution du groupe sur la non-censure” du futur gouvernement, se félicite ainsi pudiquement le député de l’Eure Philippe Brun, qui plaide pour un accord de ce type à l’Assemblée depuis l’été. Il y a plus de deux semaines, c’est le chef des députés socialistes Boris Vallaud, dont il se murmure qu’il pourrait être tenté de reprendre le parti, qui avait proposé ce pacte de non-agression entre les différentes forces de l’Assemblée.”Une initiative personnelle de sa part. Une mauvaise réponse à une question mal anticipée”, nuançait alors un proche d’Olivier Faure.- “Il en a fait des caisses” -Il n’empêche que, lentement mais sûrement, l’idée a fait son chemin.”Faure ne voulait pas de la non-censure au début. Il disait qu’il fallait rester allié avec les Insoumis, que c’était un saut dans le vide”, explique un député socialiste. “Mais il a compris que le magistère moral de cette initiative allait revenir à Boris Vallaud et Philippe Brun”.Au point même d’en faire trop, ajoute-t-il.Comme lorsque vendredi dernier, avant d’être reçu à l’Elysée avec les autres responsables socialistes, il a proposé d’ouvrir la table des négociations au leader de la droite Laurent Wauquiez.”Il en a fait des caisses et est allé plus à droite que ce que proposaient Vallaud et Brun en ouvrant à Wauquiez”, note le député. Ce jour-là, Olivier Faure a été “peu clair et pas suffisamment explicite”, reconnait un cadre PS.En tout cas, ce qu’il a perdu en crédit sur sa gauche en multipliant les appels au compromis et en replaçant le PS comme un parti de gouvernement, Olivier Faure l’a regagné sur sa droite.Longtemps vilipendé par l’aile réformiste de son parti car jugé trop conciliant avec les Insoumis, le député de Seine-et-Marne a réussi à réduire au silence les critiques émanant notamment de la présidente de la région Occitanie Carole Delga et le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol. “Même Hollande on ne l’entend plus, c’est bon signe, c’est qu’il est d’accord. Tout le monde a posé les armes au PS le temps de la période”, note le proche d’Olivier Faure.Utile dans la perspective du prochain congrès du PS, qui se profile pour 2025.Beaucoup à gauche lisent en effet les dernières prises de position d’Olivier Faure, qui avait gagné de peu son dernier congrès, comme des tentatives de couper l’herbe sous le pied de son aile réformiste. “Il fait ça pour son congrès, il n’y a que ça qui l’intéresse”, assure un député PS. “Il est sous pression et veut gagner son congrès mais il va tout perdre. Son congrès et sa crédibilité”, pronostique pour sa part un cadre insoumis.Des attaques qui glissent sur l’intéressé. “Quoiqu’il se passe, on dit toujours que c’est de ma faute”, soupirait récemment en petit comité le flegmatique dirigeant.

Une semaine après la censure de Barnier, la France toujours dans l’attente d’un nouveau Premier ministre

