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Retraites: le Medef veut parler financement par “capitalisation” ou “fiscalité”

Le président du Medef Patrick Martin a souhaité mardi, après un entretien avec le Premier ministre François Bayrou, élargir la discussion envisagée sur les retraites au “financement de la protection sociale” par de la “capitalisation” ou de la “fiscalité”.”Saisissons cette opportunité (d’une discussion sur les retraites, NDLR) pour aller très au-delà d’un simple rafistolage avec le Premier ministre, a déclaré M. Martin, qui veut “poser beaucoup plus fondamentalement le sujet du niveau et du financement de [la] protection sociale, pas seulement des retraites”.”A partir de là, nous proposerions aux autres partenaires sociaux (…) que nous nous interrogions, par exemple, sur les régimes de retraite par capitalisation, le transfert d’une partie du coût de la protection sociale vers la fiscalité, la CSG, la TVA sociale”, a-t-il ajouté, en admettant avoir “compris” que “l’option de la TVA sociale était exclue à ce stade” par le gouvernement.M. Bayrou a proposé aux forces politiques de rouvrir une discussion, pendant neuf mois, sur la réforme controversée des retraites de 2023, sans la suspendre. Il a affirmé croire qu’il pouvait y avoir une autre solution pour leur financement que le report de 62 à 64 ans de l’âge de départ à la retraite, évoquant un système “à points”.”Il faut un PLF (projet de loi de finances, NDLR), il faut un PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale) en naviguant entre des écueils qui sont assez rapprochés” pour “apporter au pays de la stabilité, de la visibilité” et “autant que possible de la confiance”, a plaidé M. Martin. Il s’est dit dans ce cadre “prêt à (…) une discussion sur l’aménagement de la dernière réforme des retraites” moyennant certaines “réserves”. “Il ne faut pas que (les entreprises) soient assommées d’impôts” ou de “charges sociales”, a-t-il dit. “Ces travaux ne doivent pas édulcorer le rendement financier de cette réforme” et “il ne faut pas que ça se traduise par un alourdissement du coût du travail” pour les entreprises, a-t-il développé.Le Medef a indiqué à l’AFP que M. Martin avait également “réaffirmé à François Bayrou qu’il n’y avait aucun accord du Medef sur une surtaxe de l’impôt sur les sociétés (dans le projet de loi de finances qui sera prochainement rediscuté au Parlement, NDLR), contrairement à ce qu’a annoncé Eric Lombard”, le ministre de l’Économie et des Finances, sur France Inter lundi.M. Lombard avait indiqué que les services de Bercy étudiaient les moyens techniques de réintégrer dans le nouveau PLF cette surtaxe prévue dans la version du gouvernement Barnier, appliquée aux seules grandes entreprises et censée rapporter huit milliards d’euros.A l’époque, avait rappelé le ministre, “ce mécanisme a été discuté avec les entreprises, notamment le Medef, et accepté comme un geste de solidarité”. “J’ai eu le président du Medef entre Noël et le jour de l’An, cet accord demeure”, avait assuré M. Lombard sur France Inter.Le Medef a démenti un tel accord auprès de l’AFP, rappelant que M. Martin, après avoir initialement consenti à un “effort de guerre” des grandes entreprises, sous conditions, avait déjà jugé que ces conditions n’étaient pas remplies, dans une interview au Parisien mi-novembre.Il avait qualifié alors le PLF de “récessif”, prévoyant trop de hausses d’impôts et pas assez de baisses de dépenses structurelles de l’Etat.

Macron sur Sansal, une “immixtion inacceptable dans une affaire intérieure”, selon Alger

Alger a rejeté mardi comme “une immixtion inacceptable dans une affaire interne algérienne” des déclarations du président français Emmanuel Macron sur l’Algérie, dans lesquelles il affirmait que ce pays “se déshonore” en maintenant en prison l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal.”Des propos du président français qui déshonorent, avant tout, celui qui a cru devoir les tenir de manière aussi désinvolte et légère. Ces propos ne peuvent être que réprouvés, rejetés et condamnés pour ce qu’ils sont, une immixtion éhontée et inacceptable dans une affaire interne algérienne”, a indiqué le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué.”Ce que le président français présente indûment et faussement comme une affaire de liberté d’expression n’en est pas une au regard de la loi d’un Etat souverain et indépendant. Elle relève essentiellement d’une mise en cause de l’intégrité territoriale du pays, un délit punissable par la loi algérienne”, a ajouté le ministère algérien dans son communiqué.Lundi, Emmanuel Macron avait appelé Alger à la libération de M. Sansal.”L’Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d’enfants et tant d’histoires entre dans une histoire qui la déshonore, à empêcher un homme gravement malade de se soigner. Ce n’est pas à la hauteur de ce qu’elle est”, avait-t-il dit devant les ambassadeurs français réunis à l’Elysée.”Je demande instamment à son gouvernement de libérer Boualem Sansal”, avait-il ajouté. Ce “combattant de la liberté” est “détenu de manière totalement arbitraire par les responsables algériens”, selon M. Macron.Critique du pouvoir algérien, Boualem Sansal, 75 ans, est incarcéré depuis la mi-novembre pour atteinte à la sûreté de l’Etat, après son interpellation à son arrivée à l’aéroport d’Alger, et se trouve dans une unité de soins depuis la mi-décembre.Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris des déclarations de M. Sansal au média français Frontières, réputé d’extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie.L’auteur de “2084: la fin du monde”, naturalisé français en 2024, est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du code pénal, qui sanctionne “comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’Etat, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions”.

