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Fin de vie: les députés approuvent un article-clé créant un droit à l’aide à mourir

Les députés ont approuvé samedi la création d’un “droit à l’aide à mourir”, et rétabli le principe selon lequel les patients devront s’auto-administrer la substance létale, sauf lorsqu’ils ne sont pas en capacité de le faire, lors de l’examen de la proposition de loi d’Olivier Falorni.L’article créant ce droit a été adopté par 75 voix, contre 41. Un vote sur l’ensemble du texte relatif “au droit à l’aide à mourir” est prévu le 27 mai.L’hémicycle est revenu sur la version adoptée en commission mi-avril, qui accordait à la personne souhaitant recourir à l’aide à mourir la liberté de choisir entre auto-administration du produit létal et administration par un médecin ou un infirmier.Les députés ont adopté samedi un amendement du gouvernement précisant que celle-ci ne sera possible que lorsque le patient “n’est pas en mesure physiquement d’y procéder”, revenant à la version initiale.”La position du gouvernement, c’est de dire (que) le principe, c’est l’auto-administration, l’exception c’est l’accompagnement”, a déclaré dans l’hémicycle la ministre de la Santé Catherine Vautrin.Pour plusieurs députés, il s’agissait “d’un point de rupture de l’équilibre du texte”, selon les mots de la députée Horizons et ancienne ministre de la Santé Agnès Firmin Le Bodo, qui a plaidé la nécessité d’être “à l’écoute des soignants pour la construction de ce texte”.A l’inverse, l’auteur et rapporteur du texte Olivier Falorni a exprimé son “désaccord” avec la remise en cause du “libre choix”, rappelant qu’il s’agissait d’un “des points cruciaux” pour la Convention citoyenne qui avait été mise en place par le président de la République pour réfléchir sur le sujet. Ce que “je redoute, explique M. Falorni, c’est qu’un “malade qui aurait dit +oui docteur, je le veux, je persiste, je maintiens, je veux une aide à mourir+” ne soit au final “pas en mesure de le faire pour “des raisons diverses”, comme “l’angoisse” ou le “stress”. Pour Catherine Vautrin, l’auto-administration traduit en acte jusqu’au dernier moment la “volonté” de mourir du patient. Mais peut-être “qu’effectivement le cas du patient qui a dit oui, je m’auto-administre, mais qui, au moment de boire le produit, par exemple, ou de se l’injecter n’est pas en capacité, nécessite peut-être à ce moment là un accompagnement”, a-t-elle avancé.”Si on laisse l’appréciation au médecin de déterminer ce qu’est l’incapacité physique à le faire”, certains pourraient juger que le stress en est une, et d’autres, non, ce “n’est pas acceptable”, s’est inquiété le député PS Stéphane Delautrette.- “Droit” contre “liberté” -Un amendement pour permettre à un “proche” d’administrer le produit létal a été rejeté. Comme un autre souhaitant ouvrir la possibilité d’une aide à mourir en tenant compte des directives anticipées. Dans la soirée, l’hémicycle a commencé à discuter d’un autre article-clé, celui définissant les critères d’éligibilité à l’aide à mourir.Cinq critères cumulatifs sont prévus dans le texte issu de la commission: être âgé d’au moins 18 ans; français ou résidant en France; atteint d’une “affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale”; cette dernière provoquant une “souffrance physique ou psychologique” réfractaire aux traitements ou insupportable; être apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée.Peu avant minuit, un amendement souhaitant ouvrir l’accès à l’aide à mourir dès 16 ans, avec le consentement des parents, porté par le député insoumis Hadrien Clouet, a été rejeté. Plus tôt dans la journée, les députés ont débattu sur la définition de l’aide à mourir et la sémantique, certains opposants tentant, sans succès, de lui substituer les notions de “suicide assisté” et “d’euthanasie”.D’autres ont voulu remettre en cause la notion de “droit” à l’aide à mourir, estimant aller trop loin avec “un droit” et lui préférant la simple “liberté” qui offre une possibilité. La droite a connu les mêmes revers lorsqu’elle a voulu préciser la notion en aide “active” à mourir. “L’aide à mourir, cela existe déjà. Et tous les médecins, toutes les infirmières font de l’aide à mourir. Nous aidons à mourir sans provoquer la mort”, s’est inquiété Philippe Juvin (Les Républicains). “Administrer une substance létale, en quoi est-ce que ça peut être une aide ? Ce sera toujours administrer la mort”, s’est agacé Christophe Bentz (Rassemblement national).Dépassant les clivages politiques, la proposition de loi sur l’aide à mourir devrait continuer d’être âprement débattue dans l’hémicycle lundi dès 09H00. Quelque 1.774 amendements doivent encore être étudiés.

