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LR “ne fera pas tomber” le futur gouvernement même s’il n’y participe pas, assure Wauquiez

Les Républicains ne “feront pas tomber” le futur gouvernement même s’ils décidaient de ne pas y participer, a déclaré jeudi leur chef de file à l’Assemblée Laurent Wauquiez sur France 2 au lendemain de la censure du gouvernement de Michel Barnier.”On ne sera pas dans le blocage, on ne sera pas dans la stratégie du pire (…), on ne fera pas tomber le gouvernement, on ne fera pas ce qu’a fait Marine Le Pen”, a déclaré M. Wauquiez qui conditionne la participation de LR à un futur gouvernement en fonction des priorités qui seront mises sur la table.Pour LR, les trois points importants sont “moins de gaspillage de l’argent public”, ” revaloriser ceux qui travaillent” et “la sécurité”. M. Wauquiez a par ailleurs jugé que Marine Le Pen s’était “décrédibilisée” pour gouverner un jour en votant la censure.”Quand vous prétendez vouloir diriger un pays, vous ne pouvez pas faire le choix de l’instabilité”, a-t-il dit.”C’était juste destructeur”, a-t-il ajouté, accusant Marine Le Pen d’avoir voulu “faire un coup politique” pour “faire diversion” après son procès, “quitte à jouer avec l’intérêt du pays”. 

Mairie de Paris: les socialistes préparent la succession d’Hidalgo dans un climat de malaise

Quel candidat socialiste se lancera dans la bataille de Paris ? A seize mois des municipales, la campagne démarre au PS parisien, dont les militants vont devoir départager deux candidats sur fond de tensions autour de la succession d’Anne Hidalgo.En annonçant la semaine dernière qu’elle ne briguerait pas un troisième mandat, l’édile aux commandes de la capitale depuis 2014 a adoubé l’un de ses fidèles, le sénateur PS Rémi Féraud, chef du groupe de la majorité municipale, pour prendre la relève. Ce choix a surpris les socialistes, dont les esprits étaient préparés à la candidature du député Emmanuel Grégoire, l’ex-premier adjoint d’Anne Hidalgo avec lequel elle est en froid.Les ambitions du parlementaire pour briguer l’hôtel de ville étaient connues depuis longtemps, bien qu’il n’ait officialisé qu’à la mi-novembre sa candidature, soutenue par 450 militants et le premier secrétaire du PS Olivier Faure. “Auprès de la base, Emmanuel Grégoire paraissait le candidat naturel”, explique à l’AFP Franck Guillory, secrétaire fédéral du secteur Paris Centre.”C’est la première fois qu’on se retrouve dans une situation où la maire ne soutient pas la continuité. L’idée de la transmission, pendant des années, a été à mon bénéfice”, a regretté Emmanuel Grégoire auprès de l’AFP.L’ancien dauphin pointe “l’incongruité de la situation allant jusqu’au lapsus” de la maire sortante, qui a prononcé son nom au lieu de celui de Rémi Féraud à son premier déplacement de campagne.Pour la première fois depuis 2014, les 3.000 adhérents du PS parisien vont devoir choisir entre deux prétendants. Qu’a priori rien n’opposait, d’où un sentiment de malaise.”Anne Hidalgo a pris deux frères pour se taper dessus, c’est très dur, ça crée des tiraillements”, estime Emmanuel Grégoire, qui voit Rémi Féraud comme “l’instrument d’une vengeance” menant sa campagne “sous tutelle”.”Quand Bertrand Delanoë a passé le témoin à Anne en 2012, il l’avait laissée déployer sa campagne comme elle le voulait”, se souvient le député de 46 ans, qui a tenu son premier rassemblement militant le soir même où la maire annonçait qu’elle passait la main.- “Risque de déchirures” -Rémi Féraud, 53 ans, ancien maire du Xe arrondissement, doit démarrer sa campagne dans les jours qui viennent, avec comme credo l’appel au rassemblement de “tous les socialistes”, y compris son concurrent. Et le soutien affiché des maires d’arrondissement et de nombreux élus.Les deux prétendants ont quelques semaines pour convaincre avant un vote que tout le monde souhaite assez rapide, début 2025, en amont du congrès national du PS.”Avoir deux candidats n’est pas inhabituel dans nos usages. Nous sommes un parti démocratique, on a toujours des débats d’investiture pour les élections. Il n’y a pas de confrontation mais deux ambitions différentes qui s’expriment”, estime la première secrétaire fédérale du PS, Lamia El Aaraje, adjointe à la maire en charge de l’urbanisme et soutien de Rémi Féraud.”Il faut que ça se passe sereinement, sans trop de déchirures. Pour l’instant ça n’est pas le cas, mais le risque existe”, prévient Franck Guillory, pointant une “vraie menace que la droite remporte Paris” après 25 ans de règne socialiste.Certains redoutent des pressions d’Anne Hidalgo auprès des maires pour se ranger derrière son poulain. “La fédération de Paris vit un peu dans la peur de ce système de +château+ à l’hôtel de ville”, confie une militante sous couvert d’anonymat.Sans divergence majeure de fond, Emmanuel Grégoire et Rémi Féraud défendront des méthodes différentes, avec des deux côtés, un refus de s’allier à LFI.”Tout va se jouer sur la motivation, et c’est Emmanuel qui en a le plus envie car ça fait des mois qu’il se prépare”, selon la députée Céline Hervieu, faisant également valoir la large victoire du député aux législatives à Paris face au macroniste sortant et ex-ministre Clément Beaune.Pour Colombe Brossel, sénatrice et conseillère de Paris, Rémi Féraud est le plus capable de rassembler au vu de son expérience de leader de la majorité municipale. Cette proche de l’ancien maire du Xe se souvient aussi du “courage” qu’il lui avait fallu pour maintenir, à la veille de la campagne de 2014, son projet alors “conspué” de salle de consommation à moindre risques pour les usagers de drogues.