Enquête ouverte après la découverte de tags antisémites à la synagogue de Rouen

Une enquête a été ouverte pour dégradation et provocation à la haine après la découverte de tags antisémites autour de la synagogue de Rouen, a-t-on appris mardi du parquet.”Une enquête a été ouverte pour dégradation par inscription, signe ou dessin” et “provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion”, a expliqué Sébastien Gallois, procureur de la République de Rouen.Entre le 29 décembre et début janvier, période des fêtes juives de Hanoukka, ont été découvertes des inscriptions “Hitler acteur”, “Juifs pédophiles violeurs à gazer” ainsi que des croix gammées sur le mur d’enceinte de la synagogue, un cabinet d’avocat et la résidence du rabbin.”J’ai voulu rendre ça public, parce que ça suffit!”, a déclaré mardi matin Natacha Ben Haïm, présidente de l’Association cultuelle israélite de Rouen (ACIR) à un correspondant de l’AFP, confirmant une information de la radio Ici Normandie.Mme Ben Haïm a indiqué avoir déposé plainte contre X lundi.En mai dernier, un homme de 24 ans, de nationalité algérienne et en situation irrégulière, avait incendié la synagogue de Rouen, située en centre-ville. Un policier avait abattu par balle l’incendiaire qui avait un couteau à la main.L’annonce de la découverte de ces tags a suscité de nombreuses réactions mardi.”En découvrant ces tags à Rouen, c’est un double symbole, un symbole parce qu’évidemment, ils tombent au moment de l’anniversaire de l’attentat de l’Hyper Cacher (qui avait fait quatre morts le 9 janvier 2015 porte de Vincennes à Paris, NDLR) et un symbole parce qu’ils retouchent la synagogue de Rouen, qui a fait l’objet d’un incendie volontaire il y a quelques mois”, a déclaré le président du Crif Yonathan Arfi sur RTL.”Je condamne avec la plus grande fermeté ces tags antisémites qui n’ont leur place ni à Rouen, ni nulle part dans notre République. Je souhaite que leurs lâches auteurs soient rapidement identifiés et sanctionnés par la justice”, a déclaré sur X le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol.Ces dégradations ont été découvertes alors que des étoiles de David et l’inscription “juif” ont été constatées lundi sur des bâtiments à Saint-Mandé et Vincennes (Val-de-Marne), à proximité de l’Hyper Cacher attaqué en 2015, après l’attentat contre Charlie Hebdo, et dont on commémore les dix ans mardi.Mardi matin sur RTL, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a déclaré au sujet de ces inscriptions qu’on sait “peu de choses pour l’instant puisqu’elles sont très récentes, elles datent d’il y a quelques heures. Mais déjà, je peux vous dire que les forces de l’ordre sont sur quelques pistes.”cor-mas-mep-mac/ban/dsa

France: 2024 “deuxième meilleure année” pour les exportations d’armement, plus de 18 mds EUR