Toujours pas de dénouement pour Matignon une semaine après la censure du gouvernement Barnier. Seule certitude, le nouveau Premier ministre sera chargé de négocier a minima un accord pour éviter la censure et faire adopter un budget pour 2025.Si le patron du MoDem, François Bayrou, fait toujours partie des favoris, le maire de Pau ne fait pas l’uninimité, contesté notamment par une partie de la droite.Mardi, lors d’une réunion inédite à l’Elysée avec les chefs des communistes, socialistes, écologistes, du camp présidentiel et des Républicains, le président de la République a promis de nommer “dans les 48 heures” le nouveau Premier ministre. Emmanuel Macron se rend jeudi en Pologne, ce qui limite la fenêtre de tir.Charge ensuite au locataire de Matignon de négocier avec les partis une participation au gouvernement, ou leur soutien à certains textes dont le budget, ou encore, a minima, un accord de “non-censure”. Ensuite seulement, il composera son équipe.Mercredi, en Conseil des ministres, où un projet de “loi spéciale” sur le budget a été présenté pour éviter la paralysie, Emmanuel Macron a cependant constaté que le “socle” de partis qui soutenait Michel Barnier – réunissant le camp présidentiel et la droite – n’avait pu “en l’état” être élargi.La veille, il avait souligné “sa volonté de ne pas dissoudre” l’Assemblée nationale à nouveau d’ici 2027. Et avait relevé “une unanimité des forces politiques pour ne plus dépendre du Rassemblement national”.La gauche réclame toujours que l’un des siens soit nommé à Matignon et s’est engagée à ne pas utiliser le 49.3 pour faire adopter des lois sans vote si, en échange, les opposants s’engagent à ne pas censurer.”Un engagement ahurissant, un contournement de la Constitution”, a réagi Marine Le Pen (RN), “pas mécontente” d’être mise à l’écart. A ce stade, les Français ne semblent pas lui en tenir rigueur: un sondage Ifop-Fiducial la crédite de plus de 35% d’intentions de vote au premier tour de la présidentielle.- “Inquiets”, “en colère”, “lassés” -Mercredi, le président du MoDem semblait conserver sa place parmi les favoris pour Matignon. “Hier, à la fin de la réunion à l’Elysée, François Bayrou était d’un optimisme délirant, il était regonflé à bloc”, note un participant.Reste qu’une partie de la droite lui voue une hostilité certaine, l’ancien Président Nicolas Sarkozy en tête.Le socialiste Olivier Faure est également réticent, estimant que le maire de Pau incarnerait une “continuité” du macronisme. Il est cependant resté évasif sur l’attitude de son parti si M. Macron nommait le centriste.”Il faudra que nous ayons ensuite une discussion avec celui ou celle qui sera nommé”, a-t-il dit car, “quelle que soit la situation”, il faut que “nous puissions arracher des victoires pour les Français”. De quoi alimenter le procès en trahison déjà lancé par Jean-Luc Mélenchon: “Pas d’accord de coalition! Pas de +non-censure+. Revenez à la raison et à la maison!”, a lancé le leader des Insoumis mardi soir. “Plus Jean-Luc Mélenchon crie, moins on l’entend”, a répondu Olivier Faure, accusant LFI d'”affaiblir le collectif” par sa “politique de la chaise vide”.Si ce n’est pas François Bayrou, les noms des ministres Catherine Vautrin et Sébastien Lecornu circulent toujours dans le camp présidentiel. Cette attente, une semaine après la censure, laisse les Français inquiets (32%), “en colère” (30%) et lassés (24%), selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi. Une large majorité d’entre eux se déclarent favorable (69%) à un accord de non-censure, mais ils sont presque autant (67%) à ne pas croire en la capacité des partis à s’entendre.- Une loi spéciale consensuelle -Le nouveau Premier ministre aura pour tâche prioritaire de reprendre la difficile rédaction d’un budget pour 2025, laissé en suspens après l’adoption de la censure.La “loi spéciale”, présentée en Conseil des ministres, n’est en effet composée que de trois articles pour principalement autoriser le gouvernement à lever les impôts et dépenser les crédits sur la base du budget 2024.Son adoption ne fait guère de doute après son examen lundi à l’Assemblée nationale, puis le 18 décembre au Sénat.La gauche entend toutefois l’amender pour s’assurer que le barème de l’impôt sur le revenu soit bien indexé sur l’inflation, afin d’éviter qu’un grand nombre de Français voient leur pression fiscale monter.Mais le Conseil d’Etat a estimé mardi que cette disposition n’avait pas sa place dans une loi spéciale et devra donc être adoptée dans le cadre du budget 2025, avant les déclarations de revenus faites au printemps. “Un avis très clair”, a estimé le ministre démissionnaire des Comptes publics, Laurent Saint-Martin.