A Marseille, Philippe se penche sur la justice et tient ses potentiels alliés en respect

Des propositions pour réformer l’institution judiciaire, un plaidoyer contre “l’injustice”, en particulier envers les jeunes, et un message de ferme détermination envers ses potentiels alliés pour l’Elysée, particulièrement à droite: Edouard Philippe a tenu un nouveau meeting de campagne samedi à Marseille, en plein dénouement du congrès LR.Après Bordeaux et Lille, le candidat déclaré à la présidentielle avait convié ses soutiens au Parc Chanot pour un troisième “meeting interrégional”. L’ordre du jour appelait les questions régaliennes. Mais le dénouement dimanche du Congrès des Républicains (LR) n’avait échappé à personne et le rendez-vous d’Horizons a été avancé d’une journée.Alors que LR doit se choisir un président entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, Edouard Philippe s’est amusé d’être devenu un thème de campagne dans son ancien parti: pour M. Wauquiez, hors de question de “rallier la macronie” derrière l’ancien Premier ministre, quand M. Retailleau –qui s’en défend– y serait d’avantage disposé.Le patron d’Horizons, en tête des sondages dans le “socle commun” de la droite et du centre, a également eu un mot pour Gérald Darmanin et pour Gabriel Attal. “J’entends ceux qui se demandent si mon programme sera un vrai programme de droite. S’il sera assez populaire. J’en entends d’autres qui ont la nostalgie d’un +en même temps+ un peu idéalisé”, a-t-il lancé.”J’entends parler de +tickets+ écrits d’avance (…) Tout cela me laisse assez indifférent. Je ne serai pas le prisonnier du jeu des partis”, a prévenu M. Philippe.”Je veux être président de la République pour restaurer la puissance de l’Etat, pour remettre de la justice dans notre société, pour rendre notre pays plus fort et plus prospère et pour redonner à l’ensemble de nos concitoyens le goût de la liberté. Est-ce que c’est assez de droite ? Assez populaire ? Mais moi je ne suis pas là pour défendre la pureté de la droite française ! Je suis là pour défendre la France, les Françaises et les Français !”, a lancé M. Philippe sous les applaudissements de quelque 1.700 partisans.M. Wauquiez en a pris pour son grade. “Les Français ne sont pas dupes de ceux qui font du trumpisme aux petits pieds en rêvant de ressusciter le bagne du comte de Monte Cristo à Saint-Pierre-et-Miquelon”, a ironisé Edouard Philippe, alors que le patron des députés LR a proposé d’y envoyer les étrangers dangereux faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire (OQTF).Le député de Haute-Loire a pour sa part dressé un portrait peu flatteur de M. Philippe samedi dans un entretien au Figaro Magazine. La “macronie finissante a un nom: Edouard Philippe”, a-t-il dit, estimant “mortel pour la droite et notre pays” d’en être les “supplétifs”.-Courtes peines et peines planchers-A tous ces alliés potentiels qui s’interrogent sur son programme, M. Philippe “retourne la question”: “Etes-vous prêts à construire avec nous la grande force politique, le bloc républicain et démocrate, qui respectera les identités de chacun mais se rassemblera sur l’essentiel ?”.Illustration avec les intervenants, parmi lesquels le président (Renaissance) de la région Sud Renaud Muselier et la présidente de la Métropole d’Aix-Marseille Martine Vassal (ex-LR), à qui M. Philippe a prodigué un encouragement pour la mairie de Marseille.”Le mode d’emploi pour organiser la victoire aux municipales apportera le mode d’emploi pour la présidentielle”, a édicté M. Muselier. “Sans rassemblement républicain, aucune victoire ne sera possible”, a abondé le maire de Nice et vice-président d’Horizons, Christian Estrosi.Second message de Marseille: quand LR se cherche un chef, Edouard Philippe peaufine son programme. Samedi, le maire du Havre a décliné des propositions pour réformer la justice qui, “en plus d’être lente, est devenu hypocrite”.Car “comme nous n’arrivons pas à construire suffisamment de places de prisons (…) et comme nous savons qu’être détenu dans des conditions indignes alimente la récidive, les juges prononcent des peines toujours plus sévères mais de moins en moins exécutées”, a-t-il expliqué.M. Philippe défend “une stratégie d’enfermement immédiat des délinquants, y compris pour des peines très brèves, dès la première infraction, dans des établissements pour courtes peines”, comme ses députés l’ont fait adopter début avril. Mais aussi, a-t-il poursuivi, des “peines planchers pour les infractions les plus graves”.L’ancien Premier ministre s’interroge par ailleurs sur la suppression de la fonction de juge d’application des peines. Il entend également donner aux maires “des moyens accrus, y compris le droit de prononcer des amendes et de proposer des peines de réparation”.