Les exportations d’armement français se sont établies à “plus de 18 milliards d’euros” l’année dernière, faisant de 2024 “la deuxième meilleure année de notre histoire”, a salué mardi le ministre des Armées Sébastien Lecornu.Sur ce total, “près de 10 milliards concernent des plateformes-phares comme les Rafale et les sous-marins”, a-t-il affirmé à Paris.L’avion de combat Rafale a été vendu à 12 exemplaires fin août à la Serbie tandis que l’Indonésie a formalisé en janvier la dernière tranche de 18 appareils sur les 42 commandés deux ans plus tôt.Naval Group a de son côté officialisé le 30 septembre la vente aux Pays-Bas de quatre sous-marins Barracuda. Le montant du contrat n’a pas été dévoilé mais Christophe van der Maat, alors secrétaire d’Etat néerlandais à la Défense, avait déclaré à l’AFP en mars que le budget du projet était de 5,6 milliards d’euros.Avec plus de 18 milliards d’euros de prises de commandes, l’année 2024 reste encore loin du niveau record de 27 milliards engrangé en 2022, à la faveur d’un contrat de 80 avions Rafale avec les Emirats arabes unis pour un peu plus de 16 milliards d’euros, mais bien au-delà des 8,2 milliards de 2023.Les dépenses militaires mondiales ont connu en 2023 leur plus forte augmentation en une décennie, atteignant 2.400 milliards de dollars en raison des conflits en cours, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).”L’année 2025 s’annonce comme une excellente année, qui débute de manière prometteuse avec la vente de 14 hélicoptères Caracal en Irak”, a également affirmé Sébastien Lecornu.Cette année “devra être une nouvelle année record”, a-t-il espéré, citant les principaux équipements de l’industrie française de défense: frégates de défense et d’intervention, sous-marins, radars, artillerie, hélicoptères, Rafale ou encore systèmes anti-aériens SAMP/T de nouvelle génération.Alors que l’industrie de défense française doit augmenter rapidement ses cadences pour répondre à la demande, l’exportation est primordiale pour assurer la viabilité du modèle économique, les commandes françaises à elles seules étant insuffisantes.”Exporter nos armes est vital pour développer notre base industrielle et technologique de défense. Cela l’est tout autant pour notre balance commerciale et pour créer des emplois partout en France. Mais c’est aussi une condition de notre souveraineté”, a martelé le ministre.

“Figure de la vie politique”: la gauche dénonce la réaction de Bayrou après la mort de Le Pen

Plusieurs responsables de gauche ont dénoncé mardi la réaction – trop laudative à leurs yeux – de François Bayrou à la mort de Jean-Marie Le Pen, qualifié de “figure de la vie politique” et instigateur de “polémiques” par le Premier ministre.”Jean-Marie Le Pen est mort. Ce n’était pas juste +une figure de la vie politique française+ comme réagit François Bayrou. Le respect pour les défunts ne doit pas conduire à la cécité sur son parcours. Jean-Marie Le Pen était un raciste et antisémite notoire, adorateur de Pétain et un tortionnaire en Algérie”, a écrit sur les réseaux sociaux la cheffe de file des eurodéputés de La France insoumise, Manon Aubry.”Le racisme, la haine des musulmans, l’antisémitisme ne sont pas des polémiques. Ce sont des délits punis par la loi”, a ajouté le député LFI Paul Vannier.”Au-delà des polémiques qui étaient son arme préférée et des affrontements nécessaires sur le fond, JM Le Pen aura été une figure de la vie politique française. On savait, en le combattant, quel combattant il était”, avait écrit un peu plus tôt François Bayrou sur X.”C’était un raciste. Un antisémite. Un colonialiste. Un nostalgique du régime de Vichy. Un antiféministe… Un multirécidiviste qui a fondé le FN avec des SS. Pas une figure de la vie politique française”, a appuyé le secrétaire général du Parti socialiste Pierre Jouvet.”Il n’est pas question de polémiques, mais de condamnations pour des propos racistes, antisémites et négationnistes”, a pour sa part estimé le porte-parole du Parti communiste français Ian Brossat, qualifiant de message du Premier ministre de “pathétique”.Le fondateur du Front national est mort mardi à l’âge de 96 ans.