L’Assemblée renverse le gouvernement Barnier qui présentera jeudi sa démission

Le gouvernement de Michel Barnier est tombé: les députés de la gauche et du Rassemblement national ont conjointement adopté mercredi une motion de censure à l’Assemblée, la deuxième seulement de l’histoire de la Ve République, ouvrant une période de fortes incertitudes politiques et financières.Michel Barnier présentera jeudi à 10H00 sa démission au chef de l’Etat et ce dernier s’adressera aux Français à 20H00.331 députés ont voté la motion déposée par la gauche – 288 voix étaient nécessaires – en réponse au 49.3 du Premier ministre pour faire passer sans vote le projet de budget de la Sécurité sociale.Emmanuel Macron va-t-il nommer un nouveau Premier ministre dans les 24H00 ? “Il n’a pas le choix”, juge un proche.Immédiatement après l’annonce de la censure, le chef de l’Etat a de nouveau été ciblé par La France insoumise, la patronne des députés LFI Mathilde Panot réclamant “des présidentielles anticipées”.”Même avec un Barnier tous les trois mois, Macron ne tiendra pas trois ans”, a renchéri Jean-Luc Mélenchon.Pas d’appel à la démission, en revanche, de la part de Marine Le Pen, pour qui “la pression” sur le président “sera évidemment de plus en plus forte” si “on ne prend pas la voix du respect des électeurs”.Le prochain gouvernement, “nous le laisserons travailler”, a assuré la leader du RN, qui entend “co-construire” un budget “acceptable pour tous”.-“Moment de vérité”-Pour ses dernières paroles de Premier ministre, Michel Barnier, 73 ans, avait appelé chaque député à la “responsabilité” dans un “moment de vérité”.”Ce n’est pas par plaisir que je n’ai présenté quasiment que des mesures difficiles”, la “réalité” budgétaire ne “disparaîtra pas par l’enchantement d’une motion de censure”, a-t-il déclaré, visiblement résigné, devant un hémicycle redevenu grave après des moments d’agitation.Défendant la motion de censure, Eric Coquerel (LFI) a tancé l'”illégitimité” d’un gouvernement qui ne reflète pas le résultat des législatives, et a refusé de revenir sur la réforme des retraites. Boris Vallaud, patron des députés PS, a accusé Michel Barnier de s’être “enfermé dans un tête à tête humiliant” avec la leader du RN Marine Le Pen.Malgré les nombreuses concessions obtenues dans la dernière ligne droite, la cheffe de file du groupe d’extrême droite a fustigé la politique proposée par le Premier ministre: “vous n’avez apporté qu’une seule réponse, l’impôt (…) la politique du pire serait de ne pas censurer un tel budget”.- Remplacement “rapide” ? -A l’inverse, les soutiens du gouvernement ont tiré à boulets rouges contre les députés censeurs.”Qui allez-vous condamner ? La France”, a attaqué Gabriel Attal, patron des députés macronistes. Laurent Wauquiez, chef du groupe Les Républicains (LR) a tancé une “comédie d’une insoutenable légèreté” et accusé Marine Le Pen de “faire le choix du chaos”.Si Emmanuel Macron a appelé à “ne pas faire peur” en évoquant un risque de crise financière, Michel Barnier n’a pas hésité à dramatiser l’enjeu.Attendu à 6,1% du PIB en 2024, bien plus que les 4,4% prévus à l’automne 2023, le déficit public raterait son objectif de 5% en l’absence de budget, et l’incertitude politique pèserait sur le coût de la dette et la croissance.Malgré ces alertes, Michel Barnier quittera Matignon, 62 ans après le seul précédent sous la Ve République, la censure de Georges Pompidou alors Premier ministre du Général de Gaulle.Les regards qui s’étaient détournés de l’Élysée vont désormais se concentrer sur Emmanuel Macron.Et l’équation Matignon semble toujours aussi complexe, avec l’impossibilité d’une dissolution et de nouvelles élections législatives avant sept mois.- “Non censure” contre “démission” -Le fragile “socle commun” qui a soutenu le gouvernement sortant pourrait se fissurer sur “l’après”. Laurent Wauquiez a déjà rappelé que la coalition de septembre “ne valait que pour Michel Barnier”.Gabriel Attal propose lui un accord de “non censure” avec le PS pour échapper à la tutelle du RN. “Affranchissez-vous” de la France insoumise, a-t-il lancé dans l’hémicycle aux socialistes.Côté casting, les noms du président du MoDem François Bayrou, du ministre des Armées Sébastien Lecornu, du LR Xavier Bertrand, de l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve ou du maire de Troyes François Baroin circulent.”On prend les choses à l’envers (…) la question des politiques menées doit être prédominante”, insiste Cyrielle Chatelain, cheffe des députés écologistes.La gauche reste désunie sur l’avenir. Le PS voudrait “un gouvernement de gauche ouvert au compromis”, que la droite et le centre s’engageraient à ne pas censurer, en échange d’un renoncement au 49.3. Ce qui suscite l’ire des Insoumis.La petite musique résonne aussi sporadiquement dans d’autres camps, notamment chez des personnalités de droite.Marine Le Pen, si elle refuse d’appeler à la démission au nom du “respect pour la fonction suprême”, montre la porte : “c’est à sa raison de déterminer s’il peut ignorer l’évidence d’une défiance populaire massive que (…) je crois définitive”.Mardi, le chef de l’État a balayé les appels à la démission: ils relèvent selon lui de “la politique fiction”.sac-sl-parl-bpa/sde/dsa