Le maire écologiste de Lyon veut renforcer la vidéosurveillance

Le maire écologiste de Lyon Gregory Doucet annonce mercredi vouloir augmenter jusqu’à 10% le nombre de caméras de vidéosurveillance dans sa ville, s’emparant d’un sujet qui ne figurait pas jusqu’ici parmi ses priorités.”Je vais solliciter le collège d’éthique pour augmenter le parc de caméras fixes, de 30 à 60 caméras, dès la prochaine année”, dit-il dans une interview au quotidien régional Le Progrès.Le “collège d’éthique de la vidéosurveillance” est une instance consultative qui intervient notamment en cas de conflits autour des 571 caméras fixes en usage actuellement à Lyon. Il rendra sa décision au premier trimestre prochain. Grégory Doucet, qui briguera un second mandat en 2026, avait jusque là résisté aux appels de la droite à renforcer la vidéosurveillance à Lyon, au motif qu’il souhaitait d’abord réaliser un “audit” du système en place. Celui-ci est terminé et “on est allé au bout de l’exercice du redéploiement” des caméras les moins utiles vers de nouveaux sites, poursuit-il. Comme “il y a encore des besoins, on rachète des caméras”, ajoute-t-il, en se présentant comme un homme “méthodique”.La sécurité “a toujours été une priorité”, a-t-il insisté lors d’une conférence de presse à l’Hôtel de Ville. “Que certains aient eu, à des fins partisanes, l’habitude de dire que le maire de Lyon n’en faisait pas assez (…) c’est de la cuisine politique”, a-t-il estimé.Lors d’une visite à Lyon en 2021, Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, lui avait demandé de “sortir de l’idéologie” et de renforcer la vidéosurveillance dans les quartiers abritant du trafic de drogues. Grégory Doucet avait rétorqué que Lyon était “une des villes en France les mieux équipées”.Laurent Wauquiez (LR), alors président d’Auvergne-Rhône-Alpes, lui avait de son côté reproché de ne pas accepter un million d’euros de la Région pour acheter de nouvelles caméras.Grégory Doucet a annoncé mercredi qu’il accepterait des subventions régionales pour acheter le nouveau matériel, mais aussi de l’Etat et de la métropole.Jeudi, alors que les policiers municipaux lyonnais sont appelés à la grève, Gregory Doucet proposera au conseil municipal de revaloriser leurs salaires, dans l’espoir d’endiguer les départs dans cette force en sous-effectif.      

Un rapport de l’Assemblée plaide pour un renforcement du Parlement face aux gouvernements démissionaires

Le contrôle du Parlement sur les gouvernements démissionnaires en charge de gérer les affaires courantes doit être renforcé, plaide un rapport de l’Assemblée nationale adopté mercredi en commission, qui y voit une “exigence démocratique” face au risque de multiplication de ces périodes d’instabilité institutionnelle.Durant deux mois, les députés Stéphane Mazars (Ensemble pour la République, EPR) et Léa Balage El Mariky (écologiste) ont mené une mission d’information pour examiner si le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal avait outrepassé certaines prérogatives cet été. Plus largement, ils en ont profité pour clarifier dans le droit les règles d’exercice de ces gouvernements démissionnaires après une dissolution ou le vote d’une motion de censure, et ont formulé onze recommandations pour “renforcer le contrôle du Parlement”. “Avec un gouvernement démissionnaire sans contrôle, il peut exister un risque que celui-ci tombe dans l’arbitraire”, a souligné lors d’une présentation à la presse Mme Balage El Mariky. Selon les rapporteurs, “après avoir ouvert le capot”, il n’a pas été constaté “de violation manifeste ou importante du périmètre des affaires courantes” gérées cet été par le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal, dont la durée de 67 jours est “inédite dans l’histoire des IVe et Ve Républiques”.Cette durée couvre la période allant de l’acceptation par Emmanuel Macron de la démission de l’équipe Attal, le 16 juillet, à la formation par Michel Barnier de son gouvernement, le 21 septembre.Mais les auditions ont fait “prendre conscience de la faiblesse du contrôle parlementaire durant la période” estivale où le Parlement ne siégeait pas de droit.Pourtant “ce contrôle constitue une exigence démocratique”, soutiennent les deux députés, qui ont avancé la publication de leur rapport au vu de la situation actuelle, avec un gouvernement Barnier démissionnaire.Aux yeux des rapporteurs, si la période dépasse quelques heures – ou jours – il revient alors au Parlement de s’assurer “que les actes pris” par le gouvernement démissionnaire “entrent bien dans le périmètre des affaires courantes”, et que “les actions de représentation n’excèdent pas le champ de ce qui est indispensable”.Ils plaident ainsi pour que les commissions parlementaires puissent se doter, si nécessaire, des prérogatives attribuées aux commissions d’enquête pour renforcer leur contrôle sur les ministres démissionnaires.Les rapporteurs formulent dix autres recommandations, notamment permettre aux parlementaires “le dépôt de questions écrites” durant cette période, ainsi que “la tenue de séances de questions au Gouvernement”.