Les principales condamnations et provocations de Jean-Marie Le Pen

L’ancien président du Front national Jean-Marie Le Pen, décédé mardi, a multiplié tout au long de sa carrière les déclarations sulfureuses et provocations verbales, et a été plusieurs fois condamné, notamment pour contestation de crime contre l’humanité.- “Détail de l’Histoire” -Pour avoir déclaré le 13 septembre 1987, et réitéré à plusieurs reprises, que l’existence des chambres à gaz était “un point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale”, Jean-Marie Le Pen a d’abord été condamné deux fois au civil, en 1991 puis en 1999, devant s’acquitter de dommages et intérêts à des associations.Au pénal, le co-fondateur du FN a ensuite été condamné en 2017 en appel à 30.000 euros d’amende pour contestation de crime contre l’humanité, pour avoir répété ces propos en 2015. Condamnation confirmée en 2018 en cassation.- L’Occupation -Il a également été condamné pour contestation de crimes contre l’humanité, cette fois à trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende, en 2012 en appel. Il avait affirmé en 2005, dans l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol, que l’Occupation allemande n’avait pas été “particulièrement inhumaine” en France.En 1993, Jean-Marie Le Pen avait déjà été condamné pour injure publique en appel à une amende pour son jeu de mot de 1988, “Durafour crématoire”, visant le ministre de la Fonction publique de l’époque, Michel Durafour.Il a en revanche été relaxé en appel en 2022 pour s’en être pris en 2014 dans une vidéo sur son blog à plusieurs personnalités engagées contre l’extrême droite, lançant à propos du chanteur Patrick Bruel, de confession juive: “Écoutez, on fera une fournée la prochaine fois”.Dès 1958, alors jeune député, il avait lancé à l’ancien chef du gouvernement Pierre Mendès France: “vous n’ignorez pas que vous cristallisez sur votre personnage un certain nombre de répulsions patriotiques et presque physiques”.- Races, musulmans et Roms -En 1998, Jean-Marie Le Pen et son numéro deux au FN à l’époque, Bruno Mégret, ont été condamnés à verser des dommages et intérêts à l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), pour des propos sur “l’inégalité des races” tenus en 1996 et 1997.M. Le Pen a ensuite été condamné en appel à 10.000 euros d’amende pour incitation à la haine raciale, en 2005. Dans un entretien au journal Le Monde du 19 avril 2003, il avait affirmé: “Le jour où nous aurons en France, non plus 5 millions mais 25 millions de musulmans, ce sont eux qui commanderont. Et les Français raseront les murs, descendront des trottoirs en baissant les yeux”.En 2014, il a écopé en appel de 5.000 euros d’amende, pour avoir dit en 2012 que les Roms, “comme les oiseaux, (volent) naturellement”.Puis il a été condamné en appel en 2017 à 5.000 euros d’amende pour provocation à la haine et à la discrimination, pour avoir qualifiée la présence de Roms à Nice d'”urticante” et “odorante”, en 2013. Condamnation confirmée en 2018 en cassation.- Violences envers une candidate -En 1998, M. Le Pen a été condamné en appel à un an d’inéligibilité et trois mois de prison avec sursis pour violences envers une candidate socialiste à Mantes-la-Jolie (Yvelines), lors de la campagne des élections législatives de 1997. Décision confirmée en cassation un an plus tard.- Homosexuels – Il a été condamné en appel à 2.400 euros d’amende en 2019, pour deux injures publiques visant les homosexuels, dont le policier Xavier Jugelé, tué en 2017 dans un attentat sur les Champs-Élysées.- Assistants d’eurodéputés: pas en état d’être jugé – Le co-fondateur du FN a par ailleurs été mis en examen en 2019 pour détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires d’eurodéputés du Front national (FN, devenu depuis le Rassemblement national). Lors du procès qui a eu lieu cet automne à Paris, son cas a été “disjoint” après qu’une expertise médicale a constaté “une profonde détérioration” de son état physique et psychique, estimant qu’il n’était pas en mesure ni “d’être présent”, ni de “préparer sa défense”.

Jean-Marie Le Pen, bâtisseur de l’extrême droite moderne, sulfureux jusqu’au rejet