Barnier face à “l’histoire”, la censure au coeur du Palais Bourbon

Il est 20h26 quand la sentence tombe, fatale. “Pour la motion, 331”. Michel Barnier se lève et quitte fugitivement l’hémicycle. En un instant, il vient de devenir le deuxième Premier ministre censuré sous la Ve République, après seulement trois mois en poste.Le Palais Bourbon vient de vivre une journée comme il en connaît peu, suspendue à une motion de censure inéluctable, qui plonge le pays dans une incertitude plus profonde.Jusqu’au bout, Michel Barnier aura tenté de convaincre, décortiquant les reproches de chacun de ses pourfendeurs avec argumentation et patience. “Déstabilisation institutionnelle”, “moment de vérité”… Mais face à une Assemblée aussi fracturée, face à une gauche et un Rassemblement national déterminés à le faire tomber, aucun mot ne pouvait suffire.Car la messe était dite depuis longtemps. La longue ovation du bloc central à l’adresse du Savoyard en fut l’ultime signal: la scène a surtout ressemblé à une cérémonie d’adieux. Le Premier ministre, “touché”, n’a pu d’ailleurs réprimer un mouvement de main en direction de son coeur, comme pour dire “merci”.Sonnés, tête basse, les ministres sortent enfin de leur torpeur et se lèvent pour applaudir à leur tour leur chef de file. Mais l’échec est amer: tous, ou presque, savent qu’ils s’apprêtent à faire leurs cartons, après une parenthèse de trois petits mois seulement. Les yeux rivés sur son smartphone, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin voit peut-être défiler les centaines d’heures passées à l’Assemblée et au Sénat à défendre les textes budgétaires, finalement sanctionnés dès le premier 49.3 de l’automne.Entre solennité et accès de colère, l’après-midi dans l’hémicycle aura résumé toute l’impasse politique du moment. Avec à la manoeuvre, une Marine Le Pen concentrée et grave, qui a longuement annoté son discours avant de porter l’estocade, soutenue par 140 parlementaires convaincus.Jean-Luc Mélenchon ne pouvait pas rater ça, lui non plus: discrètement, il se faufile en tribune, parmi les spectateurs, pour observer la prise de parole de sa rivale. Un peu plus tôt, le leader insoumis emmenait son air satisfait dans les jardins de l’Assemblée. Et osait une plaisanterie: “Il y a quelque chose aujourd’hui ?”- “Frémissement” -Au regard du branle-bas de combat qui se tient au Palais Bourbon, cela ne fait aucun doute, il se passait bien quelque chose.Des dizaines d’équipes TV sont en place depuis le matin, des journalistes internationaux venus couvrir cet événement unique depuis plus de 60 ans s’activent et se bousculent. Miki Hashimoto, reporter japonaise, n’est “venue que deux fois en 30 ans”. Mais “la situation est exceptionnelle: c’est le frémissement de ce qu’il se passe dans le monde entier”, dit-elle.Les huissiers et agents du Palais suent à grosses gouttes. Il a même fallu retirer des meubles pour faire de la place. Dans le personnel, “personne n’a vécu la censure avant”, reconnaît l’une d’entre eux. “On bat tous les records”, dit un administrateur.Les parlementaires, eux, errent au milieu de cette effusion. L’air triomphant de Laure Lavalette (RN), qui multiplie les interviews, répond à la mine grave de Gabriel Attal (Renaissance), qui file à toute vitesse vers l’hémicycle.- “Semeurs de chaos” -“On vit une petite fraction d’histoire”, glisse le RN Thomas Ménagé. L’Insoumis Eric Coquerel va plus loin: “Nous faisons l’histoire”. En séance, les invectives fusent. LFI ? “Che-guevaristes de carnaval”, lance Marine Le Pen. Les lepénistes ? Des “semeurs de chaos”, tonne Laurent Wauquiez (Les Républicains).Mais dans les couloirs, tout le monde est déjà projeté sur la suite. La sentence ? Elle semblait irrévocable depuis plusieurs jours. Alors l’avenir est à écrire.”Il nous faut ouvrir le jeu”, dit le député écologiste Pouria Amirshahi, dans une encadrure de porte, entouré par cinq journalistes qui gribouillent sur leur cahier. Un peu plus loin, le porte-parole du groupe socialiste, Arthur Delaporte, plaide pour “l’alternance”, que les “macronistes sortent du déni”. Gérald Darmanin est collé à son téléphone, François Hollande patiente lui sagement sur les bancs rouge vif de la chambre basse. Dans le camp gouvernemental, c’est aussi l’heure des embrassades et des remerciements. En public dans l’hémicycle, mais aussi en privé: pendant les opérations de vote, les ministres se sont éclipsés pour un temps. A Matignon, un pot de départ les attendait.