Après son dernier Conseil des ministres, Barnier attend son successeur

Après avoir présidé mercredi matin un dernier Conseil des ministres avec Michel Barnier, Emmanuel Macron doit nommer d’ici jeudi son successeur, qui pourrait être François Bayrou et sera chargé de négocier a minima un accord pour éviter la censure et faire adopter un budget pour 2025.Le nom du chef centriste fait cependant l’objet de signaux contradictoires, en raison notamment de l’opposition d’une partie de la droite.Au lendemain d’une réunion inédite des chefs de parti hors LFI et RN autour du président de la République, Michel Barnier et son gouvernement se sont retrouvés mercredi matin une dernière fois à l’Elysée.Ce Conseil des ministres, exceptionnel pour une équipe démissionnaire, a permis de présenter le projet de “loi spéciale” qui sera soumis dans les prochains jours au Parlement pour éviter la paralysie, faute de budget après la censure.”Il s’agit d’assurer, à titre transitoire et exceptionnel, la continuité de la vie de la nation, le fonctionnement régulier des services publics et le respect de nos engagements financiers”, a résumé le ministre du Budget Laurent Saint-Martin. Après ce Conseil des ministres, la voie est désormais libre pour désigner un nouveau Premier ministre.- accord de non-censure ? -Mardi, devant les chefs des communistes, des socialistes, des écologistes, du camp présidentiel et des Républicains, M. Macron a promis de le nommer “dans les 48 heures”. Charge au nouveau locataire de Matignon de négocier avec ces partis une participation au gouvernement, ou leur soutien à certains textes dont le budget, ou encore, a minima, un accord de “non-censure”. Ensuite seulement, il composera son équipe.En Conseil des ministres, Emmanuel Macron a cependant constaté que le “socle” de partis qui soutenait Michel Barnier, réunissant le camp présidentiel et la droite, n’avait pu “en l’état” être élargi.La veille, il avait souligné devant les partis “sa volonté de ne pas dissoudre” l’Assemblée nationale à nouveau d’ici à 2027. Et il avait relevé “une unanimité des forces politiques pour ne plus dépendre du Rassemblement national”.La gauche réclame toujours que l’un des siens soit nommé à Matignon et s’est engagée à ne pas utiliser le 49.3 pour faire adopter des lois sans vote si, en échange, les opposants s’engagent à ne pas censurer.”Un engagement ahurissant, un contournement de la Constitution”, a réagi Marine Le Pen (RN), “pas mécontente” d’être mise à l’écart. A ce stade, les Français ne semblent pas lui en tenir rigueur si on en croit un sondage Ifop/Fudicial qui lui donne plus de 35% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle.- Faure et Sarkozy contre Bayrou -Mais tous les responsables politiques suspendent leur décision au nom du nouveau Premier ministre.Le plus optimiste mardi soir était François Bayrou, qui a salué une réunion “positive de manière inespérée” pouvant aboutir à un “accord de coopération démocratique”.Son engouement est-il un hasard? Le président du MoDem semblait conserver sa place parmi les favoris pour Matignon, malgré l’hostilité à droite que lui voue l’ancien Président Nicolas Sarkozy. Mais pour le socialiste Olivier Faure, le nouveau Premier ministre “ne peut pas être François Bayrou” qui incarnerait une “continuité” du macronisme.Le socialiste est cependant resté évasif sur l’attitude de son parti si M. Macron nommait le centriste.”Il faudra que nous ayons ensuite une discussion avec celui ou celle qui sera nommé”, a-t-il dit car, “quelle que soit la situation”, il faut que “nous puissions arracher des victoires pour les Français”.De quoi alimenter le procès en trahison déjà lancé par Jean-Luc Mélenchon.”Pas d’accord de coalition! Pas de +non-censure+. Revenez à la raison et à la maison!”, a lancé le leader des Insoumis mardi soir. “Plus Jean-Luc Mélenchon crie, moins on l’entend”, a répondu Olivier Faure, accusant LFI d'”affaiblir le collectif” par sa “politique de la chaise vide”.Si ce n’est pas François Bayrou, les noms des ministres Catherine Vautrin et Sébastien Lecornu circulent aussi dans le camp présidentiel. Fumée blanche mercredi soir? Car M. Macron se rend jeudi en Pologne, ce qui limite la fenêtre de tir.- une loi spéciale consensuelle -Le nouveau Premier ministre aura pour tâche prioritaire de reprendre la difficile rédaction d’un budget pour 2025, laissé en suspens après l’adoption de la censure.La “loi spéciale”, présentée en conseil des ministres, n’est en effet composée que de trois articles pour principalement autoriser le gouvernement à lever les impôts et dépenser les crédits sur la base du budget 2024.Son adoption ne fait guère de doute après son examen lundi à l’Assemblée nationale, puis le 18 décembre au Sénat. La gauche entend toutefois l’amender pour s’assurer que le barème de l’impôt sur le revenu soit bien indexé sur l’inflation, afin d’éviter qu’un grand nombre de Français voient leur pression fiscale monter.Mais, dans “un avis très clair” selon Laurent Saint-Martin, le Conseil d’Etat a estimé mardi que cette disposition n’avait pas sa place dans une loi spéciale et devra donc être adopté dans le cadre du budget 2025, avant les déclarations de revenus faites au printemps.