Tribun hors-pair, provocateur sulfureux obsédé par l’immigration et les juifs, patriarche contrarié par les siens, Jean-Marie Le Pen, décédé mardi à l’âge de 96 ans, a sorti l’extrême droite française de sa marginalité au cours d’une carrière politique qui a marqué la Ve République.Le “Menhir” n’a jamais exprimé aucun regret pour ses dérapages, contrôlés ou non, répétés souvent, qui lui ont valu plusieurs condamnations en justice: des chambres à gaz “point de détail de l’histoire”, à “l’inégalité des races” (1996), en passant par l’Occupation allemande “pas particulièrement inhumaine” (2005) ou l’agression physique d’une adversaire socialiste (1997). “Je vais te faire courir, moi, tu vas voir, rouquin… Pédé!”, s’en était-il encore pris à un militant hostile.Éternel provocateur et défricheur des extrêmes droites européennes, Le Pen voulait-il vraiment le pouvoir? “On ne me l’a jamais apporté sur un plateau”, se victimisait-il.Mais “au fond de lui, il ne voulait pas gouverner”, croit surtout savoir le journaliste Serge Moati qui a suivi “le diable de la République” pendant 25 ans au gré de documentaires et ouvrages.”Avoir été considéré comme un réprouvé, un exclu, un antisystème, l’a en fait arrangé et lui a donné paradoxalement une popularité qui s’est traduite progressivement dans les urnes”, décrypte le réalisateur.”Un Front (national, ndlr) gentil, ça n’intéresse personne”, résumait Le Pen, en ironisant: “avant le +détail+, 2,2 millions d’électeurs; après, 4,4 millions”.- “Fout-la-merde magnifique” -Le plus emblématique de ses succès restera inachevé. Le 21 avril 2002, à 73 ans et pour sa quatrième candidature à l’Élysée, il crée la surprise en se qualifiant pour le second tour de l’élection.Le triomphe a son revers: pendant quinze jours, des millions de personnes défilent contre le racisme et son incarnation politique. Surtout, Jean-Marie Le Pen permet la réélection facile de son ennemi juré Jacques Chirac.Reste qu’au fil de soixante ans de carrière et cinq présidentielles, Le Pen a réveillé une extrême droite française jusqu’alors disqualifiée par la Collaboration.Né le 20 juin 1928, à La Trinité-sur-Mer (Morbihan), le Breton devient pupille de la Nation à 14 ans quand son père, patron pêcheur, meurt en mer en sautant sur une mine.A Paris, l’étudiant en droit, fort en gueule et bagarreur, privilégie l’activisme aux études. Il en garde des amitiés bigarrées, du député italien radical Marco Pannella au cinéaste de la Nouvelle Vague Claude Chabrol, engagé à gauche, et qui verra dans le tribun un “fout-la-merde magnifique”.Le Pen s’engage ensuite en Indochine, où il se lie avec une future légende du cinéma, Alain Delon. De retour à Paris, il devient en 1956, à 27 ans, benjamin de l’Assemblée nationale sur les listes poujadistes, dans une IVe République déclinante. Puis il repart, en Algérie cette fois, où il sera accusé de tortures – ce qu’il conteste.Anticommuniste viscéral, M. Le Pen dirige en 1965 la campagne présidentielle de l’avocat d’extrême droite Jean-Louis Tixier-Vignancour puis est désigné en 1972 à la tête d’un nouveau parti qui réunit des néofascistes: le Front national.Le Pen, une marionnette d’Ordre nouveau, ce groupuscule qui cherchait une “façade” respectable en la personne de cet ancien parlementaire? Peut-être. Mais le tribun, le visage barré d’un bandeau après la perte d’un Å“il lors d’un accident domestique, se montre stratège et finit par s’imposer comme leader de droit et de fait de cette machine électorale. Et lui choisit le même emblème que celui du MSI, le parti italien resté fidèle à Mussolini: une flamme tricolore.- “J’assume tout” -Premiers succès dès les municipales 1983, et un thème favori répété à l’envi: “Un million de chômeurs, c’est un million d’immigrés en trop”.L’année suivante, il frôle les 11% aux élections européennes – aidé, déplore la droite, par le président socialiste François Mitterrand qui lui a fait ouvrir grand les portes des studios de télévision lors de la campagne. Les slogans s’enchaînent: “Les Français d’abord”, puis “Le Pen, le peuple”, lui qui est devenu millionnaire après avoir hérité en 1976, notamment d’un hôtel particulier dans le prolongement des beaux quartiers parisiens.Mais à côté des splendeurs – 15% aux présidentielles de 1988 et 1995 -, celui qui gère le FN comme “une boutique familiale” et sa famille comme une entreprise politique, doit essuyer les misères des divisions.A la fin des années 80, son orgueil est mis à mal lorsque son épouse et mère de ses trois filles le quitte brutalement avant de poser nue dans le magazine Playboy – la France antilepéniste persifle.Dix ans plus tard, alors que le dauphin Bruno Mégret tente en vain de prendre le parti, Le Pen renie en direct au 20H de TF1 la fille promise à l’héritage politique, Marie-Caroline. Sa faute? Avoir suivi son mégretiste de mari.C’est finalement la benjamine de la fratrie, Marine, qui est désignée pour reprendre le flambeau. Devenue présidente du FN en 2011, Le Pen fille se veut loyale: “Je prends l’ensemble de l’histoire de mon parti et j’assume tout”.- “Durafour… crématoire” -Le passif est pourtant lourd, Le Pen père ayant notamment montré tout au long de sa carrière une obsession pour les juifs. En 1958, il avait pointé à l’endroit de l’ancien chef du gouvernement Pierre Mendès France “un certain nombre de répulsions patriotiques et presque physiques”.Condamné à la fin des années 60 pour apologie de crime de guerre après avoir édité un disque de chants du IIIe Reich, c’est en 1987 qu’il compare pour la première fois la Shoah à “un détail de l’Histoire”. Un an plus tard, il ose un jeu de mot avec le nom du ministre Michel Durafour, “…crématoire!”.”Un certain nombre de juifs considèrent qu’ils ont une immunité qui est liée à ce trait et que les autres leur doivent en quelque sorte une révérence, certains même une prosternation particulière”, déplore-t-il en 1991.Dans ses Mémoires, il enfonce: “L’antisémitisme garantit l’homogénéité du groupe juif, les sionistes le savent”.Mais lorsqu’en 2015, Jean-Marie Le Pen promet une prochaine “fournée” à Patrick Bruel, Marine Le Pen estime que le “président d’honneur” du Front national va à l’encontre de la stratégie de dédiabolisation du parti. Car la “lepénisation des esprits” trouve ses limites: certes, le Menhir s’est imposé dans le paysage politique français et a ouvert la voie à l’essor de mouvements nationalistes et populistes en Europe. Mais ses outrances l’ont inexorablement marginalisé, empêchant toute alliance, tant dans l’Hexagone qu’au Parlement de Strasbourg.La fille chérie exclut finalement son père du mouvement qu’il avait fondé quarante-trois ans plus tôt – aux côtés d’un ancien Waffen-SS, Pierre Bousquet – puis renomme le parti en Rassemblement national. “Un suicide”, commente Le Pen, en fustigeant les purges contre les éléments les plus radicaux du mouvement, lui qui avait théorisé le rassemblement de toutes les extrêmes droites, des catholiques traditionalistes aux néo-païens, nostalgiques de Vichy voire néo-nazis compris.La guerre familiale, dûment mise en scène devant médias et tribunaux, s’estompe au fil des années. Même avec l’ex-femme, à nouveau logée dans l’ancienne demeure conjugale, ou Marion Maréchal, la petite-fille qui avait défié son autorité en refusant de concourir de nouveau aux législatives de 2017: toutes sont pardonnées.- “Vacarme continuel” -Depuis son bureau du manoir de Montretout ou, de plus en plus souvent, du domicile de sa nouvelle épouse, Jany, à Rueil-Malmaison, à l’ouest de Paris, Jean-Marie Le Pen recevait ces dernières années à tour de bras. Entre deux chansons fredonnées, il avait laissé entendre qu’il voterait pour Eric Zemmour à la présidentielle de 2022.Un malaise cardiaque survenu un an plus tard l’avait contraint à renoncer aux mondanités. A partir de février 2024, ses trois filles Marie-Caroline, Yann et Marine avaient été désignées pour gérer ses affaires courantes, dans le cadre d’une protection juridique proche de la tutelle. Alors que le RN triomphait aux élections européennes en juin de la même année, une providentielle dissolution laissait entrevoir la possibilité que sa fille Marine emmène l’extrême droite au pouvoir, un rêve auquel il s’était finalement mis à croire mais qui s’est encore fracassé sur un “front républicain”.La défaite accompagnait un inexorable déclin de la santé du Menhir: “insuffisance cardiaque”, “profonde détérioration de ses capacités physiques et psychologiques”, avaient recensé des experts appelés à déterminer s’il pouvait comparaître au “maxi-procès” du Front national dans l’affaire des assistants des eurodéputés lepénistes.”Aucune conscience du but, du sens et de la portée de cette audience”, avaient encore conclu les médecins, laissant seuls Marine Le Pen et vingt-quatre autres figures du parti répondre d’un vaste système présumé de détournement de fonds européen au profit de la formation.Pour ses obsèques, Jean-Marie Le Pen avait exigé “le concerto en ré majeur pour violon et orchestre de Beethoven”. A l’époque de sa première interprétation, il y a deux siècles, les critiques y avaient vu une Å“uvre manquant “de cohérence”, “un amoncellement touffu et décousu d’idées” et “un vacarme continuel”.