Barnier, le Premier ministre “old fashion” qui voulait étirer le temps

Michel Barnier, Premier ministre “old fashion”, qui aime avancer “pas à pas” et étirer le temps, a été renversé au bout de trois mois, bail le plus éphémère de la Ve République.Il se disait “prêt” à cette éventualité, lucide sur la tenaille qui l’enserrait: sans majorité absolue à l’Assemblée nationale et contraint de présenter un budget d’économies pour combler un lourd déficit.Il savait aussi que la gauche, qui avait remporté les élections législatives dans une Assemblée fracturée, a promis dès son arrivée de censurer ce Premier ministre de droite, et que le Rassemblement national, premier groupe à l’Assemblée, l’avait placé dès le départ “sous surveillance”.Sans compter ses partenaires de la droite et du centre qui lui ont donné aussi du fil à retordre.Michel Barnier, 73 ans, fut le chef de gouvernement le plus âgé de la Ve République. Son style incarnait le vieux monde et il le cultivait, par opposition au “nouveau monde” des macronistes.Face au chahut des députés, il trouve que l’Assemblée nationale a “bien changé”. Dans ce contexte “électrique”, il “est l’incarnation de la stabilité”, loue une de ses ministres.- “Old fashion” -L’ancien ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy aime se présenter comme “un montagnard” qui franchit “une étape après l’autre”, “sans esbroufe”, quand son prédécesseur, plus jeune Premier ministre de la Ve République, Gabriel Attal, communiquait beaucoup.Au risque d’avoir une “lecture old fashion” de la politique, déplore une ancienne ministre macroniste, qui note parfois du “mépris” de la part du locataire de Matignon à l’égard du camp présidentiel, doublé d’une vision ancienne et “bipartite” de l’Assemblée.”En vrai Barnier, c’est une énorme déception” ajoute la même élue, qui le décrit comme “rancunier” quand il raille le bureau “un peu vide” de Gabriel Attal ou veut revenir sur le bilan de ses prédécesseurs. Un ancien ministre pointe “quelqu’un d’orgueilleux” qui n’a “pas toujours été bien traité” mais est “allé jusqu’au bout” de ce qu’il pouvait faire.Cet homme “d’habitudes”, couche-tôt et “méthodique”, qui avoue lui-même ne pas être un “rigolo”, a loué encore récemment à Limoges devant des industriels “l’endurance et la ténacité”.Michel Barnier voulait “prendre le temps” pour aussi mieux le maîtriser. Il a mis deux douloureuses semaines pour former son gouvernement, pris en étau entre les surenchères de la droite, les dissensions macronistes, et la fin de non recevoir de la gauche.”C’est ce qu’il a fait (quand il était le négociateur de l’UE) sur le Brexit: il a étiré le temps et les procédures jusqu’au bout”, relève un conseiller ministériel.Puis, quand tout semble bloqué, il accélèrait. Jusqu’à mettre sa démission dans la balance devant ses partenaires convoqués à Matignon. Et sortir la carte d’un “candidat commun” pour 2027 face aux ambitions présidentielles de certains.- “Microcosme” -Quand Marine Le Pen pose un ultimatum pour obtenir de nouvelles concessions sur le budget, il affirme qu’il n’est “pas dans cet état d’esprit”, avant de céder quasiment une par une à ses exigences dans la dernière ligne droite.Mais le temps a fini par s’arrêter face à la surenchère. “Je ne croyais pas qu’elle oserait”, a-t-il lâché lundi après une conversation téléphonique avec la cheffe de file des députés RN, bien décidée à voter la censure malgré ses gestes.Marine Le Pen a “un agenda personnel”, assène depuis l’entourage de Michel Barnier, dans une allusion au procès des assistants du RN au Parlement européen, où la leader RN risque l’inégibilité.L’ancien commissaire européen qui a réussi à négocier le Brexit n’est pas parvenu au compromis rêvé en France. Il vantait pourtant encore récemment son “expérience” face aux europhobes britanniques -“On a des (Nigel) Farage chez nous aussi”.Marié et père de trois grands enfants, Michel Barnier commençait tout juste à esquisser une “ligne d’horizon” d’actions de plus long terme.L’ancien élu local de Savoie espère désormais qu’on garde de lui l’image “d’un honnête homme, patriote et européen”, qui sert dignement son pays” et surtout pas le “microcosme parisien”.”Les ors de la République, je m’en fous”, avait-il lâché mardi soir à la télévision.