Présidence LR: les adhérents ont commencé à voter

Les plus de 120.000 adhérents des Républicains ont commencé samedi à 18H00 à voter pour départager d’ici dimanche les deux candidats à la présidence de leur parti, le favori Bruno Retailleau et le challengeur Laurent Wauquiez, ont indiqué à l’AFP des sources du parti. Les militants de LR disposent de 24 heures pour voter par internet. Les résultats seront proclamés dimanche soir par la secrétaire générale du parti Annie Genevard, également ministre de l’Agriculture, au siège parisien des Républicains.L’issue du scrutin n’est pas scellée: en passant de 43.859 à 121.617 adhérents en l’espace de deux mois, LR a vu son corps électoral gonfler soudainement. Sans savoir à qui profiteront ces recrutements, menés tambour battant par les deux candidats.Laurent Wauquiez s’est rendu à la permanence LR du Puy-en-Velay, samedi peu avant 18H30, en costume cravate. Il s’est livré en quelques minutes à un vote électronique sur un ordinateur portable posé sur une table. “A voté”, a-t-il dit, souriant, se disant “extrêmement confiant (et) en pleine forme”. “J’ai fait une campagne à la Chirac : en allant partout, en transmettant mon énergie, ma passion, ce que je veux porter à notre famille politique”, a-t-il affirmé.Face au ministre de l’Intérieur, sous le feu des projecteurs depuis son arrivée à Beauvau, Laurent Wauquiez a effectué près de 120 réunions publiques aux quatre coins du pays. Pendant ces trois mois de campagne, le patron des députés LR a fait feu de tout bois avec des propositions très droitières comme l’envoi des étrangers dangereux sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon, “l’arrêt de l’assistanat” en limitant le RSA à deux ans ou encore la création d'”un cordon sanitaire” autour de LFI. Il a aussi érigé en “modèle pour la droite” l’ultraconservatrice italienne Giorgia Meloni et plaidé pour un rassemblement de la droite allant du garde des Sceaux, l’ex-LR Gérald Darmanin, à l’eurodéputée zemmouriste Sarah Knafo (à l’exclusion du RN et de ses alliés). Omniprésent sur l’immigration, Bruno Retailleau, a évité de répondre aux propositions de son rival, mais a multiplié les mesures en tant que ministre de l’Intérieur, resserrant les critères de naturalisation des étrangers et appelant à un bras de fer pour que l’Algérie reprenne ses ressortissants frappés d’une obligation de quitter le territoire… sans succès.

Dati appelle producteurs et réalisateurs à se mobiliser pour l’exception culturelle française