Jean-Marie Le Pen est mort mardi à l’âge de 96 ans

Jean-Marie Le Pen, figure de l’extrême droite française et finaliste de la présidentielle de 2002, est mort mardi à l’âge de 96 ans à Garches (Hauts-de-Seine), dans un établissement où il avait été admis il y a plusieurs semaines.”Jean-Marie Le Pen, entouré des siens, a été rappelé à Dieu ce mardi à 12H00″, a indiqué sa famille dans un communiqué transmis à l’AFP.Le fondateur de Front national, devenu Rassemblement national, s’était peu à peu retiré de la vie politique à partir de 2011, lorsque sa fille Marine Le Pen avait repris la présidence du parti.Affaibli par plusieurs accidents de santé, une expertise médicale avait constaté en juin dernier “une profonde détérioration” de son état physique et psychique, estimant qu’il n’était pas en mesure ni “d’être présent”, ni de “préparer sa défense” au procès des assistants des eurodéputés FN qui s’était déroulé à Paris de septembre à novembre.Mi-novembre, Jean-Marie Le Pen avait été hospitalisé puis admis dans une structure à Garches, à l’ouest de Paris, non loin de son domicile de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).Tribun hors-pair, provocateur sulfureux obsédé par l’immigration et les juifs, patriarche contrarié par les siens, ce Breton qui aimait être surnommé “le menhir”, avait sorti l’extrême droite française de sa marginalité au cours d’une carrière politique qui a marqué la Ve République.Le plus emblématique de ses succès restera inachevé. Le 21 avril 2002, à 73 ans et pour sa quatrième candidature à l’Élysée, il crée la surprise en se qualifiant pour le second tour de l’élection.Le triomphe a son revers: pendant quinze jours, des millions de personnes défilent contre le racisme et son incarnation politique. Surtout, Jean-Marie Le Pen permet la réélection facile de son ennemi juré Jacques Chirac.”Engagé sous l’uniforme de l’armée française en Indochine et en Algérie, tribun du peuple à l’Assemblée nationale et au Parlement européen, il a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté”, a salué sur X l’actuel patron du RN Jordan Bardella.Jean-Marie Le Pen, après avoir été marié avec la mère de ses filles Marie-Caroline, Yann et Marine, Pierrette Lalanne, avait épousé en secondes noces Jany Le Pen.