Un dernier Conseil des ministres avant la nomination du successeur de Barnier

Un dernier Conseil des ministres puis un nouveau chef du gouvernement: Emmanuel Macron a promis de nommer d’ici à jeudi, et potentiellement dès ce mercredi, le successeur de Michel Barnier à Matignon, qui pourrait être son allié historique François Bayrou et sera chargé de négocier a minima un accord pour éviter la censure.Au lendemain d’une réunion inédite des chefs de parti hors LFI et RN autour du président de la République, Michel Barnier et son gouvernement se retrouvent mercredi matin une dernière fois à l’Elysée, fait rarissime pour une équipe démissionnaire.Au menu de ce Conseil des ministres: un projet de “loi spéciale” pour assurer la continuité de l’Etat à compter de janvier dans l’attente qu’un budget soit adopté pour 2025.Après ce Conseil des ministres, la voie sera libre pour désigner un nouveau Premier ministre.- accord de non-censure ? -Mardi, devant les chefs des communistes, des socialistes, des écologistes, du camp présidentiel et du parti Les Républicains, M. Macron a promis de le nommer “dans les 48 heures”. Plusieurs proches tablent sur un choix dès mercredi soir.Charge au nouveau locataire de Matignon de négocier avec ces partis une participation au gouvernement, ou leur soutien à certains textes dont le budget, ou encore, a minima, un accord de “non-censure”. Ensuite seulement, il composera son équipe.Durant deux heures et demie mardi, à huis clos, chacun a avancé ses pions, affiné ses lignes rouges et esquissé ses concessions.M. Macron a souligné “sa volonté de ne pas dissoudre” l’Assemblée nationale à nouveau d’ici à 2027, selon son entourage. Il a aussi relevé “une unanimité des forces politiques pour ne plus dépendre du Rassemblement national”.La gauche a proposé, si l’un des siens était nommé à Matignon, de ne pas utiliser le 49.3 pour faire adopter des lois sans vote si, en échange, les opposants s’engagent à ne pas censurer.”Un engagement ahurissant, un contournement de la Constitution”, a réagi Marine Le Pen (RN), “pas mécontente” d’être mise à l’écart après une censure dont les Français ne semblent pas lui tenir rigueur si on en croit un sondage Ifop/Fudicial qui lui donne plus de 35% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle.- Faure ne veut pas de Bayrou -Mais tous ces responsables suspendent leur décision au nom du nouveau Premier ministre.Le plus optimiste mardi soir était François Bayrou, qui a salué une réunion “positive de manière inespérée” pouvant aboutir à un “accord de coopération démocratique”.Son engouement est-il un hasard? Le président du MoDem semblait conserver sa place parmi les favoris pour Matignon. Mais pour le socialiste Olivier Faure, le nouveau Premier ministre “ne peut pas être François Bayrou” qui incarnerait une “continuité” du macronisme.Le socialiste est cependant resté évasif sur l’attitude de son parti si M. Macron nommait malgré tout le centriste.”Il faudra que nous ayons ensuite une discussion avec celui ou celle qui sera nommé à Matignon”, a-t-il dit car, “quelle que soit la situation”, il faut que “nous puissions arracher des victoires pour les Français”.De quoi alimenter le procès en trahison des socialistes déjà lancé par Jean-Luc Mélenchon.”Pas d’accord de coalition! Pas de +non-censure+. Revenez à la raison et à la maison!”, a lancé le leader des Insoumis mardi soir. “Plus Jean-Luc Mélenchon crie, moins on l’entend”, a répondu Olivier Faure, accusant LFI d'”affaiblir le collectif” par sa “politique de la chaise vide”.Si ce n’est pas François Bayrou, les noms des ministres démissionnaires Catherine Vautrin et Sébastien Lecornu circulent aussi dans le camp présidentiel. L’ex-ministre venu du PS Jean-Yves Le Drian a décliné, mais certains espéraient encore le convaincre. A droite, le maire de Troyes François Baroin est cité.Fumée blanche mercredi soir? Car M. Macron se rend jeudi en Pologne, ce qui limite la fenêtre de tir.