Augmentations d’impôt, loi spéciale: quelles conséquences du gel du barème de l’impôt sur le revenu après la censure ?

Près de 400.000 ménages supplémentaires paieront l’impôt sur le revenu et quelque 18 millions le verront augmenter en 2025, selon le gouvernement Barnier, faute d’adoption du projet de budget 2025 qui prévoyait d’indexer le barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation.Le gouvernement de Michel Barnier est en effet tombé mercredi soir, sur une motion de censure adoptée avec les voix des députés de la gauche et du Rassemblement national, ouvrant une période de fortes incertitudes politiques et financières.Invité de France 2 et TF1 mardi soir, Michel Barnier avait expliqué que si le projet de budget 2025 n’était pas adopté, “près de 18 millions de Français verront leur impôt sur le revenu augmenter, d’autres en paieront pour la première fois parce qu’on n’aura pas pu inscrire dans la loi de finances la réindexation qui est prévue (…)  pour le barème des tranches d’impôt, c’est inéluctable”.Son ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, avait également estimé que 380.000 ménages supplémentaires entreraient mécaniquement dans l’impôt sur le revenu, en cas d’abandon du projet de budget.Bercy s’appuie notamment sur une étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) concernant l’impact d’un gel du barème de l’impôt sur le revenu publiée début octobre.Que prévoit le projet de budget ?Dans son projet de loi de finance 2025 (PLF), le gouvernement expliquait revaloriser de 2% les six tranches du barème de l’impôt sur le revenu pour protéger les contribuables de l’inflation. “L’indexation du barème de l’IR (impôt sur le revenu, NDLR) sur le niveau de l’inflation hors tabac maintient en effet un niveau d’imposition identique à revenus stables en euros constants”, détaillait le gouvernement dans le PLF.L’indexation peut se faire sur “l’évolution des revenus des ménages observée l’année précédente”, ou surtout dans les faits ces dernières années, sur l’inflation, note l’OFCE.Le barème de l’impôt “est usuellement indexé chaque année”, détaille Pierre Madec, économiste à l’OFCE et auteur de l’étude. “S’il n’y a pas de budget, il n’y a pas d’indexation automatique, et on reste sur les seuils de l’année précédente, ce qui équivaut à un gel”. Davantage de ménages imposés ? Oui. Avec un gel total du barème de l’impôt en 2025, l’OFCE estime que 380.000 nouveaux ménages deviendraient imposables, alors qu’ils auraient été exonérés si l’indexation était appliquée.Dans cette situation, le niveau de la deuxième tranche, à partir de laquelle les ménages sont imposés à 11%, reste identique au niveau de 2024.Pour les 380.000 ménages supplémentaires imposés, il s’agit de “contribuables qui étaient à la limite de la première tranche d’imposition”, en dessous de laquelle on ne verse pas l’impôt sur le revenu, “et qui se retrouvent à passer cette tranche, et donc à payer des impôts”, détaille Pierre Madec. Des augmentations d’impôts pour tous ?Non, mais pour beaucoup. L’OFCE estime que 17,6 millions de ménages verraient leur IR augmenter en cas de gel du barème d’impôt en 2025. Un chiffre qui comprend les 380.000 ménages nouvellement imposables, précise Pierre Madec. “Pour les ménages dont le revenu augmente, soit ils vont entrer dans l’impôt, soit ils vont être plus taxés dans leurs revenus en restant dans la même tranche, soit ils vont passer dans une tranche supérieure (…), ce qu’un dégel du barème pourrait empêcher”, développe l’économiste.Dans son étude, l’OFCE anticipe que les revenus soumis à l’IR devraient croître de 4,1% en 2024.A noter que “même si on indexait le barème de l’IR sur l’inflation, on aurait quand même des ménages qui entreraient dans l’impôt et (d’autres qui) verraient leurs impôts augmenter, parce que leur revenu a augmenté plus vite que les prix”, ajoute l’économiste. Car “les revenus en 2024 devraient augmenter plus que l’inflation”.Que permettrait la loi spéciale ?Sans adoption des textes budgétaires avant le 31 décembre, les députés devront voter une “loi spéciale” pour assurer la continuité du fonctionnement de l’Etat.Interrogé par l’AFP, le ministère du Budget estime qu’un ajustement du barème de l’impôt sur le revenu dans le cadre d’une loi spéciale comporte un “risque d’inconstitutionnalité” car le “caractère spécial de la loi fait que vous ne pouvez pas avoir de dispositifs fiscaux autres que ceux déjà établis par la précédente loi de finance (de 2024, NDLR)”, précise-t-on.Mais la question pourrait susciter un débat constitutionnel.Selon le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel (LFI), interrogé dans Les Echos, “le barème de l’impôt sur le revenu pourra parfaitement être modifié” dans le cadre d’une éventuelle loi spéciale.