Budget, social: le gouvernement Bayrou affiche sa volonté de dialogue en multipliant les concertations

Les partenaires sociaux à Matignon, les groupes parlementaires chez les ministres en charge du budget de l’État et de la Sécurité sociale: le gouvernement Bayrou multiplie les rendez-vous et affiche ostensiblement sa volonté de dialogue pour tenter de dénouer les crises politique, sociale et budgétaire.Exercice obligé pour tout nouveau Premier ministre, les partenaires sociaux, patronat et grandes centrales syndicales, défilent à partir de mardi à Matignon. Patrick Martin du Medef a ouvert le bal à 9H30 pour un entretien d’environ une heure. Il a dit avoir vouloir élargir la discussion envisagée par François Bayrou sur les retraites au “financement de la protection sociale” par de la “capitalisation” ou de la “fiscalité”.M. Martin sera suivi par la numéro un du syndicat CFDT Marylise Léon à 17H00 et celui de la CPME François Asselin à 20H00. Les rencontres avec les autres organisations se poursuivront jusqu’à lundi à la veille du discours de politique générale du Premier ministre devant l’Assemblée nationale.Ces “premiers échanges” doivent permettre à François Bayrou d'”entendre leurs demandes” et évoquer avec eux “l’actualité sociale” y compris “ce que le Premier ministre a mis sur la table” sur les retraites, a indiqué Matignon.M. Bayrou avait proposé en décembre aux forces politiques de rouvrir une discussion, pendant neuf mois, sur la réforme controversée des retraites de 2023, sans la suspendre. Il avait affirmé croire qu’il pouvait y avoir une autre solution pour leur financement que le report de l’âge de 62 à 64 ans, évoquant un système “à points”.Retraites, emploi, pouvoir d’achat, compétitivité des entreprises… Cette première prise de contact entre le chef du gouvernement et les partenaires sociaux ne devrait pas réserver trop de surprises quant au menu des discussions.En mettant en avant, selon Matignon, sa “méthode très horizontale”, François Bayrou semble inscrire ses pas dans celui de son prédécesseur en matière de dialogue social. Le maintien à son poste de la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, désormais sous la tutelle de Catherine Vautrin, accrédite l’idée d’une continuité.De quoi quelque peu rassurer des partenaires sociaux qui, unanimes à l’exception de la CGT, avaient alerté le 17 décembre sur “l’instabilité dans laquelle a basculé notre pays”, qui fait “peser le risque d’une crise économique aux conséquences sociales dramatiques”. -Méthode, calendrier-Éviter “l’instabilité” et le spectre d’une nouvelle censure, c’est l’objectif des rencontres entre les ministres en charge du budget de l’État et de la Sécurité sociale et les groupes parlementaires. Reçus lundi à Bercy, les socialistes ont agité la menace d’une censure s’ils n’obtenaient pas des “concessions remarquables” du gouvernement qui a, selon lui, déjà fait “une proposition de modification” de la contestée réforme des retraites. Avant de rencontrer les élus socialistes, le ministre Éric Lombard avait jugé qu’il y avait “plus de perspectives d’un dialogue fécond” avec les partis de gauche qu’avec le Rassemblement national, s’attirant les foudres de Marine Le Pen.Mardi, c’est au tour de la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin de recevoir les groupes sur le budget de la Sécurité sociale avec le mantra “respect, écoute, dialogue, humilité et suivi”.Méthode, calendrier, mesures de fond: Mme Vautrin a promis d'”examiner ensemble les points essentiels du texte de projet de loi de financement de la Sécurité sociale tel qu’il a été discuté par le Parlement à l’automne”.Début décembre, le gouvernement Barnier était tombé après l’adoption d’une motion de censure déposée par la gauche après déclenchement par le Premier ministre de l’article 49.3 sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Le groupe parlementaire socialiste est à nouveau le premier convié, à 16H30, avenue Duquesne. “Nous, on repart des dernières propositions qu’on avait faites sur le PLFSS au moment de la commission mixte paritaire (CMP)”, a averti le député PS Jérôme Guedj auprès de l’AFP. “La sécurité sociale a un problème essentiellement de recettes. On a décidé d’une dépense nécessaire, l’augmentation de la rémunération des soignants, sans dégager de ressources pour financer cette dépense nouvelle. Aujourd’hui ça coute 14 milliards le Ségur. Donc c’est d’une conférence de financement de la sécu dont on a besoin, avec des recettes nouvelles”, complète l’élu de l’Essonne.