La ministre de la Culture Rachida Dati, en visite au Festival de Cannes, a invité samedi producteurs et réalisateurs à l’accompagner à Bruxelles pour défendre l’exception culturelle française, bousculée par “l’intelligence artificielle, les tensions géopolitiques et les coups de boutoir de l’administration américaine”.”Toutes sections confondues, parmi les 107 films sélectionnés (à Cannes), 39 sont Français, plus d’un tiers”, a salué Mme Dati en préambule de son discours.”Défendre notre exception culturelle est certes une grande et belle idée, mais il ne faut pas qu’elle reste au stade de l’idée”, a-t-elle aussitôt averti.Rachida Dati a ainsi invité les grands réalisateurs et producteurs à se rendre à la Commission européenne pour défendre le modèle français, et plus largement le cinéma européen.”Nos diplomates, tous ceux qui travaillent à la Commission, nous disent: nous, on se bat pour défendre ce modèle français mais on voit de moins en moins d’artistes” venir soutenir ce combat, a déploré la ministre.”J’ai connu des Claude Berry, des (Bertrand) Tavernier venant défendre ce modèle”, s’est-elle rappelée.”Certains disent +non, on ne veut pas mélanger la politique+, mais on ne vous demande pas de faire des photos avec nous sur une affiche électorale”, a tancé Rachida Dati, qui s’exprimait depuis la tente du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC).”En Europe, le cinéma américain occupe plus de 60% de nos écrans” contre 36% en France, a indiqué Mme Dati. Le cinéma européen ne représente qu’un tiers des entrées en salle sur le Vieux continent, le reste revenant principalement au cinéma américain.Elle est donc revenue sur les deux piliers à défendre pour assurer la pérennité d’une industrie du cinéma dynamique sur le continent européen. Elle a d’abord appelé à défendre la directive européenne SMA (Services de médias audiovisuels) qui encadre le secteur et prévoit des obligations d’investissements dans les créations européennes pour les plateformes comme Netflix.Seconde priorité: “mieux organiser la circulation des oeuvres, renforcer leur visibilité et structurer leur diffusion” en Europe, a insisté Rachida Dati. “Cela suppose aussi de travailler ensemble, de co-produire davantage”, a-t-elle souligné.”Une Å“uvre européenne co-produite est une Å“uvre qui circule plus, qui touche un public plus large”, a remarqué Mme Dati.Vendredi, la ministre française et 23 de ses homologues européens ont signé une tribune publiée dans Le Figaro pour appeler à “une Europe de la culture dont le cinéma doit être une composante centrale”.

“Crapule”: Larcher porte plainte contre l’eurodéputée LFI Rima Hassan

Le président du Sénat, Gérard Larcher, a déposé plainte contre l’eurodéputée Rima Hassan (La France Insoumise), qui l’avait qualifié de “crapule” après des déclarations sur la reconnaissance de l’Etat palestinien, a affirmé samedi l’entourage de M. Larcher à l’AFP, confirmant une information du Parisien.Le patron Les Républicains de la chambre haute a “saisi la procureure de Paris” et accuse Rima Hassan de “diffamation et injure”, a confirmé son entourage.L’eurodéputée l’avait qualifié de “crapule” dans un message posté sur X en avril, où elle réagissait à la prise de position de M. Larcher sur la pertinence de reconnaître l’Etat palestinien.”Nous avons toujours des otages dans la bande de Gaza, nous avons toujours des attaques du Hamas, nous avons malheureusement une Autorité palestinienne extrêmement faible”, avait argumenté sur Europe1/Cnews le ténor LR. “Est-ce que les conditions sont réunies pour que nous allions plus loin dans la reconnaissance indispensable à terme de la réalité d’un État de Palestine? Non”, avait-il ajouté. “Traduction : nous utilisons le statu quo dans l’espoir que la faisabilité d’un État palestinien disparaisse, nous entretenons l’illusion d’une solution à deux États en attendant qu’il ne soit plus effectivement possible d’avoir un Etat palestinien. Gérard Larcher est une crapule”, a rétorqué Rima Hassan sur X.”Un propos jugé +offensant+ par le président du Sénat, +en contradiction avec le soutien sincère à une solution fondée sur deux États+ qu’il soutient, écrit Le Parisien, citant un courrier du 16 avril de M. Larcher à la procureure de Paris. 

Le député LFI Sébastien Delogu entendu pour la diffusion de documents privés volés