- une loi spéciale consensuelle -Le nouveau Premier ministre aura pour première tâche de reprendre la difficile rédaction d’un budget pour 2025, laissé en suspens après l’adoption de la censure.La “loi spéciale”, présentée en conseil des ministres, n’est en effet composée que de trois articles pour principalement autoriser le gouvernement à lever les impôts et dépenser les crédits sur la base du budget 2024.Son adoption ne fait guère de doute après son examen lundi à l’Assemblée nationale, puis le 18 décembre au Sénat. La gauche entend toutefois l’amender pour s’assurer que le barème de l’impôt sur le revenu soit bien indexé sur l’inflation, afin d’éviter qu’un grand nombre de Français voient leur pression fiscale monter.Mais le Conseil d’Etat a estimé mardi que cette disposition n’avait pas sa place dans une loi spéciale mais devrait figurer dans le projet de budget 2025. 

Ne pas utiliser le 49.3, “un contournement de la Constitution”, estime Marine Le Pen

Ne pas utiliser l’article 49.3, comme l’ont envisagé plusieurs partis politiques lors d’une réunion à l’Elysée, serait “un contournement de la Constitution”, a estimé mercredi la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale Marine Le Pen.Mardi, le président de la République Emmanuel Macron a réuni les chefs des partis politiques hors Rassemblement national et LFI pour préparer la formation d’un nouveau gouvernement. A l’issue de cette rencontre, plusieurs voix – dont celles du premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure et de la patronne des Ecologistes Marine Tondelier – ont avancé la possibilité d’un renoncement au 49.3, qui permet l’adoption d’un texte sans vote au Parlement, en échange d’une forme de non-censure.”C’est déjà un engagement ahurissant (…) un contournement de la Constitution”, a réagi Marine Le Pen sur France 2.”Voilà un président de la République qui vient dire qu’il n’y aura pas de 49.3 à la place d’un Premier ministre, qu’il n’a pas nommé (…) et des chefs de parti qui viennent dire qu’ils n’utiliseront pas un outil qui est celui de la Constitution, même s’il s’agissait de défendre les Français d’un danger imminent (…) Ce n’est pas la vision que j’ai de la politique”, a-t-elle ajouté.Questionnée sur son sentiment à l’issue de la réunion des chefs de parti, Marine Le Pen s’est dite “pas mécontente de ne pas avoir été invitée”: “En réalité ils ne s’étaient pas réunis pour savoir comment régler les problèmes des Français, mais plutôt comment rester sur le cheval (…) Comment s’assurer de conserver cette place le plus longtemps possible (…) Je n’avais rien à y faire”.Le président Emmanuel Macron a promis de nommer d’ici jeudi, et potentiellement dès ce mercredi, le prochain Premier ministre qui sera chargé de négocier un accord pour éviter une deuxième censure de l’exécutif.L’éphémère Premier ministre Michel Barnier et son gouvernement se retrouvent une dernière fois mercredi matin au palais de l’Elysée pour un dernier conseil des ministres.