Nouvelle-Calédonie: le gouvernement échoue à élire un président et à sortir de la crise

Elu mardi par les membres du Congrès, le nouveau gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a échoué à désigner son président, les non-indépendantistes, majoritaires, n’ayant pas réussi à se mettre d’accord sur un nom. Une nouvelle tentative aura lieu mercredi à 14H00 heure locale (04H00 en métropole).Plus de sept mois après de violentes émeutes, l’archipel a été plongé dans l’incertitude le 24 décembre par le renversement du gouvernement de l’indépendantiste Louis Mapou, en place depuis trois ans. Les négociations n’ont “pas permis de nous entendre autour d’un contrat de gouvernance”, a réagi à l’issue du vote Philippe Dunoyer, candidat du parti Calédonie ensemble (centre-droit, non-indépendantiste), qui a annoncé sa démission du gouvernement, moins d’une heure après l’élection d’un exécutif.Alcide Ponga, candidat du parti Le Rassemblement-Les Républicains (non-indépendantiste), a obtenu quatre voix, contre trois pour l’indépendantiste Samuel Hnepeune.Or, il faut impérativement réunir les votes de 6 des 11 membres pour que soit élu le chef de l’exécutif.Une partie des indépendantistes se sont abstenus, de même que Calédonie ensemble (CE) malgré la candidature de Philippe Dunoyer.Cela “n’empêchera pas le fonctionnement des institutions”, a tenu à préciser M. Dunoyer, qui sera remplacé par Jérémie Katidjo-Monnier, en seconde place sur sa liste.Les membres du gouvernement calédonien sont en effet élus lors d’un scrutin de listes. En cas de démission, c’est le suivant sur celle-ci qui prend la place du démissionnaire.Seule la démission de l’ensemble de la liste provoque la chute du gouvernement. C’est ce scénario qui s’est produit le 24 décembre, avec le départ de Calédonie ensemble.Le mouvement reprochait à l’exécutif de Louis Mapou son “manque de fermeté” face à l’État dans le cadre des discussions pour l’aide à la reconstruction du territoire. Son économie a été mise à terre par l’insurrection qui a débuté le 13 mai, après l’adoption par l’Assemblée nationale à Paris d’une réforme très controversée du corps électoral calédonien.Mais “le gouvernement Mapou n’a pas été renversé pour qu’on débouche sur un blocage institutionnel, a précisé Philippe Dunoyer. “Dès la prochaine réunion du gouvernement, mon remplaçant apportera sa voix à la candidature d’Alcide Ponga à la présidence.”- “ManÅ“uvres politiciennes” -Dans la foulée, Petelo Sao, entré au gouvernement sur la liste CE mais membre de l’Eveil océanien (parti charnière, ni indépendantiste, ni non-indépendantiste) a indiqué qu’il voterait lui aussi “pour Alcide Ponga lors de la prochaine tentative”.Cette crise révèle l’importance des fractures qui traversent la classe politique calédonienne. Si Calédonie ensemble avait annoncé faire chuter l’équipe Mapou pour mettre en place un “gouvernement de salut public transpartisan au service des Calédoniens”, l’échec de mardi montre que, malgré l’urgence économique soulignée par tous, les guerres intestines continuent de prendre le dessus.Virginie Ruffenach, présidente du groupe Rassemblement-LR au ongrès a appelé “à la responsabilité des élus calédoniens afin de ne pas laisser perdurer l’instabilité institutionnelle”. “Tout ça ce ne sont que des manÅ“uvres politiciennes, qui montrent bien que la décision de faire chuter le gouvernement précédent ne servait que des intérêts personnels”, a commenté pour sa part Charles Washetine, de l’Union nationale pour l’indépendance (UNI) dont est membre le président sortant Louis Mapou. Mais les indépendantistes ne sont pas en reste de divisions. En froid avec l’Union calédonienne, qui a présenté Samuel Hnepeune à la présidence, l’UNI a donné consigne à ses deux membres du gouvernement de s’abstenir mardi matin plutôt que de voter en faveur du candidat indépendantiste.Située à 17.000 kilomètres de Paris, la Nouvelle-Calédonie a été meurtrie en 2024 par six mois de tensions insurrectionnelles, sur fond de contestation indépendantiste du corps électoral aux élections provinciales, cruciales pour le territoire. Les troubles ont coûté la vie à 14 personnes et fait plus de 2 milliards d’euros de dégâts. Le scrutin qui devait avoir lieu en 2024, doit se tenir à la fin de l’année.