Au lendemain de perquisitions dans ses locaux, le député LFI des Bouches-du-Rhône Sébastien Delogu a été entendu près de trois heures vendredi à Marseille, dans le cadre de l’enquête sur des documents privés volés à un chef d’entreprise, documents qu’il a diffusés sur ses réseaux sociaux.Cette audition s’est déroulée au lendemain de perquisitions au domicile et à la permanence électorale du député marseillais. Perquisitions qui, “contrairement à la communication erronée relayée dans la presse et sur les réseaux sociaux, notamment par Sébastien Delogu, sont sans aucun lien avec l’article 40 (sur l’entreprise Laser) dont ce dernier a saisi le procureur de la République de Marseille le 5 septembre 2024”, a insisté vendredi le parquet de Marseille dans un communiqué.Ces perquisitions, menées par la brigade financière, “ont eu lieu dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en octobre 2024 pour vol, recel de vol, mise en danger par révélation d’information relative à la vie privée par communication publique en ligne et atteinte au secret des correspondances”, avait précisé le parquet de Marseille à l’AFP jeudi.M. Delogu, son entourage et de nombreux responsables de LFI, dont Jean-Luc Mélenchon, avaient aussitôt dénoncé ces perquisitions, les liant au signalement à la justice sur la base de l’article 40 que le parlementaire avait déposé le 5 septembre au sujet notamment de soupçons d’abus de biens sociaux au sein de l’entreprise Laser Propreté, alors au centre d’un conflit social touchant le nettoyage du métro et de la gare Saint-Charles de Marseille.Dans son communiqué vendredi, le parquet de Marseille précise donc qu’elles ont en fait été menées suite au “vol d’une pochette contenant des documents ayant trait à la vie privée” d’Isidore Aragones, éphémère président du conseil d’administration de Laser, du 12 septembre à début octobre.- “On est resté sereins” -M. Aragones, avocat à la retraite et ex-président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) de Marseille, se serait rendu compte de ce vol après que son bureau avait été “envahi par une délégation syndicale de la CGT d’une centaine de personnes”, le 19 septembre 2024.Cinq jours plus tard, “le 24 septembre 2024, Sébastien Delogu diffusait sur son compte Instagram, fort de 95.000 abonnés, une grande partie des documents dérobés à Isidore Aragones, évoquant ses liens avec l’Etat d’Israël, ainsi que ses projets financiers personnels, et en précisant que des gens bienveillants les leur avaient transmis”, poursuit le communiqué.Les perquisitions jeudi avaient “pour objectif de rechercher” ces documents “et de permettre d’identifier les personnes qui ont commis ce vol”, détaille encore le parquet.Dans ses posts sur Instagram le 24 septembre, toujours visibles vendredi, M. Delogu évoquait notamment des voyages de M. Aragones au Brésil et en Israël et des travaux que celui-ci envisageait dans une résidence secondaire, en publiant au passage les factures correspondantes.  “Dans le contexte (du conflit au Proche-Orient, NDLR), c’est ma vie qu’il a exposée, et il m’a exposé à un danger réel, à un grave danger”, avait témoigné M. Aragones auprès de l’AFP jeudi. “On a été auditionnés librement, on a fait des déclarations, on est resté sereins”, a commenté auprès de l’AFP l’avocat de l’élu, Me Yones Taguelmint, à la sortie de l’audition de M. Delogu au commissariat vendredi.”Evidemment qu’on a hâte que la procédure avance, (…) vraiment dans la globalité, j’insiste sur ça, que tout soit ressorti de ce qui s’est passé, de A à Z”, a poursuivi l’avocat, répétant que selon lui “il y a une enquête principale”, sur les faits dénoncés par M. Delogu le 5 septembre, “et il faudrait qu’elle avance”. Le député de son côté n’a fait aucune déclaration, ni à son arrivée ni à son départ.Concernant les faits signalés par le député Insoumis le 5 septembre visant l’entreprise Laser, “ils ont fait l’objet d’une ouverture d’enquête préliminaire le 16 septembre, (…) enquête toujours en cours”, et les perquisitions concernant M. Delogu jeudi “ne visaient aucunement la récupération des documents transmis dans le cadre de cet article 40, comme il a été à tort affirmé”, a insisté le parquet de Marseille vendredi dans son communiqué.