Olivier Faure (PS): le nouveau Premier ministre “ne peut pas être François Bayrou”

Le nouveau Premier ministre doit être “issu de la gauche” et “ne peut pas être François Bayrou” qui incarnerait une “continuité” du macronisme, a déclaré mercredi le socialiste Olivier Faure, suggérant cependant que les socialistes ne censureraient pas automatiquement un gouvernement dirigé par le centriste.”J’ai de l’estime pour François Bayrou”, donné favori pour Matignon, mais “les Français ne veulent pas la continuité”, a déclaré M. Faure sur BFMTV/RMC.Le Premier ministre doit être “issu de la gauche” mais pas nécessairement des partis composant le Nouveau Front populaire, a-t-il dit. Il aura “l’obligation” d’aller “chercher des compromis au Parlement” puisque la gauche s’est engagée “à ne pas utiliser le 49.3” pour faire passer des textes.Si François Bayrou devait être nommé par Emmanuel Macron, les socialistes ne le censureraient pas par avance, a-t-il cependant laissé entendre. “Il faudra que nous ayons ensuite une discussion avec celui ou celle qui sera nommé à Matignon”, a-t-il dit. Car, “quelle que soit la situation”, il faut que “nous puissions arracher des victoires pour les Françaises et les Français”. “La question, c’est qu’est-ce qu’on fait pour obtenir des victoires maintenant. Moi, je ne veux pas attendre 30 mois (ndlr, la présidentielle de 2027) pour enfin commencer à se dire que les Français pourront vivre mieux”, a-t-il jugé. Accusé par Jean-Luc Mélenchon de “détruire” le Nouveau Front populaire en ayant participé aux discussions à l’Elysée mardi, Olivier Faure a renvoyé la balle au leader du LFI qui “affaiblit le collectif” par sa “politique de la chaise vide”.”Dans une coalition, on ne passe pas sa vie à menacer, à vitupérer, on cherche au contraire à concilier les points de vue”, a-t-il argumenté.”Plus Jean-Luc Mélenchon crie, moins on l’entend”, a-t-il résumé.

Présidentielle: Le Pen toujours plus haut au premier tour, selon un sondage

Marine Le Pen obtiendrait, en fonction de ses adversaires, entre 36 et 38% des voix au premier tour de la présidentielle, et Jordan Bardella à peine moins, selon un sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro Magazine et Sud Radio publié mercredi.Selon ce sondage, réalisé en ligne du 6 au 9 décembre, donc après la motion de censure ayant conduit au renversement du gouvernement Barnier, Marine Le Pen obtiendrait 36% des voix contre Edouard Philippe (25%) et même 38% contre Gabriel Attal (20%).Son score progresse même de deux points par rapport à une précédente enquête de septembre.Si elle était déclarée inéligible par la justice dans le procès des assistants parlementaires du RN et ne pouvait concourir, Jordan Bardella obtiendrait un score à peine plus faible avec 34% des voix contre Edouard Philippe (26%). Le sondage se place dans l’hypothèse de la présence d’un candidat LR, Laurent Wauquiez, qui obtiendrait entre 6 et 8% des voix et d’une gauche éclatée entre quatre candidatures (Jean-Luc Mélenchon, un socialiste – Olivier Faure ou François Hollande -, Marine Tondelier et Fabien Roussel).Dans tous les cas, le leader de LFI obtient le meilleur score, sans dépasser toutefois 12%. Olivier Faure plafonne à 5% et François Hollande à 7%. Le total des quatre candidats de gauche ne dépasse pas 25%.L’enquête a été menée en ligne auprès d’un échantillon représentatif de 1.101 personnes. La marge d’erreur est comprise entre 1,4 et 3,1 points.