En pleine censure, Bardella joue la contre-programmation avec une dédicace de son livre à Paris

Pendant la censure, la tournée continue: le président du Rassemblement national Jordan Bardella tenait une séance de dédicaces de son livre “Ce que je cherche” mercredi soir dans une brasserie du 17e arrondissement de Paris, alors que l’Assemblée nationale décidait de renverser le gouvernement Barnier.”On est sur le terrain, à la rencontre, y compris dans cette période d’incertitude politique”, a fait valoir M. Bardella en arrivant devant le restaurant Monsieur Madame.Dehors, une centaine de personnes patientent en file indienne, certains avec le drapeau français sur les épaules, d’autres arborant l’ouvrage que M. Bardella paraphe de ville en ville depuis un mois.Une façon d’étalonner sa popularité, à l’heure où son parti a pris la décision cruciale d’appuyer sur le bouton de la censure, espérant ainsi satisfaire les attentes de ses sympathisants. “Le choix que nous avons fait, c’est un choix de responsabilité parce qu’on ne pouvait pas laisser un budget qui prévoyait 40 milliards d’impôts sur le long terme (…) qui allait fragiliser la croissance et l’attractivité du pays”, a déclaré M. Bardella avant de commencer sa séance de dédicaces.”Deux tiers des électeurs du Rassemblement national étaient en faveur de cette censure. Moi je ne pourrais pas regarder les électeurs en leur disant que j’ai laissé passer 40 milliards d’impôts supplémentaires et d’augmentation des taxes de l’électricité, et le déremboursement des médicaments dans le contexte actuel, ça n’est pas possible”, a-t-il plaidé, une heure avant que le verdict ne soit rendu.Pour Myriam Bouzeggou, 20 ans, sapeur-pompier en région parisienne, cette censure était “primordiale”. Voire “nécessaire” selon Keliane Ferragu, 19 ans, militant Rassemblement national et étudiant en commerce. “On a un gouvernement qui depuis trois mois n’a aucune légitimité d’être au pouvoir, M. Barnier, issu d’un parti qui a fait 4% aux législatives, n’a aucune légitimité aux yeux des Français”, a-t-il justifié à l’AFP. Le jeune homme pense que M. Bardella, avec “son parcours, son art oratoire”, peut redonner l’image d’une France qui n’a pas peur de “revendiquer son patriotisme”. Dove Scetbon, 56 ans, commercial qui n’a “jamais voté de sa vie”, affirme être prêt à le faire pour le Rassemblement national. “Je pense qu’un garçon comme ça, jeune, avec des idées, pourrait peut-être faire avancer le pays par rapport au genre de personnages qui sont aujourd’hui à l’Assemblée”, plaide-t-il.