Présidence LR: Retailleau et Wauquiez bouclent une campagne très à droite

Un tremplin pour la présidentielle ? A Nîmes pour l’un et près de Lyon pour l’autre, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez ont bouclé vendredi soir leurs campagnes pour la tête des Républicains qu’ils ont tous deux axées très à droite pour séduire les plus de 120.000 adhérents du parti qui les départageront dimanche.Enfermer les OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon, “arrêter l’assistanat” en limitant le RSA à deux ans ou encore ériger l’ultraconservatrice italienne Giorgia Meloni en “modèle pour la droite”: le challengeur Laurent Wauquiez a fait feu de tout bois au cours de cette campagne qu’il a terminée à Jonage, près de Lyon.Le patron des députés LR, qui veut oeuvrer à un rassemblement de la droite allant du garde des Sceaux Gérald Darmanin à l’eurodéputée zemmouriste Sarah Knafo, a martelé l’un des principaux messages de sa campagne.”Qui peut croire que l’on peut être ministre de l’Intérieur et cumuler autre chose?”, a-t-il lancé devant ses partisans, au coeur de sa région Auvergne-Rhône-Alpes.Omniprésent sur l’immigration, le favori Bruno Retailleau, a évité de répondre aux propositions de son rival, mais a multiplié les mesures en tant que ministre de l’Intérieur, resserrant les critères de naturalisation des étrangers et appelant à un bras de fer pour que l’Algérie reprenne ses ressortissants frappés d’une obligation de quitter le territoire (OQTF)… sans succès.”Ce qui est paradoxal, c’est que la campagne la plus à droite (Retailleau) sur le papier est devenue centriste et celle plus centriste de Laurent Wauquiez a viré à droite”, observe-t-on dans le camp d’Eric Ciotti, l’ancien président de LR qui s’est allié au RN l’an dernier, laissant entendre que le Vendéen a été entravé par son costume de ministre. Un argument que son adversaire n’a eu de cesse de répéter, exprimant ses craintes sur “une dilution” de LR au sein du macronisme si son président assumait en même temps les fonctions de ministre de l’Intérieur.”Je pense que si je suis élu dimanche, le président de LR renforcera le ministre”, a répondu Bruno Retailleau dans des déclarations à l’AFP, en marge de son dernier meeting à Nîmes. “Inversement le fait d’avoir cette visibilité permettra de donner de la force à LR”, a-t-il ajouté, répétant qu’il avait bien l’intention de rester au gouvernement.- Ecart déterminant -Face à des attaques qui font mouche chez les adhérents LR qui refusent toute fusion avec le camp présidentiel, Bruno Retailleau a cherché à les rassurer cette semaine en affirmant qu’il n’était “toujours pas macroniste”.Une position qui a agacé le reste de la coalition gouvernementale. “Il est allé trop loin”, déplore une collègue ministre, attribuant ses déclarations à “une forme de stress” dans la dernière ligne droite. Car si la plupart des sources consultées par l’AFP tablent sur une victoire du ministre, nombre d’entre elles reconnaissent que le patron des députés LR a fait “une belle campagne” voire “meilleure” que son concurrent. Face à un ministre bénéficiant d’une plus grande visibilité médiatique, Laurent Wauquiez a multiplié les déplacements sur le terrain, plaidant “pour un duo et non un duel” avec Bruno Retailleau. Parmi les soutiens de ce dernier, certains émettent des réserves sur sa campagne: “Sur la défensive” pour l’un, “trop sénatoriale” – comprendre: consensuelle – pour une autre qui rappelle qu’il avait perdu pour cette raison face à Eric Ciotti la présidence du parti en 2022.  Malgré un agenda chargé, il n’en a pas moins quadrillé le pays, au risque de subir une volée de bois vert lorsqu’il a maintenu un meeting avec Michel Barnier en Savoie, sans se rendre le 25 avril dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard) où le jeune Malien Aboubakar Cissé a été assassiné. En cas de succès, c’est donc l’écart avec son rival qui déterminera son destin de présidentiable.”Ses soutiens comme Xavier Bertrand ou David Lisnard sont avant tout anti-Wauquiez”, rappelle un fidèle du député de Haute-Loire. “Si le résultat est serré, ils diront tous qu’il ne peut pas être le candidat de la droite à la présidentielle”.Laurent Wauquiez a d’ailleurs pris les devants, annonçant d’ores et déjà un match retour avec Bruno Retailleau l’an prochain pour désigner le candidat LR à l’Elysée.    L’issue de dimanche n’est pas scellée: en passant de 43.859 à 121.617 adhérents en l’espace de deux mois, LR a vu son corps électoral gonfler soudainement. Sans savoir à qui profiteront ces recrutements, menés tambour battant par les deux candidats. arz-mla/hr/cbn          

Laurent Wauquiez et sa “parole libre”, fin de campagne “à la maison”