L’Assemblée renverse le gouvernement Barnier dans un vote de censure historique

Le gouvernement de Michel Barnier est tombé: les députés de la gauche et du Rassemblement national ont conjointement adopté mercredi une motion de censure à l’Assemblée, la deuxième seulement de l’histoire de la Ve République, ouvrant une période de fortes incertitudes politiques et financières.La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun Pivet a annoncé que 331 députés ont voté la motion déposée par la gauche – 288 voix étaient nécessaires – en réponse au 49.3 du Premier ministre pour faire passer sans vote le projet de budget de la Sécurité sociale.Trois mois seulement après sa nomination, conformément à la Constitution, Michel Barnier devra remettre dans la soirée sa démission à Emmanuel Macron, tout juste de retour d’une visite d’État en Arabie saoudite.Le chef de l’Etat s’adressera aux Français jeudi à 20H00, a indiqué l’Elysée.Emmanuel Macron a de nouveau été ciblé par La France insoumise immédiatement après l’annonce de la censure, la cheffe des députés LFI Mathilde Panot réclamant “des présidentielles anticipées”.”Même avec un Barnier tous les trois mois, Macron ne tiendra pas trois ans”, a renchéri Jean-Luc Mélenchon.Pas d’appel à la démission, en revanche, de la part de Marine Le Pen, pour qui “la pression” sur le président “sera évidemment de plus en plus forte” si “on ne prend pas la voix du respect des électeurs”.Le prochain gouvernement, “nous le laisserons travailler”, a assuré la leader du RN, qui entend “co-construire” un budget “acceptable pour tous”.-“Moment de vérité”-Pour ses dernières paroles de Premier ministre, Michel Barnier, 73 ans, avait appelé chaque député à la “responsabilité” dans un “moment de vérité”.”Ce n’est pas par plaisir que je n’ai présenté quasiment que des mesures difficiles”, la “réalité” budgétaire ne “disparaîtra pas par l’enchantement d’une motion de censure”, a-t-il déclaré, visiblement résigné, devant un hémicycle redevenu grave après des moments d’agitation.Défendant la motion de censure, Eric Coquerel (LFI) a tancé l'”illégitimité” d’un gouvernement qui ne reflète pas le résultat des législatives, et a refusé de revenir sur la réforme des retraites. Boris Vallaud, patron des députés PS, a accusé Michel Barnier de s’être “enfermé dans un tête à tête humiliant” avec la leader du RN Marine Le Pen.Malgré les nombreuses concessions obtenues dans la dernière ligne droite, la cheffe de file du groupe d’extrême droite a fustigé la politique proposée par le Premier ministre: “vous n’avez apporté qu’une seule réponse, l’impôt (…) la politique du pire serait de ne pas censurer un tel budget”.- Remplacement “rapide” ? -A l’inverse, les soutiens du gouvernement ont tiré à boulets rouges contre les députés censeurs.”Qui allez-vous condamner ? La France”, a attaqué Gabriel Attal, patron des députés macronistes. Laurent Wauquiez, chef du groupe Les Républicains (LR) a tancé une “comédie d’une insoutenable légèreté” et accusé Marine Le Pen de “faire le choix du chaos”.Si Emmanuel Macron a appelé à “ne pas faire peur” en évoquant un risque de crise financière, Michel Barnier n’a pas hésité à dramatiser l’enjeu.Attendu à 6,1% du PIB en 2024, bien plus que les 4,4% prévus à l’automne 2023, le déficit public raterait son objectif de 5% en l’absence de budget, et l’incertitude politique pèserait sur le coût de la dette et la croissance.Malgré ces alertes, Michel Barnier quittera Matignon, 62 ans après le seul précédent sous la Ve République, la censure de Georges Pompidou alors Premier ministre du Général de Gaulle.Les regards qui s’étaient détournés de l’Élysée vont désormais se concentrer sur Emmanuel Macron.Le chef de l’État pourrait choisir “rapidement” un Premier ministre, selon tous ses interlocuteurs. Un empressement inhabituel qui vise à limiter l’incertitude pesant sur les esprits et les marchés.Une nomination avant la cérémonie en grande pompe de réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, samedi, est “possible”, estime un proche. Mais “rien n’est acté”, assure l’entourage présidentiel.Et l’équation Matignon semble toujours aussi complexe, avec l’impossibilité d’une dissolution et de nouvelles élections législatives avant sept mois.- “Non censure” contre “démission” -Le fragile “socle commun” qui a soutenu le gouvernement sortant pourrait se fissurer sur “l’après”. Laurent Wauquiez a déjà rappelé que la coalition de septembre “ne valait que pour Michel Barnier”.Gabriel Attal propose lui un accord de “non censure” avec le PS pour échapper à la tutelle du RN. “Affranchissez-vous” de la France insoumise, a-t-il lancé dans l’hémicycle aux socialistes.Côté casting, les noms du président du MoDem François Bayrou, du ministre des Armées Sébastien Lecornu ou du LR Xavier Bertrand circulent.”On prend les choses à l’envers (…) la question des politiques menées doit être prédominante”, insiste Cyrielle Chatelain, cheffe des députés écologistes.La gauche reste désunie sur l’avenir. Le PS voudrait “un gouvernement de gauche ouvert au compromis”, que la droite et le centre s’engageraient à ne pas censurer, en échange d’un renoncement au 49.3. Ce qui suscite l’ire des Insoumis.La petite musique résonne aussi sporadiquement dans d’autres camps, notamment chez des personnalités de droite.Marine Le Pen, si elle refuse d’appeler à la démission au nom du “respect pour la fonction suprême”, montre la porte : “c’est à sa raison de déterminer s’il peut ignorer l’évidence d’une défiance populaire massive que (…) je crois définitive”.Mardi, le chef de l’État a balayé les appels à la démission: ils relèvent selon lui de “la politique fiction”.sac-sl-parl-bpa/sde/dsa

L’Assemblée nationale fait chuter le gouvernement Barnier, une première depuis 1962

L’Assemblée nationale a fait chuter mercredi le gouvernement de Michel Barnier, un geste inédit depuis 1962, qui plonge le pays dans une période de fortes incertitudes politiques et financières, six mois après la dissolution.Le gouvernement, qui avait engagé sa responsabilité lundi en vertu de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter sans vote le budget de la Sécurité sociale, a été renversé par 331 députés, le Rassemblement national ayant fait le choix de voter la motion de censure déposée par la gauche.parl-sl/sde/dsa

Débat historique et “moment de vérité” à l’Assemblée sur la probable censure du gouvernement Barnier

Une séance historique, “un moment de vérité” et de “responsabilité”: Michel Barnier s’est défendu mercredi devant l’Assemblée nationale, qui débat de la motion de censure pouvant entraîner la chute de son gouvernement, un acte inédit depuis 1962 avec une grande incertitude politique et budgétaire à la clé.La “réalité” budgétaire ne “disparaîtra pas par l’enchantement d’une motion de censure”, a souligné le Premier ministre sur un ton résigné, dans un hémicycle comble et agité.Les députés examinent deux motions de censure, déposées lundi par la gauche et le Rassemblement national, après que le gouvernement a engagé sa responsabilité pour faire adopter sans vote le budget de la Sécurité sociale.La motion de la gauche devrait être adoptée dans la soirée, grâce au soutien du RN qui estime ses demandes insuffisamment prises en compte dans le budget.”Nous n’avons pas la même idée de la souveraineté et du patriotisme”, a lancé Michel Barnier aux députés RN, après avoir tenté en vain, ces derniers jours, d’obtenir avec de nouvelles concessions la clémence du parti d’extrême droite.”Ce n’est pas par plaisir que je n’ai présenté quasiment que des mesures difficiles dans ce budget. J’aurais préféré distribuer de l’argent”, a-t-il ajouté au sujet de son projet de loi de financement, qualifié par la gauche notamment de texte “d’austérité”.Au moment du vote, les ministres se retrouveront à Matignon pour partager un verre avec le Premier ministre, selon l’entourage de Michel Barnier.S’il est renversé, il devra immédiatement aller présenter sa démission au chef de l’État, conformément à la Constitution. Devenant ainsi le premier chef de gouvernement censuré depuis Georges Pompidou en 1962, et le plus éphémère Premier ministre de la Ve République.- “Le glas d’un mandat” -La première estocade, visant également Emmanuel Macron, avait été portée par le député LFI Éric Coquerel.Le chef de l’État “est aujourd’hui un obstacle, et en rien une solution. Aujourd’hui nous votons la censure de votre gouvernement mais, plus que tout, nous sonnons le glas d’un mandat: celui du président”, a déclaré à l’ouverture des débats le député de Seine-Saint-Denis.”La politique du pire serait de ne pas censurer un tel budget”, a déclaré de son côté la cheffe des députés RN Marine Le Pen. Face à la “défiance populaire”, c’est à Emmanuel Macron de “conclure s’il est en mesure de rester ou pas” président, a-t-elle ajouté, alimentant elle aussi l’hypothèse d’une démission du président de la République, que ce dernier écarte.A rebours, Laurent Wauquiez (LR), a fustigé avec virulence “le choix de l’irresponsabilité” et du “chaos” fait selon lui par les députés lepénistes, qui s’apprêtent à “voter pour ceux qui traitent les policiers d’assassins”. “Ressaisissez-vous, ressaisissez-vous”, leur a-t-il intimé, en mettant en garde contre une motion de censure “qui va plonger le pays dans l’instabilité”.Il a été appuyé par Gabriel Attal, qui a accusé les députés RN de commettre “une erreur devant l’Histoire” et appelé les députés socialistes à “se ressaisir” en s’affranchissant “de l’extrême gauche”.”Les institutions nous contraignent à mêler nos voix à celles de l’extrême gauche, ce n’est pas de gaité de cÅ“ur”, avait répondu par avance Marine Le Pen.- Une nomination dès cette semaine ? -Jusqu’au dernier moment, les responsables de l’exécutif et de la coalition gouvernementale ont voulu écarter l’inéluctabilité d’un renversement du gouvernement.Depuis Ryad en Arabie saoudite, Emmanuel Macron a dit mardi ne “pas croire au vote de la censure”, pointant le “cynisme insoutenable” du RN s’il joignait ses voix à celles du NFP, et du côté du PS une “perte de repères complète”.Michel Barnier avait lui souligné, sur TF1 et France 2, que chaque député avait “une part de responsabilité”, espérant que prévale “l’intérêt supérieur du pays”.Emmanuel Macron doit arriver à Paris en fin de journée, juste à temps pour recevoir à l’Élysée Michel Barnier s’il est renversé.Ensuite, le président entend désigner “rapidement” un successeur à Matignon, selon tous ses interlocuteurs.Les noms du ministre des Armées Sébastien Lecornu, du LR Xavier Bertrand ou du président du MoDem François Bayrou sont à nouveau évoqués, comme cet été, pour Matignon.Une nomination avant la cérémonie en grande pompe pour la réouverture de Notre-Dame, samedi, est “possible” mais pas garantie, estime un proche, qui rappelle les délais souvent longs d’Emmanuel Macron en matière de remaniements. “Rien n’est acté”, se borne pour l’instant à répondre l’entourage présidentiel.Au sein du socle commun, qui peinait déjà à soutenir de manière unie Michel Barnier (LR, Modem, Horizons et macronistes), les fissures pourraient s’élargir sur les stratégies d’après-censure.- “Accord de non censure” -Les Républicains menacent déjà de reprendre leur liberté. Leur chef de file Laurent Wauquiez souligne que l’engagement de son parti avec la coalition gouvernementale en septembre “ne valait que pour Michel Barnier”. De son côté, le chef de file des députés macronistes Gabriel Attal propose de nouer un accord de “non censure” de LR jusqu’au PS pour échapper à la tutelle du RN.La gauche reste désunie. Dans son discours, le président du groupe PS Boris Vallaud a évoqué un “accord de non censure” qui permette aux macronistes de rompre avec un “gouvernement de connivence avec l’extrême droite”.Enfin LFI continue de proposer la nomination à Matignon de la haute fonctionnaire Lucie Castets, et surtout de réclamer la démission d’Emmanuel Macron.sl-parl-bpa/sde/jco