Un président des Républicains qui peut “aller partout” et à “la parole libre”: Laurent Wauquiez a défendu sa candidature à la tête du parti lors d’un dernier meeting de campagne vendredi, “à la maison” et entouré de “tous les visages amis”.”Il faut que chacun soit concentré sur sa mission”, a insisté Laurent Wauquiez lors d’un dernier rassemblement à Jonage (Rhône), dans la métropole de Lyon. “Qui peut croire que l’on peut être ministre de l’Intérieur et cumuler autre chose?”, s’est-il interrogé en référence à son adversaire dans cette campagne, Bruno Retailleau.”Quand on a choisi d’être ministre de l’Intérieur, il faut s’y consacrer à 100% parce que la tâche est difficile. Et je veux l’aider à avoir des résultats. Je veux l’aider à ce qu’enfin on incurve les choses, et c’est ce que je ferai comme président des Républicains”, a-t-il explicité lors d’un point presse à sa sortie de scène.Laurent Wauquiez a rappelé le lourd programme qui attend le prochain président, outre d’aller rendre visite à toutes les fédérations: s’occuper des élections municipales, “une rude tâche”, et “préparer le programme pour la présidentielle”.Par ailleurs, “il faut que celui qui est président de notre famille politique ait la parole libre”, a-t-il de nouveau souligné, notamment à l’égard du Premier ministre et du Président de la République. Laurent Wauquiez a souligné qu’il ne sera pas soumis à la “solidarité gouvernementale”.Il a également exprimé sa conviction que l’élection de ce week-end n’était “pas un choix entre deux personnes”, mais “entre deux visions de l’avenir de la droite”, mettant en garde contre une “dilution” de la famille des Républicains.”De nombreux soutiens de Bruno Retailleau ont déjà commencé à expliquer qu’il allait falloir se noyer dans un bloc central où on serait aux côtés de macronistes de gauche et où, à l’arrivée, on n’aurait plus notre identité. Je ne veux pas de ça. Donc, mon duo, il ne sera pas avec Édouard Philippe. Mon duo, c’est avec Bruno Retailleau. Personne d’autre”, a-t-il expliqué aux journalistes.Plusieurs centaines de personnes étaient réunies dans le public, avec le soutien de tout un parterre d’élus locaux, du président de la région Fabrice Pannekoucke au ministre de la Santé Yannick Neuder, en passant par l’ancien ministre et maire de Valence Nicolas Daragon. Mais aussi les députés Anne-Laure Blin, Jean-Didier Berger et Vincent Jeanbrun venus du reste de la France.Sur ses terres d’Auvergne-Rhône-Alpes, “premier bastion de notre famille politique”, Laurent Wauquiez n’a pas manqué de vanter la gestion d’une région qu’il a dirigée pendant huit ans, pour l’ériger comme modèle. “Ce que nous avons fait pour notre région nous devons le faire pour la France”, a-t-il asséné.

Retailleau confirme la dissolution prochaine d’Urgence Palestine, Jeune garde et Lyon populaire

Bruno Retailleau a confirmé vendredi son intention de dissoudre par décret en Conseil des ministres le groupe Urgence Palestine, celui de la Jeune garde, un mouvement antifasciste, et de Lyon populaire, un groupe d’extrême droite.Dans un communiqué diffusé vendredi, le ministre de l’Intérieur a rappelé avoir engagé des procédures contradictoires visant ces trois groupes, le 29 avril dernier.Le ministre reproche à ces trois “groupements de fait de provoquer à des agissements violents contre les personnes, provocations bien souvent suivies d’effets”.S’agissant de Lyon populaire, il lui reproche “de faire l’apologie de la collaboration avec le nazisme et de provoquer à la haine, à la violence et à la discrimination envers les étrangers”.Quant à Urgence Palestine, il l’accuse de “faire l’apologie d’une organisation terroriste comme le Hamas, d’appeler à l’intifada sur le territoire national et de provoquer à la haine, à la violence ou la discrimination contre les juifs”.Les responsables de ces groupes avaient jusqu’au 9 mai pour transmettre leurs observations. Mais, a affirmé le ministère, l’examen “approfondi” de celles-ci “n’a toutefois pas conduit à remettre en cause les faits très graves qui leur étaient reprochés”.En conséquence, Bruno Retailleau a annoncé qu’il proposerait l’inscription des décrets de dissolution de ces groupes à l’ordre du jour d’un prochain Conseil des ministres. Ce qui devrait être le cas dans les quinze jours à venir, a-t-on expliqué dans son entourage.Dès l’annonce de la procédure de dissolution d’Urgence Palestine et de la Jeune garde, des meetings de protestation avaient été organisés le 6 mai dans plusieurs villes dont Paris.Lundi, Amnesty International France, par la voix de sa présidente, Anne Savinel-Barras, a estimé qu’une dissolution d’Urgence Palestine “en plein génocide dans la bande de Gaza, serait un acte très grave”.Candidat à la présidence de son parti LR dont la campagne s’achève à minuit ce vendredi, Bruno Retailleau a fait valoir que le gouvernement ne “pouvait pas laisser la violence se banaliser et devenir un mode d’expression parmi d’autres”.”Face à l’ensauvagement de la société dont nous constatons chaque jour les conséquences dramatiques, a-t-il poursuivi, l’Etat ne saurait tolérer que de tels groupements continuent à exalter impunément la haine et la violence, quelle que soit leur orientation politique ou idéologique.”

L’ex-maire de Toulon Hubert Falco jugé pour injures contre un journaliste

L’ex-maire de Toulon Hubert Falco, démis de ses fonctions par la justice, était jugé vendredi en son absence pour avoir insulté et traité de “chien galeux” un journaliste collaborant pour Mediapart. La décision du tribunal correctionnel de Toulon sera rendue le 23 mai.Quelques jours plus tard, le 28 mai, une autre échéance judiciaire cruciale attend l’ex-baron de la politique varoise, qui conteste auprès de la Cour de cassation la peine d’inéligibilité immédiate prononcée en 2023 contre lui dans un dossier de détournements de fonds public. De cette décision dépend son avenir politique, à moins d’un an des municipales.Dans le dossier du jour, Hubert Falco, qui n’avait pas fait le déplacement – et c’est “fort dommage” a souligné la présidente – est accusé par un journaliste de l’avoir insulté, enregistrement à l’appui.”Je suis journaliste indépendant” et à ce titre “vulnérable”, a expliqué à la barre Simon Fontvieille, journaliste de 34 ans, revenant sur ce qu’il estime être des tentatives d'”intimidation” répétées de la part d’Hubert Falco, à qui il a consacré plusieurs enquêtes.Ainsi, en avril 2023, au moment de sa première condamnation à Marseille, pour recel de détournement de fonds publics, l’élu lui lance, devant d’autres journalistes: “dégage ordure!”Les faits jugés vendredi se sont produits quelques mois plus tard, en août 2023, en marge d’une cérémonie publique célébrant les 79 ans de la libération de Toulon.Hubert Falco, qui n’a alors plus de mandat, est présent et le journaliste le prend en photo, comme d’autres personnalités. L’ex-élu, aujourd’hui âgé de 78 ans, lui lance alors: “ça te gêne que je sois là ?”, le traitant d'”espèce de chien”, “chien galeux”.”Enfin M. Falco, +chien galeux+, pourquoi vous êtes aussi grossier ?”, lui répond le journaliste.Hubert Falco le traite alors de “connard”, ajoutant: “Oui, je te le dis ! Ecris-le à Mediapart que je t’ai dit que tu étais un connard”.Comme l’affaire est partie d’une plainte avec constitution de partie civile, la procureure n’a pas formulé de réquisition, s’en remettant à la décision du tribunal.”C’est une affaire d’injures publiques désagréables”, avec “des propos qui sont regrettés”, selon l’avocat d’Hubert Falco, Me Thierry Fradet: “Il n’est plus élu, n’a plus rien”, il n’est “plus le même homme et ça n’arrivera plus”.”Pourquoi il lui en veut ? La réponse est dans ses articles (…) et c’est dramatique”, a estimé l’avocate du journaliste, Me Olivia Levy, du cabinet parisien Seattle Avocats qui défend Médiapart.Et pour elle, c’est un procès de “David contre Goliath”, comme en témoigne la grande difficulté que son cabinet a eu pour trouver un avocat acceptant de faire le relais localement. Du “jamais vu”, selon l’avocate, qui a demandé notamment 10.000 euros de dommages et intérêts pour son client.Le Syndicat national des journalistes (SNJ), qui s’était aussi constitué partie civile, a lui réclamé 5.000 euros. Le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes avaient apporté leur soutien au journaliste, soulignant dans un communiqué son “courage” d’avoir porté plainte.